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1 août 2025
ACCUSE DANS L’AFFAIRE AFRICA7, ALIOUNE NDIAYE EXPOSE LES DESSOUS DU DOSSIER
Ce qui n’était au départ qu’un protocole de promesse de vente entre un actionnaire et un repreneur potentiel a débouché sur une détention préventive de plus de cinq mois, la perte temporaire d’un média, et une affaire encore pendante devant la justice
Ce qui n’était au départ qu’un protocole de promesse de vente entre un actionnaire et un repreneur potentiel a débouché sur une détention préventive de plus de cinq mois, la perte temporaire d’un média, et une affaire encore pendante devant la justice. Alioune Ndiaye répliquant à Oumou Wane expose un dossier aussi complexe que sensible.
Le 12 mai 2023, Alioune Ndiaye signe un protocole de promesse de vente avec la société MF Corporation SUARL, représentée par Moussa Faye. Le document est établi dans l’étude de Me Mouhamadou Bachir Diallo, notaire à Guédiawaye. À cette date, une avance de dix millions de francs CFA est versée, sans autre paiement complémentaire par la suite. La dernière page du protocole précise pourtant que «le non-versement d’une quelconque partie des sommes entraîne la résolution de l’acte de cession de parts sociales à intervenir».
Les échanges entre les deux parties se tendent dès les semaines suivantes. Alioune Ndiaye affirme avoir relancé Moussa Faye à plusieurs reprises, sans obtenir de réponse satisfaisante. Ce dernier aurait même prétendu être propriétaire du matériel d’Africa7, ce que les documents disponibles ne confirment pas. La rupture s’officialise le 21 août 2023. Une assemblée générale est organisée entre Moussa Faye et Oumou Yaya Wane, détentrice de la majorité des parts d’Africa7 (51 %). Les statuts sont modifiés, octroyant 49 % des parts restantes à MF Corporation, sans qu’Alioune Ndiaye soit associé à la démarche. L’opération est à nouveau formalisée par le même notaire. Sur la base de ces nouveaux statuts, Moussa Faye saisit la Télédiffusion du Sénégal (TDS) et parvient à obtenir le signal radio et télévisé de Africa7. Le signal est exploité du 28 novembre 2023 au 2 janvier 2025, alors même qu’aucune convention ni avenant n’aurait été signé. Une clause du contrat liant Africa7 à TDS stipule pourtant que «tout projet de modification des clauses d’un contrat doit être porté à la connaissance de l’organe de régulation». C’est à ce moment que l’affaire prend une tournure judiciaire. Le 6 novembre 2023, Alioune Ndiaye est arrêté à l’aéroport de Dakar, de retour d’un voyage en Italie. Une plainte pour escroquerie a été déposée par Moussa Faye. Il est gardé à vue plusieurs jours à la section de recherche de Colobane, avant d’être présenté au parquet, puis placé sous mandat de dépôt le 18 novembre 2023 par le 5e cabinet d’instruction.
Durant l’instruction, Alioune Ndiaye affirme n’avoir jamais été confronté à son accusateur. Il transmet néanmoins aux enquêteurs le protocole de promesse de vente, les mails et SMS échangés avec MF Corporation. L’enquête est conduite par un adjudant de la gendarmerie identifié comme Ndiaye. C’est pendant sa garde à vue qu’un agent lui aurait révélé que le procureur en charge du dossier, Abass Wane, est un proche parent d’Oumou Yaya Wane. Une information difficile à vérifier, mais qui nourrit chez l’intéressé un sentiment de partialité dans le traitement de l’affaire.
LE CNRA REATTRIBUE A ALIOUNE NDIAYE LE SIGNAL AUDIOVISUEL
Le 2 janvier 2025, un retournement intervient : le signal audiovisuel est réattribué à Alioune Ndiaye par le nouveau président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Mamadou Oumar Ndiaye, successeur de Babacar Diagne. Une liberté provisoire est accordée peu après, suivie d’une main levée le 10 juin 2024. Au total, Alioune Ndiaye aura passé cinq mois et dix-sept jours en détention. Sur le plan commercial, la procédure n’est pas close. La validité des statuts modifiés lors de l’assemblée contestée est attaquée devant le tribunal du commerce. Le dossier, défendu par Me Aïssata Ba du cabinet de Me Aly Kane, a connu deux renvois. Le délibéré est désormais attendu le 28 juillet 2025.
Par Mamadou Mbakhé NDiaye
ARÈNE NATIONALE CONTRE ARÈNE POLITIQUE
L'arène politique devait tirer l'arène de lutte vers le haut. Mais manifestement c'est le contraire qui se produit. Il y a actuellement beaucoup plus de sollicitude, de lucidité, de respect de l'adversaire et d'humanité chez les lutteurs
C'est connu. Les lutteurs sénégalais sont tout sauf des enfants de choeur. Les face-à-face qui précèdent souvent les grands combats sont très explosifs. Et les escarmouches sont légion entre les adversaires. Mais ça s'arrête là.
En effet, après les combats âprement disputés dans l'arène, le fair-play et l'humanisme reprennent immédiatement leur droit. C'est ce qu'on a constaté par exemple, dimanche dernier après le combat entre Balla Gaye 2 et Siteu, qui, pourtant a déchaîné les passions avant le choc. Les deux champions ont bandé les muscles avec des joutes verbales parfois incontrôlées. Mais tout le monde a vu après l'affrontement, le vaincu en l'occurrence Balla Gaye II, malgré une défaite très amère, féliciter son adversaire.
Dans le même sillage, la mère de Siteu a rendu visite à Balla Gaye pour l'encourager et formuler pour lui des prières après sa cuisante défaite. Des gestes qui redonnent à la lutte toutes ses lettres de noblesse. Tout cela dans un contexte où le ministre du Sport, en collaboration avec les acteurs de cette discipline, commencent peu ou prou à endiguer l'anarchie qui plombait ces grands événements. Tous les combats n'excèdent pas 19h. Une décision courageuse du ministre du Sport qui amenuise les casses, les vols et les violences après les combats. La lutte attire de nouveau. Tout le contraire de «l'arène» politique qui perd le nord. Ses dépositaires ne prennent plus de précaution. Tout va à vau-l’eau. On sait depuis Camus qu'un homme ça s'empêche. Mais l'élite politique ne s'empêche plus. Et la preuve la plus éclatante de cette déliquescence a été donnée récemment par un ministre de la République, habitué des fourvoiements médiatiques, qui promeut sans ambages le culte de l'insulte. Les hommes politiques sénégalais n'ont plus d'allure dans leur manière de faire. Ils sont pour la plupart haineux, opportunistes, nihilistes. Voraces.
L'arène politique devait tirer l'arène de lutte vers le haut. Mais manifestement c'est le contraire qui se produit. Il y a actuellement beaucoup plus de sollicitude, de lucidité, de respect de l'adversaire et d'humanité chez les lutteurs que chez les politiciens. Peut-être là aussi, une révolution épistémique qui ne dit pas son nom et qui mérite réflexion.
ALIOUNE TINE APPELLE À UNE LOI POUR CONSACRER LA PRÉSOMPTION D’INNOCENCE
Selon le fondateur d’AfrikaJom Center, cette réforme est essentielle pour garantir le respect des droits humains et des libertés fondamentales au Sénégal.
Alioune Tine, le fondateur d’AfrikaJom Center, a exprimé ses pensées sur la sentence prononcée avant le juge sur son compte X. Il propose une loi relative à la présomption d’innocence, un principe reconnu par la constitution.
« Il nous faut une loi sur la présomption d’innocence reconnue par la Constitution sénégalaise pour éviter les mandats de dépôt systématique pour n’importe quel délit », a-t-il écrit.
Selon Alioune Tine, une loi sur la présomption d’innocence permet de reconnaître le principe fondamental selon lequel la liberté est la norme et l’enfermement l’exception.
« La pratique actuelle de notre politique pénale reconnaît la présomption de culpabilité, ce qui est contraire aux obligations du Sénégal en matière de droits humains et des libertés fondamentales », a affirmé Alioune Tine.
LA SOUVERAINETÉ FISCALE BOUSCULE LES GÉANTS DE L’AUDIOVISUEL
Canal+ à 4,5 milliards, RFI à 675 millions : le nouveau Sénégal aligne les redevances audiovisuelles sur les chiffres d'affaires. Une révolution fiscale qui enrichit l'État mais fait grincer des dents chez les géants des médias internationaux
Le nouveau gouvernement sénégalais impulse une réforme ambitieuse dans la gestion des redevances audiovisuelles, visant à rationaliser l’exploitation des fréquences par les médias internationaux. Si le député Guy Marius Sagna salue une rupture courageuse avec les pratiques du passé, certaines radios comme RFI et Radio Chine internationale expriment leurs réserves, entre flou administratif et absence de notification formelle. De son côté, Canal+ choisit de répercuter la nouvelle charge fiscale sur ses abonnés, provoquant l’indignation de SOS Consommateurs. Plongée dans un dossier brûlant où se croisent souveraineté économique, justice fiscale et tensions diplomatiques.
’La gouvernance change avec les patriotes’’, a lancé récemment le député Guy Marius Sagna, en félicitant le gouvernement sénégalais d’avoir engagé une réforme en profondeur du régime des redevances audiovisuelles. L’objectif affiché : mettre fin à une forme d’iniquité structurelle dans l’exploitation des fréquences nationales par des groupes de presse étrangers, souvent à des tarifs dérisoires, sans rapport avec leurs capacités économiques.
Le parlementaire a cité plusieurs cas emblématiques. Radio France internationale (RFI), forte de ses neuf fréquences réparties sur le territoire sénégalais, ne payait que 10 millions F CFA par an. Désormais, elle devra s’acquitter de 675 millions F CFA. Même logique pour Radio Chine internationale, dont la redevance passe à 150 millions F CFA, alors qu’elle ne comptabilise que deux fréquences, voire une seule, selon ses propres responsables.
Quant à Canal+, le bouquet télévisuel français payait jusqu’en 2021, 20 millions F CFA, avant de passer à 75 millions F CFA. Le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko, sous la houlette du ministre de la Communication Alioune Sall, a décidé de lier désormais la redevance audiovisuelle à une part du chiffre d’affaires. Résultat : Canal+ devra verser chaque année 9 % de ses revenus réalisés au Sénégal, soit environ 4,5 milliards F CFA pour l’année 2024.
Une mesure saluée comme un acte fort de souveraineté budgétaire. Le Trésor public, qui ne percevait que moins de 100 millions F CFA par an, pourrait ainsi engranger plus de 5 milliards F CFA, rien que pour l’exercice en cours. Un bond spectaculaire qui reflète une nouvelle philosophie de gestion des ressources immatérielles.
Des zones d’ombre et des répliques nuancées
Mais cette réforme, aussi légitime soit-elle sur le plan économique, suscite des interrogations, voire des réticences chez les acteurs concernés. Du côté de RFI, on affirme que le dossier est exclusivement géré par le siège parisien de France Médias Monde. ‘’Je n’ai pas beaucoup d’informations. Je gère uniquement les langues africaines’’, confie une source interne.
Toutefois, la même source reconnaît qu’un arrêté a été pris et publié dans le ‘’Journal Officiel’’, à l’initiative du gouvernement sénégalais. ‘’Je sais que cette réforme fait l’objet de discussions et que le président lui-même a souhaité un nouveau débat. Tout cela reste encore assez flou pour le moment’’, précise-t-elle, laissant entendre qu’aucune notification formelle n’a été envoyée à ce jour à la direction générale.
Même son de cloche, voire plus tranché, du côté de Radio Chine internationale. Madame Tai, responsable administratif et financier, se montre dubitative : ‘’Ma collègue a vu passer cette information en ligne, mais je n’ai trouvé aucun article officiel ni courrier provenant des autorités compétentes.’’
Elle conteste également le chiffre de deux fréquences : ‘’Nous n’avons qu’une seule fréquence au Sénégal.’’
Une remarque qui soulève la question de la transparence dans l’évaluation des fréquences attribuées et des bases tarifaires. Qui a vérifié ? Sur quelles données se fonde le calcul ?
Selon plusieurs sources proches du dossier, l’ARTP (Autorité de régulation des télécommunications et des postes) n’a pas encore notifié formellement ces nouveaux montants aux entités concernées.
Le cas Canal+ : un transfert de charge sur les abonnés
Mais c’est sans doute dans le cas de Canal+ que la réforme prend une tournure plus conflictuelle. Dès l’annonce de l’augmentation drastique de sa redevance, le groupe audiovisuel a opéré un glissement controversé : les abonnés paieront à sa place.
Les tarifs d’abonnement ont ainsi été revus à la hausse sans concertation ni préavis. De 5 000 F CFA à 5 500 F CFA, de 10 000 F CFA à 11 000 F CFA, de 15 000 F CFA à 16 500 F CFA, de 20 000 F CFA à 22 000 F CFA et même de 52 000 F CFA à 72 500 F CFA pour les offres premium, soit près de 10 % d’augmentation sur toute la grille tarifaire.
‘’Canal+ veut ainsi faire payer à ses abonnés les redevances que l'État lui réclame. Cela est injuste et inacceptable’’, s’insurge Maitre Massokhna Kane, président de l’association SOS Consommateurs. Il dénonce un passage en force, un mépris des clients et une absence totale d’effort de modération.
‘’C’est un manque de respect et de considération. Ils auraient pu amortir la charge, proposer une grille progressive ou ouvrir un dialogue’’.
L’avocat et militant des droits des usagers entend aller plus loin. Il annonce une procédure judiciaire collective contre Canal+ et appelle les abonnés à se regrouper pour signer une pétition de contestation. Une plateforme numérique baptisée ‘’Yoolé’’ a été lancée pour recueillir les plaintes et préparer une action en justice.
La réforme en cours soulève un débat fondamental : comment garantir la souveraineté budgétaire du Sénégal sans fragiliser ses relations avec les médias internationaux ni pénaliser les consommateurs ? La question n’est pas théorique. Elle touche à des équilibres sensibles entre régulation économique, liberté de la presse, partenariats diplomatiques et droits des usagers.
Pour certains observateurs, la réforme est salutaire. Elle met fin à des privilèges longtemps tolérés, souvent au détriment de l’État. Elle inscrit le Sénégal dans une logique de justice fiscale, où chacun contribue à hauteur de ses moyens. Elle envoie aussi un signal fort aux multinationales : exploiter une fréquence au Sénégal a un prix.
Mais pour d'autres, l'absence de concertation, la brutalité de l’exécution et l’impréparation technique risquent de desservir la réforme elle-même.
La réforme des redevances audiovisuelles constitue l’un des premiers vrais tests de gouvernance pour le régime Diomaye-Sonko. Elle traduit une volonté assumée de rompre avec le laxisme budgétaire, de maximiser les ressources nationales et de rééquilibrer les rapports avec les multinationales.
Mais toute réforme structurelle, aussi légitime soit-elle, appelle rigueur, pédagogie et concertation.
Le gouvernement aura intérêt à trancher subtilement : soit il poursuit sur la voie de la fermeté, avec le risque de tensions diplomatiques et sociales, soit il engage un dialogue pour sécuriser ses recettes tout en préservant la stabilité du paysage médiatique et les droits des usagers.
Car dans un pays où les médias jouent un rôle essentiel dans la vitalité démocratique et où la télé est un bien de première nécessité, toute réforme doit rimer avec équité, transparence… et justice sociale.
LE CORPS DE SERIGNE ISSA TOURÉ DÉCOUVERT DANS UN PUITS À BAMBILOR
Porté disparu depuis le 3 juin, le marabout faisait l’objet de graves accusations de viol, de détournement de mineurs et d’actes contre-nature. Une enquête est en cours pour élucider les circonstances de son décès.
Le corps sans vie de Serigne Issa Touré a été découvert ce mercredi dans un puits à Nguendouf, un village de la commune de Bambilor, rapporte L’Observateur. Le marabout, porté disparu depuis le 3 juin, était recherché par la police pour des accusations de détournement de mineurs, d’actes contre-nature et de viols sur ses disciples.
Selon le quotidien, la découverte a été faite par ses talibés, qui le recherchaient activement depuis sa disparition. Le corps, en état de décomposition avancée, a été identifié par ses proches. Ces derniers avaient envisagé une inhumation discrète, mais l’imam sollicité pour diriger la prière mortuaire aurait refusé. Toujours d’après L’Observateur, la gendarmerie a été alertée et le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Rufisque informé.
La dépouille a été transférée dans une structure hospitalière pour autopsie, bien que l’état du corps pourrait en compliquer la réalisation. La thèse du suicide est évoquée, mais plusieurs zones d’ombre subsistent. « Comment le marabout, disparu à Noflaye, à 11 kilomètres de Bambilor, a-t-il pu se retrouver dans ce puits ?», s’interroge le journal.
Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes du décès.
MAME FAMA DIOUF INITIE LES PREMIÈRES ASSISES NATIONALES DU MARIAGE
La fondatrice de « l’École du mariage » souhaite rassembler des acteurs sociaux, religieux, coutumiers et juridiques pour mener une réflexion collective sur les enjeux du mariage au Sénégal.
À l’initiative de Mame Fama Diouf, fondatrice de « l’École du mariage », Dakar accueillera le samedi 26 juillet 2025 au Grand Théâtre un événement inédit : les Assises nationales du mariage. Cette rencontre de deux jours vise à réunir les acteurs sociaux, religieux, coutumiers et juridiques pour réfléchir collectivement aux défis du mariage au Sénégal.
Invitée de la matinale Salam Sénégal, Mame Fama Diouf est revenue sur cette initiative novatrice. Elle a expliqué que ces assises s’inscrivent dans la continuité de son engagement de longue date à travers son émission télévisée « Li si biir sëy », qui traite depuis plus d’une décennie des réalités conjugales dans notre société. Face à l’ampleur des demandes d’écoute et de conseil, elle a fondé il y a un an l’École du mariage, basée au centre-ville de Dakar, un espace gratuit de dialogue et de sensibilisation.
« L’école du mariage est née d’un besoin urgent de préparation au mariage, surtout pour les hommes, trop souvent laissés en marge de l’éducation conjugale. Le mariage ne se résume pas à une autorité à exercer mais à un engagement qu’il faut comprendre et assumer », a-t-elle expliqué.
Les assises du 26 et 27 juillet seront marquées par des panels thématiques sur les principales causes de tensions dans les couples : infertilité, infidélité, pression des belles-familles, manque de dialogue, etc. Le dimanche sera dédié à la restitution des travaux, avec l’ambition d’aboutir à une charte du mariage élaborée avec des religieux, juristes et chefs coutumiers.
Pour Mame Fama Diouf, il est urgent de revenir aux fondamentaux : « Le mariage concerne tout le monde. On a besoin de se reparler, de se rééduquer à vivre ensemble. Ce que les anciens faisaient, nous devons le réinventer dans notre époque. »
Avec cette initiative inédite, l’École du mariage espère ouvrir un débat national apaisé et constructif sur les mutations, les blocages et les espoirs liés au mariage au Sénégal.
Arnaque autour des rendez-vous sur sur VFS
Depuis le mois de mai, VFS Global n'a pas ouvert les créneaux de rendez-vous pour les demandeurs de visa pour la France. Le prestataire qui joue le rôle d’intermédiaire entre les demandeurs de visa et l’ambassade de France est accusé de pousser les gens à contourner le système normal de prise de rendez-vous pour leur soutirer plus d’argent. A la place des 15 voire 18 mille francs demandés aux personnes pour fixer un rendez-vous, VFS GLOBAL « incite » les gens à payer 202 mille francs F CFA pour une supposée collecte à domicile du dossier de demande de visa. Et faute de créneaux disponibles, la plupart des demandeurs sont obligés, contre leur volonté, de passer par ce système de collecte à domicile pour pouvoir déposer leur demande de visa. Ce qui est bizarre, il suffit que le client exprime sa volonté de passer par ce nouveau système pour que les agents de VFS Global l’appellent pour lui demander de choisir le jour et le créneau qui lui conviennent.
Camouflet du parquet autour Farba et ses frères
La Chambre d’accusation financière a annulé hier la seconde inculpation de Farba Ngom pour association de malfaiteurs en bande criminelle organisée. Une victoire pour Farba Ngom qui voit par la même occasion, ladite chambre confirmer le placement sous bracelet électronique de Birane et Ismaïla Ngom, les frères du député-maire des Agnam alors que le procureur voulait les faire emprisonner. Une bonne chose pour le moral et pour la justice.
Plainte de la danseuse Mbathio Ndiaye contre Kocc Barma
Mbathio Ndiaye, ancienne danseuse devenue artiste, s’est constituée partie civile dans l’affaire impliquant ElHadj Babacar Dioum, alias Kocc Barma. Hier, elle s’est rendue au tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Par l’intermédiaire de son avocat, Me Aboubacry Barro, elle a déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du procureur de la République et du doyen des juges d’instruction en charge du dossier. Dans sa plainte, Mbathio Ndiaye accuse Kocc Barma d’avoir diffusé des vidéos à caractère sexuel la concernant. Elle l’accuse également de chantage, affirmant qu’il lui aurait réclamé des faveurs sexuelles ou de l’argent sous la menace de publier ces contenus compromettants. La plaignante déclare n’avoir jamais cédé à ces pressions, allant jusqu’à défier explicitement le suspect de diffuser les vidéos, refusant de se soumettre à l’intimidation. La plainte a été transmise à la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC). Mbathio Ndiaye devrait être entendue dans les prochaines heures. Par la suite, El Hadj Babacar Dioum sera extrait de sa cellule pour être interrogé, avec une possible confrontation en fonction de l’avancement de l’enquête.
Recours du FRAPP contre le Préfet de Dakar
Lе FRAPP а déposé un recours pour еxcès dе pouvoir contre le préfet de Dakar. Dans un communiqué, le FRAPP explique que cе rеcours intеrviеnt à lа suitе de l'intеrdiction prononcéе pаr lе préfеt dе Dаkаr concеrnаnt lа mаnifеstаtion déclаréе pаr lе FRAPP еn soutiеn аu pеuplе togolais. Selon le texte, lе préfеt justifiе sа décision pаr une pеrturbаtion potеntiеllе dе lа libre circulation dеs personnes et dеs biеns, еn plus du fаit quе cеttе mаnifеstаtion coïncidаit аvеc lа fêtе dе Tаmxarit. Le PASTEL considère cette décision commе un аbus mаnifеstе dе pouvoir аinsi qu'unе аttеintе flаgrаntе à lа libеrté fondаmеntаlе dе réunion et d'expression garantie tаnt pаr lа Constitution sénégаlаisе qui par les convеntions intеrnаtionаlеs rаtifiéеs pаr lе Sénégаl.
Deux interpellations à Golf et Guédiawaye
Un employé de la LONASE a été arrêté ce 22 juillet par le Commissariat d'arrondissement de Golf pour escroquerie. Selon une note, il détournait les gains des tickets proches de forclusion et que le préjudice estimé à 1 177 000 FCFA, dont 1 million déjà remboursé. Il a reconnu les faits. Le Commissariat d'arrondissement de Golf a également mis la main sur un trafiquant récidiviste à Guédiawaye, pris en flagrant délit avec 1 kg de chanvre indien, du matériel de conditionnement et 28 000 FCFA en espèces. Il a également reconnu les faits. Les deux suspects sont placés en garde à vue.
Sonko reçoit Trân Thanh Mân
Trân Thanh Mân, Président de l'Assemblée nationale de la République socialiste du Vietnam, en visite officielle au Sénégal, a été reçu hier par le Premier ministre Ousmane Sonko. À l'issue de cet entretien en tête-à-tête, selon une note, les deux autorités ont coprésidé la cérémonie de signature de plusieurs mémorandums d'entente dans le cadre de la coopération diplomatique et sur le commerce du riz ainsi que sur la coopération dans le domaine de l'agriculture. Par ailleurs, ajoute le texte, la mairie de Ziguinchor et celle de Can Tho, au Vietnam, ont procédé à un échange de lettres d'intention en vue du développement de l'amitié et de la coopération entre les deux villes.
Démantèlement d’une bande à Touba
Une bande de malfaiteurs a été démantelée par le Commissariat d’arrondissement de Ndamatou, à Touba. Selon une note, ces arrestations font suite à la plainte d’une victime, agent superviseur de l’opérateur mobile YAS, domicilié à Touba, au quartier Ndame. En effet, dans la nuit du 22 juin 2025, vers 22h, deux individus à bord d’une moto Jakarta l’ont intercepté alors qu’il rentrait chez lui après le travail. L’un des agresseurs, passager de la moto, lui a porté un coup de machette avant de lui arracher sa sacoche contenant des cartes SIM de l’opérateur YAS, sa carte d’identité nationale, sa carte bancaire UBA, trois téléphones portables (iPhone 13 Pro Max, Redmi Note, iPhone 11 Pro), un téléphone Tecno, et la somme de 150 000 FCFA. Le 20 juillet 2025, ajoute la même source, grâce à l’exploitation d’un renseignement opérationnel, l’un des membres de la bande a été localisé au rond-point de Mbacké. Une équipe de la Brigade de recherches s’est rendue sur les lieux et a procédé à son interpellation. En garde à vue, le suspect a reconnu les faits et révélé être membre d’un groupe spécialisé dans les embuscades et les vols aggravés. L’enquête a ensuite permis l’arrestation de trois autres membres actifs de la bande.
Le douanier Nguirane Ndiaye arrêté
Fin de cavale pour le douanier Nguirane Ndiaye. Selon des informations de Seneweb, il a été arrêté par les éléments de la Brigade de recherches de Saly Portudal après plusieurs semaines de fuite. Au courant du mois de juin 2025, Nguirane Ndiaye avait été surpris avec 50 kg de chanvre indien dissimulés dans sa voiture. Toutefois, il avait réussi à prendre la fuite, échappant ainsi à son arrestation.
Un championnat de reboisement à Thiès
Dans la région de Thiès, la célébration de la journée de l’arbre dont le lancement est prévu à Keur Mousseu, sera marquée par une innovation majeure. Il s’agit de l’organisation d’un championnat régional de reboisement, impliquant toutes les Associations Sportives et Culturelles (ASC) de la région. Selon le Lieutenant-Colonel El Hadji Malick Dione, Inspecteur Régional des Eaux et Forêts de Thiès, les 300 600 plants qui seront plantés seront remis aux ASC et des récompenses sont prévues, après qu’une évaluation soit faite au bout de 2 ans. Au terme des ans, les ASC qui réussiront un taux de réussite de 100%, auront une enveloppe de 20 millions de FCFA à se partager. Les Asc dotées d'un taux situé entre 75 et 98% auront également une enveloppe et celles dont les performances se situent entre 30 et 50% bénéficieront ensemble d'une récompense de 5 millions de Fcfa. Ces mesures ont été annoncées hier à l’occasion du comité régional de développement (CRD) consacré à la question. Selon l’adjoint au Gouverneur chargé du développement, les opérations de reboisement seront menées dans tous les départements de la région, dans tous les arrondissements et dans toutes les communes, mais le focus sera mis sur la commune de Keur Mousseu.
Un championnat de reboisement à Thiès (Bis)
Selon les autorités, ce championnat régional devrait booster les opérations cette année. Pour l’année 2024, il a été noté une réalisation de 91,7 ha en termes de plantation massive et 138,36 km en termes de plantation conservatoire 22 hectares. Par rapport au taux de reprise nous avons été de 89% et un taux de survie estimé à 76%. Donc c'est des résultats probants, remarquables et nous nous sommes fixés des objectifs plus ambitieux pour l'année 2025. Pour les plantations massives, nous avons un objectif de 90 hectares pour les plantations linéaires, 150 km et pour les plantations conservatoires 60 ha. Au-delà de ces chiffres, l’adjoint au Gouverneur a annoncé des projets ambitieux, en collaboration avec toutes les parties prenantes, notamment les acteurs communautaires, toute la jeunesse, ainsi que tous les chefs de service concernés. Et dans ce cadre, des projets innovants réalisés dans la région sont mis en avant, comme celui de l’éco quartier de la Cité Lamy, mais aussi l'initiative Tivaouane Ville Verte, qui vont accompagner le processus
LE SENEGAL ADOPTE UN CODE DU SPORT POUR MODERNISER LE SECTEUR
Le texte, présenté par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, vise à doter le Sénégal d’un cadre juridique modernisé pour encadrer la pratique, la gouvernance et le financement du sport.
Réuni ce mercredi 23 juillet 2025, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi portant Code du Sport. Le texte, présenté par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, vise à doter le Sénégal d’un cadre juridique modernisé pour encadrer la pratique, la gouvernance et le financement du sport.
Selon le ministère concerné qui a fait un communiqué, le Code du Sport vient répondre à plusieurs besoins exprimés par les acteurs du secteur : statut des associations sportives, professionnalisation, réglementation des infrastructures, lutte contre le dopage ou encore sécurisation des manifestations sportives. Il introduit également des dispositifs pour encourager l’investissement privé dans les activités sportives et renforcer les relations entre l’État et les fédérations.
Parmi les mesures annoncées figurent :
La révision du statut juridique des associations sportives ;
La création d’un cadre incitatif pour les sociétés investissant dans le sport ;
L’homologation obligatoire des infrastructures accueillant du public ;
L’instauration d’un agrément pour les groupements sportifs œuvrant dans le service public ;
Le recours aux conventions d’objectifs pour l’accompagnement des programmes fédéraux ;
La mise en place de sanctions pénales en cas d’atteinte à la sécurité lors des manifestations ;
L’introduction de modes alternatifs de règlement des litiges sportifs ;
La création d’une Commission nationale du Sport de Haut Niveau.
Ce texte est le résultat d’un processus participatif qui a associé plusieurs parties prenantes, notamment les fédérations, les experts du secteur, et les services techniques de l’État. Il devra encore être examiné par l’Assemblée nationale pour entrer en vigueur.
Par Oumar NDIAYE
CIRCONSCRIRE LES DIVERGENCES ET LES TURBULENCES DANS L’UEMOA
Lors de son récent déplacement au Bénin pour une visite d’amitié et de travail, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a indiqué avoir abordé, avec son homologue Patrice Talon, plusieurs questions d’intérêt sous-régional...
Lors de son récent déplacement au Bénin pour une visite d’amitié et de travail, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a indiqué avoir abordé, avec son homologue Patrice Talon, plusieurs questions d’intérêt sous-régional, avec en filigrane la supposée brouille au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
L’une des entités communautaires les plus homogènes et les plus solides de notre espace, l’Uemoa, a été épargnée par les divergences en cours dans la région ouest-africaine. Ce qui fait qu’elle n’est pas encore dans une zone de turbulences. Après les divisions constatées au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la région ne peut pas se payer le luxe de connaître d’autres fractures dans d’autres organisations communautaires.
« Concernant la Cedeao, nous revenons d’un sommet, et j’ai rappelé au président Talon les défis qui s’imposent à l’organisation, qui doit, comme l’Uemoa, se réformer », avait souligné le chef d’État sénégalais sur le perron de la présidence béninoise. Ce rappel du président Faye sur l’organe communautaire qui regroupe les pays ouest-africains utilisant le FCfa, fait suite à la réunion du Conseil des ministres des Finances qui s’était tenue le 12 juillet dernier à Lomé, au Togo.
Le ministre burkinabè, dont le pays est membre de la Confédération des États du Sahel (Aes), a été privé de la présidence du Conseil des ministres. Lui et ses collègues du Mali et du Niger ont quitté la réunion pour protester. C’est ainsi que les présidents sénégalais et béninois ont décidé de jouer les bons offices pour raccorder les parties prenantes. Que ce soit la Cedeao ou l’Uemoa, elles sont souvent citées en exemple de réussite parmi les organisations communautaires en Afrique où l’intégration économique, monétaire ou politique est toujours balbutiante et chancelante.
La Cedeao coche presque toutes les cases de la théorie du chercheur hongrois Béla Balassa, le penseur le plus cité dans les études liées à l’intégration économique et politique. Ce dernier classifie les processus d’intégration par étapes qui commencent par la communauté économique, l’union douanière et la monnaie. Il ne manque à la Cedeao que cette dernière étape de la monnaie unique pour qu’elle soit, au niveau des structures d’intégration, l’une des plus abouties comme l’Union européenne. Dans cette communauté régionale ouest-africaine, les différences ont toujours été confinées dans les divergences linguistiques.
Aujourd’hui, les points de cassure se sont étendus aux aires géographiques et aux régimes politiques. Nous sommes passés d’anglophones vs francophones et aussi lusophones aux États côtiers contre les pays de l’hinterland, des démocraties face aux autocraties. Ces cassures risquent de s’approfondir et de nous donner une facture très salée que de nombreux pays de la région devront payer. L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), si nous n’y prenons pas garde, risque de connaitre les mêmes zones de turbulences que sa « grande sœur », la Cedeao.
C’est pourquoi il est important, au-delà des réformes qui s’imposent à ces organisations dont certaines ont pris de l’âge avec des rides, de pouvoir s’adapter aux nouvelles donnes, particulièrement à la montée du nationalisme/souverainisme. Il faudra surtout, nonobstant les réussites indéniables, faire en sorte que les règles tacites et explicites qui régissent ces organisations communautaires soient réglées, quelles que soient les contingences ou les circonstances du moment. Sinon nous risquons les affres et les balafres de la désintégration…
Par Oumar NDIAYE
Par Félix Atchadé
PASTEF, L’HETEROGENEITE COMME FORCE STRATEGIQUE DE LA REVOLUTION SENEGALAISE
À ceux qui s’empressent de dénoncer, parfois avec condescendance, la supposée « contradiction » interne du projet politique porté par le PASTEF, il faut répondre : ce que vous percevez comme une cacophonie est en réalité la polyphonie d’un front populaire
À ceux qui s’empressent de dénoncer, parfois avec condescendance, la supposée « contradiction » interne du projet politique porté par le PASTEF, il faut répondre avec clarté et hauteur : ce que vous percevez comme une cacophonie est en réalité la polyphonie d’un front populaire conscient de ses responsabilités historiques. Le PASTEF, loin d’être un simple parti traditionnel, est la traduction politique d’un moment révolutionnaire inédit dans l’histoire sénégalaise contemporaine. Il ne s’est pas consolidé dans la paix sociale des salons de la République, mais dans la tourmente d’un peuple debout, décidé à rompre avec l’ordre néocolonial et à reconquérir sa souveraineté.
Cette hétérogénéité, loin d’être un défaut, est un compromis stratégique assumé, fondé sur une lecture lucide du contexte national et mondial. C’est un compromis historique, au sens gramscien, entre des forces sociales diverses unies par une même urgence : sortir du piège de la dépendance et bâtir un État nouveau. Chacun y contribue sans renier son identité politique.
Un capitaine dans la tempête : le rôle structurant d’Ousmane Sonko
Dans cette architecture complexe qu’est un front populaire, il faut un fil conducteur, une boussole, un porteur de vision capable d’agréger les énergies sans les dissoudre, de tenir la cohérence sans étouffer la diversité. C’est là que se révèle la stature d’Ousmane Sonko, président du PASTEF. Il incarne non seulement une ligne politique claire — celle de la souveraineté nationale, de la justice sociale et de la refondation républicaine — mais aussi une capacité rare à articuler les contradictions, à transformer les tensions internes en moteur de créativité politique.
Le président du parti, Ousmane Sonko, n’a jamais prétendu détenir une vérité unique. Ni dogmatique, ni arbitre d’un pluralisme tiède, il est le catalyseur d’un mouvement populaire qui grandit en parlant aux frustrations comme aux espoirs. Sous sa direction, le PASTEF est devenu un cadre où le débat est libre, les différences valorisées, et la ligne contre la recolonisation clairement affirmée, sans exclure ceux qui veulent bâtir un État au service du peuple. Il incarne une boussole politique, transformant l’indignation en organisation et l’aspiration en stratégie.
Distinguer l’essentiel de l’accessoire : la matrice dialectique du PASTEF
Ceux qui critiquent cette configuration restent prisonniers d’une vision binaire, où unité rime avec uniformité. Or, le PASTEF incarne une tradition plus exigeante : distinguer contradictions principales et secondaires. L’enjeu central n’est pas entre courants idéologiques de rupture, mais entre deux projets antagonistes : un Sénégal soumis aux diktats extérieurs et gouverné par une élite compradore, et un Sénégal souverain, enraciné dans ses luttes, tourné vers la justice sociale et la réappropriation des leviers économiques.
C’est en cela que le PASTEF est porteur d’un projet de refondation, et non d’un simple programme de gestion. Le pluralisme interne du mouvement n’est pas un obstacle à cette refondation : il en est la condition. Car une révolution populaire ne se gagne pas avec des purs, des dogmatiques, des idéologues retranchés dans leur tour d’ivoire. Elle se gagne avec des hommes et des femmes qui acceptent de mettre en commun leur courage, leurs compétences, leurs histoires, pour répondre aux besoins urgents de justice, de souveraineté et de dignité.
PASTEF, produit d’une histoire et levier d’un avenir libéré
Il faut rappeler que le PASTEF n’est pas tombé du ciel. Il est le produit d’une longue histoire de luttes : celles des résistances à la colonisation, des insurrections paysannes, du mouvement syndical, des mobilisations démocratiques des années 80 et 90, des frustrations d’une jeunesse dépolitisée mais en quête de sens. Il est aussi la réponse politique à une situation devenue insupportable : celle d’un pays aux ressources pillées, aux services publics dévastés, à la démocratie dévoyée. Il est l’instrument par lequel un peuple, dans toute sa diversité, a dit non à l’humiliation et oui à l’espoir.
Critiquer sa composition au nom d’une pureté idéologique perdue, c’est méconnaître les exigences de l’histoire. C’est ignorer que, dans les moments de bifurcation historique, ce sont les alliances larges, les coalitions courageuses, les fronts populaires, qui permettent les ruptures durables. La révolution sénégalaise est par essence inclusive : elle ne se fera pas contre le pluralisme, mais avec lui, dans un cadre organisé, conscient, orienté vers l’objectif fondamental : construire un État du peuple, par le peuple et pour le peuple, au cœur d’une Afrique affranchie des tutelles.
Le PASTEF, en choisissant le rassemblement plutôt que la dispersion, le compromis stratégique plutôt que l’enfermement idéologique, pose les fondations d’un Sénégal post-néocolonial, juste, souverain et solidaire. Et si c’est cela la contradiction, alors vive la contradiction. Car c’est d’elle que naîtra le changement. Et il faut, pour l’incarner, un homme qui ne confond ni l’écho populaire avec la facilité, ni la radicalité avec la haine, mais qui sait tenir la barre en pleine tempête : cet homme, c’est Ousmane Sonko.
Par Félix Atchadé
Militant politique, spécialiste de santé publique et d’éthique médicale