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1 août 2025
par l'éditorialiste de seneplus, Ibe Niang Ardo
DE LA PARENTÉ À PLAISANTERIE AU GATSA GATSA
EXCLUSIF SENEPLUS - Le populisme et les films de fiction ont en commun le besoin de créer au préalable un cadre utopiste. La plus grande crainte d’un populiste au pouvoir est le retour de flamme de la méthode qui l’a porté
Ibe Niang Ardo de SenePlus |
Publication 25/07/2025
Avec la bourde d’un ministre de la République qui a allègrement remis le gatsa gatsa au goût du jour, il m’est venu instantanément une nostalgie du Sénégal d’hier et des souvenirs de mon défunt beau-père, un affectueux Peulh, qui se plaisait à chaque fois qu’il était interpellé dans la circulation par un policier à y voir son KAL* (cousin à plaisanteries) et, de suite l’entraîner avec son Ouoloff approximatif dans une joute oratoire conciliante. Et comme par enchantement cela marchait toujours.
Je tiens ce « KAL» produit authentique du génie sénégalais pour legs patrimonial sublime et ciment qui, de la cohésion des multiples ethnies que nous formions, à fait une nation paisible et harmonieuse.
Malheureusement l’on constate aujourd’hui qu’il est bousculé et relégué au rang de fossile par la tactique politique du gatsa gatsa en vogue. Génération nouvelle, mœurs nouvelles, nous dira-t-on.
Limites de la tactique du gatsa gatsa
Le gatsa gatsa est introduit dans nos mœurs politiques par une opposition instantanée à l’ancien régime, comme la riposte tactique la plus cynique et impitoyable d’une stratégie aux relents populistes.
Le populisme politique fonctionne comme les films de fiction. Ils ont en commun le besoin de créer au préalable un cadre utopiste, avec comme critère d’admission et d’éligibilité l’agrément tacite à une “suspension de l’incrédulité, cette faculté innée à l’être humain qui lui est un attribut fondamental à son émancipation. Après quoi l’adhérent fait sien tout argument et opinion servis par le gourou, au mépris de toute preuve et doute de sa part. Être membre, c’est renoncer à son identité propre et sens de soi-même en échange de la validation d’un groupe, dont rien qu’un élément du combat qu’il mène vaut à l’être acquis un ralliement total. L’on préfère parfois rejoindre un groupe qui provoque un élan d’euphorie et inspire ses membres à toujours relever la barre plus haute, même dans l‘expression de la férocité et l’apologie de l‘insolence et de l’affrontement, que de souffrir isolément avec un mal irréductible par son seul engagement.
Mais quoique l’on puisse penser de cette stratégie politique, elle est loin d’être une absurdité et peut s’avérer très efficace pour l’atteinte d’une surprenante et superbe victoire, comme ce fut le cas chez nous.
Conséquences des conséquences en cas de victoire...
Un adage dit : faites attention à ce que vous demandez à Dieu, il pourrait vous le donner. Après avoir déconstruit les valeurs et croyances d‘une société, foulé aux pieds l‘ordre et les hiérarchies établis pour ne laisser subsister qu’une image usurpée de Messi détenteur de solutions, il ne vous reste qu’à vous empresser de démontrer votre génie et savoir-faire pour délivrer rapidement les promesses faites. La plus grande crainte d’un populiste au pouvoir est le retour de flamme de la méthode féroce qui l’a porté au pouvoir et qu’il encourt en cas de retard des changements promis. L’impatience des partisans est prompte à déterrer l’incrédulité à fin de reprise de ses quartiers. Les mesures dictatoriales, tentatives de museler presse et société civile, intimidations tous azimuts d’activistes et chroniqueurs, réprobations des institutions compétentes dûment constituées sont stériles.
En agissant ainsi l‘on opère une rupture avec l’efficacité présumée incarnée par le leader et l’on ouvre la porte à davantage de scepticisme.
Faire preuve d’efficacité orientée vers des résultats
Pour tous ceux qui sont en charge, ministres hauts fonctionnaires, directeurs généraux et autres managers d‘institutions politiques, qu’ils ne se méprennent : l’équipe dirigeante du pays n‘a aucune dividende politique à gagner des outrages à la décence et de l’arrogance que d‘aucuns se plaisent à assumer publiquement. Ce qui est attendu d’eux n’est rien d’autre que ce qu‘exige l’optimalisation du savoir-faire dans la mission qui leur est assignée. Ils devraient se focaliser à tout instant sur les priorités les plus urgentes de leurs programmes et prouver qu’ils ont des compétences à la hauteur du challenge de toute opportunité inopinée qui découlerait du processus de transformation en cours. Faire avancer les choses ! Rien que ça ! Et ça suffit largement, dans un pays avec tant de souffrances, pour qu’un ministre se rende compte qu’il lui incombe un sacerdoce.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL LIMITE LES NOUVEAUX POUVOIRS DES DÉPUTÉS
Contrainte de comparution, saisine directe du procureur, renouvellement de la Haute Cour de Justice : la haute juridiction a rayé d'un trait plusieurs dispositions controversées de la loi organique adoptée par l'Assemblée en juin dernier
(SenePlus) - Le Conseil constitutionnel a rendu ce vendredi 25 juillet une décision majeure censurant plusieurs articles clés de la récente réforme du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, adoptée fin juin par 138 députés sur 165. La décision n° 2/C/2025, délibérée le 24 juillet 2025, invalide des dispositions importantes de la loi organique n° 09/2025 portant Règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
Selon les extraits officiels de la décision, plusieurs articles ont été jugés contraires à la Constitution :
Article 56 partiellement invalidé : Le Conseil a censuré les dispositions permettant au président de l'Assemblée nationale de requérir la force publique pour contraindre une personne à comparaître devant une commission d'enquête. Le Conseil admet sa constitutionnalité sous réserve que la comparution soit volontaire et ne concerne que des faits exclusivement liés à l'organisation du service public de la justice, à l'exclusion de toute affaire en cours ou passée.
Article 57 invalidé : L'alinéa 4 de l'article 57, qui permettait à une commission d'enquête de saisir directement le Procureur de la République en cas d'infraction, a aussi été invalidé. Le Conseil rappelle que cette prérogative revient à l'exécutif, et non au législatif, et qu'une commission parlementaire ne saurait se substituer au parquet.
Articles 133, 134, 135 et 136 : La décision invalide également des dispositions relatives à la représentation de l'Assemblée nationale dans les organismes extérieurs et aux conditions de renouvellement des membres de la Haute Cour de Justice.
Conditions strictes pour l'audition des magistrats
Un élément central de la décision concerne les conditions d'audition des magistrats par les commissions d'enquête parlementaires. La haute juridiction a posé des conditions strictes :
La comparution doit être exclusivement volontaire
Elle ne peut concerner que des faits liés à l'organisation du service public de la justice
Exclusion totale de toute affaire en cours ou déjà jugée
Sollicitation préalable obligatoire du ministre de la Justice
Ces restrictions visent à préserver l'indépendance du pouvoir judiciaire face aux investigations parlementaires.
Cette décision constitue un revers institutionnel majeur pour le président de l'Assemblée nationale, Malick Ndiaye, élu en décembre 2024, qui avait fait de cette réforme une priorité. La réforme était portée par les députés Mohamed Ayib Salim Daffé (Pastef), Aïssata Tall (Takku Wallu Sénégal) et Tafsir Thioye (non-inscrit).
La loi organique avait été saisie par le président de la République le 7 juillet 2025 et adoptée par l'Assemblée nationale le 27 juin 2025 avec 138 voix pour, 00 voix contre et 01 abstention, conformément aux exigences constitutionnelles pour ce type de texte.
PAR Jean Pierre Corréa
MULTIPLE PHOTOS
ALIOUNE BADARA MBENGUE, UN SENS ÉLEVÉ DE LA NATION ET DE LA RÉPUBLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il refusait d'écrire ses mémoires. Son fils a pris le relais pour transmettre l'héritage d'un homme qui incarnait une époque où la politique rimait avec probité, loyauté. Un témoignage nécessaire sur ce que fut la grandeur politique
Je vous parle d’un temps que les moins de…50 ans ne peuvent pas…comprendre… Ce temps révolu où les hommes politiques auraient eu honte d’être milliardaires dans un pays pauvre et où le don qu’ils faisaient de leurs personnes à la Nation ne souffrait d’aucun doute. Le temps où il était juste inconcevable qu’un enfant de ministre de la République puisse ne serait-ce que monter à bord de la voiture de fonction de son géniteur. Je vous conte ce temps, qu’enfant j’eus la chance de traverser, et parce que demeurant chez mes parents dans ce périmètre très administratif du Plateau à Dakar, et ayant maintes fois l’occasion de croiser ces « hommes », en étant terrifié et pas loin de me faire « pipi dessus », tellement ces hommes politiques étaient « chargés » et « charismatiques » sans avoir à en remettre des couches. Oui… « Chargés » parce que c’était le temps où « être ministre » était justement appelé une « Charge ». Ils n’avaient pas besoin de mettre en évidence des montres dorées achetées avec autant de prétention que de mauvais goût à…Dubaï.
Je n’ai en mémoire aucun « sabar » de réjouissances accompagnant leurs nominations à ces responsabilités ministérielles, qu’ils accueillaient avec humilité et surtout…Responsabilité.
En lisant avec plaisir ce livre de Babacar Mbengue intitulé « Alioune Badara Mbengue : Un parcours au service de la Nation, analyses, témoignages et réflexions sociopolitiques », il était fatal que j’en fasse une « lecture en creux », une comparaison avec l’ère actuelle s’imposant à mes sensations et souvenirs, pour donner à nos « hommes politiques » d’aujourd’hui un statut de « pâles…toquets » emplis de désuétudes satisfaites. Ces grands hommes cultivaient tellement la discrétion et avaient tendance à la justifier par leur seul sens du devoir patriotique, que rares sont ceux qui ont sacrifié à l’entreprise de transmission de leurs mémoires. Celles-ci auraient eu le mérite de faire ruisseler dans l’esprit de leurs successeurs quelques traces positives de ce qui nous manque souvent : L’exemplarité.
Le fils Badara Mbengue, vecteur affectueusement fidèle de la transmission
Alioune Badara Mbengue a toujours refusé d’écrire ses mémoires, préférant en laisser le soin à d’autres, ayant peu de goût « pour ceux qui n’entendent écrire l’Histoire qu’à la première personne du singulier ». Un de ses enfants a décidé de nous offrir à partir de documents inédits et de témoignages assurés, une lecture unique de la vie de cet homme et à travers elle, un éclairage souvent nécessaire sur des évènements constitutifs de l’Histoire de notre Nation et du cours de notre République. Voilà ce qu’en dfit Babacar Mbengue : « J’ai entrepris d’écrire la biographie de mon père, Alioune Badara Mbengue, animé par un devoir de fidélité et de justice envers sa mémoire. J’ai évoqué les valeurs qui ont guidé sa vie — probité morale, loyauté indéfectible, courage dans l’épreuve et discrétion dans l’action — elles méritaient d’être connues, transmises, et méditées. À travers cette biographie, j’ai voulu faire œuvre de vérité, en me fondant sur des sources vérifiables, pour restituer le parcours d’un homme droit et constant dans ses engagements. C’était aussi une façon de lutter contre l’oubli, en racontant aussi objectivement que possible, un parcours assez exceptionnel, sans tomber dans les compliments vides. Ce travail est donc d’abord un acte de fidélité, mais aussi un hommage sobre à l’honnêteté, à la dignité et au sens du devoir ».
« L’Homme est par nature un animal politique ». Aristote.
A.B. Mbengue homme politique emblématique de l’histoire du Sénégal
Le Professeur Mamadou Kandji dans sa préface, note que l’auteur met en évidence les moments importants de l’histoire sociopolitique du Sénégal, notamment l’époque charnière du passage de la colonisation à l’indépendance, « époque où les jeunes cadres tels que Mamadou Dia, Alioune Badara Mbengue, Ousmane Socé Diop et tant d’autres, avaient pris la pleine mesure de leurs responsabilités, à savoir la construction d’un jeune état-nation ».
Lire cet ouvrage sur cet homme emblématique de notre histoire, sera aussi l’opportunité de comprendre nos moments forts comme l’éclatement de la Fédération du Mali, la crise de 1962 entre Senghor et Mamadou Dia, mais aussi les prises de position fort courageuses d’Alioune Badara Mbengue en cette période critique. Ce livre rafraîchissant avec sagacité nos pages d’histoire, retrace sa vie fascinante, explorant ses réalisations politiques et son héritage, avec l’ambition de faire de cet homme une référence certaine pour les générations futures.
Toute sa vie durant, empli de cette pensée du Dalaï Lama, selon laquelle, « nos actions devraient être fondées sur des principes universels comme la compassion et la responsabilité », Alioune Badara Mbengue aura été un modèle de dignité et de principes solides. Sa jeunesse et sa formation académique sont contés avec détails et précisions, et vous saurez tout sur l’école William Ponty, berceau de tous les hauts cadres africains qui ont eu à façonner leur continent. Vous partagerez sa vie professionnelle et serez subjugués par son parcours politique, administratif et ministériel aussi précoce qu’implacable d’évidence. Vous découvrirez des noms d’hommes politiques qui ont fait partie d’un personnel politique de très haute facture, qui avaient une idée de leurs missions très éloignée de jouissances terrestres personnelles, et qui se souciaient alors, tous tant qu’ils étaient, de leur pays plutôt que de leurs petits profits, et qui avaient fait don de leurs personnes au Sénégal, et dont la dignité les empêchait de n’être que des « béni-oui-oui » face à quelque autorité que ce soit.
C’est cette haute idée de la dignité qui transpire à l’évocation et au long du récit que l’auteur fait des évènements cruciaux et historiques et qui a fait jouer à Alioune Badara Mbengue son rôle déterminant. Vous serez captivés par les révélations de l’auteur concernant la crise de 1962 et son impact sur son parcours politique. Vous poserez un regard nouveau sur la motion de censure et ses rapports qui ont pu être houleux avec Mamadou Dia, avant de devenir apaisés comme cela peut exister entre grands hommes politiques responsables et patriotes.
Ce qui nous amène à la postface du Professeur Souleymane Bachir Diagne, dans laquelle il convoque cette énorme qualité prêtée à Alioune Badara Mbengue, qu’il nomme FIDÉLITÉ, symbolisée par ces propos tenus au soir de sa carrière au service de l’état du Sénégal : « Ce n’est pas pour me vanter, mais s’il y a eu un homme qui n’a pas eu deux positions politiques dans sa vie, c’est bien moi ».
Pour paraphraser Souleymane Bachir Diagne en guise de conclusion, vous tirerez de cet ouvrage remarquable, autant de leçons qui font la valeur de cette précieuse biographie, que nous devons à la fidélité d’un fils à la mémoire de son père, un fils qui a succombé au devoir de partager le testament d’un homme dont la trajectoire individuelle est un brillant reflet de la marche du pays qu’il a servi toute sa vie.
Ce livre est une fraîcheur nécessaire qu’il est urgent de diffuser dans l’espace torride et saturé d’invectives futiles qui illustre si mal ce pays qui est le nôtre et que nous devons protéger ensemble, « AU SERVICE DE NOTRE NATION ».
LES ENFANTS SCOTCHÉS AUX ÉCRANS
L'ARTP révèle que les mômes passent plus de 4 heures par jour sur les écrans, tandis que la moitié des ménages reste insatisfaite de la qualité des appels
L’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a présenté hier les résultats de son enquête nationale sur les technologies de l’information et de la communication au Sénégal (ENTICS 2024). Les résultats de l’étude font ressortir une forte exposition des enfants aux tablettes et Smartphones. Les enquêteurs révèlent que les mômes passent en moyenne 4,1 h sur tablettes, 3,2 h sur Smartphones et 4,0 h sur smart TV.
Lancée dans une perspective de faire du Sénégal un leader technologique en Afrique, l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a publié les résultats des résultats de l’enquête nationale Les conclusions font ressortir plusieurs particularités notamment la présence des enfants sur les réseaux sociaux, l'accès à l’internet, l’utilisation de services Icloud etc. Selon le document, l’utilisation des appareils par les enfants varient selon les localités. A Dakar, l’utilisation des tablettes par les enfants âgés de 3 à 11 ans est de 14,9% à Dakar contre 3,9% dans les autres zones urbaines et 0,7% en milieu rural, soit 3,7% au total. Les Smartphones sont plus utilisés avec 51,9% à Dakar, 36,3% dans les autres zones urbaines, 22,7% en milieu rural, moyenne de 31%. Dans les autres zones urbaines, le temps baisse à 3,4 h s’agissant de l’utilisation des tablettes, 2,0 h pour les Smartphones et 0,8 h pour les Smart TV. En zone rurale, ils passent 3,6 h sur tablettes, 2,0 h sur Smartphones et 3,0 h sur Smart TV.
YouTube est absent en zone rurale (0%)
L’utilisation d’applications mobiles sur tablettes, Smartphones et Smart TV par les enfants varie selon les zones. Sur tablettes, YouTube est plus utilisé à Dakar par 84,8% des enfants, mais est absent en zone rurale (0%), où 88,7% préfèrent d’autres applications Smartphones. YouTube est utilisé par 91,3% des enfants à Dakar, TikTok par 34,9%. Alors qu’en milieu rural, TikTok (40,6%) dépasse YouTube (31,3%). Toujours à Dakar, TikTok atteint 16,7% du taux d’utilisation contre 35,4% dans les autres zones urbaines. L’étude révèle également que le temps d’utilisation des applications mobiles par les enfants varie selon le sexe. En effet, les filles de 3 à 11 ans passent en moyenne 4,7 h/j sur tablettes, contre 3,0 h pour les garçons. Pour les smartphones, les filles utilisent 2,4 h/j, légèrement plus que les garçons (2,2 h). En revanche, les garçons passent 4,2 h/j sur Smart TV, contre 3,3 h pour les filles.
Seuls 50,4% des ménages se disent satisfaits de la qualité du service d’appels
L’enquête de l’ARTP a également évalué la perception de la qualité du service d’appels par les ménages. La satisfaction par rapport aux appels varie en fonction de la localité. 50,4% des ménages se disent satisfaits et 27,2% insatisfaits. La région de Dakar concentre un taux de satisfaction de 74,4% et les autres zones urbaines avec 56,2% affichent plus de satisfaction qu’en milieu rural qui regroupe 34,3%. S’agissant de la Perception de la qualité du service d’appels par les ménages, plus de la moitié des usagers (56,9%) sont satisfaits de la réception d’appels, surtout à Dakar avec 77,5% et dans les autres zones urbaines. En milieu rural, 50,5% expriment une insatisfaction. Sur la perception de la qualité de la connexion à Internet par les ménages, la satisfaction globale à l’égard du service Internet est moyenne (44,3%), avec un taux plus élevé à Dakar (69,1%) et dans les autres zones urbaines (54,8%).
En zone rurale, la satisfaction chute à 24,4%, tandis que l’insatisfaction atteint 51,1%. La satisfaction globale à l’égard du service Internet est moyenne (44,3%), avec un taux plus élevé à Dakar (69,1%) et dans les autres zones urbaines (54,8%). En zone rurale, la satisfaction chute à 24,4%, tandis que l’insatisfaction atteint 51,1 L’autre point saillant de l'enquête porte sur le commerce électronique avec le téléphone mobile ou la tablette qui prend de l’ampleur au Sénégal. Celui-ci varie également en fonction du sexe et du milieu de résidence.
En effet, le e.commerce est pratiqué par 8,1% des ménages. Le commerce en ligne au Sénégal révèle des disparités selon le sexe et le lieu de résidence. 8,0% des hommes achètent en ligne contre 8,5% des femmes. Il est plus répandu dans la capitale 16,6% à Dakar contre 7,0% dans les autres zones urbaines et 2,4% en milieu rural. L’analyse du Commerce électronique selon le niveau d’instruction et le statut d’occupation, renseigne que l’usage du commerce électronique varie selon le niveau d’instruction. 8,5% des personnes ayant un niveau supérieur et 12,1% du niveau secondaire achètent via Internet. Les actifs ont davantage recours au commerce électronique (7,8%), contrairement aux chômeurs et étudiants.
Évolution des indicateurs d’acces aux tic entre 2009 et 2024
Entre 2009 et 2024, l’accès aux TIC a évolué au Sénégal. La possession d’ordinateurs a légèrement augmenté passant de 11,5% à 16%, tandis que les téléphones portables ont fortement progressé avec une hausse de 14 points, atteignant 97,7%. Aussi, l’utilisation d’Internet à domicile au Sénégal a connu une forte progression, passant de 4% en 2009 à 19,4% en 2024. Cette évolution s’explique par la diffusion des Smartphones, l’extension des réseaux mobiles et de la fibre. L’utilisation d’Internet à domicile au Sénégal a connu une forte progression, passant de 4% en 2009 à 19,4% en 2024. Cette évolution s’explique par la diffusion des Smartphones, l’extension des réseaux mobiles et de la fibre. Entre 2009 et 2024, la connexion à Internet hors domicile est passée de 80% à 56,4%.La baisse des cybercafés, autrefois essentiels, reflète cette transformation des habitudes de connexion des ménages au Sénégal.
LES ACTEURS DE LA CHIRURGIE DÉPLORENT LE DÉFICIT DE SPÉCIALISTES AU SÉNÉGAL
L’offre de soins chirurgicaux pose un réel problème. C’est dans ce sens que les chirurgiens ont organisé des journées pour passer en revue le domaine de la chirurgie au Sénégal.
Les 38es journées annuelles de chirurgie et 9es journées conjointes des départements de chirurgie du Sénégal se sont ouvertes hier à Dakar sous le thème : offre de soins chirurgicaux au Sénégal et éthique dans la pratique chirurgicale. L’objectif de ces journées est de passer en revue les difficultés dans l’offre de soins chirurgicaux au Sénégal.
Au Sénégal, l’offre de soins chirurgicaux pose un réel problème. C’est dans ce sens que les chirurgiens ont organisé des journées pour passer en revue le domaine de la chirurgie au Sénégal. Le Pr Mamadou Seck, président du comité d'organisation de ces journées, estime qu’à «un certain moment de notre pratique, nous nous sommes dit qu'il va falloir que nous nous mettions à la place des malades et des populations. Parce que c'est seulement de cette manière qu'on pouvait ressentir un peu ce que ressentent les malades et les populations. Et c'est seulement de cette manière que nous pourrions faire une évaluation plus concrète des résultats de notre pratique. C'est cela qui nous a poussés à choisir le thème Offre de soins chirurgicaux au Sénégal, mais également l'éthique parce qu'il s'agit de deux sujets qui ne peuvent pas aller séparément», explique-t-il.
Interpellé sur la situation de la chirurgie au Sénégal, Pr Seck indique qu'il n'y a pas assez de spécialistes ou bien le plus grand nombre de spécialistes évolue dans des zones périurbaines. «Et au-delà de ce caractère de formation, il y a un déficit de spécialistes. Nous sommes 13 millions d'habitants, mais dans certaines zones du Sénégal, vous n'avez pas beaucoup de spécialistes. Il faut dire qu'il y a une concentration exagérée de spécialistes à Dakar, et que l'État doit pouvoir faire quelque chose. Nous pensons qu'il va falloir trouver des mécanismes pour amener ces spécialistes dans les régions. On n'a pas assez de spécialistes, ce qui fait que nous avons une surcharge de travail», soutient-il.
A l’en croire, ils sont obligés de se mettre en quatre, parfois, pour régler des situations. Pour ce qui est de l’humanisme dans la prise en charge des soins chirurgicaux, Pr Seck affirme que la médecine, c'est avant tout une question d'humanisme. «Ce qui fait que le médecin, c'est vrai, fait son métier, il applique de la science biomédicale. Mais nous savons que cela ne suffit pas. Parce que pour soigner un malade, il faut considérer son caractère humain, essayer de se mettre à sa place, d'être un peu empathique. Et c'est seulement de cette manière que le malade va apprécier la prise en charge, va adopter la prise en charge et va suivre les recommandations de son médecin. Et cela ne pourra que lui être bénéfique en science», dit-il.
«BEAUCOUP DE SPECIALISTES OU AGENTS DE SANTE NE CONNAISSENT PAS LA CHARTE DU MALADE»
En ce qui concerne la situation des malades dans les hôpitaux, Pr Seck soutient qu’au Sénégal, on a des faits divers. «Des fois, on voit certaines choses dans les hôpitaux….Mais je crois que c'estlié surtout au fonctionnement d'une société. Les médecins et les chirurgiens sont dans une société qui a une certaine manière de fonctionner. C'est d'ailleurs pour cela que des thèmes comme ça sont importants. C’est pour faire un rappel aux spécialistes des comportements à bannir. Ils ne sont pas censés tout connaître, mais c'estle lieu de leur rappeler cela.Nous avons la charte du malade depuis le ministre de la Santé Awa Marie Coll Seck mais beaucoup de spécialistes ou d'agents de la santé ne connaissent pas. Donc, c'est le lieu de faire un rappel aux spécialistes», déclare Pr Seck.
POLÉMIQUE AUTOUR D’UN RASSEMBLEMENT MOURIDE À PARIS
Un hommage rendu à Cheikh Ahmadou Bamba, autorisé par les autorités, a été détourné par des figures islamophobes pour alimenter leur rhétorique anti-immigration
(SenePlus) - Le 19 juillet dernier, place de la République à Paris, une centaine de talibés se sont rassemblés pour déclamer des hassaïdes, ces poèmes soufis du guide spirituel sénégalais Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme. Un événement culturel et spirituel parfaitement légal qui a pourtant déclenché une tempête sur les réseaux sociaux, comme le rapporte Jeune Afrique.
L’indignation ne s’est pas fait attendre. Henda Ayari, figure de proue de la “galaxie éradicatrice française”, s’est emparée de l’événement pour alimenter sa rhétorique anti-immigration. “Et après, on s’étonne que de plus en plus de Français se sentent envahis. Qu’ils aient le sentiment qu’il n’y a plus de contrôle”, a-t-elle tweeté, dénonçant ce qu’elle présente comme “la Place de la République, symbole de la République française, recouverte de tapis de prière et transformée en mosquée à ciel ouvert”.
Cette ancienne musulmane salafiste, qui “a vécu pendant dix ans dans l’islam rigoriste avant de s’en détacher dans la douleur”, multiplie les questions rhétoriques : “Pourquoi les autorités ferment-elles les yeux ? La laïcité ne s’applique-t-elle plus quand il s’agit d’islamisme religieux visible dans l’espace public ?”
Pourtant, les faits sont tout autres. “Une association réunissant des Français convertis à l’islam et au mouridisme ainsi que les six antennes régionales de la Fédération nationale des mourides de France (FNMF) se sont donné rendez-vous pour rendre hommage au guide spirituel soufi Cheikh Ahmadou Bamba”, précise le magazine panafricain.
Khadim Guèye, secrétaire général de la FNMF, rétablit les faits : “L’objectif était d’incarner un islam de paix, d’entraide et de solidarité.” Plus important encore, il dément catégoriquement toute prière publique : “Pour la prière de l’Asr, peu après 18 heures, les organisateurs ont bien précisé qu’il n’était pas permis de prier sur la place de la République et qu’il convenait de se rendre dans une mosquée alentour.”
La polémique repose sur une méconnaissance volontaire ou involontaire de la réglementation. Ce rassemblement culturel et spirituel, dont “une précédente édition s’était déroulée sans anicroches au même endroit en 2024, avait en effet été préalablement déclaré auprès de la préfecture de police de Paris”, souligne Jeune Afrique.
Au lendemain de l’événement, comme le relate Le Parisien, la préfecture a confirmé que lors de ces “kourels” (des récitals de hassaïdes déclamés en cercle par une centaine de talibés), “aucun incident ni phénomène de prière de rue n’ont été relevés”.
Plus troublant, la polémique a été alimentée par Sheikh Mahammad Mehdizade, directeur européen du Congrès mondial des imams, qui a condamné ce qu’il présente comme “un acte religieux ostentatoire”. “La Place de la République, symbole des valeurs communes de la Nation, n’est pas un lieu de culte improvisé”, a-t-il écrit sur X, dénonçant une “mosquée à ciel ouvert”.
L’analyse de Jeune Afrique révèle cependant les contradictions de ce personnage. “Affichant des positions pro-américaine et pro-israélienne, et stigmatisant les Frères musulmans, Sheikh Mahammad Mehdizade n’hésite pas, par ailleurs, à retweeter – au premier degré – certains posts du militant et influenceur d’extrême droite Damien Rieu, cofondateur de Génération identitaire.”
Face à cette campagne de dénigrement, la Fédération nationale des mourides de France a publié un communiqué le 23 juillet pour rappeler que cette communauté “se distingue depuis toujours par une doctrine fondée sur le travail, la rigueur, la discipline, la solidarité et le respect des lois et des institutions”.
Elle réaffirme “son attachement indéfectible aux valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité et laïcité”, indiquant qu’elle “s’inscrit pleinement dans le pacte républicain et œuvre chaque jour à renforcer le vivre-ensemble dans le respect des lois et des principes de la République”.
JUAN BRANCO DÉPLORE L’INERTIE DES NOUVELLES AUTORITÉS SUR LES DOSSIERS DE RÉPRESSION
L’avocat franco-espagnol, qui avait porté plainte contre l’ancien régime devant la Cour pénale internationale, s’étonne de l’absence de réaction du pouvoir actuel. Il reproche aux nouvelles autorités de n’avoir donné aucune suite aux procédures.
L’avocat franco-espagnol Juan Branco, qui s’était illustré en défendant Ousmane Sonko durant sa détention, a exprimé son amertume face à ce qu’il considère comme un manque de réactivité des nouvelles autorités sénégalaises.
Dans un message publié ce jeudi sur le réseau social X (ex-Twitter), il déclare : « Les nouvelles autorités sénégalaises, sollicitées, n’ont jamais donné d’instructions concernant les procédures initiées devant la CPI et en France concernant les soixante meurtres et plusieurs milliers de crimes commis par l’administration précédente contre leur propre peuple. »
En juin 2023, Juan Branco avait déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI), visant notamment l’ancien président Macky Sall et plusieurs responsables de son régime. Il les accuse de « crimes contre l’humanité » dans le cadre de la répression des manifestations survenues entre mars 2021 et juin 2023.
Le dossier, selon ses déclarations, comprend 170 pages et pas moins de 710 éléments de preuve.
Malgré l’alternance politique survenue en mars 2024 avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye et la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre, Juan Branco déplore l’absence de suite donnée à ces initiatives judiciaires.
LE SÉNÉGAL LANCE UN PROGRAMME D’URGENCE POUR 10 000 MÉNAGES VULNÉRABLES
Face à la crise alimentaire qui frappe plusieurs départements, le ministère de la Famille lance le Programme de Réponse à l’Insécurité Alimentaire. Cette initiative prévoit un transfert monétaire de 135 000 FCFA à chaque ménage ciblé.
Le ministère de la Famille et des Solidarités, à travers le Fonds de Solidarité nationale (FSN), a annoncé ce jeudi 24 juillet 2025 le lancement officiel du Programme de Réponse à l’Insécurité Alimentaire (PSA). Ce programme vise à atténuer les effets de la soudure pour les populations les plus vulnérables dans les zones les plus touchées par la crise alimentaire.
Identifiant cinq départements en situation critique selon les résultats du cadre harmonisé 2025 — à savoir Podor, Matam, Kanel, Bakel et Goudiry — le PSA ambitionne d’apporter un soutien direct à 10 000 ménages. Chacun d’eux recevra un transfert monétaire unique de 135 000 FCFA, destiné à couvrir les besoins de base durant cette période difficile.
Pour la mise en œuvre de cette initiative, l’État du Sénégal a débloqué un budget de 1,35 milliard de francs CFA. Le démarrage effectif des paiements est prévu au courant du mois d’août 2025.
Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’engagement du gouvernement à renforcer la résilience des populations vulnérables face aux chocs, notamment ceux liés aux changements climatiques.
Réception d’engins de déminage
La cérémonie de réception de deux engins de déminage acquis par le Centre national d'Action antimines du Sénégal (CNAMS), grâce au soutien du Japon, a été présidée hier par le Premier ministre Ousmane Sonko. Selon les sources officielles, ce matériel, financé à hauteur de 2 milliards de francs CFA dans le cadre du Programme de développement économique et social, vise à accélérer le déminage des zones contaminées en Casamance. Lors de son discours, le chef du gouvernement a salué un appui qui témoigne de la solidité des liens d'amitié et de coopération entre le Japon et le Sénégal. Il a également rappelé que, dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance, le retour des populations en toute sécurité et dans la dignité constitue une priorité du gouvernement. Prenant la parole, l’ambassadeur du Japon, Takeshi Akamatsu, a assuré que son pays continuera à accompagner le Sénégal dans ses efforts de reconstruction de la Casamance, longtemps affectée par le conflit.
Deux individus arrêtés à Grand-Dakar
Deux individus ont été arrêtés par le Commissariat d’arrondissement de Grand-Dakar pour détention de produits stupéfiants, ce 23 juillet. Selon une note, lors de leur arrestation, les mis en cause ont été trouvés en possession de quatre (04) pierres de crack pour le premier, et d’une boule de haschich pour le second. Ils ont été placés en garde à vue.
Vols multiples de bétail
Un individu a été arrêté par le Commissariat d’arrondissement de Jaxaay pour association de malfaiteurs et vols multiples de bétail commis en réunion avec usage de moyen roulant. Selon une note, cette interpellation fait suite à la saisine du service dans le cadre d’une déclaration de vol de bétail. Lors de sa déposition, ajoute la source, le plaignant a déclaré avoir été victime du vol de deux bœufs. Les auteurs, se sentant épiés, ont pris la fuite à bord d’un véhicule immatriculé LG 3407 B, abandonnant sur les lieux un téléphone portable de marque TECNO. Après avoir pris possession dudit téléphone, explique la note, le plaignant a été surpris de recevoir des appels provenant de ses deux employés bergers. Le principal suspect, qui avait pris la fuite en changeant de puce téléphonique, est finalement revenu à Niacoulrab, où il a été interpellé puis placé en garde à vue. Il a reconnu les faits et a affirmé avoir participé à plusieurs vols portant sur une dizaine de bœufs.
Réseau de fraude et de séjour irrégulier
A Saint-Louis, 11 individus au Commissariat central ont été arrêtés au quartier HLM de Ngallèle pour association de malfaiteurs, escroquerie, tentative d’extorsion de fonds et séjour irrégulier. Selon une note, les personnes arrêtées sont originaires du Sénégal, de Guinée et du Togo. Parmi elles, il y a des agents marketing, maçons, étudiants et soudeurs. D’après la même source, tout est parti d’une dénonciation : un enseignant-chercheur a signalé la séquestration d’une jeune fille malienne recrutée via Facebook par une dame lui promettant un emploi fictif à 100 000 FCFA/semaine. En réalité, explique le texte, il s’agissait d’un recrutement déguisé par Qnet, entreprise au cœur de nombreuses arnaques similaires. Refusant d’y adhérer, la jeune femme aurait été empêchée de repartir. Les 11 mis en cause ont nié les faits mais ont été placés en garde à vue.
Seniran Auto et ses 15% de production
Seniran auto de Thiès n'est qu'à une production de 15%, pour une usine qui était prépositionnée pour faire la conquête de l'Afrique. C'est le constat fait hier sur place par les ministres Yankhoba Diémé des Infrastructures, des Transports Terrestres et Aériens et Serigne Guèye Diop de l'Industrie et du Commerce. Selon Serigne Guèye Diop, une production de 15 à 20% sur une capacité de 10 000 véhicules, constitue un véritable gâchis. "Comment comprendre qu'on importe 50 000 à 100 000 véhicules usagés chaque année et laisser ainsi des industries qui produisent des véhicules neufs", s'est-il interrogé. C'est à ses yeux tout le sens de la visite, dont l'objectif est de voir comment relancer cette industrie, par la demande intérieure, qui est bien là. Au-delà de ces aspects, il estime qu'il faut aller vers de plus grandes ambitions, avec par exemple la production de tracteurs. En effet, le Sénégal importe chaque année entre 500 et 2 000 tracteurs du Brésil, de la France, du reste du monde.
Seniran Auto et ses 15% de production (Bis)
D'après le ministre du Commerce, il y a aussi la piste du secteur des gros-porteurs à explorer, d'autant plus que le Sénégal importe chaque année beaucoup d'unités de seconde main, du monde entier, et qui ont entre 10 à 20 ans d'âge. Pour lui, cette possibilité pourrait permettre, en collaboration avec les transporteurs, d'avoir des camions neufs avec un système de financement approprié pour relancer le transport et réduire les accidents. Il a également évoqué la possibilité de produire des véhicules de transport. En effet, l'Etat dépense chaque année beaucoup de milliards pour acheter des véhicules importés pour ses administrations. Il souligne par ailleurs que le rêve est de faire du Sénégal un hub industriel automobile pour toute l'Afrique de l'Ouest. Il a laissé entendre que Sen Iran est un bel exemple de ce que ce pays doit faire en réalité. "Quand nous parlons de souveraineté nationale, cela veut dire que nous devons produire nos propres véhicules, nos propres habits, nos propres besoins en matière d’industrie
ERAMET GRANDE CÔTE, LE PARI AUDACIEUX D’UN MODÈLE DE RÉHABILITATION MINIÈRE
Alors que les critiques envers les industries extractives se multiplient, l'entreprise mise sur une approche singulière : réhabiliter et restituer les terres exploitées bien avant la fin de sa concession.
Dans un secteur souvent critiqué pour ses impacts durables sur l’environnement et les communautés, la société minière Eramet Grande Côte affirme vouloir faire la différence. En visite sur son site industriel à Diogo, des journalistes membres de l’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives (AJTREPE) ont découvert une approche atypique : réhabiliter et restituer les terres au fil de l’exploitation, bien avant l’épuisement de la concession.
À Diogo, dans la région de Thiès, depuis 2014, Eramet Grande Côte extrait du zircon sur une bande dunaire de 106 km entre Thiès et Louga. Mais au-delà des performances industrielles, c’est sa politique de réhabilitation progressive des terres qui retient l’attention.
« Nous avons déjà réhabilité et restitué 85 hectares à l’État du Sénégal et 1 000 autres hectares sont prêts à être restitués », affirme Frédéric Zanclan, directeur général de GCO. « Et tout est prêt pour en restituer davantage. » Une promesse rare dans un secteur où la remise en état des sites intervient généralement à la fin de l'exploitation, souvent sans garantie de suivi.
Une mine itinérante, un défi constant
Contrairement aux mines à ciel ouvert classiques, Eramet opère une mine mobile, avancée par une drague géante et une usine flottante. « En dix ans, nous avons progressé de 35 km. C’est cette mobilité qui nous oblige à penser la réhabilitation dès maintenant », explique Zanclan. Le sable, une fois lavé des minéraux lourds, est immédiatement remis en place. La végétation suit, parfois même améliorée grâce aux suggestions des communautés locales lors des réunions d'engagement.
Avec 34 réunions publiques tenues en 2025 et plus de 4 000 personnes impliquées, GCO se targue d’un dialogue inclusif : activistes, maires, préfets, chefs de villages, jeunes, femmes. « Chaque engagement est formalisé par un procès-verbal. Ce n’est pas juste des paroles en l’air », insiste le directeur général. Pourtant, sur le terrain, certaines voix discordantes s’élèvent encore. Des riverains affirment ne pas avoir été consultés.
Frédéric Zanclan assume la tension : « Mon rôle, c’est aussi de déconstruire les rumeurs. On peut tout contester, sauf les faits. Les PV sont là, les investissements aussi. »
Des compensations cinq fois supérieures au barème de l’Etat
En matière d’indemnisations, Eramet revendique un dépassement des exigences légales. Un hectare affecté est payé 3,5 millions FCFA, contre 750 000 FCFA selon le barème officiel. Mais la restitution des terres, elle, reste encadrée par la loi : « Ce sont des terres de l’État. Même après réhabilitation, on ne peut les redistribuer aux populations sans réforme juridique », précise M. Zanclan.
Toutefois, la société se dit prête à soutenir un plaidoyer en ce sens. « Si l’État évolue, nous serons les premiers à accompagner cette démarche. »
Pour ce qui concerne le recasement des populations déplacées, l’entreprise parle de "relocalisation améliorée". Eramet défend une approche « humaine » : « Nous ne déguerpissons pas, nous relogeons dans des villages modernes avec des écoles, des points de santé, de l’électricité solaire, des lieux de culte. » Une réponse aux critiques, souvent relayées dans les médias, sur les conditions de relogement dans les projets extractifs.
L’exemple cité par Zanclan : l’ouverture en 2024 d’un poste de santé dans un village de recasement. « À ce jour, plusieurs naissances y ont déjà été enregistrées. C’est une fierté. »
Un poids économique significatif
Avec 3 000 emplois directs et indirects — dont 98 % occupés par des Sénégalais — et une contribution annuelle de 90 à 100 milliards FCFA à l’économie nationale, Eramet Grande Côte revendique sa place dans le top 5 des entreprises minières du pays. En 2024, l’entreprise a injecté 253 milliards FCFA dans l’économie locale via ses achats et sous-traitances.
Et même sur le front de l’eau, sujet sensible, l’entreprise se veut proactive : « Nous ne puisons que 9 millions de m³ sur les 16 autorisés. Et nous recyclons plus de 60 % de cette eau », a assuré le directeur général.
La visite organisée le 23 juillet 2025 par l’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives (AJTREPE) aura permis aux professionnels des médias de mieux cerner les pratiques d’un géant minier qui tente, tant bien que mal, de faire taire les clichés. Si des zones d’ombre subsistent, notamment sur la communication locale, le modèle de réhabilitation anticipée d’Eramet Grande Côte pourrait bien devenir un cas d’école pour le secteur extractif africain.