«SI CE CONTRAT EST CASSE, LA LIGUE PRO AU SENEGAL VA S’ARRETER»
Saer SECK, Le président de la LSFP appelle à l’intervention du Chef de l’Etat pour sauver ses compétitions.

Moins de six mois après la signature d’un contrat de dix ans pour 6 milliards francs CFa entre la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP), le télé diffuseur chinois StarTimes, cette convention entre les deux entités est en passe de rompre d’après Saer Seck.
La signature du contrat entre la Ligue sénégalaise de football professionnel et StarTimes augurait de lendemains meilleurs pour le football local sénégalais. Avec un contrat de 11 millions de dollars (6,3 milliards F CFA) sur une durée de 10 ans en plus de la pose de 10 pelouses synthétiques à raison d’une par année, un vent de renouveau se manifestait pour le football professionnel. Mais cet espoir de lendemains meilleurs risque de s’estomper. La cause : la structure chinoise, StarTimes, est en passe de rompre cette convention. Chose qui serait catastrophique pour la Ligue pro qui tirait le diable par la queue avant l’arrivée du partenaire chinois. Le président Saër Seck est monté au créneau pour alerter la situation délétère qui prévaut entre leur partenaire et Excaf Telecom.
Une rupture de contrat aux conséquences désastreuses !
« Depuis que le football sénégalais existe, il n’y a jamais eu un centime qui a été mis sur la table au titre de droits TV. Nous avons fait 10 ans de football professionnel sans qu’il n’y ait eu de droits Tv qui ont été achetés par une télévision. Pour une fois, on trouve un télé-diffuseur qui est prêt à mettre 11 millions de dollars sur les 10 prochaines années sur la table et comme par extraordinaire, il sort des problèmes et des obstacles de partout qui font que ce télédiffuseur est incapable de développer normalement ses activités commerciales au Sénégal. Et que nous soyons aujourd’hui dans la position où ce télédiffuseur est quasiment en train de se replier du Sénégal. C’est inacceptable. Exacf Télécom a déposé une plainte contre StarTimes au niveau du CNRA (Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel) alors qu’il est impossible d’acheter le décodeur TNT (Télévision Numérique Terrestre). Ce qui fait que StarTimes est incapable de développer ses activités au Sénégal. Pourtant, StarTimes a expliqué qu’il diffuse par des satellites. StarTimes n’a pas donné d’ultimatum, mais le déploiement n’est plus le même. Des employés ont été redéployés en Côte d’Ivoire et les décodeurs ont été réimportés. On ne peut pas vouloir que le football professionnel se développe et qu’il n’y ait pas de ressources économiques. On a repris les négociations avec Orange parce que nous avons un télédiffuseur et que notre spectacle redevient visible et crédible.
Et maintenant on assiste à un certain nombre de manœuvres qui font que Startimes va être obligé à la fois de se retirer du Sénégal mais également de casser le contrat avec la Ligue sénégalaise de football professionnel et que nous nous retrouvions devant les tribunaux pour savoir s’ils ont raison ou pas. Si ce contrat est cassé, la ligue Pro au Sénégal va s’arrêter parce que ça fait trois ans que ce sont les dirigeants qui s’échinent à tenir ce football pro. Et cela ne peut pas continuer », assure un Saer Seck remonté. Ce dernier a indiqué que la Ligue pro va demander de l’aide à l’Etat pour sauver ce partenariat avec le télédiffuseur chinois. « Un appel est lancé au président de la République (Macky Sall) pour redéfinir les termes de la TNT et sauver le football professionnel au Sénégal » souligne le président de la Lsfp.
« Les stades sont construits pour jouer au football »
Visiblement remonté, Saer Seck a également déploré l’organisation des manifestations politiques, religieuses et des activités culturelles dans les stades de football au détriment du championnat professionnel. L’épisode Akhlou Brick – match Mbour PC vs Casa Sport du 29 décembre dernier en est l’illustration parfaite. Le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) assure que cela est « impossible si on veut développer le football » au Sénégal. « Quand les concerts, la politique et les manifestations religieuses passent devant le football, je pense que y a problème. Les stades sont construits pour jouer au football. Avant tout, c’est le football. On ne peut accepter qu’on reporte des matches pour ces genres d’événement. On ne peut pas organiser le football dans ces conditions. Ça ne peut pas continuer ainsi. Le Président Macky fait des efforts avec des infrastructures, mais si on fait tous ses efforts pour après organiser des réunions politiques, chants religieux et concerts, ça ne sert à rien. On en a assez et il faut donner la priorité au football qui est une industrie, un moyen de vie et de travail. Le foot crée énormément d’emplois. 1 500 emplois directs ont été créés. On ne peut pas faire de football sans stade ni sécurité qui est du ressort de l’Etat » a-t-il soutenu, indiquant qu’on doit construire des salles de spectacles pour de telles manifestations et laisser les stades au football » conclut-il.