UN GRAND PAPA POUR L'HUMANITÉ
Décédé ce dimanche des suites d'une longue maladie à seulement 42 ans, Papa Bouba Diop laisse une tonne de bons souvenirs. Notamment au Sénégal, où il a marqué la sélection nationale, et en France, où son passage à Lens a été plus qu'apprécié

Dernièrement, le Manchester Evening News a posé la question suivante au légendaire Paul Scholes : quel était son adversaire le plus coriace affronté tout au long de son immense carrière ? Outre Patrick Vieira ou Robbie Savage, et comme si les esprits s'alignaient pour rendre un hommage avant l'heure, le légendaire rouquin de Manchester United a eu cette réponse : « Il y en a un auquel les gens ne penseront pas... Vous souvenez-vous de Papa Bouba Diop ? Il a joué pour Fulham. Grand, imposant... Ils l’appelaient l’armoire. Aller au duel avec lui, c’était une perte de temps. Je l’ai toujours trouvé difficile à jouer. Il n’était pas un Vieira, bien sûr, mais il avait du talent ! »
En quelques mots et en tout franchise, l'Anglais a posé un verdict qui n'est pas aussi évident aujourd'hui pour les moins de 25 ans : sportivement, l'homme qui est parti rejoindre Diego Maradona ce dimanche à seulement 42 ans des suites d'une longue maladie était un footballeur aussi fiable que solide. Aussi utile qu'efficace. Aussi présent que déterminé.
Bien plus qu'un but contre la France
Voilà sept ans, maintenant, que Papa Bouba Diop a raccroché les crampons. Les mémoires de la terre entière se souviennent, d'abord, de son but et de sa performance historique contre la France championne du monde (et d'Europe) en titre au Mondial 2002 en Corée du Sud. C'était le 31 mai, à Séoul, à la 30e minute du match d'ouverture de la compétition. Les yeux de la planète étaient fixés sur cette rencontre, et le milieu de terrain avait su gagner sa plus lumineuse heure de gloire.
Sauf que Papa Bouba Diop, ce n'était pas que ça. Taulier de la sélection sénégalaise (plus de 60 capes, réparties entre 2001 et 2007), il en est devenu le premier buteur (face aux Bleus, donc) et le meilleur buteur en phase finale de Mondial (trois réalisations). Le tout, en s'immisçant jusqu'en quarts de l'épreuve (aucun pays africain n'a fait mieux, pour le moment) et en finale de la Coupe d'Afrique des nations la même année.