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6 juin 2025
LE GRAND ORAL DE KHALIFA SALL SE TIENT DEMAIN
L'ancien maire de Dakar animera une conférence de presse après avoir officialisé sa séparation avec Barthélemy Dias. Au menu des questions : les raisons du divorce, les reproches mutuels et sa participation au dialogue
Leur alliance a touché à sa fin. Il s’agit de deux anciens maires de Dakar, Khalifa Sall, de 2009 à 2018, et Barthélemy Dias, de 2022 à 2024. Les deux ex-compères ont décidé de se séparer la semaine dernière, après dix ans de compagnonnage au Parti socialiste dont ils avaient été exclus en 2016 et au sein de Taxawu Senegaal. C’est un divorce et des questions qui restent en suspens, même si on évoque une séparation à l’amiable. Dans la foulée de cette séparation, l’ancien maire de Dakar va animer une conférence de presse demain, dimanche, au siège de son mouvement Taxawu Senegaal. Il n’est pas fait cas des sujets qui seront abordés durant cette conférence de presse à travers le communiqué, mais l’ancien maire sera attendu pour rebondir sur sa séparation avec Barthélemy Dias. Est-ce que Khalifa Sall acceptera d’aller au fond de cette question ? En tout cas, les journalistes ne manqueront de l’amener à donner des éléments de réponses à ce divorce qui aurait été précipité, selon une certaine opinion, par les élections législatives anticipées de 2024. On reproche à l’ancien maire de Grand-Yoff de n’avoir pas apporté le soutien nécessaire à Barth’, laissé à lui-même sur le terrain de la campagne électorale. Barthélemy Dias, avec la Coalition Samm sa kaddu, est arrivé à récolter 3 sièges sur 165. Mais, par la suite, il a perdu à la fois son siège de député et son poste de maire de Dakar, destitué qu’il a été avec l’avènement du régime actuel. Un soutien avait été apporté par Khalifa Sall à celui devenu son ex-numéro 2, en condamnant le traitement qu’on lui a fait subir à la tête de la mairie de la capitale sénégalaise après avoir perdu son siège en tant député de la 15ème Législature suite à l’affaire Ndiaga Diouf exhumée par l’autorité actuelle pour justifier sa décision.
En tout état de cause, son départ constitue une grosse perte pour Khalifa Sall qui trouvait en Barth’ un soutien de taille sur le terrain politique. Il a été aux côtés de Khalifa Sall dans tous les combats qu’il a menés, étant son fervent défenseur. Concepteur de Yewwi askan wi qui a obtenu plusieurs sièges à l’Assemblée nationale durant la 14ème Législature par l’entremise de Ousmane Sonko investi d’une certaine cote de popularité, Khalifa Sall a vu cette coalition tomber dans la désuétude à cause d’un coup de froid avec les tenants du pouvoir. Ces derniers n’avaient pas du tout apprécié sa participation au dialogue initié par le président sortant Macky Sall au plus fort de la tension politique entretenue par le pouvoir sortant et l’opposition d’alors. Barth’ avait défendu la pertinence de sa participation à ce dialogue, creusant davantage le fossé avec le régime en place. L’autre question sur laquelle va s’exprimer Khalifa Sall sera certainement le dialogue, qui occupe une place forte dans l’actualité politique de ces derniers temps. Y participera-t-il ? La réponse sera peut-être connue aujourd’hui.
HUIT MILLIARDS VOLÉS DANS LES CAISSES DE L'ÉTAT
Une vaste escroquerie de 7,8 milliards de francs CFA secoue le Trésor public. L'enquête de la DIC révèle un système organisé de détournement de deniers publics orchestré par une "mafia" interne à l'administration
Une enquête a permis de mettre à jour un détournement de plus de 7 milliards de Cfa au Trésor. Le Parquet judiciaire financier a confié l’enquête à la Dic, qui a entendu plusieurs agents et des transitaires, ainsi que des fournisseurs. Les investigations suivent leur cours.
Le procureur du Parquet financier est en train de diligenter une enquête sur des faits de faux et usage de faux en écriture publique, escroquerie portant sur des deniers publics et blanchiment de capitaux. Cette affaire aurait, à ce jour, coûté aux caisses de l’Etat un montant estimé à 7 milliards 863 millions 447 mille 70 francs Cfa. Elle implique des agents de la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor, en complicité avec des agents de Douane en service à l’agence Dakar Port et des transitaires.
L’affaire est partie d’une plainte enclenchée par le Payeur général du Trésor, Mme Mame Diama Diouf, qui a découvert que des chèques du Trésor, volés au sein de son service, avaient servi à des transitaires et des fournisseurs pour payer des droits de Douane à Dakar Port. Ces chèques reviennent à travers les différents mécanismes au Trésor, où le Payeur général les prend en charge dans sa comptabilité. Or, la majorité de ces chèques font partie d’un lot de 3 carnets de 50 chèques parmi lesquels seuls 9 ont été reçus en paiement des droits de Douane au profit de certaines maisons de transit.
Mme Diouf a expliqué que les transitaires déposent les chèques à la perception de Dakar Port, qui leur délivre des quittances qui leur permettent de faire leurs dédouanements.
Après 10 jours, la perception de Dakar Port envoie à la Recette générale du Trésor, les différents chèques reçus dans sa comptabilité. Ces chèques sont transmis après au Payeur général, qui est le comptable assignataire. Or, au sein de ce service, une mafia s’arrangeait pour que le Payeur général ne reçoive jamais lesdits chèques, pour qu’elle ne découvre pas le pot aux roses. Malheureusement, un crime n’étant jamais parfait, elle est tombée sur un chèque dont le cachet «Bon à payer» était manifestement faux, et a décidé de porter plainte.
Cette plainte a entraîné l’interpellation et l’audition de nombreux agents du Trésor dont des techniciens de surface. Des transitaires ont également été entendus. Ce défilé à la Division des investigations criminelles (Dic) de la police a permis de mettre à jour tout un écheveau de complicités ayant pour objet de piller le Trésor public. L’enquête se poursuit pour déterminer le niveau de complicité dans toute la chaîne.
ALERTE ROUGE SUR L'HIVERNAGE 2025
L'ANACIM prévoit des "événements pluviométriques extrêmes" entre août et septembre. Face à ces risques élevés d'inondations, le Cadre National des Services Climatologiques multiplie les recommandations sectorielles pour préparer le pays
Le Cadre National des Services Climatologiques (CNSC), sous la houlette de l'Agence nationale de l'Aviation civile et de la Météorologie (ANACIM), alerte sur « des risques élevés d'avoir des événements pluviométriques extrêmes sur le pays, particulièrement sur la période août-septembre » 2025. Toutefois, il a fait des recommandations relatives à la gestion des risques de catastrophe, à l'agriculture et la sécurité alimentaire, l'élevage, la santé et les ressources en eau...
Un atelier de présentation et de partage des résultats des prévisions saisonnières des précipitations et des écoulements des cours d'eau au Sénégal pour l'hivernage 2025 a réuni différents acteurs, le mardi 15 mai dernier, à Dakar. Il est ressorti de ce conclave, sur la base de la configuration actuelle des températures de surface de la mer (TSM) qui conditionnent en bonne partie de la pluviométrie dans notre pays, une saison des pluies 2025 avec les tendances variables.
Selon un communiqué final sur le caractère de la saison des pluies de 2025 et les recommandations, rendu public sur la rencontre organisée par le Cadre National des Services Climatologiques (CNSC), piloté par l'Agence nationale de l'Aviation civile et de la Météorologie (ANACIM) en collaboration avec la DGPRE, avec la participation des membres des différents sectoriels du CNSC, de la presse et des organisations faîtières, concernant le démarrage de la saison des pluies, on note « Une installation de la saison des pluies : normale à précoce à l'Est ; normale à tardive sur la façade Ouest du pays ; normale sur le reste du pays ».
Risques élevés d'événements pluviométriques extrêmes sur le pays entre août et septembre
Pour ce qui est du cumul pluviométrique pour la période Juin-Juillet-Août (JJA) 2025, il sera « normal à déficitaire sur la façade Ouest ; normal à humide à l'Est ; et normal sur le reste du pays ». Quant au cumul pluviométrique pour la période Juillet-Août-Septembre (JAS) 2025, les prévisionnistes alertent sur des risques élevés d'événements pluviométriques extrêmes sur le pays, notamment sur la période août-septembre. Selon la source, les prévisions sont de : « normal à humide sur la façade Est et normal sur le reste du territoire. Avec des risques élevés d'avoir des événements pluviométriques extrêmes sur le pays, particulièrement sur la période août-septembre ».
S'agissant des écoulements dans les différents bassins fluviaux, la météo souligne qu'ils seront : « Moyens (Normaux) à Excédentaires pour le bassin du fleuve Gambie, Moyens (normaux) à Excédentaires dans la partie inférieure du fleuve (entre Mauritanie et Sénégal), Excédentaires à Normaux dans le haut bassin du fleuve (entre Guinée, Mali et Sénégal) et La Falémé ». Non sans préciser que « ces prévisions ont été élaborées par rapport à la référence 1990-2021 ».
Anticipation sur le recensement des potentiels impactés, identification des sites de recasement et mise en place d'un système d'alerte et de veille
Pour parer à toute éventualité, au vu de ces prévisions, le CNSC a formulé des recommandations par secteur. Ainsi, relativement à la Gestion des risques de catastrophe, elle recommande des « Efforts sur les examens de fin d'année (Coordination avec le Ministère de l'Education Nationale, reconnaissance des centres d'examen...) ; Efforts sur les événements religieux coïncidant avec les moments de pic de l'hivernage ; Efforts sur les ouvertures prochaines des classes ; Meilleure appréciation de l'engagement et désengagement des moyens ; Anticipation sur le recensement des potentiels impactés et identification des sites de recasement ; Mise en place des moyens de réponses ».
Il y a aussi la « Mise en place d'un système d'alerte et de veille par rapport à l'occurrence de crues dans les zones à productivité agricole » ; la « Diffusion ciblée de l'information à fine échelle » ; des « Travaux pré hivernage » ; le « Pompage préventif » ; la « Sensibilisation sur les risques » ; « Renforcer la coordination dans le domaine de la gestion intégrée des risques et catastrophes (GIRC) ; Tenir des ateliers régionaux de partage des prévisions saisonnières ; Aller vers une prévision basée sur les impacts » ; la « Mobilisation des ressources » ; la « Mise à jour régulière et partage de la cartographie des risques » ; et « Renforcer la formation et la sensibilisation sur les risques au niveau communautaire ».
Agriculture et élevage : s'enquérir et disposer à temps de l'information climatique avant toute décision
Dans le domaine de l'Agriculture et Sécurité Alimentaire, les acteurs conseillent : « La mise en place à temps des intrants ; Faire un bon choix variétal adapté à la longueur de la saison ; Prendre des mesures pour la conservation le stockage et la transformation ; Faire un bon choix variétal spécifique à la commercialisation des produits en vert ; Renforcer la sensibilisation sur les informations météorologiques ; S'enquérir de l'information climatique avant toute décision (début et fin de saison) ; Suivre de façon rapprochée les populations dans les zones où l'installation est prévue tardive ; Prévoir un plan d'urgence pour les cultures de décrues en cas d'inondations ; Possibilité de faire la double culture en hivernage (Est et Centre) ».
Dans le secteur de l'Elevage, il est recommandé la Construction de réserves fourragères ; le Réensemencement des pâturages avec les espèces naturelles appétées par le bétail (Cenchrus biflorus, Chloris pilosa, etc.) ; la Surveillance épidémiologique ; de Prendre des dispositions adéquates pour supporter le stress thermique (compléments alimentaires, soins médicaux, etc.) ; de Promouvoir les cultures fourragères ; de Lutter contre les mauvaises herbes invasives non appétées (diodia) ; d'Effectuer au moins 2 semis à cycle court comme le niébé fourrager ; et de Disposer à temps de l'information climatique.
Santé : anticiper sur la distribution de moustiquaires imprégnées, campagne de saupoudrage et de prévention...
Pour ce qui est de la Santé notamment des populations, le CNSC invite les autorités à : « Anticiper sur la distribution de moustiquaires imprégnées dans les localités concernées, organisation de campagne de saupoudrage et de prévention en concert avec les autorités locales ; Renforcer le stock de médicaments dans les zones d'approvisionnement ; Veiller à une représentativité effective des acteurs de la santé au niveau des Groupe de Travail Pluridisciplinaire (GTP) locaux et National ; Large diffusion des mises à jour avec le réseau Union des Radios Associatives et Communautaires du Sénégal (URAC) ; Renforcer les systèmes de veille et d'alertes pour un déploiement rapide et efficace en cas de situation d'urgence ; Rendre accessible l'information climatique de même que ses mises à jour pour une meilleure planification des activités durant l'hivernage 2025 ».
Ressources en eau : une batterie de mesures
La gestion des Ressources en eau constitue aussi une préoccupation. Dès lors, les météorologues appellent les autorités à un « Ajustement des lâchers d'eau en fonction des écoulements prévus » ; « Prendre des mesures pour le rabattement de la nappe dans les zones à risques d'inondation de remontée de la nappe » ; la « Réhabilitation des ouvrages (bassins de rétention et barrages) » ; au « Nettoyage et entretien des canaux de drainage pour éviter les inondations » ; à « Maximiser le remplissage des réservoirs et retenue collinaires en prévision des pluies intenses prévues entre août et septembre » ; « Réhabilitation des puits et forages pour une recharge optimale des nappes phréatiques et prévenir ainsi leur rabattement ».
Aussi exhortent-ils à la « Mise en place de dispositifs de surveillance hydrométéorologique pour anticiper les crues soudaines » ; la « Construction de diguettes et de système de captage des eaux de ruissellement » ; « Renforcer la réglementation sur les rejets chimiques (pesticides, métaux lourds, hydrocarbures) » ; à « Promouvoir des pratiques agricoles durables (réduction des engrais, bandes tampons végétalisées) » ; « Restaurer les zones humides et les berges pour filtrer les polluants » ; l'« Interdiction des dépôts sauvages près des cours d'eau » ; l'« Installation de barrières anti déchets dans les rivières » ; l'« Optimisation de la planification (gestion des barrages hydroagricoles et bassins versants) » ; à « Moderniser les infrastructures de suivi et de stockage de l'eau » ; « Optimisation des investissements hydrauliques » ; « Renforcer le suivi des écoulements dans les bassins excédentaires » ; « Préparer des réserves pour les zones à cumul déficitaire » ; « Sensibiliser les populations aux pratiques résilientes » ; et « Anticiper les risques de pluies extrêmes (drainage, gestion des inondations) », recommande-t-on.
CENA ANNULÉE MAIS ÉLECTIONS SAUVÉES
Pour Djibril Gningue, membre du Gradec, l'annulation du décret relatif au renouvellement de la CENA préserve les scrutins passés mais oblige le président Faye à agir rapidement pour éviter un vide institutionnel dans la gestion électorale future
La Cour suprême du Sénégal qui statuait avant-hier, jeudi 22 mai, sur le recours contre le décret n°2023-2152 portant nomination des membres de la Commission électorale nationale autonome, signé le 3 novembre 2023, a tout simplement annulé cet acte. Pour Djibril Gningue, membre du Groupe de recherche et d'appui pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), « cette décision n'aura aucune incidence sur le processus de révision ordinaire des listes électorales, ni sur les dernières élections législatives anticipées, ni sur l'élection présidentielle de 2024 ».
« Au vu des informations dont nous disposons concernant l'arrêt rendu le 22 mai 2025 par la Cour suprême, invalidant le décret n°2023-2152 portant nomination des membres de la CENA, cette décision repose essentiellement sur le non-respect du principe de neutralité et d'impartialité dans la désignation de ces membres. Il convient de préciser que cette décision n'est pas rétroactive. Par conséquent, elle n'aura pas d'impact sur le fonctionnement passé de l'institution, ni sur les actes administratifs qu'elle a posés jusqu'ici.
Cependant, pour l'avenir, l'invalidation du décret de nomination prive désormais la CENA de la base légale indispensable à son existence et à son fonctionnement en tant qu'institution. Cela signifie que, fort heureusement, cette décision n'aura aucune incidence sur le processus de révision ordinaire des listes électorales, ni sur les dernières élections législatives anticipées, ni sur l'élection présidentielle de 2024.
Enfin, pour éviter un vide institutionnel, l'autorité compétente en matière de nomination des membres de la CENA, en l'occurrence le Président de la République se trouve désormais dans l'obligation de prendre un nouveau décret. Ce dernier pourrait soit remplacer les deux membres mis en cause, conformément aux critères de neutralité et d'impartialité, soit, si le prochain dialogue politique aboutit à un consensus en ce sens, permettre la mise en place d'une nouvelle CENA. »
LE PACTE DE GOUVERNANCE À L'OFFENSIVE
Malgré des réserves sur la méthode du président Bassirou Diomaye Faye, Sursaut citoyen et ses alliés se préparent à investir le dialogue national du 28 mai pour défendre leur vision de la bonne gouvernance
La coalition de la société civile pour l'application des assises nationales et des recommandations de la CNRI s'est réunie hier, vendredi 23 mai à Dakar. Cette rencontre organisée en prélude au Dialogue politique qui s'ouvre le 28 mai prochain, était pour Sursaut citoyen l'occasion d'engager les autres organisations de la société civile à promouvoir le contenu du Pacte de bonne gouvernance lors de ces concertations.
Malgré le fait que la démarche actuelle du président de la République ne semble pas correspondre à ses souhaits, la coalition de la société civile pour l'application des assises nationales et des recommandations de la CNRI, réunie autour de Sursaut citoyen entend somme toute s'accommoder à la réalité actuelle. Selon Mamadou Ndoye, « Ce que nous avions souhaité dès le départ, c'est que le président de la République, s'étant engagé dans ce pacte, convoque une instance de dialogue permettant de voir ensemble comment on peut mettre en œuvre ce pacte dans le contexte du Sénégal ».
Malheureusement regrettent Sursaut citoyen et Cie, « il a tout de suite lancé les assises de la justice. Ce qui semblait plutôt une démarche à petits pas de prendre tel secteur puis tel secteur alors que notre approche était le pacte dans sa globalité qui n'est pas sectoriel et de donner un cap et sur la base de ce cap maintenant, opérer la mise en œuvre dans les différents domaines selon une orientation qui garde la cohérence et qui garde nos buts. »
Cependant, malgré cette démarche qui n'entre pas en cohérence avec leurs souhaits de départ, les organisations de la société civile disent être désormais dans une autre dynamique. Et dans cette dynamique-là, déclare l'ancien ministre Mamadou Ndoye, « nous essayons malgré tout de laisser de la place aux orientations ou au cap qui était fixé par le Pacte. » Donc, pour lui, « L'objectif essentiel de cette rencontre, c'est que les porteurs du pacte travaillent à promouvoir le contenu du Pacte lors du Dialogue, parce que le contenu du Pacte dégage les orientations qui devraient permettre à la démocratie sénégalaise de se vivifier. »
Saluant de son côté, la démarche participative du facilitateur général, Paul Dominique Corréa estime que cette rencontre est « une opportunité qui s'offre parce que pour une fois dans notre histoire politique, nous avons un président de la République, qui s'engage à mettre en œuvre les recommandations de la justice qui sont compilées et confirmées au sein de ce document qui est le pacte de bonne gouvernance démocratique et si tout cela va, nous espérons qu'au sortir de ce dialogue être le contenu d'un document avec des recommandations qui feront l'objet d'une mise en œuvre effective. »
UN RADAR CONTRE LES INONDATIONS
Le ministère de l'Hydraulique mise sur l'innovation pour transformer sa stratégie. Cheikh Tidiane Dièye a détaillé vendredi ces projets ambitieux visant à anticiper les inondations et améliorer l'accès à l'eau potable
À l'occasion d'un exercice inédit de redevabilité, le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a présenté hier, vendredi 23 mai 2025, lors d'un déjeuner d'échanges avec la presse, un bilan de ses réformes, projets et perspectives. Au cœur des priorités : l'anticipation des inondations, l'accès équitable à l'eau potable en milieu rural et la diplomatie de l'eau portée par le Sénégal sur la scène internationale.
Face aux risques croissants d'inondations, le ministère de l'Hydraulique a engagé une transformation majeure de sa stratégie de prévention. « Nous sommes sur une nouvelle dynamique adossée à une démarche d'anticipation et de mutualisation des efforts de tous les services », a annoncé Cheikh Tidiane Dièye lors d'un déjeuner d'échanges avec la presse. Un radar météorologique de pointe installé à Diamniadio permet désormais de simuler précisément la quantité de pluie attendue, avec à la clé des bulletins d'impact qui permettront d'agir en amont des précipitations. En parallèle, des voies de ruissellement et des bassins de rétention ont été identifiés dans les zones urbaines pour limiter les dégâts. Conformément aux orientations du Premier ministre Ousmane Sonko lors du Conseil interministériel du 12 mai, une campagne de communication et de sensibilisation a été officiellement lancée dont l'objectif est de mobiliser la population et renforcer les réflexes de prévention à l'approche de l'hivernage 2025.
101 forages supplémentaires pour les zones les plus vulnérables
Parmi les réalisations du ministère figure la révision d'un contrat d'infrastructure en milieu rural. Initialement prévu pour 85 forages, le projet en comptera finalement 101. Ces forages desserviront prioritairement les zones les plus vulnérables : îles du Saloum, Casamance, Médina Yoro Foulah, Ferlo aux zones vulnérables pour un accord quinquennal 2025-2029. « L'hydraulique rurale doit être repensée parce que les forages datent de longtemps. Un pays qui aura échoué à garantir à sa population un accès à l'eau et à l'assainissement en 2030 ne pourra pas compter les résultats significatifs dans le domaine de la santé, dans le domaine de la promotion des femmes, dans le domaine de l'éducation. Le facteur du manque d'eau constitue une contrainte importante qui fait que les enfants n'arrivent même pas à aller à l'école et à suivre une scolarité normale donc tout faire pour qu'en 2030, le Sénégal puisse répondre présent », a souligné le ministre, saluant le travail de l'Office des forages ruraux (OFOR) et des directions techniques. Aussi, il a fait mention du Projet d'Approvisionnement en Eau en Milieu Rural, avec la construction des 101 forages. Par ailleurs, un programme de branchement social est en cours pour raccorder davantage de foyers à l'eau potable. Un chatbot intelligent est également en développement pour fluidifier la communication entre l'administration et les citoyens. Sur le long terme, le projet des « autoroutes de l'eau », notamment le transfert d'eau depuis le lac de Guiers, constitue une infrastructure stratégique. La première phase avance bien, avec des études attendues pour septembre-octobre 2025.
Le Sénégal, acteur de la diplomatie mondiale de l'eau
Le Sénégal renforce par ailleurs son rôle sur la scène internationale. Le ministre Cheikh Tidiane Dièye a été désigné président du Conseil des ministres africains de l'eau, une reconnaissance du leadership sénégalais. En janvier 2026, Dakar accueillera une conférence préparatoire à la Conférence mondiale des Nations Unies sur l'eau, coorganisée avec les Émirats arabes unis à Abou Dhabi en décembre 2026. Dès la semaine prochaine, le ministre de l'Hydraulique et de l'assainissement se rendra en Arabie Saoudite pour signer la charte de création de la première organisation internationale de l'eau, dont le Sénégal sera le seul pays africain membre.
17 MESURES POUR REFONDER L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
Malgré son potentiel immense pour la lutte contre la pauvreté et le développement territorial, l’Économie Sociale et Solidaire (Ess) a souvent navigué en eaux troubles, entre confusion des rôles et manque de soutien ciblé.
Malgré son potentiel immense pour la lutte contre la pauvreté et le développement territorial, l’Économie Sociale et Solidaire (Ess) au Sénégal a souvent navigué en eaux troubles, entre confusion des rôles et manque de soutien ciblé.
Avec l’adoption de 17 mesures concrètes et ambitieuses, le Sénégal s’engage résolument à structurer, dynamiser et reconnaître pleinement ce secteur vital, lui offrant enfin les outils nécessaires pour transformer durablement les vies et les communautés à travers le pays.
Longtemps confrontée à des défis structurels et une reconnaissance inégale, l’Économie sociale et solidaire (Ess) entre dans une nouvelle ère de transformation. Dans une initiative audacieuse marquant un tournant décisif pour le développement national, le Conseil interministériel sur l’Ess s’est réuni ce 23 mai 2025. Cette rencontre positionne résolument l’Ess comme un pilier central de la lutte contre la pauvreté et du développement harmonieux des territoires. Les 17 décisions prises augurent d’une transformation profonde du secteur, le dotant d’un cadre structuré et des moyens nécessaires à son plein essor, afin de surmonter les obstacles rencontrés jusqu’alors. Le Ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Dione, a souligné l’importance capitale de ce Conseil interministériel. « Le régime du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye accorde beaucoup d’importance à ce secteur », a-t-il affirmé.
Il a rappelé que l’offre programmatique du président a explicitement désigné la microfinance, l’économie sociale et solidaire et le développement communautaire comme des piliers essentiels pour la viabilisation des systèmes de production et le développement des territoires. Ce référentiel s’inscrit dans la « Vision Sénégal 2050». Le ministre Dione a également mis le curseur sur la complexité actuelle du secteur, notant une confusion entre l’Ess et l’entrepreneuriat public, et une perception souvent limitée de l’Ess aux organisations féminines, en particulier dans l’artisanat. La situation du secteur est en réalité dans une situation un peu complexe par la nature même du secteur », a-t-il expliqué, précisant que cela touche quasiment tous les secteurs, mais également les types positifs qui doivent accompagner la pleine mise en œuvre de la politique de l’économie sociale solidaire sont en voie de construction à plusieurs niveaux.
Il a, par ailleurs, insisté sur le fait que ce qui était fait jusque-là « se caractérise par une confusion du secteur, notamment dans les trois dimensions que constituent la production solidaire, l’habitualisation et l’économie sociale ». Le ministre Dione a également regretté que « les politiques publiques n’accompagnaient pas pleinement le secteur en tant que tel, soulignant qu’il y avait une confusion entre l’économie sociale solidaire et l’entrepreneuriat public. Il est revenu sur l’urgence de partager les résultats des travaux avec l’ensemble des parties prenantes pour voir les recommandations qui pourront servir dans le cadre de la pleine mise en œuvre de la politique sectorielle. Parmi les décisions phares issues de ce Conseil, on compte l’accélération de la mise en place d’un dispositif de gouvernance intégrant un Conseil national de l’Ess, organe d’orientation, de réflexion stratégique, de concertation et de dialogue des acteurs, placé sous la supervision du président de la République.
Ce dispositif comprendra également un Comité interministériel de pilotage, de coordination, et de suivi des politiques publiques du secteur, ainsi qu’un Observatoire national de l’Ess, en appui à l’identification des acteurs, à la production statistique et à l’évaluation des impacts. Des services régionaux et départementaux dédiés à l’Ess seront également mis en place.
Orientations stratégiques et mesures concrètes
Le Premier Ministre a également engagé le Ministre des Finances et du Budget, en collaboration avec le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, ainsi que le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, à œuvrer pour la mise en place effective d’un régime fiscal et douanier incitatif spécifique à l’Économie sociale et solidaire, conformément à la Loi d’orientation relative à l’Ess. Ceci inclura le renforcement des facilitations fiscales et l’instauration d’un régime douanier préférentiel au bénéfice des acteurs et partenaires de l’Ess. Il a également été décidé de promouvoir les produits de l’Ess à travers l’application stricte, voire le relèvement du quota d’au moins 5% des marchés publics en faveur des organisations de l’Ess et d’accompagner la promotion des produits des acteurs de l’Ess.
PAR CHEIKH TIDIANE MBAYE
QUAND LA TABASKI ET LE HAJJ RÉVÈLENT LES PARADOXES RELIGIEUX DU SÉNÉGAL
À l’approche de la Tabaski et du pèlerinage à La Mecque, deux événements religieux majeurs de l’islam, une effervescence particulière s’empare de la société sénégalaise. Les marchés s’emplissent de fidèles à la recherche du "meilleur" mouton
À l’approche de la Tabaski et du pèlerinage à La Mecque, deux événements religieux majeurs de l’islam, une effervescence particulière s’empare de la société sénégalaise. Les marchés s’emplissent de fidèles à la recherche du "meilleur" mouton ; les agences de voyage enregistrent des listes d’attente pour le Hajj, malgré son coût élevé. Ces pratiques, tout à fait légitimes et recommandées dans l’islam, semblent pourtant révéler un paradoxe profond dans le rapport à la religion : un engouement pour les actes d’adoration à forte valeur symbolique et sociale, mais un désintérêt croissant pour la pratique spirituelle ordinaire, discrète et constante, comme la fréquentation des mosquées ou l'engagement éthique au quotidien.
La foi ostentatoire : entre dévotion et distinction sociale
La Tabaski, comme le Hajj, est aujourd’hui chargée de significations multiples. Si elle reste une adoration centrale dans la religion musulmane, elle est aussi devenue un marqueur social fort. Posséder un gros mouton, faire un pèlerinage coûteux, organiser un sacrifice somptueux : ces actes sont souvent perçus comme des signes de réussite, de piété, voire de supériorité morale. Ils créent une sorte de compétition symbolique, où l’apparence de la foi peut parfois l’emporter sur son intériorité.
Le pèlerinage à La Mecque, par exemple, est fréquemment vécu comme un aboutissement social. Il offre prestige, reconnaissance, et parfois même un nouveau statut dans la communauté. Or, cet élan vers le "grand" acte cultuel contraste avec la désaffection visible des mosquées, souvent peu remplies hors des grandes fêtes ou prières du vendredi.
La religion comme capital symbolique
Ce phénomène peut être lu à travers la grille d’analyse de Pierre Bourdieu : la religion devient parfois un capital symbolique, utilisé pour affirmer son rang, masquer une précarité, ou s’imposer moralement dans un espace communautaire. Ainsi, même ceux qui peinent à joindre les deux bouts peuvent se saigner pour faire la Tabaski ou le Hajj, quitte à s’endetter lourdement. Ce choix, qui peut relever d’une foi sincère, est aussi souvent dicté par la pression sociale : "Que dira-t-on si je ne fais pas le sacrifice ? Si je n’envoie pas ma mère à La Mecque ?"
Une foi déséquilibrée ?
Ce déséquilibre entre les actes spectaculaires et les engagements ordinaires soulève une interrogation sociologique : vivons-nous une foi plus tournée vers le regard des autres que vers le regard de Dieu ? Car si l’islam valorise ces grands actes, il insiste tout autant, sinon plus, sur la constance de la prière, la justice, la sincérité, l’humilité, et le bon comportement envers autrui.
Dans ce sens, la survalorisation des actes visibles pourrait refléter une société de plus en plus marquée par l’apparence, l’ostentation et la compétition symbolique, au détriment d’une intériorité spirituelle plus discrète mais plus transformative.
Sortir de la foi spectacle : vers un rééquilibrage spirituel
Il ne s’agit pas de condamner ceux qui sacrifient ou partent à La Mecque — bien au contraire. Il s’agit d’appeler à une autocritique collective, pour que ces actes exceptionnels s’inscrivent dans une foi cohérente et vivante au quotidien. Fréquenter la mosquée, soutenir les nécessiteux, travailler avec intégrité, respecter l’autre : ce sont là aussi des formes d’adoration, souvent moins spectaculaires, mais tout aussi méritoires.
À l’heure où beaucoup se mobilisent pour "bien faire" la Tabaski ou partir pour le Hajj, posons-nous une question simple mais essentielle : à quand le même empressement pour remplir les mosquées, vivre la foi au quotidien et cultiver la piété discrète ?
LA PRÉVENTION DES INONDATIONS AU MENU DES JOURNAUX
Cheikh Tidiane Dièye a rencontré la presse vendredi à l’occasion d’un déjeuner d’échanges consacré aux projets réalisés ou en cours dans les domaines de l’accès à l’eau, de l’assainissement et de la prévention des inondations pour l’hivernage 2025.
Les quotidiens parvenus samedi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) mettent en exergue les efforts de prévention et de gestion des inondations à l’approche de l’hivernage, ainsi que le bilan de la campagne nationale d’immatriculation des deux-roues, dont la clôture est prévue ce dimanche.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a rencontré la presse vendredi à l’occasion d’un déjeuner d’échanges consacré aux projets réalisés ou en cours dans les domaines de l’accès à l’eau, de l’assainissement et de la prévention des inondations pour l’hivernage 2025.
”Cheikh Tidiane Dièye dévoile sa nouvelle dynamique”, titre Sud Quotidien, qui rapporte que le ministre a profité de cette rencontre ”inédite de redevabilité” pour ”dresser un bilan de ses réformes, présenter ses projets phares et décliner ses perspectives”.
”Au cœur des priorités : l’anticipation des inondations, l’accès équitable à l’eau potable en milieu rural et la diplomatie de l’eau portée par le Sénégal sur la scène internationale”, note Sud.
”L’État en alerte maximale”, titre pour sa part EnQuête, qui rapporte que Cheikh Tidiane Dièye a détaillé, face à la presse, les mesures déjà engagées pour prévenir les inondations, notamment à Touba. Le journal précise que ”des réunions de planification ont été tenues depuis décembre pour tirer les leçons de l’année 2024 et éviter les surprises pendant le prochain hivernage”.
L’As indique de son côté que le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a annoncé lors de ce face-à-face avec les journalistes, ”la construction de 101 forages au lieu de 85 dans le monde rural, à la suite de la renégociation du contrat”.
Le Soleil s’attarde sur l’opération d’immatriculation des deux-roues, qui s’achève ce 25 mai, et titre : ”124 248 dossiers validés sur 149 048 enrôlés”. Le quotidien rapporte que le directeur général des Transports routiers, Valdiodio Ndiaye, a fait le point vendredi sur cette campagne lancée il y a cinq mois, et prolongée de deux mois en mars. Le chiffre atteint ”est sept fois supérieur à celui enregistré sur l’ensemble de l’année 2024, qui n’avait comptabilisé que 18 600 immatriculations”, note le journal.
”Jakarta, fin de piste demain”, annonce Le Quotidien, en référence à la fin de l’échéance d’immatriculation des deux roues, précisant qu”’aucune nouvelle prolongation n’est prévue malgré les nombreuses sollicitations”.
WalfQuotidien met en garde : ”Vers des sanctions contre les motos non immatriculées”, soulignant que les autorités en charge du transport invitent instamment les propriétaires de deux-roues à régulariser leur situation auprès des services compétents, avant expiration du délai.
DEUX CONTRE TOUS
L'ex-président Macky Sall et son ancien ministre Thierno Alassane Sall se retrouvent de plus en plus isolés dans leur boycott du dialogue national prévu le 28 mai, avec l'adhésion de la quasi-totalité des autres formations politiques
À moins d'une semaine du dialogue national convoqué par l'actuel chef de l'État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour le 28 mai prochain, l'ex-président Macky Sall et son ancien ministre de l'Énergie, Thierno Alassane Sall, dont les partis ont annoncé tôt leur décision de boycotter ce rendez-vous semble être seuls contre tous. En effet, la plupart des quelque 350 formations politiques enregistrées auprès du ministère de l'Intérieur et qui se sont exprimées publiquement sur le sujet, ont clairement affiché leur volonté d'y participer, à condition d'y être « officiellement invitées ».
L'ancien parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (APR) de l'ex-chef de l'État, Macky Sall, et le parti politique République des valeurs de son ex-ministre de l'Énergie, Thierno Alassane Sall, se sont-ils pris à leur propre piège en annonçant très tôt leur décision de boycotter le dialogue national convoqué par l'actuel chef de l'État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour le 28 mai prochain ? La question mérite d'être posée au regard des nombreuses réactions favorables à ce premier rendez-vous de l'actuel locataire du Palais de la République avec les forces vives de la nation.
En effet, à moins d'une semaine de la tenue de cette rencontre, le boycott décrété par l'ex-président Macky Sall et son ancien ministre de l'Énergie, Thierno Alassane Sall, semble loin de faire l'unanimité. Au contraire, la plupart des quelque 350 formations politiques enregistrées auprès du ministère de l'Intérieur et qui se sont exprimées publiquement sur le sujet, ont clairement affiché leur volonté de participer à ces concertations, à condition d'y être « officiellement invitées ».
Cette tournure des événements risque d'isoler davantage Macky Sall et Thierno Alassane Sall, qui semblent se diriger vers une posture de plus en plus marginale, seuls contre tous.
Pour rappel, lors d'une conférence de presse tenue le vendredi 9 mai dernier, Seydou Guèye, porte-parole de l'APR, dénonçant les attaques répétées des responsables du nouveau régime contre l'ancien président Macky Sall, avait annoncé que l'APR ne participerait pas au dialogue national. Selon lui, ce dernier « ressemble davantage à une tentative de décapitation politique de leur parti qu'à une volonté sincère de concertation nationale ».
« L'Alliance pour la République refuse de participer à un simulacre de dialogue qui semble avoir pour seul objectif de justifier des règlements de comptes politiques. Nous ne pouvons cautionner un processus biaisé où l'arbitraire remplace le droit, où des ministres dits « indépendants » abusent de leur position pour mener une chasse aux sorcières, et où les institutions sont instrumentalisées au mépris des principes républicains », avait-il déclaré, entouré d'autres membres du Secrétariat exécutif national (SEN) de l'APR lors de cette conférence de presse.
Cette prise de position du porte-parole de l'ancien parti au pouvoir intervenait quelques jours après que Thierno Alassane Sall, ex-ministre de l'Énergie et désormais président du parti République des valeurs, a lui aussi annoncé le boycott du dialogue national. Dans un communiqué publié le 5 mai, le député non-inscrit et ses camarades avaient justifié leur refus de participer à ce rendez-vous par l'absence de conditions propices à un dialogue « utile et sincère ».