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1 août 2025
par Abdoul Aziz Diop
LA COURSE DU GRAND STREAMER CONTRE LA MONTRE AURA-T-ELLE LIEU ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Sonko, le streamer, est trop pressé d’être président contre la loi de son pays pour dire non à la tentation d’un retour en force du « Gatsa-Gatsa » après le coup d’envoi donné par son ministre Birame Soulèye Diop
L’histoire vraie est le jour où - le dimanche 22 janvier 2023 -, devant ses militants et sympathisants en grand nombre à Keur Massar, Ousmane Sonko (image de droite en illustration) disait avoir « atteint le terminus » et avoir « déjà fait [le] testament » qu’on aimerait bien pouvoir lire aujourd’hui après qu’il est devenu premier ministre du Sénégal. Ce jour-là, naquit le gatsagatsisme (de « Gatsa-Gatsa ») pour exprimer le gros dépit injurieux à l’ennemi d’en face plutôt qu’à l’adversaire politique qui est, lui, à convaincre par des idées novatrices lavées de toute accusation « antisystème » qui fait buzz sans rien vouloir dire.
Nous l’avons voulu, nous les autres étiquetés « gens du Système » pour n’avoir pas su transformer durablement l’essai du 23 juin 2011, le jour où les premiers attroupements sur la Place Soweto - le célébrissime parvis face à l’Assemblée nationale -, étaient ceux de femmes d’abord, la loi fondamentale chevillée au corps (image de gauche), criant à tue-tête « Touche pas à ma Constitution ».
Mots de streamer
Le premier ministre du Sénégal est, lui, resté l’un de nos meilleurs streamers - ces diffuseurs assidus de contenus sur Internet -, qui rivalisent en propos désobligeants et en injures lorsque l’adrénaline monte et qu’ils veulent faire des victimes expiatoires sans qu’on ne sache vraiment pourquoi au moment où le meilleur rôle, celui de gouverner, leur est dévolu depuis un an et demi déjà.
Le 10 juillet 2025, en conseil national - un conseil de ministres sans le « faux » président -, le « vrai » incante : « Qu’on me laisse gouverner. On verra si les choses vont se passer comme ça. Il n’y a que ça. Et j’interpelle encore le président Bassirou Diomaye. Qu’il le règle ou qu’il me laisse le régler. Qu’il le règle ou qu’il me laisse le régler. Je suis très claire. » En clair, le premier des gatsagatsistes déplore n’être pas protégé par le président qui, très tôt, prit ses distances par rapport à la chose anormalement partisane dont pâtit le camarade Sonko à travers les attaques venues d’adversaires pourtant tous en prisons sans qu’on ne sache d’où sortent les chefs d’accusation qui leur valent les réquisitoires punitifs suivis chacun d’un mandat de dépôt.
C’est que les effets boomerang du « Gatsa-Gatsa » a fini par faire peur à son géniteur depuis que son rabat d’arrêt, ce recours exceptionnel en cassation près la Cour suprême, est déclaré irrecevable par la plus haute juridiction du pays toutes chambres réunies en présence des pools d’avocats de l’accusé et de la partie civile. « De quoi as-tu peur ? Ne détiens-tu plus tous les documents ? N'es-tu plus l'homme le plus informé du pays ? » Tois questions, restées sans réponses, que le plaignant posa au diffamateur présumé quelques heures seulement après la tenue réussie du « méga meeting » de Keur Massar. La Cour a alors dit le droit.
Un héritage
Plus de deux ans après la gigantesque réunion de Keur Massar, impossible de dire que rien n’en est sorti après les grandes victoires de mars 2024 à l’élection présidentielle et de novembre de la même année aux élections législatives. Mais à la différence du diffamateur qui demanda protection à ses partisans chauffés à blanc, les femmes du 23 juin n’avaient pas qu’un cri de ralliement face au régime du président Abdoulaye Wade décidé de fouler au pied la Constitution pour obtenir d’une Assemblée aux ordres l’exclusion de 3 électeurs sur 4 du suffrage universel. Une plateforme avait été vulgarisée dont il convient de rappeler le fait d’histoire dans ses éléments phares après que le 14ème anniversaire du 23 juin 2011 est passé presque inaperçu :
« Respect et sauvegarde de la Constitution et des règles démocratiques ;
Transparence et régularité des élections ;
Adoption de mesures urgentes de bonne gouvernance ;
Prise en charge sans délai et avec efficacité des urgences sociales : électricité, lutte contre le chômage, santé, éducation, agriculture, vie chère, inondations … »
Nous étions en 2011 ! En 2025, le rapport général, issu du Dialogue national, donne raison au premier ministre qui disait n’avoir rien à signaler en matière de solidité et de stabilité des institutions. Il serait alors l’un des dignes héritiers des femmes du 23 juin arrivées avant tout le monde à la Place Soweto il y a 14 ans de cela. Du côté du président, ledit rapport n’éclipsa pas pour autant, au moment de sa réception des mains du facilitateur général, le 14 juillet dernier, les « souffrances qu’endurent les populations » toujours suspendues aux promesses électorales mirobolantes de l’actuel chef du gouvernement.
Que reste t-il donc à faire ? Une chose est sûre : en exhortant ses camarades et sympathisants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis à répondre injure pour injure aux émules du grand streamer, le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines parie sur le retour en force du « Gatsa-Gatsa », éclipsant, les thématiques développées à l’occasion de la première université d’été - du 17 au 19 juillet 2025 -, du parti présidentiel et retardant surtout, s’il était suivi, l’incontournable course contre la montre à laquelle le chef de l’État appelle son premier ministre. Mais aurait-elle vraiment lieu avec Sonko, le streamer trop pressé d’être président contre la loi de son pays pour dire non à la tentation d’un nouveau retour en force après le coup d’envoi donné par son ministre et soutien Birame Soulèye Diop ?
Le temps presse
Quatre ans seulement après le 23 juin 2011, un an seulement après le lancement, j’ai tenté d’introduire le care (souci de l’autre) dans le champ politique sénégalais en publiant une radioscopie (L’Harmattan, Paris, 2015) de la politique de protection sociale universelle de l’ancien président Macky Sall dont les quatre volets bien connus sont la Couverture maladie universelle à travers les mutuelles de santé étendues au monde rural et au secteur informel de nos villes, la Bourse de sécurité familiale, la Carte d’égalité des chances et la Bonification retraite. Personne, à ma connaissance, ne sauta sur l’occasion à part un professeur de l’Université Gaston Berger engagé, en tant que consultant, dans une étude sociale commanditée par la Banque mondiale. Tout se passe au Sénégal comme si le temps de penser s’estompe au pouvoir en attendant le retour dans l’opposition.
« Cela fait [maintenant un an] que les bénéficiaires n’ont pas perçu la [Bourse de sécurité familiale]. Ce programme touche actuellement 500 000 ménages enregistrés au registre national unique qui comprend les ménages pauvres et vulnérables par des cash-transfert de 35 000 FCFA par trimestre. » (L’AS, mars 2025). Cette bourse - faut-il le rappeler -, n’est pas une aumône versée aux ayants droits tous inscrits dans le Registre national unique. Elle est surtout une incitation des ménages concernés à déclarer les naissances, assurer à chaque enfant la vaccination et l’inscription à l’école publique pour lui garantir l’éducation de base obligatoire.
Quel grand streamer se porte volontaire pour obtenir du ministère de la Famille et des Solidarités le paiement sans délai des sommes dues depuis plus d’un an maintenant ? Ousmane Sonko ? C’est trop lui demander ! Qu’il donne seulement l’orde de payer à la place de l’ordre de punir le parolier libéré.
Le temps presse.
LES DEPARTS CLANDESTINS OU TENTATIVES DE DEPART PERSISTENT EN CASAMANCE
A l’instar d’autres régions du pays, le gouvernement a installé des comités régionaux et départementaux en Casamance pour renforcer la lutte contre la migration irrégulière.
A l’instar d’autres régions du pays, le gouvernement a installé des comités régionaux et départementaux en Casamance pour renforcer la lutte contre la migration irrégulière. Malgré ces dispositifs, les départs clandestins ou tentatives de départ persistent, alimentés par le désespoir, le chômage et les difficultés structurelles du secteur de la pêche.
Dans le cadre de sa stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière, l’État a mis en place ces comités pour concrétiser la territorialisation de cette politique. Une démarche structurante qui, si elle est bien menée, pourrait considérablement contribuer à freiner, voire réduire significativement le phénomène. Pour le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Général de Corps d’Armée Jean-Baptiste Tine, qui a procédé à l’installation de ces comités à Ziguinchor après Thiès et Saint-Louis, cette structuration permet de prendre en compte les spécificités territoriales et les réalités socioculturelles des différentes communautés. Ces comités, démembrements du Secrétariat permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI), sont chargés d’appliquer les directives nationales à l’échelle locale, de sensibiliser sur les dangers de la migration irrégulière, mais aussi de concevoir et mettre en œuvre des projets concrets pour endiguer ce fléau.
Selon le ministre, cette approche décentralisée permettra une action plus coordonnée et plus efficace. Il souligne que la migration, en tant que phénomène mondial complexe, constitue un véritable défi pour les États, non seulement en raison des dynamiques économiques et démographiques qu’elle engendre, mais aussi à cause de ses conséquences sur la sécurité nationale et humaine. Le Sénégal, à la fois pays de départ, de transit et de destination, est au cœur de ces dynamiques. C’est pourquoi le CILMI, placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, a élaboré une stratégie nationale assortie d’un plan d’action opérationnel. «De janvier à octobre 2024, les données centralisées par le comité font état de 502 embarcations ayant accosté aux îles Canaries, dont 64 en provenance directe du Sénégal, avec à leur bord 34 162 migrants. La région de Ziguinchor, en raison de sa proximité avec l’Atlantique et des frontières gambienne et bissau-guinéenne, constitue une zone de départ stratégique», a-t-il déclaré lors de l’installation des comités régionaux et départementaux, le 7 janvier 2025.
LA SITUATION RESTE PREOCCUPANTE A KAFOUNTINE
À Kafountine, l’un des principaux points de départ, la situation reste préoccupante, même si la politique de territorialisation de la lutte commence à porter quelques fruits, grâce à la coopération entre les forces de sécurité et les populations. Conscients de cette vigilance citoyenne, les passeurs évitent désormais, pour la plupart, Kafountine et ses environs, préférant se replier vers la Gambie. Intervenant à Cap Skirring, lors de la clôture d’un atelier de formation destiné aux membres des comités départementaux et régionaux de lutte contre la migration irrégulière des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, Modou Diagne, contrôleur général de police et secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière. M. Diagne a salué des avancées notables par rapport à l’année précédente. «Cette année, le nombre de migrants sénégalais arrivés aux îles Canaries est en nette baisse», a-t-il souligné.
Dans cette dynamique, l’État prévoit d’intensifier les campagnes de sensibilisation à travers le pays et de renforcer la surveillance aux frontières. Modou Diagne a également annoncé des projets ciblés pour les jeunes et les femmes, afin de promouvoir leur autonomie financière et de freiner les départs clandestins. «Nous visons une réduction drastique de la migration irrégulière d’ici à 2035», a-t-il martelé. Un exemple concret de cette vigilance accrue a été observé le mardi 8 juillet à Ziguinchor. Grâce à un renseignement recueilli la veille, une opération discrètement menée par la Section de Recherches (SR) a permis de démanteler un réseau de passeurs en pleine activité. Dix-neuf personnes, dont 17 Guinéens candidats à l’exil, ont été arrêtées alors qu’elles tentaient de rejoindre l’Europe via la Gambie. Deux présumés passeurs, dont le principal organisateur, identifié comme D. Diop, figurent parmi les interpellés. Le plan avait été soigneusement orchestré. Les migrants, partis de la gare routière de Ziguinchor, devaient transiter par Mpack, tandis que le passeur principal les suivait discrètement. Il a finalement été appréhendé au pont Émile Badiane, tandis que le reste du groupe était intercepté à Diouloulou. L’enquête a permis d’identifier un complice, M. Niang, surpris en pleine négociation de paiement avec un autre migrant. D’autres groupes de Bissau-Guinéens et de Sénégalais attendaient également leur tour, dans ce qui s’apparente à un réseau structuré.
CE QUE PENSENT LES ACTEURS DE TERRAIN
Le maire de Kafountine, David Diatta, souligne que tous les départs depuis sa commune s’effectuent par voie maritime, et appelle les acteurs de la pêche à assumer leur part de responsabilité. Diégane Diop, président des mareyeurs de Kafountine, reconnaît l’implication de la profession dans cette spirale migratoire. Pour lui, il est temps que les acteurs de la pêche artisanale s’unissent pour freiner ce qu’il qualifie de «suicide collectif». Cependant, il attire aussi l’attention sur les difficultés structurelles du secteur. En raison du trafic illicite du bois, la fabrication et la réparation des pirogues sont devenues presque impossibles. Les moteurs sont rares et hors de prix, les pièces de rechange introuvables. Il note que les moteurs coûtent jusqu’à 3,86 millions FCFA au Sénégal, alors qu’en Gambie voisine, ils sont vendus à 3,4 millions. Ces obstacles entraînent une paralysie de l’activité de pêche.
À Kafountine, des dizaines de filets restent inutilisés, faute de pirogues. Le quai est vétuste, l’accès difficile, les poissons sont déchargés à même le sol et en plein soleil. Les conditions de travail sont précaires, faute d’aménagements modernes. Diop pointe également la concurrence déloyale des bateaux industriels, souvent autorisés à pêcher à seulement 15 km des côtes. Il demande que ces navires soient repoussés à 70 ou 80 km, afin de préserver la pêche artisanale. Il exhorte l’État à revoir la politique d’octroi de licences de pêche et à soutenir activement les petits pêcheurs, véritables pourvoyeurs de poisson pour le marché national.
DES ALTERNATIVES ATTRACTIVES ET VIABLES
Pour Ananias Georges Mansaly, président du Conseil départemental de Ziguinchor, il est essentiel d’aborder la problématique de manière réaliste et globale, en mettant l’accent sur les opportunités locales pour offrir de vraies alternatives aux jeunes. Il insiste : il ne s’agit pas simplement de dissuader les candidats à l’exil, mais de leur proposer des solutions concrètes et viables S’exprimant lors de l’installation des comités, M. Mansaly recommande de valoriser les secteurs économiques en croissance, les entreprises innovantes, les projets d’infrastructures, les programmes de formation professionnelle adaptés, ainsi que l’entrepreneuriat local. Les comités nouvellement installés, selon lui, pourraient jouer un rôle crucial en mettant en avant des exemples de réussite locale, des dispositifs d’aide à la création d’entreprise et des initiatives innovantes. Il préconise également une valorisation du patrimoine culturel, des liens familiaux et du sentiment d’appartenance communautaire. La migration, rappelle-t-il, peut engendrer de profondes blessures émotionnelles, notamment la rupture des liens familiaux. Les difficultés d’intégration dans les pays d’accueil, les barrières linguistiques, les préjugés et les discriminations constituent aussi des obstacles majeurs. Ananias Mansaly en appelle donc à l’État pour offrir des perspectives positives à la jeunesse, en misant sur une vision optimiste du Sénégal, axée sur les talents et les succès nationaux. Il plaide pour la mise en place de programmes de formation en adéquation avec le marché local, le développement des compétences numériques, la promotion de l’innovation, et un accès élargi au crédit pour les jeunes entrepreneurs.
LE CERVEAU PRÉSUMÉ DE L’AFFAIRE KOCC BARMA PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT
El Hadji Babacar Dioum, accusé d’être à la tête d’un vaste réseau de diffusion de contenus à caractère pédopornographique, a été inculpé pour huit chefs d’accusation, dont atteinte à la vie privée, chantage, blanchiment de capitaux...
Le prévenu El Hadji Babacar Dioum, présenté comme le cerveau de l’affaire judiciaire dite Kocc Barma, a été placé sous mandat de dépôt, mardi, pour huit chefs d’inculpation, dont la “diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et à caractère pédopornographiques”, rapportent plusieurs médias.
Surnommé Kocc Barma – nom d’un philosophe et penseur qui aurait vécu entre entre 1586 et 1655 dans le Cayor – est également inculpé pour association de malfaiteurs, stockage et de diffusion de données à caractère personnel, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et à caractère pédopornographiques, atteinte à la vie privée, extorsion de fonds, menaces et chantage, blanchiment de capitaux et faux sur des documents administratifs publics.
M. Dioum a fait l’objet de près de 5 000 plaintes depuis 2018, selon plusieurs médias. Il a été arrêté à la suite de la plainte d’une fille âgée de 16 ans.
Une arme à feu, des douilles, des véhicules de luxe, des ordinateurs portables, des téléphones, des puces, des disques durs, ainsi que des outils d’administration de sites web ont été retrouvés à son domicile, lors de son arrestation.
La brigade d’intervention polyvalente, une unité d’élite de la Police nationale, a participé à l’arrestation d’El Hadji Babacar Dioum, qui est présumé être l’administrateur de deux sites pornographiques.
HUIT MAGASINS DE CFAO CONSUMER CÉDÉS AU GROUPE SÉNÉGALAIS EDK
Cette opération marque le retrait partiel de CFAO du secteur de la grande distribution au Sénégal au profit d’un acteur local en pleine expansion. Le groupe EDK, qui intégrera les équipes en place, entend consolider son réseau sous la bannière Lowprice.
Le groupe CFAO Consumer, spécialisé dans la distribution de produits alimentaires en Afrique de l’Ouest, a annoncé, mercredi, la cession de son réseau de huit magasins au Sénégal au groupe sénégalais EDK, propriétaire de l’enseigne Lowprice.
La transaction concerne cinq magasins Supeco et trois magasins Carrefour Market, précisent CFAO Consumer et EDK dans un communiqué conjoint.
‘’Nous sommes fiers du réseau de magasins que nous avons commencé à construire au Sénégal en 2019 et très heureux de pouvoir passer le relais au groupe sénégalais EDK, qui poursuivra son développement en pleine synergie avec le réseau Lowprice’’, a déclaré dans le communiqué Franck Rouquet, le directeur général de CFAO Consumer.
M. Rouquet a tenu à assurer les clients de ‘’la continuité du service [et de] l’accès à des produits de qualité à des prix abordables’’.
CFAO Consumer précise toutefois conserver la propriété du centre commercial de la station balnéaire de Saly (ouest), qui héberge plusieurs enseignes, dont un magasin Carrefour Market.
Il réaffirme son engagement au Sénégal, où il entend poursuivre le développement de ses activités dans les domaines de la santé et des énergies renouvelables.
Le groupe EDK assure les consommateurs de son engagement à garantir ‘’la reprise intégrale du personnel actuellement en poste dans les magasins concernés, dans le respect des contrats de travail en vigueur’’.
‘’Nous sommes heureux de poursuivre cette aventure avec les équipes en place, qui continueront à servir les clients avec le même professionnalisme’’, a dit son fondateur, Demba Ka.
‘’Cette opération témoigne de la volonté d’EDK de renforcer l’expertise sénégalaise dans la grande distribution, en complément de son offre actuelle, sous la bannière Lowprice’’, assure M. Ka dans le communiqué.
Le groupe EDK est crédité d’une croissance continue depuis treize ans. Il dit avoir quelque 1 500 collaborateurs et disposer d’un maillage territorial important au Sénégal.
UN COLLÈGE DE MÉDECINS PLURIDISCIPLINAIRE DÉSIGNÉ POUR L'EXAMEN MEDICO-LEGAL DE FARBA NGOM
Le juge du 1er cabinet du pool judiciaire financier en charge du dossier du maire des Agnam, Farba Ngom, a désigné un collège de médecins pluridisciplinaires composé de trois professeurs afin de procéder à l’examen médico-légal du responsable de l’Apr.
Le juge du 1er cabinet du pool judiciaire financier en charge du dossier du maire des Agnam, Farba Ngom, a désigné un collège de médecins pluridisciplinaires composé de trois professeurs afin de procéder à l’examen médico-légal du responsable de l’Apr. Le collège doit dire si l’état de santé du détenu est compatible avec la vie carcérale.
Du nouveau dans le dossier Farba Ngom. Un collège de médecins pluridisciplinaire a été désigné afin de répondre à la demande du Parquet financier qui avait requis une contre-expertise suite au rapport médical établi par le Professeur titulaire en cardiologie, Alassane Mbaye, à la demande des avocats du maire des Agnam, concluant à une incompatibilité de l’état de santé à la rigueur carcérale. C’est pourquoi, après avis de l’ordre des médecins, le juge du 1er cabinet du Pool judiciaire financier a accédé à la requête du parquet. Ainsi, il a désigné, à cet effet, un Collège de médecins pluridisciplinaire composé des professeurs aux fins d'y procéder.
Ce collège est composé de trois professeurs dont le médecin chirurgien urologue, chef du service d'urologie de l'Hôpital général Idrissa POUYE, Serigne Maguèye Guèye, du médecin interne Hépato-gastro-Entérologue, Papa Sallou Mbaye, officiant au cabinet médical sis au 14, rue Abdou Karim Bourgi, Dakar et du cardiologue, Ousmane Dièye, du cabinet médical SALAMA/SOS Cardio.
En leur qualité d'experts médicaux, ils devront procéder à l'examen médico-légal de Farba Ngom, placé sous mandat de dépôt depuis février pour un blanchiment de capitaux portant sur 125 milliards Fcfa. Mais, il est surtout attendu de ce Collège de médecins pluridisciplinaire de répondre à la question : l'état de santé de Mouhamadou Ngom est-il compatible avec la vie en milieu carcéral ?
A l’issue de cet examen, ces experts devront dresser un rapport détaillé qui sera déposé sur la table du juge du 1er cabinet en charge du dossier avec leur avis motivé conformément à la loi sur l’examen médico-légal de Farba Ngom.
MAODO MALICK MBAYE SOUS MANDAT DE DEPOT
L’ancien Directeur général de l’Agence nationale de la maison de l’outil (ANAMO) a été écroué dans le cadre d’une enquête sur un détournement présumé de deniers publics portant sur un préjudice de plus de 600 millions FCFA au sein de l’agence
Maodo Malick Mbaye a été placé sous mandat de dépôt par le juge du troisième cabinet du Pool judiciaire financier. L’ancien Directeur général de l’Agence nationale de la maison de l’outil (ANAMO) a été écroué dans le cadre d’une enquête sur un détournement présumé de deniers publics portant sur un préjudice de plus de 600 millions FCFA au sein de l’agence qu’il dirigeait au moment des faits. Ses avocats Me Alassane Cissé et Cie sont en train de se démener pour mobiliser la garantie et lui obtenir une liberté provisoire.
Le juge du troisième cabinet du Pool judiciaire financier a placé hier El hadji Malick Mbaye sous mandat de dépôt. L’ex Directeur général de l’Anamo, plus connu sous le nom de Maodo Malick Mbaye, est mis en cause dans une enquête portant sur un détournement présumé de deniers publics. Le préjudice est estimé à plus de 600 millions de Fcfa, selon le réquisitoire introductif du procureur financier.
Absent du pays lors de l’enquête préliminaire, Maodo Malick Mbaye, qui était au Maroc, s’est présenté volontairement, le 23 juin dernier, au juge à son retour au Sénégal pour être entendu. Mais il n’avait pu faire face au magistrat instructeur du troisième cabinet du Pool judiciaire financier. Car son audition a été reportée. En conséquence, l’ex Directeur de l’Anamo qui a démissionné de son poste après l’arrivée au pouvoir du nouveau régime, était sorti libre des locaux du Pool judiciaire financier.
Dans cette enquête menée par la Section de recherches de Thiès, plusieurs personnes sont poursuivies dont l’ancien directeur administratif et financier (DAF), Omar Ndiaye pour des faits de détournement de deniers publics. Maodo Malick Mbaye est présenté, dans cette affaire, comme le cerveau.
L’enquête de la Section de Recherches deThiès fait état de plusieurs marchés fictifs liés à des formations de jeunes dans plusieurs secteurs réalisés sous forme de demandes de renseignement et de prix (DRP). Elle révèle aussi qu’une grande partie des projets annoncés n’a jamais été concrétisée tandis que d’importantes sommes ont été versées à des prestataires dont la fiabilité suscite des doutes. Interrogé durant l’instruction, l’ex Directeur administratif et financier de l’Anamo, Omar Ndiaye, actuellement sous mandat de dépôt, a tenté de se dédouaner en pointant la responsabilité de son ancien boss Maodo Malick Mbaye.
Plusieurs fournisseurs interpellés dans la même affaire ont été inculpés pour complicité d’association de malfaiteurs, escroquerie sur les deniers publics, faux et usage de faux et placés sous liberté provisoire après avoir versé des cautions. Hier les avocats Me Alassane Sall et MeDabo ont tenté de le tirer d’affaire. En tout état de cause, Me Alassane Cissé et Cie sont à pied d’œuvre pour lui obtenir une liberté provisoire à travers une caution.
Par Mohamed GUEYE
LA TAXATION ET SES EFFETS
Woodside a décidé de geler tous les versements dus à l’État du Sénégal. Toutes les parts du Sénégal dans les ventes du brut de Sangomar sont également gelées. La quête de souveraineté économique se transforme en auto-sabotage
La phase active de la renégociation des contrats a pris son envol. Les différents investisseurs sont assis sur des braises. En plus de revoir des contrats signés depuis des lustres, les autorités ne se gênent pas pour revisiter les taxes imposées - ou non - à certains contrats déjà conclus. Le plus emblématique en ce moment, c’est celui de la société pétrolière Woodside. Le fisc sénégalais réclame à la société australienne, comme part imposable dans la transaction qui a abouti à la cession des parts de la société Far à Woodside, plus de 41 milliards de francs Cfa d’arriérés d’impôts sous astreinte. Cette affaire a été portée en Justice au Tribunal de Dakar. Dans le même temps, Woodside s’est également pourvue auprès du Cirdi de Paris, sur la même question.
Mais il ne s’agit pas que de cela. Il y a quelques jours, on a appris que les opérateurs de téléphonie Yas et Expresso s’étaient vu retirer leur licence 5G, au motif qu’ils l’avaient acquise au montant jugé dérisoire de 3 milliards de Cfa. Bien qu’avérée, cette information n’a cependant pas fait l’objet d’une quelconque publicité. Ce qui, depuis un certain temps, semble être le mode de fonctionnement officiel sur certaines affaires. Ainsi, on a vu que la redevance de la société Canal Plus Sénégal a été révisée à la hausse, passant de 75 millions de francs Cfa annuels à un peu plus de 4 milliards.
Ces affaires ne se présentent pas comme des initiatives qui visent à la préservation des intérêts du pays, comme on voudrait les présenter. Il suffit de savoir que, depuis l’ouverture de ce contentieux avec les Impôts et les plaintes en Justice et au Cirdi qui s’en sont suivies, Le Quotidien a appris que Woodside a décidé de geler tous les versements dus à l’Etat du Sénégal. Depuis sa plainte, la multinationale pétrolière aurait déjà provisionné dans ses comptes les moins de 42 milliards de francs Cfa que lui réclame l’Etat du Sénégal, en attendant l’issue du litige. Et toutes les parts du Sénégal dans les ventes du brut de Sangomar sont également gelées. Cette procédure, a appris le journal, est parfaitement légale en cas de contentieux entre deux partenaires, jusqu’à ce que le cas soit vidé. D’une certaine manière, cela revient à dire que les pouvoirs publics, qui ont escompté de nombreux milliards dans leur procédure contre un partenaire d’affaires, sont aujourd’hui réduits à contempler ce dernier utiliser sa part de l’argent du brut du Sénégal, tandis que le pays, qui a tant besoin d’argent, ne peut disposer de sa part.
L’ironie du paradoxe est que depuis un certain temps, le discours officiel est de permettre au pays de disposer en toute souveraineté, de toutes ses ressources du sol et du sous-sol. Il n’est donc pas permissible que des étrangers, quelles que soient les ressources qu’ils peuvent injecter dans l’économie, viennent s’en mettre plein les poches au détriment des enfants du pays. D’où la politique souverainiste de leur faire rendre gorge à tout prix. Et les partenaires qui ne voudraient pas se plier à ces mesures seront contraints de laisser la place à ceux qui accepteraient. On ne sait pas s’ils seront nombreux, à la manière dont les règles du commerce international s’appliquent. Le fait, pour Woodside, d’avoir conduit en Justice son partenaire a rendu méfiants les autres investisseurs, et frileux les potentiels clients des ressources sénégalaises.
Tout le monde se demande à l’heure actuelle, si le Sénégal est encore «business friendly», comme l’on dit à l’Apix. D’ailleurs, cette agence de l’Etat, qui prépare son prochain Forum d’investissement au Sénégal pour octobre prochain, a été prospectée auprès de potentiels investisseurs chinois. Notre Premier ministre était allé avec les responsables de l’Apix jusqu’à Hangzhou pour les aider à tenter de «nouer et de renforcer des partenariats dans des secteurs stratégiques comme les infrastructures, l’énergie, l’agrobusiness, la technologie, etc.». On imagine que l’on verra, ainsi que promis, les fruits de cet important déplacement, dans les semaines à venir.
Nos autorités ont voulu nous présenter les partenaires chinois comme des gens avec lesquels il est possible de nouer des partenariats différents de ce que l’on a toujours fait avec les pays de l’OCDE, et qu’à présent, nous en serons à un mode de «partenariat gagnant-gagnant», bien plus bénéfique que ce que l’on nouait avec les pays au capitalisme affiché.
Dans leur enthousiasme d’avoir pu décrocher des partenariats, nos dirigeants se sont félicités d’élargir le business avec des «partenaires du Sud Global», si différents de nos partenaires traditionnels, mus uniquement par le lucre et l’intérêt personnel. Il est vrai que les dirigeants du pays ont sans doute plus d’information que le journaliste moyen. On ne peut toutefois s’empêcher de rappeler que le financement de l’autoroute Ila Touba s’est fait avec des capitaux chinois, levés par le président Macky Sall. Ce même financement a été finalisé pour continuer la voie jusqu’à Kaolack. Or, à ce que l’on sache, il ne s’agit ici ni de don ni de prêt à taux concessionnel. Le Sénégal s’est d’ailleurs déjà engagé à éponger les plus de 420 milliards de francs Cfa qu’aura coûté cette infrastructure. En plus du contribuable sénégalais, tout usager de ce péage contribue à ce remboursement.
Si les usagers se plaignent de l’état de dégradation de l’infrastructure, et si les employés de la société concessionnaire mise en place avec l’appui de l’Ageroute ne sont pas satisfaits des conditions de travail qui leur sont faites, surtout en comparaison au traitement de leurs homologues qui sont employés sur l’Autoroute de l’avenir Dakar-Aibd, beaucoup ne comprennent pas que le partenaire chinois du concessionnaire n’a d’autre préoccupation que de rentrer rapidement dans ses fonds, quel que soit ce qui pourra advenir à l’infrastructure et au personnel. La solidarité du Sud Global ne semble pas non plus être une préoccupation ici.
Mettons de côté les Chinois, pour revenir aux effets de la taxation tous azimuts que l’Etat impose aux privés nationaux et étrangers. Même s’il s’agissait de faire payer à Canal Plus des arriérés de redevance - on ne sait d’ailleurs sur quelle base légale -, l’augmentation à plus de 4 milliards de Cfa par an aura déjà eu des conséquences. Sans avoir à communiquer sur cette taxation confiscatoire, l’opérateur de télévision a non seulement renoncé à une initiative de baisse de ses prix, mais fait passer aussi son abonnement à la hausse. On a vu un célèbre «député du peuple » s’indigner de cette hausse, sans se demander si cela pouvait être justifié aux yeux de l’opérateur. Le même élu du peuple ne s’est pas indigné en son temps que Télédiffusion du Sénégal (TDS, l’opérateur national chargé de la collecte, du transport et de la diffusion des contenus audiovisuels numériques au Sénégal, ait retiré à la société sénégalaise Excaf, le droit de gérer la TNT. La conséquence en est que maintenant, tout foyer sénégalais qui ne serait pas muni de décodeur Canal Plus n’est plus en mesure d’accéder à des chaînes sénégalaises gratuites. Un scandale qui n’émeut pas outre mesure notre « député du peuple » et ses « honorables collègues ».
Par ailleurs, on apprend que toutes les organisations membres du système des Nations unies se prépareraient à délocaliser leurs sièges du Sénégal, pour des pays comme le Kenya, pour une bonne majorité, ou la Côte d’Ivoire et le Rwanda pour d’autres. La raison en serait un contentieux né de l’occupation de la « Maison des Nations unies » à Diamniadio. Cet ensemble architectural futuriste, construit par le Sénégal et inauguré par Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations unies, et Macky Sall luimême, était destiné à abriter toutes les structures membres du Système des Nations unies sous un même toit. En plus de donner encore plus de vie à la Cité de Diamniadio, qui peine à trouver son souffle, on libérait des bâtiments dans le centre de Dakar, permettant ainsi quelque part de réduire le prix du loyer. Et pour les occupants des nouveaux bureaux, les avantages de se trouver tous dans les mêmes locaux facilitaient les contacts en réduisant les déplacements, entre autres.
Tout était au point pour que les premiers occupants prennent leurs places. Les autorités sénégalaises ont voulu revenir sur l’accord en voulant faire payer un loyer, chiffré à des millions de Cfa, aux organismes onusiens. Une première dans l’histoire des relations entre les Nations unies et le Sénégal. L’intransigeance des deux parties a abouti à la volonté de délocalisation.
Si les Sénégalais ne semblent pas encore avoir pris conscience de la catastrophe à venir, les futurs pays d’accueil, eux, se frottent les mains. La Côte d’Ivoire, par exemple, a pendant longtemps disputé au Sénégal d’abriter le siège de la Fao à Dakar. Abidjan avait mis en avant plusieurs atouts. Il a fallu tout l’entregent de l’ancien ministre Papa Abdoulaye Seck pour que le siège revienne à Dakar. Si la Fao s’en va aujourd’hui, on se demande qui empêchera le maire d’Abidjan de lui offrir son meilleur bâtiment. Ainsi qu’à d’autres.
Dakar va regarder partir plus de 3500 fonctionnaires internationaux, qui ont des salaires plus que confortables. En plus de ces gens, plus de 15 mille travailleurs indirects, fournisseurs, avec des contrats à plus ou moins long terme, risquent de se retrouver au chômage. Ces Sénégalais bon teint ne pourraient pas rejoindre leurs partenaires internationaux dans leurs nouveaux lieux d’installation. Il y a en plus des gens de maison, des gardiens, ainsi que d’autres partenaires dont l’activité dépend en majorité de celle des organisations des Nations unies. Les ressources et les moyens de vivre de ces Sénégalais sontils, à la balance, moins utiles au pays que les revenus que l’Etat voudrait tirer de son hypothétique loyer ?
Il ne faut pas oublier par ailleurs que les bâtiments étaient censés être utilisés dans le cadre du Partenariat public-privé avec le constructeur Envol Immobilier. En perdant son locataire, l’Etat du Sénégal sera-t-il en mesure de faire face au loyer dû à son concédant ? Et s’il faisait défaut, n’y aurait-il pas des risques de procès ? A cela, il faudrait aussi se demander l’image que cela reflètera auprès d’autres entreprises opérant à Diamniadio ou ailleurs, en partenariat avec l’Etat. Déjà, le turc Summa serait en train de réduire la voilure sur le Pôle urbain.
Thérèse Faye, présidente d’une commission du PAP
La députée Thérèse Faye a été élue ce lundi présidente de la commission des affaires monétaires et financières du Parlement panafricain (PAP), qui se tient la 5ème session ordinaire de la sixième législature du 21 juillet au 1er août 2025 à Midrand, en Afrique du Sud. Maire de Diarrère, dans la région de Fatick, Thérèse Faye Diouf a été directrice de l’Agence nationale de la petite enfance et de la Case des Tout-Petits (ANPECTP), patronne de la politique nationale de développement intégré de la petite enfance (PNDIPE) et ministre du Développement communautaire, de la solidarité nationale et de l’Équité Sociale et Territoriale. Elle a été également ministre de la Femme, de la Famille, de l'équité et du développement communautaire. Le Parlement panafricain (PAP) a été créé afin d’assurer la pleine participation des peuples africains au développement économique et à l’intégration du continent. Le PAP sert de plateforme aux citoyens de tous les peuples africains afin qu’ils soient impliqués dans les débats et prises de décisions concernant les problèmes et les défis auxquels le continent est confronté.
Un camion prend feu, explose et fait 6 blessés graves
C’était la stupeur hier, au quartier route de Dakar 2 à Thiès, où les populations ont frôlé la catastrophe. En effet, un camion a pris feu, avant d’exploser et les flammes ont même atteint les fils électriques. Selon les voisins, c’est des soudeurs-mécaniciens qui s’affairaient autour du camion et brusquement, les flammes ont commencé à jaillir. L’accident ayant surpris tout le monde, les flammes ont très vite pris en otage le camion qui a fini par exploser. C’est la grande détonation qui a ameuté le quartier qui a eu ensuite très peur, car les flammes avaient déjà commencé à assaillir les fils techniques. Heureusement les sapeurs-pompiers ont vite circonscrit le feu. Mais parmi les mécaniciens, 6, selon les estimations des témoins, ont été victimes de brûlures graves, qui ont nécessité leur évacuation par les sapeurs-pompiers. Les voisins en ont profité pour réitérer leur doléance maintes fois exprimées et allant dans le sens de la délocalisation des ateliers de mécaniciens qui, selon eux, les exposent au quotidien à un danger.
Kocc Barma envoyé en prison pour 8 chefs d’accusations
El Hadj Babacar Dioum alias Kocc Barma a été placé sous mandat dépôt hier par le doyen des juges d’instruction. Celui-ci a suivi le réquisitoire introductif du procureur de la République. Il est inculpé de 8 chefs d’accusations qui sont : association de malfaiteurs, stockage et diffusion de données à caractère personnel, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et à caractère pédopornographique, atteinte à la vie privée, extorsion de fonds, menaces et chantage, blanchiment de capitaux et de faux sur des documents administratifs publics. En guise de mémoire, son arrestation fait suite à plusieurs plaintes déposées par des victimes de diffusion d’images obscènes et de chantage. Après plusieurs années de traque, la Division spéciale de cybercriminalité (DSC) a mis la main sur Kocc Barma, jeudi dernier, à la suite de la plainte d’une mineure qui a permis aux enquêteurs de le localiser.
Les dealers abandonnent leur véhicule
La compagnie de Gendarmerie de Thiès a mis la main sur un véhicule 4x4 transportant du chanvre indien. Selon une note, cette saisie a été effectuée lors d'une patrouille aux alentours du chantier du Centre national d'Entraînement des Forces d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (CNEFIGN). D’après le texte, les contrevenants ayant aperçu les gendarmes, ont pris la poudre d’escampette abandonnant, sur place, leur véhicule. Ainsi, une opération de ratissage lancée sans délai avec les éléments de la brigade de Notto Diobass renforcés par l’Escadron de Surveillance et d'Intervention (ESI) de Thiès a permis la découverte de quatre grands sacs remplis de chanvre indien contenant au total quatre-vingt-douze (92) paquets. Il ressort des premières investigations que le même véhicule aurait, un peu plus tôt, forcé la barrière du péage avant de prendre la direction de l'Aéroport International Blaise Diagne (AIBD). Ledit véhicule a été conduit, avec le produit, à l'unité aux fins d'enquête.
175 kg de chanvre indien interceptés à Sandiara
La brigade de Sandiara a saisi, dans la nuit du 20 au 21 juillet 2025, cinq (05) colis de chanvre indien d’un poids total de cent soixante-quinze (175) kilogrammes. Selon une note, informée quelques jours plus tôt d’un possible débarquement de drogue dans sa circonscription, l’unité a mis en place un dispositif de surveillance qui a permis de localiser une charrette suspecte. A l'approche de la patrouille, informe le texte, le conducteur a abandonné l’attelage sur place pour prendre la fuite en profitant de l'obscurité. La charrette etles colis saisis ont été conduits à la brigade. Une enquête est en cours pour identifier les personnes impliquées.
Trafic de drogue à Thiès
Un individu a été arrêté ce 20 juillet par le Commissariat du 1er arrondissement de Thiès pour trafic de drogue. Selon une note, cette arrestation fait suite à une mission de sécurisation, au cours de laquelle les agents ont été alertés par la présence suspecte de deux individus dans une zone peu éclairée. L’un d’eux a pu être interpellé, en possession de dix (10) cornets de chanvre indien. Une perquisition menée à son domicile, situé au quartier Silmang, a permis de découvrir une quantité de 2,5 kg de chanvre indien, soigneusement dissimulée dans sa chambre. Le mis en cause a été placé en garde à vue pour trafic, offre ou cession de chanvre indien.
Un agresseur lynché à Thiès
Un individu a été interpellé par le Commissariat central de Thiès pour vol avec violence. Selon une note, cette arrestation fait suite à une mission de sécurisation, au cours de laquelle les éléments de la Brigade de Recherches du poste de police des Parcelles Assainies de Thiès ont appréhendé un suspect et l’ont mis à la disposition du service compétent. D’après les agents interpellateurs, ajoute le texte, ils ont été informés qu’un citoyen avait été suivi par trois (03) individus, à bord d’une moto de type Jakarta, armés de coupe-coupe. Les faits se seraient déroulés depuis la station Shell, située près du lycée Malick Sy, jusqu’au niveau du quartier Mbour 1, à Thiès. Les agresseurs, informe la même source, auraient alors attaqué la victime avec des machettes, emportant sa sacoche contenant des documents et la somme de 43 500 FCFA. L’un des auteurs présumés aurait été intercepté sur place, avant d’être violemment lynché par une foule au quartier Mbour 1. Sans délai, une équipe s’est rendue sur les lieux indiqués. Selon la police, les agents ont retrouvé le suspect au milieu d’une foule furieuse, qui venait de le frapper à l’aide de pierres et de briques, lui causant des blessures au visage et à la tête. Il a été extirpé de la foule, puis conduit au service pour audition. Le mis en cause a été placé en garde à vue.
Trafic de faux médicaments en ligne
Deux individus de nationalité étrangère ont été arrêtés par la Division Spéciale de Lutte contre la Cybercriminalité (DSC), pour trafic illicite de produits médicaux, exercice illégal de la pharmacie, et mise en danger de la santé d’autrui. Selon une note, ces arrestations font suite à la détection de promotions répétées d’un produit pharmaceutique suspect dénommé « Enneco Pro », dans le cadre de la surveillance des contenus illicites en ligne. Ces produits, ajoute le texte, largement diffusés via des canaux de messagerie instantanée et accompagnés de contenus pour adultes, étaient proposés à la vente sur les réseaux sociaux. Un numéro de contact permettait aux intéressés de passer commande et d’organiser la livraison, en dehors de tout cadre légal. Alertées par cette activité, informe la même source, les autorités compétentes ont ordonné l’ouverture d’une enquête. Une mission a été confiée aux agents opérationnels pour identifier et interpeller les auteurs présumés. Les investigations ont mené les enquêteurs à Ouakam, où deux individus ont été interpellés et conduits au siège de la DSC. Une perquisition menée à leurs domiciles et lieux de travail a permis de découvrir un important stock de produits médicaux non autorisés. Il s’agit de dix ordinateurs de marque DELL et IIYAMA, dix téléphones portables de marque Samsung et Tecno, un dispositif de vidéosurveillance, un appareil SIM Box, dix chaises. Une somme de 15,5 millions FCFA, que l’un des suspects aurait tenté d’utiliser dans une tentative de corruption a été aussi saisie.
Dr Fatou Diouf lance un grand projet à Cap Skirring
Croire au potentiel de Cap Skirring, c’est agir pour sa transformation. C’est l’avis de Dr. Fatou Diouf, qui a fait une publication sur les réseaux sociaux. Selon la ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, être conscient de la richesse de ses côtes, de l’engagement de ses pêcheurs, de la résilience de ses femmes transformatrices, c’est faire le choix de moderniser ses infrastructures pour une meilleure exploitation de ses richesses halieutiques. C’est dans cet esprit, dit-elle, que ses équipes et lui ont lancé ce lundi 21 juillet 2025 les travaux de construction et d’équipement du quai de pêche moderne de Cap Skirring. Ce projet de grande portée, financé par la Banque mondiale à hauteur de 1,7 milliard FCFA dans le cadre du projet SENRM/PECHE, s’étendra sur 6 800 m² et permettra de valoriser durablement les 82 000 tonnes de ressources halieutiques produites en 2023 dans la région dont 23,6% proviennent principalement de Cap Skirring dans le département d'Oussouye.
Une bande de huit malfaiteurs interpellée à Zac Mbao
Huit individus ont été interpellés par le Commissariat d’arrondissement de Zac Mbao pour association de malfaiteurs, détention illégale d’armes blanches ainsi que détention et usage collectif de chanvre indien. Selon une note, cette opération fait suite à une mission de sécurisation menée dans la rue 10 de Keur Mbaye Fall. Arrivés à hauteur d’une maison en chantier, ajoute le texte, les agents ont perçu une forte odeur de chanvre indien provenant de l’intérieur. Ils ont alors procédé à une vérification. À l’intérieur, informe la même source, ils ont surpris les suspects en flagrant délit de consommation de chanvre indien. Deux gros cornets de chanvre indien, dont un à moitié entamé ; une machette ; un couteau ; un taser électrique ; une paire de ciseaux ; une cartouche de calibre inconnu ; un joint de chanvre indien ; une corne à bout pointu ainsi qu’une bouteille contenant un liquide de couleur rose. Les mis en cause ont été placés en garde à vue.
Le Directeur général de Dangote rempile
La Chambre des mines du Sénégal (CMDS) a tenu son assemblée générale en présence des représentants des sociétés membres et des partenaires institutionnels. A l'issue de cette réunion, Ousmane Mbaye de Dangote a été reconduit en tant que président, tandis que M. El Hadj Seck, de Soccocim, a été reconduit en tant que 1er vice-président. Les autres membres du conseil sont M. Mama Sougoufara des Ics en tant que 2e viceprésident, Hassan Koné de Carmeuse Sénégal, en tant que trésorier, et plusieurs autres personnalités issues de sociétés minières importantes.
DEMBA HAMADY SADA, LE BERGER DEVENU SYMBOLE DE DIGNITE ET DE FIERTE
Le village de Mbanane, niché à moins de cinq kilomètres de Ourossogui, est en liesse. Un fils revient. Pas n’importe lequel. Demba Hamady Sada, jeune berger d’à peine une vingtaine d’années, revient chez lui, mais c’est en héros qu’il foule de nouveau
En ce 22 juillet 2025, la commune de Nabadji Civol, dans la région de Matam, vit un moment d’histoire. Le village de Mbanane, niché à moins de cinq kilomètres de Ourossogui, est en liesse. Un fils revient. Pas n’importe lequel. Demba Hamady Sada, jeune berger d’à peine une vingtaine d’années, revient chez lui, mais c’est en héros qu’il foule de nouveau la terre de ses ancêtres.
Cinq ans auparavant, il quittait le village, le cœur lourd mais le regard tourné vers l’horizon. À peine marié, il laissait derrière lui sa mère, son foyer, et ses repères… animé d’un rêve simple mais immense : offrir un avenir digne à ceux qu’il aime. Comme tant de ses aînés, il n’avait pour tout bien qu’un bâton, quelques provisions et une foi inébranlable en Dieu et en lui-même.
Son exil le mena vers le Mali, vaste territoire d’espoir et d’incertitude, où il passa cinq années à conduire des troupeaux, à affronter les intempéries, à braver la solitude et parfois la peur. Mais il tint bon, soutenu par l’amour des siens et la mémoire du Fouta. Et aujourd’hui, il revient, non plus comme un simple berger, mais comme le propriétaire d’un cheptel florissant, fruit de son courage, de son endurance, et de sa droiture.
De la frontière malienne aux rives du fleuve Sénégal, son retour ressemble à une traversée triomphale. Des villages entiers se pressent pour l’apercevoir, les enfants crient son nom, les anciens le bénissent, et partout on célèbre son passage. Au Mali, on l’a surnommé « Demba Foutanké » Demba, le fils du Fouta en hommage à ses origines et à l’honneur qu’il leur rend.
Mais ce qu’il ramène dépasse les têtes de bétail. Il revient avec ce que l’exil ne peut pas voler : une dignité intacte, une âme invaincue, une fierté contagieuse. Lors des cérémonies de “Yaaro”, quand il conduit son troupeau devant la foule rassemblée, il ne marche pas seul : il incarne toute une jeunesse, celle qui croit encore en la noblesse du travail, en la grandeur de l’effort, en la beauté de l’honneur.
Depuis des semaines, les réseaux sociaux vibrent à son nom. De Dakar à Nouakchott, de Bamako à Accra, même à Yaoundé, les vidéos de son retour font le tour du web. Il est devenu un mythe vivant, un symbole d’espoir, un exemple rare à une époque où beaucoup cherchent la facilité. Il a choisi le sacrifice, il récolte aujourd’hui l’admiration.
Les jeunes filles chantent son nom. Les griots composent ses louanges.
Car Demba n’a pas seulement ramené des troupeaux : il a ramené la preuve qu’on peut réussir sans trahir ses valeurs.
Ce 22 juillet, Mbanane est devenu le cœur battant du Fouta. Des milliers de personnes venues de tout le pays, et même de la sous-région, affluent pour l’accueillir. Face à cette affluence inédite, les autorités de Matam ont mobilisé un dispositif spécial de sécurité, pour que la fête reste paix.
Au milieu de la foule, une silhouette frêle mais fière l’attend. Sa mère. Une femme qui n’a jamais cessé d’espérer, même dans le silence. Les bras tremblants, les yeux pleins de larmes, elle retrouve son fils, celui qu’elle avait confié à Dieu, celui qu’elle pensait peut-être perdu dans les terres lointaines, là où la violence rôde, là où d’autres n’ont jamais pu revenir.
Mais lui est là. Debout. Digne. Vivant.
Et dans cette étreinte silencieuse entre une mère et son fils, c’est tout un peuple qui retrouve foi en lui-même.
C’est le rêve de toute mère : revoir son enfant, triomphant malgré les épreuves.
C’est le rêve de tout fils : offrir à celle qui a tant donné un instant d’éternité.
Des dignitaires se sont déplacés pour lui rendre hommage. Les artistes chantent déjà sa gloire. Mais dans ce moment d’émotion, un souvenir douloureux plane sur les festivités : celui des bergers tombés lors de l’attaque de Diboli, au Mali, le 1er juillet dernier. Demba n’a pas oublié. Et sa communauté non plus.
Des prières seront dites, des larmes versées pour ces frères tombés sur la route du retour. Et un appel est lancé aux autorités : protégez nos bergers. Ce ne sont pas des ennemis, ce sont des hommes de paix, de courage, de silence, porteurs de traditions et de vérité.
Aujourd’hui, Demba Hamady Sada n’est plus seulement un berger.
Il est un phare dans la nuit, un étendard vivant du Pulaagu, un témoin de la noblesse rurale, une voix pour les sans-voix.
Son histoire n’est pas seulement racontée : elle est ressentie.
Elle nous rappelle une chose essentielle :
Aucune adversité ne saurait briser celui qui croit profondément en la noblesse du travail, en la force du silence, et en l'amour du foyer.
Par Mamadou Doudou Senghor
QUELLE REPONSE JUDICIAIRE AUX CRIMES COMMIS ENTRE 2021 ET 2024 ?
La loi n° 2024-09 du 13 mars 2024 portant amnistie avait dépouillé rétroactivement de leur caractère criminel et délictuel, certains faits graves commis au Sénégal et à l’étranger entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024...
La loi n° 2024-09 du 13 mars 2024 portant amnistie avait dépouillé rétroactivement de leur caractère criminel et délictuel, certains faits graves commis au Sénégal et à l’étranger entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, lorsque ceux-ci se rapportaient à des manifestations ou avaient des motivations politiques.
A travers sa décision du 23 avril 2025, le Conseil constitutionnel a précisé la portée de ce texte en indiquant que « les faits tenus pour criminels d’après les règles du droit international, notamment l’assassinat, le meurtre, le crime de torture, les actes de barbarie, les traitements inhumains, cruels ou dégradants » sont exclus de son champ d’application.
L’amnistie, qui a généralement un soubassement politique, est une « défense de se souvenir ou, à l’inverse, (une) obligation d’oublier ». La tendance doctrinale et jurisprudentielle actuelle est qu’il est incompréhensible que cette mesure de pardon et d’oubli puisse s’appliquer à des crimes que l’ensemble de l’ordre juridique international a reconnus comme étant imprescriptibles.
A titre illustratif, le Tribunal spécial pour la Sierra Léone a relevé, dans son arrêt du 13 mars 2004 relative à l’affaire Charles Taylor, qu’il « existe une norme de droit international en développement selon laquelle un gouvernement ne peut amnistier de graves crimes de droit international ».
La Cour de cassation française a, par arrêt du 23 octobre 2002, écarté la loi mauritanienne du 14 juin 1993 portant amnistie dans le cas de l’officier mauritanien Ely Ould DAH connue par les juridictions françaises.
Dans le même sillage, le juge argentin a, dans une décision du 6 mars 2001, estimé nulles et non avenues les lois d’amnistie des 12 décembre 1986 et 4 juin 1987, pour violation des obligations internationales de l’Argentine.
En Amérique latine, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a jugé en 2001 que les lois amnistiant des faits de massacre de quinze individus, le 3 novembre 1991 au Pérou, par des membres des Forces armées péruviennes, étaient « inadmissibles » et violaient les droits inaliénables reconnus par le droit international des droits de l’homme.
Malgré cette jurisprudence constante, la poursuite des infractions graves commises au Sénégal dans un contexte politique particulier, entre 2021 et 2024, semble être une équation juridique. Pourtant, elle peut être effective suivant les voies classiques auxquels les magistrats sénégalais sont habitués, surtout que le Conseil constitutionnel a étendu, d’une manière inédite, le champ des crimes imprescriptibles et donc « inamnistiables ».
Elle peut aussi être effective suivants les voies singulières de poursuite réservées aux crimes de droit international, comme le crime contre l’humanité, insérée dans notre corpus juridique par la Loi n° 2007- 02 du 12 février 2007, ainsi que la torture, érigée en infraction autonome par la Loi n° 96-16 du 28 août 1996.
Les unités d’enquête traditionnelles de la Police et de la Gendarmerie nationale peuvent certes mener les investigations nécessaires, mais il peut aussi être mis sur pied une commission d’enquête nationale, à l’instar de celle qui a été installée au Tchad en décembre 1990, après la chute de Hissein Habré. Cette commission, créée par décret présidentiel, était composée de magistrats, d’officiers de police judiciaire (police et gendarmerie) et d’autres personnalités expertes en divers domaines. Cette démarche permet de conférer à la commission l’indépendance et l’impartialité requises, de la doter de compétences élevées et d’éviter des risques de réflexes de corporatisme visant à protéger certaines personnalités impliquées dans des crimes ou délits et pouvant entraver la bonne marche des investigations.
La commission nationale d’enquête tchadienne disposait de larges prérogatives et d’un temps limité pour produire son rapport qui a ensuite été à la base des poursuites contre Hissein Habré et ses acolytes en Belgique et devant les Chambres africaines extraordinaires, mais aussi au Tchad. Elle pouvait ainsi « enquêter sur les séquestrations, les détentions, les assassinats, les disparitions, les tortures et pratiques d’actes de barbarie, les mauvais traitements, les autres atteintes à l’intégrité physique ou moral et tous actes de violation des droits de l’homme et le trafic illicite de stupéfiants ; rassembler la documentation, les archives et les exploiter ; saisir et placer sous scellé les objets meubles et immeubles nécessaires à la manifestation de la vérité ; conserver en l’état les lieux de torture et les matériels utilisés ; entendre toutes les victimes et les inviter à produire les pièces attestant leur état physique et mental à la suite de leur détention ; procéder à l’audition des ayants droits et les convier à fournir toute pièce justificative et nécessaire ; entendre toute personne dont la déposition peut être utile à la manifestation de la vérité … ».
Revenant au crime contre l’humanité prévu par l’article 431-2 du code pénal, il s’entend des infractions graves commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile (meurtre, privation grave et illégale de liberté, torture, persécution, disparitions forcées, apartheid…) et inspirée par des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste.
Les crimes sous-jacents, à savoir le meurtre, la privation grave et illégale de liberté, la torture, la persécution, les disparitions forcées, …etc. échappent naturellement à l’amnistie et à l’immunité s’ils rentrent dans la caractérisation du crime contre l’humanité.
Pour les faits de torture prévue par l’article 295-1 du code pénal, ils ne sont pas couverts par la loi d’amnistie de 2024 et ne pourraient d’ailleurs l’être, car au même titre que le crime contre l’humanité, il ne saurait y avoir d’obstacle juridique de cette nature pouvant faire échec à la répression. Cela s’infère clairement de la Convention des Nations unies du 10 décembre 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ratifiée par le Sénégal à travers la Loi n° 86-26 du 16 juin 1986 et incorporés dans le Code pénal en 1996.
Bien qu’elle puisse être une infraction sous-jacente au crime contre l’humanité, la torture mérite d’être retenue isolément, comme dans l’affaire Hissein Habré, surtout qu’elle peut être envisagée en dehors d’une attaque généralisée ou systématique contre une population civile, et en dehors d’un conflit armé, ce qui fait que ses tentacules débordent le crime contre l’humanité.