En ce samedi 12 juillet 2025, la presse sénégalaise explore, en long et en large, les convulsions politiques qui continuent de secouer le pays, le retour diplomatique du chef de l’État et des révélations judiciaires qui alimentent les conversations, sans oublier le sport où les Lions de la Téranga font toujours parler d’eux.
OUSMANE SONKO, L’AFFAIRE QUI NE DESENFLE PAS
Le feuilleton Ousmane Sonko reste le point de convergence des gros titres. Sud Quotidien ouvre le bal avec un titre sans équivoque : « La polémique s’installe », après la suspension de son mandat de député. L’affaire est loin d’être close et cristallise toutes les tensions. Le Quotidien enfonce le clou avec un titre évocateur : « Sonko, l’unique voie », soulignant que pour ses partisans, le leader du Pastef reste l’unique boussole politique.
Dans le même registre, Les Échos fait état d’un verrou institutionnel avec : « Des spécialistes ferment les portes de l’Hémicycle à Sonko », alors que L’Observateur met en lumière l’impasse juridique : « Sonko dans un entre-deux juridique délicat », évoquant une situation de flou entretenue par la lenteur des décisions de justice.
L’incertitude nourrit les spéculations : L’Évidence titre « Duo ou duel ? », illustrant le climat de rivalité entre Sonko et ses adversaires, tandis que L’AS constate que « Le duo rattrapé », en référence aux conséquences juridiques et politiques pour Sonko et son camp.
DIPLOMATIE : LES DESSOUS D’UN VOYAGE STRATEGIQUE
Sur le front diplomatique, la visite du président Bassirou Diomaye Faye aux États-Unis retient l’attention. Direct News révèle « Les coulisses de la visite », insistant sur les contacts stratégiques noués entre Dakar et Washington. Le Soleil abonde dans le même sens, mettant en exergue « La Chambre de commerce américaine s’engage » pour booster les échanges économiques et stimuler l’investissement privé au Sénégal.
Mais tout ne semble pas se dérouler comme prévu : Wallu Quotidien affiche un titre pour le moins glacial : « Accueil glacé pour Diomaye », pointant du doigt un retour sur la scène internationale marqué par des critiques sur la gouvernance. Rewmi met aussi en lumière une crispation sur le plan sociétal, titrant : « L’État annule la réunion et convoque les initiateurs », à propos du conclave LGBT qui devait se tenir à Dakar.
AFFAIRES JUDICIAIRES : DRAMES ET REVELATIONS
Sur un tout autre plan, Libération dévoile les dessous d’un fait divers qui défraie la chronique avec son titre choc : « Dans les secrets de l’enquête », revenant sur l’affaire Badara Gadiaga, un drame conjugal sanglant survenu à La Gueule-Tapée.
Dans un registre plus académique, Source A tente de décrypter un autre dossier brûlant avec « L’éclairage de Prof. Iba Barry Camara – Ce que l’on en sait », une mise au point après la diffusion de rumeurs sur le professeur.
L’Info n’est pas en reste et agite un pavé dans la mare avec : « Le double visage du Sénégal selon le rapport (Sunu GIS-GIS II) », un rapport qui met en exergue les contrastes criants entre discours et réalités sur le terrain.
POLITIQUE NATIONALE ET VIE DES PARTIS
La vie des partis refait surface à travers Le Point qui titre : « Le Parti socialiste organise une cérémonie commémorative », preuve que l’ancien parti au pouvoir cherche à se repositionner dans l’échiquier politique. Tribune relance aussi le débat avec : « Proposition du CI pour l’immunité : qu’attend Guy Marius Sagna ? », évoquant le rôle actif de l’opposant et les nouvelles charges pesant sur Badara Gadiaga.
SPORT : LES LIONS TOUJOURS SUR LE FRONT
Côté sport, Stades et Record reviennent sur les performances et les transferts des internationaux sénégalais. Record titre fièrement : « Jackson et les Blues proches du pinacle », saluant la belle forme de Nicolas Jackson avec Chelsea. Stades relaie aussi la situation de l’ailier sénégalais : « Nicolas Jackson vers la sortie ? AC Milan passe à l’offensive ».
Dans le même temps, Rewmi Sports évoque « Ismaïla Sarr et Crystal Palace rétrogradés de la Ligue Europa Conférence », tandis que Stades ajoute que « Balla Gaye 2 – Siteu n’aura pas lieu (été) », confirmant l’annulation de l’un des combats de lutte les plus attendus.
L'Organisation des Nations unies et les Pays-Bas ont annulé vendredi un événement sur les droits LGBTQ+ prévu au Sénégal, cédant aux pressions du gouvernement qui menaçait de sanctions les organisateurs et participants
(SenePlus) - L'Organisation des Nations unies et les Pays-Bas ont annulé vendredi un événement sur les droits LGBTQ+ prévu au Sénégal, cédant aux pressions du gouvernement qui menaçait de sanctions les organisateurs et participants.
Au Sénégal, comme dans de nombreux pays conservateurs de la région, les lois anti-homosexualité prévoient des peines sévères : jusqu'à cinq ans de prison pour quiconque commet un "acte contre nature" avec une personne du même sexe.
Face aux menaces explicites du gouvernement sénégalais, l'ONU et les Pays-Bas ont rapidement cédé. Seif Magango, porte-parole du bureau des droits de l'homme de l'ONU, a confirmé à Reuters que l'événement "a été annulé, et nous continuons à dialoguer avec les autorités".
Du côté néerlandais, le ministère des Affaires étrangères a publié une déclaration embarrassée. Tout en réaffirmant que les Pays-Bas "défendent les droits humains et l'égalité de traitement", la diplomatie néerlandaise a indiqué avoir décidé d'annuler l'événement "en considérant divers facteurs", selon Reuters.
L'événement devait consister en une projection de film organisée par l'ONU et l'ambassade des Pays-Bas, suivie de "discussions sur les questions LGBTI", selon les informations rapportées par Reuters. Aucune indication quant à la date prévue pour cette manifestation.
Dans un communiqué publié sur X vendredi, le ministère des Affaires étrangères sénégalais a menacé de "prendre toute mesure appropriée contre tout organisateur de telles activités, et même contre les participants, quelles que soient leurs origines, leur statut ou leur rang".
Cette escalade marque un durcissement sans précédent des autorités sénégalaises face aux organisations internationales. Le ministère a également rappelé que les activités des missions diplomatiques et des organisations internationales doivent se conformer à la réglementation du pays, imposant ainsi ses limites aux acteurs internationaux sur le territoire national.
Le gouvernement a réaffirmé son opposition ferme à toute "promotion du phénomène LGBTQI", selon les termes utilisés dans le communiqué.
En 2022, les parlementaires sénégalais avaient rejeté une proposition visant à durcir les dispositions anti-LGBTQ+ du code pénal, estimant que la législation existante était "suffisamment claire". Mais d'autres pays de la région poursuivent cette voie répressive.
par Abdoul Aziz Diop
LA PHOBIE DE L’ADMINISTRATION N’A TOUJOURS PAS QUITTÉ OUSMANE SONKO
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Premier ministre veut pousser le président élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye à le limoger pour pouvoir s’opposer au chef de l’État au prétexte d’une rupture de contrat moral et politique
Quand le fonctionnaire Ousmane Sonko disait avoir été ravi de quitter l’Administration pour pouvoir mieux se consacrer à ses activités politiques, savait-il que lesdites activités lui réservaient le même sort - par un retour à l’Administration -, en cas de succès électoral ? Bien sûr que oui ! Sauf que celui qui ne se voyait que président avant l’heure - PROS pour les amis politiques totalement envoûtés ou partiellement lucides -, considérait que le remplacement administratif de son ancien « bourreau » Macky Sall n’avait de rapport avec l’Administration que le temps d’une passation de service vite oubliée. C’était hélas sans compter sur lui-même, celui par qui PROS exécute PROS. La vérité cachée d’hier devenant celle d’aujourd’hui, Ousmane Sonko n’a d’histoire que celle d’une autodestruction facile à conter à celles et ceux qui s’accrochent encore au patron des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
Modus operandi
Le 29 août 2016, le « Décret portant révocation sans suspension des droits à pension d'un fonctionnaire » stipule en son article premier que « Monsieur Ousmane Sonko, Inspecteur des Impôts et des Domaines principal de 2e classe 2e échelon (…) est révoqué sans suspension des droits à pension pour manquement à l'obligation de discrétion professionnelle prévue à l'article 14 de la loi n°61-33 du 15 juin 1961 ». L’alinéa 1 dudit article est on ne peut plus claire puisqu’« indépendamment des règles instituées dans le Code pénal en matière de secret professionnel, tout fonctionnaire est lié par l’obligation de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les documents, les faits et informations dont il a connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ».
À son actif et à sa décharge, le législateur fait interpréter la disposition explicite par différents codes dont le Code général des Impôts et des Domaines auquel le fonctionnaire révoqué était tenu de se conformer dans l’exercice de ses fonctions. Que dit le Code ?
En son alinéa 1, l’article 601 du Code général des Impôts et des Domaines fait savoir expressément que « sous réserve de l’obligation qui leur est imposée par le Code de procédure pénale, les agents des Impôts et des Domaines intervenant dans l’assiette, la liquidation, le contrôle ou le recouvrement des impôts, droits, taxes et redevances, sont tenus, dans les termes de l’article 363 du Code Pénal, de garder secrets les renseignements de quelque nature qu’ils soient, recueillis dans l’exercice de leur fonction ». Ce n’est que « lorsqu’une plainte régulière a été portée par l’Administration contre un assujetti et qu’une information a été ouverte, [que] les agents des Impôts et des Domaines sont déliés du secret professionnel, vis-à-vis du juge d’instruction qui les interroge sur les faits faisant l’objet de la plainte ».
Au Chapitre II (p.25-26) de son livre intitulé « Solutions : Pour un Sénégal nouveau » (Compte d’auteur, 2018), Ousmane Sonko dit accueillir sa « radiation » avec « soulagement car, écrit-il, j’avais moi-même entrepris le projet de sortir de l’Administration qui, après quinze ans (…) devenait une contrainte pesante pour mes activités politiques, du fait du corset de sujétions ».
Celui qui aurait dû démissionner, préféra donc un bras de fer avec le président Macky Sall pour le bénéfice politique qu’il en attendait et qu’il obtint. Qu’il obtint certes, mais dont il ne se satisfait évidemment pas pour n’avoir pas été élu président de la République le 24 mars 2024 après son premier échec de février 2019. Préférant le même modus operandi - celui bien connu de 2016 -, Ousmane Sonko veut pousser le président élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye à le limoger pour pouvoir s’opposer au chef de l’État au prétexte d’une rupture de contrat moral et politique dont Sonko est pourtant l’unique artisan.
Sans perdre de vue la protection que l’État du Sénégal doit à son chef, l’Armée nationale à son cChef Suprême et la République à son président élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye doit néanmoins déjouer le plan de son camarade de parti décidé de se victimiser même si objectivement on ne lui doit plus rien depuis le 2 avril 2024, date à laquelle Ousmane Sonko avait été nommé premier ministre du Sénégal apparemment satisfait de ce qui arriva à celui qui fit campagne sous le slogan inédit « Diomaye môy Sonko » (« Diomaye, c’est Sonko ») en attendant une inversion des rôles devenue subitement lointaine (2034 au lieu de 2029, voire plus jamais).
Le président dont personne ne veut
Le chef du gouvernement que le président élu veut « très fort » - cela n’est jamais arrivé au Sénégal depuis 1962 -, doit s’assurer de trois choses - pas quatre ou plus -, dès avant le grand oral au terme duquel la politique générale du Sénégal est définitivement connue de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais et des partenaires techniques et financiers, anciens et/ou nouveaux, bilatéraux et/ou multilatéraux, du monde entier. Premièrement, la charge de la dette, correspondant au montant des intérêts que l’État verse aux bailleurs diminué des intérêts reçus par l’État, n’échappe pas au premier ministre et aux ministres, tous capables d’en parler d’une seule voix à l’attention du grand public. Deuxièmement, l’État est sur la bonne voie ou au contraire sur la mauvaise pour dégager un solde budgétaire positif hors paiement des intérêts. Troisièmement enfin, la charge de la dette croît moins vite que ce que rapportent les projets bien connus financés par la dette. Or tout indique, de la formation du premier gouvernement dans la première semaine d’avril 2024 à la déclaration de politique générale du premier ministre le 27 décembre 2024, que les circuits officieux vers lesquels Ousmane Sonko s’orienta lui-même et aiguillonna très peu de ministres dont celui de l’Economie, du Plan et de la Coopération n’auguraient rien de bon en matière d’orthodoxie administrative susceptible d’assurer au pays la confiance des bailleurs et le prestige de sa signature. Inutile de ressasser ainsi les sorties sauvages de M. Sonko dont le point culminant est celle du 24 septembre 2024 au cours de laquelle la « dette cachée » apparaissait pour la première fois dans les laïus informels de tout un gouvernement. On connaît la suite : le traqueur de faussaires imaginaires remporta les élections législatives sans la persuasion technique requise à l’attention de l’électorat. Explication : la phobie administrative qui coûta, en 2016, son poste à Ousmane Sonko n’a toujours pas quitté celui qui justifie encore aujourd’hui son départ de la fonction publique par l’acharnement de l’ancien président Macky Sall contre l’homme politique seul capable de le chasser du pouvoir. Et puisque ce qui était faux hier ne l’est pas moins aujourd’hui, le président Faye doit passer son premier test d’habile homme d’État pour mettre Sonko hors d’état de nuire à l’Etat et à la Nation en concoctant sa propre crise puisqu’il admet - ce qui est juste -, qu’il n’y a de crise au Sénégal.
Au Sénégal, un homme qui ne manque plus de rien politiquement depuis le 17 novembre 2024, à la fermeture des bureaux de vote des législatives très courues, reproche à Dieu d’avoir préféré à la tête du Sénégal le camarade Diomaye à l’ami Sonko. Pour un challenge autre qu'économique et social dont le gouvernement est l’unique siège approprié, Ousmane Sonko se dit prêt à replonger le Sénégal dans la confusion et le déferlement de violence sous-jacent qu’il dit être le ticket de Pastef pour le pouvoir auquel il est hors de question de renoncer. Mais pour quoi faire au juste ? Faire taire définitivement celles et ceux qui, comme le jeune dilettante Abdou Nguer, l’observateur politique avisé Moustapha Diakhaté, le journaliste Bachir Fofana et maintenant le chroniqueur talentueux Badara Gadiaga, parlent mal, critiquent mal, répliquent mal même lorsqu’ils sont violemment attaqués en direct à la télévision à une heure de grande écoute.
Ousmane Sonko veut maintenant être président sans délai pour installer la peur dans l’opposition plurielle, démocratique et républicaine, la société civile et les médias insoumis. Que Diomaye dégage alors faute de pouvoir lui assurer le régime de persécution dont il rêve, oubliant que les Sénégalaises et les Sénégalais ne sont pas que libres : ils sont la LIBERTÉ et l’attendent de pied ferme autour de leur président démocratiquement élu auquel ils vont assurer la protection, la mobilisation du savoir-faire national et de la diaspora et la prospérité qu’ils sont en droit d’en attendre.
MANDAT DE DÉPUTÉ, NDIAGA SYLLA INVOQUE L’ARTICLE 61 DE LA CONSTITUTION DANS LE CAS SONKO
L’expert électoral estime que la condamnation pénale définitive du leader de Pastef pourrait entraîner sa radiation de l’Assemblée nationale, malgré la loi d’amnistie
Alors qu’Ousmane Sonko pourrait envisager un retour à l’Assemblée nationale, la question de la validité de son mandat de député refait surface. Selon l’expert électoral Ndiaga Sylla, l’amnistie dont bénéficie le leader de Pastef ne le mettrait pas à l’abri d’une radiation parlementaire, en raison d’une disposition constitutionnelle claire.
« Certes, la loi d’amnistie protège M. Ousmane Sonko contre l’inéligibilité automatique de cinq ans prévue par l’article L.30 du Code électoral », précise Ndiaga Sylla. Mais il avertit : « Une disposition de la Constitution, telle qu’interprétée dans l’affaire Barthélémy Dias, empêche un parlementaire condamné définitivement en cours de mandat de siéger. »
En effet, la Cour suprême a récemment confirmé la condamnation de Sonko en rejetant son rabat d’arrêt, ce qui rend la décision judiciaire définitive. Or, l’article 61 de la Constitution est sans équivoque à ce sujet :
« Le membre de l’Assemblée nationale qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des parlementaires sur demande du ministre de la Justice. »
Un précédent qui pourrait donc s’appliquer à Ousmane Sonko, si ce dernier décidait de réintégrer son siège de député.
BADARA GADIAGA ÉCHAPPE AU MANDAT DE DÉPÔT
Les avocats du chroniqueur de la TFM ont boycotté l’audience d’inculpation, obligeant le juge d’instruction à reporter l’audience au 13 juillet. Une manœuvre de défense fondée sur l’article 101 du Code de procédure pénale.
Le chroniqueur de la TFM, Badara Gadiaga, a échappé de justesse à un placement sous mandat de dépôt ce vendredi.
Selon Seneweb, sa défense a recouru à une stratégie de boycott de l’audience d’inculpation, forçant le juge d’instruction à accorder un report crucial.
Le procureur de la République a transféré le dossier de Gadiaga au doyen des juges d’instruction, visant plusieurs chefs d’inculpation graves.
Badara Gadiaga fait face à de nombreuses accusations, notamment « Discours contraires aux bonnes mœurs, Diffusion de fausses nouvelles, et Offense à une personne exerçant tout ou partie des prérogatives du président de la République ».
Seneweb informe que l’une des charges les plus importantes concerne la violation de l’article 257 du Code pénal, qui porte sur « la réception, la sollicitation ou l’acceptation de dons ou subsides dans le but de mener une propagande susceptible de compromettre la sécurité publique ».
Elle ajoute par ailleurs que des investigations menées par la Division spéciale de cybercriminalité (DSC) ont permis de révéler « l’existence d’une plateforme numérique, GSIE, par laquelle le chroniqueur aurait perçu des fonds ».
Cependant, Gadiaga a nié l’origine illicite de ces fonds, mais a « reconnu avoir utilisé la plateforme pour transférer de l’argent de son compte bancaire vers son compte Orange Money ».
Ces transactions ont conduit à l’inclusion de la violation de l’article 80 alinéa 2 du Code pénal dans le dossier.
Face à la gravité des faits et au risque réel d’incarcération immédiate, les avocats de Badara Gadiaga, dont Mes Baba Diop et Moustapha Dieng, ont demandé le report de l’audience de première comparution, invoquant l’article 101 du Code de procédure pénale.
Ils ont soutenu que les conditions nécessaires à une défense efficace n’étaient pas réunies.
Le juge d’instruction a initialement rejeté cette requête.
Suite à ce refus, les avocats ont décidé de quitter le cabinet, laissant leur client seul face au magistrat.
Après des discussions et face à la fermeté des avocats, le juge a finalement consenti à reporter l’audience au lundi 13 juillet 2025.
PHILIPPE TINE À LA TÊTE DU LAÏCAT OUEST-AFRICAIN
Une première depuis la création du Conseil Régional du Laïcat de l’Afrique de l’Ouest (CRLAO), qui consacre la montée en puissance des fidèles laïcs dans la gouvernance ecclésiale régionale.
Alors que Sonko et son parti cherchent à transformer le paysage politique et économique du pays, ses déclarations et actions récentes ont suscité des inquiétudes quant à l'avenir de la liberté de la presse, un pilier démocratique souvent considéré comme le quatrième pouvoir.
Depuis son ascension politique, Ousmane Sonko a été une figure polarisante. Son discours souverainiste et ses critiques acerbes contre les élites politiques et économiques lui ont valu un soutien massif parmi les jeunes et les déshérités. Cependant, ses relations avec la presse ont souvent été tendues. En juin 2024, lors d'une déclaration devant les jeunes de son parti, Sonko a affirmé : "On ne va plus permettre que des médias écrivent ce qu’ils veulent sur des personnes, au nom d’une soi-disant liberté de la presse, sans aucune source fiable". Ces propos ont été perçus comme une menace par de nombreux professionnels des médias, déjà en proie à des difficultés économiques et à des pressions politiques.
La liberté de la presse au Sénégal a connu un déclin notable ces dernières années. Selon Reporters sans frontières (RSF), le Sénégal a reculé de la 49e à la 94e place dans le classement mondial de la liberté de la presse entre 2021 et 2024. Cette dégradation est attribuée à une série d'agressions, d'arrestations de journalistes et de suspensions de médias sous l'administration précédente de Macky Sall. Malgré une légère amélioration en 2025, où le Sénégal a grimpé à la 74e place, les inquiétudes persistent quant à la durabilité de cette progression.
Les médias sénégalais font face à des défis économiques majeurs, avec des difficultés à couvrir leurs coûts opérationnels et à obtenir des revenus publicitaires suffisants. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (Cdeps) a dénoncé des mesures gouvernementales telles que le blocage des comptes bancaires des entreprises de presse pour non-paiement d'impôts, la rupture unilatérale de contrats publicitaires et le gel des paiements dus aux médias. Ces actions sont perçues comme des tentatives de contrôler l'information et de domestiquer les acteurs des médias.
Face à ces pressions, la presse sénégalaise a organisé une "journée sans presse" en août 2024 pour alerter sur les difficultés du secteur. Cette initiative, largement suivie par les journaux, les radios et les télévisions, visait à sensibiliser l'opinion publique et les autorités sur l'importance de la liberté de la presse pour la démocratie.
Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024, a appelé à des "mesures de redressement" de la presse, soulignant l'importance d'une presse professionnelle, responsable et respectueuse de l'État de droit. Cependant, les détails de ces mesures restent flous, et les professionnels des médias attendent des actions concrètes pour garantir leur indépendance et leur viabilité économique.
La relation entre Ousmane Sonko et la presse sénégalaise illustre les tensions inhérentes à la transition politique et économique du Sénégal. Alors que Sonko et son parti cherchent à instaurer un "Sénégal nouveau", il est crucial de trouver un équilibre entre la nécessité de réformes et le respect des libertés fondamentales, notamment la liberté de la presse. La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l'homme continueront de surveiller de près l'évolution de la situation, espérant que le Sénégal puisse retrouver sa place de bastion de la liberté de la presse en Afrique.
Dans ce contexte, il est essentiel que toutes les parties prenantes — gouvernement, médias et société civile — travaillent ensemble pour garantir un environnement médiatique libre, indépendant et durable, essentiel à la consolidation de la démocratie sénégalaise.
VIDEO
POUR BARTH, SE DÉBARRASER DU PASTEF EST UNE OEUVRE DE SALUBRITÉ PUBLIQUE
L'ancien maire de Dakar et leader du mouvement "Sénégal Bi Ñu Bokk" qualifie la victoire de Pastef de plus "grosse escroquerie intellectuelle du Sénégal moderne". Il accuse le régime actuel de reproduire les mêmes dérives que sous Macky Sall
L'ancien maire de Dakar et député déchu, Barthélémy Dias, a officiellement lancé son nouveau mouvement politique "Sénégal Bi Ñu Bokk" (Le Sénégal que nous partageons) lors d'une interview accordée à France 24 ce vendredi 11 juillet, multipliant les critiques acerbes contre le régime de Pastef au pouvoir.
Dans un réquisitoire sans concession, le politicien de 50 ans n'a pas mâché ses mots pour qualifier la victoire d'Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye de "grosse escroquerie politique et intellectuelle du Sénégal moderne". Selon lui, la jeunesse sénégalaise a été victime d'une tromperie majeure et se trouve aujourd'hui dans une "déception totale".
"Se débarrasser de ce régime est devenu pour nous une œuvre de salubrité publique", a-t-il déclaré, assumant sa part de responsabilité dans l'arrivée au pouvoir des actuels dirigeants.
Barthélémy Dias dresse un tableau sombre de la situation macroéconomique du pays, dénonçant le gel des financements et la fermeture des institutions de Bretton Woods. Il évoque une baisse significative des activités, notamment dans le secteur du BTP, et critique les chiffres de croissance annoncés par le gouvernement : "La croissance, elle se mange pas, c'est de la littérature politique".
L'ancien compagnon de route d'Ousmane Sonko accuse le régime actuel de reproduire les mêmes dérives que sous Macky Sall. Il dénonce particulièrement l'affaire du chroniqueur Bah Diakhaté, estimant qu'on n'a plus le droit au Sénégal de critiquer les autorités ou de rappeler leurs condamnations judiciaires.
Dias a confirmé son intention de briguer la magistrature suprême lors de la présidentielle de 2029, s'appuyant sur un projet qu'il veut "inclusif et participatif" basé sur trois piliers : vérité, équité et liberté.
Sa stratégie politique vise trois groupes : les 46% de Sénégalais qui n'ont pas voté pour Pastef, les déçus parmi les 54% qui ont soutenu le régime actuel, et les primo-votants dans un pays où plus de 75% de la population a moins de 35 ans.
VIDEO
L'ÉPREUVE DE FORCE
La défiance publique d'Ousmane Sonko place Bassirou Diomaye Faye dans une position délicate. "S'il venait à réagir, cela pourrait conduire à une crise de régime", alerte le consultant international Tidiane Dioh
"On ne savait pas très bien si c'est le Premier ministre qui s'exprimait ou si c'est le chef de parti." Cette analyse de Tidiane Dioh, consultant international interrogé par TV5 Monde, résume parfaitement l'ambiguïté du discours prononcé hier par Ousmane Sonko lors d'une réunion du parti Pastef à Dakar. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre s'est attaqué frontalement au président Bassirou Diomaye Faye.
"Évidemment, il a surpris tout le monde", reconnaît Tidiane Dioh, consultant international et fin connaisseur de la politique sénégalaise. L'analyste souligne que cette prise de position marque une rupture : "Il a plus ou moins appelé le président à lui donner les coudées franches pour mener la politique qu'il semble devoir être celui qui était prévu dans le cadre du projet Pastef."
Selon l'expert, Sonko reproche au président "de ne pas avoir une politique assez ferme par rapport à ce qu'il considère comme des dérives verbales" de l'opposition. "Il a sous un ton plutôt humoristique reproché au président de ne pas avoir son tempérament à lui", précise-t-il.
"Je suis allé voir le président Diomaye Faye parce que ce qui se passe actuellement, il peut l'arrêter quand il veut. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?", a lancé le Premier ministre devant les militants de son parti. Plus direct encore : "On ne m'aurait pas parlé ainsi si j'étais président."
Le chef du gouvernement a poursuivi ses critiques en évoquant un "problème d'autorité" au sein de l'État : "Il faut qu'on prenne nos responsabilités par rapport à cette situation, ou bien qu'on me laisse gouverner".
Pour Tidiane Dioh, cette sortie publique s'inscrit dans une logique particulière : Sonko avait déjà abordé ces questions dans le cadre restreint des instances du parti, aux côtés du président de l'Assemblée nationale. "Il était pour lui nécessaire de mettre les militants dans la confidence", explique l'analyste.
Mais cette méthode ne fait pas l'unanimité. La classe politique sénégalaise, "assez républicaine depuis les indépendances", désapprouve cette approche. Les observateurs estiment qu'il aurait fallu "continuer à discuter avec le président" plutôt que de lui adresser des "injonctions" publiques.
L'expert note également que Sonko a élargi ses critiques : "Pour la première fois, il attaque frontalement la société civile, ce qui est tout à fait nouveau." Cette prise de position a "été moins appréciée" par la population, d'autant qu'elle intervient quelques semaines après l'invitation de cette même société civile au dialogue national.
Malgré cette escalade, Tidiane Dioh se montre mesuré quant aux conséquences : "Contrairement à ce que disent beaucoup d'observateurs, je ne suis pas très inquiet pour le moment, à la seule condition que le président ne réagisse pas. S'il venait à réagir, cela pourrait conduire à une crise politique et peut-être une crise de régime."
BIRAHIM SECK RÉPOND À OUSMANE SONKO APRÈS SES PROPOS SUR LA SOCIÉTÉ CIVILE
Le coordonnateur du Forum civil accuse le Premier ministre de fuir ses responsabilités et dénonce un manque de vision à la tête du gouvernement.
La polémique enfle entre le gouvernement et les acteurs de la société civile. Au lendemain des propos controversés du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a qualifié certains membres de la société civile de « fumier », la réaction de Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil, ne s’est pas fait attendre.
Dans un message posté sur son compte X (ex-Twitter), Birahim Seck a vivement critiqué le chef du gouvernement, l’accusant de se défausser de ses responsabilités :
« Ousmane Sonko, arrêtez de prendre la société civile pour prétexte de votre impuissance aiguë à gouverner. Elle était là avant vos cris de tribun, et elle survivra à la petite loi que vous proposerez », a-t-il écrit, dans une charge directe au Premier ministre.
Il poursuit en déclarant : « Les Sénégalais méritent plus qu’un chef en colère, sans profondeur et sans cap. »
Ce message intervient dans un contexte politique tendu, marqué par des échanges de plus en plus virulents entre le pouvoir et certaines organisations de la société civile, souvent critiques à l’égard de la gouvernance actuelle. La sortie du Premier ministre, jugée inélégante par de nombreux observateurs, suscite une vague d’indignation dans les milieux associatifs et au sein de l’opinion publique.