RUFISQUE ENTEND JOUER SA PARTITION
Rufisque s’apprête à accueillir la dépouille de son illustre fils pour lui rendre un dernier hommage et l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure

Rufisque, la ville natale de Pape Bouba Diop, entend jouer sa partition dans la série d’hommages dédiés à son fils disparu. Après la prière mortuaire, une procession accompagnera la dépouille à travers les quartiers des communes de Rufisque Ouest et Nord avant l’enterrement au cimetière de Dangou. Le terrain des Hlm a été déjà aménagé pour les condoléances à la famille. Le collectif des conseils de quartiers souhaite déjà avoir un édifice au nom du disparu.
Rufisque s’apprête à accueillir la dépouille de son illustre fils pour lui rendre un dernier hommage et l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Pour la circonstance, un programme spécial a été préparé avec à la manœuvre le collectif des conseils de quartiers de la ville de Rufisque. Ses membres veulent donner à l’évènement une dimension communale qui dépasse le cadre de la famille de Pape Bouba Diop ou de son seul quartier des Hlm Rufisque. Déjà, dans les différentes artères du quartier, des photos géantes du bourreau de l’équipe de France en 2002 sont accrochées sur les murs avec, en arrière-plan, les péripéties du but victorieux.
Pour recevoir les condoléances, les organisateurs des funérailles ont déjà mis des tentes sur le site du terrain de Basket du quartier où d’ailleurs est prévue la prière mortuaire. « Pape Bouba n’est pas l’icône d’un quartier, encore moins celle d’une ville ou d’un pays, il a une dimension internationale. Je vais emprunter les propos d’Arona Bathily, président de l’ORCAV, qui disait que son but marqué contre la France en 2002 est une seconde émancipation, une seconde décolonisation vis à vis de la France. C’est pourquoi il mérite un hommage à la hauteur de ce haut fait.
Et dans ce sens, le collectif des présidents de conseils de quartier de Rufisque, le collectif des imams, les délégués de quartiers et l’ensemble des Organisations communautaires de base (0CB) sous l’égide du président du conseil de quartier de Mérina, Déthié Wane, a eu l’idée de mettre sur pied ce collectif afin de prendre en charge les obsèques de l’illustre fils de Rufisque, en collaboration avec le président de l’Asc Ndeffan, l’équipe de son quartier », a dit le président du Collectif. Conscient de la grandeur du palmarès du disparu et de l’affluence qui est attendue pour les obsèques, le collectif entend mettre en place une organisation stricte pour gérer les foules.
Dans cette perspective, un certain nombre de mesures sont arrêtées. La première est que toute l’organisation sera entre ses mains. « Le premier pas, c’est de tout faire pour éviter l’anarchie et les débordements, le collectif organisera tout de la prière mortuaire aux condoléances en passant par l’enterrement », a expliqué Ibrahima Khalil Ndiaye. Déjà, la prière mortuaire aura lieu au terrain de basket des HLM, la grande mosquée du quartier étant en chantier ne pourra contenir toute la foule qui est attendue ce samedi.
Après, une procession sera organisée pour aller au cimetière de Dangou. Le cortège passera par les quartiers de Cité millionnaire, Nimzatt, Dar Es Salam, Dangou Sud (Kakalam) et Dangou Nord (Lébougui) pour finir au cimetière de Dangou. Pour la circonstance, le collectif invite les populations qui viendront aux obsèques à s’habiller en blanc. Pour perpétuer la mémoire du disparu, les membres du collectif souhaitent avoir un édifice ou une infrastructure sportive à son nom. D’emblée, les yeux sont tournés vers le terrain de football des HLM où Pape Bouba a fait ses premiers pas dans les matches cadets du championnat populaire (Navétanes).
A en croire le président du collectif Ibrahima Khalil Ndiaye, des démarches ont déjà été entreprises dans ce sens auprès du préfet du département qui les a aiguillonnés vers le maire de la commune de Rufisque Ouest qui a compétence sur ce sujet. Selon lui, les autorités municipales leur ont donné les assurances pour baptiser ce terrain Ndeffan.
Pour assurer l’ordre au niveau des cimetières comme pour les condoléances, des badges ont été confectionnés pour mieux organiser les funérailles et éviter le raffut autour du cercueil. D’ailleurs, un renfort de 100 policiers est attendu de Dakar pour assurer la sécurité.