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8 juin 2025
LES GRANDS CHANTIERS DU DIALOGUE NATIONAL
De la transformation de la CENA en CENI à l'inscription automatique des électeurs, en passant par la révision du système de parrainage, des réformes d'envergure s'annoncent. Diomaye souhaite adapter le cadre institutionnel avant les prochaines échéances
Le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique prépare activement la journée du dialogue national sur le système politique. Les services de Jean Baptiste Tine ont d'ailleurs envoyé à l'opposition les termes de référence de l'événement, non sans solliciter leur feedback par rapport à l'organisation de l'activité et aux propositions de réformes.
Le processus devant aboutir au dialogue national sur le système politique est enclenché. En effet, le ministère de l'Intérieur a déjà envoyé au coordonnateur du Front pour la Défense de la République (FDR) les termes de référence de la rencontre. Dans le document daté du 7 avril 2025, il est demandé à Khalifa Ababacar Sall et ses camarades de faire des observations sur le document ainsi que des propositions ou recommandations de réformes avant la fin de ce mois d'avril.
Il a été également noté qu'un Comité de pilotage dirigera les travaux, avec pour mission d'organiser et de coordonner les concertations ; de faciliter la médiation et le consensus entre les parties ; et de rédiger un rapport général des travaux. Le ministère de l'Intérieur précise également que le lieu et la période des rencontres seront communiqués ultérieurement.
Revenant aux termes de référence, le ministre Jean Baptiste Tine et ses services rappellent que la stabilité et la longévité de la démocratie sénégalaise reposent sur l'organisation régulière des élections, l'implication de l'ensemble des acteurs à travers un processus largement consensuel et la capacité de résilience du système politique.
Toutefois, soulignent-ils, aussi performant soit-il, le système politique au Sénégal doit être continuellement évalué et amélioré, en prenant en compte les dysfonctionnements observés, les mutations technologiques, l'évolution démographique et les bonnes pratiques démocratiques internationales. Il est aussi rappelé que depuis l'adoption du Code électoral consensuel de 1992, la concertation entre les parties prenantes est devenue une tradition pour la fixation du cadre institutionnel régissant l'organisation des élections au Sénégal.
Jean Baptiste Tine et Cie relèvent d'ailleurs que le Chef de l'État est conscient de la nécessité de préserver et de renforcer cette tradition démocratique. C'est pourquoi, précisent-ils, le Président Bassirou Diomaye Faye a appelé à un Dialogue national inclusif portant sur l'environnement institutionnel relatif aux questions politiques et électorales.
Toujours, selon le ministère de l'Intérieur, les échéances à venir, qui impliquent de rendre plus transparente et inclusive l'assise institutionnelle, sont: les élections territoriales en 2027, l'élection présidentielle en 2029 ; et les élections législatives en 2029. Il est donc essentiel, souligne-t-il, de mettre en place un cadre de concertation favorisant des échanges ouverts et constructifs sur les réformes institutionnelles.
Réformes majeures en vue
Au titre de ces réformes institutionnelles majeures, le président de la République, lors de l'adresse à la Nation du 3 avril 2024, a relancé le débat sur la nécessité de remplacer la Commission électorale nationale autonome (CENA) par une Commission électorale nationale indépendante (CENI). Mieux, note-t-on, ces concertations seront l'occasion de discuter de l'amélioration du cadre institutionnel du système politique au Sénégal ainsi que de la réforme et l'amélioration du système électoral sénégalais.
Les discussions porteront en effet sur : «le contenu à donner au statut de l'opposition et de son chef; le débat sur l'inscription automatique sur le fichier électoral dès l'établissement de la carte nationale d'identité biométrique CEDEAO et dès l'âge de la majorité ; la révision du système de parrainage ; l'examen du rôle des autorités en charge des élections et des médias; la place de la justice dans le processus électoral; la rationalisation du calendrier républicain; la rationalisation en profondeur des partis politiques; l'encadrement du financement des partis politiques; et la révision du Code électoral.
Il sera aussi question de l'étude sur les spécifications techniques du bulletin unique ; de l'opportunité de procéder à un audit du fichier électoral ; de la numérisation du processus électoral; et du vote des personnes en détention».
Auparavant, Jean Baptiste Tine et ses hommes avaient soutenu que l'architecture institutionnelle gouvernant le système politique et les élections au Sénégal doit régulièrement être repensée à l'aune des mutations politiques, des crises protéiformes et des dysfonctionnements constatés lors des échéances électorales.
Un système, quel qu'il soit, précisent-ils, doit nécessairement questionner en permanence ses fondations afin de s'adapter à la temporalité politique changeante. Et ce constat impose la tenue d'un Dialogue national sur le système, ont-ils fait savoir.
SONKO DÉFEND LE LIMOGEAGE DE POLICIERS POLITISÉS
"Recrutés sur des bases politiques" selon Ousmane Sonko, 312 policiers adjoints volontaires ont été "libérés" fin mars par le ministère de l'Intérieur. Le Premier ministre a défendu cette décision controversée lundi devant les députés
Les 312 policiers adjoints volontaires (PAV) ‘’libérés’’ le 28 mars dernier par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique avaient été recrutés sur ‘’des bases politiques’’, a dénoncé le Premier ministre, Ousmane Sonko, lundi, à Dakar.
‘’Les contrats de la première cohorte des PAV de la septième génération ayant expiré, 312 de ses éléments ont été libérés suivant [une] décision […] du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique du 28 mars 2025’’, a annoncé, la semaine dernière, la division de la communication de la Police nationale.
‘’Ces policiers ont été recrutés sur des bases politiques. Certains d’entre eux […] ne pouvaient même pas écrire leur nom’’, a soutenu Ousmane Sonko lorsqu’il a été interrogé sur ce sujet par le député non-inscrit Pape Djibril Fall.
Selon lui, la Police nationale a proposé à son ministère de tutelle de ‘’libérer’’ 312 policiers adjoints volontaires.
‘’Ce n’est pas l’autorité politique qui a pris cette décision, c’est leur propre hiérarchie qui a fait la proposition en soulignant que ces personnes ne remplissaient pas les critères requis pour intégrer la Police nationale’’, a argué Ousmane Sonko devant les députés réunis pour poser des questions d’actualité aux membres du gouvernement.
Il affirme que, ‘’malheureusement, l’opposition’’ aborde ce sujet ‘’à des fins politiques, sous prétexte qu’il s’agit’’ d’une question ‘’sensible’’.
‘’Pensez-vous que ces personnes […] peuvent sortir demain pour se battre contre les forces de défense et de sécurité ?’’ a dit Ousmane Sonko en s’adressant à Pape Djibril Fall.
Les députés ont interrogé le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement sur plusieurs sujets d’actualité, la deuxième fois depuis la prise de fonctions de la 15e législature.
THIAAT, LE DERNIER SURVOLTÉ
Dernier gardien de la flamme de "Y en a marre", il prend les rênes d'une organisation en quête de renouveau. Tandis que ses compagnons ont divergé, le rappeur kaolackois compte raviver l'esprit contestataire qui a forgé la renommée du collectif sénégalais
Parmi les membres fondateurs de Y en a marre, Thiaat est peut-être le seul qui garde toujours la fibre originelle du début. Porté hier à la tête de cette emblématique organisation citoyenne, le passionné activiste aura pour mission manifestement de donner un nouveau souffle à ce mouvement qui a perdu de sa superbe dans le dédale des mutations politiques.
Y en a marre n'est plus un mouvement à présenter au Sénégal et en Afrique. Créé en 2011 pour protester contre la cherté de la vie et les dérives autoritaires du régime du président Abdoulaye Wade, Fadel Barro, Kilifeu, Thiaat, Aliou Sané, Malal Talla et compagnie ont été au cœur des combats citoyens de ces dernières. Leur engagement a même fait tache d'huile en Afrique en inspirant d'autres mouvements citoyens comme Balai Citoyen du Burkina ou encore Filimbi du Congo. Mais force est de constater que si leur influence est indéniable dans l'échiquier politico-social du pays, le mouvement a perdu sa vigueur, de sa tonicité et sa propension d'antan à mettre la pression sur l'Etat et à donner le tempo dans la société civile.
Y en a marre manque visiblement de passion. Sauf pour Thiaat. Le rappeur, membre fondateur du mouvement, est peut-être le seul qui laisse entrevoir dans sa démarche clarté, la clarté de ses prises de position et la vigueur de ses critiques, la «saveur originelle» de Y en a marre. Le natif de Kaolack demeure un Y en a marriste pur jus, contrairement à certains de ses camarades, à commencer par son «frère de sang», Kilifeu qui est devenu PCA et a décidé de soutenir le nouveau régime.
L'activiste marque en effet son ancrage dans la société et compte rester un contre-pouvoir. D'ailleurs, ces derniers jours, l'insubmersible activiste a fait des sorties au vitriol pour fustiger la loi interprétative qui a fait couler beaucoup d'encre. Une prise de position qui lui vaut même d'être voué aux gémonies par les militants du Pastef dans les réseaux sociaux. Des critiques qui laissent de marbre apparemment Thiaat qui a pris ses distances avec le tandem Diomaye-Sonko tout en gardant sa subversion légendaire.
Il faut signaler aussi qu'il avait sorti en décembre un clip «doulnaliste» qui fustigeait le manque de neutralité de certains médias qui, selon lui, ne sont plus dans l'équilibrisme journalistique mais plutôt dans une sorte de manichéisme qui remet en cause la fiabilité des informations.
Y en a marre a certes connu une évolution, l'emblématique coordonnateur Fadel Barro est devenu acteur politique. Le rappeur Kilifeu, qui avait été suspendu après ses déboires judiciaires, soutient la mouvance présidentielle. Les seuls leaders gardiens du temple qui restent sont Aliou Sane, Mala Talla et Thiaat. Et parmi ces trois, ce dernier est sans doute le dernier survolté, avec une passion invariable, malgré les soubresauts politiques et l'avènement d'autres dynamiques sociales et activistes-influenceurs.
Devenant le nouveau Coordonnateur de Y en marre, Thiat aura à cœur à déteindre sa vivacité sur cette organisation citoyenne, au creux de la vague et qui aura besoin d'un nouveau souffle pour se mouvoir dans l'espace public. Thiaat est peut-être le survivant désigné....
Mansour Faye convoqué à la DIC aujourd’hui
Finalement la machine judiciaire est enclenchée contre le maire de Saint-Louis, Mansour Faye interdit de sortir du territoire. L’ancien ministre est attendu aujourd’hui à la Division des investigations criminelles (DIC). Il ignore les raisons de sa convocation. Elle pourrait porter sur l’affaire du riz lors de la covid-19.
Une dizaine de questions attend Sonko aujourd’hui
Le chef du Gouvernement est attendu ce matin, à l’Assemblée nationale, à 10 heures. Ousmane Sonko s’y rend pour répondre aux questions d’actualités au Gouvernement. L’Assemblée nationale avait décidé de maintenir le format adopté lors du précédent exercice qui s’était tenu le 21 février dernier. Mais, suite à la décision de l’Opposition de boycotter Ousmane Sonko, le nombre de questions pourrait être remis à la baisse. En effet, au lieu et place de 14 questions dont 4 réparties entre le groupe Takku Wallu et les non-inscrits, il devrait y avoir 10 questions. En tout cas, c’est ce que nous a dit du côté de la majorité. Toujours est-il que pour cette séance plénière, les questions vont porter sur l’actualité datant au moins de deux mois. Ce sera sans doute l’occasion pour le Gouvernement de revenir sur la situation des Sénégalais à l’étranger, la sortie du Fmi et les mesures contre la vie chère. Certainement, il sera aussi interrogé sur la loi interprétative de l’amnistie qui vient d’être adoptée dans un climat tendu avec un recours de l’Opposition pendant devant le Conseil constitutionnel.
Décès du comédien Moustapha Diop
La scène théâtrale sénégalaise a perdu une icône. Le comédien Moustapha Diop est parti sur la pointe des pieds, ce dimanche. Il est décédé à 15h à Thiès, dans sa maison de retraite, a diffusé le président de l’association des artistes comédiens, Pape Faye. Le défunt a interprété plusieurs rôles au fil de sa carrière. Moustapha Diop a atteint le sommet de son art avec l’interprétation du personnage principal dans «un DG peut en cacher un autre», de la mythique Troupe dramatique Daaray Kocc. Le défunt fut pendant plusieurs années secrétaire général de l’Arcots. La levée du corps est prévue ce lundi à Dakar à la mosquée Santhiaba de Médina. Et l’enterrement se fera aux cimetières musulmans de Yoff. La communauté théâtrale du Sénégal, notamment l’Arcots nationale, par la voix de Pape Faye, a présenté ses sincères condoléances à la famille, aux proches et amis. Que la terre lui soit légère.
Un vendeur de véhicule interpellé avec 100g de haschisch
La police ne lâche pas les trafiquants à Dakar. Elle continue de démanteler des réseaux. Poursuivant les investigations à la suite de l’interpellation du nommé P.I.D le 9 avril 2025, les éléments de la division opérationnelle de l'OCRTIS ont interpellé, samedi, le nommé B. Touré, vendeur de véhicule de son état, à Yoff virage, en possession de deux plaquettes de 100g de haschisch. D’après le service communication de la police, une fouille a permis de saisir 10g de skunks et un arsenal lié à ses activités illicites ainsi qu'un véhicule de marque Peugeot 308 et une moto de marque Honda XADV. Un vaste réseau de trafiquants de drogue démantelé Dans le cadre de sa lutte contre le trafic de drogue, les éléments de la Section de Recherches de Dakar ont mis fin aux agissements d'un important réseau de trafiquants de drogue dure qui évoluent entre le Sénégal, la Guinée Bissau et le Mali. Le service communication renseigne que 04 individus fortement impliqués, avec des indices concordants attestant de leur participation, ont été interpellés pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue et blanchiment de capitaux. Les investigations ont permis de saisir 72 tablettes de cocaïne d'un poids total de quatre-vingt (80) kg; 10 véhicules et un montant de deux 2 590 000) francs CFA. L'enquête se poursuit.
Une attaque armée déjouée par la gendarmerie
L’usine Touba Gaz, située à Touba, a fait l’objet d’un braquage armé dans la nuit du samedi au dimanche. Selon des informations de la Rts, une dizaine d’individus armés de fusils de chasse ont pris d’assaut les locaux aux environs de 2 heures du matin. Les assaillants ont pénétré dans les bureaux de l’usine et ont tenté de dévaliser un coffre-fort contenant, d’après les responsables, 94 000 000 millions de francs CFA. Ils sont parvenus à attacher le coffre et ont tenté de l’embarquer à bord d’un des véhicules de service. Mais les assaillants ont été surpris par une patrouille de l'escadron de surveillance et d’intervention de la gendarmerie de Touba, alertée à temps. Il s’en est suivi un échange de coups de feu forçant les malfaiteurs à battre en retraite abandonnant le coffrefort sur place. Des traces de sang relevées sur leur itinéraire de fuite laissent penser que certains d’entre eux ont été blessés lors de l’intervention. Aucun blessé n’a été enregistré du côté des forces de l’ordre, a rassuré une source sécuritaire. Une enquête a été ouverte pour identifier et interpeller les auteurs de cette attaque.
Le DG de L’ARP s’engage pour la souveraineté pharmaceutique
En présence du Directeur général, l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP), Alioune Ibn Abdou Talif Diouf, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a organisé hier la foire des métiers de la Pharmacie. Il a réitéré la volonté du régime de faire de la souveraineté pharmaceutique une priorité stratégique, en plaçant la réduction de notre dépendance aux importations de médicaments au cœur de son agenda. Cette ambition ne pourra se concrétiser, dit-il, sans l’implication active des jeunes futurs professionnels du médicament, que vous êtes. M. Diouf a, en outre, réaffirmé son engagement à accompagner les étudiants prêts à s’investir dans cette dynamique de transformation. Saluant par ailleurs la pertinence et l’originalité de cette initiative, il reste convaincu qu’organiser une foire des métiers dans le domaine pharmaceutique, c’est offrir aux étudiants un espace de découverte, de dialogue et d’orientation vers les nombreuses possibilités qu’offre notre profession. C’est aussi un signal fort en faveur d’un rapprochement nécessaire entre le monde académique et le monde professionnel, condition indispensable à une insertion réussie et à la construction de carrières solides, ajoute Dr Diouf. Il s’engage surtout à travailler en synergie avec l’ensemble des acteurs.
Pétition contre les accidents à la cité Aïnoumady
Les commerçants du marché Unité 02 et les habitants du quartier Aïnoumady de Keur Massar dorment d’un seul œil. Pour cause, les nombreux accidents parfois mortels sur la principale voie d’accès qui mène à Keur Massar, village où les embouteillages font rage. Ils ont d’ailleurs déposé une pétition sur la table du Préfet de Keur Massar pour exiger la mise en place de ralentisseurs et de panneaux de signalisation sur cette route très prisée par les automobilistes.
Conduite sans permis ni assurance
Conducteur de moto Jakarta, I. S. Diallo est actuellement dans les liens de la détention pour défaut de permis de conduire, défaut d’assurance suivi de blessures involontaires par accident de la circulation routière. Selon nos sources, Diallo avait percuté la dame M. D. Thiaw à hauteur de l’unité 26. Et cette dernière a été acheminée dans une structure sanitaire de la place par les sapeurs-pompiers.
Un berger décapite un ASP
C’est la tristesse et la consternation au village Sénédébou, dans le département de Bakel, où Abdoulaye Ndianor, un agent de sécurité de proximité, a été décapité ce jeudi par un berger. Tout a commencé quand une patrouille des agents des eaux et forêts a surpris le présumé assassin en train de couper des arbres pour nourrir son troupeau. Pris en flagrant délit, ce dernier a déclaré à ses interlocuteurs qu’il était avec son père qui était dans les parages. Et c’est sur la demande des agents des eaux et forêts que Abdoulaye Ndianor, qui accompagnait la patrouille, a convoyé en moto le présumé tueur pour aller retrouver son père. Mais cela semblait être une ruse. En cours de chemin, le berger a pris une hache pour lui trancher la tête, avant d’enterrer le corps et de suspendre la tête sur un arbre. Après son forfait, il est revenu vers les agents des eaux et forêts pour leur dire que son père a déjà réglé la situation avec Abdoulaye Ndianor. Ne se doutant de rien, ces derniers l’ont laissé repartir. Mais après la découverte du pot aux roses, le berger a été appréhendé vers la frontière avec le Mali alors qu’il tentait de quitter le pays.
Bougane Guèye Dany convoqué à la Brigade de recherches
La Brigade de Recherches de Faidherbe (BR) a convoqué Bougane Guèye Dany, ont rapporté, hier, plusieurs sites d’informations. La convocation du leader du mouvement Gueum Sa Bopp par ailleurs magnat des médias serait liée à une affaire de vente de véhicule. L’opposant aurait acquis un véhicule d’un fils d'un défunt milliardaire qui aurait remis son véhicule à son ami pour aller en vacances. C’est ce dernier qui aurait à son tour vendu le véhicule en question à Bougane Guèye. Ainsi, après son retour au Sénégal, le propriétaire de la voiture a porté plainte au niveau de la Brigade de recherches pour rentrer en possession de son bien. Les enquêteurs ont tenté en vain de remettre au PDG du groupe D-Média sa convocation. Actuellement, hors du territoire national, il ne s’est pas encore présenté devant les enquêteurs. L’opposant qui a été aperçu dans une vidéo virale en compagnie de l’ancien maire de Dakar, Barthélémy Dias et du célèbre chroniqueur Badara Gadiaga, promet, selon un de ses proches, de se présenter à la Brigade de recherches après son retour au Sénégal.
Un malade mental tue sa mère
Pikine Guinaw rails Sud est secoué par un meurtre. La dame A. Sall a été tuée à coups de bonbonne de gaz par son fils A. Diallo au quartier Darou Khoudoss. Nos radars nous renseignent que la victime venue du Fouta était en visite à Dakar pour trouver un rendez-vous médical à son fils qui parfois pique des crises violentes. Un vœu qui ne sera finalement pas réalisé. Selon nos sources, les faits se sont produits dans la nuit de jeudi à vendredi dernier vers les coups de 3 h du matin. Les limiers de Guinaw rails se sont déplacés sur les lieux pour faire le constat. Ils seront suivis par les sapeurs-pompiers qui ont évacué la défunte dans une structure sanitaire pour les besoins de l'autopsie. Pour le moment, les causes exactes de ce meurtre restent inconnues. La victime a été trouvée allongée au sol gisant dans une mare de sang. On nous apprend que le présumé meurtrier qui avait pris la fuite à Tivaouane a été interpellé avant d’être conduit dans les locaux de la Police de Guinaw rails Sud pour les besoins de l'enquête. Nos sources renseignent d’ailleurs que la dépouille de A. Sall a été acheminée hier à Matam pour son inhumation.
LA PRODUCTION PETROLIERE DOPE LE SECTEUR EXTRACTIF
Les industries extractives ont connu, en février 2025, un bond de 60, 8%, dû principalement à la prise en compte du démarrage de l’extraction de pétrole au Sénégal, selon le dernier Indice harmonisé de la production industrielle (Ihpi) de l’Ansd
Les industries extractives ont connu, en février 2025, un bond de 60, 8%, dû principalement à la prise en compte du démarrage de l’extraction de pétrole au Sénégal, selon le dernier Indice harmonisé de la production industrielle (Ihpi) de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie relève une bonne tenue du secteur extractif en février 2025. Au cours de cette période sous revue, l’Ansd note une hausse de la production des industries extractives de 60, 8%. Un bond dû, selon ce démembrement du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, «à la prise en compte du démarrage de l’extraction de pétrole au Sénégal, ainsi qu’à la vigueur de l’activité d’extraction de minerais métalliques qui a enregistré une hausse de 26, 7%». Pour rappel, en février 2025, le champ pétrolier Sangomar avait produit 2, 70 millions de barils de pétrole brut, d’après le rapport du ministère de l’Energie, du pétrole et des mines. L’augmentation de la production du secteur extractif a ainsi impacté la production industrielle, hors égrenage de coton, qui s’est relevée de 19, 4% relativement à celle de la même période en 2024.
Au-delà du secteur extractif, cette évolution positive de la production industrielle est aussi renforcée par «l’accroissement de la production des industries environnementales qui a crû de 27, 1% et, dans une moindre mesure, la hausse des industries manufacturières de 0, 4%».
Cette évolution de la production des industries environnementales, explique l’Ansd, «est liée à la progression de 27, 2% notée dans l’activité de traitement et d’élimination des déchets. Cependant, celle des activités de collecte des eaux usées et boues s’amoindrit de 62, 9% sur la période sous revue. De même, la production au cours des deux premiers mois de 2025 s’est améliorée de 27, 1%, comparativement à celle de la période correspondante de 2024»
Relativement à la hausse de la production manufacturière, elle «est attribuable principalement à la bonne tenue de l’activité de fabrication de papier et carton, des produits métallurgiques et de fonderie de 16, 7% et des produits du raffinage et de la cokéfaction 12, 7%». Toutefois, il est observé «une chute de la fabrication des matériaux minéraux de 8, 3%, des produits agroalimentaires 4, 8% et des produits chimiques et pharmaceutiques 1, 5% sur la période sous revue. Sur les deux premiers mois de 2025, la production des industries manufacturières s’accroît de 6, 3%, comparativement à son niveau de la période correspondante en 2024».
La production d’électricité, de gaz et d’eau se rétracte d’1, 9% en février 2025, souligne l’Agence. Avant de préciser : «Cette diminution est imputable à la baisse notée dans la production d’électricité et de gaz d’1, 9% et d’eau 1, 9% sur la période sous revue.
En cumul sur les deux premiers mois de l’année 2025, la production d’électricité, de gaz et d’eau progresse de 0, 3%, comparée à celle de la période correspondante de 2024.»
S’agissant de l’égrenage de coton, l’activité est marquée en février 2025 par un «renforcement de 98, 2% de la production par rapport à la même période de l’année 2024. En cumul sur les deux premiers mois de 2025, la production totale d’égrenage de coton a également augmenté de 33, 7%, en comparaison avec son niveau de la période correspondante en 2024».
CES «OISEAUX RARES» A DENICHER AVANT LE MONDIAL
Les tacticiens aiment souvent répéter : «Une bonne équipe, c’est d’abord une bonne défense.» Le football étant un jeu d’équilibre, cette vérité tactique doit aussi avoir un impact sur la fluidité de l’animation offensive.
Après la perte de sa couronne à la Can U17, le Mondial va vite arriver pour le Sénégal. Du coup, le sélectionneur des Lionceaux, tirant le bilan de «Maroc 2025» et fort de ses acquis défensifs, va devoir défricher le chantier offensif qui l’attend d’ici novembre prochain. Le Qatar est si loin… si près.
Les tacticiens aiment souvent répéter : «Une bonne équipe, c’est d’abord une bonne défense.» Le football étant un jeu d’équilibre, cette vérité tactique doit aussi avoir un impact sur la fluidité de l’animation offensive.
Justement, c’est ce déséquilibre qui a été noté dans le jeu des Lionceaux au sortir de la Can U17, avec comme conséquence directe : la perte de leur couronne dès les quarts de finale suite à leur revers face à la Côte d’Ivoire. Une élimination d’autant plus amère que les gamins de Pape Ibrahima Faye (PIF) ont été dominateurs face aux Eléphanteaux, pêchant surtout dans le dernier tiers, pour ne pas dire dans le dernier geste.
Le Mondial, un autre niveau qui exige des certitudes dans chaque secteur
Entre une solidité défensive (zéro but encaissé) et une attaque assez timide (3 buts en 4 matchs), le gap est important, impactant la prestation des coéquipiers de Ibrahima Sory Sow.
Justement, le capitaine des Lionceaux (2 buts) a été l’une des rares satisfactions, comme d’ailleurs le secteur défensif. Du coup, le sélectionneur est fixé sur le gros chantier offensif qui l’attend d’ici le Mondial qatari, prévu en novembre prochain et où forcément le niveau sera beaucoup plus relevé dans ces joutes qui, pour la première fois, vont réunir 48 équipes.
D’ici là, PIF a le temps de réajuster son groupe, en mettant surtout le curseur sur l’animation offensive.
Pape Faye : «L’animation offensive est bonne. Le chantier, c’est la finition»
D’ailleurs, il en est conscient comme il nous l’a confié, en mode express, au moment de monter dans l’avion du retour pour Dakar.
«Même un initié sait que les attaquants n’ont pas été à la hauteur. Donc le chantier, c’est la finition», avoue le technicien sénégalais. Qui ajoute : «L’animation offensive est bonne, car comme vous l’avez constaté, l’équipe s’est créé beaucoup d’occasions lors des matchs.»
Il sera donc question de multiplier les travaux d’atelier, mais aussi de dénicher des profils d’attaquants-tueurs, à même de trouver une solution à cette inefficacité offensive qui fait désordre.
Une détection qui est la tasse de thé du formateur qu’est Pape Faye et qui pourrait aussi concerner le milieu du terrain, le cœur du jeu, là où se gagnent les matchs et où on a senti l’absence de milieux créateurs, à même de réguler le jeu, de casser les lignes. Présent dans ce secteur médian et malgré ses qualités de frappe sur les balles arrêtées, Ibrahima Sory Sow ayant été assez discret dans l’exercice lié au dépassement de fonction.
L’avantage pour Pape Faye est qu’il sait où il doit mettre l’accent. Il a sept mois pour trouver la solution à cette équation offensive. Le Qatar, c’est si loin… si près.
Par Hamidou ANNE
NOUS VOUS APPELONS À UN MINIMUM DE DÉCENCE…
Pour tenter d’ensevelir, aux yeux de nos compatriotes, la fierté que représente Macky Sall, célébré à juste raison partout dans le monde, ils ont choisi l’ignominie de la calomnie… ne réussissant qu’à ajouter au déshonneur le mépris des Sénégalais
Un groupe de 56 personnes désignées «universitaires» ou «intellectuels», mais en réalité quelques esprits chagrins de Pastef, ont fustigé l’entrée du président Macky Sall au Conseil de la Fondation Mo Ibrahim. Ils ont poussé le ridicule et l’indécence jusqu’à publier un texte dans la presse, disséminant rage, haine et aigreur, face à la multiplication des honneurs faits au président Macky Sall, ancien président de la République de tous les Sénégalais, et donc honneurs destinés au Sénégal, leur pays..
Dans ce texte, l’impudeur rejoint la perfidie, tant le propos est vaseux, la démarche inélégante et le fond contraire à la retenue et à la décence. Mais il ne s’agit que de la continuation de la petite guerre fangeuse menée par ces hommes et femmes depuis des années contre le président Macky Sall, son autorité, son bilan et ses succès retentissants tant nationaux qu’internationaux. Ces militants du chaos, déguisés en intellectuels pétitionnaires, ne daignent guère quitter l’estrade après la fin du meeting. Ils poursuivent leur prestation de très mauvais goût, pour se couvrir ainsi de ridicule.
Ils oublient que le temps des joutes électorales est derrière nous ; place désormais, pour le pouvoir en place qu’ils soutiennent, à la perpétuation de l’œuvre de Macky Sall. Le prolongement du Brt, du Ter ; la réalisation de milliers de kilomètres de routes et de centaines de kilomètres d’autoroutes ; la construction d’hôpitaux de dernière génération et d’universités répondant aux standards internationaux ; la promotion à des niveaux sans précédent de l’équité territoriale et de l’inclusion sociale, entre autres chantiers prioritaires, qui attendent le régime actuel.
Comme frappés d’une grande déception, car leur guide égaré, Ousmane Sonko, n’est pas au Palais, les pétitionnaires revanchards causent et ragent toujours… Ils sont devenus l’incarnation d’une parole creuse et vidée de son sens car avachie et banale
Tout le monde aura remarqué que le groupe des 222 universitaires, auteurs des pétitions intempestives dont celle de mars 2024 dénonçant la loi portant amnistie et appelant à son abrogation pure et simple en cas d’alternance, a fondu comme neige au soleil. Il ne reste qu’une nuée de fantassins téméraires, préposés aux basses besognes, pendant que l’autre partie de la troupe se terre dans le confort de l’arrièregarde, préférant faire le choix de la guerre par procuration.
Le parti Pastef a encore trahi sa parole et renoncé sans convaincre à l’abrogation de la loi d’amnistie. A la place, sa majorité à l’Assemblée nationale a voté une loi inique dite d’interprétation dont la seule volonté est d’absoudre les casseurs pour pointer du doigt les Forces de défense et de sécurité, armure républicaine face au projet insurrectionnel de Ousmane Sonko. Face à cette manœuvre, qui relève d’une ruse avec les principes et les engagements d’hier, résonne le silence gêné des pétitionnaires…
Les pétitionnaires portent une immense responsabilité dans les événements de ces dernières années, par leur lâcheté, leur attitude excessivement partisane visant à dégrader l’image de l’intellectuel dont l’honneur réside dans la sacralisation de la vérité scientifique, de la mesure et de la hauteur, loin de l’esprit de cour et de la soumission à la loi de la rue et aux dogmes des réseaux sociaux.
Où étaient ces intellectuels quand l’université Cheikh Anta Diop a été profanée par des hordes sauvages ? Ont-ils écrit la moindre ligne quand ce temple du savoir a été incendié par des groupes qui répondaient du parti Pastef et exécutaient ses appels permanents à l’insurrection ? Ceux qui n’ont pas osé sortir de leur réserve lorsque le lieu de fabrication et de dissémination du savoir était attaqué, caillassé et brûlé ne peuvent décemment se draper du manteau de l’intellectuel ou de la toge de l’universitaire, tant ils ont cédé à la compromission.
Face aux arrestations et emprisonnements tous azimuts d’activistes, de militants politiques, de journalistes, de chefs d’entreprise, ces intellectuels ont pris la tangente, préférant s’emmurer dans le refuge du silence coupable.
En ce moment, de nombreux Sénégalais sont victimes d’une interdiction illégale de sortie du territoire, qui n’est basée sur aucun acte légal ou réglementaire. Mansour Faye, maire de Saint-Louis, ancien ministre, fait à nouveau l’objet d’une interdiction de voyage par une administration foulant aux pieds une décision de Justice rendue en sa faveur par la plus suprême de notre institution judiciaire, sans que la plume des pétitionnaires ne soit trempée dans l’encre de l’indignation, de la défense de la liberté, pilier essentiel de la République. En effet, le jeudi 10 avril, alors qu’il était muni d’une décision du juge de la Cour suprême, la police lui a interdit à nouveau de voyager au mépris de l’Etat de Droit. Là encore, les promoteurs de ce même Etat de Droit, dans un texte du 23 février 2021, intitulé «La crise de l’Etat de Droit au Sénégal», sont subitement devenus aphones.
Le 4 avril, un propos d’une dangerosité extrême a été tenu, demandant que l’on exerce une pression populaire sur les magistrats. Motus et bouche cousue de nos pétitionnaires, en totale rupture avec leurs principes maintes fois proclamés en matière de séparation des pouvoirs et d’indépendance de la Justice.
Ces pétitionnaires, durant les douze années du régime du Président Macky Sall, ont constamment milité pour la sortie du président de la République du Conseil supérieur de la Magistrature. Aujourd’hui que le régime qu’ils soutiennent revient sur cette promesse, les mêmes universitaires font semblant de ne rien entendre et de ne rien voir, trahissant leurs engagements d’hier au nom d’une invitation à la soupe du pouvoir.
Ces pétitionnaires déguisés en intellectuels sont en vérité des experts des vérités alternatives et de la duplicité. Sinon, Abdoul Aziz Diouf, Benoît Tine, Pape Samba Ndiaye, entre autres, auraient assumé leurs titres de militants du Pastef et de membres de la majorité actuelle, car nommés à divers postes de responsabilité étatique depuis le 2 avril 2024.
Mais que demander à des universitaires jadis encagoulés, désormais obligés de montrer leur mauvaise foi au grand jour et de persister pour plaire à leurs maîtres, dans la calomnie et la médisance ?
Les attaques indignes contre le Président Macky Sall, digne fils du Sénégal et parmi les leaders d’une Afrique moderne et conquérante, sont vaines et le resteront. Le symbole donne à penser, disait le philosophe Paul Ricœur. En effet, quand cette tribune d’une grossièreté inqualifiable était publiée, le président Macky Sall, au Sommet de la Fédération pour la paix universelle, à l’invitation du Sunhak Peace Prize, délivrait à Séoul, dans la lointaine Corée du Sud, une leçon inaugurale sur les enjeux de la réforme de la gouvernance économique mondiale. Il y réitérait ses combats sur une nécessaire réforme des mécanismes de la dette, pour permettre aux pays du Sud de relever le défi de la mobilisation des ressources en vue du financement de leurs économies.
Le président Sall promouvait la paix quand des esprits chétifs s’en prenaient à son honorabilité. Ils se déshonorent et menacent ainsi de déshonorer notre pays.
L’acharnement sans précédent de la dame désormais estampillée du sceau de la girouette nationale, puis d’une cohorte de plumitifs, révèle une nouvelle fois l’incurie de ce régime et de ses suppôts qui, incapables de répondre aux préoccupations les plus élémentaires des Sénégalais, s’emmurent dans le déni, le reniement, l’apitoiement et la vulgarité.
Un minimum de décence est requis, tant le spectacle qu’ils donnent de notre pays est regrettable.
Pour tenter d’ensevelir, aux yeux de nos compatriotes, la fierté que représente le président Macky Sall, célébré à juste raison partout dans le monde, ils ont choisi l’ignominie de la calomnie… ne réussissant qu’à ajouter au déshonneur le mépris des Sénégalais.
Par Fatou Warkha SAMBE
LE VIOL, UN CRIME TOUJOURS BANALISE
Ce qui frappe aujourd’hui, c’est cette étrange tendance de la société à accorder plus d’empathie aux bourreaux qu’aux victimes
Le viol est un crime. Un crime violent, dévastateur, qui ne laisse aucune victime indemne. Il détruit le corps, bouleverse l’esprit, érode l’estime de soi, fracture les liens familiaux et sociaux. Il peut engendrer des troubles post-traumatiques, des dépressions chroniques, de l’isolement, voire des pensées suicidaires. Et pourtant, malgré cette gravité, le viol est aujourd’hui traité comme un sujet de débat banalisé. Un fait dont chacun peut se saisir sans en comprendre ni la portée ni la douleur.
La sensibilité du sujet n’impose plus, hélas, une quelconque retenue ou maîtrise avant de s’exprimer. Dès qu’un cas de viol émerge, c’est une course à l’opinion. Comme des vautours, beaucoup se précipitent sur l’affaire, non pas pour comprendre ou compatir, mais pour juger, spéculer, et surtout jeter l’opprobre sur celle qui a osé parler. Le réflexe est trop souvent de protéger l’agresseur présumé et de culpabiliser la victime, comme si son malheur était suspect, comme si sa souffrance devait être justifiée.
La loi n°2020-05 du 10 janvier 2020, qui a renforcé la législation existante en criminalisant explicitement les actes de pédophilie et de viol, a été adoptée dans un contexte d’urgence sociale. Cette avancée législative, bien que salutaire, ne résulte ni d’un éveil soudain des institutions ni d’un simple élan humanitaire. Elle est le fruit de longues luttes menées par les organisations féminines et féministes, mais aussi -et surtout- d’une série de faits divers dramatiques, notamment des cas de viols suivis de meurtres, qui ont profondément choqué l’opinion publique. Le meurtre de Bineta Camara en 2019, tout comme d’autres affaires similaires à Thiès ou Kaolack, a mis à nu l’inaction chronique de l’Etat face à ces violences sexuelles, forçant ainsi l’Exécutif à réagir sous la pression populaire.
Nous étions tous d’accord : le viol et la pédophilie sont des réalités au Sénégal. Cette loi, bien que tardive, était devenue inévitable face à l’horreur répétée de faits divers qui mettaient en lumière notre incapacité à protéger les femmes. Mais si l’on ne prête pas attention au discours qui émerge aujourd’- hui, nous risquons de perdre ces acquis fragiles. Une partie de la population sénégalaise semble frappée d’amnésie collective : on oublie si vite la situation dramatique qui a précédé cette loi, les cris des familles brisées, l’indignation populaire et les mobilisations sans relâche des militantes. Aujourd’hui, ce que nous constatons, c’est une banalisation inquiétante du viol dans les discours publics. La manière dont les gens s’expriment sur ces sujets témoigne soit d’une ignorance totale, soit d’un mépris qui ne dit pas son nom. Cela révèle à quel point une clarification est nécessaire.
Le viol, selon la loi sénégalaise, est défini à l’article 320 du Code pénal comme «tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur une personne par la violence, la contrainte, la menace ou la surprise». Cependant, un flou persiste autour de cette notion, alimenté par des ambiguïtés juridiques, des résistances sociales et un traitement inadéquat des victimes.
Si l’on se base sur cette définition, il devient évident que la question de la virginité de la victime n’a aucune pertinence. Pourtant, dans les discussions publiques et même parfois dans les procédures, cette question revient comme un critère d’authenticité ou de gravité du viol, ce qui constitue une forme grave de stigmatisation. Cette logique perversement morale continue d’alimenter la stigmatisation des survivantes et empêche une prise en charge objective et juste des cas de violences sexuelles.
De plus, les gens semblent largement ignorer le rôle crucial du certificat médical dans la procédure. Ce document ne sert pas à juger de la moralité ou de l’historique sexuel de la victime, mais à établir des preuves médicales de violences subies : lésions, traumatismes, traces d’Adn, etc. Il est un outil juridique permettant d’appuyer la plainte et de protéger les droits de la victime.
La banalisation actuelle du viol dans l’espace public est aussi le fruit d’une histoire récente qui a profondément marqué le pays. En effet, le viol s’est invité au cœur du débat politique et médiatique national, exposé à travers une affaire très médiatisée impliquant une figure politique influente. Pendant des mois, cette affaire a polarisé l’opinion, éclipsant les enjeux de fond et réduisant les violences sexuelles à un terrain de querelles partisanes. Cette politisation du viol a contribué à brouiller les repères et à affaiblir la gravité perçue de ce crime. En lieu et place d’un débat sur la protection des femmes, nous avons assisté à une lutte d’influence où les paroles des victimes ont été minimisées. Cette séquence a laissé des séquelles durables : aujourd’hui, évoquer un cas de viol dans l’espace public suscite davantage de suspicion que de solidarité.
La culture patriarcale profondément ancrée dans la société sénégalaise joue un rôle-clé dans la persistance de ce flou. Les stéréotypes de genre, le manque de sensibilisation et le tabou entourant les violences sexuelles participent à la banalisation du viol. Souvent, la victime est perçue comme responsable, qu’elle ait provoqué l’agression par son comportement, sa tenue vestimentaire ou sa manière d’interagir. C’est une culture du silence qui protège l’agresseur et culpabilise la victime.
Ce qui frappe aujourd’hui, c’est cette étrange tendance de la société à accorder plus d’empathie aux bourreaux qu’aux victimes. On observe de plus en plus fréquemment des familles d’auteurs présumés de viol se présenter devant la presse, non pas pour exprimer leur compassion envers la victime, mais pour dénoncer des complots, accuser d’autres femmes ou chercher à discréditer la parole de celle qui accuse.
Il n’est pas rare de voir émerger des élans de solidarité en faveur de l’accusé : des campagnes de soutien, des collectes de fonds, des hashtags de réhabilitation. Cette inversion morale inquiète. Car, en réalité, il est extrêmement difficile d’inculper une personne de viol si elle n’a rien à se reprocher. Le système judiciaire, déjà lent et lourd, exige des preuves tangibles. Si la procédure aboutit, c’est que des éléments solides ont été retenus.
Par ailleurs, l’un des arguments les plus fréquemment brandis pour discréditer les victimes est celui des fausses accusations. Il faut pourtant rappeler que les fausses accusations de viol représentent une minorité infime des cas. Les études internationales sérieuses, notamment celles de l’Onu ou d’Amnesty International, estiment qu’elles représentent entre 2 et 8% des plaintes. En d’autres termes, plus de 90% des accusations sont fondés.
Les femmes victimes de viol, déjà souvent isolées par la violence qu’elles ont subie, doivent aussi faire face à la stigmatisation sociale. La peur du jugement, de la non-reconnaissance de leur souffrance et le manque de soutien font que de nombreuses victimes choisissent de ne pas porter plainte. Elles se retrouvent dans une situation de vulnérabilité encore plus grande, ce qui perpétue la culture de l’impunité et de la souffrance silencieuse.
Le flou persistant autour de la notion de viol au Sénégal appelle non seulement à une réforme juridique plus rigoureuse, mais surtout à un changement profond des mentalités. Il est urgent d’éduquer sur le consentement, de déconstruire les stéréotypes qui culpabilisent les victimes et de créer des espaces de parole et de protection.
La société tout entière doit se sentir concernée. Cela commence par écouter, croire, accompagner, mais surtout par refuser de banaliser.
Nous devons refuser collectivement ce glissement vers l’indifférence. Il est temps d’agir, chacun à son niveau, pour bâtir une société qui protège les corps, respecte les voix et rend justice aux silences trop longtemps ignorés. Le viol n’est pas une simple question de définition juridique : il est le reflet de résistances sociales, d’un manque de conscience collective et d’une justice souvent inadaptée aux réalités des victimes. Tant que ce flou persistera, les femmes continueront à être les premières victimes de la violence et du silence. Ce flou ne doit plus couvrir nos silences : il est temps de faire la lumière, ensemble.
UN PONT CULTUREL SUR FOND DE TAMBOUR COMME VECTEUR DE MEMOIRE, DE TRADITION, ET D’ECHANGE
Soirée de percussion Chine - Sénégal - Le Grand Théâtre national de Dakar a vibré, jeudi, au rythme d’une rencontre inédite entre les traditions percussives de la Chine et celles du Sénégal.
Le Grand Théâtre national de Dakar a vibré, jeudi, au rythme d’une rencontre inédite entre les traditions percussives de la Chine et celles du Sénégal. Intitulée « Tambours et musique en harmonie », cette soirée exceptionnelle marquait une étape importante de la tournée de présentation du groupe chinois de percussion au Sénégal.
Le public, venu en nombre, a assisté à un spectacle d’une rare intensité, où les tambours millénaires de Chine ont dialogué avec les battements puissants du célèbre groupe sénégalais Doudou Ndiaye Coumba Rose. Un véritable pont culturel, dressé à coups de baguettes, de peaux tendues et de gestes millimétrés.
La cérémonie s’est ouverte par les allocutions officielles. Le Directeur général du Grand Théâtre a salué, avec chaleur, cette collaboration entre l’institution culturelle sénégalaise et l’ambassade de la République populaire de Chine. Il a rappelé l’importance du Grand Théâtre comme « espace de diffusion et laboratoire de création », et souligné la constance de l’engagement chinois dans le domaine de la coopération culturelle.
Prenant ensuite la parole, la chargée d’affaires de l’ambassade de Chine a, elle aussi, célébré la force du tambour comme vecteur de mémoire, de tradition, et d’échange. « Aujourd’hui, les percussions chinoises sont également devenues un langage universel, sans texte, et racontent au monde le dynamisme et l’ouverture de la Chine moderne », a-t-elle affirmé. Elle a également évoqué le soutien constant de la Chine au développement culturel du Sénégal, à travers, entre autres, la construction du Grand Théâtre lui-même.
Sur scène, les artistes chinois du Conservatoire central de musique de Chine ont émerveillé l’assistance avec leurs compositions originales, alliant tradition et modernité. Leurs prestations, précises et théâtrales, ont laissé place à la fougue des percussions sénégalaises portées par la légendaire famille Doudou Ndiaye Coumba Rose. Héritiers d’un savoir transmis de génération en génération, les enfants du regretté percussionniste (Aladji, Moustapha, Buren) et les filles tambourinaires ont fait résonner la mémoire et la modernité de leur art sur les planches du théâtre.
Parmi les temps forts du spectacle, la danse du lion chinois et son pendant sénégalais, le « Simb», ont captivé le public. Ces symboles de force et de bravoure ont été portés par des chorégraphies spectaculaires, parfaitement synchronisées avec les frappes des tambours. Cette soirée unique fut bien plus qu’un simple concert : un moment de communion, une célébration vivante de la diversité culturelle, et une illustration vibrante de l’amitié sino-sénégalaise. Le tonnerre d’applaudissements final n’était qu’à la hauteur de l’émotion partagée
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MAREE HUMAINE A DAKAR POUR DIRE HALTE AU GENOCIDE A GAZA
Des drapeaux palestiniens agités, des cris puissants, des visages résolus et concentrés : la population sénégalaise a exprimé vigoureusement sa fureur face au génocide actuel à Gaza et son rejet total de l'occupation israélienne.
(SenePlus) Hier, dimanche 13 avril 2025, les rues de Dakar ont été envahies par un élan de solidarité, a constaté Dakaractu. Des milliers de Sénégalais ont répondu à l'invitation d'une importante manifestation en faveur de la Palestine, allant de l'École Normale, Bourguiba, Jet d'Eau et les allées Ababacar Sy jusqu'au terminus Liberté 5.
Des drapeaux palestiniens agités, des cris puissants, des visages résolus et concentrés : la population sénégalaise a exprimé vigoureusement sa fureur face au génocide actuel à Gaza et son rejet total de l'occupation israélienne.
Ayib Daffé, membre du groupe parlementaire Pastef, a prononcé un discours sans concession. Par la voix du Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, du Premier ministre Ousmane Sonko et de tout le gouvernement, il a réaffirmé sans ambiguïté la position du Sénégal : un soutien inconditionnel au peuple palestinien martyr. «Nous demandons l'arrêt de l'occupation illégale, le respect du droit international et la mise en application des résolutions de l'ONU pour un État palestinien autonome, libre et viable», a-t-il insisté, dénonçant avec force les crimes de guerre et les atteintes systématiques à Gaza.
L'événement a rassemblé des citoyens, des dirigeants politiques, des membres de la société civile et des personnalités religieuses, tous solidaires d'un seul mot d'ordre : la justice pour la Palestine est non négociable. «Le droit international est une norme juridique universelle.» «Si les États-Unis ou d'autres nations piétinent les résolutions des Nations Unies et de la Cour pénale internationale, alors cela met en danger l'ensemble de l'humanité», a mis en garde le parlementaire, exhortant la communauté internationale à ne plus rester silencieuse.
Suivant la célébration récente de l'indépendance du Sénégal le 4 avril, les manifestants ont fait entendre un désir puissant : que la Palestine puisse également jouir d'une souveraineté totale. «Il faut poursuivre cette lutte jusqu'à ce que le peuple palestinien jouisse de sa liberté, chez lui et en sécurité», a terminé Ayib Daffé, en exhortant à maintenirla pression populaire. Le Sénégal, pays de dignité et de lutte, a signifié au monde qu'en présence d'injustice, le silence n'est plus envisageable.