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9 juin 2025
FATICK MOBILISÉE CONTRE LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE
Lors de l’installation du comité régional de lutte contre ce fléau, le secrétaire permanent du comité interministériel, le Général Modou Diagne, a insisté sur l’urgence de sensibiliser les populations face aux dangers croissants des départs clandestins.
L’installation du comité régional et départemental de Fatick pour la lutte contre la migration irrégulière a été l’occasion pour le secrétaire permanent du comité interministériel, le Général Modou Diagne, de souligner l’urgence de sensibiliser les populations aux périls liés à ce phénomène.
Lors de cette cérémonie, il a lancé un appel aux citoyens afin qu’ils collaborent activement pour réduire significativement les départs irréguliers.
S’exprimant lors du comité régional de développement (CRD) qui s’est tenu à la gouvernance de Fatick, le Général Diagne a insisté sur la nécessité d’une information accrue :
« Il est essentiel d’informer les populations sur les dangers et risques de la migration irrégulière. Les migrants sont souvent victimes de traitements inhumains et dégradants, ainsi que des tragiques chavirements de pirogues. »
Face à ces réalités alarmantes, le secrétaire permanent a exhorté à une action collective .
« Nous invitons donc les citoyens à collaborer avec les autorités. Un numéro vert a même été mis en place pour faciliter cette communication. »
Il a par ailleurs clarifié l’intention des forces de l’ordre lors des interceptions en mer.
« Si nous parvenons à faire comprendre cela aux populations, elles seront plus enclines à collaborer et à participer à la prévention des départs, car notre intervention est avant tout dans un but salvateur. »
Dans une démarche proactive, une vaste campagne de sensibilisation sera déployée dans les quatorze régions du Sénégal au cours des prochaines semaines.
Cette initiative ne se limitera pas à alerter sur les dangers de la migration irrégulière, mais mettra également en lumière les projets et programmes mis en œuvre par l’État pour offrir des perspectives d’emploi décentes au sein du pays.
Le Général Diagne a mis l’accent sur la synergie interministérielle dans cette lutte.
« Plusieurs ministères collaborent avec ledit comité pour développer des programmes de formation technique et professionnelle afin d’améliorer l’employabilité des jeunes. Ces initiatives contribueront à réduire la migration irrégulière en offrant des alternatives crédibles et un avenir meilleur ici, au Sénégal. »
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DÉCÈS DE VALENTIN-YVES MUDIMBE
Figure majeure de la pensée africaine, le philosophe s'est éteint à 83 ans en Caroline du Nord. Ce penseur né au Congo belge laisse une œuvre intellectuelle qui a révolutionné notre compréhension des relations entre l'Afrique et l'Occident
C'est avec tristesse que le monde intellectuel apprend la disparition de Valentin-Yves Mudimbe, décédé à l'âge de 83 ans en Caroline du Nord, aux États-Unis. Figure incontournable de la pensée africaine contemporaine, cet homme aux multiples talents laisse derrière lui une œuvre riche et diversifiée qui continuera d'influencer les générations futures.
Né en 1941 au Katanga, dans ce qui était alors le Congo belge, Valentin-Yves Mudimbe s'est imposé comme l'une des voix les plus importantes des études post-coloniales. À la fois romancier, philosophe et universitaire, il a consacré sa vie à explorer les relations complexes entre l'Afrique et l'Occident, questionnant avec finesse les fondements de notre connaissance du continent africain.
Installé aux États-Unis depuis plus de quatre décennies, il a enseigné dans plusieurs institutions prestigieuses américaines, partageant son savoir et sa vision critique avec des générations d'étudiants. Son ouvrage majeur, "L'invention de l'Afrique", traduit en français en 2021 par l'historien Mamadou Diouf, reste une référence incontournable pour comprendre les mécanismes de construction des savoirs sur l'Afrique.
L'œuvre de Mudimbe se distingue par sa diversité exceptionnelle. De la poésie aux romans, en passant par les essais philosophiques et les analyses sociologiques, il a abordé des thématiques fondamentales telles que la quête identitaire, les tensions entre tradition et modernité, ou encore les violences politiques héritées de l'époque coloniale. Sa critique des puissances coloniales, qui ont transformé des nations africaines avec leurs propres traditions et techniques en simples "tribus", témoigne de sa lucidité face aux processus historiques qui ont façonné le continent.
Si Valentin-Yves Mudimbe nous a quittés, son héritage intellectuel demeure bien vivant. Sa pensée continue d'éclairer les réflexions contemporaines sur l'Afrique et ses relations avec le reste du monde, constituant un pilier essentiel pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire et à l'avenir du continent africain.
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LA JEUNESSE SE RACONTE
Sunu Stories propose une campagne de sensibilisation originale portée par des jeunes Sénégalais et des mineurs non accompagnés en Italie. À travers deux courts-métrages, "Anta" et "Xaarito", ils explorent l'enfance, la migration et les solidarités
Deux films, deux regards, une génération en quête de sens. C’est ce que propose SUNU STORIES, une campagne de sensibilisation portée par de jeunes Sénégalais et des mineurs non accompagnés vivant en Italie, réunis autour d’un projet commun : raconter l’enfance, la migration, les ruptures et les solidarités, à travers le langage du cinéma.
Au cœur de cette initiative, deux courts-métrages tournés entre Dakar et Turin. Le premier, Anta, suit une jeune fille confrontée à une situation familiale difficile, marquée par la séparation parentale. Elle trouve dans l’amitié scolaire une force inattendue pour avancer. Le second, Xaarito, adopte un ton plus léger pour explorer la romance et les espoirs de la jeunesse sénégalaise, sur fond de question migratoire.
Les deux films sont le fruit d’un travail collectif mené par une trentaine de jeunes – vingt au Sénégal et dix en Italie – ayant participé à une formation audiovisuelle en huit étapes. Accompagnés par des professionnels du secteur, ils ont appris à écrire, tourner et monter un film, tout en partageant leurs propres expériences. Le studio de production sénégalais Gaynako a assuré l’encadrement technique et artistique à Dakar, en collaboration avec la Direction générale de la protection judiciaire et sociale (DGPJS).
Derrière la caméra, une prise de conscience collective
Ces productions ne sont pas de simples exercices artistiques. Elles s’inscrivent dans le cadre du projet SUNU DOM, un programme plus large de protection de l’enfance, mis en œuvre notamment à Saint-Louis et Louga. Le projet vise à renforcer les compétences des acteurs sociaux, à mieux coordonner les structures locales et à améliorer la prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité, notamment ceux en situation de migration.
Selon une étude menée par l’IBCR et l’UNICEF, le Sénégal dispose d’un cadre favorable en matière de droits de l’enfant, mais souffre d’un manque de professionnels formés. SUNU DOM cherche à répondre à ce besoin, en impliquant également les jeunes dans cette dynamique de transformation.
Un cinéma de proximité et d’engagement
La diffusion des films sur YouTube permet un accès libre au grand public, mais l’objectif va au-delà du visionnage. Il s’agit de créer des espaces de discussion dans les écoles, les quartiers, les familles. Le public est également invité à voter pour son film préféré : un geste simple, mais qui valorise l’engagement des jeunes créateurs, au Sénégal comme en Italie.
Plus de 80 % des participants ont exprimé leur envie de continuer à s’impliquer sur ces sujets. Dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de 25 ans, ces projets rappellent que les jeunes sont loin d’être spectateurs. Ils sont acteurs, réalisateurs, et surtout, porteurs de récits qui méritent d’être entendus.
LA POLICE DÉMANTÈLE UN RÉSEAU DE FAUSSAIRES DE DOCUMENTS DE VOYAGE
Plus de trente passeports et du matériel de contrefaçon ont été saisis lors de l’opération menée par le commissariat de Guinaw Rail Sud.
La Police nationale a frappé un grand coup dans la lutte contre la fraude documentaire. Le commissariat d’arrondissement de Guinaw Rail a procédé au démantèlement d’un réseau de falsificateurs de documents de voyage opérant à Guinaw Rail Sud.
Cette opération, menée suite à un renseignement exploité par les forces de l’ordre, a permis l’arrestation de neuf (9) individus soupçonnés d’appartenir à un réseau spécialisé dans la falsification de passeports.
Le coup de filet a permis la saisie de plus de trente (30) passeports, ainsi que d’un important lot de matériel utilisé dans la fabrication de faux documents : dissolvants, diluants, lames, barres et craies de différentes couleurs, crayons, coton, entre autres. Deux visas périmés, détachés de leurs passeports d’origine – l’un destiné au Canada, l’autre à l’espace Schengen – ont également été retrouvés, ainsi que des cartes professionnelles (commerçante, import/export).
Les suspects ont été placés en garde à vue pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écriture publique, et complicité.
La Police nationale poursuit ses investigations pour mettre la main sur d’éventuels complices. Elle appelle la population à rester vigilante et à collaborer en signalant tout comportement suspect via le numéro d’urgence 17.
par Adama Dieng
À LA MÉMOIRE DE SA SAINTETÉ LE PAPE FRANÇOIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Il était un phare d'espoir, un homme profondément humain qui a touché les cœurs de millions de personnes à travers le monde. Que son héritage de paix et de fraternité continue de nous inspirer
Sa Sainteté, le Pape François vient de nous quitter dans l’apothéose d’une dernière bénédiction urbi et orbi. Plus que guide de toute la communauté catholique, il était d’abord amour pour tous les êtres humains et compassion pour les plus faibles et les plus démunis d entre eux. Aussi, est-ce avec une profonde tristesse que je rends hommage à un fervent défenseur de la paix et de la fraternité humaine. Depuis son arrivée au Vatican, il a œuvré sans relâche pour promouvoir la dignité de chaque être humain, jusqu’à son dernier souffle.
Je ne peux m’empêcher de me remémorer le soutien indéfectible qu’il m’a témoigné en 2013, lorsque j'ai sollicité son aide et ses prières en vue d’encourager les leaders religieux du monde à adopter un Plan d'action sur leur rôle essentiel dans la prévention de l'incitation à la violence susceptible d'engendrer des atrocités criminelles. Sa bienveillance et son engagement ont été des sourcesd'inspiration pour moi, comme pour tant d'autres. Ce plan d’action fut lancé à New York, lors d’une cérémonie tenue au siège des Nations Unies le 14 juillet 2017.
Au cours des cinq dernières années, j'ai également eu le privilège inestimable de rencontrer le Pape chaque année dans le cadre de mes fonctions de conseiller auprès du Comité supérieur de la fraternité humaine et du Conseil islamique des Sages, dirigé par l'éminent juge égyptien, Mohamed Abdel Salaam, un homme qu'il appelait affectueusement "l’enfant terrible". La profonde affection qu’il portait au juge Abdel Salaam témoigne de son caractère chaleureux et de son désir de rassembler les gens autour de valeurs communes. Je n’oublierai jamais ces paroles qu’il m’avait confiées : “Love and humility are the two characteristics which make a true leader” - L'amour et l'humilité sont les deux caractéristiques qui font un véritable leader.
En tant que Conseiller du Muslim Council of Elders, présidé par Son Excellence le Grand Imam d’Al-Azhar, Dr Ahmed Al-Tayeb, j'ai été témoin de moments précieux. Je pense notamment à la visite du Pape à Bahreïn, en novembre 2022, où les deux grandes figures religieuses ont réaffirmé leur amitié et leur engagement à poursuivre leur noble mission au service de la paix et de la Fraternité humaine. Cette visite fut placée sous le signe du dialogue interreligieux, en particulier entre le christianisme et l'islam. Le Cardinal Secrétaire d'État, Pietro Parolin avait alors souligné que la présence du Pape incarnait un message , de cohésion et de paix dans un monde marqué par les tensions.
Mais c’est aux Émirats arabes unis, précisément à Abu Dhabi, qu’ils avaient signé, trois ans plus tôt, le Document sur la Fraternité humaine – un texte historique. C’était le 4 février 2019. En décembre de la même année, les deux leaders ont dépêché une délégation conduite par le Cardinal Ayuso pour solliciter le soutien du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en faveur de ce document. Cela illustre leur détermination à promouvoir la paix dans un monde souvent divisé. Ainsi, lorsque le Secrétaire Général m’a demandé d’aider ces deux figures proéminentes de l’Eglise catholique et de l’Islam, j'ai accepté avec enthousiasme, pleinement conscient de l'importance de cette missin pour la fraternité humaine.
Chaque année au Vatican, j'ai eu l’honneur de recevoir la bénédiction du Saint-Père, me permettant d'avancer dans cette quête commune pour la paix. Son dernier message pascal, témoignage de son amour pour notre mère Afrique, résonne « Que le Christ ressuscité, notre espérance, accorde la paix et le réconfort aux populations africaines victimes de violences et de conflits, en particulier en République démocratique du Congo, au Soudan et au Soudan du Sud, et qu’il soutienne ceux qui souffrent des tensions au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs. »
Sa Sainteté le Pape François était bien plus qu'un leader religieux ; il était un phare d'espoir, un homme profondément humain qui a touché les cœurs de millions de personnes à travers le monde. Que son héritage de paix et de fraternité continue de nous inspirer dans nos efforts pour un avenir meilleur. À Monseigneur Benjamin Ndiaye, ainsi qu’à tous mes frères et sœurs de l’Eglise catholique au Sénégal, j’adresse mes condoléances les plus émues.
Adama Dieng est ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies, envoyé spécial de l’Union africaine et Conseiller spécial du Conseil Musulman des Sages.
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MANSOUR FAYE CONTRE-ATTAQUE DANS L’AFFAIRE DE SURFACTURATION PRÉSUMÉE DU RIZ
Accusé dans une affaire de surfacturation portant sur l’achat de 30 000 tonnes de riz destinées à l’aide alimentaire, l’ancien ministre dénonce une manipulation de la part du vérificateur de la Cour des comptes.
Accusé de surfacturation dans le cadre d’une commande de 30 000 tonnes de riz destinées à l’aide alimentaire, l’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, Mansour Faye a publiquement rejeté ces accusations et a, à son tour, mis en cause le vérificateur de la Cour des comptes.
L’ affaire a pris une tournure avec l’arrestation par la Division des Investigations Criminelles (DIC) de son ancien Directeur des Affaires Générales et de l’Équipement (DAGE), Aliou Sow, qui a été déféré au parquet vendredi dernier.
Les accusations portées contre Sow font état d’une surfacturation estimée à 2 749 927 498 francs CFA.
Mansour Faye, qui fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national, a pris la parole dans une interview accordée au site d’information local SL-info.Tv pour défendre son intégrité. Il a rappelé que le contexte exceptionnel de la pandémie avait justifié des dérogations aux procédures habituelles des marchés publics.
Selon l’ancien ministre, Aliou Sow a fourni toutes les justifications nécessaires concernant l’utilisation des fonds alloués. Faye a ensuite dirigé ses accusations vers Massamba Dieng, le magistrat-vérificateur de la Cour des comptes, qu’il accuse de « manipulation » des faits. Il a également insinué que Dieng aurait bénéficié d’une « nomination-récompense » récente.
« Il n’y a jamais eu de surfacturation sur ce marché », a déclaré Mansour Faye, contestant les conclusions du rapport de la Cour des comptes. Il affirme que les accusations portées contre lui et son ancien DAGE sont infondées et basées sur une interprétation erronée des faits.
VERS UNE LOI POUR ENCADRER L’USAGE DES TECHNOLOGIES MÉDICALES AU SÉNÉGAL
Dans le cadre du New Deal Technologique, les ministres de la Santé et du Numérique ont acté l’élaboration d’un projet de loi sur la santé numérique. Cette initiative vise à encadrer juridiquement l’usage des données médicales.
Dans le cadre de l’opérationnalisation du New Deal Technologique, une rencontre stratégique s’est tenue le 16 avril 2025 entre Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, et Ibrahima Sy, ministre de la Santé et de l’Action Sociale. À l’ordre du jour : la digitalisation du système de santé sénégalais, avec en point d’orgue l’élaboration d’un projet de loi sur la santé numérique, actuellement en préparation.
Ce futur texte législatif, présenté comme un pilier de la transformation digitale du pays, vise à poser un cadre juridique moderne et robuste pour la gestion des données de santé. Il doit répondre à plusieurs enjeux majeurs : la protection renforcée des informations médicales sensibles, la sécurité des systèmes de santé face aux risques croissants liés à la cybersécurité, et l’encadrement de l’utilisation des nouvelles technologies médicales, telles que la télémédecine, les objets connectés ou encore l’intelligence artificielle.
Au centre des échanges figurait le Dossier Patient Numérique (DPN), un projet phare destiné à moderniser le suivi médical des citoyens. Cette innovation devrait permettre : un suivi plus personnalisé et efficace des patients, une meilleure coordination entre les professionnels de santé, et une amélioration globale de la qualité des soins grâce à la centralisation des données médicales.
Le DPN s’annonce comme un outil essentiel pour optimiser les parcours de soins, fluidifier les échanges d’informations entre structures médicales, et poser les bases d’un système de santé plus réactif et plus équitable.
Les deux ministres ont également insisté sur l’importance de l’harmonisation des normes entre les différents acteurs publics et privés du secteur. Cette démarche vise à garantir une interopérabilité efficace et à renforcer la confiance autour de la digitalisation des services de santé.
Le projet de loi s’inscrit dans une dynamique de concertation impliquant l’ensemble des parties prenantes : professionnels de santé, experts techniques, société civile. Cette approche inclusive devrait permettre de bâtir un cadre réglementaire solide, garantissant à la fois l’éthique, la souveraineté des données et la performance des services de santé.
Avec ce chantier législatif, le New Deal Technologique confirme son ambition de faire du numérique un catalyseur de progrès social et sanitaire, en plaçant la sécurité et la transparence au cœur de la modernisation du secteur public.
WALLY SECK, L’ÈRE D’UNE NOUVELLE TRANSITION MUSICALE
L'héritier du légendaire Thione Seck affirme sa nouvelle vision artistique. Plus intime, plus réfléchi, l'enfant prodige du mbalax conserve son énergie caractéristique tout en explorant des territoires plus personnels
Wally Seck, figure emblématique de la scène musicale sénégalaise, a franchi un nouveau cap avec la sortie de son album « Entre Nous » et un concert exceptionnel le 12 avril 2025. À 40 ans, l’artiste, fils du légendaire Thione Seck, annonce une transition importante dans sa carrière. Avec une nouvelle vision plus intime et mature, Wally reste fidèle à ses racines tout en explorant de nouveaux horizons sonores.
Wally Seck, ce nom résonne depuis des années dans l’univers musical sénégalais. Héritier de la grande légende Thione Seck, il a su s’imposer comme l’une des figures les plus marquantes de la scène actuelle. À l’occasion de ses 40 ans, il a offert un événement exceptionnel, un concert unique au Centre international du commerce extérieur (Cices) le 12 avril 2025. Un moment qui a été fort, un véritable rendez-vous entre lui et ses fans, mais aussi avec les grandes personnalités de la musique sénégalaise. Et dire que ce n’est pas tout. Le 29 mars 2025, l’artiste a sorti son tout nouvel album « Entre Nous », un opus qui marie la maturité à l’émotion pure. Mais, jusqu’ici appelé le « chouchou » de la nouvelle génération, à quatre décennies, il est important de souligner que Wally franchit un cap important de sa vie, un moment où l’on prend un peu de recul, où l’on se redéfinit, où l’on s’apprête à embrasser de nouveaux horizons. Derrière ses rythmes, derrière sa voix, il dévoile une facette plus intime de sa personnalité, loin de l’image du jeune homme dynamique qu’il incarnait auparavant. Ainsi, cette sortie et ce concert marqueront sans aucun doute une étape importante dans sa carrière, une transition et un passage de témoin dans la musique sénégalaise contemporaine.
Avec son morceau « Célibataire », il annonce d’ailleurs ce changement, cette nouvelle phase de sa carrière. On sent une volonté de s’affirmer différemment, d’aborder des sujets plus personnels et plus matures. Cette transition, il la vit non seulement dans sa musique, mais aussi dans sa manière de se présenter au public.
Un parcours inspirant
Depuis qu’il a débuté, Wally a su se démarquer avec sa voix unique et ses rythmes enracinés dans le mbalax. Mais aujourd’hui, le paysage musical a changé. De nouveaux talents apparaissent, et la compétition est plus féroce. Pourtant, Wally reste un artiste incontournable. Il continue de captiver son public avec la même passion, la même énergie, mais d’une manière plus réfléchie. Il ne cherche pas à suivre la tendance, mais à proposer quelque chose de sincère et d’authentique, ce qui lui permet de rester pertinent, même après tant d’années.
Ce nouvel album « Entre Nous » témoigne de cette évolution. Ce n’est pas juste un projet musical, c’est un reflet de son parcours. Wally Seck, en sus de faire de la musique, raconte son histoire, partage ses réflexions, ses rêves. Aujourd’hui, ses fans, qui l’ont accompagné depuis ses premiers tubes, découvrent un autre aspect de lui. Un Wally plus mûr, plus ancré dans sa réalité, mais toujours fidèle à l’essence de ce qu’il est. Il garde ce lien fort avec ses racines, mais il n’hésite pas à explorer de nouveaux horizons sonores.
À 40 ans, Wally a compris que la musique est un éternel renouvellement. Il ne s’agit pas de s’arrêter ou de se reposer sur ses acquis, mais de continuer à surprendre, à évoluer. Et c’est ce qu’il fait. Son public est là, toujours aussi fidèle, prêt à suivre cette nouvelle direction. Le Wally d’hier, celui de la jeunesse et de l’insouciance, laisse place à un artiste plus sage, plus posé, mais toujours aussi captivant.
Nouvelle ère musicale
Abandonnant son rêve de devenir joueur de foot, son père lui avait trouvé une place au sein de son groupe « Raam Daan ». A son retour au pays natal, Wally commençait, dès sa tendre enfance, à chantonner et à mimer les chansons de son père. Le retour de l’enfant prodige a marqué les esprits et séduit plus d’un avec la sortie de son premier single, « Bo-Dioudo », en fin 2007, un élément déclencheur de sa carrière, suivi de son premier album, « Voglio », qui signifie « vouloir » en langue italienne. Un album sorti le 17 décembre 2010, composé de sept titres, et qui lui a permis d’imposer sa marque. « Le chouchou » de la jeune génération s’est adapté aux réalités sonores du moment, qui s’appuient plus ou moins sur la dimension digitale des machines. Mais, contrairement à son père qui alliait charisme et puissance des textes, bref un excellent parolier, Wally Seck, c’est plutôt la puissance des rythmes et sa capacité à polariser son public sur sa personne », avait remarqué Guissé Pène, consultant et formateur dans l’environnement juridique de la musique, sur les colonnes du quotidien national Le Soleil.
Dans le même article, Alioune Diop, journaliste et critique musical à la Radio Sénégal internationale (Rsi) corrobore : « La musique de Wally Ballago a une vitesse plus ou moins supérieure à celle de son père, qui s’inspirait beaucoup des sonorités orientales, aussi bien dans le domaine de la musique que dans le domaine du chant ». Pour lui, la musique de Wally est différente de celle de son père en termes de rythme. Wally, dit-il, sait faire vibrer réellement les instruments. Ses percussions sont beaucoup plus grooves que celles de Thione.
Wally s’est toujours distingué par un style de chant original, une voix belle, suave et surtout langoureuse, le tout couronné par sa jeunesse et sa capacité à créer une ambiance unique dans sa musique. Il répond ainsi parfaitement aux attentes de la jeunesse. Avec plus de 54 % de jeunes au Sénégal, Wally Seck a su capter l’attention de cette génération avide de rythmes et de moments festifs. « Il a compris que cette jeunesse est amoureuse de l’ambiance et de la musique. Il leur offre ce plaisir tout en imposant son propre style », avait analysé Guissé Pène.
Compte tenu de ces caractéristiques : une ambiance musicale électrisante et un style vestimentaire audacieux qui captivent la jeunesse, une question se pose : dans cette nouvelle transition, jusqu’à quand Wally parviendra-t-il à maintenir cette connexion avec une génération constamment en quête de nouveauté et de divertissement ?
LE PARI SÉNÉGALAIS DES BRICS
Dans un monde en recomposition où l'ordre occidental vacille, Dakar tente un repositionnement stratégique en direction de ce club des émergents. Une manœuvre qui suscite espoirs et interrogations sur son avenir diplomatique
Dans un monde secoué par le retour du protectionnisme américain et les tensions commerciales entre Pékin et Washington, le Sénégal choisit de diversifier ses alliances. En exprimant son intérêt pour rejoindre les Brics, ce groupement des puissances émergentes conduit par la Chine, la Russie, l’Inde et consorts, Dakar rompt avec une longue tradition de fidélité aux institutions occidentales. Opportunité géopolitique ou simple posture diplomatique ? Ce tournant stratégique suscite débats et espoirs, sur fond de quête de souveraineté économique et d’insertion dans un nouvel ordre mondial multipolaire.
La diplomatie sénégalaise s’active en coulisse. Dans une interview accordée à la chaîne Russia Today, il y a quelques jours, la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Yassine Fall, a révélé que son pays avait officiellement engagé des discussions pour rejoindre le bloc des Brics. Dans un contexte de recomposition mondiale où les équilibres traditionnels vacillent sous les coups de boutoir du trumpisme et de la guerre économique sino-américaine, Dakar semble vouloir redéfinir son positionnement stratégique. Une volonté perçue par certains comme un simple jeu d’équilibriste, mais que d'autres analysent comme une inflexion réelle vers un monde multipolaire.
Trump, Pékin et les Brics : un contexte en bouleversement
L’annonce intervient alors que l’ordre économique mondial connaît une nouvelle phase de tensions. Le retour de Donald Trump sur la scène politique internationale a relancé les hostilités commerciales avec la Chine. Hausse de tarifs douaniers, remise en question des traités multilatéraux, logique de bilatéralisation des échanges : le président américain redouble d’initiatives pour recentrer l’économie mondiale autour des intérêts américains. Or, cette orientation protectionniste touche durement les pays du Sud, pris entre le marteau de Washington et l’enclume de Pékin.
C’est dans ce paysage fragmenté que les Brics — acronyme pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, rejoints récemment par l’Iran, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou encore l’Éthiopie — apparaissent comme une alternative crédible. Loin d’un simple club géoéconomique, le groupement ambitionne de rebattre les cartes de la gouvernance mondiale. En témoigne l’émergence de la Nouvelle banque de développement (NDB) et d’un mécanisme de réserve monétaire (le Cra), même si leur efficacité reste sujette à débat.
Le Sénégal, entre prudence historique et repositionnement stratégique
Longtemps perçu comme un bastion francophone aligné sur les intérêts occidentaux, le Sénégal semble aujourd’hui vouloir élargir ses alliances. ‘’Nous avons toujours été un partenaire stratégique de l’Occident, mais cela ne doit pas nous empêcher de diversifier nos partenariats’’, affirme un haut diplomate sénégalais sous couvert de l’anonymat. C’est dans cette optique que s’inscrit la démarche d’adhésion aux Brics, perçue comme une manière de sortir de la dépendance historique vis-à-vis de Paris et de ses relais institutionnels (FMI, Banque mondiale, etc.).
Pour l’expert géopolitique Mikhail Gamandiy-Egorov, le Sénégal a de sérieux atouts. ‘’Malgré sa taille modeste, c’est un pays stable, doté d’un port stratégique et d’une économie en croissance. Son positionnement géographique à la croisée du Maghreb, du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest en fait un point nodal du continent’’. Et de souligner que ‘’le principal partenaire commercial du Sénégal pour les importations, c’est déjà la Chine. Pour les exportations, c’est le Mali, pays de l’Alliance des États du Sahel, qui se rapproche fortement de la Russie’’.
Un intérêt réel, mais une adhésion encore lointaine
En dépit de cette dynamique, les analystes sont prudents quant à une adhésion immédiate du Sénégal au sein du noyau dur des Brics. D’un point de vue économique, le pays occupe le 107e rang mondial en PIB nominal et le 102e en PIB en parité de pouvoir d’achat. Il figure au 18e rang africain sur ces deux critères. Loin donc des mastodontes que sont le Brésil, l’Inde ou la Chine. ‘’L’enjeu, à court terme, n’est pas forcément d’intégrer le cercle restreint, mais de s’imposer comme partenaire stratégique du Brics’’, précise Gamandiy-Egorov.
Ce format élargi — le BRICS+ — regroupe déjà plusieurs pays africains (Égypte, Éthiopie) et prévoit une association plus souple avec d'autres États comme le Kazakhstan, le Nigeria, Cuba ou la Malaisie. Une stratégie d’expansion qui renforce la crédibilité du groupement, en l’éloignant de l’image d’un club fermé.
Les Brics : solution ou illusion pour l’Afrique ?
Mais cette adhésion suscite aussi des débats. Pour ses défenseurs, les Brics représentent une opportunité unique de sortir de la dépendance vis-à-vis des institutions occidentales. Pour ses détracteurs, c’est une illusion, voire une diversion. Certes, la NDB a financé plusieurs projets, mais elle reste loin des standards du FMI ou de la Banque mondiale. Et surtout, la majorité des membres des Brics sont dirigés par des régimes autoritaires, peu enclins à promouvoir une gouvernance démocratique ou transparente.
Toutefois, beaucoup d’économistes nuancent. Pour eux : ‘’La vraie question est de savoir si les Brics veulent vraiment changer les règles du jeu mondial, ou simplement redistribuer les cartes en leur faveur. Le risque, c’est de remplacer une hégémonie occidentale par une autre.’’
Un test grandeur nature pour le Sénégal
Pour Dakar, le défi est de taille. Il s’agit de s’engager dans une diplomatie d’équilibre, sans provoquer de rupture brutale avec ses partenaires traditionnels. L’axe Paris-Washington reste influent dans les secteurs clés (aide publique au développement, sécurité, coopération militaire), même si les récentes critiques contre la France laissent entrevoir une volonté de réajustement. Le Sénégal peut-il vraiment défendre une diplomatie panafricaine tout en continuant à évoluer dans les cercles occidentaux ?
Yassine Fall, elle, se veut claire : ‘’Le Sénégal a quelque chose à apporter aux Brics, en raison de sa stabilité, de ses ressources et de cet élan de développement industriel que nous voulons mettre en place’’, a-t-elle affirmé.
Pour beaucoup d’observateurs, le Sénégal a pris date. En exprimant publiquement son intérêt pour les Brics, il envoie un signal fort, à la fois à ses partenaires traditionnels et aux puissances émergentes. Ce n’est ni une rupture ni une soumission, mais une stratégie d’adaptation à un monde qui change. Si le pari est réussi, le Sénégal pourrait bien se hisser au rang de passerelle entre les Brics et l’Afrique de l’Ouest. À condition de conjuguer ambition internationale et cohérence nationale.
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THIERNO ALASSANE DÉNONCE L'INCOMPÉTENCE AU POUVOIR
"Des carburants plus chers qu'au Mali, 30 800 licenciements et un BTP en léthargie" : c'est en ces termes que le député a résumé la gouvernance économique du Pastef, lors d'une conférence de presse tenue ce mardi à Dakar
Le député Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs, a tenu une conférence de presse ce mardi 22 avril 2025 où il a vivement critiqué la gestion économique du gouvernement dirigé par Ousmane Sonko, près d'un an après son arrivée au pouvoir.
Le député a dénoncé ce qu'il considère comme l'échec des promesses de changement rapide faites par le Pastef. "La plupart des compatriotes espéraient un changement rapide à leur arrivée au pouvoir, parce qu'ils nous ont vendu non seulement un projet et des idées grandioses, mais on leur prêtait aussi la compétence", a-t-il déclaré, soulignant l'ironie que l'équipe au pouvoir soit majoritairement issue du ministère de l'Économie et des Finances.
Selon M. Sall, les déclarations "hasardeuses" du Premier ministre au nom de la transparence ont conduit à la dégradation de la note du Sénégal, entraînant des emprunts "à des taux démentiels" et un ralentissement économique général.
Le député a particulièrement insisté sur la crise touchant plusieurs secteurs clés. Dans la pêche, il a rapporté que "la brèche de Saint-Louis a englouti près de 40 vies en un an" sans intervention gouvernementale. Pour le secteur du BTP, il a souligné que les entreprises sont "presque à l'état léthargique", avec des exemples concrets comme la CSE qui a licencié 650 personnes, tandis que les cimenteries voient leur chiffre d'affaires baisser de 25%.
Un autre point de critique majeur concerne le prix des carburants. M. Sall a relevé le paradoxe que le Sénégal, devenu producteur de pétrole, affiche les prix de carburant les plus élevés de la sous-région (990 francs CFA contre 775 au Mali et 650 au Burkina Faso), malgré une baisse du cours du baril de 21% en un an.
En matière d'éducation, il a pointé le retard considérable dans le calendrier universitaire, avec l'année 2023-2024 toujours en cours alors que le reste du monde se prépare aux examens de fin d'année pour 2024-2025.
Thierno Alassane Sall a également critiqué les licenciements massifs dans le secteur public, évoquant environ 30 800 personnes licenciées pour "motifs économiques", tout en dénonçant l'absence de transparence dans les recrutements qui ont suivi.
Sur le plan politique, l'ancien ministre a réfuté les accusations portées contre lui concernant les contrats pétroliers, affirmant avoir au contraire "arraché quatre contrats pétroliers" au bénéfice du Sénégal lorsqu'il était au gouvernement.
Enfin, M. Sall a exprimé ses inquiétudes quant à l'allocation de 5 milliards de francs CFA sans débat parlementaire, gérée selon lui par "l'appareil politique du Pastef", comparant cette situation à celle des controversés fonds Covid. Il a appelé à un rapport de la Cour des comptes sur cette gestion, tout en dénonçant une "justice sélective" qui s'exercerait "sur commande" du pouvoir en place.