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8 juin 2025
L'IMPASSE DES RESTITUTIONS
Six ans après les promesses d'Emmanuel Macron à Ouagadougou, le retour des biens culturels africains pillés pendant la colonisation reste enlisé dans les procédures. La France, à l'origine de cette dynamique, semble désormais à la traîne
(SenePlus) - Six ans après les promesses d'Emmanuel Macron lors de son discours à Ouagadougou, la restitution des biens culturels pillés en Afrique pendant l'époque coloniale reste un processus complexe et lent. Selon un article publié par Le Monde, la loi-cadre facilitant ces restitutions, promise par le président français, n'est plus à l'ordre du jour.
Le cas du "djidji ayôkwé", surnommé le "tambour parleur", illustre cette lenteur. Cet instrument de 430 kilos, confisqué en 1916 par l'armée française à la communauté des Ebriés en Côte d'Ivoire, fait l'objet d'une proposition de loi spécifique qui sera examinée au Sénat le 28 avril avant de passer à l'Assemblée nationale.
Comme le rapporte Le Monde, l'ancienne ministre de la Culture Rima Abdul Malak avait bien rédigé un projet de loi-cadre en 2023, mais celui-ci avait été retoqué par le Conseil d'État pour un vice juridique. L'actuelle ministre, Rachida Dati, "n'en a toutefois pas fait une priorité", selon le quotidien.
Cette situation provoque l'impatience des pays africains, à l'image du Mali qui réclame depuis 2022 la restitution de 81 objets. "Les recherches de provenance ont été faites, les preuves établies, mais on attend", déplore Daouda Keita, directeur du Musée national du Mali, cité par Le Monde.
Face à cette situation, certains pays africains se tournent vers d'autres nations européennes. D'après l'artiste sud-africaine Molemo Moiloa, cofondatrice d'Open Restitution Africa, "aujourd'hui, les pays les plus actifs sur ces sujets sont l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique."
La question de la destination finale des objets restitués fait également débat. Comme le souligne l'anthropologue camerounais François Bingono Bingono, "ce ne sont pas seulement des biens culturels qui ont été emportés. Ce sont aussi, souvent, des objets de culte, de liturgie, dont la place se trouve au sein des chefferies traditionnelles."
Dans ce contexte, la collaboration entre institutions africaines et européennes s'avère essentielle, à l'image du programme "Atlas de l'absence", mené conjointement par l'Université technique de Berlin et celle de Dschang au Cameroun.
PASSATION HISTORIQUE À LA TÊTE DE L'ACT
Ibrahima Thiam prend les commandes du parti fondé par Abdoul Mbaye, déterminé à présenter une "alternative crédible" face au "populisme" au pouvoir
(SenePlus) - Lors du récent congrès du parti Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), Ibrahima Thiam a été élu pour succéder à Abdoul Mbaye à la présidence de cette formation politique.
Dans son discours d'investiture, le nouveau président a exprimé sa "gratitude", son "humilité" et son "sens aigu de la responsabilité" face à cette nouvelle mission. Il a particulièrement salué la démarche d'Abdoul Mbaye, qui reste président d'honneur du parti, pour avoir "préparé, organisé et accompagné sa propre succession dans un esprit de démocratie et de transparence", une pratique qu'il qualifie de "rare" dans le paysage politique sénégalais.
Ibrahima Thiam a également présenté sa vision pour l'avenir de l'ACT, articulée autour de trois défis majeurs : renforcer l'ancrage territorial du parti, construire une "alternative crédible" en vue de "conquérir le pouvoir", et préserver la singularité éthique du mouvement "dans un paysage politique souvent cynique".
Dans un contexte qu'il qualifie de "populisme" au pouvoir, le nouveau président a réaffirmé l'engagement de l'ACT à "remettre la compétence, l'éthique et l'intérêt général au cœur de l'action politique".
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L'ESSAI QUI DÉBOULONNE LES IDOLES AFRICAINES
Chiffres à l'appui, Joël Té-Léssia Assoko ose l'impensable dans "Enterrer Sankara" en déconstruisant l'héritage du héros burkinabè. Tandis que l'AES et le régime sénégalais revendiquent cet héritage, le journaliste signe un plaidoyer pragmatique
(SenePlus) - Dans un essai aussi incisif qu'érudit, le journaliste économique Joël Té-Léssia Assoko s'attaque à l'héritage de Thomas Sankara et aux penseurs africains contemporains qui perpétuent, selon lui, des mythes économiques préjudiciables au développement du continent. Intitulé « Enterrer Sankara, essai sur les économies africaines », ce premier titre de la collection « Pépites jaunes » des éditions Riveneuve fait déjà polémique, rapporte Jeune Afrique.
« Ceci n'est pas un brûlot », prévient la quatrième de couverture. Pourtant, l'ancien rédacteur en chef adjoint de Jeune Afrique n'hésite pas à remettre en question l'héritage du révolutionnaire burkinabè, figure intouchable pour de nombreux Africains. Chiffres à l'appui, il déconstruit les politiques économiques mises en œuvre et les choix, parfois contradictoires, du capitaine qui n'est resté que quatre ans au pouvoir.
Selon l'auteur, Thomas Sankara représente un mythe « d'hérésies économiques », bien qu'il lui concède des idées novatrices en matière de santé et d'éducation. Ce que regrette particulièrement le journaliste franco-ivoirien, c'est que Sankara ait réussi à installer l'idée que la « révolution » soit la voie à suivre, une perspective qui mènerait à une impasse selon lui.
« Enterrer Sankara, c'est métaphorique », confie l'auteur à Jeune Afrique. « L'objectif, c'est de dépasser cet héritage. On ne peut pas résoudre les problèmes contemporains de l'Afrique avec ce référentiel des années 1980. D'autant qu'à l'époque, déjà, les politiques économiques de Sankara étaient vouées à l'échec ».
Le livre ne s'arrête pas à Sankara. Joël Té-Léssia Assoko élargit sa critique à plusieurs intellectuels africains influents comme Kako Nubukpo, Felwine Sarr, Achille Mbembe ou encore Célestin Monga. Tous sont accusés de perpétuer des idées utopistes et une tendance à « l'apitoiement sur soi ».
« Lorsque l'on met en avant de nouvelles façons de penser l'humain, de penser l'économie, c'est mentir à l'Afrique et se mentir à soi-même », écrit-il sans concession, selon Jeune Afrique. L'ouvrage s'inscrit néanmoins dans une réflexion plus large sur les modèles de développement du continent, avec une volonté affichée de pragmatisme.
La publication de cet essai intervient à un moment où la figure de Sankara connaît un regain d'influence. Comme le rappelle Jeune Afrique, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko prônent, à l'instar du capitaine burkinabè, la fin de la dépendance à l'Occident et placent le souverainisme économique au cœur de leur programme. De même, les juntes militaires au pouvoir dans plusieurs pays du Sahel revendiquent l'héritage sankariste.
Face à cette tendance, l'auteur regrette que ces régimes aient « l'émancipation politique comme seul programme » et délaissent les questions « technico-économiques » au profit d'envolées lyriques sur l'asservissement par l'aide au développement, la dette illégitime ou la prédation néocoloniale.
Pour le co-fondateur du think tank L'Afrique des idées, « la première loi de la pauvreté est l'économie ». Sa conclusion est sans appel : l'émergence du continent ne se fera qu'à condition d'une hausse significative et continue de la productivité.
À travers cet ouvrage de 151 pages, Joël Té-Léssia Assoko lance un pavé dans la mare des idées reçues sur le développement économique africain. Reste à voir comment les héritiers intellectuels de Sankara répondront à cette provocation assumée.
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE, LE PHILOSOPHE QUI A CONQUIS L'AMÉRIQUE
L'université Columbia a organisé un hommage à la hauteur de la carrière du natif de Saint-Louis. Après 15 ans sur ce campus d'élite, ce penseur qui a révolutionné les études françaises en y intégrant une dimension africaine ferme un chapitre de sa vie
(SenePlus) - L'université de Columbia à New York a rendu un hommage exceptionnel au philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, qui termine sa carrière d'enseignant-chercheur après plus de quinze ans sur ce prestigieux campus américain. Pendant trois jours, ce penseur majeur originaire de Saint-Louis a été célébré lors d'une série de conférences et d'échanges intellectuels qui ont réuni plus de trente intervenants de renom, rapporte RFI.
"Cet hommage est tout naturel pour un grand professeur, un grand intellectuel qui apporte énormément dans plusieurs champs, et on voulait respecter cette tradition pour Souleymane, qui laisse un héritage immense à Columbia", a expliqué Emmanuelle Saada, responsable du département de français de l'université, citée par RFI.
Entouré de sa famille venue en grande partie de Dakar et de nombreux collègues universitaires, le philosophe a participé à des discussions embrassant une vaste gamme de disciplines, de l'histoire à la philosophie, en passant par la sociologie, le français et les religions. Une diversité qui reflète parfaitement l'approche intellectuelle de Diagne.
"C'est quelque chose qui est très marqué dans la culture universitaire américaine et je pense que cela amène de nouvelles dimensions au débat, car on demande, on analyse des sujets sur plusieurs angles, par différents types de personnes qui sont spécialistes dans des domaines différents", s'est réjoui le penseur sénégalais lors de l'événement.
L'impact de Souleymane Bachir Diagne sur ses étudiants est profond et durable. Martina, actuellement doctorante en philosophie à UCLA, témoigne avec émotion : "Je suis tout de suite devenue passionnée par ses cours, par son approche, mais aussi par la manière dont il analyse les phénomènes de société. En moins d'un mois, j'ai compris que je voulais emprunter la voie de la recherche en philosophie".
Son influence s'étend bien au-delà des frontières américaines. Mouhamadou El Hady Ba, responsable du département de philosophie à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, raconte comment sa rencontre avec Diagne a changé sa trajectoire : "En 1996, j'ai obtenu le concours général de philosophie au Sénégal, alors que je m'apprêtais à faire de l'économie à la suite d'études en sciences. Bachir m'a rencontré et m'a félicité, et m'a conseillé de poursuivre la voie philosophique plutôt que de faire de l'économie. Je ne l'ai jamais regretté !"
Il décrit Diagne comme "un pionnier africain qui impacte à l'international, dont l'influence sans frontières inspire aussi le continent et sa jeunesse par son parcours formidable et ses réflexions toujours si constructives".
À l'aube de ses 70 ans, Souleymane Bachir Diagne ne considère pas cette étape comme une fin mais comme une transition. "Je ferme la boucle du troisième chapitre de mon parcours philosophique, rempli d'émotions, et avec le sentiment du devoir accompli", a-t-il déclaré avec son sourire caractéristique.
Le philosophe garde une affection particulière pour ses années à Columbia : "J'ai passé de superbes années ici, des années heureuses. Des années décisives pour ma carrière, aussi, car les publications et les travaux que j'ai réalisés ici ont eu un impact sans commune mesure avec les précédents travaux que j'avais réalisés".
Loin de prendre sa retraite, Diagne a déjà planifié ses prochaines activités intellectuelles : "Je ne m'arrête pas ! Je ne vais pas avoir de journées vides, c'est certain. Je travaille sur trois ouvrages, et je suis invité à plusieurs séminaires dans les mois à venir, dont un à Cambridge. Je vais aussi pouvoir passer plus de temps à Dakar, ce qui est toujours un plaisir immense".
Selon RFI, cet hommage marque non seulement la fin d'un chapitre pour le philosophe sénégalais, mais souligne également l'importance de sa contribution aux études françaises et à la pensée philosophique contemporaine, enrichies par sa perspective africaine et son approche résolument interdisciplinaire.
LA MORT D'UN SÉNÉGALAIS ENFLAMME LA RUE AU BRÉSIL
Le ministère sénégalais des Affaires étrangères annonce l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur ce drame qui aurait impliqué une intervention policière violente durant une opération contre des vendeurs ambulants
Le ministère sénégalais de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères a confirmé la mort d’un citoyen sénégalais à São Paulo. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame qui aurait impliqué une intervention policière violente.
La ministre sénégalaise de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, Yassine Fall, a publié un message de condoléances suite au décès d’un ressortissant sénégalais au Brésil.
Dans ce communiqué officiel daté du 12 avril 2025, la ministre exprime «avec tristesse et consternation» avoir été informée du «décès tragique» de Ngagne Mbaye, survenu à São Paulo le vendredi 11 avril 2025.
«En cette douloureuse circonstance, je tiens à exprimer, au nom du Gouvernement du Sénégal, mes condoléances émues à la famille du défunt, à la communauté sénégalaise résidant au Brésil, ainsi qu’à l’ensemble de nos compatriotes de la diaspora», déclare la ministre dans son message.
Le communiqué précise également que «les démarches sont entreprises, via notre représentation diplomatique pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame», suggérant qu’une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes du décès.
Violence policière présumée et manifestations
Les circonstances du décès, non détaillées dans le communiqué officiel sénégalais, seraient liées à une intervention policière selon des informations locales. Ngagne Mbaye aurait été abattu par un policier lors d’une opération de confiscation de marchandises visant des vendeurs ambulants dans le quartier du Brás à São Paulo.
D’après des témoins cités par des médias brésiliens, la victime tentait de défendre une collègue âgée lorsqu’une altercation a éclaté avec les forces de l’ordre. Il aurait été d’abord frappé avec un bâton par un policier avant de répliquer avec une barre de fer, ce qui aurait conduit à l’usage d’une arme à feu par l’agent de police.
Une manifestation organisée le samedi 12 avril pour protester contre cette mort a dégénéré, la police militaire ayant utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Le Centre de droits humains et de citoyenneté des immigrés a dénoncé dans un communiqué ce qu’il considère comme une nouvelle manifestation de violence policière ciblant spécifiquement «un homme noir, migrant et travailleur», et réclame une enquête transparente ainsi que des sanctions.
Les autorités brésiliennes ont annoncé que le policier impliqué a été relevé de ses fonctions et que son arme a été saisie dans le cadre de l’enquête en cours.
PAR SALLA GUEYE
INNOCENCE BAFOUÉE
Une vidéo récemment devenue virale a mis en lumière une réalité alarmante: un jeune garçon, identifié, est violemment roué de coups par un homme présenté comme son oncle paternel, sous le regard indifférent des adultes présents...
Une vidéo récemment devenue virale a mis en lumière une réalité alarmante: un jeune garçon, identifié, est violemment roué de coups par un homme présenté comme son oncle paternel, sous le regard indifférent des adultes présents. Cette scène insoutenable a suscité une onde de choc et une vague d’indignation sur la toile. Peu après, une seconde vidéo dévoile les marques laissées par les coups, des blessures profondes, dont des plaies sanglantes sur le dos du garçon. Cet épisode tragique n’est malheureusement pas un cas isolé.
II met en lumière des pratiques fréquentes au Sénégal, où la violence contre les enfants est répandue, bien qu’elle ne soit pas documentée de manière cohérente. Pour trop d’enfants, les endroits où ils devraient se sentir en sécurité à la maison, à l’école, dans leur communauté sont les premiers et les plus fréquents sites de violence, d’abus et d’exploitation. Parmi les plus vulnérables figurent les talibés, ces enfants confiés dès leur plus jeune âge à des maîtres coraniques. Souvent contraints à mendier pour subvenir à leurs propres besoins et rapporter de l’argent à leur maître, ils sont exposés à des conditions de vie précaires et à diverses formes de maltraitance. Une étude de l’Ong Global Solidarity Initiative (GSI) estimait en 2018 qu’il existait plus de 2.000 daaras à Dakar, accueillant près de 200.000 talibés, dont 25% sont forcés à mendier.
Les abus subis par ces enfants sont multiples: violences physiques, abus sexuels, enchaînement, négligence sanitaire et alimentaire. Des cas tragiques ont été rapportés, tels que celui d’un talibé de 10 ans mort en janvier 2022 à Touba après avoir été frappé à la tête par son maître pour ne pas avoir su sa leçon du jour. Face à cette situation, des initiatives ont été lancées pour améliorer les conditions de vie des talibés. Le projet « Un talibé, un métier », lancé à Tivaouane, vise à offrir une formation professionnelle aux élèves coraniques pour faciliter leur insertion socio-économique. De même, l’Ong Save The Children a lancé le projet « Wallu talibé yi » pour réduire la mendicité des enfants talibés et promouvoir l’implication communautaire. Cependant, malgré ces efforts, les défis restent immenses. L’absence d’un cadre juridique clair pour les daaras et la non-application des lois existantes contribuent à la persistance des abus. Amnesty International souligne la nécessité d’adopter le projet de Code de l’enfant et la loi portant statut du « daara » pour renforcer la protection des talibés.
Il est impératif que l’État du Sénégal prenne des mesures concrètes pour protéger les enfants contre la violence, l’exploitation et les abus. Cela passe par une application rigoureuse des lois, une surveillance accrue des daaras, une sensibilisation des communautés et un soutien aux initiatives visant à offrir des alternatives éducatives et professionnelles aux enfants talibés. L’enfance est sacrée. Elle ne peut continuer d’être un territoire de souffrances. Il est temps d’agir pour que chaque enfant sénégalais puisse grandir dans un environnement sûr, respectueux et propice à son épanouissement.
LA CDS DÉNONCE UNE PURGE POLITIQUE DERRIÈRE LES LICENCIEMENTS MASSIFS
Face aux vagues de renvois dans plusieurs structures publiques et parapubliques, la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme tire la sonnette d’alarme. Elle fustige une politique de licenciements qu’elle juge arbitraire.
Face à la vague de licenciements qui secoue plusieurs secteurs publics et parapublics au Sénégal, la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) sort de son silence. Réunie en conférence des leaders ce mercredi 9 avril, la coalition de partis de gauche a publié un communiqué virulent dénonçant ce qu’elle qualifie de « purge politique » opérée sous le régime des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF).
La CDS tire la sonnette d’alarme après la suppression des bourses familiales et le licenciement massif de travailleurs dans des structures clés telles que le Port autonome de Dakar, le FONGIP, la Caisse des Dépôts et de Consignation, la SAPCO, l’AIBD ou encore plusieurs ministères et agences étatiques. Selon le collectif Rassemblement des Travailleurs du Sénégal (RTS), formé par des agents concernés, ce sont plus de 30 000 employés qui auraient déjà été remerciés.
Dans ce contexte tendu, le RTS prévoit une marche pacifique ce vendredi 11 avril pour exiger la réintégration des travailleurs déflatés. Une initiative saluée par la CDS, qui apporte son « soutien militant sans réserve » à la mobilisation.
« La justification de ces licenciements par des difficultés économiques ne tient pas, surtout lorsque ces mêmes structures continuent d’embaucher ou de mener un train de vie dispendieux », fustige la CDS. La confédération déplore une situation « inédite », marquée par une insécurité sociale croissante et des décisions qui rappellent « les vestiges des pratiques dictatoriales les plus sombres ».
Fidèle à son engagement pour la justice sociale, la CDS appelle à un large front regroupant travailleurs et forces démocratiques pour mettre fin à cette spirale de licenciements qu’elle juge « iniques, antirépublicains et anachroniques ».
DIP DOUNDOU GUISS SACRÉ AU WORLD AI FILM FESTIVAL AVEC UN CLIP SUR LES TIRAILLEURS
L’artiste sénégalais a décroché la 3e place avec “Thiaroye 44 (Jambaar Remix)”, seul projet africain en lice. Un hommage vibrant aux Tirailleurs sénégalais, mêlant musique, narration et intelligence artificielle.
L’artiste sénégalais Dip Doundou Guiss a remporté la 3e place au World AI Film Festival à Nice, en France, avec son clip “Thiaroye 44 (Jambaar Remix)”, seul projet africain en compétition parmi plus de 1 500 candidatures de 80 pays.
Le clip, hommage poignant aux Tirailleurs sénégalais, mêle musique, narration et intelligence artificielle pour raviver un pan douloureux de l’histoire coloniale.
Ce prix consacre non seulement une œuvre artistique innovante, mais aussi l’importance de la mémoire collective portée par la nouvelle génération.
« Pour nos Tirailleurs, pour le Sénégal, pour l’Afrique qui gagne », a réagi Dip sur ses réseaux sociaux, remerciant toute son équipe.
DÉMANTÈLEMENT D’UN RÉSEAU DE TRAFIC DE DROGUE DURE À DAKAR
La perquisition a permis la saisie de 72 tablettes de cocaïne, totalisant 80 kg, de dix véhicules, ainsi que d’une somme de 2 590 000 francs CFA.
La Section de Recherches de Dakar a mis fin, ce 11 avril 2025, aux activités d’un vaste réseau de trafiquants de drogue dure opérant entre le Sénégal, la Guinée-Bissau et le Mali.
Cette opération s’inscrit dans le cadre du renforcement des actions menées par le Haut-commandement de la Gendarmerie nationale pour lutter contre la criminalité organisée et assurer la sécurité des populations.
Quatre individus soupçonnés d’être au cœur de ce réseau ont été arrêtés. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue et blanchiment de capitaux.
La perquisition a permis la saisie de 72 tablettes de cocaïne, totalisant 80 kg, de dix véhicules, ainsi que d’une somme de 2 590 000 francs CFA.
Les investigations se poursuivent pour remonter l’ensemble de la filière.
APRES 5 MOIS DE FORMATION «FILM LAB AFRICA» PRESENTE 4 COURTS METRAGES
Repas Parfait, Marco, Niary Tally et Borom Baax sont tous issus de cette résidence créative initiée par le British Council, d’abord au Nigeria en 2023 puis au Sénégal, en collaboration avec Tangerine Production de Chloé Ortolé et Alarba films de Fama Ndia
Ce jeudi, la vingtaine de jeunes formés dans le cadre de la résidence «Film Lab Africa» ont présenté les 4 courts métrages réalisés durant ces 5 mois. En collaboration avec «Alarba Films» et «Tangerine Production», ce programme initié par le British Council pose les bases d’une initiative prometteuse.
De l’audace, de la créativité et des thématiques incisives. Les quatre courts métrages issus de la première session du «Film Lab Africa» sont le reflet d’une jeune génération de cinéastes décomplexés. Repas Parfait, Marco, Niary Tally et Borom Baax sont tous issus de cette résidence créative initiée par le British Council, d’abord au Nigeria en 2023 puis au Sénégal, en collaboration avec Tangerine Production de Chloé Ortolé et Alarba films de Fama Ndiaye. Conçu comme un tremplin vers l’insertion professionnelle, «Film Lab Africa» a accompagné 4 scénaristes, 3 réalisateurs, 3 directeur-rice-s de la photographie, 4 ingénieure-s du son et 2 producteur-rices pendant 5 mois. Selon le British Council Senegal, ces sessions ont permis à ces jeunes de renforcer leurs compétences en scénarisation, réalisation, production, cinématographie et son. ««Film Lab Africa» s’inscrit dans l’engagement du British Council à soutenir les Industries culturelles créatives (Icc) comme vecteurs de croissance inclusive, de création d’emplois, mais aussi expression puissante de récits uniques et divers sur la scène internationale. Dans ce cadre, nous plaçons les talents au cœur de toutes nos initiatives et, ensemble, nous avons conçu ce programme de 6 mois, véritable tremplin professionnel, en apportant une formation et un programme de mentorat complet dans différents domaines : développement artistique, compétences techniques, mise en œuvre pratique, connaissances en entreprenariat et renforcement du réseau professionnel», résume la directrice pays du British Council, Morgane Quemener. Au-delà de la formation, la résidence a eu pour objectif la production de courts métrages. Et les quatre films présentés ce jeudi sont autant d’aventures cinématographiques. Quand Georges Diodji Ndour explore le cinéma d’horreur dans Borom Baax, Ismaël Mahamadou Laouali nous amène dans un road movie intitulé Niary Tali, tandis que Ciré Ndiaye nous entraîne, avec Marco, dans l’univers d’une enfant autiste et Penda Seck nous invite dans les méandres de la folie lors d’un Repas Parfait.
Programme intensif, «Film Lab Africa» vient confirmer des vocations et éclairer des démarches artistiques déjà perceptibles dans les productions. Autour de ces jeunes, des structures comme Héritage for Africa, l’Association des techniciens du cinéma du Sénégal (Atacs) ou encore des mentors comme la réalisatrice Awa Moctar Guèye, le photographe Djibril Dramé ont participé à faire éclore ces talents. «Cette approche holistique permet aux participant·e·s d’acquérir non seulement des compétences techniques, mais aussi une compréhension globale des industries cinématographiques et télévisuelles», expliquent les organisateurs. Sur 140 candidatures, seuls 16 participants ont été sélectionnés par un jury de professionnels. Et pour beaucoup, cette expérience est une première. C’est le cas de Adji Sène Mbaye, productrice de Borom Baax de Georges Diodji Ndour. «Pour moi, c’est une première expérience de management d’une équipe de professionnels. Et j’ai su transformer les difficultés en opportunités», se réjouit la jeune apprenante. Scénariste de Niari Tali, JeanJacques Pascal Assoumou a fait l’apprentissage du lâcher-prise et de la déresponsabilisation durant cette expérience. Des leçons, des expériences partagées et des sensations artistiques qui vont accompagner ces jeunes tout au long de leur carrière.