PENURIE PROLONGÉE DE L'EAU À MBOUR ET SALY
Depuis plus de deux mois, le quartier Thiocé Ouest à Mbour est privé d’eau par la SEN’EAU pour une raison non encore élucidée

Au moment où tous les regards sont fixés sur la scène politique avec la perspective des élections locales de janvier prochain, plusieurs habitants des communes de Mbour et de Saly Portudal sont préoccupés par l’accès à l’eau devenu très problématique. Depuis plus de deux mois, le quartier Thiocé Ouest à Mbour est privé d’eau par la SEN’EAU pour une raison non encore élucidée. Le même calvaire est vécu dans trois autres quartiers de Saly Portudal depuis dix jours, sans aucune mesure d’accompagnement.
Le maire El Hadj Fallou Sylla veut faire de Mbour un hub hydraulique. Un programme de 85 millions CFA est en cours d’exécution dans le cadre de l’extension du réseau hydraulique de la capitale de la Petite Côte. Prévu dans 13 quartiers jugés périphériques, c’est un programme social de facilitation de l’accès à l’eau potable sur un linéaire de 12 kilomètres avec des bornes fontaines pour permettre aux populations qui ne sont en mesure de répondre aux exigences des branchements domiciliaires de pouvoir quand même disposer d’eau potable. Ce programme municipal dit de branchements sociaux a été lancé la semaine dernière au quartier Gouye Mouride. Il est rendu possible grâce à la collaboration technique de l’entreprise Metal Force.
Son lancement en grande pompe par le maire a suscité la satisfaction des populations de Gouye Mouride qui espèrent ainsi sortir très rapidement des difficultés d’approvisionnement en eau potable auxquelles elles sont confrontées depuis la création du quartier. Il y a une quinzaine d’années. Seulement, cette satisfaction légitime des habitants de Gouye Mouride contraste nettement avec le calvaire de leurs concitoyens du quartier Thiocé-Ouest où, dans certains secteurs, les abonnés de la SEN’EAU sont privés du liquide précieux depuis bientôt trois mois sans qu’ils ne comprennent les raisons de cette rupture d’approvisionnement. Outrés par cette situation inédite, ces habitants lancent un cri du cœur aux plus hautes autorités du pays. Ils se disent encore plus outrés par le fait que les factures servies deviennent de plus en plus salées au moment où, paradoxalement, la fourniture d’eau fait des caprices.
Les populations assoiffées désavouent SEN’EAU
Ce calvaire n’est pas l’apanage des populations de Thiocé Ouest. Car, dans la commune de Saly Portudal voisine, la pénurie d’eau trouble le sommeil des habitants de cinq quartiers depuis une dizaine de jours. De Saly Résidence à Saly Vélingara, en passant par Saly Diacksao, c’est la psychose chez les habitants, surtout chez les femmes qui sont déjà soumises aux corvées d’eau. A Saly Diacksao, justement, la population avait récemment fait face à la presse pour manifester son ras le bol face au manque d’eau, d’électricité et de sécurité auquel elle doit faire face. A entendre parler et dénoncer leurs porte-paroles, l’espoir qui avait accompagné l’avènement de la SEN’EAU est en train de se transformer en un véritable cauchemar.
« Nous avons des problèmes récurrents d’eau. Depuis 10 jours, nous ne voyons même pas une goutte d’eau », se désole Mamadou Mbodj, habitant du quartier. Pour faire face à cette situation, les habitants font appel à des distributeurs d’eau. « Notre routine ce sont les charretiers ou les camions citernes d’eau qui viennent de la commune de Malicounda. Et ces derniers nous vendent le mètre cube à 5000 cfa » déplore-t-il. Tacko Sow elle, la trentaine révolue, confirme cette situation pour s’en désoler. « Nous sommes très fatiguées par le manque d’eau. Nous ne pouvons ni nettoyer nos maisons, ni laver nos ustensiles, encore moins faire le linge. Ce qui est très dur surtout pour nous les femmes qui sommes obligées d’aller puiser l’eau des puits pour pouvoir faire nos tâches ménagères ».
Outre le manque d’eau à Saly Diacksao, située pourtant au cœur de la commune qui abrite la plus importante station touristique d’Afrique de l’Ouest, les habitants souffrent de la mauvaise qualité de la distribution du courant électrique. Revenant à la charge, Mamadou Mbodj éructe : « L’électricité fait des allers et retours. En cinq minutes, le courant peut être perturbé une vingtaine de fois », se désole-t-il. L’autre mal dont souffre le quartier, c’est l’insécurité avec des cambriolages à répétition. Face à ce condensé de maux, les habitants de cette localité invitent les autorités compétentes à tout mettre en œuvre pour leur offrir de meilleures conditions de vie.