LA SOCIETE CIVILE CONTRE L'ATTRIBUTION D'UN STATUT D'OBSERVATEUR À ISRAËL À L'ONU
La décision du président de la Commission de l’Union Africaine d’accorder le statut de membre observateur à l’Etat israélien auprès de l’UA, n’est pas du goût de la Plateforme de Solidarité Sénégal-Palestine

Officialisée par un communiqué de l’Union Africaine (UA) et de la diplomatie israélienne, le 22 juillet 2021, la décision du président de la Commission de l’Union Africaine d’accorder le statut de membre observateur à l’Etat israélien auprès de l’UA, n’est pas du goût à la Plateforme de Solidarité Sénégal-Palestine. Seydi Gassama et ses camarades, qui animaient un point de presse, hier, mercredi 29 septembre, à la Maison de Presse Babacar Touré, disent «Non à un statut de membre observateur pour Israël au sein de l’Union Africaine !».
L’ayant perdu en 2002, lors de la dissolution de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) qui est devenue l’Union Africaine (UA), Israël retrouve ainsi son statut de membre observateur à l’UA. Une décision très sévèrement fustigée, par la Plateforme de Solidarité Sénégal Palestine. «En annonçant, le 22 juillet dernier, son acceptation des Lettres de Créance de l’ambassadeur d’Israël, le président de la Commission de l’Union Africaine (UA), M. Moussa Faki Mahamat, a laissé sous-entendre, comme un fait accompli, une décision d’admission à l’UA de l’Etat sioniste en qualité de membre observateur», dénoncent les membres de la société civile sénégalaise.
Selon eux, une telle disposition serait enfreindrait les textes notamment l’Acte constitutif de l’Union Africaine, ainsi que la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. «Une telle disposition, si elle venait à être entérinée à l’occasion du prochain Conseil Exécutif de l’UA, prévu à la mi-octobre, serait en contradiction flagrante avec l’Acte constitutif de l’Union, ainsi qu’avec la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et, plus généralement, avec les intérêts supérieurs bien compris du continent africain tout entier», fulminent-ils.
Pour rappel, l’Acte constitutif de l’UA, tout comme la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, sur lesquels ils se sont appuyé pour étayer leurs argumentaires, condamnent dans leurs Préambules comme dans plusieurs de leurs articles, «le colonialisme, le néocolonialisme, l’apartheid, la domination sous toutes ses formes», et affirment le droit des peuples colonisés ou opprimés à lutter pour leur libération.
«LA SEULE ATTITUDE QUI VAILLE, C’EST DECIDER, PAR CONSENSUS, DE NE PAS ADMETTRE ISRAËL EN TANT QUE MEMBRE OBSERVATEUR A L’UA»
Alors, «comment un pays qui prône, en actes, la colonisation, l’apartheid, le terrorisme d’Etat, la violation flagrante et constante des Résolutions des Nations Unies sur la Palestine, de 1947 à nos jours, qui se livre à des crimes contre l’humanité et nie le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, peut-il se voir octroyer aujourd’hui le statut de membre observateur de l’UA, lequel lui a été refusé depuis 2002», s’interrogent-ils ? Pour Seydi Gassama et ses camarades, «Israël prétend vouloir se rapprocher des pays africains pour mieux les aider à travers des programmes de coopération, notamment dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité, des technologies nouvelles et des télécommunications». Mais la motivation première et réelle de l’Etat hébreu ; c’est d’isoler davantage la Palestine de ses soutiens en Afrique. «Il cherche en vérité à étendre son influence en Afrique et, du même coup, à isoler l’Etat de Palestine, en lui ôtant toute possibilité de base arrière sur le continent». C’est pourquoi, indiquent-ils, «la seule attitude qui vaille, c’est, conformément à la tradition de l’UA, de décider, par consensus, de ne pas admettre Israël en tant que membre observateur». Par conséquent, ils interpellent la diplomatie sénégalaise ; car, notre pays devant d’ailleurs assurer la Présidence tournante de l’UA au début de l’année prochaine.
MACKY, A L’EPREUVE DE L’ENGAGEMENT DU SENEGAL AUPRES DE L’ONU, POUR LES «DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN»
Mieux, la Plateforme de Solidarité Sénégal-Palestine est d’avis que l’on «ne saurait admettre que, sous son magistère, soit consacrée la décision sinistre et infamante de voir l’Etat sioniste d’Israël plastronner impunément aux côtés des autres pays du continent», ont-ils averti. Rappelant l’historique de la relation qui lie notre pays à la Palestine, ils soulignent : «le Sénégal a su, assez tôt, entretenir une relation historique de solidarité avec la cause palestinienne. Le Sénégal, nous ne le soulignerons jamais assez, est le seul pays au monde à présider sans interruption, depuis 1975, le Comité des Nations Unies pour l’exercice des Droits Inaliénables du Peuple Palestinien». Du reste, ils entendent renforcer leurs capacités d’organisation et de mobilisation pour la multiplication de manifestations de masses diversifiées, «la promotion du mouvement BDS (Boycott-Désinvestissements-Sanctions), le déploiement de campagnes plus fortes de protestation et de dénonciation contre les menées criminelles d’Israël en terre de Palestine occupée», préviennent les signataires de la Plateforme de Solidarité Sénégal-Palestine.