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27 juillet 2025
Par Choguel Kokalla Maïga
RETABLIR LES FAITS, SALUER LA COOPERATION ENTRE L'AES ET LA CEDEAO
Dans les débats, la passion domine beaucoup auprès des opinions publiques malienne et africaine sur la question relative à la coexistence entre la CEDEAO et l'AES.
Le 28 mai 2025, la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest) a célébré son cinquantenaire. En effet c'était le 28 mai 1975 que la CEDEAO a été mise sur les fonts baptismaux. C i n - quante ans après la fondation de cette Organisation sous-régionale, dont le Mali a compté parmi les initiateurs et les fondateur s, en même temps que nous souhaitons bon et heureux anniversaire à cet ensemble sous-régional en Af rique, il me paraÎt nécessaire de jeter un regard rétrospectif critique sur son parcours. En particulier, il y a présentement, un riche débat sur les raisons du départ des pays de l'AES ( Mali, Burkina Faso et République du Niger) de la CEDEAO, et ses éventuelles conséquences
Dans les débats, la passion domine beaucoup auprès des opinions publiques malienne et africaine sur la question relative à la coexistence entre la CEDEAO et l'AES. Face à cette situation, il me paraÎt nécessaire, voire indispensable et utile d'apporter ma modeste contribution au débat, en ma qualité d'acteur impliqué en son temps, aux fins d'une appréciation plus réaliste et équilibrée, pour édif ier les populations de notre sous-région ouest-africaine et au-delà. Elle aidera, je l'espère vivement, nos frères de la CEDEAO et les autres Af ricains, à mieux appréhender les vraies raisons d'une telle séparation qui, à mon avis, n'est ni un divorce ni une rupture, mais procède d'une divergence de vision. Soyons réalistes : nul n'a le pouvoir de déplacer un des pays de la sous région; nous sommes donc condamnés à vivre les uns à côté des autres.
1- La CEDEAO est aujourd'hui incontestablement la meilleure parmi les Organisations sousrégionales africaines, du point de vue de son organisation interne et de son fonctionnement , par rapport aux intérêts des populations qui partagent le même espace de vie. Alors, plusieurs citoyens se posent, souvent de bonne foi, la question : pourquoi donc cette séparation ? Pour une meilleure compréhension des contours de la question, certains rappels me paraissent nécessaires. Les faits et actes posés par les Chefs d'État de cette Organisation, analysés, permettent à chacun de mieux appréhender ce qui s'est réellement passé et qui a motivé la décision des pays de l'AES.
2- Plusieurs citoyens, aussi bien de la CEDEAO que de l'AES, s'interrogent ou expriment carrément leur désaccord avec les Autorités de notre espace confédéral, quant à la situation actuelle. Des Maliens, des Af ricains et plusieurs panafricanistes, condamnent ou soutiennent, parfois avec véhémence, engagement, détermination et souci, la sortie du Mali de la CEDEAO, sans se poser les questions sur les raisons réelles de cette séparation. Il est donc impératif pour moi de rétablir certains faits, pour la juste compréhension de tout un chacun.
3- Pour rafraÎchir la mémoire des uns et des autres (nous savons qu'en Afrique, la mémoire et l'historique des événements sont les choses les moins partagées dans la sphère politique !), afin de mieux comprendre la démarche et la position de notre pays, le Mali, et celles des deux autres État-membres de l'AES ( le Burkina Faso et le Niger), il est important de rappeler, de façon non exhaustive, certains actes posés par la CEDEAO, et souligner d'autres qu'elle a "omis" de condamner ou sanctionner.
4- Dans plusieurs pays de la CEDEAO, les dirigeants et Chefs d'Etat tripatouillent les Constitutions, les lois et règlements, juste pour tout contrôler et se maintenir au pouvoir, avec, ine fine, des manifestations publiques et plusieurs morts, des blessés (souvent à vie), des emprisonnements massifs, certains acteurs sont réduits à une vie en exil forcé ou à la clandestinité. Face à de telles dérives, assimilables à de véritables "coups d’État constitutionnels", la CEDEAO ne dit presque jamais rien, à part quelques communiqués, complaisants et diplomatiques de connivence, pour ne pas heurter les tenants du pouvoir. Pas de condamnations ! Seulement en Afrique de l'Ouest, l'on peut citer au moins cinq pays francophones dans ce cas.
5 - Même quand la CEDEAO décide par exemple d'envisager la possibilité d'une intervention militaire pour sauver un État-membre , comme c'était le cas du Mali en 2012, lorsque la Conférence des Chefs d'État de l'Organisation avait décidé de créer la Force d'attente d'environ 3000 hommes sous Commandement africain ( Force qui attend jusqu'à présent ! ), à Dakar, lors de l'investiture du nouveau Président de République du Sénégal Macky Sall, le 2 avril 2012, c'était le Ministre des Affaires Étrangères de la France (sous Nicolas Sarkozy), Alain Jupé, qui s'est trouvé sur les lieux par on ne sait quelle magie et à quel titre, et qui s'y était opposé en prétextant que << 3000 militaires c'est trop par rapport à seulement 500 combattants du MNLA ( Mouvement national de libération de l'Azawad ) », alors que quelques jour s plus tôt le même MNLA, en collusion avec les terroristes de AQM 1 (Al Quaïda au Maghreb Islamique),venait d'assassiner atrocement plus d'une centaine de militaires maliens désarmés à Aguelhok.
Faut-il rappeler à ceux qui ne le savent pas, et à ceux qui tentent de le faire oublier, qu'à cette occasion, quelques semaines auparavant, le même Alain Jupé, déclarait sur un ton de satisfaction et triomphe <<Le MNLA est en train de remporter d'incontestables succès dont il faudra tenir compte >>.
Effectivement, à la suite de l'intervention de Alain Jupé, l'actionde ladite Force en attente, n'a plus jamais eu lieu.
Après plusieurs péripéties, le Conseil de Sécurité de l'ONU autorise, par sa Résolution 2085 du 20 décembre 2012, la CEDEAO à créer la MISMA ( Mission Internationale de Soutien au Mali) à deux conditions : la présentation d'un plan fiable d'intervention et une demande formulée par le Mali. L'espoir suscité par la création de la MISMA ne sera pas suivi de l'effet escompté par les Maliens et leurs frères Africains. De nouveau, cette initiative a été sabotée et torpillée par certaines puissances étrangères, avec la complicité active de plusieurs Chefs d’État de pays membres de la CEDEAO. Dans l'intérêt de qui ? En tout cas, pas du Mali ni de l'Afrique. Cependant, la CEDEAO a passé plusieurs mois à faire des rencontres de Chefs d'états-majors, de Commissaires, de Chefs d'État, sans jamais pouvoir déployer un seul militaire.
C'est alors que les Autorités françaises profitent de leur position de membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU, toujours avec la complicité de plusieurs Chefs d'État de la CEDEAO, torpillent toutes les initiatives de l'Organisation sous régionale, af in de pérenniser la mainmise des rebelles séparatistes sur le Nord du Mali et figer notre Patrie dans la situation d'un pays éclaté en deux (comme en République de Côte d'Ivoire en 2002-2010 !
A partir de cet instant, de nouvelles initiatives sont prises avec une prééminence de la France et de la Communauté Internationale. La France en profite pour développer sa propre stratégie en trois volets : militaire, politique et diplomatique. La suite est connue par tous les observateurs attentifs au Mali. Elle agit au Conseil de Sécurité de l'ONU, avec des complicités avérées et connues par tous les Maliens avisés, pour créer la MINUSMA ( Mission Internationale des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali ) avec la Résolution 21OO du 23 avril 2013. Au même moment, les principaux acteurs politiques en France, de Droite comme de Gauche, déclaraient avec diverses expressions et formulations, dans les enceintes de l'Assemblée Nationale et du Sénat, au sein du Gouvernement et au cours de plusieurs débats dans les Commissions parlementaires : << Il faut qu'un plan d'autonomie du Nord du Mali soit mis en place >>.
Les Chefs séparatistes, Bilal Ag Achérif, Mohamed Ag Najim et Mohamed Djéri Maïga, chefs
politiques et militaires du MNLA, les chefs des Mouvements Islamiques et les terroristes comme lyad Ag Ghaly et Algabas Ag lntallah, dirigeants de Ançar Edine, étaient accueillis et hébergés à grands frais dans certaines capitales de pays de la CEDEAO, bien connues des Maliens. En ce moment, le Mali était dirigé par des hauts responsables <<démocratiquement élus >>, soutenus et adoubés par la France et les Chefs d'État de certains pays de la CEDEAO que nous connaissons.
6 - Pendant que les Camps militaires maliens tombaient sous les coups des Mouvements terroristes, pendant que les populations de villages entiers du Mali étaient massacrées et brulées par centaines, les missions de la CEDEAO et de l'ONU se succédaient à Bamako pour vanter la démocratie malienne et tenter de sauver le pouvoir "démocratiquement élu" du Président Ibrahim Boubacar Keita alias IBK. A la même période, en 2018-2019, de fortes délégations, parmi lesquelles une délégation de la CEDEAO, conduite par le Ministre des Affaires Étrangères du Nigéria qui assurait alors la présidence en exercice de l'Organisation, après avoir eu des séances de travail approfondies avec toutes les forces vives du Mali, avait recommandé clairement et impérativement que les Autorités maliennes n'organisent plus d'élections avant de procéder à des réformes politiques et institutionnelles indispensables pour améliorer et sauver la démocratie.
En dépit de cette forte recommandation, les pouvoirs publics maliens n'ont donné aucune suite, mieux, elles ont organisé (sans faire les réformes nécessaires) des élections législatives, à l'issue desquelles des candidats et soutiens notoires des séparatistes, des terroristes et des narcotrafiquants connus, furent élus députés à l'Assemblée nationale du Mali, sur les listes du Parti au pouvoir. L'objectif final était d'obtenir une majorité de députés pour modifier la Constitution, af in d'implémenter les réformes exigées par la Communauté internationale, et créer ainsi les conditions d'une partition programmée du Mali à moyen et long termes.
Face à cette situation la CEDEAO est restée silencieuse. Pendant ce temps, le Mali était en voie de disparition en tant qu'État indépendant, souverain, république laïque et unie. Face à cet imminent danger qui met en cause l'existence même de Mali en tant qu'État unitaire et Nation, les différentes composantes de la société malienne ( Organisations et personnalités politiques, syndicats , religieux, acteurs de la Société civile, et intellectuels ) sous la conduite du MS-RFP, ont enclenché un vaste mouvement de contestation et de révolte, ayant conduit au changement de pouvoir au Mali, au coup d'État du 18 août 2020 et à la chute de Ibrahim Boubacar Keita et de toutes les composantes de son pouvoir.
7- Dès l'annonce du coup d'État au Mali , le 18 août 2020, le Président de la Commission de la CEDEAO, un ivoirien, qui sera ultérieurement nommé Gouverneur de la BCEAO, a immédiatement suspendu le Mali. Il agissait ainsi car, il était visiblement assuré de son impunité, en violation flagrante des textes et règles de la CEDEAO qui confèrent cette prérogative exclusivement à la Conférence des Chefs d'État, et pas à un fonctionnaire. La Conférence des Chefs d'État se tiendra quelques jour s plus tard pour entériner cette décision et prendre d'autres sanctions et mesures punitives plus sévères contre le Mali.
8- Parmi les sanctions contre la Mali, prises par les Chefs d'État des pays membres de la CEDEAO, plusieurs le sont en méconnaissance voire en violation totale des Conventions et Règlements internationaux en vigueur. Il en a ainsi été de la Convention des Nations Unies sur les pays sans littoral, qui interdit formellement de prendre un embargo contre un pays enclavé comme le Mali. Cette Convention de l'ONU a été ratifiée par le Mali en1987, avec des réserves expresses. Malgré tout, la CEDEAO l'a appliqué contre le Mali, et sans états d'âme, en violation de ses propres engagements.
9- Dans le but d'asphyxier le Mali, les Chefs d'État des pays membres de la CEDEAO s'adonnent à des combines et tiennent en même temps ses Sommets avec ceux des États membres de l'UEMOA. Pour créer des problèmes financiers au Mali, les Chefs d'État de la CEDEAO qui sont en même temps membres de l'UEMOA, décident de piétiner les règles de gestion de la BCEAO (Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest ) et mettre le Mali sous embargo financier total. Par la suite, le Mali avait attaqué cette décision devant la Cour de justice de l'UEMOA, compétente en la matière. Mais malgré le fait que la Mali a gagné le procès, les Chefs d'État de la CEDEAO ont maintenu leurs sanctions et ont refusé de les lever. Donc les Chefs d'États membres de la CEDEAO , ne respectent même pas les textes et règlements de l'Organisation, ils les violent constamment.
10- Contrairement aux propres règles de l'Organisation, la CEDEAO a tenu certaines de ses réunions en dehors des lieux officiellement et légalement indiqués ; par exemple elle a même déporté ( illégalement) une rencontre de plusieurs Chefs d'État au siège de l'ONU à New-York, avec l'espoir de renforcer sa campagne d'intimidation, de diabolisation et de pressions diplomatiques extrêmes contre le Mali, avec l'appui d'une puissance étrangère non africaine que tout le monde connaÎt pour son acharnement contre notre pays.
11- La CEDEAO s'est rendue complice des Services spéciaux de pays extra africains notoirement hostiles au Mali, pour déstabiliser notre pays. Citons entre autres, juste deux exemples emblématiques qui ont marqué l'esprit des Maliens, c'était en 2022. Premièrement, en pleine crise diplomatique et militaire avec un pays à l'esprit paternaliste et néocolonialiste, la France pour ne pas la nommer, des avions militaires étrangers survolent clandestinement notre territoire en provenance de certains pays de la CEDEAO, pour déposer des colis suspects et rebrousser chemin, radios et transpondeur s éteints, croyant ainsi échapper à la surveillance de l'Armée malienne et de nos Services spécialisés. Deuxièmement, le jour-même de la célébration de la fête de la Tabaski en 2022, aux heures de pointe pour les prières des croyants et les célébrations, deux avions militaires suspects atterrissent presque simultanément à l'aéroport à Bamako, en provenance d'un pays de la CEDEAO ; l'un des avions était bourré d'armes de tous genres et calibres; l'autre transport ait des officiers soit disant de la MINUSMA mais qui, à la suite d'une vérification approfondie de leurs documents de voyage, se sont trouvés être de professions diverses : cuisiniers, étudiants, femmes de ménage, gardiens de maison, etc. La suite de cette rocambolesque affaire est à présent connue ! Heureusement que les Autorités de la Transition malienne avaient géré cette affaire avec beaucoup de détermination, de tact, tout de suite et de sang-f roid, pour aboutir au dénouement q u e l'on sait.
12- Dans la même veine, les Autorités maliennes avaient découvert avec stupéfaction, sur notre territoire, à notre insu et sous le couvert de la Communauté Internationale et de la MINUSMA, des hôtels et appartements de luxe, avec piscines, dans lesquels étaient hébergés des.... NB- C'est le lieu pour moi de rappeler, avec insistance, un fait. Le Président français Emmanuel Macron tient très souvent, à tort et à travers, à toutes les occasions, le discours moralisateur suivant, dans le but ultime et exclusif de nous intimider : << Sans l'intervention de la France et sans le sacrifice des cinquante-huit ( 58 ) soldats français morts au Sahel, certains États africains auraient disparu ou auraient cessé d'exister >> Ici, je voudrais rappeler modestement et avec tout le respect dû aux morts, que parmi les soldats dont ils parlent si indécemment, seul un (1), du nom de Damien Boiteux, est mort immédiatement à la suite de l'intervention française au Mali le 11 janvi er 2013. Aucun des cinquante sept autres, n'est mort au combat. Ils l'ont tous été par maladie, accident, collusion entre des deux hélicoptères français, par EEI ( Engin Explosif Improvisé) etc. Cependant, les soldats citoyens des pays du Sahel, morts au combat, l'ont été par dizaine de milliers ! Non plus, Emmanuel Macron ne se rappelle bien sûr jamai s les milliers de soldats noirs issus des colonies, morts, eux, au front au combat pour libérer la France occupée par les nazis allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
13- Les coups d'État étaient survenus dans plusieurs pays Africains, mais les sanctions prises par la CEDEAO, s'appliquent suivant un double standard. La CEDEAO applique ses sanctions en fonction de calculs politiques et des intérêts de certaines puissances extra-africaines, suivant le principe de deux poids deux mesures.
14- Initialement créée en 1975 pour faire face aux problèmes de développement économique, la CEDEAO, après avoir adopté, en 1979 à Dakar, son Protocole sur la libre circulation des personnes et des biens, à partir de 1993, et surtout en 2001, s'est focalisée et concentrée sur les questions politiques, de gouvernance, de démocratie et de sécurité. Sous le couvert de l'ancrage et du renforcement de la démocratie, la CEDEAO était devenue, de fait, une Institution manipulable à volonté par des puissances extra-africaines, avec à la tête de plusieurs États des Présidents <>, qui cherchent leur légitimité d'abord auprès des dirigeants étranger s, avant leurs propres populations, la légalité étant d'avance assurée par des Organes et Institutions totalement corrompus et inféodés. Par exemple, à l'issue de l'élection présidentielle contestée au Mali en 2018, c'est d'abord le Président de la République française Emmanuel Macron, qui félicite Ibrahim Boubacar Keita pour "sa brillante élection" avant même la proclamation des résultats définitifs du vote par la Cour Constitutionnelle du Mali, et pour cause. Ensuite, fraÎchement "élu", Ibrahim Boubacar Keita, se précipite immédiatement en avion pour << aller remercier son ami et frère >> Mohamed Abdel Aziz, Président de la Mauritanie, notoirement connu et reconnu au Mali pour son soutien actif et engagé aux rebelles séparatistes et aux terroristes qui sévissent dans notre pays. Quelles ne furent la honte et l'humiliation pour les Maliens, de se voir imposer de l'extérieur, un Président de la République, mais la CEDEAO n'en a cure ( ni Emmanuel Macron ni Mohamed Abdel Aziz ne sont des Présidents de pays de la CEDEAO) !
15- Sous le couvert de la défense des <>, la CEDEAO fait adopter, à Bamako en 2001, le Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance. Ce document politique servira, dans les faits, de base juridique pour faire des interventions militaires, souvent très meurtrières, pour s'ingérer dans les affaires politiques intérieures des États faibles. Le tout, sous la supervision et l'influence paternaliste et néocolonialiste plus ou moins perceptible de puissances extra-africaines.
16- Les réunions de la CEDEAO enregistrent toujours, on ne sait pour quoi, la présence notoire et obligatoire de Représentants officiels de plusieurs puissances extra-af ricaines : Représentants de l'UE, des USA, de l'OIF etc. Une partie des cotisations et autres contributions au sein de la CEDEAO sont payées par des puissances extra-africaines, qui y nomment aussi des Attachés militaires, Off iciers supérieurs de liaison, en fait des agents de renseignements, qui travaillent pour le compte et les intérêts de puissances étrangères.
17- Les résolutions des Sommets des Chefs d'État de la CEDEAO, sont connues d'avance ou suggérées par certains dirigeants étranger s, dont les desiderata sont pris en compte, au point que parfois ils s'en vantent sans aucune gêne ni scrupules, sans précautions ni convenances diplomatiques, ne serait-ce que par respect pour les Africains. Quel Africain ne s'était-il pas senti offusqué et humilié en écoutant par exemple les propos de ce Chef d'État extra-africain, qui annonce, en répondant à un journaliste par rapport à l'expulsion de RFI du Mali, qu'il << va demander tout de suite après la Conférence à Nana Akiufo Ado, Président en exercice de la CEDEAO, de prendre les mesures nécessaires et je vais appuyer auprès de l'UE ? >> En fait, il instruit, au Président en exercice de la CEDEAO, l'application de mesures précises contre le Mali.
18- Durant toute la crise sécuritaire au Mali, crise qui n'a que trop duré, nos Forces armées ne pouvaient même pas se procurer de simples lunettes à vision nocturnes, à fortiori des vecteur s aériens et autres équipements modernes de combat, sans l'autorisation expresse de la France. Les corps des soldats tués au combat sur le front militaire, sont enterrés dans des fausses communes, faute de moyens de transport pour récupérer les corps des morts pour leur offrir des sépultures dignes. Au même moment les Forces françaises stationnées au Mali, mais aussi la MINUSMA, refusent de prêter main forte aux FAMa à travers leurs vecteurs aériens pourtant disponibles. L'Armée malienne ne pouvait même pas effectuer de simples vols de reconnaissance, à fortiori autres choses, d'un point à l'autre du territoire national, sans l'accord de la France.
A la création du GS-Sahel, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les États du Sahel et de la CEDEAO avaient établi un budget de 400 millions de dollars US , pour équiper les Forces armées dédiées. Les fonds ont fait défaut, et ce jusqu'àla dissolution, en 2022, de cette Organisation sous-régionale, crée sous l'égide de la France. Et voilà qu'avec le changement du pouvoir, intervenu au Niger, en juillet 2023, la CEDEAO "trouve" curieusement, et en un temps record, la somme de trois (3) milliards de dollars US, pour financer une intervention ( en fait une agression) militaire, une guerre, contre le peuple nigérien pour réinstaller au pouvoir un homme adoubé par une puissance étrangère. Manifestement, les trois (3) milliards de dollars US ont été promis à la CEDEAO par une puissance étrangère pour agresser un peuple africain composé de citoyens qui se considèrent comme membres de la CEDEAO ( NB : Je rappelle au passage que le Président en question, destitué au Niger, en juillet 2023, figurait curieusement, sur les photos et images d'archives enregistrées ici chez nous au Mali, déjà en 1991-1992, au cours des négociations entre le Gouvernement malien et les représentants des Mouvements rebelles maliens. )
A partir de cet instant, il était donc devenu clair et sans équivoque pour nous, que la CEDEAO n'était plus dans son rôle initial, ni sur la ligne directrice, la vision et les objectifs de ses pères fondateur s. Elle était devenue un instrument politique dans les mains de ceux qui veulent garder nos populations sous leur joug, et ce avec la complicité de Chefs d'État, préoccupés principalement par la conservation de leur propre pouvoir, le tout sous le couvert de la défense d'institutions démocratiquement élues et des droits de l'Homme. Par ailleurs, nous ne voulions plus jamais assister, chez nous et en Afrique, à ces scènes tristement mémorables de citoyens d'un pays asiatique qui, avec l'énergie du désespoir, s'accrochaient aux trains d'atterrissage des avions pour se sauver et quitter leur Patrie pour l'exil.
En effet, on se rappelle qu'après plus de vingt (20) ans de présence militaire étrangère, ce pays a été abandonné sans précautions.
19- Nous avons très vite compris et retenu, avec nos frères du Burkina Faso, que si le Niger tombe, s'en était fini de la réalisation des ambitions légitimes des Africains , de notre aspiration au Changement, à la Souveraineté, à l'lndépendance véritable et la dignité humaine.
20 - C'est ainsi qu'avec nos frères du Burkina Faso, habités par une résolution et une détermination sans faille, nous avons décidé de nous tenir la main dans la main, au côté de nos frères du Niger, pour résister ensemble comme un roc. Nous avons alors décidé de retirer à la CEDEAO, tous les arguments et instruments politiques et juridiques lui permettant de réaliser son projet funeste d'agression, par procuration, contre le peuple frère du Niger. Pour que les choses soient très claires et équivoques, j'avais alors répété dans plusieurs de mes discours et interventions publiques, la formule lapidaire suivante : << Si quelqu'un touche à un cheveu du Niger, nous allons lui raser la tête >>.
21- Voici abordées de façon non exhaustive, les conditions et les raisons qui ont motivé le retrait simultané du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO. C'était pour mettre nos pays à l'abri des manipulations et interférences grossières étrangères, surtout de la part des puissances impérialistes et des anciens colonisateurs.
22- Je précise et j' insiste sur le fait que l'AES n'est pas l'ennemi de la CEDEAO. Elle est une réalité géopolitique avec laquelle il faut compter. Ainsi donc, la CEDEAO doit prendre acte de l'existence de l'AES et travailIer avec elle. L'essentiel c'est la préservation des intérêts des populations de la sous région et la préservation de l'esprit fédérateur des pères-fondateurs. C'est pourquoi, je me réjouis de la récente rencontre du 22 mai 2025 à Bamako entre les Ministres des Affaires Étrangères des États de l'AES et le Président de la Commission de la CEDEAO. Il est heureux de constater, pour le souligner avec satisfaction, qu'à l'issue de leurs négociations, empreintes de cordialité et de fraternité africaines, ils ont convenu que la CEDEAO et l'AES puissent à l'avenir travailler ensemble dans le sens des intérêts des populations de la sous-région. Je les félicite chaleureusement pour cette approche perspicace, féconde, pragmatique et réaliste, qui présage d'un avenir prometteur. Regardons par exemple du côté des Européens, malgré le Brexit, les Autorités de la Grande Bretagne et de l'Union Européenne travaillent la main dans la main dans le sens de la prospérité de leurs peuples.
23 -Quant à la CEDEAO, je pense qu'elle doit beaucoup plus se concentrer sur son avenir, pour être beaucoup plus une Organisation de véritable intégration et non juste une Organisation de coopération qui prend toutes décisions à partir des Conférences et Sommets des Chefs d'État, inféodés à l'Occident et manipulés par des puissances extra africaines. Son action ne doit pas se limiter juste à celle d'une Organisation de coopération, bonne pour donner des leçons sur la politique, la démocratie, la gouvernance, la sécurité, mais de renforcer l'intégration économique véritable. Par exemple, la CEDEAO devrait avoir des centres de recherche pour réfléchir, agir et décider sur des questions comme : la trop grande cherté du coup des transports ( notamment des transports aériens qui coûte trop cher par rapport à d'autres régions) ; la part trop grande et le rôle de l'économie informelle ; la faiblesse des échanges intra-communautaires ( qui ne représentent que 15 % alors que ce chiffre représente près de 75 % dans l'UE ); la question des barrières administratives, douanières et tarifaires; les tracasseries policières aux frontières en dépit des lois et règlements des pays; la monnaie unique; comment maximiser le poids réel de son économie avec près de 400 millions d'habitants donc de consommateur s potentiels ; la question de l'exercice de la Souveraineté des États par rapport à l'application des mesures qu'elle a elle même prises ( cas de la Guinée Bissau avec le Président Umarou Sissoco Emballa qui expulse de son pays une délégation de la CEDEAO). La CEDEAO doit mettre en place une structure pour réfléchir sur les sujets précités et agir sur son avenir et son fonctionnement. Que Dieu bénisse et protège les Peuples de l'AES et de la CEDEAO
Fraternellement.
Bamako, le 9 juin 2025
Choguel Kokalla Maïga
Ancien Premier ministre du Mali
CEDEAO, LE GRAND TOURNANT
"Changer ou périr" : tel était l'ultimatum posé à la CEDEAO lors d'une conférence régionale organisée à Dakar du 18 au 20 juin par Afrikajom Center. Elle a débouché sur des recommandations concrètes pour une "CEDEAO des peuples" plus démocratique
Du 18 au 20 juin, Afrikajom Center et ses partenaires ont tenu à Dakar une conférence régionale placée sous le thème : « La CEDEAO, 50 ans après : changer ou périr ». À l’occasion du cinquantenaire de l’organisation ouest-africaine, experts, chercheurs, leaders de la société civile, jeunes acteurs et membres du secteur privé ont échangé sur l’avenir de l’institution. À l’issue des discussions, plusieurs recommandations ont été formulées en vue de refonder la CEDEAO sur des bases plus solides et adaptées aux enjeux actuels.
Dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires, démocratiques et économiques croissants, Afrikajom Center a initié une conférence régionale inédite autour du thème : « La CEDEAO, 50 ans après : changer ou périr ». Durant trois jours, experts, universitaires, acteurs de la société civile, jeunes leaders et représentants du secteur privé ont abordé des sujets-clés pour l’avenir de la région.
A la cérémonie de clôture de cette rencontre hier, vendredi 20 juin , des pistes de solutions ont été dégagées pour une reconstruction d’une CEDEAO rénovée. « Si nous voulons reconstruire une CEDEAO rénovée, c’est d’abord l’unité. Il faut construire une souveraineté régionale dans tous les domaines. D’abord dans le domaine numérique où nous sommes totalement dépendants. Dans le domaine de la communication où la CEDEAO est très faible dans un contexte de guerre cognitive et de guerre de la communication qui a déjà provoqué la dislocation de la CEDEAO. Il faut que la CEDEAO reprenne en main sa communication » a soutenu Alioune Tine, président d’Afrikajom Center. Il estime que la souveraineté sécuritaire est un enjeu crucial, car les États privilégient encore une logique de préférence et de souveraineté nationale en matière de sécurité, alors même que les menaces auxquelles ils font face sont désormais de nature régionale. « C’est une crise qui frappe tous les pays et qui appelle une réponse régionale, une réponse coordonnée dans tous les domaines que ça soit le renseignement ou l’opérationnel. De ce point de vue, on a proposé qu’il ait une conférence des ministres de la défense et de la sécurité pas seulement au sein de la CEDEAO, mais le faire aussi avec l’AES », a-t-il recommandé. Il a évoqué également la question de l’intégration économique et monétaire notamment la liberté d’entreprendre, la circulation des biens et des personnes avec trop d’obstacles surtout aux frontières. Selon lui, il faut repenser la question des frontières. Il plaide pour une meilleure implication de la jeunesse. Soulignant que si nous voulons l’avenir de la CEDEAO dans 50 ans, il faut impliquer totalement la jeunesse.
Par ailleurs, M Tine a annoncé qu’au sortir de cette conférence, un appel de Dakar sera rédigé et sera adressé au sommet des chefs d’Etats et de gouvernement qui se déroulera à Abuja le 22 juin prochain.
Pour sa part, Mamadou Ismaila Konté, avocat et ancien ministre de la justice, garde des sceaux du Mali pense que la CEDEAO ne peut pas se construire sans la participation des sociétés civiles. « Désormais nous devons être capables en tant que citoyens, d’exercer notre contrôle citoyen sur les institutions de la communauté, sur le devenir de la communauté, sur les politiques qui sont mis en œuvre dans le cadre de la communauté et surtout sur les hommes et les femmes qui doivent incarner cette communauté. Pendant très longtemps nous avons été dans une dynamique de critique de la CEDEAO. La CEDEAO ne peut être rien d’autre que ce qui résulte de nous-mêmes, de nos consciences, de notre environnement, de notre culture», a-t-il relevé. Selon lui, ces Chefs d’Etats qui engagent la CEDEAO ne l’engagent que au nom et pour le compte des sociétés. « Cette prise de conscience doit nous permettre aujourd’hui d’être présents lorsqu’il faut décider les institutions de la CEDEAO, d’être présents lorsque la CEDEAO doit prendre des décisions non seulement pour le bon fonctionnement de cette institution, mais également par rapport à la démocratie dans nos pays respectifs. La CEDEAO ne peut être rien d’autre que la suite démocratique que nous voudrions avoir aujourd’hui », insiste-t-il.
David Dosseh, coordonnateur de « tournons la page au togo » « Nous appelons à une vraie intégration régionale qui va passer par la jeunesse »
« Nous appelons à une vraie intégration régionale qui va passer par la jeunesse. L’intégration devra être aussi économique. L’intégration est également surtout politique. Il faut absolument que dans les 15 pays de la CEDEAO qu’on puisse comprendre que les droits humains, la démocratie, l’Etat de droit sont des éléments essentiels pour permettre l’épanouissement des populations . Aujourd’hui, si on veut vraiment que la CEDEAO soit la CEDEAO des peuples, il faut faire en sorte que les peuples se retrouvent dans cette institution et dans sa manière de fonctionner. Nous demandons à ce que désormais les peuples ne donnent pas le sentiment d’être simplement spectateur et de laisser des chefs d’Etats décider à leur place. Nous insistons aussi sur la limitation de mandats. Et cela doit concerner tous les pays. Si vous détenez la totalité du pouvoir exécutif sans limite, cela peut ouvrir la voie à des dérives, des abus, des violations des droits humains, à l’absence d’Etat de droit et de démocratie. Et nous voulons plus avoir ce genre de situation en Afrique surtout en Afrique de l’Ouest »
Souveraineté numérique, gouvernance, démocratie et droits humains, libre circulation des personnes et des biens les recommandations de la société civile pour une cedeao des peuples
La conférence régional sur l’avenir de la Cedeao a été sanctionnée par plusieurs recommandations clés. La conférence a proposé de renforcer les infrastructures numériques souveraines et élaborer une stratégie numérique CEDEAO cohérente ;d’Investir massivement dans la formation numérique de la jeunesse et la production de contenus numériques africains ; de Réduire la dépendance aux géants du numérique et affirmer la CEDEAO géopolitiquement dans la gouvernance du numérique ;d’Inclure activement la société civile et le secteur privé dans la stratégie numérique ; d’Intégrer les droits numériques dans les démocraties régionales. En ce qui concerne la gouvernance, démocratie et droits humains, il a été recommandé à la CEDEAO de repenser les institutions régionales pour qu'elles reflètent les réalités sociopolitiques africaines et intégrer la limitation des mandats dans les textes fondateurs (protocole sur la gouvernance) ; de renforcer les contre-pouvoirs et la reddition des comptes, et digitaliser les activités de la CEDEAO pour une meilleure accessibilité et transparence ; d’améliorer la qualité des élections en garantissant transparence, équité et crédibilité des processus électoraux, et renforcer les institutions de contrôle (parlements, judiciaire). S’agissant de la libre circulation des personnes et des biens, Afrikajom et ses partenaires recommandent entre autres de sanctionner les agents qui violent les droits des citoyens aux frontières et les former aux principes de la citoyenneté communautaire ; de réduire le coût des vols sousrégionaux (objectif : -25%) et généraliser l’usage de la carte biométrique CEDEAO ; de mettre en place des centres d'accueil pour les femmes vulnérables aux frontières et promouvoir le respect des droits des femmes migrantes ; de reconnaître les diplômes universitaires dans l'espace CEDEAO.
UN FAUTEUIL POUR QUATRE
"Une vision partagée" et "une volonté collective de bâtir une fédération forte" : c'est au nom de ces principes que trois candidats à la FSF ont décidé de soutenir Abdoulaye Fall
Regroupé autour d’une nouvelle dynamique, trois candidats à la présidence de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), dont Abdoulaye Fall, Cheikh Ahmet Tidiane Seck, et Elimane Lam, ont décidé de porter dans un commun accord la candidature de l’ancien payeur général de l’Etat du Sénégal.
Cette décision selon un communiqué est le fruit d’une vision partagée et d’une volonté collective de bâtir une fédération forte. Il sera face a Mady Toure, Me Moustapha Kamara et le président sortant Me Augustin Senghor. «Après des échanges constructifs et dans un souci d’intérêt supérieur pour notre sport roi, nous avons convenu de joindre nos forces et de porter la candidature de Abdoulaye Fall à la présidence de la Fédération Sénégalaise de Football », ont-ils annoncé dans un communiqué.
D’après les trois prétendants au fauteuil de la FSF, « Cette décision est le fruit d’une vision partagée et d’une volonté collective de bâtir une fédération forte, transparente et au service de tous les acteurs du football. » Ils ont à cet effet, tendu la main à tous les acteurs du football sénégalais clubs, ligues, acteurs et groupements associés et à tous les autres candidats à la présidence de la Fédération Sénégalaise de Football, à rejoindre cette nouvelle dynamique d’unité et de rassemblement.
A noter Mady Toure président fondateur de Génération Foot, Me Moustpha Kamara et Me Augustin Senghor, président sortant, ont déclaré leur candidat.
L’élection est prévue le 2 aout prochain.
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REVUE DE PRESSE SENEGALAISE DU SAMEDI 21 JUIN 2025
L’actualité sénégalaise de ce samedi 21 juin 2025 est marquée par une diversité de sujets allant de la coopération régionale aux remous politiques internes, en passant par les préoccupations économiques, les scandales judiciaires et les hommages culturels
L’actualité sénégalaise de ce samedi 21 juin 2025, telle que relatée par la presse nationale, est marquée par une diversité de sujets allant de la coopération régionale aux remous politiques internes, en passant par les préoccupations économiques, les scandales judiciaires et les hommages culturels. Tour d’horizon des principaux titres.
POLITIQUE NATIONALE : FRACTURES ET RECOMPOSITIONS
Le quotidien Le Soleil met en exergue la dynamique diplomatique avec la Guinée-Bissau sous le titre : « Premiers pas vers une nouvelle ère de coopération ». Le journal relate la visite du président Umaro Sissoco Embaló à Dakar, saluée comme un tournant pour les relations bilatérales. Le média annonce aussi un focus spécial sur la Casamance avec « Le Soleil braque ses rayons sur la Casamance ».
Pendant ce temps, la presse souligne les remous qui agitent le Parlement et les partis politiques. EnQuête consacre sa Une au député Guy Marius Sagna qu’il qualifie de « Frondeur de l’intérieur », pour son ton critique même envers ses propres alliés. Une tension confirmée par L’Évidence qui titre : « Le clash parlementaire qui divise Pastef », pointant des dissensions internes au sein du parti d’Ousmane Sonko.
À ce sujet, Le Point annonce que « Abdoulaye Fall [est] porté par une candidature d’unité », dans une tentative de recomposer le paysage politique dans un climat de fragmentation.
WalfQuotidien s’intéresse aux conséquences de ces divisions, titrant : « Début des querelles intestines à Pastef », pendant que Source A indique de manière plus polémique : « TAS savonne Sonko », évoquant des critiques frontales contre le chef de file de l’opposition.
AFFAIRES JUDICIAIRES : DOSSIERS EXPLOSIFS ET DERIVES DOCUMENTEES
Le journal Libération publie une enquête retentissante sur une manipulation judiciaire de grande ampleur : « Une vaste fraude débusquée ». Le journal évoque des décisions de justice falsifiées, impliquant notaires, officiers de justice et magistrats.
Les Échos réactive un vieux dossier politique sous le titre : « Le dossier Mambe Niang – Ousmane Sonko refait surface », pendant que d’autres plaintes visent Omar Sy Egbo-Sa, Mamé Boye Diao et Abdoulaye Son. Une atmosphère de suspicion qui gagne aussi les institutions : L’AS révèle les propos d’un haut responsable judiciaire : « Pourquoi j’ai été convoqué », en une confession qui fait écho à l’ambiance tendue dans les coulisses du pouvoir.
ÉCONOMIE : ALERTES ET INCERTITUDES
Le quotidien L’Info attire l’attention sur la consommation de base avec une question brûlante : « Dakar à la diète sucrée : pénurie ou manipulation ? ». L’article interroge les causes réelles de la rareté du sucre, sur fond de rumeurs de spéculation.
Le Quotidien se concentre sur un autre pilier stratégique : le Port Autonome de Dakar. Son titre : « Mer agitée au PAD », met en lumière une chute de l’activité portuaire prévue jusqu’en mars 2025, confirmée par Tribune : « Le port autonome de Dakar recule au mois de mars 2025 ».
Sud Quotidien adopte une perspective régionale en titrant : « Les peuples à l’écoute de leurs chefs », à l’occasion de l’anniversaire de la CEDEAO, dans un climat d’intégration en mutation.
ÉDUCATION ET SOCIETE : VIGILANCE ET DISCIPLINE
La fraude aux examens revient au-devant de la scène. Rewmi Quotidien titre : « Triche aux examens du Bac et du BFEM : les mises en garde du ministère de l’Éducation », en insistant sur les sanctions prévues contre les contrevenants. Le journal pointe aussi un malaise croissant dans la jeunesse : « Le Sénégal entre colère et déficit démocratique ».
HOMMAGE ET CULTURE : ADIEUX AU RYTHME
L’Observateur (L’Obs) rend un vibrant hommage au percussionniste Jimmy Mbaye Dogo avec un titre simple mais éloquent : « Jimmy Mbaye Dogo, l’hommage ». Le journal revient sur la carrière du musicien et les hommages d’artistes et de proches.
SPORT : ENTRE CHOCS DE LUTTE ET REMOUS EN FOOTBALL
La lutte sénégalaise retient l’attention de Stades avec ce choc annoncé : « Sa Thiès vs Zarco : 2-0 ou 1-1 ? », dans un match qui sent la revanche. Le journal annonce aussi un autre duel important : « Ouakam – Jaraaf, un choc pour le titre ».
Record s'intéresse à l’avenir de la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel : « 1 fauteuil, 4 prétendants », à la veille de l’assemblée générale élective.
Du côté des clubs, Rewmi Sports revient sur les performances de Chelsea au Mondial des Clubs : « Ça tourne mal pour Chelsea », alors que le jeune Malick Fofana, annoncé à Reims, pourrait devenir un nouveau fleuron sénégalais en Europe.
La chaîne avait créé la polémique en programmant un entretien avec Yuval Waks, avant de finalement le déprogrammer vendredi soir. Sa directrice générale Maimouna Ndour Faye justifie cette décision par un souci d'équilibre journalistique
(SenePlus) - La chaîne de télévision 7TV a annoncé vendredi soir la déprogrammation temporaire de l'entretien prévu avec l'ambassadeur d'Israël au Sénégal, Yuval Waks, initialement programmé à 21h30. Cette décision intervient dans un contexte de vives polémiques autour de ce rendez-vous.
Maimouna Ndour Faye, journaliste et directrice générale du groupe propriétaire du média, a justifié cette décision lors d'une intervention au journal télévisé. "L'interview sera finalement temporairement déprogrammée, le temps d'équilibrer et d'avoir un entretien avec l'ambassadeur [d'Iran]", a-t-elle expliqué.
La directrice de 7TV a précisé que sa chaîne avait pris l'initiative de contacter l'ambassade d'Iran, qui "a promis de nous revenir la semaine prochaine". L'objectif est de diffuser les deux entretiens simultanément pour maintenir l'équilibre journalistique.
"L'objectif d'un média, ce n'est pas de prendre parti. Notre rôle et notre mission essentielle, c'est de donner la parole à tout le monde", a defendu Maimouna Ndour Faye. Elle a ajouté que la motivation était "d'aider les Sénégalais à comprendre, éclairer la lanterne de nos compatriotes".
La journaliste a reconnu les contraintes géopolitiques actuelles, expliquant que "l'idéal aurait été d'avoir les deux en même temps sur un plateau de télévision, mais la nature actuelle de la géopolitique mondiale ne permet pas cette belle idée médiatique".
Face aux critiques, Maimouna Ndour Faye s'est montrée ferme : "Je ne cède à aucune pression populaire. Nous sommes un média, ce n'est pas en donnant un entretien à l'ambassadeur israélien qu'on fait du parti pris". Elle a insisté sur le caractère temporaire de cette déprogrammation, précisant que la chaîne avait "décidé de diffuser les deux entretiens en même temps".
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L’ÉTAT BALAYE LES INQUIÉTUDES SUR LA DETTE
"Il faut privilégier la dette intérieure." Face aux économistes sceptiques, Alioune Diouf assume pleinement la stratégie d'endettement du Sénégal et défend le nouvel emprunt de 300 milliards lancé auprès des citoyens
Le directeur de la dette publique sénégalaise, Alioune Diouf, a répondu aux préoccupations concernant l'alourdissement de la dette intérieure du pays, lors d'une interview télévisée jeudi soir sur la RTS. Ces inquiétudes émergent alors que l'État lance un nouvel emprunt obligataire de 300 milliards de francs CFA auprès des citoyens et institutions.
Face aux économistes qui estiment que le Sénégal "doit veiller à ne pas alourdir sa dette intérieure", M. Diouf a défendu fermement cette approche. "Il faut privilégier la dette intérieure", a-t-il déclaré, expliquant que la soutenabilité de la dette se mesure principalement par rapport à la dette extérieure.
Selon le directeur, plus un pays accumule de dette extérieure, plus il s'expose à des difficultés. L'endettement sur le marché intérieur permettrait au contraire de "développer l'inclusion financière" et de "mitiger certains risques".
Concernant les craintes d'une aggravation de la pression budgétaire, Alioune Diouf s'est voulu rassurant. Les montants levés sont "prévus dans la loi de finances dans un cadrage cohérent", a-t-il précisé, soulignant que l'État ne lève pas de "montants excessifs".
Cette stratégie d'endettement intérieur offrirait selon lui "plus de flexibilité dans le financement" et "beaucoup moins de contraintes concernant les chocs externes", tout en réduisant les risques de change.
Le succès de la première opération en mars dernier, sursuscrite à 416 milliards contre 150 milliards visés, semble conforter cette approche controversée. Les souscriptions pour ce nouvel emprunt à 6,25% sur 7 ans restent ouvertes jusqu'au 28 juin.
DÉPLACÉS EN AFRIQUE DE L’OUEST, ENTRE OUBLI, FAMINE ET INSÉCURITÉ
À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, World Vision alerte sur la situation critique de plus de 12,7 millions de personnes déplacées dans la région, dont une majorité d’enfants. L’ONG appelle à des financements accrus.
En Afrique de l’Ouest et du Centre, plus de 12,7 millions de personnes sont déracinées à cause des conflits, du changement climatique et de l’instabilité croissante, selon les dernières données publiées par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. À l’occasion de la journée mondiale des réfugiés célébrée chaque 20 juin, World Vision appelle à une mobilisation urgente pour protéger les enfants et soutenir les familles déplacées.
World Vision a saisi l’occasion pour lancer un plaidoyer à l’endroit des réfugiés « Nous appelons à une mobilisation renforcée en faveur des plus de 12,7 millions de personnes déplacées en Afrique de l’Ouest et du Centre, victimes de conflits, de violences et des effets du changement climatique. Parmi elles, des enfants privés d’école, des mères sans accès aux soins et des familles confrontées à la faim et à l’insécurité », lit-on dans un communiqué.
Alors que les crises humanitaires s’intensifient dans la région du Sahel et au Soudan, la situation des réfugiés et déplacés internes devient de plus en plus critique. Les enfants sont parmi les plus vulnérables : troubles psychosociaux, interruption de leur scolarité, faim chronique. Dans certains pays comme le Tchad, près de la moitié des réfugiés de la région sont aujourd’hui accueillis dans des conditions précaires, et pourtant les financements humanitaires sont dramatiquement insuffisants.
Une récente étude de World Vision (2024) révèle des chiffres alarmants montrant que 49 % des enfants présentent des signes de détresse psychologique, 89 % des foyers déplacés n’ont pas d’accès régulier aux soins et 82 % souffrent de faim modérée à sévère. Face à cette urgence régionale, World Vision plaide pour un accroissement significatif et durable des financements humanitaires, de prioriser les droits fondamentaux des enfants, notamment à l’éducation et à la protection, de renforcer des acteurs locaux en première ligne, y compris les communautés d’accueil et les organisations religieuses, de soutenir des solutions durables.
JACKSON RÉCIDIVE ET PLOMBE CHELSEA
À un moment où son club était en difficulté, l'attaquant sénégalais a une fois de plus fait passer ses nerfs avant l'intérêt collectif, écopant d'un carton rouge seulement trois minutes après son entrée pour un tacle dangereux
(SenePlus) - Trois minutes. Il n'aura fallu que trois minutes à Nicolas Jackson pour transformer un match difficile en cauchemar pour Chelsea. Entré en jeu à la 65e minute contre Flamengo lors de la Coupe du Monde des Clubs, l'attaquant sénégalais a vu rouge trois minutes plus tard pour un tacle épouvantable, crampons en avant, sur Ayrton Lucas. Un geste que The Athletic qualifie de "plus imprudent des défis" et "d'épouvantable tacle - peut-on même appeler cela un tacle ?"
L'arbitre Ivan Arcides Barton Cisneros n'a pas hésité une seconde. The Athletic rapporte qu'il s'agissait du "carton rouge le plus simple qu'il brandira jamais", tant la faute était évidente. Du côté de Chelsea, aucune protestation. Seulement un sentiment d'incrédulité face à l'attitude de leur joueur.
Conscient de l'ampleur de sa bêtise, Jackson s'est rapidement excusé après la rencontre : "Encore un carton rouge et honnêtement, je suis tellement en colère contre moi-même", a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux. Le joueur avoue sa confusion : "Je ne comprends toujours pas complètement comment c'est arrivé. Mais une chose est claire : ce n'était pas intentionnel."
Ce nouvel écart de conduite de Jackson n'est malheureusement pas une surprise. Comme le rappelle The Athletic, "Jackson avait été expulsé il y a un peu plus d'un mois en Premier League pour avoir donné un coup de coude à la tête du défenseur de Newcastle United, Sven Botman. De toute évidence, l'attaquant n'a rien appris de cette expérience".
Cette récidive pose de sérieuses questions sur la maturité du joueur de 23 ans. Selon The Athletic, "vous devriez vous demander si Jackson a maintenant perdu la confiance de son entraîneur et de ses coéquipiers". Au moment où Chelsea traversait une période difficile, ayant encaissé deux buts en quelques minutes, l'équipe avait besoin de son remplaçant pour apporter "présence et pénétration à leur attaque". Au lieu de cela, "il a enfoncé ses crampons dans le tibia gauche de Lucas et tous les espoirs que Chelsea avait de tirer quelque chose du match ont disparu", analyse le média britannique.
Jackson a reconnu sa responsabilité : "Je travaille dur tous les jours pour aider l'équipe, pas pour nous mettre dans ce genre de situation. Pas d'excuses. J'assume l'entière responsabilité."
L'avenir de Jackson en question
Cette expulsion tombe particulièrement mal pour Jackson, qui se battait pour sa place de titulaire avec Liam Delap. The Athletic souligne qu'il y avait "beaucoup de discussions sur qui sera l'attaquant de premier choix de Chelsea la saison prochaine : Delap ou Jackson ? Delap, qui a commencé contre Flamengo mais a été largement inefficace, aura maintenant une voie libre pour s'établir comme le numéro 9 du club".
Le timing de cette nouvelle bêtise ne pouvait pas être pire. À un moment où Chelsea lutte pour se qualifier pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde des Clubs, Jackson a une fois de plus fait passer ses nerfs avant l'intérêt collectif. The Athletic conclut avec sévérité que "l'effondrement était bien en cours quand il a levé ses crampons sur Ayrton Lucas", suggérant que même sans son expulsion, Chelsea était déjà en difficulté.
Malgré ses promesses de s'améliorer - "Je vais réfléchir, je vais grandir, et je reviendrai plus fort" - cette nouvelle explosion de colère de Nicolas Jackson illustre parfaitement les défis auxquels font face les jeunes joueurs sous pression. Entre talent indéniable et immaturité comportementale, l'attaquant sénégalais devra rapidement apprendre à canaliser ses émotions s'il veut avoir un avenir à long terme chez les Blues. Car à ce rythme, sa réputation de joueur imprévisible risque de lui coûter bien plus qu'un simple carton rouge.
PAPE DJIBRIL FALL RÉPOND À GUY MARIUS SAGNA ET APPELLE AU SENS DES PRIORITÉS
Le président député affirme n’avoir perçu aucun privilège en dehors de son salaire et appelle les parlementaires à se recentrer sur les vraies urgences du pays : emploi des jeunes, insécurité alimentaire, et crise du BTP.
Suite aux récentes allégations de Guy Marius Sagna concernant la distribution d’avances de Tabaski ou de Korité à des parlementaires, le député Pape Djibril Fall, président des Serviteurs, a tenu à apporter des éclaircissements.
Dans une déclaration ferme, Pape Djibril Fall a catégoriquement nié avoir sollicité ou reçu une quelconque avance ou privilège de l’institution parlementaire, à l’exception de son salaire.
« Pour ma part, » a-t-il déclaré, « je n’ai jamais sollicité ni reçu aucune avance ou privilège de l’institution parlementaire, en dehors de mon salaire. »
Le député a exprimé sa profonde déception face à cette polémique, soulignant son choc et sa tristesse de voir des élus, dont la mission première est de défendre les intérêts matériels et moraux des Sénégalais, s’enliser dans des débats futiles autour de leurs propres avantages.
Il a déploré que ces discussions occultent les préoccupations majeures du peuple sénégalais.
Pape Djibril Fall a rappelé les défis urgents auxquels le Sénégal est confronté, citant notamment « l’emploi des jeunes », qui demeure une problématique centrale.
Il a également alerté sur le risque imminent d’insécurité alimentaire dans dix des quatorze régions du pays, la menace grandissante sur la sécurité des citoyens, et les difficultés majeures rencontrées par le secteur du BTP.
Le Président des Serviteurs a lancé un appel à ses collègues parlementaires, les exhortant à se concentrer sur les véritables enjeux qui préoccupent les Sénégalais.
« Chers collègues, » a-t-il insisté, « le peuple sénégalais nous attend sur ces véritables enjeux susmentionnés. »