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31 juillet 2025
par Saliou Diouf
IL FAUT AIDER LE SOLDAT BASSIROU KÉBÉ, DG DE LA SNHM
EXCLUSIF SENEPLUS - Le patron de la Société nationale des HLM mène un combat solitaire contre les spoliateurs fonciers qui s'emparent des terrains de ses clients. Mais il ne peut pas tout faire seul
Les Américains disent que toute politique est locale. Le citoyen juge l’Etat sur la base de ses actions qui ont un impact directe sur sa vie de tous les jours. Le président Bassirou Diomaye Faye ferait mieux de comprendre cette vérité. Les Sénégalais l’ont élu, et bien élu, parce qu’ils en avaient assez de la corruption, de l’arbitraire, de l’injustice et du mépris dont ils ont soufferts sous le régime finissant du président Macky Sall. Ils voulaient être gouvernés autrement. Mais un an depuis son élection, pour beaucoup de citoyens, très peu a changé dans leurs rapports quotidiens avec l’appareil d’Etat. Les Sénégalais apprécient les efforts du gouvernement dans le domaine “macropolitique” comme le combat contre la délinquance à col blanc, les nouvelles orientations de la politique publique et les améliorations dans le fonctionnement de la justice, mais ils restent sur leur faim quant à l’impacte de ces efforts sur leur vie de tous les jours.
Cette déconnection entre l’action gouvernementale et les problèmes quotidiens des Sénégalais est particulièrement lancinante dans le domaine du foncier. L’opinion se réjouit de l’action de la justice concernant le carnage foncier perpétré par certains protégés du régime déchu, mais elle s’indigne de l’inaction sur les multiples autres “petits” carnages fonciers qui affectent les citoyens ordinaires.
Il y a quelques jours, le Directeur Général de la SNHLM, M. Bassirou Kébé, a fait une sortie courageuse dans la presse, pour en partie, dénoncer le silence des autorités sur les actions délictuelles de véreux qui se sont emparés des terrains appartenant à ses clients. Le Directeur Général a évoqué ce qui se passe au niveau des lotissements des Parcelles Asssainies Keur Massar-Rufisque, Njakhiraat, à Thiès et au niveau d’autres localités. Dans les deux premiers lotissements cités, la SNHLM a bénéficié de terrains alloués par l’Etat et a dépensé des milliards pour les viabiliser avant de les vendre à ses clients. Pour ce qui est de Keur Massar, des individus se sont permis simplement de revendre aux tiers des parcelles déjà attribuées aux clients de la SNHLM. A Njakhiraat, les délinquants ont fait pire. Ils ont procédé à leur propre remorcellement sans disposer du plan de situation du site de sorte que les bornes de la SNHLM sont superposées à leurs propres bornes, créant un chaos indescriptible avec des parcelles qui se chevauchent, des rues et places publiques sont morcelées, et des poteaux électriques qui se retrouvent au milieu de certaines parcelles.
Des citoyens sénégalais qui sont aujourdui au bord de la retraite et qui ont épargné toute leur vie pour acheter une parcelle, des emigrés et des veuves sont laissés à eux-mêmes. Pourtant les coupables sont bien connus. Certains d’entre-eux ont été emprisonnés pour quelques mois mais ont continué de plus belle leurs crimes apres leur libération.
Le DG de la SNHLM a bien expliqué comment un réseau de complices qui inclut des autorités municipales, administratives, policières et judiciaires protègent les délinquants fonciers et empêchent les honnêtes citoyens de récupérer leurs parcelles spoliées.
Dans quel pays sommes nous où des citoyens défient l’Etat si ouvertement et si impunément et avec la complicité de démembrements de ce même Etat? Si le DG de la SNHLM est au courant de la situation, cela signifie que les ministres de l’intérieur, de l’urbanisme, de la justice et le premier ministre sont également informés ou devraient l’être. Comment expliquer alors leur inaction? S’agit-il d’incompétence, d’indifférence ou de complicité ? M. Kébé qui abat un travail extraordinaire dans des circonstances difficiles a besoin du soutien de l’Etat. Il est le modèle de gestionaire dont le governement a besoin. Un directeur général qui embrasse la transparence, respecte le contrat économique et moral qui le lie a ses clients, et se bat seul, avec courage, contre l’injustice, même avec des moyens limités.
Le gouvernement doit descendre de la stratosphère politique où il est confiné pour déployer ses actions sur le terrain de la vie réélle. Tout ce qu’on lui demande c’est de restaurer l’Etat de droit en faisant respecter la loi. Son avenir politique dépendra de sa capacité à résoudre les problèmes quotidiens du plus ordinaire des citoyens.
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REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DU MERCREDI 18 JUIN 2025
La presse sénégalaise de ce jour met en lumière plusieurs sujets brûlants, allant de l’état de santé préoccupant de l’homme politique Farba Ngom, aux scandales financiers qui continuent d’éclabousser certaines institutions publiques,
En ce mercredi18 juin,2025 la presse sénégalaise met en lumière plusieurs sujets brûlants, allant de l’état de santé préoccupant de l’homme politique Farba Ngom, aux scandales financiers qui continuent d’éclabousser certaines institutions publiques, en passant par les appels à une profonde refondation du système éducatif. Focus sur les principales informations à la une des quotidiens.
FARBA NGOM AU CŒUR DES PREOCCUPATIONS : LA SANTE EN QUESTION
Le cas de Farba Ngom, ancien député et proche du pouvoir, suscite de vives réactions. Plusieurs journaux s'accordent à dire que son état de santé ne lui permettrait plus de rester en détention. L’Observateur titre sans détour : « Le rapport médical accablant » et évoque « des confidences bouleversantes » de l'intéressé. Les Échos renchérit en affirmant que « l’état de santé de Farba Ngom est incompatible avec la vie en milieu carcéral ». Le quotidien L’AS quant à lui lance une alerte avec un titre percutant : « Farba Ngom gravement malade », insistant sur l’urgence médicale du cas. POP, de son côté, confirme cette information en se basant sur l’expertise médicale.
Cette convergence d’analyses met en lumière un débat juridique et éthique sur les conditions de détention des personnalités malades au Sénégal.
LE FONGIP DANS LA TOURMENTE : LA MAFIA FINANCIERE EN LIGNE DE MIRE
Dans un autre registre, le journal Libération continue son travail d’investigation sur les détournements présumés de fonds publics. En une, le journal annonce : « La SR frappe encore au cœur de la mafia », et précise que « les bénéficiaires des financements du FONGIP servaient d’écran pour détourner les fonds ». Une enquête qui met en cause le rôle de certains opérateurs économiques liés au Fonds de garantie des investissements prioritaires.
FONCIERS ET POLITIQUES : DES TECHNICIENS SACRIFIES ?
Sud Quotidien revient sur un vieux serpent de mer : le foncier. Le quotidien dénonce une situation injuste où « les techniciens paient pour des décisions politiques » dans l’affaire du foncier à Pikine-Guédiawaye. Une manière de souligner que les fonctionnaires subalternes sont parfois utilisés comme boucs émissaires dans des affaires dont les responsabilités relèvent d’ordres plus élevés.
AIR SENEGAL EN DIFFICULTE : TURBULENCES PERSISTANTES DANS LE CIEL SENEGALAIS
EnQuête se penche sur la situation préoccupante de la compagnie nationale avec ce titre évocateur : « Air Sénégal en zone de turbulence ». Le journal pointe du doigt la mauvaise gestion, les problèmes techniques et le désintérêt grandissant des voyageurs face à une offre de plus en plus contestée.
CHEIKH DIBA REVIENT SUR LE DEVANT DE LA SCENE
Sur le terrain politique, Le Quotidien annonce le retour de l’ancien ministre Cheikh Diba, avec ce titre : « Cheikh Diba sort de l’ombre ». Il dénonce des irrégularités dans la gestion de l’État et des malversations financières, pointant du doigt ses anciens collaborateurs. Yoor-Yoor complète cette séquence en titrant : « Cheikh Diba met à nu les affabulations de TAS », tout en levant le voile sur « la nébuleuse des 60 milliards du projet OS-Myna » que portait Jean-Michel Sène.
REFONDATION DE L’ECOLE SENEGALAISE : UN VŒU NATIONAL
Le journal Le Soleil consacre sa une à l’éducation, évoquant « le souhait d’un paquet de refondation » exprimé par le ministre de l’Éducation, Cheikh Oumar Anne. Ce dernier plaide pour une école de qualité, inclusive et mieux adaptée aux besoins du pays. Le Soleil met également en avant des initiatives telles que « la découverte de la pédagogie des calebasses » ou encore les efforts d’accueil dans les universités publiques.
DIPLOMATIE ET SPORT : LES LIONNES RECALEES PAR LES USA
Le journal Record rapporte une information qui suscite l’indignation : « L’ambassade des USA refuse le visa aux Lionnes », une décision qui empêche l’équipe féminine nationale de participer à une compétition majeure. Ce refus est perçu comme un coup dur pour la diplomatie sportive du Sénégal.
ÉCONOMIE : A LA RECHERCHE DE FINANCEMENT
Enfin, L’Info révèle que « le Sénégal est à la recherche de 300 milliards sur le marché », une levée de fonds nécessaire pour combler un déficit budgétaire. Cette information intervient dans un contexte de ralentissement économique et de pression sur les finances publiques.
Face à l’escalade des tensions entre l’Iran et Israël depuis vendredi dernier, les autorités sénégalaises ont déclenché un dispositif pour assurer la sécurité de leurs ressortissants présents dans ces deux pays.
Le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf, a annoncé ce mardi à Dakar que toutes les dispositions étaient en cours pour faciliter l’évacuation des citoyens sénégalais désireux de quitter ces zones à risque. Il s’est toutefois abstenu de donner des détails sur les modalités des éventuelles opérations de rapatriement, évoquant la discrétion inhérente à la diplomatie.
À ce stade, aucune perte humaine ni blessé n’a été signalé parmi la communauté sénégalaise vivant en Iran et en Israël. Le gouvernement affirme suivre de près la situation grâce à ses représentations diplomatiques sur place.
« Nous avons la chance d’avoir des représentations diplomatiques actives sur le terrain », a déclaré Amadou Chérif Diouf, soulignant être en contact permanent avec les ambassades concernées.
Par ailleurs, le secrétaire d’État a été interpellé sur la question du « Travel ban » potentiel que les États-Unis pourraient imposer à certains pays africains, dont le Sénégal. Il a rassuré que le ministère des Affaires étrangères reste mobilisé, en collaboration avec les ambassades, consulats, associations et personnes ressources, pour protéger les droits et la mobilité des Sénégalais à l’étranger.
Le ministère invite par ailleurs les Sénégalais à respecter les règles en vigueur dans les pays d’accueil, notamment aux États-Unis, en ces temps de durcissement migratoire.
OLYMPIADES PANAFRICAINES DE MATHÉMATIQUES, LE SÉNÉGAL DÉCROCHE NEUF MÉDAILLES
Avec deux médailles d’or, une d’argent et six de bronze, les élèves sénégalais ont brillé aux Olympiades panafricaines de Mathématiques 2025, tenues au Botswana.
Les élèves Sénégalais ont remporté neuf médailles aux Olympiades panafricaines de Mathématiques : deux en or, une en argent et six en bronze. Ils se sont classés quatrième en Afrique derrière l’Afrique du Sud, le Maroc, la Côte d’Ivoire. L’équipe sénégalaise était constituée de trois filles et trois garçons.
La compétition a débuté au Botswana le 11 juin dernier. Organisé par la Commission Africaine des Mathématiques, sous l’égide de l’Union africaine de Mathématiques, cet évènement réunit des participants d’une trentaine de pays africains.
Tous les membres de l’équipe sénégalaise sont également lauréats du Concours général, avec notamment le 1er et le 3e prix en mathématiques.
En plus clair, Ameth Babou, également sacré meilleur éleve du Sénégal à l’issue du Concours général, édition 2025 (1 médaille d’Or) , Fadima Wane (1 médaille d’Or et 1 médaille d’argent); Nfally Sagna (1 médaille de Bronze); Amadou Woury Diallo (1 médaille de Bronze) ; Rahmatoulaye Kane (2 médailles de Bronze) et Sokhna Aminata Fall (2 médailles de Bronze), ont bien défendu les couleurs nationales du Sénégal.
Cette performance historique intervient alors que le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, vient d’instruire la création d’un Concours national des Mathématiques, Sciences et Technologies, destiné aux élèves du CM2 à la Terminale. Une initiative stratégique pour remettre les disciplines STEM (Sciences, Technologies, Ingénierie, Mathématiques) au cœur de notre système éducatif, dans la dynamique de Transformation Sénégal 2050.
L’AFRIQUE FACE À L’IMPÉRATIF DE L’INDÉPENDANCE ÉCONOMIQUE
Lors de cette conférence organisée par la Fondation de l’innovation pour la démocratie et l’AUF, les intervenants ont souligné l’urgence de construire une économie souveraine, inclusive et libérée des logiques de dépendance.
Alors que la fragilité des démocraties africaines s’accentue sous le poids des inégalités, la nécessité de démocratiser l’économie du continent refait surface. Réunis au Musée des Civilisations noires, économistes, chercheurs, historiens et sociologues ont participé à une conférence de haut niveau organisée par la Fondation de l’innovation pour la démocratie et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). L’objectif : proposer des pistes concrètes pour sortir de la dépendance économique qui freine l’épanouissement démocratique.
Malgré des avancées politiques notables, les économies africaines restent encore sous influence étrangère. Importations massives, contrôle des ressources par des multinationales, dépendance structurelle aux marchés extérieurs : la transition économique du continent est encore loin d’être achevée.
Dans une intervention à distance, le directeur de l’AUF, le professeur Achille Mbembe, a mis l’accent sur l’urgence de reprendre le contrôle des ressources africaines. « Se réapproprier les ressources du continent africain doit être le premier débat. Le continent se trouve en crise économique, le marché crée des inégalités croissantes », a-t-il déclaré.
L’économiste sud-africain Faizel Ismail a, pour sa part, dénoncé une dépendance trop forte aux produits étrangers. « Quatre-vingts pour cent des vêtements portés en Afrique sont importés. Il est temps de valoriser nos propres productions », a-t-il plaidé.
Une opinion partagée par l’économiste et philosophe sénégalais Felwine Sarr, qui a appelé à des réformes institutionnelles profondes. « On a des ressources qui sont valorisées par l’économie du monde. Il faut limiter la capacité de nos élites à les brader au plus offrant », a-t-il affirmé.
Au cœur des échanges : l’idée de former une nouvelle génération d’acteurs capables de piloter des transitions économiques durables, inclusives et ancrées dans une démocratie substantive.
Le message est clair : sans souveraineté économique, les ambitions démocratiques du continent resteront incomplètes. L’Afrique doit désormais mobiliser toutes ses forces – politiques, privées et communautaires – pour reprendre en main son destin économique.
JEAN-MICHEL SÈNE DÉGAINE CONTRE THIERNO ALASSANE SALL
Le Directeur Général de l'ASER a publié ce mardi une réponse cinglante au député, l'accusant de "manœuvre politicienne" dans le dossier d'électrification rurale AEE POWER. "Vous défendez les ripoux", assène le jeune dirigeant
(SenePlus) - Jean-Michel Sène, Directeur Général de l'Agence Sénégalaise d'Électrification Rurale (ASER), a publié ce mardi 17 juin 2025 une réponse cinglante au député Thierno Alassane Sall, l'accusant de "manœuvre purement politicienne" dans le dossier AEE POWER.
Dans une question écrite adressée au ministre des Finances, Thierno Alassane Sall avait pointé le 15 juin dernier, du doigt des irrégularités dans l'attribution du marché d'électrification rurale à la société espagnole AEE POWER EPC. Le député dénonçait notamment l'émission de garanties par la SONAC (Société Nationale d'Assurance du Crédit) sans paiement préalable des primes d'assurance, pour un montant total de 56 millions d'euros.
Selon lui, cette situation violait le Code CIMA qui exige le paiement intégral des primes avant la délivrance des attestations d'assurance. Le parlementaire accusait également l'ARCOP (Autorité de Régulation de la Commande Publique) d'avoir été ignorée par la SONAC malgré ses interpellations sur ce dossier.
Dans sa lettre ouverte particulièrement virulente de ce mardi 17 juin, le patron de l'ASER dénonce ces accusations et qualifie la démarche du député de pure "chorégraphie médiatique déguisée en question écrite". "Vous confondez vacarme médiatique et action publique. Le temps est venu de mettre fin au spectacle", lance-t-il d'emblée.
Jean-Michel Sène reproche à l'ancien ministre sa "méconnaissance du dossier" et son "déficit de compréhension du mécanisme de délivrance des garanties dans les marchés publics". Il l'accuse de "défendre sans relâche des hommes véreux capables de surfer sur des pratiques de surfacturation".
Pour réfuter les critiques, le DG de l'ASER revendique les résultats obtenus depuis sa prise de fonction. Selon lui, l'objectif d'électrifier 40 localités d'ici fin juin a été dépassé : "42 localités sont déjà électrifiées contre 40 prévues." Ces premières installations seront mises en service dans les prochains jours, et 360 localités supplémentaires devraient être raccordées d'ici la fin 2025.
Jean-Michel Sène établit un bilan comparatif sévère avec la gestion précédente : "Au milieu du premier semestre de cette année, nous sommes à plus de 320 localités rurales électrifiées (en moins d'un semestre), là où vous peiniez à dépasser la centaine en une année entière."
Pour démonter les accusations de Thierno Alassane Sall, Jean-Michel Sène rappelle un élément chronologique crucial : les garanties contestées ont été émises le 20 mars 2024, "avant l'élection présidentielle, avant l'élection du nouveau Président, avant l'arrivée du nouveau gouvernement, avant ma nomination en tant que DG de l'ASER."
Il précise également que la demande de paiement des avances avait été introduite par l'ancien DG le 22 mars, "deux jours seulement avant l'élection présidentielle." Concernant l'ARCOP, le patron de l'ASER dément les affirmations du député : "C'est faux. Et c'est grave de l'ignorer. Pour votre gouverne, la SONAC a répondu non pas une, mais deux fois."
Jean-Michel Sène retourne les accusations contre son détracteur en évoquant le dossier OS Myna, datant de l'époque où Thierno Alassane Sall était ministre de tutelle de l'ASER. Il dénonce "un véritable scandale" : un contrat de 60 milliards de FCFA censé électrifier 1 144 localités en 12 mois qui, "10 ans après, n'a permis d'électrifier que 368 localités alors que 45 milliards sont décaissés."
"Le vrai scandale n'est pas là où vous pointez le doigt, mais là où vous évitez soigneusement de regarder", assène-t-il, rappelant au député sa responsabilité d'ancien ministre : "À l'époque, c'était vous le Ministre de Tutelle de l'ASER, donc un acteur de premier plan. Cette responsabilité vous ne pouvez pas vous en débarrasser."
Loin de fuir la controverse, le Directeur Général renouvelle publiquement son invitation à un débat contradictoire : "Je tiens à vous renouveler publiquement mon invitation à un débat sur le dossier au lieu et à la date de votre choix." Il promet de mettre préalablement à disposition "toute la documentation en rapport avec le Contrat AEEPOWER EPC."
"Vous souhaitez connaître la vérité ? Honnêtement ? Je vous ouvre grand les portes. Venez débattre", conclut-il, accusant le député de préférer "les postures aux preuves" et "le théâtre" à l'action concrète.
L’ÉTAT DU SÉNÉGAL LANCE UN NOUVEL EMPRUNT OBLIGATAIRE DE 300 MILLIARDS FCFA
Cet emprunt vise à mobiliser l’épargne nationale, régionale et internationale afin de financer des projets structurants dans des domaines jugés prioritaires par les autorités : les infrastructures, l’éducation, la santé, l’accès à l’eau...
Le Trésor public du Sénégal ouvre, à partir du 19 juin 2025, une nouvelle opération d’emprunt obligataire par appel public à l’épargne (APE) d’un montant de 300 milliards FCFA. La période de souscription s’étendra jusqu’au 30 juin 2025.
Cet emprunt vise à mobiliser l’épargne nationale, régionale et internationale afin de financer des projets structurants dans des domaines jugés prioritaires par les autorités : les infrastructures, l’éducation, la santé, l’accès à l’eau, l’énergie, l’agriculture et le numérique.
Pour conduire cette opération, l’État a mandaté CGF Bourse comme arrangeur et chef de file, avec la collaboration de Société Générale Sénégal en tant que co-arrangeur et Société Générale Capital Securities West Africa comme co-chef de file.
Les autorités sénégalaises souhaitent à travers cet emprunt renforcer la souveraineté économique du pays, dynamiser l’investissement citoyen et proposer un produit de placement accessible et rentable à la population.
Les conditions de l’opération sont les suivantes : un montant nominal de 10 000 FCFA par obligation, avec trois maturités disponibles. Les souscripteurs pourront choisir entre une durée de 5 ans avec un taux d’intérêt de 6,60 %, 7 ans à 6,75 %, ou 10 ans à 6,95 %.
Ce nouvel emprunt intervient après celui de mars 2025, qui avait permis à l’État de mobiliser 405 milliards FCFA.
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UN RAPPORT BUDGÉTAIRE TROP TARDIF
Endettement record, déficit budgétaire explosif, obligations en chute : l'économiste Mamadou Barry tire la sonnette d'alarme à propos des retards du gouvernement en matière de redevabilité budgétaire. Une situation qui met le pays en danger, selon lui
Au lendemain du communiqué du ministère des Finances expliquant le report de la publication des rapports trimestriels d'exécution budgétaire, l'économiste Mamadou Diao Barry n'a pas mâché ses mots lors de son passage dans l'émission "Soir d'Info" sur TFM, ce mardi 17 juin 2025.
Si le doctorant en sciences économiques exprime "un ouf de soulagement" face à l'annonce de la publication prévue pour le 23 juin, il dénonce vertement les délais accumulés. "C'est un temps impardonnable", martèle-t-il, rappelant que ces rapports étaient attendus "depuis longtemps" et que "ça fait bientôt une année" que la situation traîne.
Pour Barry, le gouvernement dispose pourtant de tous les éléments nécessaires : "Ce sont les mêmes gens qui sont là-bas au ministère des Finances, des inspecteurs, des gens qui ont fait et qui comprennent les choses. C'est juste un rapport."
L'invité de TFM pointe du doigt l'impact direct de ces retards sur l'économie sénégalaise. "Ces décisions coûtent cher à l'État du Sénégal", affirme-t-il, citant la chute des obligations sénégalaises de 2028 survenue "vendredi passé". Selon lui, ces retards "envoient un signal négatif aux investisseurs institutionnels et aux bailleurs de fonds".
La situation est d'autant plus préoccupante que le Sénégal doit faire face à des échéances importantes : 220 milliards à rembourser en 2028 et "à peu près 650 milliards" sur les deux prochaines années (2027-2028), soit l'équivalent d'un milliard d'euros.
Barry critique sévèrement la gestion de la communication par l'exécutif. "Il y a trop d'accrocs dans la communication du gouvernement", déplore-t-il, tout en épargnant le président Bassirou Diomaye Faye qu'il considère comme "une personne honnête".
L'économiste s'interroge sur la coordination gouvernementale : "Parfois je me demande est-ce que même certains ministères suivent vraiment les règles du jeu édictées par le Premier ministre ou bien le président." Il dénonce un manque de célérité : "À chaque fois que le Premier ministre ou bien le président disent quelque chose, les autres ministères, c'est comme s'ils pensent qu'ils ont le temps de faire."
Mamadou Diao Barry dresse un tableau sombre de la situation financière du pays. Avec un endettement public dépassant 99,5% du PIB et un déficit budgétaire atteignant 12% (contre 8% annoncés initialement), le Sénégal se trouve dans une situation délicate.
L'État a été contraint d'emprunter massivement : 405 milliards dès l'arrivée du nouveau régime en juin, puis "plus de 1000 milliards de dettes sur le marché" depuis le début de l'année. "Cela veut dire quoi ? Qu'il n'y a pas d'argent dans le pays", conclut amèrement l'économiste.
Malgré ses critiques, Barry reconnaît les efforts du nouveau régime en matière de transparence, saluant la publication de plusieurs rapports de contrôle. Cependant, il met en garde : "Quand tu as plus de 13 000 à 15 000 milliards de dettes, tu ne peux pas te lever en une journée, mettre un mois qui a un impact sur les marchés financiers, ça rend dangereux ton pays."
Pour l'économiste, la solution réside dans une meilleure gestion du temps et des priorités : "Avant de parler, avant de dire un mot, qu'ils le pèsent clairement." Un message d'urgence adressé à un gouvernement qui, selon lui, "a les idées, a l'envie de travailler, mais il faut qu'il se presse pour le faire à temps."
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NDATÉ YALLA, LA REINE QUI DÉFIE ENCORE L'HISTOIRE
À Dagana, au Sénégal, l'histoire de Ndaté Yalla Mbodj dépasse les manuels scolaires. La dernière souveraine du royaume du Walo est devienue un outil pédagogique moderne pour encourager l'engagement des jeunes, particulièrement des filles
Dans les salles de classe de l'école primaire de Dagana, au nord-ouest du Sénégal, une figure historique captive l'attention des jeunes élèves : Ndaté Yalla Mbodj, la dernière reine du royaume du Walo. Plus qu'un simple cours d'histoire, l'enseignement de cette héroïne locale devient un outil pédagogique puissant pour l'émancipation et l'engagement des nouvelles générations.
"Vous savez, en Afrique, ce n'est pas évident que les filles soient aussi considérées que les garçons, mais aujourd'hui on veut faire la promotion des filles", explique un enseignant de l'école de Dagana. L'histoire de Ndaté Yalla Mbodj répond parfaitement à cet objectif pédagogique : montrer aux jeunes filles qu'elles peuvent aspirer au leadership et à l'engagement politique.
Dans deux classes du primaire de cette école, un accent particulier est mis sur l'enseignement de cette figure emblématique. Les enseignants utilisent son parcours pour "pousser ces élèves à devenir beaucoup plus engagés dans la vie, à prendre plus de responsabilités pour devenir meilleurs".
Née en 1810, Ndaté Yalla Mbodj hérite du trône dans une lignée où l'autorité se transmet de mère en fille. Cette particularité du royaume du Walo offre aux enseignants un exemple concret de sociétés africaines où les femmes détenaient traditionnellement le pouvoir politique.
L'aspect le plus marquant de son règne reste sa résistance face au gouverneur colonial Louis Faidherbe. À travers ses correspondances avec l'administrateur français, elle démontre "un fort sentiment de patriotisme", refusant catégoriquement de s'installer sur la terre ferme et de vendre l'île de Sor aux colonisateurs.
Les récits historiques décrivent une femme qui "n'avait peur de rien", formée au combat : "Elle a été entraînée à aller sur le champ guerrier, elle cavalait comme tout le monde et allait se battre comme tout le monde." Cette dimension militaire de son personnage brise les stéréotypes de genre et inspire autant les garçons que les filles.
Le 25 février 1855 marque la fin tragique de son règne. Les Français envahissent sa capitale, et malgré une résistance acharnée qui coûte la vie à plusieurs centaines de personnes, elle est contrainte à l'exil. Sa mort survient cinq ans plus tard, et son fils unique sera paradoxalement enrôlé dans l'administration coloniale.
Aujourd'hui, seule une statue dans le centre de Dagana témoigne de son règne. Face à ce constat, les historiens plaident pour la création d'un musée dédié à sa mémoire, soulignant l'importance de préserver et transmettre l'héritage de cette résistante.