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LES INTERNAUTES SONT EN TRAIN DE DEVENIR DES SENTINELLES DE LEUR DÉMOCRATIE

Près des deux tiers des Sénégalais sont connectés. Sur les réseaux sociaux, ils n’hésitent plus à interpeller les candidats à la présidentielle, analyse Demba Gueye.

Le Monde Afrique  |   Yassin Ciyow  |   Publication 19/02/2019

A six jours du premier tour de la présidentielle du 24 février, la campagne électorale bat son plein au Sénégal. Grands meetings, concerts, pancartes géantes à l’effigie des candidats donnent le ton. Mais la campagne se joue aussi, et surtout sur les réseaux sociaux.

Dans un pays où près de 10 millions d’habitants – sur une population estimée à 16 millions – utilisent Internet, selon l’Agence de régulation des télécommunications et des postes du Sénégal, les cinq candidats ont massivement investi le champ numérique. Sur ce terrain, leurs militants s’affrontent à coups d’images, de son et de courts textes, tandis que les citoyens non affiliés à des partis politiques y débattent et interpellent les candidats sur leur programme.

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Demba Gueye, consultant en communication digitale et instigateur du mot-dièse #Kebetu (« gazouilli » en wolof), véritable cri de ralliement de la Twittosphère sénégalaise, analyse la bataille que se livrent les candidats sur le Web et l’apport des internautes à cette campagne électorale.

Quel regard portez-vous sur l’usage des réseaux sociaux par les différents candidats ?

Demba Gueye La bataille électorale de 2019 sur les réseaux sociaux n’a rien à voir avec celle de 2012, où Macky Sall avait une longueur numérique d’avance. Il était présent partout, de Facebook à Twitter, en passant par YouTube et Instagram. Il était perçu comme avant-gardiste.

Sept ans plus tard, il n’est plus seul. Les cinq candidats sont présents et actifs sur les réseaux. Tous sont conscients que ces plateformes sont très utilisées par la jeunesse sénégalaise. Ils ont donc constitué des équipes, connectées et dynamiques, pour mener une campagne numérique.

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Grâce à sa fonction, Macky Sall a néanmoins su y consolider sa présence, ce qui lui a permis de conserver son avance. Il s’est d’ailleurs entouré de jeunes militants qui nourrissent les réseaux d’un contenu en sa faveur.

A côté, il y a le candidat Ousmane Sonko, qui détonne depuis quelque temps. En s’appuyant sur la base solide de militants qu’il a progressivement construite ces dernières années, et qui a crû en 2018 à une vitesse phénoménale, il a gagné un nombre très important de gens qui le suivent sur les réseaux. Il sait leur parler et faire vivre ses comptes. Ses rencontres et ses déplacements y sont systématiquement retransmis en direct.

Comment utilise-t-il cette base importante pour battre campagne ?

Ousmane Sonko a lancé un financement participatif en ligne intitulé « Don de soi pour la patrie » pour payer sa campagne. C’est inédit au Sénégal. Lancée il y a plus de deux ans, l’opération a mobilisé toutes les plateformes de collecte de fonds, y compris celles des banques en ligne existant au Sénégal. Par cette initiative, il s’est vraiment distingué des autres candidats, comme de la campagne de 2012.

Est-ce que des personnalités des réseaux sociaux ont accepté de rallier certains candidats ?

Oui, Macky Sall, par exemple, a mis les moyens pour s’attacher les services du très atypique et très drôle Niang Kharagne Lo. C’est la personne la plus suivie sur Snapchat au Sénégal. Ce « snapchateur » a gagné sa notoriété en faisant des snaps avec le célèbre lutteur Modou Lo, avec la star montante Wally B. Seck et même avec Pape Diouf. C’est un personnage que les mondains s’arrachent lorsqu’ils organisent des événements. La cellule de communication du président a fait en sorte qu’il en soit le « snapchateur » attitré. C’est très malin, car la cellule utilise ensuite ses vidéos pour faire remonter le hashtag #Macky2019 dans les sujets les plus discutés sur Twitter.

Quel est le poids des réseaux dans cette campagne ?

Je veux donner une statistique en préambule. Au Sénégal, en moyenne, 68 % des utilisateurs des réseaux sociaux sont des hommes et 32 %, des femmes.

Concernant le poids des réseaux, WhatsApp est, selon ma perception des usages, la plateforme la plus utilisée. Cela s’explique par la vitesse de diffusion et la facilité à créer des groupes que permet ce réseau. Sa « viralité » hors normes est due au fait que toutes les couches de la population peuvent l’utiliser, y compris celles qui ne savent pas écrire, grâce notamment à l’utilisation des messages vocaux.

Facebook, Instagram et Snapchat suivent. Si Twitter ferme la marche, ce réseau a quand même une particularité importante : il n’est pas le plus utilisé des Sénégalais, mais s’impose pour la deuxième fois [après la campagne de 2012] comme la plateforme d’influence de référence.

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Prenons un cas concret. Le 8 janvier, Awa Mbengue, une jeune Sénégalaise de 20 ans de la diaspora propose qu’un débat ait lieu entre les cinq candidats pour discuter des programmes. Elle utilise le hashtag #sunudébat [« notre débat » en wolof] pour les interpeller. Résultat des courses : un débat pourrait avoir lieu le 21 février, soit trois jours avant le premier tour, entre quatre des cinq candidats, le président Macky Sall ayant refusé d’y participer. Les autres candidats, favorables au débat, conditionnent encore leur participation à celle du président sortant. Ce cas démontre deux choses. Dabord, c’est un moyen pour l’électeur d’être partie prenante de la campagne et cela a suscité un engagement fort des citoyens : les réseaux sociaux sénégalais regorgent de montages, de photos de profil avec des autocollants #sunu2019. Ensuite, si ce débat demandé devait avoir lieu sur l’une des chaînes les plus regardées du Sénégal, cela prouverait que la vie des réseaux sociaux peut influer concrètement sur le déroulement de la campagne.

Avez-vous d’autres exemples ?

Oui. Des questions environnementales, d’agro-alimentaire, d’éducation, de santé publique et d’infrastructures ont été mises en avant par les internautes.

En période électorale, le citoyen connecté a l’opportunité de proposer un hashtag et de dire : « Ecoutez, c’est cette question qui m’intéresse et j’ai envie que vous, candidats, en parliez. » D’ailleurs, la question des investissements structurels revient souvent, car le président en a fait son outil principal de campagne avec des affiches qui mettent en avant ses réalisations. Des internautes en contestent certaines, notamment celles qui vantent le TER mis en place alors même que, en 2019, dans plusieurs contrées du pays, des femmes accouchent encore sur des charrettes. Des citoyens ont eu envie de le dire, et, grâce aux réseaux sociaux, ils ont pu interpeller le président-candidat sur ce sujet.

Les internautes ont donc réussi à s’imposer ?

Oui. Ma génération avait lancé ce mouvement en 2012. Je suis si heureux de voir que la génération suivante est tout aussi intéressée par la chose politique que nous l’étions. On le voit avec des jeunes comme Awa Mbengue qui a su créer une émulation autour d’un débat entre les candidats. Pour moi, un influenceur n’est pas quelqu’un avec un nombre important de gens qui le suivent, mais plutôt quelqu’un qui, par la pertinence de ses questions et ses prises de position, parvient à avoir un engagement fort. Ma génération, suivie par une plus large communauté, se charge ensuite de relayer au maximum les prises de parole pertinentes afin d’impulser des mouvements de masse.

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La campagne a été émaillée de fausses infos. Comment faire pour les contrer ?

J’ai récemment eu la malchance de me retrouver au cœur d’une manipulation, qui continue d’ailleurs de circuler sur les réseaux sociaux. L’organisation ONU Femmes m’a sollicité avec d’autres pour un clip vidéo réalisé par So’Fatoo afin de lutter contre les violences faites aux Sénégalaises. Cette campagne s’appelle Doyna, ce qui signifie « ça suffit » en wolof. Des internautes ont repris la vidéo pour en faire un clip anti-Macky Sall. C’est un gros détournement d’objectif. Les gens qui ont vu cette vidéo tronquée pensent qu’on est tous des opposants au président sortant !

Une campagne électorale, c’est un peu une course au sensationnel, qui ne permet pas toujours de bien vérifier les informations.

Comment avez-vous réagi pour contrer cette manipulation ?

J’ai choisi de ne pas faire de démenti, car je connais l’effet « Barbra Streisand » sur Internet : c’est comme essayer de freiner la mer avec ses bras et le message tronqué revient avec encore plus de force.

La seule bonne nouvelle, c’est que la vidéo a beaucoup tourné et le message contre la violence faite aux femmes a malgré tout bénéficié d’une large diffusion.

Est-ce que les médias sénégalais font un travail rigoureux de vérification de l’information ?

Pas toujours. Ils savent qu’il y a un grand risque, mais la logique commerciale veut qu’on republie une information même si elle ne tient pas debout. C’est précisément le mal qui gangrène la presse sénégalaise. Les médias internationaux ne sont pas non plus épargnés.

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Quel va être le rôle des réseaux sociaux le jour de l’élection ?

Des gens travaillent sur cette question en ce moment même. En 2012 déjà, il y avait eu un reporting en temps réel de tous les résultats bureau par bureau. Les équipes étaient notamment coordonnées par Cheikh Fall, membre de la plateforme Africtivistes, qui lutte pour la démocratie sur le continent. Récemment, j’ai aussi vu sur les réseaux sociaux la Plateforme opérationnelle de sécurisation des élections (POSE), lancée par l’opposition et des personnes de la société civile. Celle-ci a pour objectif de recenser les problèmes électoraux comme par exemple la remise des cartes d’électeur, la présence sur le fichier électoral le jour J, et de contribuer à assurer la transparence du processus électoral. Les internautes sénégalais sont en train de devenir des sentinelles de leur démocratie.

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