DIEMBERING S’EN PREND AU FRANÇAIS EXPLOITANT LA CARRIERE
Les populations ne décolèrent pas contre l’exploitation irrégulière d’une carrière de sable par un ressortissant français. Elles menacent de porter l’affaire en justice si les autorités compétentes ne réagissent pas

Les populations de Diembéring, en Casamance, ne décolèrent pas contre l’exploitation irrégulière d’une carrière de sable par un ressortissant français. Elles menacent de porter l’affaire en justice si les autorités compétentes ne réagissent pas.
Un crime écologique est en train d’être orchestré dans la localité de Diembéring en Casamance. L’alerte est du président du Syndicat d’initiative des hôteliers de la Casamance. Augustin Diatta a révélé, face à la presse, qu’une société est en train de prélever le sable des dunes de Diembéring pour les vendre.
Il s’agit, à l’en croire, d’un ressortissant français qui ne dispose d’aucune autorisation lui permettant de réaliser une étude environnementale, encore moins d’un document signé par le ministère de l’Environnement. «Nous avons été au service régional des Mines et on nous a assurés qu’il n’existe aucune licence signée par le ministère autorisant l’exploitation de ces carrières de sable», fulmine Augustin Diatta. Il renseigne que leur syndicat œuvre depuis plus d’une dizaine d’années dans le reboisement et la protection du village contre l’avancée de la mer. «D’où notre refus face à ce crime écologique orchestré par un tiers», tonne le syndicaliste.
A l’en croire, il existe une nébuleuse autour de cette affaire, dans la mesure où les principaux concernés, un français et une sénégalaise affirment être détenteurs de papiers légaux leur permettant d’extraire ces dunes de sable. «Le gouverneur reconnaît que l’exploitant n’a aucune autorisation. Pis, le service de l’Environnement ainsi que ceux des Mines et de la Géologie disent n’avoir pas délivré d’autorisation au français.» N’empêche, ce dernier est en train d’exploiter impunément cette carrière située en bordure littorale.
Selon Augustin Diatta, le gouverneur avait fermé la carrière à un moment donné, face à la pression de la population qui est plus que jamais déterminée dans la lutte contre l’exploitation de leurs ressources. «Aujourd’hui, ils reviennent de nouveau et partent vers la mer pour extraire et détruire notre environnement», se désole le sieur Diatta.
Face à cette situation qu’il qualifie d’irrégulière, le syndicaliste interpelle directement le ministère des Mines et de la Géologie, seul habilité à délivrer des permis d’exploitation d’une carrière temporaire, et celui de l’Environnement et des Collectivités territoriales. «Que ces ministres viennent ici en Casamance nous dire la vérité !» a-t-il lancé avant de soutenir que cette situation délétère peut être source de conflits. «Le gars en question affirme avoir des documents qu’il ne montre pas et il continue d’extraire. Cela risque d’engendrer des conflits comme cela s’est passé au Cap il y a quelque temps, lorsque la population demandait de l’eau », alerte Augustin Diatta. Pour éviter tout cela, il exige l’arrêt pur et simple de l’extraction des dunes de sable à Diembering.
D’autant qu’il s’agit d’un patrimoine qui existe depuis des siècles et que personne n’y a touché. Il demande à l’administration de trouver une solution au plus vite, sinon «nous allons interpeller l’ambassadeur de la France qui sera en Casamance la semaine prochaine, pour qu’il demande à ce ressortissant français de laisser notre patrimoine, seul legs pour les générations futures».
Toutefois, annonce le sieur Diatta, «si rien n’est fait, nous allons porter l’affaire devant les juridictions».