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2 juin 2025
DEUX CONTRE TOUS
L'ex-président Macky Sall et son ancien ministre Thierno Alassane Sall se retrouvent de plus en plus isolés dans leur boycott du dialogue national prévu le 28 mai, avec l'adhésion de la quasi-totalité des autres formations politiques
À moins d'une semaine du dialogue national convoqué par l'actuel chef de l'État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour le 28 mai prochain, l'ex-président Macky Sall et son ancien ministre de l'Énergie, Thierno Alassane Sall, dont les partis ont annoncé tôt leur décision de boycotter ce rendez-vous semble être seuls contre tous. En effet, la plupart des quelque 350 formations politiques enregistrées auprès du ministère de l'Intérieur et qui se sont exprimées publiquement sur le sujet, ont clairement affiché leur volonté d'y participer, à condition d'y être « officiellement invitées ».
L'ancien parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (APR) de l'ex-chef de l'État, Macky Sall, et le parti politique République des valeurs de son ex-ministre de l'Énergie, Thierno Alassane Sall, se sont-ils pris à leur propre piège en annonçant très tôt leur décision de boycotter le dialogue national convoqué par l'actuel chef de l'État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour le 28 mai prochain ? La question mérite d'être posée au regard des nombreuses réactions favorables à ce premier rendez-vous de l'actuel locataire du Palais de la République avec les forces vives de la nation.
En effet, à moins d'une semaine de la tenue de cette rencontre, le boycott décrété par l'ex-président Macky Sall et son ancien ministre de l'Énergie, Thierno Alassane Sall, semble loin de faire l'unanimité. Au contraire, la plupart des quelque 350 formations politiques enregistrées auprès du ministère de l'Intérieur et qui se sont exprimées publiquement sur le sujet, ont clairement affiché leur volonté de participer à ces concertations, à condition d'y être « officiellement invitées ».
Cette tournure des événements risque d'isoler davantage Macky Sall et Thierno Alassane Sall, qui semblent se diriger vers une posture de plus en plus marginale, seuls contre tous.
Pour rappel, lors d'une conférence de presse tenue le vendredi 9 mai dernier, Seydou Guèye, porte-parole de l'APR, dénonçant les attaques répétées des responsables du nouveau régime contre l'ancien président Macky Sall, avait annoncé que l'APR ne participerait pas au dialogue national. Selon lui, ce dernier « ressemble davantage à une tentative de décapitation politique de leur parti qu'à une volonté sincère de concertation nationale ».
« L'Alliance pour la République refuse de participer à un simulacre de dialogue qui semble avoir pour seul objectif de justifier des règlements de comptes politiques. Nous ne pouvons cautionner un processus biaisé où l'arbitraire remplace le droit, où des ministres dits « indépendants » abusent de leur position pour mener une chasse aux sorcières, et où les institutions sont instrumentalisées au mépris des principes républicains », avait-il déclaré, entouré d'autres membres du Secrétariat exécutif national (SEN) de l'APR lors de cette conférence de presse.
Cette prise de position du porte-parole de l'ancien parti au pouvoir intervenait quelques jours après que Thierno Alassane Sall, ex-ministre de l'Énergie et désormais président du parti République des valeurs, a lui aussi annoncé le boycott du dialogue national. Dans un communiqué publié le 5 mai, le député non-inscrit et ses camarades avaient justifié leur refus de participer à ce rendez-vous par l'absence de conditions propices à un dialogue « utile et sincère ».
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L'HISTOIRE JAMAIS RACONTÉE DE LA CSE
Omar Sow, patron de la Compagnie Sahélienne d'Entreprise et fils du défunt milliardaire Aliou Sow, livre ses vérités sans fard. Entre héritage empoisonné, relations complexes avec le pouvoir et quête spirituelle, l'homme de 60 ans se confie comme jamais
Dans un entretien fleuve accordé au podcast Afropod, Omar Sow, patron de la CSE et fils du défunt milliardaire Aliou Sow, livre ses vérités sans fard. Entre héritage empoisonné, relations complexes avec le pouvoir et quête spirituelle, l'homme de 60 ans se confie comme jamais.
Omar Sow, président-directeur général de la Compagnie Saélienne d'Entreprise (CSE), a brisé le silence sur son parcours atypique d'héritier contraint dans une interview accordée au podcast Afropod. Loin de l'image du fils à papa, l'homme de 60 ans révèle les dessous d'une succession complexe et sa quête de sens après trois décennies à la tête de l'empire familial.
L'histoire commence en 1970. Aliou Sow, alors directeur des opérations chez Lachelle à 36 ans, sent qu'il a atteint son plafond de verre. "À cette époque-là, on ne mettait pas un Sénégalais au poste de directeur général", explique Omar Sow. Ingénieur de travaux publics de formation, son père décide de créer sa propre entreprise de BTP.
Grâce à Amadou Sow, directeur général de l'Union Sénégalaise des Banques, Aliou Sow trouve un partenaire français : le groupe Fougerol (aujourd'hui Eiffage). La CSE naît avec un capital réparti à 45% pour Aliou Sow, 45% pour Fougerol et 10% pour l'USB.
Mais les débuts sont difficiles. "Pas de boulot pendant 9 mois", raconte Omar Sow. "Ma mère, assistante au PNUD, faisait tourner la popote." Ce n'est qu'après ce passage à vide qu'arrivent les premiers contrats. En 1976, Aliou Sow rachète les parts de Fougerol pour devenir propriétaire à 90% de sa société.
"Si j'avais été ne serait-ce que le deuxième, j'aurais eu un autre destin", confie Omar Sow sans détour. Diplômé en finance, il rêvait d'une carrière à New York plutôt que dans le béton. "Je fais un métier que je n'aime pas", assume-t-il, expliquant que seul son statut d'aîné l'a poussé à reprendre les rênes de l'entreprise familiale.
Dès l'enfance, les visites dominicales sur les chantiers avec ses frères forgent son destin. "On est né dedans", se souvient-il, même si à l'époque, les chantiers ne l'attirent pas du tout. "Mon père ne m'a jamais dit 'Omar va faire ça', mais fils aîné, je n'étais pas stupide. Je voyais bien que la petite boutique créée en 1970 commençait à prendre de l'ampleur."
Le 28 septembre 1987 marque le début officiel de sa "mission". Dans un bureau solennel, son père l'accueille comme attaché de direction avant de l'envoyer en Sierra Leone, puis en Guinée comme directeur pays.
L'héritage en trompe-l'œil
Contrairement aux idées reçues, Omar Sow tord le cou au mythe de l'héritage facile. "Mon père nous a laissé une image de milliardaire, mais il ne nous a pas laissé des milliards en banque", précise-t-il. "Quand il est parti en 2017, la CSE était au fond du trou. On nous devait plein d'argent, on peinait à payer les salaires."
Cette réalité l'a contraint à un travail de restructuration majeur, divisant la CSE en quatre entités spécialisées : CSE pour les routes, CSE Immobilier pour le bâtiment, CSE Granulats pour le concassage, et CSE Énergie. "Rien que cette réorganisation a boosté notre chiffre d'affaires", explique-t-il, l'activité routière plombant auparavant la rentabilité globale.
L'entretien lève le voile sur les relations complexes entre entrepreneurs et politiques. Omar Sow raconte la première rencontre houleuse entre son père et l'ancien président Abdoulaye Wade : "Ça s'est très mal passé. Wade lui a dit 'Tu es égocentrique, on est tous partis de rien, tu n'es pas le seul'."
Cette mésentente a paradoxalement permis à Omar de prendre les commandes. "Wade ne nous aimait pas", résume-t-il. Mais l'arrivée d'Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000, avec des ministres de l'âge d'Omar, change la donne. "C'est moi qui amenais mon père rencontrer Idrissa Seck. Mon père a compris que la roue avait tourné."
Aujourd'hui, le groupe s'est diversifié dans l'énergie avec une centrale à Saint-Louis, l'industrie avec une usine de tuyaux PVC, et possède des participations bancaires. "On ne va pas mettre tous les œufs dans le même panier", justifie Omar Sow, qui a également quitté certains pays du Sahel jugés trop instables pour se recentrer sur le Sénégal, la Guinée, le Gabon et la Côte d'Ivoire.
Une transformation spirituelle
À 60 ans, Omar Sow a opéré une transformation radicale. Depuis 18 mois, il commence chaque journée à la mosquée pour la prière de Fajr. "C'est the meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie", confie-t-il.
Cette évolution spirituelle s'accompagne d'un changement de priorités. "Pour réussir sa vie, il ne s'agit pas d'être l'entrepreneur le plus riche ou d'accumuler des biens, c'est d'impacter sur le maximum de vies", philosophe-t-il, citant son engagement auprès de jeunes entrepreneurs comme Mustapha "Maraz".
Fidèle à sa philosophie "travailler pour mieux vivre et non vivre pour travailler", Omar Sow prépare activement sa succession. Il annonce vouloir quitter ses fonctions en 2029 : "Je veux voir le système fonctionner sans moi."
En attendant, il diversifie ses activités entre les chevaux de course en France, les îles Bijagos en Guinée-Bissau, et ses projets philanthropiques futurs, notamment la création d'un orphelinat.
Son conseil aux jeunes Africains ambitieux ? "Il faut croire en ce que vous voulez devenir et ne jamais lâcher. La pensée est créatrice." Un message d'espoir teinté de réalisme de la part d'un homme qui a transformé un héritage contraignant en success-story, tout en gardant les pieds sur terre.
Une leçon de vie qui résonne particulièrement dans un contexte où les questions de succession et de bonne gouvernance agitent le continent africain.
LA JUSTICE SUSPEND PROVISOIREMENT LA MESURE D’EXCLUSION VISANT HARVARD
Une juge fédérale a suspendu ce vendredi la décision de l’administration Trump d’interdire à l’université d’accueillir des étudiants étrangers. L’institution, qui compte près de 27 % d’étudiants internationaux, avait saisi la justice en urgence.
Selon un document judiciaire, une juge a suspendu provisoirement, le vendredi 23 mai, la décision de l’administration TRUMP d’exclure les étudiants étrangers de l’illustre université Harvard.
Pour suspendre temporairement cette décision, l’université a déposé une requête au tribunal fédéral du Massachusetts, très tôt vendredi matin. Selon ce document, elle a obtenu gain de cause, nous rapporte LeMonde.
« Ceci est le dernier acte de représailles mené par le gouvernement contre Harvard et son droit au premier amendement [qui protège la liberté d’expression] pour rejeter les demandes du gouvernement, qui cherche à prendre le contrôle de la direction de Harvard, de ses programmes et de l’idéologie de l’université et des étudiants », pouvait-on lire dans la plainte déposée.
L’université privée de renom située près de Boston a été, jeudi dernier, interdite par l’administration TRUMP d’accueillir des étudiants étrangers. Cette mesure prive l’institution d’un vecteur essentiel de rayonnement et constitue une nouvelle intensification de l’offensive du gouvernement américain contre l’éducation supérieure.
D’après son site Internet, l’université du nord-est des Etats-Unis, classée parmi les meilleures au monde et qui a produit 162 Prix Nobel, accueille cette année quelque 6 700 « étudiants internationaux », soit 27 % du total de ses étudiants.
Selon Kristi NOEM, cette décision signifie que Harvard ne peut recevoir des étudiants titulaires de visas F ou J pour l’année scolaire 2025-2026, une perte potentielle immense pour le campus, à la fois sur le plan financier et du rayonnement international. Les étudiants étrangers déjà inscrits doivent « se transférer » dans une autre université, sous peine de perdre leur visa pour les Etats-Unis.
« Nous condamnons ces mesures illégales et injustifiées », avait répliqué, vendredi, dans un communiqué le président de Harvard, Alan GARBER, précisant que cette décision « mettait en péril le futur de milliers d’étudiants » de l’université et servait « d’avertissement » à ceux qui avaient choisi les Etats-Unis pour étudier et « réaliser leurs rêves ».
LE PARTI RÉEW MI ANNONCE SA PARTICIPATION AU DIALOGUE NATIONAL
La formation politique d’Idrissa Seck réaffirme son attachement au dialogue comme levier de consolidation de la démocratie sénégalaise et plaide pour un consensus fort autour du système électoral.
Le Parti Réew Mi a annoncé dans un communiqué de sa décision de participer activement au dialogue sur le système politique qui débutera le 28 mai 2025, initié par le président Bassirou Diomaye Faye.
Le parti souligne que depuis plusieurs décennies, le Sénégal est reconnu à travers le monde comme un modèle de stabilité politique dans une Afrique souvent confrontée à des conflits de diverses natures.
Fort de la volonté de ses militants et sympathisants, le Parti Réew Mi a déclaré avoir « toujours considéré le dialogue comme le mécanisme le plus approprié pour approfondir le modèle démocratique sénégalais ».
Cette option, rappelle le communiqué, est régulièrement mise en avant par le Président Idrissa Seck.
Le Parti Réew Mi a également exprimé « son espoir que cette dynamique de concertation aboutira à un consensus fort, susceptible de renforcer durablement la démocratie, les libertés fondamentales, ainsi que la transparence et la fiabilité du système électoral sénégalais ».
L’EXPLOITATION DE DOLOMIE SUR LA RÉSERVE NATURELLE DE DINDÉFÉLO INVALIDÉE
Classé patrimoine mondial, le site abrite une biodiversité exceptionnelle, notamment des chimpanzés menacés. Le gouvernement entend désormais miser sur l’écotourisme pour valoriser durablement ce joyau environnemental.
Les autorités administratives de la région de Kédougou (sud-est) n’ont pas validé l’installation d’une usine d’extraction de dolomie autour de la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo (RNCD) et de la cascade du même nom, des sites classés patrimoine mondial de l’Unesco, a-t-on appris vendredi du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom.
Il s’agit d’un site de 40 hectares de la réserve de Dindéfélo, situé sur le territoire communautaire de Pélel Kindéssa et Ndanoumary, qui aurait été affecté à une société pour l’exploitation d’une carrière de dolomie, une “roche sédimentaire carbonaté” faisant partie des engrais naturels.
“Je précise que les autorités administratives de la région de Kédougou n’ont pas validé l’installation de l’usine de dolomie autour de la réserve communautaire de Dindéfélo. C’est vrai que l’entreprise a eu un accord avec la mairie de Dindéfélo, mais avec les autorités administratives, cette installation sera arrêtée parce que nous sommes dans un site très sensible”, qui constitue en plus un “patrimoine mondial de l’humanité du pays Bassari”, a-t-il déclaré.
La veille de sa visite, des lanceurs d’alerte de la région avaient protesté contre l’exploitation de cette ressource dans la zone, soulignant que cela mettrait en danger des animaux comme les chimpanzés et hypothèquerait les générations futures.
Daouda Ngom s’était déplacé le même jour sur le site de la réserve naturelle de Dindéfélo en marge d’une “tournée de suivi” en présence de la gouverneure de la région de Kédougou, Mariama Traoré, du préfet du département du même nom, El Hadji Malick Sémou Diouf, et de plusieurs autorités locales et techniques.
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique a insisté sur la préservation de la réserve communautaire de Dindéfélo.
“L’objectif visé, aujourd’hui, c’est de protéger un écosystème qui est un chemin de passage des chimpanzés, et quand on sait que ce sont des espèces qui sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, on doit voir l’intérêt de préserver ce label magnifique”, a-t-il insisté.
Il a expliqué également que l’objectif de sa visite à Dindefélo est de développer un site touristique au niveau de la réserve naturelle communautaire.
“Nous avons échangé avec les autorités locales et les communautés, et nous avons identifié des défis à relever. Et pour cela, le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique a donné des garanties et a affecté un agent des Eaux et forêts sur le site avec toute la logistique”, a-t-il dit, ajoutant qu’une “unité mobile de feux de brousse” a sera mise en place.
M. Ngom a invité les autorités locales de Dindéfélo, en collaboration avec la Société d’aménagement des côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO), à valoriser le site de la réserve naturelle communautaire qui, selon le ministre, doit générer des ressources et surtout pour l’économie du pays.
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique se rend ce samedi dans les villages de Mako et de Tambanoumouya.
IMMATRICULATION DES DEUX-ROUES, DES SANCTIONS PRÉVUES APRÈS LE 25 MAI
La campagne gratuite d’immatriculation des motos a permis d’enrôler près de 150 000 dossiers, dont 124 248 validés. Un bond significatif comparé aux chiffres de 2024.
Cent quarante-neuf mille quarante-huit dossiers ont été enrôlés, dont 124 248 validés, dans le cadre de la campagne d’immatriculation gratuite des véhicules à deux roues, a révélé, vendredi, le directeur général des transports routiers, Valdiodio Ndiaye.
‘’Après cinq mois de campagne menée entre le 6 janvier et le 23 mai 2025, 149 048 dossiers ont été enrôlés dont 124 248 validés, contre 18 600 dossiers validés pour toute l’année 2024’’, a informé M. Ndiaye, lors d’un point de presse organisé à Diamniadio.
Il a rappelé que cette campagne d’immatriculation a été lancée en réponse à la hausse des accidents de la circulation et avec pour objectif de renforcer la prévention, la sécurité routière et même la sécurité publique.
La campagne d’immatriculation gratuite des véhicules à deux-roues, initialement prévue du 13 décembre 2024 au 13 mars 2025, a été prorogée jusqu’au 25 mai 2025.
Elle vise à ‘’améliorer la traçabilité des véhicules en facilitant leur identification en cas de vol ou d’accident’’ et à ‘’renforcer la réglementation en encourageant les usagers à respecter les règles de sécurité routière’’.
Il s’est aussi agi de ‘’sensibiliser les citoyens pour une prise de conscience des risques et responsabilités liés à l’usage des deux-roues et simplifier les contrôles en permettant aux forces de défense et de sécurité d’assurer plus efficacement les vérifications sur le terrain’’.
— 24 698 dossiers rejetés depuis le début de la campagne d’immatriculation —
Le directeur des transports routiers souligne que 24 698 dossiers ont été rejetés depuis le début de cette campagne. Le nombre de rejets représente 17% des dossiers traités.
Il a indiqué que ces rejets concernent des dossiers incomplets ou sont dus à des incohérences dans les pièces fournies ou à des situations de non-conformité.
Il a précisé aussi que les régions de Ziguinchor, Kaolack et Fatick se distinguent nettement avec des taux de validation supérieurs à 95%, traduisant, selon lui, un “bon encadrement” et une “implication forte” des autorités locales, sous la coordination des gouverneurs et des préfets.
Des régions comme Saint-Louis (65%), Matam (73%) ou encore Diourbel et Sédhiou (74%) présentent, en revanche, des taux de validation plus faibles.
La région de Dakar enregistre un taux de validation de 87% avec un nombre de rejets moyen de 3 057 dossiers. ‘’Ce chiffre appelle à une réflexion sur l’organisation, la simplification et l’assistance aux usagers’’, estime le directeur général des transports routiers.
Le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens propose un certain nombre de mesures pour ‘’anticiper sur une situation de rush à la date de fin de l’opération le 25 mai’’. Parmi celles-ci figure la délivrance d’un certificat de dépôt provisoire valable trois mois pour les usagers ayant un dossier en instance de traitement.
Il propose également un ‘’assouplissement des contrôles sur la période et l’acceptation du certificat de dépôt sur la période, en collaboration étroite avec le ministère de l’Intérieur’’, ainsi que le ‘’lancement d’offres de formation pour l’accès au permis de conduire pour les associations de motos et des facilitations pour l’accès aux casques’’.
Le ministère invite donc tous les propriétaires dont les véhicules deux-roues ne sont pas encore immatriculés à se rendre ‘’immédiatement’’ dans les services compétents pour accomplir les formalités nécessaires.
Il précise qu’à compter du 25 mai 2025, toute moto non immatriculée sera considérée comme étant en infraction et fera l’objet de sanctions immédiates, incluant des amendes et son immobilisation par les forces de défense et de sécurité.
TROIS COMMISSIONS POUR REPENSER LE SYSTÈME POLITIQUE SÉNÉGALAIS
La première se penchera sur les droits fondamentaux et la démocratie, la deuxième sur le système électoral et le financement politique, la troisième sur les institutions de gouvernance
Les travaux du Dialogue national, qui débutent mercredi à Dakar, seront conduites à travers trois commissions structurées suivant plusieurs thématiques dont les questions électorales, les actes électoraux, les partis et le financement des partis, a indiqué Cheikh Guèye, le facilitateur général desdites concertations.
“Les commissions sont au nombre de trois. Ce sont ces trois commissions qui vont structurer le débat”, a-t-il dit dans un entretien avec des journalistes de l’Agence de presse sénégalaise (APS) dont il était l’invité vendredi.
Il a précisé qu’une des commissions en question va réfléchir sur le droit, la démocratie, la liberté et le droit humain. Une autre va plancher sur “les questions électorales, les actes électoraux, les partis, le financement des partis”.
Les travaux de la dernière commission vont porter “sur les institutions, les institutions de gouvernance de la démocratie au Sénégal”, a renseigné M. Guèye, également coordonnateur du réseau des think tank sénégalais.
“Il n’est pas exclu qu’il y ait des sous-commissions dans ces commissions-là qui prennent en charge des questions spécifiques pour mieux organiser le travail”, a-t-il indiqué.
Les trois commissions chargé de conduire les travaux de ces concertations portant sur le système politique sénégalais seront présidées par des experts non partisans, a ajouté le Facilitateur général du Dialogue national, sans préciser leur identité.
Ces présidents de commission vont faciliter les discussions qui seront modérées en collaboration avec les assesseurs et les rapporteurs, a-t-il poursuivi.
Les travaux vont démarrer mercredi à partir de 10 heures, et après les allocutions de personnalités et responsables d’institutions, le président de la République va faire également son discours d’ouverture du dialogue.
Une pause sera observée, jeudi, jour férié, avant la reprise des travaux prévue vendredi et samedi, “en trombe”, a déclaré Cheikh Guèye.
Les travaux vont se poursuivre lundi et mardi “pour avoir à la fin une session conclusive où on va présenter les rapports des commissions et un rapport général qui, évidemment, sera un rapport provisoire qui doit être, dans les jours suivants, affiné et remis au président de la République”, a expliqué M. Guèye.
LE SAEMSS DÉNONCE LE DILATOIRE DU GOUVERNEMENT
Promesses non tenues, calendriers non respectés : le syndicat des enseignants du moyen secondaire accuse le ministère de l'Éducation de jouer la montre sur la formation diplômante. Les menaces de perturbations se précisent
Ça commence à bouger dans le secteur éducatif. Après les menaces de grève de la coordination du syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss), c'est au tour du bureau exécutif national dudit syndicat d'alerter sur une possibilité de perturbations. El hadj Malick Youm dénonce le dilatoire du gouvernement par rapport à leurs revendications dont la formation diplômante des enseignants.
Le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) est très remonté contre le ministre de l'Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy. Il dénonce le dilatoire auquel se livre le ministère depuis le début de l'année 2024/2025 sur la formation diplômante des enseignants à la Fastef, à l'UFR SEF (UGB), à l'INSEPS, au CNEPS de Thiès et à l'ENSEPT.
« Le SAEMSS constate avec amertume que le ministre de l'Éducation nationale manifeste une absence totale de volonté en ce qui concerne le respect de l'engagement du Gouvernement portant sur le déroulement de la formation diplômante des enseignants », dénonce le secrétaire général national du Saemss, El hadji Malick Youm.
Il rappelle que le ministère avait publié un communiqué pour demander à tous les enseignants de s'inscrire sur MIRADOR du 2 au 15 octobre pour le lancement de la formation diplômante universelle. Et après la clôture des inscriptions, il a demandé à tous les enseignants de déposer leurs dossiers physiques au niveau des Inspections du 9 au 23 décembre 2024. « Interpellé sur la question par les syndicats à la rencontre bimestrielle du 13 janvier 2024, le ministère avait annoncé le démarrage imminent de la formation diplômante universelle », regrette-t-il.
Face à ces tergiversations et errements du ministre de l'Éducation nationale qui, à ses yeux, relèvent purement et simplement d'un manque de volonté et d'une intention manifeste de violer les accords et engagements souscrits avec les syndicats, M. Youm exige la publication sans délai de la liste de tous enseignants retenus pour la formation diplômante universelle ; la levée de toute équivoque entre les passerelles professionnelles et les mises en position de stage.
« On demande aussi le relèvement considérable des quotas pour toutes les cibles concernées, notamment pour les demandeurs de mise en position de stage, les chargés de cours, les contractuels ayant capitalisé plusieurs années d'expérience, les MEPS qui doivent être formés en une seule cohorte au CNEPS de Thiès, les professeurs de philosophie qui doivent faire leur Master 2 et les enseignants issus du recrutement spécial de 2021, le démarrage effectif de la formation diplômante dans les meilleurs délais », ajoute le syndicaliste mettant en garde le gouvernement.
Il prévient les autorités que le « sort de l'année scolaire 2024/2025 est étroitement lié au traitement diligent de la formation diplômante des enseignants ». En cas de persistance du dilatoire, le syndicat avertit que le gouvernement et en particulier le ministre de l'Éducation nationale seront les « seuls et uniques responsables de toute perturbation qui adviendrait dans le déroulement des enseignements et apprentissages, des évaluations et des examens de fin d'année ».
COMMENT L'ÉTAT VEUT MAÎTRISER SES DÉPENSES BTP
Fini les disputes sur les prix dans les marchés publics ? L'ANSD et l'ARCOP lancent un référentiel commun pour encadrer les révisions tarifaires dans le BTP. L'Indice des Coûts des Bâtiments et Travaux Publics entend rationaliser la gestion des contrats
Les variations des prix constituent souvent une source de conflit entre les acteurs de la commande publique. Pire, l'État peut subir malencontreusement ces fluctuations. C'est pourquoi l'ANSD, accompagné par l'ARCOP, a mis en place l'Indice des coûts de construction des Bâtiments et des Travaux Publics (IBTP) qui va servir désormais de référentiel aux parties contractantes d'un marché public.
L'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) et l'Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) ont co-organisé hier un atelier de dissémination de l'Indice des Coûts des Bâtiments et Travaux Publics (IBTP). Celui-ci mesure l'évolution des coûts des principales activités de la construction des bâtiments et des travaux publics, appréhendés à partir des matériaux, des matériels, de la main d'œuvre, de l'énergie et du transport et enfin des biens et services de gestion des chantiers.
Cet outil apporte ainsi une réponse concrète aux défis liés à la révision des prix, à la transparence dans l'exécution des marchés et à la maîtrise des coûts de construction. Il s'inscrit d'ailleurs dans la continuité de l'Indice du Coût de la Construction (ICC), mis en place depuis 2015 par l'ANSD avec l'appui de la Banque mondiale.
Prenant la parole hier lors de l'atelier de dissémination de l'indice, le Directeur général de l'Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP), Dr Moustapha Djitté, a soutenu que cet indice met à la disposition des acteurs de la commande publique un référentiel permettant de gérer de la façon la plus optimale possible les prix qui sont appliqués à l'administration.
Selon lui, les parties contractantes peuvent souvent se retrouver en conflit s'ils ne se mettent pas d'accord sur l'ajustement qu'il faut apporter sur les prix en cas de variation. Et que cet indice, précise-t-il, permet d'actualiser les coûts dans les justes proportions.
À l'en croire, lorsque les situations économiques évoluent, l'opérateur ne peut pas appliquer à l'administration un prix qui ne correspond pas à la réalité économique. C'est pourquoi le DG de l'ARCOP indique que désormais, au moment de paramétrer le dossier d'appel d'offres, l'administration prendra le soin de mettre dans le dossier une disposition qui met tout le monde dans l'obligation de respecter l'indice présenté hier par l'ANSD.
Dr Moustapha Djitté a ensuite déclaré que ce référentiel sera un atout de taille pour ne pas appliquer à l'administration des prix qui ne soient pas en cohérence et en congruence avec la réalité économique du moment. « Chaque fois qu'il faut actualiser, c'est l'indice qui imprime la démarche qu'il faudra suivre. Quand il faut réviser également, c'est l'indice qui constitue le référentiel auquel toutes les parties doivent se conformer », a-t-il fait savoir. Avant de noter que c'est extrêmement important dans le cadre de la gestion de la commande publique et surtout dans la perspective de rationalisation actuelle des ressources publiques.
Quant au Directeur général de l'ANSD, Dr Abdou Diouf qui a co-présidé la rencontre, il a soutenu hier que cet outil permet de suivre la conjoncture économique dans le secteur des BTP. Mieux, ajoute-t-il, il constitue un instrument d'aide à la gouvernance de la commande publique dans la mesure où il permet de faciliter les négociations entre les différents acteurs de la commande publique, notamment lorsqu'il s'agit de faire de la révision des prix.
Toujours selon Dr Diouf, l'indice permet en définitive à l'administration d'avoir une bonne appréciation des offres proposées et d'être plus à l'aise par rapport à la concurrence qui ne manquera pas de se présenter.
L'IMPÔT NE SUFFIT PAS AU DÉVELOPPEMENT
Alors que le gouvernement mise sur l'augmentation des recettes fiscales, l'économiste Ndongo Samba Sylla tire la sonnette d'alarme. Sans souveraineté monétaire, le Sénégal restera prisonnier d'une "économie coloniale"
Pour l'économiste Ndongo Samba Sylla, la souveraineté monétaire est consubstantielle au développement du SénégalInvité au Débat de fond sur la 2Stv, le chercheur rappelle que l'impôt et les taxes ne peuvent pas financer le développement de l'État.
Le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de sa Déclaration de Politique Générale (DPG) prononcée le 27 décembre 2024, a fixé pour objectif de porter le taux de pression fiscale à 20%, contre moins de 18% actuellement. « Nous enregistrons un taux de pression fiscale légèrement inférieur à 18%, ce qui reste en deçà du critère de convergence de 20% fixé par l'UEMOA. Notre engagement est d'atteindre ce seuil et de le maintenir durablement », avait fait savoir le chef du gouvernement.
Mais pour Dr Ndongo Samba Sylla, les taxes et l'impôt sont insuffisants pour le développement d'un pays. « L'impôt et les taxes ne peuvent pas financer le développement de l'État », note l'économiste. À l'en croire, ils ont des fonctions essentielles. Mais, insiste-t-il, ils ne peuvent pas financer le développement de l'État.
Connu pour son militantisme en faveur de la souveraineté monétaire, il trouve que cette souveraineté monétaire est un pilier indispensable et nécessaire. « On ne contrôle pas notre économie. Nous avons toujours une économie coloniale. Pourquoi ? Parce que pour se séparer de la Banque mondiale et du FMI, il est indispensable d'avoir une souveraineté monétaire », explique l'auteur de L'arme invisible de la Françafrique, Une histoire du franc CFA non sans signaler que la monnaie est un instrument de souveraineté avant d'être un instrument d'échange.
Avec sa propre monnaie, d'après Dr Sylla, le Sénégal n'aura plus de contrainte financière. « Mais sans sa monnaie, le Sénégal va tourner en rond et ne va jamais se développer », alerte-t-il. De son avis, l'agenda de transformation du nouveau régime a une ambition souverainiste. « Mais sans la souveraineté monétaire, l'État ne peut avoir les moyens de son ambition », se désole-t-il.
Dans le même ordre d'idées, l'économiste estime que l'État doit avoir un secteur privé fort. « Mais notre secteur privé est trop faible parce qu'un secteur privé en pleine capacité crée le plein emploi. Mais notre secteur privé national, même s'il fonctionne en pleine capacité dans les conditions actuelles, ne peut empêcher le chômage », fulmine-t-il.
S'exprimant en outre sur les actions de l'État en matière de transparence, Ndongo Samba Sylla pense que la démarche de l'État est salutaire. « La transparence est nécessaire », renchérit-il. Néanmoins, il pense que le déficit est nécessaire pour un État qui veut se développer. « L'essentiel est que cet argent serve à la transformation du pays comme le plein emploi, la protection sociale. Il faut regarder le déficit à travers ce prisme mais pas à travers la lorgnette de critères arbitraires et sans fondement économique », renseigne le chercheur.
« Le secteur informel n'est pas une anomalie »
Interpellé aussi sur le secteur informel, Dr Ndongo Samba Sylla déclare que ce secteur n'est pas une anomalie. « On veut nous faire croire que le secteur moderne est la norme et que le secteur informel est une anomalie. Cependant, force est de constater que notre réalité économique est en phase avec le secteur informel », analyse-t-il. Soulignant dans la foulée que le défi, c'est juste de transformer qualitativement le secteur informel.