Les maladies d’origines alimentaires font beaucoup de dégâts avec plus de 91 millions de personnes malades et 137 000 décès en Afrique. La révélation a été faite lors de l’atelier organisé par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) en partenariat avec l’association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd).
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que plus de 91 millions de personnes tombent malades chaque année en Afrique, causant 137 000 décès, soit un tiers de la mortalité mondiale à cause des maladies d’origine alimentaire. Ces chiffres illustrent l’urgence d’agir en matière de sécurité sanitaire des aliments (SSA), notamment dans les zones urbaines où la restauration de rue est très répandue.
Président du Codex Alimentarius, Pr Amadou Diop estime que la sécurité sanitaire des aliments n'est pas simplement une question de santé, c'est un enjeu transversal au croisement de la santé publique, de l'économie, du commerce, de l'environnement et de la souveraineté alimentaire. «Mais ce qu'il faut savoir, c'est que s'il n'y a pas de sécurité sanitaire des aliments, il n'y aura pas de souveraineté alimentaire. C'est un défi. Le Codex alimentarius. D'ailleurs notre pays a pleinement établi les normes internationales fondées sur des données scientifiques rigoureuses pour garantir des aliments sûrs et sains pour tous», a-t-il dit. Pour sa part, le commandant de la brigade d’hygiène de Thiès, Armand Seck, dit que qui parle de santé, sécurité sanitaire des aliments, parle forcément de communication. «Nous avons constaté qu'au Sénégal, nous qui sommes sur le terrain dans le cadre surtout du contrôle et des inspections liées à cette sécurité sanitaire des aliments, c'est-à-dire la police d'hygiène, ou bien la police sanitaire d'une manière générale. On ne peut pas régler le problème définitivement», se désole-t-il.
A l’en croire, la participation de la presse permettra d'atteindre au maximum les cibles afin que les populations puissent au moins avoir un comportement décent dans le cadre de l'amélioration de leur sécurité sanitaire. «On ne peut pas parler de santé sans alimentation. Et quand nous voulons avoir une bonne santé, il faut intuitivement qu'on adopte les bonnes pratiques d'hygiène qui vont nous permettre d'avoir un corps sain dans un esprit sain», prône-t-il. Cependant, le commandant Seck déplore les mauvaises publicités sur l’alimentation faites par certains médias. «Nous voyons tout ce que les gens font par rapport à la mauvaise alimentation, les mauvaises publicités en tant qu’hygiénistes, des fois c'est un peu choquant parce que ce sont des produits qui peuvent perturber la sécurité sanitaire», se désole-t-il.
DR MAMADOU NDIAYE, EXPERT DE LA FAO : «70% DES MALADIES D’ORIGINES ALIMENTAIRES SONT DIARRHEIQUES»
La sécurité sanitaire des aliments est l'un des fondements les plus critiques de la santé publique, selon lui, de la nutrition, du commerce agroalimentaire et du développement durable. A l’en croire, les risques liés aux maladies d’origine alimentaire continuent de peser lourdement sur les systèmes de santé et les économies africaines. «Ces maladies, dont 70% sont diarrhéiques, affectent principalement les populations les plus vulnérables, notamment les enfants. L’augmentation de la consommation d’aliments issus de la restauration de rue et des marchés informels accentue les risques, surtout si les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées», explique-t-il. Selon lui, garantir une alimentation saine et sûre pour tous ne doit pas être perçu comme un luxe, mais comme un droit fondamental. «En investissant dans la prévention, l’éducation, l’information et la réglementation, nous jetons les bases d’un avenir plus résilient, plus juste et plus durable», affirme Dr Ndiaye
90 % DES ACCIDENTS SONT DÛS À DES FACTEURS HUMAINS, SELON ATSOUMANE SY
Face à un fléau qui cause près de 750 décès par an, l’ANASER mise sur la sensibilisation, la formation obligatoire des conducteurs de deux-roues et une réforme du système de permis de conduire.
Invité de l’émission Salam Sénégal, le Directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER), Atoumane Sy, est revenu en détail sur les missions de sa structure, les causes profondes des accidents de la circulation et les actions en cours pour freiner ce fléau devenu un véritable problème de santé publique.
Créée en novembre 2021 avec l’appui de la Banque mondiale et de l’UEMOA, l’ANASER a pour objectif de coordonner les politiques de prévention et de sécurité routière face à une situation alarmante dans le pays. Selon les chiffres de la gendarmerie nationale, le Sénégal enregistre en moyenne 5 200 accidents de la route chaque année, entraînant 745 décès et 8 500 blessés graves. Des pertes humaines tragiques auxquelles s’ajoutent un préjudice économique estimé entre 4 à 5 % du PIB, soit environ 163 milliards de francs CFA par an.
Pour Atoumane Sy, l’origine des accidents est largement imputable à des facteurs humains, représentant 90 % des causes : comportements à risque, excès de vitesse, imprudences, fatigue ou encore conduite sans permis. Les véhicules défectueux constituent 7 % des causes, tandis que l’état des infrastructures et de l’environnement routier n’en représentent que 3 %.
Face à ce constat, l’ANASER a intensifié ses actions sur le terrain, notamment en déployant ses agents dans les gares routières pour sensibiliser les conducteurs et usagers sur les bons comportements à adopter. Une attention particulière est portée aux conducteurs de deux-roues, qui représentent 38 % des accidents. Beaucoup roulent sans formation ni permis, d’où la nécessité, selon le DG, de les encadrer par des sessions de formation obligatoires.
Les premiers résultats de ces efforts conjoints sont encourageants : à l’occasion de la dernière Tabaski, le nombre de décès a diminué, passant de plus de 8 décès l’année dernière à 5 cette année, dans la période critique entourant la fête. « C’est le fruit de la collaboration entre le ministère des Transports et l’ensemble des services du MITTA », a salué Atoumane Sy.
Cependant, le chemin reste long. Pour enrayer durablement le fléau des accidents, la réforme du système de délivrance des permis de conduire est primordiale, selon le directeur général de l’ANASER. Une meilleure formation des conducteurs est désormais considérée comme une priorité nationale.
PLUS DE 20 MILLIONS D’ARBRES REBOISÉS LE LONG DE LA GRANDE MURAILLE VERTE
Lancée en 2007, l’initiative de reforestation s’est étendue bien au-delà de son tracé initial, couvrant désormais près d’un tiers du territoire sénégalais.
Plus de 20 millions d’arbres ont été reboisés, depuis 2007, sur le tracé de la grande muraille verte, allant de la région de Louga (nord) au département de Bakel, dans la région de Tambacounda (est), dans le cadre de la lutte contre l’avancée de la désertification, a-t-on appris de source officielle.
‘’Nous sommes à ce jour à plus de 20 millions d’arbres reboisés, plus de 60 parcelles de 120 à 160 hectares reboisées sur le tracé de la grande muraille verte et plus de 40 collectivités territoriales touchées’’, a dit le directeur général de l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la grande muraille verte (ASERGMV).
Dr Sékouna Diatta s’entretenait avec l’APS, dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, célébrée dans le monde chaque 17 juin.
Initialement, a-t-il rappelé, le tracé national de la grande muraille verte était à 545 kilomètres de long, c’est-à-dire de la région de Louga jusqu’à Bakel, et 15 kilomètres de large.
‘’Mais à ce jour, on est allé au-delà de ces dimensions initiales pour mieux prendre en charge les activités de reboisement dans les régions de Louga, Saint-Louis, Matam, et du département de Bakel, dans la région de Tambacounda’’, a-t-il expliqué.
‘’Aujourd’hui, le tracé initial de la grande muraille verte est passé à presque 1/3 du territoire national’’, a-t-il salué, expliquant que l’option d’aller au-delà des dimensions initiales est liée au fait qu’il y a des succès notés dans le reboisement qu’il faudrait mettre à l’échelle nationale.
‘’Cette territorialisation des activités a été rendue facile aussi par le fait que dès 2019 déjà, l’ASERGMV avait toutes les compétences pour agir sur l’ensemble du territoire national’’, a ajouté Dr Sékouna Diatta.
Selon lui, ‘’l’Etat avait compris que ce qui se faisait sur le tracé de la grande muraille verte pouvait bénéficier à d’autres localités des régions du Sénégal’’.
Il a indiqué qu’avec des partenaires techniques et financiers, l’ASERGMV est en train de mettre en place des projets qui impacteront d’autres régions du pays, hors du tracé national de la grande muraille verte.
Le Sénégal fait partie des onze pays membres de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte (APGMV).
La Grande muraille verte (GMV) est une initiative phare de l’Union Africaine (UA), lancée en 2007, et destinée à lutter contre les effets du changement climatique et de la désertification en Afrique.
PAR MAMADOU NDIAYE
LE MAL-ÊTRE SE RÉPAND
Un sérieux manque de sérieux traverse le Sénégal. La tyrannie de la nouveauté et le désir permanent de réjouissance s’érigent en modes de vie dans toutes les couches de la société. Même si tout n’est pas permis, rien, en revanche, n’est interdit.
Un sérieux manque de sérieux traverse le Sénégal. La tyrannie de la nouveauté et le désir permanent de réjouissance s’érigent en modes de vie dans toutes les couches de la société.
Même si tout n’est pas permis (du moins pas encore], rien, en revanche, n’est interdit.
Des publics médusés assistent aux chocs des audaces et des culots dans des cérémonies festives qui mêlent indistinctement opulence, arrogance, défiance sur fond d’ambiances qui frisent l’indécence. Les baptêmes constituent des occasions biaisées de démonstrations de puissance et d’alliances de circonstances. Les décès révèlent des dessous cachés et, par le jeu des silences orchestrés à dessein, s’organisent des recompositions ou des ruptures qui en disent long sur le climat familial. Les retours de la Mecque offrent aux pèlerins l’opportunité d’afficher le statut acquis avec à la clé un coefficient de notoriété (ou de prestige) conféré par le Hajj.
Ailleurs dans les grandes familles influentes, dans certains foyers religieux ou chez des personnalités marquantes, la fête est quasi quotidienne, à tour de rôles, selon les affinités, les accointances, les inimitiés et les antipathies.
Le poids des « Berndés », la longueur des convois de rutilantes voiture, la présence ostentatoires de quelques « têtes d’affiche » renseignent sur la cotation de l’événement couru et du niveau de prestation des convives qui ne viennent jamais les « valises vides ».
Les frappantes simulitudes de célébrations rapprochent les intéressés sensibles aux coteries qui les rassemblent. D’ailleurs, ils se ressemblent, redonnant des couleurs au vieil adage…
Sirènes et gyrophare en tête, les délégations font des entrées hollywodiennes, micro central à l’appui sous des applaudissements nourris des audiences rivalisant d’enthousiasme et d’admiration. Les lieux changent au gré des agendas mais le spectacle reste le même en fonction de la grandeur ou de l’importance.
La navrante prolifération des chaînes Youtube se traduit par des « live » impromptus. A longueur de journée ou de soirée ces « medias » moulinent du vide au grand bonheur des publis-cibles. Ils adoptent l’immédiateté et « couvrent » les événements en direct, sans filtre, à mesure quils se deroulent. Du fait de cette profusion de supports, une frange importante de la population se détourne des médias classiques. Ils perdent du terrain et leur impact s’atténue. Le danger guette.
Cependant une cacophonie s’installe et avec elle un désordre indescriptible entretenu par des « hommes forts » locaux en quête de visibilité et d’attention soutenue. Ces chaînes des réseaux sociaux séduisent des acteurs de second plan qui y voient un formidable outil de pénétration des masses.
Juché sur une voiture décapotable, un jeune marabout à récemment « testé » son charisme auprès des foules en levant ses bras au ciel en signe de V comme… Victoire ! Contre Qui au juste ?
Un autre jeune marabout a, lui, bénéficié récemment d’une escorte de sécurité qui confère à sa procession une solennité toute institutionnelle. Que dire de ce célèbre communicateur dont le village natal a été, le temps d’une agape, l’épicentre de l’actualité mondaine et traditionnelle ! Son invitation ne se refuse pas et aucun prétexte ne saurait justifier une quelconque absence.
Chaque jour accroît une certaine légèreté qui nous infantilise. Les plaisirs coupables se multiplient à un rythme inquiétant : l’étendue des dépenses atteste de la naïveté ambiante et fait fi de la la sévère conjoncture socio-économiques.
Nous n’en prenons pas garde alors que la « croisière s’amuse » au moment justement où nombre de concitoyens vivent dans un complet dénuement. La grossièreté côtoie le ridicule dans un puéril comportement des acteurs aux largesses spontanées, de surcroît adeptes de petites passions sans empreintes réelles.
On assiste au recul des « hautes espérances » dans les mœurs politiques désormais placées sous l’emprise des intérêts égoïstes au détriment des grands intérêts du Sénégal, notre cher pays. Est-ce le règne des volontés singulières ? Exit l’intérêt général aux contours mal appréciés ! Maintenant les honneurs se disputent âprement, s’arrachent sans vergogne. Tout se résume au paraître, à l’impression de puissance factice. Les médiocres, torse bombé, paradent avec davantageux airs de parvenus.
Pendant ce temps des gens gémissent quand d’autres se complaignent. Une telle césure laisse apparaître des signes d’une lente ébullition sociale. Il ne faut pas se le dissimuler : l’irruption de ces festins dans le quotidien cache mal une misère qui se répand et que personne ne veut ni voir ni appréhender.
On a comme l’impression que certains avantagés par la nature (et comment !) se fabriquent des supériorités que d’autres affidés s’efforcent de légitimer par des narratifs suspects et tatillons.
Les satisfactions des uns à l’égard des autres se traduisent par de somptueux cadeaux alignés comme des preuves de réussite sociale. Le clinquant et le pimpant à gogo…!
Toutefois ces actes bouffons et les paroles grotesques qui les rehaussent participent d’une percutante extravagance sans limite. Vraiment, sans limite ? Faudra-t-il combattre les fléaux avec de bons arguments ? En clair, le temps est venu pour le Sénégal de se ressaisir…
Les mœurs actuelles s’écartent de notre trajectoire historique : dissipons les ténèbres !
ORIENTER 30% DES SORTANTS DU CYCLE FONDAMENTAL VERS LA FORMATION PROFESSIONNELLE D’ICI 2030
Faire de la formation professionnelle un puissant levier pour faire bouger les lignes du développement, telle est l'ambition exprimée ce week-end à Mont Rolland par Amadou Moustapha Ndieck Sarré, ministre de la Formation professionnelle.
Le gouvernement mise sur de nouveaux paradigmes, pour une meilleure efficacité de la formation professionnelle, un secteur pouvant être un levier essentiel pour faire bouger les lignes du développement. Amadou Moustapha Ndieck Sarré, ministre de la Formation professionnelle, a annoncé ce week-end à Mont Rolland que le gouvernement du Sénégal a l'ambition d'orienter 30% des sortants du cycle fondamental vers la formation professionnelle, à l'horizon 2030.
Faire de la formation professionnelle un puissant levier pour faire bouger les lignes du développement, telle est l'ambition exprimée ce week-end à Mont Rolland par Amadou Moustapha Ndieck Sarré, ministre de la Formation professionnelle. C'était à l'occasion de la Journée portes ouvertes des centres de formation professionnelle (CFP) du département de Tivaouane et l'inauguration des nouveaux bâtiments du CFP de Mont Rolland.
Selon lui, l'activité entre dans le cadre global de l'ambition de promouvoir la formation professionnelle et technique au niveau du département de Tivaouane, à travers une bonne communication de masse, en vue de contribuer à la nouvelle politique de territorialisation des offres de formation et des opportunités d'insertion. «Le gouvernement du Sénégal a l'ambition d'orienter 30% des sortants du cycle fondamental vers la formation professionnelle à l'horizon 2030, sans compter la formation de 700 000 techniciens d'ici 2029 et 5 millions de jeunes à l'horizon 2050», a-t-il indiqué.
Et d'après lui, ces objectifs ambitieux et nobles sont à portée de main et leur atteinte contribuera fortement à la vision 2050 d'un Sénégal souverain, juste et prospère. Il est cependant d'avis que cela nécessite des initiatives bien réfléchies et planifiées, mais aussi et surtout l'engagement de chacun, quel que soit son niveau de responsabilité. Il a d'ores et déjà noté l'engagement résolu du département de Tivaouane dans la dynamique d'atteindre ces résultats.
Le ministre souligne par ailleurs que la journée a également été une bonne occasion de communier avec l'écosystème de la formation professionnelle technique, les populations, les entreprises, les structures de formation, les autorités administratives et académiques, les collectivités territoriales, les partenaires, etc.
Sa conviction est que les échanges attendus permettront de nouer des relations de partenariat, d'évaluer des besoins et des potentiels. Ce sera également l'occasion de susciter des vocations et de saisir des opportunités, en vue d'assurer l'insertion des jeunes et de booster l'économie au bénéfice de toute la nation. C'est fort de tout cela qu'il a affirmé que cet écosystème participe ainsi à la mise en œuvre de la territorialisation des politiques publiques, en mettant sur le marché du travail des personnes qualifiées, répondant aux besoins de l'économie locale. Il a estimé que le CFP de Mont Rolland abat un travail remarquable et les belles initiatives, les démarches, les partenariats noués, sont à l'origine de la réalisation de ces nouveaux bâtiments. «A travers les nombreuses activités génératrices de revenus développées, et les perspectives d'élargissement de l'offre de formation, avec de nouveaux métiers, le centre est dans une dynamique de développement et d'innovation, dans la logique d'une structure intégrée à son milieu», a-t-il poursuivi.
Et d'ajouter que ces bâtiments fonctionnels vont permettre d'élargir l'accès, mais aussi et surtout d'offrir un cadre d'acquisition de compétences propice à la mise en œuvre des enseignements-apprentissages de qualité. Yves Lamine Ciss Maire de Mont Rolland déclare pour sa part que l'insertion des jeunes dépend de leur formation. Il fait remarquer qu'il est temps d'arrêter de considérer la formation professionnelle comme un réceptacle des déchets de l'enseignement général. Mieux, il faut aller dans le sens de l'orientation des élèves dans les structures de formation professionnelle, dès le Cours Moyen deuxième année (CM2), l'obtention du Brevet de Fin d'Etudes Moyennes (BFEM), le Baccalauréat. C'est dire qu'à ses yeux, les enfants de tous les niveaux doivent pouvoir être orientés dans la formation professionnelle, pour qu'elle soit une réalité partout au Sénégal.
Saliou Sène Directeur du CFP de Mont Rolland explique : «le chemin a été long et douloureux, mais nous y avons cru. En 2013, le site n'était qu'un terrain nu de deux hectares et nous nous sommes battus pour élaborer des requêtes de financement de projets. C'est ce qui nous a valu aujourd'hui trois projets. Il s'agit d'un projet de formation-insertion, qui consiste à mettre en place une ferme intégrée d'application pratique, combinant les activités de production animale et des activités de production végétale. Il s'y ajoute un autre projet de complexe hôtelier, avec la réalisation de cuisines modernes et un équipement d'un coût de plus de 64 millions de FCFA. Nous avons aujourd'hui un très grand restaurant moderne, des chambres de passage bien aménagées, mais également un bloc administrativement moderne, une salle de couture avec un matériel avoisinant les 37 millions de Fcfa. Donc le coût global de l'investissement s'élève aujourd'hui à plus de 500 millions de Fcfa». Pour prétendre à un bon emploi, il fait apparaître qu'il faut d'abord avoir une bonne formation professionnelle. C'est la raison pour laquelle il a appelé les populations du département de Tivaouane et de la commune de Mont Rolland à fréquenter ce bijou qui incarne l'avenir de la jeunesse.
LE BOOM DU TOURISME
Avec 795 milliards de FCFA de recettes en 2024, le tourisme sénégalais bat tous les records. Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye veut en faire un "catalyseur de développement", mais doit d'abord assainir le secteur face aux dérives des promoteurs
Le secteur du tourisme joue un rôle stratégique dans le développement socio-économique du Sénégal. En effet, d'après les statistiques de la Cellule des études, de la planification et du suivi-évaluation du ministère du Tourisme et de l'artisanat, les recettes générées en 2024 sont estimées à 795 milliards de francs CFa.
Le tourisme au Sénégal a fait un bond en avant. Les recettes ont atteint 795 milliards de FCFA en 2024, contre 427 milliards en 2019, ce qui représente une augmentation de près de 86,2%. Les statistiques de la Cellule des études, de la planification et du suivi-évaluation du ministère du Tourisme et de l'Artisanat (CEPS/MTA) renseignent aussi, qu'au cours des cinq dernières années, les arrivées de touristes internationaux ont augmenté, passant de 1 895 962 en 2019 à 2 259 708 en 2024, soit une hausse de 19,2%.
Convaincu que le secteur joue un rôle essentiel dans la dynamique économique du pays, le ministre Mountaga Diao souligne que le gouvernement du Sénégal s'engage à faire du tourisme un véritable catalyseur de développement socioéconomique. «Lors du Conseil des ministres du 06 novembre 2024, le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye avait indiqué l’impératif d’une maîtrise stratégique des aménagements et des constructions des établissements hôteliers et touristiques sur le territoire national et les sites placés sous la gestion de la SAPCO», affirme le ministre. De plus, poursuit-il, le chef de l’Etat m’a demandé, lors du dernier conseil des ministres, de finaliser sous la supervision du Premier ministre, avec la SAPCO SENEGAL, l’actualisation des programmes d’aménagement de nouvelles zones touristiques en vue d’impulser la relance du secteur avec l’implication des professionnels, investisseurs et acteurs concernés.
Non-respect des engagements pris par les promoteurs
Le ministre relève cependant plusieurs manquements liés entre autres au non-respect des engagements pris par les promoteurs hôteliers dans plusieurs zones touristiques intégrées, notamment à Pointe Sarène et à Mbodiène. « De plus, des terrains octroyés par la SAPCO SÉNÉGAL sont morcelés et revendus avec un changement de la destination initiale. Ainsi, des projets immobiliers se substituent aux projets d’hébergement touristique», regrette Mountaga Diao.
Concernant la zone touristique intégrée de Kafountine-Abéné, le ministre indique qu'il a été relevé un retard dans le démarrage de la mise en œuvre du projet même si le plan d’aménagement, le cahier de charges et les schémas de montage sont entièrement réalisés. «Face à ces contraintes qui impactent négativement le développement du secteur touristique, j’ai fait parvenir aux autorités, la situation récapitulative des projets d’aménagement touristiques de la SAPCO SÉNÉGAL et des contentieux y relatifs», a rassuré le ministre du Tourisme, Mountaga Diao.
LES RAPPORTS BUDGÉTAIRES PROMIS POUR LE 23 JUIN
Face aux critiques sur le retard des rapports budgétaires, le ministre des Finances Cheikh Diba sort enfin du silence. Il invoque des raisons de "rigueur et transparence" pour justifier ce délai
Alors que le retard de la publication des rapports budgétaires commence à susciter des interrogations et critiques, le ministère des Finances et du Budget est enfin sorti de sa réserve. Le ministre Cheikh Diba justifie cette situation par un souci de rigueur et de transparence. il promet de les rendre publics le 23 juin.
Leur publication étant prévue respectivement à la fin de l’année 2024 et au début de l’année en cours, les rapports du 4e trimestre 2024 ainsi que celui du 1er trimestre 2025 ne sont toujours pas à la portée du public. Ce qui a suscité ainsi de vives interrogations au sein de la classe politique. Mais le ministère des Finances et du Budget rassure en promettant de les rendre publics le lundi 23 juin prochain.
Justifiant ce retard, Cheikh Diba avance des raisons de transparence et de sincérité budgétaire. «Cette décision répond aux exigences de sincérité et de fiabilisation des données budgétaires», a-t-il indiqué dans un communiqué. Il précise que c’est à la suite de la publication du rapport de la Cour des Comptes ayant mis en lumière des manquements dans la gestion budgétaire passée que les services du ministère des Finances et du Budget ont diligenté un exercice visant à déterminer avec précision, notamment pour le premier trimestre 2024, le montant et la nature des dépenses extrabudgétaires exécutées, afin de les intégrer de manière conforme dans le Tableau des Opérations Financières de l’État (TOFE) et dans les rapports d’exécution budgétaire.
Par ailleurs, le ministère révèle avoir engagé une réforme profonde en matière de gestion budgétaire. Ainsi, les dépenses extrabudgétaires des années antérieures ne seront plus reportées sur le budget des années à venir. En conformité avec les meilleures normes de transparence, ces dépenses sont désormais constatées dans le budget de l’année de leur exécution effective. Ce changement d’approche reflète, selon lui, de l’engagement du gouvernement à rétablir une orthodoxie budgétaire et la sincérité des finances publiques.
A en croire M. Diba, ce processus de recensement, de reclassification et de fiabilisation des données s’inscrit dans la stratégie décidée par le gouvernement pour l’assainissement progressif des finances publiques, la régularisation des engagements hérités des exercices précédents et le soutien au secteur privé dans le cadre de la relance de l’économie nationale. Lequel travail aurait nécessité un délai supplémentaire, justifiant ainsi le report de la publication des rapports trimestriels d’Exécution Budgétaire (RTEB).
Rappelant la place de la transparence budgétaire dans le choix politique fort du gouvernement, il donne rendez-vous le 23 juin pour la publication desdits rapports. Toutefois, il s’engage à maintenir une dynamique de transparence, de clarté et de rigueur, afin d’apporter à l’ensemble des parties prenantes une information fiable.
Le Sénégal condamne tous les actes d'agression
Le Sénégal a pris position sur le conflit entre Israël et l’Iran qui a pris de l’ampleur. Le Sénégal, à travers le ministère de l’Intégration Africaine et des affaires étrangères, exprime sa vive préoccupation suite à l'attaque militaire israélienne contre la République islamique d'Iran et à l'escalade qu'elle a déclenchée, avec le risque de déstabiliser toute la région du Moyen-Orient, déjà confrontée à une situation dangereuse et instable. Ainsi les autorités condamnent-elles tous les actes d'agression et les violations du droit international, qui représentent une grave menace pour la paix et la sécurité internationales. Ainsi, le Sénégal demande un cessez-le-feu immédiat entre Israël et l'Iran et réitère son attachement au principe du règlement pacifique des différends et au multilatéralisme en tant que fondement des relations entre les États et seul moyen viable de règlement des conflits.
Un enfant de 11 ans se tue avec le pistolet de son père
Au quartier Sam, dans la commune de Touba, les populations sont sous le choc. Un enfant, âgé de 11 ans, y a perdu la vie ce samedi, en se tirant une balle dans la tête avec l’arme artisanale de son père. Selon l’enquête, le défunt était en train de manipuler le pistolet dans une chambre, tout en ignorant que l’arme était chargée. Malheureusement, le coup est parti accidentellement. Mis au parfum, la Brigade spéciale de gendarmerie de Touba est venue sur les lieux pour faire le constat, en vue d’ouvrir une enquête. Selon les dernières informations, le corps du jeune garçon a été remis aux autorités sanitaires pour autopsie.
Retour des migrants des États-Unis
Suite à la sortie du ministère sénégalais de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères concernant nos compatriotes en situation irrégulière sur le territoire américain, l’ambassade des États-Unis au Sénégal a rendu public un communiqué pour annoncer le lancement de l’application mobile « CBP One », une initiative visant à faciliter le retour volontaire des migrants sénégalais en situation irrégulière sur le territoire américain. Selon lui, l’application est gratuite et qu’elle est disponible sur l’Apple App Store et Google Play. L’application est ainsi destinée à aider les migrants en situation irrégulière qui souhaitent quitter volontairement le territoire américain. Dans le communiqué, l’ambassade encourage les intéressés à télécharger l’application pour accéder aux services mis à leur disposition et obtenir des informations précises sur les démarches à suivre.
Mamoudou Ibra Kane tacle le régime
L’ancien journaliste Mamoudou Ibra Kane et leader du mouvement «Demain, c’est maintenant» surveille le nouveau régime comme du lait sur le feu. Dans un post sur les réseaux sociaux, il s’étonne du fait qu’il ne se passe pas une semaine sans que le gouvernement emprunte de l’argent sur le marché international ou communautaire. Sur un ton moqueur, il déclare qu’en français simple, le pouvoir qui dénonçait l’option du défunt régime s’endette à tout va, aggravant ainsi la situation financière déjà exsangue. «Cet argent sert-il à financer le train de vie dispendieux des gouvernants : voitures, jet privé, avion présidentiel, agences… ? À investir ? Cette opacité qui entoure les opérations financières du pouvoir de Diomaye-Sonko est très étonnante de la part d’un duo qui prône la rupture par l’exemple », a-t-il écrit. Mamoudou Ibra Kane souligne qu’il n’y a pas de développement sans endettement, pourvu que l’argent soit utilisé à bon escient. S’endetter pour investir dans le progrès économique et social d’un pays, insiste-t-il, ne pose pas problème. «Est-ce le cas pour le Sénégal actuellement ? J’en doute», indique Mamoudou Ibra Kane.
Actes de sabotage sur des installations du TER
Des actes de sabotage ont été perpétrés sur les emprises du Train Express Régional (TER). C’est ce que renseigne un communiqué conjoint de la Société nationale de Gestion du Patrimoine du TER (SENTER) et la Société d’Exploitation du TER (SETER) rendu public hier. Selon le texte, ces sabotages ont été effectués les 13 et 14 juin 2025 endommageant des équipements stratégiques essentiels à la bonne marche de la circulation ferroviaire. La SENTER et la SETER expliquent ainsi que ces actes ont provoqué d’importants ralentissements et perturbations du trafic sur l’ensemble de la ligne. Pire, précise le document, les destructions ont causé aussi d’importants surcoûts liés à la réparation et au remplacement des installations. Toutefois, la SENTER et la SETER rassurent que ces «actes de malveillance, bien qu'ayant des répercussions, ne remettent pas en cause la sécurité des installations, mais obligent à ralentir la vitesse des trains».
Abandon de pèlerins
Aucun pèlerin encadré par la Délégation générale au pèlerinage (DGP) n’a été laissé en rade en Arabie Saoudite. C’est ce qui ressort d’un communiqué de la DGP rendu public hier et dont l’objectif est d’apporter un démenti formel à toute situation d’abandon. Selon ainsi la DGP, le retour des fidèles s’effectue progressivement et dans des conditions maîtrisées. À ce jour, indique le communiqué, plus de 17 vols ont déjà quitté Djeddah à destination de Dakar, dans le cadre du retour programmé des pèlerins sénégalais. Si l’on se fie au document, les vols retour, initialement prévus entre le 13 et le 16 juin, ont pu être anticipés dès le 11 juin, grâce à une collaboration étroite avec Air Sénégal SA. Toutefois, la DGP a annoncé l’annulation des vols n°4 et n°5, prévus respectivement les 15 et 16 juin, sans préciser les raisons de cette décision. Mais il faut souligner qu’Air Sénégal a communiqué un nouveau calendrier de réacheminement. Le vol 4 est reprogrammé au 18 juin, tandis que le vol 5 est désormais prévu pour le 19 juin. La DGP précise qu’elle fait tout son possible pour garantir à tous les pèlerins un retour sécurisé, confortable et sans heurts. Elle demande donc aux familles et leurs proches de faire preuve de patience et de se référer aux canaux officiels pour toute information relative au retour des pèlerins.
Formation des députés
Pour renforcer la compréhension et l’appropriation du waqf comme instrument de finance sociale islamique et de développement durable, un atelier d’information et de sensibilisation sur le waqf a été organisé à l’intention des députés de la 15ème législature. Ils sont au nombre de 38 parlementaires. Selon un communiqué, la cérémonie d’ouverture a mis en lumière le rôle fondamental du waqf dans la réduction des inégalités sociales, l’amélioration de l’accès aux services sociaux et le renforcement de la solidarité nationale
Neuf individus interpellés pour migration irrégulière
Dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière, le Commissariat d’arrondissement de Jaxaay a procédé à l’interpellation de 09 individus, dont 02 de nationalité sénégalaise et 07 de nationalité étrangère. Ils sont présumés candidats à la migration irrégulière. Dans une note, la police nationale explique que ces interpellations font suite à l’exploitation d’un renseignement opérationnel signalant la présence de candidats à l’émigration clandestine dans une maison située à l’unité 19 de Jaxaay. Selon le texte, une opération a été immédiatement déclenchée, permettant l’interpellation des personnes concernées. Au cours des auditions, ajoute le texte, les 07 ressortissants étrangers ont déclaré avoir quitté un pays de la sous-région pour rejoindre Dakar la veille de la Tabaski, dans le but de tenter la traversée clandestine. À l’issue des premiers interrogatoires, explique le communiqué, les 07 étrangers ont été placés en garde à vue pour nécessité d’enquête et les 02 ressortissants sénégalais ont été placés en garde à vue pour trafic de migrants. D’après la police, l’enquête se poursuit afin de démanteler le réseau impliqué dans cette tentative de migration irrégulière.
Plainte et préavis de grève au Groupe Sud
La section SYNPICS du groupe Sud communication et le collège des délégués du personnel passent à la vitesse supérieure. Dans un communiqué rendu public hier, ils ont annoncé le dépôt incessamment d’une plainte suivie d'un préavis de grève. Selon les syndicalistes, il fera bientôt quatre mois que le personnel de «Sud Quotidien» subit des impayés de salaires inacceptables plongeant nombre d'entre nous dans des difficultés financières insupportables. Ils exigent ainsi le paiement immédiat des 4 mois d'arriérés de salaire avec pénalités pour retard, le départ sans délai du Directeur Vieux Savané et de la Dirpub Henriette Kandé Niang, qu’ils considèrent comme les responsables de leur malheur. Ils veulent aussi la nomination de nouveaux responsables via une promotion interne pour garantir une gestion transparente et respectueuse des droits des salariés. La section SYNPICS du groupe Sud communication et le collège des délégués du personnel menacent et précisent que si aucune réponse concrète n'est apportée d'ici la fin de leur préavis, la grève sera déclenchée sans autre avertissement. Les syndicalistes précisent que Vieux Savané et Henriette Kandé Niang sont appelés depuis des années à faire valoir leurs droits à une pension de retraite, mais continuent de percevoir des salaires indus et refusent pourtant d'assumer leurs obligations légales et sociales.
Le Sénégal intègre l’Alliance internationale Space4Ocean
Le directeur général de l’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES), Maram Kairé, a annoncé hier que Sénégal a officiellement intégré l’Alliance internationale Space4Ocean, une coalition mondiale dédiée à l’utilisation des technologies spatiales pour la gestion durable des océans.Dans son compte LinkedIn, Maram Kairé qui a paraphé l’acte d’adhésion à l’alliance, estime que cette démarche traduit l’engagement du pays à contribuer à la surveillance des milieux marins et côtiers à l’aide de données satellitaires, de mesures in situ et de technologies de modélisation avancées. Selon Maram Kairé, en rejoignant Space4Ocean, le Sénégal s’inscrit aux côtés d’une trentaine d’organismes internationaux, parmi lesquels figurent l’Agence spatiale européenne (ESA), la CNSA (Chine), l’Agence spatiale brésilienne, l’Agence spatiale kenyane, ainsi que des centres de recherche tels que le CNRS, l’IRDou encore Ifremer. C’est en marge de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3), organisée à Nice, en France, que la signature de la déclaration d’intérêt a eu à l’Observatoire de la Côte d’Azur. Il faut souligner que l’Alliance internationale Space4Ocean a été lancée à l’initiative du Centre national d’études spatiales (CNES) et qu’elle vise à renforcer les synergies entre les communautés spatiales et océaniques afin de soutenir les politiques publiques fondées sur des données scientifiques fiables.
Le CETUD remporte l’UITP Global Awards 2025
Le Sénégal a été honoré hier, sur le plan international. Le Conseil exécutif des Transports urbains durables (CETUD) a remporté le prestigieux UITP Global Awards 2025 dans la catégorie "Climate & Health" à Hambourg, en Allemagne. C’était à l’occasion du Sommet mondial de l’UITP. Selon un communiqué, cette distinction internationale salue une vision audacieuse et un engagement concret du CETUD en faveur d’un transport urbain durable, respectueux du climat et bénéfique pour la santé publique. Il faut signaler que le prix met en lumière la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la diminution de la pollution de l’air, l'amélioration de l’accès équitable à la mobilité urbaine et la promotion d’innovations vertes, comme l’adoption de bus 100 % électriques. Réagissant, le Directeur général sortant du CETUD, Dr. Thierno Birahim AW, a salué cette 6ème consécration internationale en indiquant que le BRT 100% électrique de Dakar est la démonstration la plus éloquente des sauts qualitatifs à portée des villes africaines pour réconcilier les objectifs de développement économique, social et environnemental, face aux défis colossaux posés par la croissance démographique et urbaine.
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LES CLIGNOTANTS ROUGES DE LA DIPLOMATIE SÉNÉGALAISE
L'ancien ambassadeur Amadou Diop brise le silence sur l'échec de la candidature d'Amadou Hott à la BAD. Il dénonce les défections d'alliés traditionnels et les carences diplomatiques qui ont coûté la présidence de la Banque au Sénégal
Lors de l'émission "Soir d'Info" du 16 juin 2025 sur la TFM, l'excellence Amadou Diop, ancien conseiller diplomatique des présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, a livré une analyse sans complaisance sur les défaillances diplomatiques qui ont coûté au Sénégal la présidence de la BAD.
"J'ai eu très peur quand j'ai vu certains clignotants", confie l'ancien ambassadeur. Selon lui, plusieurs défections majeures ont marqué l'isolement du Sénégal lors de la campagne pour la BAD : "Quand j'ai vu que la Côte d'Ivoire allait soutenir la Mauritanie, quand j'ai vu le Bénin dire qu'elle allait soutenir la Mauritanie".
Ces situations sont d'autant plus douloureuses qu'elles concernent des pays traditionnellement dans l'orbite sénégalaise. L'expert diplomatique révèle avoir eu des discussions informelles avec des diplomates de pays historiquement alliés, dont les positions l'ont profondément alarmé.
Amadou Diop compare l'élection à la BAD à "un match de football qui se gagne par addition". Sa conclusion est sans appel : "Ce que je vois là, c'est de la soustraction. Nous n'avons pas tout le bloc de l'UEMOA derrière nous, apparemment nous n'avons pas tout le bloc de la CEDEAO derrière nous".
Cette analyse révèle une faille majeure dans la stratégie diplomatique sénégalaise. Contrairement aux candidatures précédentes victorieuses, le Sénégal n'a pas réussi à mobiliser ses "viviers naturels" - l'espace UEMOA et la CEDEAO - pourtant considérés comme acquis.
L'ancien conseiller diplomatique s'interroge sur la mobilisation défaillante des autres alliances stratégiques : "Est-ce que nous avons eu le bloc de l'OCI avec le Maroc et l'Arabie Saoudite comme têtes de pont ? Est-ce que nous avons eu le bloc francophone ?"
Un point particulièrement révélateur : l'absence de visite présidentielle au Maroc, pourtant "allié stratégique du Sénégal". Cette négligence diplomatique semble emblématique d'une gestion des relations bilatérales qui a coûté cher à Amadou Hott.
Par Baba DIENG
MOUSTAPHA DIAKHATE ET LES GOUGNAFIERS DE LA REPUBLIQUE
Confucius disait qu’il faut s’entendre sur les mots pour éviter la guerre. Donc entendons-nous bien : la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française définit ainsi le mot «gougnafier» : «Individu qui travaille mal, bon à rien.»
Confucius disait qu’il faut s’entendre sur les mots pour éviter la guerre. Donc entendons-nous bien : la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française définit ainsi le mot «gougnafier» : «Individu qui travaille mal, bon à rien.» Ajoutons : un incompétent. Et c’est de ce vocable que l’on dit qu’il est offensant envers le chef de l’Etat ou son grand-frère ? Ceux qui ont été traités de «résidus», de «lâches», de «corrompus» n’ont-ils pas été offensés ? Y’a-t-il des Sénégalais dont l’honneur ne vaut pas un penny ? Soyons sérieux ! On ne joue pas avec les institutions de la République ; il est dangereux de chercher à les vassaliser. Les servitudes qu’exige l’exercice du pouvoir politique doivent dispenser nos dirigeants et leur machine judiciaire de certaines futilités. La Justice n’est pas un moyen pour réprimer les voix indésirables, elle œuvre pour le bien et l’ordre juste de la communauté politique.
Moustapha Diakhaté est un homme prêt à tout pour défendre les idéaux qui animent sa trajectoire politique et intellectuelle. Dans ces colonnes, nous avions dit que son premier emprisonnement ne fera pas de lui un moine. Il est d’ailleurs revenu de la prison avec une kyrielle d’idées, de critiques ; il a mis les bouchées doubles dans la critique du pouvoir de Pastef. Il y a des hommes dont la vie des idées est indépendante des conjonctures et des privilèges. Moustapha en fait certainement partie. Dans une tribune en date du 5 décembre 2024, nous écrivions ceci : «Moustapha Diakhaté, je n’en doute point, est prêt à mourir pour ses idées. Ce qui est une marque de grandeur, une grande valeur dans un monde où -la politique notamment- les hommes ne croient qu’au prestige et à la gloire que confère le pouvoir. Même avec le Président Macky Sall, Moustapha a toujours martelé ce qu’il croit sincèrement, parfois à rebrousse-poil de son appartenance politique.
Moustapha dérange. Ses idées sont subversives, dures à entendre pour certains. Le faire taire, c’est le souhait ultime de ses pourfendeurs. Il est dans l’œil du cyclone des tenants de ce régime avec lesquels il entretient, depuis toujours, une grande divergence de points de vue et d’orientations. Il s’est fait beaucoup d’ennemis, il est désormais un ennemi à abattre, à conduire à la rôtisserie [...]. Nous guettons son retour qui, nous l’espérons, sera tonitruant, loquace. Dans tous les cas, se sont fourvoyés lamentablement ceux qui pensent et espèrent qu’il va se taire une fois dehors. C’est mal connaître l’homme.»
Les leçons de l’Histoire et l’observation des événements politiques de notre époque chaotique permettent de comprendre que les démocraties sont capables de catapulter toutes les espèces de rustres au pouvoir. L’Allemagne des années 1930, malgré sa grande culture, à cause des «irresponsables» dont parle l’historien du nazisme Johan Chapoutot, n’a pas empêché les nazis de se retrouver au sommet de l’Etat ; les Etats-Unis d’Amérique, avec leurs prix Nobel à foison, ont succombé à deux reprises aux assauts d’un showman populiste qui, aujourd’hui, a décidé de s’attaquer à l’un des piliers de la puissance américaine : la science -une croisade a été lancée contre les universités américaines et la recherche en sciences humaines et sociales, avec l’interdiction systématique de tous les concepts qui rendent compte des inégalités sociales. Quant à notre démocratie, vraiment démocratique, elle a permis à des gens dépourvus de tout projet politique et social d’accéder au pouvoir. Il leur a fallu user d’une rhétorique populiste et des attrape-nigauds pour endoctriner la majorité crédule… Moustapha Diakhaté a vachement raison : nous sommes dirigés, pour utiliser le mot impie, par des gougnafiers.
Quand un président de la République, flanqué d’une légitimité populaire incontestable, est incapable d’exercer pleinement les pouvoirs qui lui sont pourtant dévolus par la Constitution, il est le pire gougnafier qui puisse exister sur terre. Un incapable qui a trahi son Peuple, ses électeurs. Les suspicions fondées ou imaginées de la distribution anormale des rôles au sommet de l’Etat ne nous honorent pas. C’est même une infamie. Au-delà des velléités du président de la République, vraisemblablement sous tutelle, d’avoir un Premier ministre super fort en augmentant ses pouvoirs, nous assistons, dans la pratique, à une forme d’imbrication des rôles qui ne dit pas son nom. La diplomatie, et exceptionnellement, semble revenir de droit au Premier ministre ; le chef de l’Etat, lui, se contente de la petite politique intérieure. Des tournées sans grande importance, tel un badaud…
Etre un gougnafier, c’est prendre du plaisir dans la négation de son pays. Dernier événement en date : la cheffe de notre diplomatie, après avoir contesté publiquement une avancée économique et sociale notoire de notre pays annoncée par les Nations unies, récidive en s’attaquant violemment à la candidature supposée du Président Macky Sall au poste de Secrétaire général de l’Onu. Cette fascination tragique pour un «Sénégal qui perd» peut expliquer les déconfitures récentes de nos compatriotes en lice pour diriger des organisations internationales. A cela s’ajoute la campagne de séduction des militaires de l’Aes -fomentée par le Premier ministre, et non le président de la République- qui met en œuvre l’ambition d’anéantir à l’envi la grandeur du Sénégal. Un projet funeste et anachronique, car, comme le Général De Gaulle qui disait de la France qu’elle ne peut pas être imaginée sans sa grandeur, notre pays aussi ne vit que pour sa grandeur.
Etre un gougnafier, c’est aussi se renier à longueur de journées ; c’est rompre sans honte avec ses engagements d’hier. Pastef a fait de grandes promesses électorales, mais n’a pas fait la promesse de tenir ses promesses. On pourrait infiniment citer les engagements de ce parti qui ont été rangés aux oubliettes. La décision du président de l’Assemblée nationale de doter les députés de rutilantes voitures s’inscrit dans cette logique de reniement et surtout d’arrogance. En plus de se passer des entreprises sénégalaises au profit des multinationales, et de réaliser l’opération suivant une procédure dont la transparence est douteuse, c’est la crédibilité morale de nos dirigeants qui est en jeu. Cet art de se renier est révélateur d’un pouvoir dont les assises morales -depuis les temps ensanglantés de la conquête du pouvoir- sont plus que jamais pourries.
Les schémas tragiques qui se dessinent sous nos yeux dépassent largement la personne de Moustapha Diakhaté. Il faut les inscrire dans une perspective beaucoup plus globale. Nous avons un pouvoir qui, manifestement paranoïaque, est incapable d’entendre et de tolérer les opinions qui lui sont défavorables. Les délits d’opinion sont devenus très récurrents. Et l’inimaginable est que les mêmes moyens liberticides dénoncés hier sont utilisés aujourd’hui pour persécuter des voix hétérodoxes. Journalistes, chroniqueurs (Abdou Nguer est pris en otage sans aucune raison valable), hommes politiques… sont traqués et jetés en prison pour des broutilles.
Nous devons être des veilleurs passionnés et courageux qui, pour sortir les libertés de la grande nuit, guettent l’aube.