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24 mai 2025
COUPE DU MONDE FEMININE 2023, L'AVENTURE S'ARRETE POUR L'AFRIQUE
Le Maroc, dernier représentant de l’Afrique en huitièmes de finale de la Coupe du monde féminine de football, s’est fait éliminé, 4-0, mardi, par la France.
Dakar, 8 août (APS) – Le Maroc, dernier représentant de l’Afrique en huitièmes de finale de la Coupe du monde féminine de football, s’est fait éliminé, 4-0, mardi, par la France.
Pour leur première qualification en phase finale d’une Coupe du monde, les Lionnes de l’Atlas ont créé l’exploit en atteignant les huitièmes de finale.
Logées dans la poule H, elles se sont qualifiées devant la Corée du Sud (quatrième participation) et l’Allemagne double championne du monde (2003 et 2007) et onze fois vainqueur de la Coupe d’Europe. Les Allemandes étaient à leur neuvième participation. La Colombie a terminé première de la poule.
Une qualification peu probable alors que le Maroc avait subi d’entrée une lourde défaite devant l’Allemagne, 6-0. Loin de se démotiver, les Marocaines ont réussi la prouesse de battre la Colombie (1-0) et la Corée du Sud (1-0).
Elle s’arrêtent(4-0), en huitièmes de finale, devant la France, l’une des équipes favorites de cette neuvième édition.
Les autres représentants du continent africain en huitièmes étaient l’Afrique du Sud et le Nigeria.
En huitièmes de finales, les Super Falcons du Nigeria ont tenu tête, dans le temps règlementaire (0-0), aux Anglaises, championnes d’Europe et quatrième du dernier Mondial, avant de se faire éliminer, aux tirs au but, 4-2.
Les Nigérianes partageaient la poule B avec l’un des pays organisateurs de ce Mondial, l’Australie, le Canada et l’Irlande. Elles ont terminé deuxièmes du groupe sans défaite. Elles ont obtenu deux matchs nuls et vierges contre le Canada, et l’Irlande et une victoire devant l’Australie (3-2), première de la poule.
Sans démériter, le Nigeria est stoppé, en huitièmes de finale, par la favorite de la compétition,
Les Banyana Banyana de l’Afrique du Sud sont également sorties (2-0), de la Coupe du monde par les Pays-Bas, finalistes de la dernière édition de 2019.
Les Sud-africaines ont fini deuxièmes de la poule G derrière la Suède, troisième du dernier Mondial. Elles ont été battues, 2-1, par les Suédoises, fait match nul contre les Argentines, 2-2 et battu l’Italie, 2-0.
L’Afrique du Sud termine l’aventure contre une équipe hollandaise qui a envie de mieux faire que lors de la dernière édition.
L’autre représentant de l’Afrique, la Zambie s’est arrêtée en phases de poule, en terminant troisième. Les Zambiennes ont perdu devant le Japon (0-5) et l’Espagne (0-5) avant de sauver l’honneur contre la Costa Rica (3-1).
Lors de la dernière édition de 2019 organisée en France, l’Afrique y était représentée par le Nigeria et l’Afrique du Sud. Les deux équipes s’étaient arrêtées en phases de poule.
Les équipes africaines ont fait mieux en 2023.
Voici le tableau des quarts de finale
vendredi :
Espagne – Pays-Bas à 1h GMT
Japon – Suède a 7h 30 mn GMT
Samedi :
Australie -France à 7h GMT
Angleterre – Colombie à 10h 30 mn GMT
HAUSSE DU PRIX DE OIGNON, ZIGUINCHOR DANS LE DESARROI
Le prix du kilogramme de l’oignon est passé du simple au double en l’espace de quelques heures mettant ainsi dans le désarroi de nombreux consommateurs de produit, quasi indispensable dans la cuisson.
Ziguinchor, 8 août (APS) – Le prix du kilogramme de l’oignon est passé du simple au double en l’espace de quelques heures mettant ainsi dans le désarroi de nombreux consommateurs de produit, quasi indispensable dans la cuisson.
Au marché Boucotte, un quartier de la commune de Ziguinchor, le prix du kilogramme est passé du simple au double chez les détaillants comme chez les grossistes. Ici, des consommateurs interrogés par l’APS ne cachent pas leur amertume.
Yacine Sagna, une mère de famille venue s’approvisionner dit constater avec étonnement cette hausse.
‘’ C’est trop cher, vraiment cher ! Le kg de l’oignon que j’achetais à 500 voire 600 francs CFA, se vend aujourd’hui, à 1500 francs ou 2.000 francs CFA », a-t-elle dénoncé, soulignant que les consommateurs n’ont pas d’autre alternative face à cette hausse du prix de l’oignon.
»Il n’y a pas de choix. Il faut acheter, ce condiment est quasi-indispensable pour la cuisson de nos plats », a-t-elle relevé, appelant l’État à gérer »cette situation intenable, le plus rapidement possible ».
Maimouna Diop, une cliente venue également se ravitailler en oignons chez un commerçant, laisse entrevoir son étonnement à l’annonce du nouveau prix du kilogramme d’oignons sur le marché. « C’est cher! », s’exclame-t-elle, avouant son incapacité à acheter le condiment à ce prix.
»Je ne peux pas l’acheter à ce prix. Je n’ai que 1000 francs CFA avec moi. Un kg d’oignon à 1500 Francs CFA, c’est excessif », a déclaré Mme Diop qui décide finalement de changer le menu du jour qu’elle avait programmé.
Rencontrée non loin de la grande porte du marché Boucotte, munie d’un sachet rempli d’oignons, Linda Diatta, une jeune restauratrice, s’est plainte aussi de la cherté des prix.
‘’L’oignon est vraiment cher au marché de Ziguinchor. Nous constatons une grande augmentation du prix. Je n’ai pu acheter que deux kilogrammes à 3000 francs CFA, soit le kg à 1500 francs. Je ne peux pas acheter au-delà de cette quantité. Je vais combler ça par des oignons verts. Ça ne va pas vraiment ! « , se désole t-elle.
Mme Diatta a rappelé que le kilogramme se vendait entre 500 ou 700 francs contre 1500 francs aujourd’hui.
Le grossiste Lamine Diop , installé au marché Boucotte de Ziguinchor, a expliqué que cette cherté est causée par une pénurie sur le marché local. D’ailleurs, a-t-il précisé, à Ziguinchor Comme partout au Sénégal, »on a constaté cette pénurie », ce qui a entrainé une flambée du sac de 18 kg, passé actuellement à 25.000 francs CFA, à Ziguinchor.
« Nous n’avons pas le choix. Nous espérons que cela se rétablira le plus vite possible », a dit M. Diop.
Selon Abdou Fatah Cissé, boutiquier-détaillant trouvé aussi au marché Boucotte de Ziguinchor, »cette hausse est causée tout simplement par les récentes manifestations et à la rareté de ce produit à Dakar ».
‘’Je vends le kg d’oignon à 1500 francs. Hier (lundi) je l’ai vendu à 2000 francs CFA. C’est vrai qu’il y a une hausse », a ajouté M. Cissé.
LES NATIONS UNIES INQUIETS POUR LE NIGER
Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres s’est dit préoccupé par le maintien en détention du président nigérien Mohamed Bazoum.
Dakar, 8 août (APS) – Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres s’est dit préoccupé par le maintien en détention du président nigérien Mohamed Bazoum.
»Le Secrétaire général est préoccupé par le maintien en détention du président Bazoum et par l’incapacité à restaurer l’ordre constitutionnel au Niger », a déclaré son Bureau dans une note adressée aux journalistes.
Mohamed Bazoum a été renversé par un coup d’Etat le 26 juillet dernier perpétré par des militaires nigériens regroupés au sein d’un ‘’Conseil national de sauvegarde de la patrie’’ (CNSP), dirigé par le général Abdourahmane Tchiani.
Il est retenu depuis cette date par les putschistes, en compagnie de certains de ses ministres.
La communauté internationale a condamné ce coup de force et pris des sanctions à l’encontre du Niger.
Au niveau sous-régionale, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) appelle au ‘’rétablissement du président président nigérien Mohamed Bazoum’’, et a convoqué un deuxième sommet extraordinaire sur la question nigérienne, jeudi.
António Guterres a également exprimé, dans sa note, son ‘’soutien aux efforts de médiation déployés par la CEDEAO’’.
Le Représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão, se trouve actuellement à Abuja, et ‘’continue d’offrir ses bons offices aux parties prenantes de la région’’, a indiqué la même source.
Le secrétaire général des Nations Unies avait appelé les militaires, au lendemain du putsch, à libérer ‘’immédiatement et sans condition le président Mohamed Bazoum‘’.
Il insiste, par ailleurs, ‘’sur la nécessité urgente de veiller à ce que le travail humanitaire qui sauve des vies se poursuive sans entrave et que le service aérien humanitaire des Nations Unies, qui assure une liaison vitale avec les communautés isolées du Niger, soit autorisé à opérer et à continuer à desservir ces communautés‘’.
Le CNSP a annoncé, lundi, avoir fermé son espace aérien ‘’face à la menace d’intervention » armée de la CEDEAO.
Lors d’une conférence de presse la semaine dernière, M. Simão avait indiqué que 4,3 millions de personnes au Niger ont besoin d’une aide humanitaire.
SONKO MAINTIENT SA GRÈVE DE LA FAIM
Selon Maitre Ciré Clédor Ly, la déshydratation a eu des conséquences graves sur la santé du leader des Patriotes, causant un début d’insuffisance rénale et d’hypoglycémie en raison de sa diète prolongée
Dans une déclaration émanant de son avocat, Maitre Ciré Clédor Ly, Ousmane Sonko a catégoriquement démenti avoir mis fin à sa grève de la faim. Cette déclaration intervient en réponse à des rumeurs circulant sur les médias et les réseaux sociaux affirmant que l’opposant politique aurait mis un terme à sa protestation. L’avocat a qualifié ces allégations de mensongères et a affirmé que Sonko est plus que jamais déterminé à poursuivre sa grève de la faim, malgré la détérioration continue de son état de santé.
Selon Maitre Ciré Clédor Ly, la déshydratation a eu des conséquences graves sur la santé du leader des Patriotes, causant un début d’insuffisance rénale et d’hypoglycémie en raison de sa diète prolongée. Malgré ces complications médicales, Sonko maintient sa demande pressante aux autres détenus qui participent à la grève de la faim, les encourageant à mettre un terme à leur propre protestation.
L’avocat a également tenu à remercier ceux qui ont exprimé leur inquiétude et ont manifesté leur solidarité en faveur de la libération de Pape Alé Niang. Il a précisé que le journaliste a effectivement obtenu sa libération ce matin, mais en raison de la gravité de son état de santé, il demeurera hospitalisé pour recevoir les soins nécessaires.
L’affaire Ousmane Sonko a suscité un grand intérêt au niveau national et international, et les événements récents ont mis en lumière les enjeux liés aux droits de l’homme, à la liberté d’expression et à la situation des détenus politiques. Le cas de Sonko reflète une réalité complexe et met en évidence les défis auxquels les activistes politiques et les dissidents peuvent être confrontés dans leur lutte pour leurs idéaux.
Cette déclaration met en évidence l’engagement continu d’Ousmane Sonko dans sa quête pour la justice et la démocratie, malgré les épreuves physiques et médicales auxquelles il est confronté. La détermination de Sonko à poursuivre sa grève de la faim malgré les risques pour sa santé soulève des questions sur les méthodes de protestation et les sacrifices personnels consentis pour la défense des convictions politiques.
Note de l’éditeur : Cette déclaration a été fournie par Maitre Ciré Clédor Ly, avocat d’Ousmane Sonko, et a été publiée pour clarifier les informations concernant la grève de la faim du leader de Pastef.
LE SIÈGE DE LA RTS À KOLDA VANDALISÉ
‘’Nous avons été victimes d’un incendie, dans la nuit de lundi à mardi. Des personnes non encore identifiées ont escaladé le mur, endommagé une fenêtre et lancé un cocktail Molotov à l’intérieur du siège de la radio’’, explique un responsable
Le siège de la radio régionale de la RTS à Kolda (sud) a été la cible d’‘’actes de vandalisme’’, dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré à l’APS l’un de ses responsables, Aba Sané.
‘’Nous avons été victimes d’un incendie, dans la nuit de lundi à mardi. Des personnes non encore identifiées ont escaladé le mur, endommagé une fenêtre et lancé un cocktail Molotov à l’intérieur du siège de la radio’’, a expliqué Sané.
‘’Le feu s’est propagé dans certaines pièces du siège de la radio. Fort heureusement, le studio est resté intact’’, a-t-il dit.
Une intervention des sapeurs-pompiers a permis d’éteindre le feu à temps, selon des employés de RTS Kolda.
En mars dernier, des manifestants ont tenté de saccager le siège de ce démembrement de la RTS.
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L'AFRIQUE DANS UN GRAND BASCULEMENT
En Afrique de l'Ouest, les coups d'État se succèdent. De quoi sont-ils le symptôme ? Entretien avec Achille Mbembé, chercheur camerounais et professeur d'histoire et de science politique à l'université du Witwatersrand à Johannesburg
En Afrique de l'Ouest, les coups d'État se succèdent, avec le dernier en date, celui au Niger le 26 juillet. De quoi sont-ils le symptôme ? Et quel sens donner à cette multiplication de coups d'État dans les pays sahéliens ? Entretien avec Achille Mbembé, chercheur camerounais et professeur d'histoire et de science politique à l'université du Witwatersrand à Johannesburg.
LIBERTÉ PROVISOIRE POUR PAPE ALÉ NIANG
Arrêté et placé sous mandat de dépôt, le patron de Dakarmatin avait entamé une grève de la faim avant d’être admis aux urgences de l’Hôpital Principal de Dakar
Le journaliste Pape Alé Niang a bénéficié mardi d’une liberté provisoire. L’information est livrée par son avocat, Me Moussa Sarr.
Arrêté et placé sous mandat de dépôt, le patron de Dakarmatin avait entamé une grève de la faim avant d’être admis aux urgences de l’Hôpital Principal de Dakar.
« Pape Alé Niang continue d’observer sa grève de la faim totale, refusant les soins des spécialistes », a déclaré lundi le ministre de la Justice. Ismaila Madior Fall a rappelé, face aux journalistes, que le journaliste « est multirécidiviste et est sous contrôle judiciaire. C’est ce qui explique son arrestation »
JUAN BRANCO DE RETOUR EN FRANCE
L'avocat franco-espagnol expulsé lundi du Sénégal où il avait été interpellé et incarcéré en tant que défenseur de l'opposant Ousmane Sonko, est arrivé mardi à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle
Il a été accueilli par des membres de sa famille, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Juan Branco, tu es notre guerrier", lui a lancé une femme en le filmant et en le suivant. L'avocat a levé le poing, mais ne s'est pas exprimé devant la presse.
Visé depuis mi-juillet par une enquête de la justice sénégalaise, Me Branco avait été interpellé dimanche en Mauritanie, après plusieurs jours de recherches. Remis aux autorités sénégalaises, qui lui reprochent d'être entré irrégulièrement sur le territoire, il avait été inculpé dimanche pour attentat, complot, diffusion de fausses nouvelles et actes et manoeuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, selon ses avocats.
Au Sénégal, l'avocat franco-espagnol prend part à la défense d'Ousmane Sonko, opposant engagé depuis 2021 dans un bras de fer avec le pouvoir et la justice qui a donné lieu à plusieurs épisodes de violences meurtrières. Il avait particulièrement suscité l'attention en annonçant en juin une plainte en France et en demandant à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye d'ouvrir une enquête contre le président Macky Sall pour "crimes contre l'humanité". "Aucun avocat ne doit être entravé dans sa mission, où qu'il soit et quel qu'il soit", avait écrit sur X (ex Twitter) la représentante des avocats du barreau de Paris, Julie Couturier.
Le chef du parti d'extrême gauche La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avait dénoncé "la dérive autoritaire du pouvoir" au Sénégal. Une pétition sur change.org, exigeant sa "libération immédiate" avait recueilli plus de 19.000 signatures en deux jours. Ce texte faisait valoir qu'il devait "être libre d'exercer la défense dans ses mots et déplacements" et évoquait une "persécution politique".
Familier des polémiques très médiatisées, Juan Branco avait connu en France un succès de librairie avec un pamphlet hostile au président Emmanuel Macron, "Crépuscule".
LE MONDE S'ALARME DE LA DÉRIVE DU SÉNÉGAL SOUS MACKY SALL
L’éditorial paru ce mardi 8 août 2023 dans le quotidien français du soir souligne la série de décisions controversées prises par le président, remettant en question la stabilité politique et la démocratie du pays et au-delà
Le Sénégal, longtemps considéré comme un modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, fait aujourd’hui face à une dérive inquiétante qui suscite des préoccupations au sein de la région. L’éditorial paru dans Le Monde ce mardi 8 août 2023 souligne la série de décisions controversées prises par le président Macky Sall, remettant en question la stabilité politique et la démocratie du pays.
Selon le journal français, la décision de dissoudre le parti de l’opposant principal, Ousmane Sonko, est un exemple manifeste de cette dérive. Alors que le président Sall avait annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat lors de l’élection présidentielle de février 2024, cette mesure exceptionnelle risque de ternir son image et de susciter des critiques quant à sa réelle volonté de respecter les principes démocratiques, alarme le texte.
Ousmane Sonko, figure de l’opposition, n’est pas exempt de controverses. Le Monde le décrit comme un nationaliste et traditionaliste, qui a gagné en popularité en dénonçant la “corruption” des élites liées aux intérêts étrangers et en adoptant des positions anti-Françaises et anti-homosexuelles. Il rappelle que les accusations de viol et ses appels à la révolte ont déclenché des émeutes meurtrières dans le pays, jetant un voile d’incertitude sur sa candidature à la présidentielle de 2024.
À en croire l’éditorial, la dissolution du parti de Sonko, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), est perçue par de nombreux observateurs comme une tentative de limiter sa capacité à se présenter aux élections. Cette action s’ajoute, toujours selon le texte, à une série de charges et de condamnations qui pourraient sérieusement compromettre sa candidature.
La décision du président Macky Sall de s’écarter de la course présidentielle ne signifie pas pour autant qu’il a renoncé à manipuler le jeu politique, estime le texte. Le quotidien français du soir indique que l’adoption de dispositions législatives permettant à d’autres figures de l’opposition d’être éligibles suggère une tentative de diviser et de contrôler l’opposition pour garantir un résultat favorable à son camp.
Les récents événements, y compris l’arrestation rocambolesque de l’avocat Juan Branco en Mauritanie et les accusations portées contre lui à Dakar, soulignent, selon Le Monde, une tendance à la répression et au raidissement en cours au Sénégal. Cela remet en question l’image d’un pays qui se considère comme un exemple de démocratie en Afrique, ajoute le texte.
Alors que de nombreux pays de la région sont en proie à des coups d’État militaires et à des troubles politiques, le Sénégal semble également emprunter un chemin périlleux, à en croire l’édito. L’enjeu ne se limite pas à ce pays seul, mais s’étend à toute l’Afrique de l’Ouest, alerte-t-il. « Les États démocratiques de la région doivent faire face à des défis de taille pour résister aux tendances totalitaires et préserver les principes démocratiques fondamentaux ».
Les questions d’inégalités, de corruption et de relations internationales, en particulier avec la France, agitent les populations de la région. La situation au Sénégal est cruciale pour déterminer si la démocratie peut prévaloir sur d’autres formes de régimes autoritaires. L’Afrique de l’Ouest observe avec attention, car l’avenir du Sénégal pourrait avoir un impact déterminant sur l’ensemble de la région, conclut l’éditorial.
UNE NOUVELLE VIE, DE NOUVEAUX DÉFIS
Karim et Khalifa partagent le même destin : celui d’avoir été au cœur de l’arène politique avec de solides ambitions avant d’yêtre, du jour au lendemain, écartés, puis remis au-devant de la scène par un concours de circonstances
L’Assemblée nationale a adopté samedi dernier le projet de loi modifiant le Code électoral et visant à rendre éligibles à nouveau Karim Wade et Khalifa Sall. Au-delà de ces deux hommes politiques, on ne peut plus refuser l’inscription sur les listes électorales aux personnes bénéficiant d'une mesure de grâce si évidemment la peine d’emprisonnement prononcée par la juridiction de jugement est expirée. Aujourd’hui que les leaders du PDS et de Taxawu Sénégal ont retrouvé intégralement leurs droits civils et politiques, on se demande quels sont les défis qui les attendent.
Ils viennent de loin. Personne n’aurait imaginé qu’ils seraient aussi vite réintégrés dans la vie politique. Karim Wade et Khalifa Sall partagent le même destin : celui d’avoir été au cœur de l’arène politique avec de solides ambitions avant d’être, du jour au lendemain, écartés de cette sphère suite à une condamnation pénale, puis remis au-devant de la scène par un concours de circonstances. N’eût été le dialogue national lancé par le Président Macky Sall, les leaders du PDS et de Taxawu Sénégal seraient encore là à se battre pour participer au scrutin présidentiel du 25 février 2024. Tout porte à croire que si le chef de l’Etat a fait appel aux acteurs politiques, c’était plus pour neutraliser Ousmane Sonko ou tempérer son ardeur et moins pour régler les questions d’éligibilité des «2K». En effet, Macky Sall aurait pu les réinjecter dans le jeu politique depuis 2019 s’il était vraiment mû par cette volonté de les réhabiliter.
Tout compte fait, les «2K» sont les grands gagnants de ces concertations nationales. Il faudrait juste se demander quelles doivent être leur posture et leur priorité pour prétendre à la magistrature suprême.
Il est évident qu’avec les 24 députés de Wallu, Karim Wade n’aurait pas de soucis pour l’étape du parrainage d’autant qu’il y a désormais l’option de se faire parrainer par 13 députés.
Toutefois, «Wade-fils» est très attendu au pays. Depuis 2018, le PDS annonce à chaque fois son retour en vain. Cette fois-ci, il n’y a plus de prétexte pour faire faux bond aux Sénégalais. Désormais éligible, Karim est obligé de venir affronter ses adversaires et de se frotter à eux sur le terrain très épineux de la politique sénégalaise. Dans cette dynamique, il devra mobiliser l’appareil du PDS autour de sa personne. Mieux, même si la réunification de la famille libérale n’est pas trop d’actualité ou paraît assez utopique, il peut essayer de ressouder certains «morceaux écarlates» de la famille libérale en direction de la Présidentielle. Il a également le défi de présenter un programme solide et séduisant pour donner de l’espoir aux Sénégalais.
Karim Wade devrait également bien se préparer à faire face aux critiques et à redorer son image après avoir été «diabolisé» sous le régime d’Abdoulaye Wade, puis condamné pour enrichissement illicite sous le régime de Macky Sall.
LES CARTES A JOUER DE KHALIFA
Quant à Khalifa Sall, il ne devrait pas avoir de problèmes de parrainage. Son appareil dispose de treize députés, net, au sein du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW). D’aucuns soutiennent d’ailleurs que la modification de la loi sur le parrainage était en quelque sorte taillé pour lui. Quoi qu’il en soit, l’ancien maire de Dakar est épargné des tracasseries liées à la collecte de signatures pour le parrainage. Il pourrait ainsi consacrer ce temps à une tentative de porter la candidature socialiste pour la Présidentielle de 2024. Même si ce ne sera pas chose aisée, il garde toujours de bonnes relations dans l’appareil socialiste. De ce fait, à défaut d’avoir un soutien officiel ou une alliance officielle, il pourrait officieusement se baser sur les structures de base socialistes pour les besoins de la conquête du pouvoir. Khalifa Sall devrait également essayer de se réconcilier avec Ousmane Sonko, tout au moins avec les autres membres de Yewwi Askan Wi qui semblent lui tourner le dos au profit du leader des Patriotes. Le fait d’apaiser les relations au sein de YAW pourrait lui être bénéfique à un moment ou un autre du processus électoral.Il devrait égalementtravailler pour bénéficier de l’appareil du PUR au cas où ce dernier ne présenterait pas un candidat pour la Présidentielle du 25 février prochain. De la même manière qu’il devrait travailler à pêcher le maximum de soutiens de partis et mouvements au sein de la plus grande coalition de l’opposition.
En tant que membre fondateur de YAW, Khalifa devrait faire joueur son leadership pour restaurer la confiance de ses alliés de l’opposition. Et en fait, l’appareil de YAW n’est pas à négliger d’autant qu’il lui a permis de récupérer ou de consolider certains de ses bastions lors des élections législatives de 2022 en positionnant ses hommes à Dieuppeul Derklé, à Mermoz Sacré-Cœur, à Yoff, à la mairie de Dakar, à Thiaroye sur mer et dans de nombreuses régions du pays.
En tant que maire de la capitale, Khalifa Sall a toujours montré ses facultés d’innover en termes de gouvernance et de réalisation de grands projets infrastructurels pour la ville. On se demande aussi maintenant si son programme pour le Sénégal sera à la hauteur. Wait and see !