LES PROFESSIONNELS DE LA JUSTICE ET LES FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE EN CONCLAVE A SAINT-LOUIS
Procureurs, juges, commissaires de police, gendarmes entre autres ont longuement échangé sur comment solutionner ce trafic de migrants qui a énormément fait de victimes dans le pays.

Les professionnels de la justice et les forces de défense et de sécurité étaient en conclave hier, mercredi 4 novembre, dans la région de Saint-Louis autour de la question de la prise en charge judiciaire du trafic de migrants. C'est à l'initiative du Parquet général de la Cour d'Appel de Saint-Louis en collaboration avec le Partenariat opérationnel conjoint (POC), financé par l'Union Européenne. Procureurs, juges, commissaires de police, gendarmes entre autres ont longuement échangé sur comment solutionner ce trafic de migrants qui a énormément fait de victimes dans le pays.
Les récentes découvertes macabres de corps sans vie de centaines de jeunes, tous des candidats à l'émigration irrégulière, constituent une réelle tragédie aux yeux des professionnels de la justice. Des vagues cycliques de pirogues remplies de migrants potentiels vers l'Europe et affrontant l'Océan Atlantique au péril de leur vie, connaissent une nouvelle recrudescence au Sénégal. Des raisons suffisantes qui ont motivé la tenue de cet atelier tenu hier, mercredi 4 novembre, sur la prise en charge judiciaire du trafic de migrants.
L'objectif de cet atelier était de réunir les acteurs majeurs de l'institution judiciaire, notamment les procureurs et les juges d'instruction du ressort de la Cour d'Appel de Saint-Louis à savoir des régions de Saint-Louis, Louga et Matam, pour leur présenter les institutions telles que le Partenariat opérationnel conjoint (POC). Il s'agit en effet d'un programme européen demandé par le Sénégal qui porte sur la lutte contre le trafic de migrants, les migrations irrégulières et la traite des personnes. "Cela nous interpelle parce que le trafic de migrants est une infraction qui est punie par la loi. Aujourd'hui, tout le monde voit le spectacle désolant, cette tragédie nationale autour de tous ces jeunes qui meurent dans l'Océan Atlantique dans le cadre de ces voyages clandestins vers l'Europe. Donc, c'est un phénomène national extrêmement sérieux et je crois que nous, en tant que professionnels de la justice, nous avons besoin de le comprendre à fond et d'en avoir une bonne lecture, une bonne cartographie", a précisé Mandiaye Niang, le Procureur général de la Cour d'Appel de Saint-Louis.
Selon lui, les acteurs doivent apprendre à se parler afin d'essayer de comprendre réellement les dynamiques pour un traitement efficace de ce trafic de migrants. Poursuivant toujours sur cette lancée, le Procureur général de la Cour d'Appel de Saint-Louis expliquera que les candidats au voyage clandestin ont un statut qui fait plus d'eux, des victimes qu'autre chose. "Mais, maintenant, la loi s'intéresse davantage sur ces réseaux de trafiquants.
Cependant, ces trafiquants sont suffisamment organisés que très souvent, quand la police ou la gendarmerie arrive sur les lieux, ils ont déjà organisé leur fuite. Ce qu'ils nous laissent sur les bras ce sont souvent les candidats au voyage et qui ne sont pas la cible principale de l'institution judiciaire. Lors de cet atelier, les acteurs ont partagé l'expérience sur le dispositif français de lutte contre la criminalité organisée sous l'angle du trafic de migrants au niveau national et international.