LES FEMMES VULGARISENT LA LOI CRIMINALISANT LE VIOL ET LA PEDOPHILIE
La campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, portée par le Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de l’Espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (RESFECO), a été lancée hier à Thiès

La cellule régionale du réseau Paix et Sécurité pour les femmes de l’Espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (RESFECO) s’est retrouvée hier à Thiès, dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Une occasion pour les femmes de se braquer davantage et d’engager le combat pour la vulgarisation de la loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie.
La campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, portée par le Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de l’Espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (RESFECO), a été lancée hier à Thiès. C’était en présence de l’autorité administrative, mais aussi des femmes des trois départements de la région de Thiès, qui se sont jointes à la délégation de la cellule régionale du Sénégal, pour réitérer le combat pour le respect de la dignité de la femme. Une occasion pour les femmes de dénoncer les violences basées sur le genre et d’engager le combat de la vulgarisation de la loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie.
Selon Julie Cissé Vice-présidente cellule régionale du RESFECO, le choix de la décentralisation de l’activité dans la région de Thiès n’est pas fortuit, car au cours de l’année 2020, elle s’est tristement fait remarquer, en vivant une année noire en matière de violences basées sur le genre avec des cas pour le moins ahurissants, qui ont créé partout un profond traumatisme. Elle poursuit : « A ce jour, nous n’osons même pas faire le décompte macabre, tellement il y a une recrudescence de ce phénomène, avec des jeunes filles froidement assassinées. »
En effet, courant mois de mars 2020, deux filles ont été atrocement tuées à Médina Fall. Il s’agit de Marième Diagne étudiante de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Thiès, tuée à coups de couteau par son ex-copain, et Khady Diouf dont le corps sans vie avait été retrouvé entre Keur Saïb Ndoye et l’hôpital psychiatrique Dalal Xel aux environs d’une heure du matin. Pour elle, l’un des principaux effets néfastes de la pandémie du coronavirus est la montée en puissance des cas de violences basées sur le genre. C’est parce que la situation économique morose a fait que les sources de tension se sont multipliées au sein des cellules familiales.
D’après elle, il s’agit en réalité «d’un problème majeur de santé publique dans le monde entier, ainsi qu’une grave violation des droits fondamentaux. Elle est souvent inaperçue et inobservée, en partie parce qu’elle constitue encore un tabou. Au moins une femme sur trois, au niveau mondial, a été battue, contrainte à avoir des rapports sexuels ou maltraitée de quelque autre manière, le plus souvent par son mari ou par un autre membre masculin de la famille. Il y a lieu d’encourager la synergie d’actions et d’aller vers une dynamique unitaire qui nous permettra de mettre fin à ce genre d’évènements malheureux.» D’où aux yeux de Mme Diago Ndiaye Présidente régionale du RESFECO, la pertinence de ces 16 jours d’activisme qui vont fidéliser, renforcer la collaboration du RESFECO avec la cellule régionale de Thiès, mais manifester aux autorités administratives un partenariat fécond, pour multiplier les chances d’atteinte des objectifs. Elle souligne par ailleurs l’importance de la vulgarisation de la loi criminalisant le viol et la pédophilie, qui a été promulguée par le Chef de l’Etat qui durcit et augmente la sévérité des peines. C’est parce qu’il y a une forte recrudescence de ces violences dont les femmes et les filles sont durement impactées.
L’objectif de ces 16 jours d’activisme est de favoriser une situation de partage, d’échanges sur les actes de violences basées sur le genre, faites aux femmes et aux filles, entre les parlementaires et les acteurs de la société civile, et décliner des pistes de solutions à ce phénomène. Il s’agit en définitive de renforcer l’engagement et la mobilisation des différents acteurs, en l’occurrence l’Etat, le parlement, la société civile, le secteur privé, les communautés, etc., pour aller dans le sens de leur éradication. C’est ainsi qu’un plaidoyer fort sera fait auprès des décideurs, pour la mobilisation des ressources financières et techniques nécessaires à la mise en œuvre de la campagne nationale de vulgarisation de la loi criminalisant les actes de viol au Sénégal. Il s’y ajoute la mise en place des structures de prise en charge holistique des victimes de ces violences.
Mbaye SAMB