«IL FAUT JOUER AVEC LE VIRUS»
C’est au tour de Djibril Wade, vice-président de la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (Lsfp) de monter au créneau pour s’opposer à la décision de l’Etat.

La sortie du président de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf), Augustin Senghor, contre l’interdiction de la pratique du sport dans les stades, n’a pas eu l’effet escompté. Pour amener l’Etat à revoir sa copie, la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (Lsfp) compte se réunir ce lundi pour prendre les décisions nécessaires pour une éventuelle reprise du championnat sénégalais. Cette nouvelle a été annoncée par le président de Niary Tally, Djibril Wade qui n’exclut pas l’idée de jouer avec le virus.
La décision du ministre de l’Intérieur interdisant la pratique du sport dans les stades n’est pas du goût des acteurs du football sénégalais. Ainsi, après la sortie du président de la Fédération Sénégalaise de Football, c’est au tour de Djibril Wade, vice-président de la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (Lsfp) de monter au créneau pour s’opposer à la décision de l’Etat.
En attendant la réunion du bureau exécutif de la Fsf vendredi et celle de la Lsfp lundi, le président de Niary Tally recommande la reprise du championnat, peu importe la manière. «Les clubs sont d’accord avec le discours du président de la Fédération Sénégalaise de Football, Augustin Senghor. C’est une sortie à laquelle adhèrent tous les présidents de clubs à l’unanimité. On doit être en mesure de jouer. Comme l’a dit le président de la République, il faut vivre avec le virus. La position de Niary Tally est la mienne, donc il faut jouer avec le virus», a soutenu Djibril Wade.
En dépit de la situation actuelle du pays marquée par la recrudescence des cas positifs de Covid 19, le président deNgb estime que les équipes sont capables de prendre les mesures nécessaires pour une reprise prévue le 2 janvier. « Il faut prendre les mesures qu’il faut. Avec l’équipe nationale du Sénégal, les mesures ont été respectées de même qu’avec le Jaraaf et Teungueth pour leurs compétitions en terre africaine. Je pense qu’on peut le faire aussi en championnat sénégalais. En plus, les joueurs ne vont pas respecter la distanciation physique dans leur foyer, même si on leur fait des tests», a-t-il ajouté.
Avec les difficultés financières que traversent les clubs, le vice-président de la Lsfp invite l’Etat à prendre en charge les tests. «On ne peut pas nous demander de faire des tests. Les marchés et les lieux religieux regorgent de monde. Pour jouer un match, il faut 22 joueurs et trois arbitres alors qu’au marché, il y a beaucoup de monde. Je pense qu’on peut jouer à huis clos ou essayer de faire comme les Européens. Mais si on nous oblige à faire des tests, il faut que l’Etat les prenne en charge», a indiqué le président de Niary Tally. Depuis l’arrêt de la ligue 1 sénégalaise, les équipes sont confrontées à de nombreuses difficultés. Aujourd’hui, avec la décision du ministre Antoine Félix Diome d’interdire la pratique de sports dans les stades, les présidents de clubs ne savent plus où donner de la tête. «Cette situation est plus qu’un handicap pour les équipes. Donc, si on reste deux saisons sans jouer, elle va s’empirer. On est en train de se serrer la ceinture. Les présidents souffrent, mais ce sont les joueurs qui seront les plus impactés. Heureusement que la Fédération a subventionné les clubs. Nous attendons toujours l’enveloppe de l’Etat et aujourd’hui, il nous interdit de jouer. C’est grave. La mesure du ministère de l’Intérieur ne doit pas concerner le football et le sport collectif organisé en général», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le sort réservé aux deux équipes (Jaraaf de Dakar et Teungueth Fc) qui représentent le Sénégal en compétition africaine n’enchante guère Djibril Wade qui crie au scandale. «La situation est catastrophique pour Jaraaf et Teungueth FC. On ne peut pas demander des résultats à ces deux équipes, et en retour leur interdire de s'entraîner ou de jouer le championnat. Elles ne sont pas à l’aise quoi qu’on puisse dire. Et elles ne sont pas dans de bonnes conditions. Elles ont réussi à passer pour le second tour, donc il faut mettre tous les atouts de leur côté pour qu’elles puissent accéder à la phase de poule», clame Monsieur Wade.
MATAR BA DONNE DES ASSURANCES
En attendant que des mesures soient prises, le ministre Matar Bâ se dit affecté par la situation que vit le monde du sport. Toutefois, le patron du sport sénégalais souligne que des discussions seront entamées dans les plus brefs délais avec les ministres de l’Intérieur et de la Santé, pour voir dans quelles mesures reprendre progressivement la pratique du sport. «Les responsables de fédérations et de groupements de sportifs sont inquiets, et cela se comprend. Mais qu’ils nous laissent entamer, dans la grande sérénité, les échanges afin de trouver une plage de convergence pour une pratique régulée et contrôlée du sport», dit le ministre. Malgré les assurances du ministre Matar Bâ, les acteurs du football ou de la lutte ne savent pas exactement quand les compétitions vont débuter.