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«MON ECOLE A ETE RAVAGEE PAR LA PREMIERE VAGUE DE COVID-19»

Ahmadou Bamba Dieng lance un cri de détresse sociale à l’endroit du président de la République. « Le Témoin » vous livre cet entretien qui caractérise l’échec de la politique d’emploi au Sénégal

Propos recueillis par Pape Ndiaye  |   Publication 29/10/2021

Agé de 34 ans, Ahmadou Bamba Dieng dit Cheikhouna est un bachelier en Série S2 et diplômé en gestion d’entreprises à l’Ecole française d’enseignement technique de Fès (Maroc). Bien avant son départ pour le Royaume chérifien, Cheikhouna a fait mathématique-informatique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Confronté à un chômage chronique, il s’est débrouillé pour ouvrir une « petite » école de six salles de classe au quartier Almadies de Keur-Massar. A peine démarré en 2018, l’établissement a été violemment balayé par la première vague de l’épidémie de Covid-19. Considéré dans sa localité comme l’un des prototypes de la précarité et du chômage des jeunes diplômés, Ahmadou Bamba Dieng lance un cri de détresse sociale à l’endroit du président de la République. « Le Témoin » vous livre cet entretien qui caractérise l’échec de la politique d’emploi au Sénégal.

Le Témoin : En tant que jeune diplômé, pourquoi avez-vous choisi de plonger dans l’entreprenariat ?

Ahmadou Bamba Dieng : Pour lutter contre le chômage ! Dans mon pays, j’ai constaté que l’entrepreneuriat est devenu une réelle tendance pour les jeunes diplômés chômeurs. Il est vrai que je m’étais lancé dans un domaine d’activité à l’exact opposé à mon parcours universitaire afin de sortir du chômage. Mais, pour moi, l’enseignement est à la fois une passion et une vocation. Vraiment, j’aime enseigner ! C’est pour cela qu’au début, mon école « Amadou Hampaté Ba » sise Keur Massar marchait très bien avec de nombreux élèves régulièrement inscrits. Malheureusement, la première vague du Covid 19, tel un incendie, a dévasté tout mon établissement. Avec la fermeture des écoles assortie d’un couvrefeu anticipant les grandes vacances, les élèves ne sont plus revenus ! Pire, les parents d’élèves n’ont jamais voulu payer les arriérés de scolarité, les enseignants n’étaient plus motivés pour continuer l’aventure etc... Un malheur ne venant jamais seul, le bailleur m’a expulsé de la maison abritant l’établissement. Conséquence : l’entreprise a complètement disparu et a été rayé de la carte scolaire de Keur-Massar. Naturellement, ma situation est allée de mal en pis. Et je me suis résolu à jongler entre le chômage endémique et la précarité chronique. Vous savez, l’arrivée du président Macky Sall avait suscité beaucoup d’espoirs en moi et ma famille dont je suis l’ainé. Mais aujourd’hui, je commence à croire ceux qui se disaient « désespérés » de trouver un emploi sous le régime de Macky Sall ! D’ailleurs, je profite des colonnes du « Témoin » pour lancer ce cri de détresse sociale au président Macky Sall ainsi qu’aux ministres de l’Emploi et de la Jeunesse. A défaut d’un emploi, je veux rouvrir mon école l’année prochaine car j’ai déjà raté cette rentrée 2021. Ou alors, je demande au président de la République de me faciliter l’obtention d’un financement pour que je puisse obtenir une aide ou une subvention de deux millions cfa seulement. Avec cette somme, je pourrai lancer d’autres activités dans l’entreprenariat. Récemment, le président Macky Sall a annoncé avoir validé un programme d’urgence pour l’emploi des jeunes dit « Kheuyou Ndawgni » financé à hauteur de 450 milliards cfa. Et comme objectif, 50.000 emplois. Etant un prototype de la précarité et du chômage des jeunes diplômés, je me retrouve dans ce programme. Comme d’autres jeunes diplômés d’ailleurs…

Il parait que vous êtes politiquement très engagé dans l’Apr-Keur Massar aux cotés de Mme Aminata Assome Diatta. Madame le ministre a-t-elle fait quelque chose pour vous sortir du chômage ?

Sincèrement, je remercie Mme Aminata Assome Diatta car elle ne cesse de m’aider pour le quotidien. Je suis convaincu qu’elle a oublié mon problème d’emploi durable bien que je m’active tous les jours à ses cotés. Mais cela n’enlève rien à mon engagement politique dans l’Apr-Keur Massar.

Comment un jeune diplômé-chômeur comme Cheikhouna s’est-il débrouillé jusqu’à créer une école privée frappée de plein fouet par la pandémie ?

D’abord, permettez-moi de vous rappeler que je me suis débrouillé et donné à fond pour en arriver là ! Après mon bac en série S2, je suis inscris en Mathématique-Informatique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Deux ans après, je suis parti au Maroc, précisément à l’Ecole française d’enseignement technique de Fès où j’ai obtenu mon diplôme en gestion d’entreprise. De retour au Sénégal, je n’ai jamais connu l’expérience d’un premier emploi, jamais ! Je n’ai jamais touché un premier salaire alors que j’ai formulé des centaines de demandes d’emploi et frappé à toutes les portes et fenêtres publiques comme privées, rien ! Et n’eussent été les conseils et les encouragements de ma mère, j’allais disjoncter. Juste pour vous dire que j’étais complètement désespéré et découragé, faute d’emploi. A un moment donné, je m’étais dit à quoi bon aller à l’école et faire des études supérieures pour se retrouver finalement dans le chômage. Originaire de Guédiawaye, je suis issu d’un milieu familial précaire où mes frères et sœurs instruits et diplômés sont aussi confrontés au chômage ou à l’inactivité. En juillet 2015, j’ai déménagé de Guédiawaye à Keur Massar ou j’ai transformé deux chambres de la maison familiale en salles de classe. A cet effet, je rassemblais tous les élèves du quartier de la CI à la terminale pour leur dispenser des cours de renforcement. Au départ, j’avais six (06) élèves à encadrer. Et l’année suivante, avec les bons résultats obtenus, je me suis retrouvé avec soixante (60) élèves. De bouche à oreille, ces bons résultats ont fait le tour des quartiers et cités environnants. Parce que tous mes élèves à domicile ont réussi à leurs examens. Les uns ont obtenu leur Cfee ou Bfem ; les autres leur baccalauréat. Fort d’un excellent taux de réussite à domicile, l’idée de créer une école m’est venue en tête. Et comme je n’ai jamais eu l’expérience d’enseigner dans une vraie école et notamment dans des salles de classe, je me suis rapproché de l’école privée « Yvette Parès » de la cité gendarmerie de Keur Massar. Une fois sur place, le directeur Monsieur Guèye, que je remercie au passage, m’a dispensé des cours de pédagogie c’est-à-dire les différents modèles d’apprentissage et d’approche. Ensuite, le directeur m’a confié une classe dont j’étais le répétiteur pendant l’année 2017. Et l’année suivante, la direction de l’école privée « Sen Collège Excellence » m’a recruté comme professeur de mathématique bénévole ou volontaire pour les classes de 5ème et 3ème secondaire. Dans le même temps, je donnais également des cours dans d’autres écoles comme « Madiba », « Jazaaka » etc. Avec ces petits cachets de motivation et les rémunérations des cours à domicile dans le quartier, je percevais au total près de 200. 000 cfa/mois. Sur cette somme, j’épargnais les 100.000 cfa/mois et donnais le reste à ma mère. Au bout de l’année scolaire, je me suis retrouvé avec une somme de 800.000 cfa. Avec un projet de création d’école, la Banque Pamecas m’a accordé un prêt de 300.000 cfa pour compléter un budget de près d’un million cfa. C’est ainsi que j’ai ouvert mon école dans une maison louée. Pour le démarrage des activités, des anciens camarades étudiants en quête d’emploi sont venus me prêter main forte en y dispensant des cours. Ils étaient 15 enseignants dont 03 à l’élémentaire et 10 au Moyen secondaire. Lors de la première année scolaire, j’avais 60 élèves de la Ci à la seconde. Malgré les charges, je parvenais à payer régulièrement tout le personnel et le corps professoral. Pour la deuxième rentrée 2019/2020, j’avais 99 élèves. Hélas, à peine l’année entamée, la première vague du Covid 19 a frappé l’établissement de plein fouet.

C’est ainsi que votre école a disparu…

Oui ! Que voulez-vous… Le président de la République avait fermé toutes écoles à cause de la pandémie de coronavirus. Ensuite, le couvre-feu assorti de l’état d’urgence sanitaire a anticipé les grandes vacances. Ainsi, mes élèves se sont évaporés dans la nature pour ne plus revenir. En plus de cela, les parents d’élèves n’ont pas voulu honorer le paiement des trois mois d’arriérés de scolarité. Je les ai compris puisque leurs enfants n’ont pas fait cours. Et si les parents avaient payé tous ces moins d’arriérés, j’allais rouvrir l’école et démarrer les cours, mais rien ! Pourtant après la reprise de cours pour les élèves en classe d’examen, j’ai eu de bons résultats. Au Bfem, j’avais eu un taux de réussite de 66 %, 100 % pour Cfee et 100 % au Bac.

Allez-vous recommencer l’aventure d’une école privée ?

A défaut d’un emploi, je suis prêt à rouvrir l’école pour lutter contre le chômage car j’aime enseigner, je le répète ! Ou alors explorer d’autres activités dans l’entreprenariat car je suis diplômé en gestion d’entreprise. C’est regrettable de le dire, mais je commence à comprendre pourquoi les jeunes diplômés désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat sont freinés par de nombreuses contraintes. Non seulement il y a l’inexpérience professionnelle, mais il y a également un manque de ressources financières et de capital social. C’est en raison de ces obstacles que très peu de jeunes franchissent le pas vers le monde entrepreneurial c’est-à-dire leur propre boite. Et mon cas est une preuve papable qui symbolise l’échec de la politique de l’emploi et, surtout, d’entreprenariat du gouvernement. En ce qui me concerne, depuis la fermeture de mon école, je ne me souviens pas à avoir eu plus de 15.000 cfa dans ma poche…

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