SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
1 août 2025
VIDEO
DES MINISTRES CRIENT AU GÂCHIS DANS L'INDUSTRIE AUTO
L'usine Sen Iran Auto produit seulement 2 000 véhicules par an alors qu'elle pourrait en fabriquer 10 000. Pendant ce temps, le Sénégal importe jusqu'à 100 000 voitures d'occasion annuellement
Lors d'une visite officielle à l'usine Seniran Auto, deux ministres sénégalais ont pointé du doigt le paradoxe d'une industrie automobile locale sous-exploitée alors que le pays importe massivement des véhicules d'occasion.
Le constat est sans appel. L'usine Sen Iran Auto, capable de produire 10 000 véhicules par an, ne tourne actuellement qu'à 15-20% de sa capacité. Un "énorme gâchis" selon les termes employés par les ministres de l'Industrie et celui des Transports terrestres lors de leur visite d'inspection sur instruction du Premier ministre.
Cette situation devient d'autant plus préoccupante quand on la met en perspective avec les chiffres de l'importation. Le Sénégal fait entrer sur son territoire entre 50 000 et 100 000 véhicules d'occasion chaque année, privant ainsi l'industrie nationale d'un marché considérable.
Le gouvernement a clairement défini sa stratégie de réindustrialisation autour de trois secteurs prioritaires : l'industrie agroalimentaire, l'industrie extractive (phosphate, fer) et l'industrie manufacturière englobant l'automobile, la pharmacie, l'électroménager et l'électronique.
"Quand nous parlons de souveraineté internationale, cela veut dire que nous devons produire nos propres véhicules, produire nos propres habits, produire nos propres besoins en matière d'industrie", ont souligné les responsables gouvernementaux.
Les ministres n'ont pas manqué de rappeler que tous les pays industrialisés ont choisi de protéger leur industrie nationale. L'exemple de Toyota au Japon a été cité pour illustrer cette démarche de protection et de développement de l'industrie automobile domestique.
Cette politique de souveraineté industrielle passe nécessairement par une relance de la demande intérieure, notamment dans le secteur des taxis qui représente un marché naturel pour la production locale.
Au-delà de l'automobile, les autorités envisagent d'étendre la production à d'autres équipements. Le directeur général de Seniran Auto a été invité à réfléchir sur un plan plus ambitieux incluant la fabrication de tracteurs.
Cette diversification répond à un besoin réel : le Sénégal importe actuellement entre 500 et 2000 tracteurs par an en provenance du Brésil, de France et d'autres pays, représentant là encore une opportunité manquée pour l'industrie locale.
FATOU CISSÉ, LA VOIX QUI BOUSCULE LES TABOUS
Présidente régionale des Bajenu Gox à Ziguinchor, elle milite avec force pour la légalisation de l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste. À 68 ans, elle mène un combat frontal contre les violences faites aux filles.
Elle est devenue l’écho des douleurs étouffées. Âgée de 68 ans, la présidente régionale des « Bajenu Gox » incarne, à Ziguinchor, un plaidoyer sans relâche pour les filles et les femmes victimes de violences. Animatrice de l’émission « Eutou Jigeeni » sur Gms FM, elle milite avec force et courage pour une réforme urgente : la légalisation de l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste au Sénégal. Un combat frontal contre les tabous et les silences destructeurs. Portrait d’une femme debout, dont la voix peut déranger mais peut également sauver.
Dans les rues calmes de Ziguinchor, à l’heure où le soleil commence à percer les brumes du matin, un rituel discret se met en place : des radios s’allument, des femmes tendent l’oreille, des familles interrompent un instant leur quotidien. Il est 9 heures. L’heure d’« Eutou Jigeeni ». L’heure de Fatou Cissé. Sur les ondes du Groupe Médias du Sud (Gms), sa voix est reconnaissable entre toutes : grave, posée, vibrante de détermination. Chaque jour, elle prend la parole pour celles à qui on l’a toujours refusée : les filles violées et contraintes au silence, les femmes battues, les adolescentes enceintes rejetées par leur propre famille. Fatou Cissé, c’est le micro d’un engagement. Une voix qui perce les tabous. À 68 ans, elle s’est imposée comme l’un des plus fervents boucliers contre les violences faites aux filles. Elle est présidente régionale des Bajenu Gox, ces femmes sentinelles enracinées dans les communautés, dont le rôle social dépasse de loin les simples conseils. Mais « Bajenu », comme l’appellent affectueusement les Ziguinchorois, a réussi à hisser ce rôle à une autre dimension : celle de l’activisme. Car derrière le titre, il y a un feu sacré. Celui d’une femme que rien n’arrête.
« Nous ne pouvons plus nous taire face aux tragédies qui se répètent sous nos yeux », lance-t-elle dans un entretien avec Le Soleil. Elle persiste dans son propos : « Une fille violée n’a pas choisi. Une adolescente de 14 ou 15 ans qui tombe enceinte après un inceste n’a pas mérité cela. Et pourtant, notre système légal l’oblige à garder l’enfant, à porter ce poids toute sa vie, à souffrir encore et encore. C’est inhumain. C’est une double peine. Il faut que cela change », martèle « Bajenu » Fatou Cissé.
Et ce qu’elle défend aujourd’hui plus que tout, c’est ce droit encore tabou au Sénégal : l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste. Pour la présidente régionale des « Bajenu Gox » et membre du Comité régional de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, l’article 14 alinéa 2-c du Protocole de Maputo, ratifié par l’État, doit être appliqué au Sénégal. À ses yeux, cela permettra d’aider les victimes à ne pas plonger dans un épisode plus douloureux. Cette disposition autorise l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste.
Sur ce point précis, elle ne mâche pas ses mots : « Je milite pour qu’on entende les filles, qu’on arrête de les sacrifier au nom de traditions qui ne protègent que les coupables. Avorter dans ces cas-là, ce n’est pas un crime, c’est un acte de survie. Ce que je réclame, c’est un encadrement médical, humain, digne », s’insurge l’habitante du quartier Colobane.
Poursuivant, elle soutient qu’aucune jeune fille ne doit être contrainte de porter le fardeau d’un « acte barbare commis par un de ses proches. Aucune fille ne peut accepter de mettre au monde son propre frère ».
« Oser affronter l’horreur… »
La question de l’avortement médicalisé est un sujet explosif dans un pays où elle reste politiquement et socialement sensible. Un combat que peu osent porter à haute voix, mais que Fatou Cissé assume avec une rare clarté. Pour elle, il ne s’agit pas d’idéologie. Il s’agit de dignité. « La plupart des viols qu’on nous répertorie se passent dans la famille. Chaque année, on peut comptabiliser quatre à cinq cas d’inceste dans la région de Ziguinchor. Récemment, j’ai rencontré une fille qui a été enceintée par son propre père. C’est un cas très délicat », se désole l’animatrice de l’émission « Eutou Jigeeni » sur Gms Fm. Avant d’ajouter :
« Au départ, elle ne voulait pas dénoncer son papa. Au fil du temps, elle l’a fait. Aussitôt après, elle a été rejetée par sa famille et expulsée de chez elle. Nous l’avons récupérée. Elle a finalement accouché d’un garçon. Malheureusement, elle hait son propre fils, qui est aussi le fils de son père. Il est âgé de deux ans. Je puis vous assurer que c’est très difficile pour cette petite fille qui n’a même pas 17 ans », relate, avec désolation, Fatou Cissé.
L’engagement de la « Bajenu Gox » régionale ne s’arrête pas au studio de radio. Elle se rend dans les écoles, les quartiers, les villages. Elle organise des causeries, accompagne les familles, interpelle les autorités. Et surtout, elle intervient chaque fois qu’une fille est en danger. Dans une société où beaucoup préfèrent détourner le regard, elle regarde l’horreur en face. « Tant que les filles seront violées et condamnées à garder le silence, je parlerai. Tant que la loi fermera les yeux sur les réalités du terrain, je parlerai. Tant que des fillettes porteront des grossesses qu’elles n’ont pas désirées, je parlerai », clarifie la militante du Comité régional de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants depuis 1990.
Dans un pays où les violences sexuelles restent encore largement étouffées par le poids des traditions et des silences complices, Fatou Cissé ose tout dire. Au-delà de son fort plaidoyer pour l’autorisation de l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste, elle dénonce l’article 196 du Code de la famille, qui évoque le refus de paternité. Quand elle parle de ce fléau courant dans la région, sa voix tremble d’indignation : « Comment un homme peut-il violer une fille et ensuite contester sa paternité en s’appuyant sur des textes rétrogrades ? », demande-t-elle, en dénonçant cette disposition légale selon laquelle « l’établissement de la filiation paternelle est interdite à tout enfant qui n’est pas présumé issu du mariage ».
Plus qu’une simple « Bajenu Gox »
Avec sa voix rauque, forte, engagée et bouleversante, « Bajenu » envoûte pratiquement tout le monde à travers ses plaidoyers. Pour le journaliste Ansoumana Dasylva, qui l’observe quotidiennement, Fatou est bien plus qu’une militante : c’est une colonne vertébrale de la cause féminine en Casamance. « Elle est la protectrice de toutes ces filles victimes de violences de tout genre. Quand une fille tombe enceinte, elle ne se cache pas. Elle va chercher la vérité et fait tout pour que la loi soit appliquée. “Bajenu” est infatigable », salue le jeune coordonnateur de la Convention des jeunes reporters (Cjrs) de la zone Sud.
Son émission « Eutou Jigeeni », littéralement « le cercle des femmes », est devenue un espace de parole inestimable. Fatou y parle sans détour d’excision, de mariage précoce, de harcèlement scolaire, de justice de genre. « Quand une fille m’appelle pour dire qu’elle ne veut pas garder une grossesse issue d’un viol, je ne peux pas détourner les yeux. Ce n’est pas de la provocation. C’est un cri d’alerte. Et je le relaie, chaque jour, pour que le Sénégal entende enfin ce que ses filles vivent dans l’ombre », affirme-t-elle avec autorité.
Et si elle dérange, elle ne s’en excuse pas. Car Fatou Cissé a choisi le camp de la vérité, pas celui du confort. Fatou Cissé, c’est ce genre de femmes qu’on n’oublie pas. Parce qu’elles osent. Parce qu’elles éveillent. Parce qu’elles bâtissent, à force de courage, un monde un peu plus juste, à commencer par le leur.
FAYE ET GNASSINGBÉ RELANCENT LA COOPÉRATION SÉNÉGALO-TOGOLAISE
Accueilli par son homologue, le chef de l’État sénégalais a réaffirmé son engagement à dynamiser la coopération bilatérale. Au menu des échanges : relance de la Commission mixte, partenariats économiques et enjeux sécuritaires régionaux.
Le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a effectué ce jeudi une visite officielle à Lomé, au Togo, où il a été reçu par le Président Faure Essozimna Gnassingbé. Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays ouest-africains.
Selon une source officielle de la Présidence sénégalaise, les deux chefs d’État ont profité de cette rencontre pour renouveler les liens d’amitié et de coopération qui unissent Dakar et Lomé. Ils ont convenu de dynamiser ces relations, notamment par la relance de la Commission mixte sénégalo-togolaise, afin d’identifier de nouvelles opportunités de partenariat dans les domaines économique, commercial et stratégique.
La situation sécuritaire et politique de la sous-région a également été au cœur des discussions. Les deux Présidents ont partagé leurs préoccupations face à l’extension de la menace terroriste dans le Sahel, réaffirmant leur volonté commune de préserver la stabilité et la cohésion régionales.
Le Président Faye a par ailleurs salué les initiatives diplomatiques de son homologue togolais en matière de médiation régionale. Il a exprimé sa gratitude pour l’accueil qui lui a été réservé et la qualité des échanges tenus au cours de cette visite.
Cette rencontre marque un nouveau jalon dans les relations sénégalo-togolaises, avec une ambition clairement affichée : construire une coopération renforcée, solidaire et tournée vers l’avenir.
PAR HABIB DEMBA FALL
ÉCOLE ET SOCIÉTÉ, L’APPRENTISSAGE DES ANTI-VALEURS
C’est le tube d’hivernage ! Des candidats au Bfem ou au Baccalauréat pris en flagrant délit de tricherie. Cette musique commence à ronronner tant l’habitude de l’inacceptable s’est installée dans notre quotidien.
C’est le tube d’hivernage ! Des candidats au Bfem ou au Baccalauréat pris en flagrant délit de tricherie. Cette musique commence à ronronner tant l’habitude de l’inacceptable s’est installée dans notre quotidien.
Le faux est dans la salle, en passe de devenir le candidat le plus régulier à nos différents examens. Il n’est pas inscrit sur les listes. Pas besoin ! Comme une camelote sous l’aisselle d’un vendeur véreux, la triche arrive sous la semelle des élèves indélicats ; ceux-là qui prennent le mérite pour un conte des temps anciens et un pâle véhicule de propos moralisateurs à l’ère de la dérégulation de tout. La vertu fait vieux jeu car chaque génération éteint la lampe de la précédente pour penser détenir la lumière de l’Humanité. Le temps semble suspendu aux caprices d’une cuvée qui pense que le point culminant de la civilisation reste son propre temps. Une époque où l’effort est comme une ressource ringarde lorsque tout concourt, à la faveur de la technologie, à faciliter les contacts et les apprentissages. Les dérapages également ! Le clic donne une grosse claque à la morale, couvrant de honte les tricheurs pris la main sur le téléphone ou carrément dans la toile, naviguant clandestinement pour trouver des réponses à des questions abordées par des leçons non sues. Du moins normalement !
La banalisation de l’indignité est renversante. Le hit-parade de cette indécente indifférence à la valeur de l’effort défile au fil et à mesure que les corrigés changent de mains. Il s’agit des corrigés manuscrits, donc non officiels, et non des corrigés officiels. Soit. Toujours est-il que les jeunes faussaires ou leurs parrains ont eu accès aux sujets. C’est un véritable tour du Sénégal de la tricherie avec des élèves pris par dizaines. D’un coup, 42 dans une grande ville, 5, 10 voire 20 dans d’autres centres du pays ! Les stratagèmes révèlent une ingéniosité plus éprouvée pour tricher que pour apprendre des leçons. J’ai souvenance du cas d’une élève autant caustique que tragique dans l’alibi trouvé : une correspondante lui a proposé les corrigés en ligne pour les mathématiques, la physique et la chimie, l’histoire et la géographie. Un vrai paquet pour chahuter le PAQUET, ce programme que la crème de l’Éducation nationale s’est échinée à mettre en place pour que les élèves tutoient l’excellence (Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Équité et de la Transparence).
Elle a souscrit à une vraie tontine de la triche par le biais d’un groupe WhatsApp en lieu et place des efforts surhumains consentis par d’autres camarades sacrifiant à la fameuse « traversée » pour nommer une nuit blanche studieuse. N’ayant pas beaucoup écrit alors que le temps passait, la jeune élève espérait la délivrance par voie de communication. Une délivrance, oui, tant l’école est considérée comme un fardeau ! Les franchissements des tests de rigueur ne font plus rêver. L’image de forces de l’ordre traquant les tricheurs est un désaveu pour l’éthique académique. C’est une profanation des citadelles du savoir qui est consécutive à une profanation de la symbolique de ce même antre de la connaissance par la magouille. Toutes les valeurs éducatives professées par toutes les chaires ne suffisent plus à transmettre aux élèves la fierté de franchir les étapes de leur vie scolaire à force de persévérance et de probité. Les surveillants ne suffisent pas, en hommes et femmes de l’art, à veiller sur les candidats.
Il y a un autre cap avec le cachet pénal propulsé au premier plan. C’est également un désaveu pour la famille comme cellule de préparation à la vie en société, pour les moments lisses comme pour les traversées rudes. Ce cadre de socialisation forge l’enfant, futur citoyen de premier plan. Ce fléau académique est donc, également, un mal sociétal. Ce délitement des valeurs éclabousse l’école dans laquelle sont transbordées les tares sociales. L’école est l’apprentissage de la résilience, de la probité, de l’effort, de l’abnégation, de la discipline, de la fraternité, du respect, de la transmission, etc. Hélas, lorsque le fil est coupé, la société envoie des hordes de barbares à l’école qui, elle-même, n’échappe pas à cette contamination au regard de la forte suspicion sur l’origine de certaines fuites. Regardons-nous en face : dans nombre d’administrations, les cloisons entre le secret et la publicité ne sont plus étanches. Pour être juste, c’est plus une question de rapport individuel à l’éthique que de modèle institutionnalisé. Il y a une relation cognitive à étudier entre la grosse tentation du jeu et la désaffection de l’école.
Les jeunes qui se prennent les pieds, les mains et les poches dans les paris sportifs n’hésitent pas à parier sur des sujets qui devraient être proposés à l’examen. Peu importe le programme, ils sont prêts à programmer leur échec en se livrant au hasard des leçons, histoire de ne pas tout apprendre. Ces jeunes qui misent des sous sur des matches de football n’hésitent pas à casquer pour des corrigés supposés. Ils ne torturent plus leur esprit pour comprendre des leçons. Ils trouvent des solutions du farniente de leur cervelle plus enclin à porter la dernière coupe extravagante qu’à résoudre une équation.
Cette même tendance produit une armée de bricoleurs, qu’ils soient maçons, menuisiers, mécaniciens, journalistes, avocats, chauffeurs, infirmiers, médecins, auditeurs, comptables, informaticiens, ingénieurs, pharmaciens, sociologues, marins, architectes, chirurgiens, pilotes, etc. Qu’en adviendra-t-il de nous ? L’élimination de ces hordes du faux coûtera moins cher que les conséquences de leurs agissements sur notre quotidien. Ils détruisent, par exemple, l’âme et le code éthique d’une société. Cette rebuffade sonnera le glas de la culture de la courte échelle.
GOOGLE ANNONCE 37 MILLIONS DE DOLLARS POUR ACCÉLÉRER L’IA EN AFRIQUE
Le géant américain a annoncé un vaste plan de financement pour soutenir la recherche, la formation et l’innovation en intelligence artificielle.
Le jeudi 24 juillet, Google a annoncé un investissement de 37 millions de dollars (31 millions d’euros) pour stimuler l’évolution de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique. Ce financement vise à soutenir des initiatives allant de la recherche locale à des projets comme la surveillance des cultures agricoles ou l’adaptation des technologies aux langues africaines.
« L’Afrique abrite aujourd’hui certains des travaux les plus importants et les plus inspirants dans le domaine de l’IA », a déclaré James Manyika, vice-président de Google, lors du lancement d’un « centre communautaire dévolu à l’IA » à Accra, la capitale du Ghana.
Ce centre servira de plaque tournante pour la formation, la collaboration et l’expérimentation, rapporte LeMonde. L’AI Collaborative for Food Security, une initiative majeure annoncée, est un réseau qui regroupe des chercheurs et des organisations à but non lucratif.
Son objectif est de développer des outils visant à optimiser l’identification précoce de la famine, l’adaptabilité des cultures et la prise de décisions pour les petits agriculteurs. Mission : soutenir les systèmes alimentaires en Afrique pour qu’ils soient plus résilients face aux chocs économiques et climatiques.
L’entreprise américaine prévoit également de mettre en place une plateforme de financement pour appuyer les start-up focalisées sur l’IA dans les domaines de l’agriculture, de la santé et de l’éducation. Grâce à son département de philanthropique, le groupe s’engage à investir 7 millions de dollars pour étendre les programmes d’éducation en IA au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud et au Ghana.
En parallèle, Google a annoncé un financement de 3 millions de dollars au collectif Masakhane, qui développe des outils d’IA pour plus de 40 langues africaines.
L’African Institute for Data Science and Artificial Intelligence et le Wits Machine Intelligence and Neural Discovery Institute, tous deux basés en Afrique du Sud, recevront chacun une subvention de recherche d’un million de dollars.
Google a précédemment entrepris des projets sur le continent, y compris dans le domaine de la technologie de santé maternelle au Ghana et au Nigeria, les systèmes d’alerte pour les feux de forêt en Afrique de l’Est, ou encore l’élaboration de modèles linguistiques à Accra et NairoSbi.
1 000 VOLONTAIRES MOBILISÉS POUR RELANCER L’AGRICULTURE
Le Premier ministre a donné le coup d’envoi, ce vendredi, du programme des 1 000 Volontaires Agricoles. Cette initiative vise à appuyer la campagne agricole 2025-2026, à renforcer le civisme en milieu rural.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a procédé, vendredi, au lancement officiel du programme des 1 000 Volontaires Agricoles, une initiative inédite destinée à soutenir la campagne agricole 2025-2026 et à renforcer la souveraineté alimentaire du Sénégal.
Lors de la cérémonie de sortie de cette première cohorte, composée de jeunes venus des 14 régions du pays, Ousmane Sonko a salué un « acte patriotique fort » et une « preuve d’amour pour la Nation ». Le programme vise à transformer le volontariat en levier stratégique de développement agricole.
Les volontaires ont été recrutés à l’issue d’un appel à candidatures national, ayant mobilisé près de 3 000 postulants. 1 000 jeunes, dont 250 femmes, ont été sélectionnés à travers un processus qualifié de rigoureux, transparent et équitable.
Ils seront prochainement déployés dans les zones de production rurales et agricoles, où ils travailleront en lien avec les coopératives, les organisations paysannes et les collectivités territoriales. Leur mission : offrir un accompagnement de proximité, sensibiliser sur le civisme, et participer à l’animation rurale ainsi qu’au conseil agricole.
Ces volontaires seront formés puis déployés sur le terrain, dans les zones rurales et agricoles du pays. Leur mission : appuyer les coopératives locales, promouvoir le civisme, offrir un conseil agricole de proximité et accompagner les dynamiques de développement sous la supervision des élus locaux et services déconcentrés.
« Vous serez des relais de l’État, des facilitateurs du changement », a lancé le chef du gouvernement, ajoutant que ce programme s’inscrit dans une vision plus large de mobilisation citoyenne pour construire une agriculture plus résiliente et inclusive.
Le Chef du gouvernement a souligné que cette première cohorte de volontaires agricoles constitue une base pour un modèle de volontariat institutionnel plus large, que le gouvernement entend déployer dans d’autres secteurs comme la santé, l’éducation, le numérique, l’environnement ou encore le commerce.
« Vous êtes les pionniers d’un modèle appelé à s’étendre à toutes les politiques sectorielles », a-t-il expliqué, insistant sur l’importance de l’insertion professionnelle à l’issue de l’engagement volontaire.
Dans cette dynamique, le gouvernement ambitionne de créer le plus grand centre africain de transformation pour l’employabilité, sous la houlette de la Direction Générale du Service Civique National et du Volontariat.
IL ÉTAIT UNE FOIS BALLA GAYE 2
Le Lion de Guédiawaye, qui avait dominé l'arène sénégalaise pendant des années en terrassant les plus grands noms, voit aujourd'hui son règne s'effriter sous les coups de lutteurs moins expérimentés
Les empires naissent, grandissent et déclinent. Ce cycle est transposable dans le domaine du sport et dans un contexte sénégalais, celui de la lutte. Balla Gaye 2, ancien Roi des arènes, celui qui a mis fin au règne de Yakhya Diop ‘’Yekini’’, est un prototype qui s'impose aujourd'hui, au regard de sa dernière défaite surprise face à Siteu.
À son prime, Balla Gaye 2, bel athlète, faisait mordre la poussière avec parfois une facilité déconcertante à tous ses adversaires. Coly Faye, Ousmane Diop, Saloum-Saloum, Issa Pouye, Papa Sow, Bathie Seras, pour ne citer qu'eux, personne n'était de taille face au Lion de Guédiawaye. Ses performances prestigieuses ont augmenté sa notoriété dans l'arène, au fil des saisons. BG2, en sus d'être un champion hors pair, était aussi un énorme phénomène qui drainait et draine encore les foules à chacune de ses sorties.
Après ces prouesses, ce qui allait suivre a permis à ce digne héritier de feu Double Less d'entrer définitivement au panthéon de ce sport de chez nous. Moustapha Guèye, le 2e Tigre de Fass, Mouhamed Ndao ‘’Tyson’’, Baboye, tous ces ténors de l’arène virent leur déclin un peu anticipé, après leur défaite contre celui qui allait devenir Roi des arènes. Accrocher ces lutteurs de renom à son palmarès, c'était là un accomplissement. Mais il fit mieux en surclassant son rival de toujours, Modou Lo, en 2010.
Deux années plus tard, il infligeait à Yekini sa toute première défaite, mettant ainsi fin à son hégémonie de plus d'une décennie dans l'arène.
Mais la carrière de Balla Gaye n'a pas été qu'un long chemin parsemé de victoires. Bien au contraire, le Lion de Guédiawaye a parfois connu des défaites les unes plus inattendues que les autres. Sa deuxième défaite contre Eumeu Sène, en 2015, était déjà un premier avertissement. En 2018, il se tire difficilement d'affaire face à Gris Bordeaux. Mais ce n'est que lors de sa confrontation, cinq années plus tard, contre Boy Niang 2, qu'on commença à sentir un BG2 finissant.
Son dernier revers concédé contre Siteu vient confirmer ce postulat : Balla Gaye 2 s'approche de son déclin, ses plus belles années dans l'arène sont derrière lui.
Aujourd'hui âgé de 39 ans, d'aucuns, ses supporters notamment, invitent l'ancien Roi des arènes à prendre une retraite anticipée. D'autres brandissent l'idée d'un retrait tout en étant aux côtés de son frangin Sa Thiès. Ce dernier sort d'ailleurs d'une belle victoire face à Zarco et son combat contre Modou Lo, pour la couronne royale, serait en gestation.
Il est clair qu'on ne pourrait espérer meilleur encadreur que Balla Gaye 2 qui a défait à deux reprises le Parcellois.
Mais avant d'entamer une nouvelle vie d'entraîneur ou de mentor, le bourreau de Tapha Tine, notamment, mérite de boucler sa carrière sur une belle note, une dernière belle victoire en guise de cadeau pour ses milliers de fans, pour le monde de la lutte tout simplement.
LES ÉTRANGERS TRUSTENT LE BTP SÉNÉGALAIS
Réunis hier avec l'Arcop, les professionnels du secteur dénoncent leur marginalisation face à la concurrence étrangère qui rafle la majorité des marchés publics. Un paradoxe que les autorités tentent de résoudre
Les régulateurs de l’Arcop (Autorité de régulation de la commande publique) et les acteurs du BTP étaient en conclave, hier, pour se pencher sur les nombreuses difficultés qui gangrènent l’accès du privé national à la commande publique, largement dominée par les entreprises étrangères.
Le BTP sénégalais souffre. Quand ce n’est pas la dette de l’État qui asphyxie les entreprises, c’est l’accès même à la commande publique qui pose problème — en raison, notamment, de la forte concurrence étrangère. Président du Syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics (SNBTP), Abdel Kader Ndiaye déplore : “On parle de mannes financières très importantes — 22 200 milliards F CFA en six ans, soit 2 500 à 3 000 milliards par an. Malheureusement, le secteur du BTP ne le ressent pas suffisamment. On va donc s’abstenir de jubiler face aux politiques et stratégies souverainistes de développement.”
De son diagnostic sans complaisance, il ressort que les entreprises sénégalaises souffrent de plusieurs maux qui ont pour noms : déséquilibre dans les portefeuilles ; absence d’un dispositif de qualification et de classification des entreprises de travaux ; faiblesse de la régulation dans l’exécution des contrats ; déficits dans la conception et la planification des marchés. “Soixante-dix pour cent des marchés, en valeur, échappent au secteur privé national, à cause de certaines barrières injustes, fixées arbitrairement à l’entrée par des donneurs d’ordre pour éliminer les entreprises locales”, informe le constructeur qui relève que certaines autorités contractantes “connaissent bien la typologie des entreprises locales ainsi que les limites de leurs capacités qu’elles utilisent comme critères d’exclusion”.
Abel Kader Ndiaye (président SNBTP) : “70 % des marchés, en valeur, échappent au secteur privé national.”
À entendre les acteurs, l’un des plus grands défis reste l’accès aux marchés financés sur ressources extérieures.
En effet, dans ce type de projets, les États ou bailleurs qui financent imposent souvent leurs propres conditions. Malgré une volonté souverainiste incontestable, le régime Diomaye-Sonko, qui finance encore très peu d’investissements sur ressources propres, est confronté à cette dure réalité. La question des conventions signées çà et là par des autorités, sans appel à la concurrence, est d’ailleurs revenue sur la table.
Le directeur général de l’Arcop, Dr Moustapha Djitté, relativise : “D’abord, il faut savoir que le Sénégal ne vit pas en autarcie. De la même manière que nos entreprises gagnent des marchés ailleurs, il faut aussi accepter que d’autres viennent remporter des marchés chez nous. Cela ne doit pas constituer un problème.”
Le véritable enjeu, selon lui, est d’associer les entreprises locales à la mise en œuvre de ces projets via les mécanismes existants : sous-traitance, co-traitance, contenu local. “Voilà le véritable défi. Il faut mettre en place des stratégies pour que, même lorsqu’une entreprise étrangère est choisie, pour une raison ou une autre, le secteur privé national soit impliqué de manière significative”.
Dr Djitté (DG Arcop) : “Le défi, c’est de faire en sorte que, même si une entreprise étrangère est choisie, le privé national soit impliqué.”
Jusqu’à présent, les parts du privé national dans la commande publique demeurent faibles, s’accordent à dire les différents acteurs. Le Dr Moustapha Djitté l’admet et explique : “Il faut le reconnaître, la part du secteur des BTP reste très modeste. Cela s’explique par de nombreuses variables, à la fois juridiques, mais aussi organisationnelles, techniques et matérielles au sein des entreprises.”
Pendant ce temps, on a observé une forte percée des entreprises étrangères, ces dernières années. Pour le Dr Djitté, “cette présence reflète certes un certain dynamisme économique”, mais elle conduit aussi, selon lui, “à la création d’emplois précaires, à une croissance anecdotique et, surtout, à une fragilisation du secteur privé local, contraint de rivaliser avec des majors soutenus par leurs gouvernements”.
Fervent défenseur de la politique d’endogénéisation de l’économie prônée par les nouvelles autorités, le directeur général de l’Arcop insiste sur le rôle clé de la commande publique pour relever ce défi. “Il est temps d’engager une véritable endogénéisation de la commande publique, en repositionnant de manière stratégique et intelligente le secteur privé national dans l’exécution de nos projets publics. Ce pari légitime, qui s’inscrit dans une logique de souveraineté clairement assumée, trouve dans la commande publique un terreau fertile”, a-t-il expliqué.
Le développement du Sénégal, souligne-t-il, ne se fera pas sans le secteur privé. “C’est le secteur privé qui crée des richesses ; c’est le secteur privé qui crée des emplois ; c’est le secteur privé qui est à la base d’une croissance utile”, souligne le régulateur.
Au-delà des problèmes d’accès, le secteur privé, en particulier dans le BTP, est également confronté aux lenteurs de paiement et à l’ampleur de la dette que l’État lui doit. Ces retards et arriérés impactent gravement les entreprises impuissantes. La plupart d’entre elles n’osent même pas réclamer les pénalités prévues par la loi, de peur de représailles.
À ce titre, Abdel Kader Ndiaye plaide pour une régulation plus forte, afin de pousser les autorités contractantes à respecter les délais de paiement et les autres engagements contractuels.
Un secteur privé peu audacieux et peu créatif
C’est d’ailleurs dans ce cadre, pour favoriser l’accès à la commande publique au privé national, que le Sénégal a prévu, dans son arsenal législatif, plusieurs mécanismes pour favoriser l’accès du secteur privé local à la commande publique, même si l’appropriation reste faible selon les professionnels.
Parmi les mécanismes, il y a les marges de préférence accordées aux entreprises locales selon leur niveau d’implication ; les procédures allégées pour récompenser les marchés attribués en sous-traitance à des opérateurs nationaux ; les réservations systématiques de parts de projets sous un certain seuil dans le cadre des PPP ; les stratégies de contenu local encourageant le recours aux entreprises nationales et le transfert de technologies.
Malgré ces incitations, largement ignorées ou peu exploitées, le secteur privé tarde à se les approprier. À cela s’ajoute une forme de frilosité vis-à-vis du mécanisme des offres spontanées, introduit dans le système de commande publique sénégalais depuis 2014.
Conçu pour libérer les initiatives et rompre avec un attentisme passif face aux appels d’offres, selon le directeur général, ce mécanisme permet aux entreprises d’identifier des projets innovants, répondant à un besoin d’intérêt général, et de proposer leur financement pour obtenir une part de marché.
“Mais force est de constater que le secteur privé sénégalais peine encore à tirer profit de cette opportunité”, a-t-il indiqué.
L’urgence de renforcer la réglementation des acteurs du BTP
Par ailleurs, la rencontre a mis en lumière un désordre structurel dans le secteur qui accroit les difficultés des entreprises à accéder à certains marchés importants. Ces dernières souffrent non seulement de leur faiblesse comparée aux firmes étrangères, mais également d’un grand flou organisationnel. “N’importe qui peut soumissionner aux appels d’offres. Or, pour les marchés de travaux, les articles 43 et 46 du Code des marchés sont pourtant clairs’’, constate le président du SNBTP, qui s’interroge : “Pourquoi le dispositif de qualification et de classification des entreprises de travaux n’est-il pas activé ? À quelle institution revient cette responsabilité ?”
C’est pour apporter des réponses à toutes ces questions que la rencontre a réuni toutes les composantes du BTP et de l’Administration, pour un dialogue direct et constructif. Le directeur général de l’Arcop a annoncé la mise en place d’“un comité technique en vue de s’approprier toutes les recommandations et de les traduire en solutions concrètes et réalisables”.
Yankhoba Diémé, ministre chargé des Infrastructures
“La loi sur la préférence nationale et le patriotisme économique bientôt à l’Assemblée”
Présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre chargé des Infrastructures et des Transports est revenu sur la signature de conventions au profit d’entreprises étrangères sans appel à concurrences.
Selon lui, “ce n’est pas du tout un moyen de contournement de la législation en matière de commande publique”. “Il ne faut pas oublier que nous avons pris ce pays dans des conditions très difficiles. Nous avons besoin de financements importants pour mettre en œuvre certains projets structurants et c’est dans ce sens que s’inscrivent ces conventions”.
Cela dit, le gouvernement, souligne-t-il, n’a jamais oublié l’intérêt du privé national. Le ministre Yankhoba Diémé précise : “Il faut savoir que quand on parle de souveraineté, cela ne signifie pas autarcie. Le Sénégal est un petit pays au plan géographique. On ne peut pas s’enfermer. Nous avons besoin des grandes entreprises étrangères. L’essentiel, c’est quels sont les mécanismes qu’on met en place pour l’implication de nos entreprises locales.”
Pour lui, l’exemple type, c’est ce qu’ils ont fait avec le pont de Ziguinchor. “Le marché a été remporté par une entreprise chinoise. Mais on a dédié 40 % aux entreprises sénégalaises qui ont compéti. Je dois aussi vous signaler qu’il y a une loi sur la préférence nationale et le patriotisme économique”, a ajouté le ministre chargé des Infrastructures et des Transports.
par l'éditorialiste de seneplus, Ibe Niang Ardo
DE LA PARENTÉ À PLAISANTERIE AU GATSA GATSA
EXCLUSIF SENEPLUS - Le populisme et les films de fiction ont en commun le besoin de créer au préalable un cadre utopiste. La plus grande crainte d’un populiste au pouvoir est le retour de flamme de la méthode qui l’a porté
Ibe Niang Ardo de SenePlus |
Publication 25/07/2025
Avec la bourde d’un ministre de la République qui a allègrement remis le gatsa gatsa au goût du jour, il m’est venu instantanément une nostalgie du Sénégal d’hier et des souvenirs de mon défunt beau-père, un affectueux Peulh, qui se plaisait à chaque fois qu’il était interpellé dans la circulation par un policier à y voir son KAL* (cousin à plaisanteries) et, de suite l’entraîner avec son Ouoloff approximatif dans une joute oratoire conciliante. Et comme par enchantement cela marchait toujours.
Je tiens ce « KAL» produit authentique du génie sénégalais pour legs patrimonial sublime et ciment qui, de la cohésion des multiples ethnies que nous formions, à fait une nation paisible et harmonieuse.
Malheureusement l’on constate aujourd’hui qu’il est bousculé et relégué au rang de fossile par la tactique politique du gatsa gatsa en vogue. Génération nouvelle, mœurs nouvelles, nous dira-t-on.
Limites de la tactique du gatsa gatsa
Le gatsa gatsa est introduit dans nos mœurs politiques par une opposition instantanée à l’ancien régime, comme la riposte tactique la plus cynique et impitoyable d’une stratégie aux relents populistes.
Le populisme politique fonctionne comme les films de fiction. Ils ont en commun le besoin de créer au préalable un cadre utopiste, avec comme critère d’admission et d’éligibilité l’agrément tacite à une “suspension de l’incrédulité, cette faculté innée à l’être humain qui lui est un attribut fondamental à son émancipation. Après quoi l’adhérent fait sien tout argument et opinion servis par le gourou, au mépris de toute preuve et doute de sa part. Être membre, c’est renoncer à son identité propre et sens de soi-même en échange de la validation d’un groupe, dont rien qu’un élément du combat qu’il mène vaut à l’être acquis un ralliement total. L’on préfère parfois rejoindre un groupe qui provoque un élan d’euphorie et inspire ses membres à toujours relever la barre plus haute, même dans l‘expression de la férocité et l’apologie de l‘insolence et de l’affrontement, que de souffrir isolément avec un mal irréductible par son seul engagement.
Mais quoique l’on puisse penser de cette stratégie politique, elle est loin d’être une absurdité et peut s’avérer très efficace pour l’atteinte d’une surprenante et superbe victoire, comme ce fut le cas chez nous.
Conséquences des conséquences en cas de victoire...
Un adage dit : faites attention à ce que vous demandez à Dieu, il pourrait vous le donner. Après avoir déconstruit les valeurs et croyances d‘une société, foulé aux pieds l‘ordre et les hiérarchies établis pour ne laisser subsister qu’une image usurpée de Messi détenteur de solutions, il ne vous reste qu’à vous empresser de démontrer votre génie et savoir-faire pour délivrer rapidement les promesses faites. La plus grande crainte d’un populiste au pouvoir est le retour de flamme de la méthode féroce qui l’a porté au pouvoir et qu’il encourt en cas de retard des changements promis. L’impatience des partisans est prompte à déterrer l’incrédulité à fin de reprise de ses quartiers. Les mesures dictatoriales, tentatives de museler presse et société civile, intimidations tous azimuts d’activistes et chroniqueurs, réprobations des institutions compétentes dûment constituées sont stériles.
En agissant ainsi l‘on opère une rupture avec l’efficacité présumée incarnée par le leader et l’on ouvre la porte à davantage de scepticisme.
Faire preuve d’efficacité orientée vers des résultats
Pour tous ceux qui sont en charge, ministres hauts fonctionnaires, directeurs généraux et autres managers d‘institutions politiques, qu’ils ne se méprennent : l’équipe dirigeante du pays n‘a aucune dividende politique à gagner des outrages à la décence et de l’arrogance que d‘aucuns se plaisent à assumer publiquement. Ce qui est attendu d’eux n’est rien d’autre que ce qu‘exige l’optimalisation du savoir-faire dans la mission qui leur est assignée. Ils devraient se focaliser à tout instant sur les priorités les plus urgentes de leurs programmes et prouver qu’ils ont des compétences à la hauteur du challenge de toute opportunité inopinée qui découlerait du processus de transformation en cours. Faire avancer les choses ! Rien que ça ! Et ça suffit largement, dans un pays avec tant de souffrances, pour qu’un ministre se rende compte qu’il lui incombe un sacerdoce.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL LIMITE LES NOUVEAUX POUVOIRS DES DÉPUTÉS
Contrainte de comparution, saisine directe du procureur, renouvellement de la Haute Cour de Justice : la haute juridiction a rayé d'un trait plusieurs dispositions controversées de la loi organique adoptée par l'Assemblée en juin dernier
(SenePlus) - Le Conseil constitutionnel a rendu ce vendredi 25 juillet une décision majeure censurant plusieurs articles clés de la récente réforme du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, adoptée fin juin par 138 députés sur 165. La décision n° 2/C/2025, délibérée le 24 juillet 2025, invalide des dispositions importantes de la loi organique n° 09/2025 portant Règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
Selon les extraits officiels de la décision, plusieurs articles ont été jugés contraires à la Constitution :
Article 56 partiellement invalidé : Le Conseil a censuré les dispositions permettant au président de l'Assemblée nationale de requérir la force publique pour contraindre une personne à comparaître devant une commission d'enquête. Le Conseil admet sa constitutionnalité sous réserve que la comparution soit volontaire et ne concerne que des faits exclusivement liés à l'organisation du service public de la justice, à l'exclusion de toute affaire en cours ou passée.
Article 57 invalidé : L'alinéa 4 de l'article 57, qui permettait à une commission d'enquête de saisir directement le Procureur de la République en cas d'infraction, a aussi été invalidé. Le Conseil rappelle que cette prérogative revient à l'exécutif, et non au législatif, et qu'une commission parlementaire ne saurait se substituer au parquet.
Articles 133, 134, 135 et 136 : La décision invalide également des dispositions relatives à la représentation de l'Assemblée nationale dans les organismes extérieurs et aux conditions de renouvellement des membres de la Haute Cour de Justice.
Conditions strictes pour l'audition des magistrats
Un élément central de la décision concerne les conditions d'audition des magistrats par les commissions d'enquête parlementaires. La haute juridiction a posé des conditions strictes :
La comparution doit être exclusivement volontaire
Elle ne peut concerner que des faits liés à l'organisation du service public de la justice
Exclusion totale de toute affaire en cours ou déjà jugée
Sollicitation préalable obligatoire du ministre de la Justice
Ces restrictions visent à préserver l'indépendance du pouvoir judiciaire face aux investigations parlementaires.
Cette décision constitue un revers institutionnel majeur pour le président de l'Assemblée nationale, Malick Ndiaye, élu en décembre 2024, qui avait fait de cette réforme une priorité. La réforme était portée par les députés Mohamed Ayib Salim Daffé (Pastef), Aïssata Tall (Takku Wallu Sénégal) et Tafsir Thioye (non-inscrit).
La loi organique avait été saisie par le président de la République le 7 juillet 2025 et adoptée par l'Assemblée nationale le 27 juin 2025 avec 138 voix pour, 00 voix contre et 01 abstention, conformément aux exigences constitutionnelles pour ce type de texte.