MACKY SALL MET FIN AU BRADAGE DU FONCIER DU CICES
D’une superficie de 107 hectares en 1974 lors de son inauguration par le président Senghor, il ne reste au Cices que…20 hectares.

Le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) a connu un bradage foncier sans égal du temps du régime de Me Abdoulaye Wade. D’une superficie de 107 hectares en 1974 lors de son inauguration par le président Senghor, il ne reste au Cices que…20 hectares. Un scandale foncier que le président de la République a décidé de stopper. Macky Sall a juré que, durant le restant de son magistère, aucune parcelle de terrain ne sera cédée sur le patrimoine restant du CICES. Par ailleurs, le directeur général de cette société a rencontré la presse hier pour présenter l’état des lieux et les perspectives du CICES. Quatre mois après sa nomination en juillet, Saliou Keita a dressé sa feuille de route qui est de faire de l’établissement qu’il dirige un véritable centre international des affaires, de la culture et des loisirs.
Les maisons ont poussé comme des champignons au niveau du CICES. De superbes immeubles la plupart du temps. Ils sont tellement nombreux qu’on a l’impression d’une petite ville au niveau de la Foire de Dakar. Le phénomène a été observé surtout du temps du régime de Me Wade. Les pontes et privilégiés de l’ancien régime se sont accaparés le foncier du Cices qu’ils se sont partagé à la manière d’un « tong-tong ».
Un bradage sans précédent puisque le Cices, inauguré en 1974 par le défunt président Léopold Sédar Senghor, s’étendait sur une superficie de 107 ha. Presque 50 ans après, il étouffe littéralement dans ses 20 ha qui lui restent !
La boulimie foncière du régime du président Abdoulaye Wade est passée par là entretemps… « Quand le président de la République Léopold Sédar Senghor mettait en place ce joyau en 1974, ce dernier s’étendait sur 107 ha. Aujourd’hui, le Cices ne dépasse pas 20 ha. C’est ce que les techniciens m’ont dit.
En tout cas, après lui avoir présenté la feuille de route, la maquette futuriste du Cices, le président de la République m’a demandé de parler, de communiquer pour dire que personne, surtout durant son magistère, ne se verra accorder un seul mètre carré du CICES à usage d’habitation. Il a indiqué que si les gens veulent faire disparaître le CICES, ils n’ont qu’à le dire. Et le président de la République est catégorique à ce niveau » informe le directeur général du CICES qui tenait hier une conférence de presse après quatre mois à la tête de la structure.
M. Saliou Keïta est rassuré par cette posture de fermeté du président Macky Sall dans sa volonté d’arrêter le bradage foncier de la Foire de Dakar. « Nous avons des concurrents, ce sont des hôtels et d’autres structures flexibles qui ont la possibilité de proposer des outils nouveaux. Le CICES s’est toujours illustré dans l’événementiel. Nous devons, pour survivre, travailler sur deux axes. Le premier, c’est de rénover nos infrastructures qui doivent répondre aux normes internationales pour faire face à la concurrence. Nous avons aussi de l’espace qu’il faut valoriser pour renforcer notre efficience opérationnelle » explique le responsable apériste à Dakar-Plateau.
Par ailleurs, Salihou Keïta a demandé au président Macky Sall de mettre à la disposition du Cices le Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamnadio ainsi que le Parc des expositions de Diamnadio. « C’est cela notre vocation parce que personne d’autre ne peut exploiter ces infrastructures. Nous avons, dans l’équipe du Cices, des cadres chevronnés qui ne connaissent que l’événementiel. Nous allons les jours à venir faire des propositions au chef de l’Etat pour que le centre international de conférences Abdou Diouf et le Parc d’expositions de Diamnadio reviennent au Cices » informe le patron du CICES.
Faire du Cices, un véritable centre international des affaires, de la culture et des loisirs
En débarquant au Cices en juin dernier, Salihou Keïta a trouvé une structure déficitaire. « Le CICES est pauvre », a-t-il déclaré. Seulement, cette situation financière peu reluisante ne décourage pas ce grand responsable politique apériste du Plateau. L’homme aime les défis surtout pour honorer la confiance que le président de la République a placée en lui. Il a présenté une maquette futuriste du CICES. « Nous avons de l’espace qu’il faut valoriser pour renforcer notre efficience opérationnelle. J’ai présenté une maquette futuriste du CICES parce que notre ambition est de faire de l’établissement un véritable centre international des affaires, de la culture et des loisirs. C’est cela notre logique d’intervention. On ne va plus se limiter à l’organisation de la Foire. Je dis aux Sénégalais qu’on ne s’appelle pas Foire mais Cices, c’est pour cela que la nouvelle direction que je dirige va diversifier nos activités, l’offre, faire du Cices une vitrine, permettre aux ministères sectoriels de montrer ce qu’ils ont fait dans le cadre du PSE, d’animer des thématiques de leurs secteurs. « Nous allons sortir du cadre dans lequel nous avons toujours évolué pour aller vers la promotion de l’expansion économique et commerciale du Sénégal. Nous irons dans les régions pour travailler avec les chambres de commerce et de métiers pour la promotion des services et de la production locale. Nous allons organiser des foires itinérantes. Se rénover et se réinventer, c’est la nouvelle logique d’intervention du CICES. Nous allons nous ouvrir davantage aux populations qui ont besoin certes d’acheter, de vendre, mais aussi de se divertir. C’est la nouvelle vocation du CICES. Nous demandons au président Macky Sall de nous accompagner parce qu’au CICES, nous avons besoin de ressources nouvelles additionnelles pour réussir cette nouvelle mission et c’est bien possible » s’enthousiasme un Salihou Keïta très en verve.