La guéguerre entre les candidats dissidents de la mouvance présidentielle et celui choisi par le président Macky Sall pour briguer les suffrages des Sénégalaises et des Sénégalais au scrutin du 25 février prochain fait rage dans certaines circonscriptions électorales du pays. Il en est ainsi dans la commune de Oudalaye, département de Ranérou, où Mahammad Boun Abdallah Dionne, l’ancien Premier ministre et “double-bouton” du chef de l’Etat est en train de contrarier les plans du candidat officiel de Benno Bokk Yakaar (BBY), l’actuel Premier ministre Amadou Ba.
Pour coordonner ses parrainages dans le département de Ranérou, Mahammad Boun Abdallah Dionne a pris langue avec le sieur Bocar Diallo, président du conseil départemental de la jeunesse de Ranérou et adjoint au maire de la commune de Oudalaye, et l’a convaincu de rejoindre les rangs de la “Coalition Dionne 2024”. Une pêche d’autant plus fructueuse que le poisson ferré n’a pas mordu seul à l’hameçon.
En effet, coordonnateur départemental des enseignants apéristes de Ranérou, Bocar Diallo est également à la tête du mouvement “La lumière du Ferlo” qui ne compte pas moins de 1500 membres dont 15 conseillers municipaux. Il faut dire aussi que cet enseignant de formation, qui avait été déterminant lors de la victoire de Amadou Dala Ba du Parti de la Réforme (PR) de Abdourahim Agne lors des dernières élections territoriales de 2022 sous les couleurs de la “Coalition Bunt Bi” qui regroupait le Pds, le Pastef et les frustrés de l’Apr, est aussi le coordonnateur départemental des adjoints au maire du département de Ranérou. Amadou Dala Ba n’est autre que le poulain du Premier ministre et candidat de BBY, Amadou Ba. En moins de 24 heures, Bocar Diallo, ex-lieutenant de Amadou Dala Ba, a collecté 500 parrains pour le compte de la “Coalition Dionne 2024” et entend ratisser plus large encore dans les prochains jours.
Le Premier ministre et candidat de la mouvance présidentielle, Amadou Ba, a assurément des raisons de s’inquiéter dans le département de Ranérou où sa première sortie, le 23 septembre 2023, lors du lancement de la campagne de vaccination du cheptel contre les maladies infectieuses, s’était déjà révélée être un véritable fiasco.
DIVERS SUJETS AU MENU DE LA REVUE DE L’ACTUALITE DE L’APS CE MERCREDI
La presse de ce mercredi11 Octobre aborde divers sujets se rapportant à la lutte contre le tabac, au déficit d’enseignants, à la santé mentale, entre autres.
Dakar, 11 oct (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’APS abordent divers sujets se rapportant à la lutte contre le tabac, au déficit d’enseignants, à la santé mentale, entre autres.
L’Info ouvre sur les inquiétudes de la Ligue sénégalaise contre le tabac et titre : ‘’La Listab allume les autorités’’.
»Le combat contre l’usage du tabac n’est pas encore gagné au Sénégal. L’Etat a examiné et adopté le décret portant application de la loi n° 2024-14 du 28 mars 2014 relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac. Un acte qui irrite la Listab qui a saisi l’Organisation mondiale de la santé’’, écrit le journal.
La Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB) a exigé mardi, à Dakar, le retrait du projet de décret modifié portant application de la loi n°2024-14 du 28 mars 2014 relative à l’élaboration, à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac.
Selon ses membres, ‘’aucun acteur de la lutte antitabac n’a été associé ni de près, ni de loin à l’élaboration de ce projet de décret modifié portant application de la n°2024-14 du 28 mars 2014 relative à l’élaboration, à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac’’.
Pour L’As, ‘’le Sénégal abdique face à l’industrie du tabac’’.
L’Observateur s’intéresse au déficit d’enseignants et affiche à la Une : ‘’A l’origine d’un mal chronique’’. ‘’Le déficit d’enseignants constaté un peu partout sur le territoire sénégalais inquiète les acteurs du système éducatif. Ils font le diagnostic du mal, un gap de plus de 8000 enseignants, tandis que le ministère de l’Education nationale partage leurs inquiétudes’’, indique L’Obs.
Le quotidien Bës Bi parle de ‘’tâtonnement’’ au sujet d’un ‘’recrutement spécial’’ annoncé d’enseignants. ‘’La rentrée scolaire 2023-2024 est marquée par un déficit criant de plus de 8 000 enseignants. Le recrutement spécial annoncé par le chef du gouvernement et confirmé par le directeur de la formation et de la communication a été démenti par ce même directeur. Alors que les nombreux chômeurs préparaient leurs dossiers de candidature’’, écrit le journal.
WalfQuotidien s’intéresse à la santé mentale et parle de ‘’chiffres qui font tourner la tête’’.
‘’Le Sénégal a célébré, hier, la 31ème édition de la Journée mondiale de la santé mentale. Un moment qui a été choisi par le ministère de la Santé et les autres acteurs de la santé pour faire l’état des lieux. Ils ont communiqué aussi les statistiques concernant cette problématique’’.
Walf rapporte : ‘’Selon les statistiques de l’enquête du ministère de la Santé et de l’Action sociale sur la santé mentale au Sénégal menée en 2023, la dépression sévère représente 1,5 % ; le risque suicidaire 9,4 %, la consommation de cannabis 0,7 % ; la consommation de cocaïne 0,2 % et l’épilepsie 3,7 %. Ces données ont été rendues publiques, hier, à l’occasion de la célébration de la 31ème édition de la Journée mondiale de la santé mentale’’.
Sud Quotidien pose le problème du relogement des populations déplacées de la langue de barbarie (Saint-Louis) et titre : ‘’Une vie au bagne !’’.
‘’Unis par des liens familiaux, car étant tous d’anciens habitants du populeux quartier de Guet- Ndar, dans la langue de Barbarie à Saint-Louis, les relogés de la cité Bamba Diéye de Khar Yalla et ceux de Diougoup, partagent le triste destin de vivre loin des siens dans des conditions difficiles. L’avancée de la mer est passée par là. A Guet-Ndar, il y a de cela quelques années, des familles entières ont été chassées par les folles vagues et turpitudes d’un océan en furie. Aujourd’hui, plongées dans la précarité et la promiscuité, elles occupent des logements sociaux et mènent une vie de +bagnard+. Un vilain décor laissant paraître des fosses septiques qui déversent partout leurs lots d’immondices, des toilettes de fortune où il faut faire la queue pour s’en servir, des odeurs nauséabondes… Autant de problèmes que cette population à majorité féminine rencontre depuis plusieurs années. Bienvenue dans une vie au bagne!’’, écrit Sud.
«UN DEFI A RELEVER POUR RENDRE A DAKAR SON STADE MYTHIQUE»
En visite de chantier, le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor a exprimé sa satisfaction sur le niveau d’exécution.
Les travaux de rénovation du Stade Demba Diop démarrés le 23 mars dernier, avancent considérablement. En visite de chantier, le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor a exprimé sa satisfaction sur le niveau d’exécution. Il a toutefois rappeler la nécessité de revoir la planification pour rattraper le retard dans la réalisation de cette infrastructure. Ce, avance-t-il, au regard de la forte attente de la jeunesse dakaroise, des sportifs de Dakar, il estime que le défi à relever sera de rendre à Dakar son stade mythique, dans un délai raisonnable.
«Il y a quelques mois, nous avons lancé le début des travaux. Il était important en tant que président de la Fédération sénégalaise de football de faire une visite du chantier pour voir l’état d’avancement des travaux. Nous avons aussi fait une réunion avec toutes les parties prenantes, notamment le maitre d’ouvrage et l’entreprise travaillant sur le chantier. Lors de notre visite, nous avons pu constater où en sont les travaux. Nous avons pu voir les travaux de démolition de la tribune principale. Celles-ci ont été finies et l’entreprise s’est attaquée aux deux virages et les bâtiments sont sortis de terre.
UN LEGER RETARD PAR RAPPORT AU PLAN ARRETE
Après, bien entendu au cours de l’évaluation, nous avons pu constater qu’il y a un peu de retard par rapport au plan qui a été arrêté. Et nous avons tenu une réunion pour pouvoir, justement, voir les mesures pour pouvoir accélérer les travaux. Parce que nous savons qu’il y a une attente forte de la jeunesse dakaroise, des sportifs de Dakar pour cette réhabilitation et cette modernisation des stades Demba Diop, et nous avons essayé aussi d’attaquer toutes les difficultés aujourd’hui qui empêchent l’avancement rapide. Il a été retenu de revoir la planification pour rattraper le temps perdu, mais aussi faire les démarches nécessaires auprès des autorités parce que certaines emprises des stades sont occupées par des cantines dans la zone contigüe au stade et comme les travaux vont toucher cette partie, donc, nous allons essayer de saisir les autorités, que ça soit les représentants de l’Etat c’est à dire du gouverneur, le préfet, le sous-préfet, mais aussi le ministère de tutelle pour qu’on puisse accélérer la libération des emprises et qu’on puisse finir les travaux dans les délais. Je dois saluer la dynamique que j’ai trouvée sur place, des ouvriers qui sont à pied d’œuvre, des cadres techniques qui sont en action et, bien entendu, nous avons fait cette visite sous la guidance du maître d’œuvre de l’architecte conseil, mais aussi de l’agent à la maîtrise d’ouvrage. L’entrepreneur a pu nous rassurer que les travaux seront accélérés.
«DES VISITES VONT SE REPETER TOUS LES MOIS»
«De notre côté, la Fédération s’est engagée à faire en sorte que aucuns décomptes ne soient pas en retard, pour que nous puissions enfin chez les autres étapes, parce qu’il est important que c’est cette partie qui concerne le grosse œuvre puisse être finie rapidement pour que les autres entreprises puissent intervenir. Puisque leurs travaux sont intrinsèquement liés à la finition des travaux de gros œuvre. Donc, globalement, c’était une première visite et la décision importante qu’on a prise, c’est que ces visites vont se répéter tous les mois. En tout cas, personnellement, à chaque fois que je serai au Sénégal, tous les mois, je serai là, pour réviser et voir l’avancée des travaux et aussi voir étape par étape comment enlever les goulots d’étranglement qu’on connaît en général d’un chantier au Sénégal. »
VIDEO
ISMAÏLA MADIOR EGRATIGNE ALY NGOUILLE ET BOUN DIONNE
"Être président de la République, c’est une longue préparation, c’est avoir un appareil politique à l’échelle nationale. Être président de la République, ça ne s’improvise pas. Etre Président, ça nécessite d’avoir une présence sur l’ensemble du territoire
Le ministre de la Justice a lancé des vertes et des pas mûres à ses anciens camarades de BBY qui ont choisi de faire cavalier seul à la prochaine élection présidentielle. Il dénonce leur manque de reconnaissance et les invite à la raison. Il s’exprimait à l’occasion de l’Assemblée générale de lancement des parrainages de BBY dans la ville de Rufisque.
Sans avoir l’air d’y toucher, le ministre de la Justice a répondu subrepticement à ses anciens camarades et collègues dans le gouvernement du Président Macky Sall. A l’occasion de l’Assemblée Générale de lancement des parrainages où la coalition BBY dans le département a affiché son unité, Ismaïla Madior Fall a égratigné Boun Abdallah Dionne et Aly Ngouille Ndiaye, deux anciens ténors de la mouvance présidentielle qui se sont lancés dans la dissidence pour se présenter dans la course pour la présidentielle de 2024 après qu’ils n’ont pas été choisis par Macky Sall. Selon Ismaïla Madior ce n’est pas une manière pour eux de montrer leur reconnaissance à leur mentor qui leur a fait confiance pendant une dizaine d’années voire plus. Pour lui, faire un choix c’est toujours procéder à des éliminations et le choix d’Amadou Bâ n’est pas fortuit, c’est un choix de raison lié au profil du candidat qui présente une bonne connaissance de l’Etat et a de l’expérience « Le choix d’Amadou est un choix sur des critères clairs. Il fallait choisir, il a choisi et c’est nous qui lui avions donné carte blanche. Donc il faut accepter ce choix » leur a t-il dit.
Poursuivant dans cette lancée, Ismaïla Madior a rappelé à ses anciens camarades qu’ils n’étaient pas plus méritants que les autres Sénégalais lorsqu’on leur confiait des responsabilités au niveau du gouvernement. Par conséquent, ils avaient le devoir de rendre la pareille à Macky Sall qui les avait choisis parmi des milliers d’autres Sénégalais compétents comme eux. « Si tu es sénégalais et que tu n’as pas meilleur cursus que les autres, que tu n’es pas plus de noblesse que les autres, que tu n’as pas plus de connaissances que les autres et que malgré ça, on te mette dans le gouvernement pendant 10 ans ou plus ou même Premier ministre, si après ça on choisit un autre pour être le candidat de Bby, la meilleure manière d’affirmer sa reconnaissance pour tous ces privilèges c’est d’accepter le choix porté sur Amadou Bâ », a dit le ministre de la Justice.
Dans un langage poli mais ferme, il a déploré l’attitude de ces deux camarades et leur a rappelé qu’une candidature à la présidentielle ne s’improvise pas et demande une assise nationale. C’est pourquoi il leur rappelle qu’il ne s’agit pas d’être candidat sans illusions mais plutôt d’être des candidats de convictions. « Ma conviction est que si tu es avec le président de la République et qu’il te porte pendant 10 ans à des postes de responsabilité, si tu veux lui rendre la pareille, tu dois lui dire que tu es d’accord. C’est pourquoi je lance un appel pressant à mes amis de la coalition Bby qui ont opté pour des candidatures de dissidence. Être président de la République, c’est une longue préparation, c’est avoir un appareil politique à l’échelle nationale. Être président de la République, ça ne s’improvise pas. Etre Président, ça nécessite d’avoir une présence sur l’ensemble du territoire national. Il ne s’agit pas de candidater pour candidater, il ne faut pas candidater pour prendre date. Il ne faut pas faire des candidatures de témoignages. Il faut des candidatures significatives et une candidature significative, c’est la candidature d’Amadou Bâ qui est portée par la coalition Bby qui est là coalition majoritaire du jeu politique sénégalais », leur a-t-il fait savoir
Cependant, le responsable politique rufisquois laisse la porte pour des retrouvailles entre camarades. Rappelant que le filtre du parrainage est une épreuve qui se dresse devant les 200 candidatures déjà annoncées, il leur lance un appel pour qu’ils retournent au bercail au cas où ils seraient recalés au parrainage.
« L’ATELIER INTERNATIONAL DE DAKAR EST UNE LEÇON MAGISTRALE ADMINISTREE AUX AUTRES CENTRES »
le Professeur Ousmane Sène, directeur du Centre de recherches ouest africain (Croa-Warc) de tirer les grands enseignements, contours et spécificités de cet atelier international des directeurs de centres de recherche affiliés au Caorc
Près de 70 participants venant de 25 pays du monde réunis à Dakar pendant plus de quatre jours pour mener des échanges dynamiques et profonds sur la coopération entre universitaires et chercheurs de tous les continents : voilà la prouesse que le Warc de Dakar a réalisée du 30 septembre au 04 octobre 2023. Occasion pour le Professeur Ousmane Sène, directeur du Centre de recherches ouest africain (Croa-Warc) de tirer les grands enseignements, contours et spécificités de cet atelier international des directeurs de centres de recherche affiliés au Council of American Overseas Research Center (Caorc). Une rencontre qui a été «une leçon magistrale administrée aux autres centres». Pour moult raisons !
Vous venez d’organiser pour la deuxième fois l’atelier international des directeurs de centres de recherche. Comment avez-vous apprécié ce choix fait en faveur du Warc de Dakar ?
Cet atelier est extrêmement important pour le Warc et le Sénégal. Il l’est de par le nombre de participants, la qualité des participants et la diversité linguistique des participants. Au total, nous avons reçu 25 pays affiliés au Council of American Overseas Research Center (Caorc) dont l’Azerbaïdjan, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Indonésie, le Yémen, le Mexique, des pays d’Amérique latine, le Maroc, l’Algérie entre autres. Et un des participants, je pense, s’est fait l’écho des autres et m’a adressé ce message en anglais que voici : « Cher professeur Ousmane Sène, merci beaucoup d’avoir accepté d’abriter cet atelier et de nous montrer le meilleur de votre pays. J’apprécie énormément ce que vous nous avez montré et enseigné sur votre beau pays. Et ça approfondit et élargit ma connaissance du Sénégal et de l’Afrique de l’ouest. Terima Kasih, Professeur. Ce qui signifie en bahasa Indonesia, (littéralement ‘’langue de l’Indonésie’’) Merci et j’espère qu’on retrouvera bientôt ».
En clair, nous avons de toutes nos forces essayé de faire en sorte que tout se passe bien depuis l’ouverture jusqu’à la fermeture de ce conclave. Mais nous avons aussi essayé de leur offrir une extension du jeudi jusqu’au dimanche avec une excursion qui les a menés à Sokone et à Toubacouta dans le Delta du Saloum. Chez moi, à Sokone, la famille leur a offert une hospitalité digne de la Teranga Sénégalaise. Des mets (plats) sénégalais comme le Thiébou Dieune, Yassa, du thé, des fruits et jus locaux. A Toubacouta, nous avons fait des excursions dans la mangrove, visité l’ile de Sipo et le nichoir des oiseaux, mais aussi nous leur avons offert deux soirées culturelles. L’une avec la variété ethnique et culturelle du Niombato dont le centre est Toubacouta (musique mandingue, danse diola, danse sérère, danse wolof et tout avec une excursion dans le parc de Fathala (promenade des lions) mais aussi avec une belle soirée sérère avec la lutte traditionnelle accompagnée d’une belle chorégraphie.
Bref, nos hôtes ont vécu les cultures sénégalaises comme chantées par Léopold Sédar Senghor à travers ses poèmes. Ça a été vraiment l’apothéose ! Ils ont dit n’avoir jamais vécu de tels moments. Nous leur avons fait vivre la Teranga sénégalaise. Sous un autre angle, nous remercions Dieu parce qu’aucun incident malheureux ne s’est produit durant leur séjour. Et pour cela, nous disons merci à Dieu pour tout! J’en ai profité pour appeler tous les employés du Warc à redoubler d’efforts pour tendre vers la perfection. Nous avons obtenu de très bons résultats et l’image du Sénégal sera portée plus belle par les 70 participants qui ont visité ce beau pays. Quels ont été les grands enseignements de cette rencontre de Dakar? Le premier enseignant que nous tirons de cette rencontre, c’est celui d’un engagement sans faille de chacun des agents du Warc et en particulier moimême, à bien faire les choses. Et ceci me conforte bien dans ce que j’ai toujours essayé de faire, en appelant tous à bien faire et toujours mieux. Je crois à l’effort du travail bien fait. Pendant près d’une semaine, j’ai fait l’inhabituel. Autrement dit, je n’ai pas consulté mes mails parce que occupé par l’organisation de cette rencontre. Car, j’ai toujours voulu répondre promptement aux mails des amis ou visiteurs du Warc.
Le second enseignement, c’est la joie et un immense plaisir de réceptionner un don de livres du grand professeur William (Bill) Zartman. Nous avons reçu ce don venu des Etats-Unis de ce professeur qui connait bien l’Afrique et qui aime bien le Sénégal. Donc, prendre des photos après les avoir placés sur la bibliothèque pour immortaliser l’acte est chose que nous avons pensée mémorable pour le Warc et pour notre bienfaiteur. Et le troisième enseignement, c’est le respect de la parole donnée. Malgré la fatigue après l’organisation de cette grande rencontre, j’ai tenu à faire honneur à votre sollicitation pour cette interview. Tout ceci nous montre que les pays africains ne sont pas damnés. Et ça, celui qui le dit ne se respecte pas. Et en ma qualité d’enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et Directeur du Centre de recherches ouest africain (Warc), je ne suis pas de ceux qui soutiennent que tout le malheur qui arrive à l’Afrique vient de l’Europe et des Etats-Unis.
On ne peut pas passer toute notre vie à être des victimes, aucune défense, pas même une moindre réaction. On ne se défend pas. On préfère rester dans la position des fétiches, la position victimaire. Chaque fois, on se lamente. Nous ne sommes responsables de rien du tout mais plutôt les autres. Franchement, que peut-on espérer de la vie si l’on n’est responsable de rien. Il est temps de nous regarder dans la glace et accepter que ça ne marche pas. Mais partout l’Afrique est victime, partout le Sénégalais est victime, partout les populations sénégalaises sont victimes de ceux qui les dirigent. Ad vitam aeternam, c’est la même chanson. Et ça, jusqu’à quand ? Je précise que la violence n’est pas la solution mais le travail bien fait.
Peut-on aujourd’hui dire que l’atelier de Dakar marque un grand tournant dans la promotion de la coopération entre les universitaires et chercheurs ouest-africains et leurs homologues américains ?
Bonne question en parlant de grand tournant ! Ce grand tournant ou grand changement auquel vous faites allusion est l’émanation du sous-secrétaire d’Etat américain Marianne Craven qui est restée avec nous pendant trois ou quatre jours. C’est elle qui a parlé de ça. Je l’ai retrouvé au Radisson Blue après une séance et elle m’a dit : « M. Sène j’ai passé toute la journée à parler de vous et du Warc. Parce que les autres directeurs des centres dans le monde doivent apprendre à travailler comme-vous. Vous avez d’excellentes relations avec les institutions. Et ce que je lui ai dit est ceci : j’ai reçu 25 pays parmi lesquels certains dont des policiers ou douaniers sénégalais n’ont peut-être jamais entendu parler. Ils sont combien de policiers ou douaniers Sénégalais à avoir vu des visiteurs venus du Yémen, de la Mongolie, de l’Azerbaïdjan ou de l’Afghanistan. Ce n’est pas tous les jours. C’est parce qu’on a fait ce qu’on avait à faire pour que tout ce monde-là puisse passer la police des frontières sans avoir d’inquiétude parce que tout simplement nous avons pris les dispositions nécessaires à temps pour cela.
Et véritablement, je remercie la Direction générale de la police du Sénégal d’avoir traité les participants avec professionnalisme et respect. Nos hôtes n’ont connu aucun problème durant leur séjour. Parce que la Direction des polices des étrangers a bien traité nos hôtes. Mieux, nous entretenons de très bonnes relations avec le gouvernement du Sénégal. Je rappelle que c’est le ministère de l’Enseignement supérieur qui nous signe nos autorisations de recherche. Et nous respectons à la lettre ce qui nous autorisé et laissons à côté l’interdit. Nous avons des relations intègres mais de premier plan avec l’ambassade des Etats-Unis. Et je l’ai dit la dernière fois que c’est dans le respect mutuel que nous travaillons étroitement. Nous ne sommes pas là exclusivement pour les intérêts des Etats-Unis. Nous ne sommes pas l’ambassade des Etats-Unis. Certes, nous pouvons être une institution affiliée à d’autres institutions américaines mais nous ne défendons pas nécessairement la politique sénégalaise ou américaine. Nous sommes une Ong internationale neutre. Nous essayons de travailler avec tout le monde dans un professionnalisme et dans une transparence qui puisse faire qu’on ait confiance en nous. Et j’avoue que les autorités administratives Sénégalaises ont confiance en nous depuis le sommet jusqu’à la base.
L’ambassade des Etats-Unis, la police, le ministère de l’Enseignement supérieur, l’Université Cheikh Anta Diop, bref, toutes ces institutions ont confiance au Warc. Parce que nous avons besoin de leur concours. Et ça a été une leçon magistrale administrée aux autres centres et le sous-secrétaire des Etats-Unis le leur a dit cela. On n’y perd pas notre liberté encore moins notre marge de manœuvre. Nous sommes dans un monde académique. Donc, on peut discuter de tout dans la sincérité et l’honnêteté et dans le respect. Et nous pensons que Mme Crayen a bien raison de le magnifier.
LA LISTAB RECUSE LE DECRET
La Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (Listab), récuse le nouveau texte portant modification de la loi n°2024-14 du 26 mars 2014 relatif à la fabrication, au conditionnement, à la vente, à l’étiquetage et à l’usage du tabac, examiné et adopté
La Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (Listab), récuse le nouveau texte portant modification de la loi n°2024-14 du 26 mars 2014 relatif à la fabrication, au conditionnement, à la vente, à l’étiquetage et à l’usage du tabac, examiné et adopté en Conseil des ministres le mercredi dernier. Cette entité de la société civile a estimé hier, mardi 10 octobre 2023, au cours d’un point de presse que «le gouvernement autorise à l’industrie de commercialiser le tabac chauffé (cigarette électronique) qui est interdit au Sénégal».
La cigarette électronique est interdite au Sénégal, tout comme d’autres formes de tabac. Mercredi dernier, en réunion du Conseil des ministres, le gouvernement du Sénégal a pris un autre projet de texte portant modification de la loi n°2024-14 du 26 mars 2014, relatif à la fabrication, au conditionnement, à la vente, à l’étiquetage et à l’usage du tabac, examiné et adopté, pour autoriser la commercialisation de la cigarette électronique. Selon la Listab, ce texte dont le contenu est aux antipodes de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour la lutte antitabac, déclasse le Sénégal de son rôle de pays exemplaire dans la protection de sa jeunesse contre l’explosion à des maladies non transmissibles.
Pour Djibril Wélé, coordonnateur de la Listab, il y a une complicité entre Dr Oumar Ba, coordonnateur du Programme national de lutte contre le tabac (Pnlt) et Samba Ndiaye qui est le chef du Bureau de la Législation au ministère de la Santé et de l’Action sociale. «Un texte ne peut pas sortir du ministère de la Santé, aller au Secrétariat général du gouvernement (Sggg), sans l’implication de ces deux personnes. Même si Dr Oumar Ba nie avoir pas été impliqué, ce que nous jugeons impossible»
Aujourd’hui, ces derniers ignorent le contenu de ce texte. Toutefois, ils demandent à l’Etat de le retirer. «Nous avons cherché à avoir le texte qui, malheureusement, est introuvable. Nous avons demandé au niveau du Secrétariat général du gouvernement (Sggg), par le biais d’autres partenaires, et on nous a informé que n’étant pas encore numéroté, il ne peut pas faire l’objet d’un partage», a renseigné M. Wélé. Et d’insinuer : «il y a quelque chose que l’on nous cache dans ce texte, car le décret ne peut pas passer en Conseil des ministres sans qu’il n’y ait un comité technique. Sinon, nous le saurions».
UN TEXTE POLEMIQUE
Pour la Listab, l’objectif dudit texte est d’augmenter davantage les cancers. «Si vous donnez à l’industrie du tabac l’autorisation de commercialiser la cigarette électronique, alors que le tabac est interdit dans le pays, c’est un problème. Pour que l’industrie du tabac puisse le commercialiser au Sénégal, il faut une autorisation qui passe par la loi. Nous étions en train de réglementer ces produits dans la loi de 2014, avec une révision, on nous passe un décret dont on ne sait d’où cela vient», s’est désolé Djibril Wélé. Et de signaler : «c’est une commande de l’industrie du tabac. Nous avions eu des informations dans le passé. Les acteurs sont allés voir d’abord le ministère des Finances, qui leur a dit n’être pas habilité à donner les autorisations. Depuis quelques mois, nous étions au courant des agissements de l’industrie du tabac, sauf que l’on n’imaginait pas qu’au moment où on nous a isolé, pour réviser la loi de 2014, on préparait ce coup»
Pour Bamba Sagna, un des acteurs de la lutte, «ce que nous reprochons à ces décrets, c’est de faire la promotion de ces produits qui sont extrêmement dangereux. On voit que le Pnlt veut faire la promotion de ces produits. Nous interpellons les parents d’élèves car ces produits sont maintenant dans les écoles. Ils ressemblent à des outils scolaires comme les bics feutres, clés USB».
UNE VIE AU BAGNE
Unis par des liens familiaux, car étant tous d’anciens de Guet Ndar, dans la langue de Barbarie, les relogés de la cité Bamba Diéye de Khar Yalla et ceux de Diougoup, partagent le triste destin de vivre loin des leurs dans des conditions difficiles
Unis par des liens familiaux, car étant tous d’anciens habitants du populeux quartier de GuetNdar, dans la langue de Barbarie à Saint-Louis, les relogés de la cité Bamba Diéye de Khar Yalla et ceux de Diougoup, partagent le triste destin de vivre loin des siens dans des conditions difficiles. L’avancée de la mer est passée par là. A Guet-Ndar, il y a de cela quelques années, des familles entières ont été chassées par les folles vagues et turpitudes d’un océan en furie. Aujourd’hui, plongées dans la précarité et la promiscuité, elles occupent des logements sociaux et mènent une vie de «bagnard». Un vilain décor laissant paraître des fosses septiques qui déversent partout leurs lots d’immondices, des toilettes de fortune où il faut faire la queue pour s’en servir, des odeurs nauséabondes… Autant de problèmes que cette population à majorité féminine rencontre depuis plusieurs années. Bienvenue dans une vie au bagne !
Mois d’août, en plein hivernage, les pluies qui se sont abattues sur le Sénégal n’ont pas épargné la vieille ville de Saint-Louis. Contrairement aux paysans et pasteurs/éleveurs du monde rural qui remercient le ciel pour une pluviométrie généreuse, pour les populations relogées des cités Bamba Dièye, Diougoup et Khar Yalla, chaque goutte de pluie qui tombe est synonyme d’inquiétude et d’angoisse. Par ici, ça coule, ça mouille et ça plonge dans le désarroi. Le mot d’ordre et lâché : «relevez le bas des habits pour éviter de les tremper dans des flaques d’eaux visibles partout». C’est le début d’une galère !
Nous retrouvons Khady Bèye Sène, présidente des femmes des relogés de Diougoup au site de transformation des produits halieutiques, dénommé «Sine». Elle fait partie du millier de femmes transformatrices qui s’activent sur les lieux. Anciennement installé aux abords du bras du fleuve à Guet-Ndar, Sine a été délocalisé à côté du célèbre cimetière St-Louisien Thiaka Ndiaye, lieu de repos éternel de plusieurs dignitaires de la ville tricentenaire
Une fois le seuil du portail franchi, Sine, point de convergence des «jambaars» (guerrières), appellation en hommage aux femmes transformatrices d’ici, se découvre avec ses installations «barbares». On se perd dans ce site de transformation aux allures de ghetto, tellement il est grand, brouillon à tout point de vue, et insalubre. En cette matinée mardique, le centre est déserté par la majeure partie de ses occupants et il est plongé dans un calme plat que seules les vagues déferlantes qui viennent s’échouer sur une plage vide, osent perturber.
Ses hangars, croulant sous le poids de l’âge, enveloppés de plastiques déchiquetés, ne protègent aucun poisson en séchage. Les étals sont presque vides. La matière première se fait rare, très rare. C’est ce lieu de travail rempli d’incertitudes que des femmes, à l’image de Khady Bèye Sène, fréquentent au quotidien pour gagner leur vie.
Elles viennent de très loin, relogées qu’elles sont à environ une trentaine de km du site, elles bravent chaque jour l’insécurité, la longue distance, la bousculade dans les bus et arrivent épuisées dans un lieu de travail où il ne reste presque rien. Les premiers à arriver étant les premiers servis, les femmes de Diougoup ne s’en sortent plus. L’éloignement de leurs domiciles plombe toutes leurs activités, faites essentiellement de transformation de produits halieutiques.
DIOUGOUP, UN CAMP À L’IMAGE DES DÉPLACÉS DE GUERRE
Pour se rendre à Diougoup, il faut emprunter la route de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB). Ses étales et tentes de fortune sont visibles à quelques encablures de l’université. Par ici, nous ne sommes pas dans un camp de déplacés de guerre d’un pays où l’insécurité règne en maître. Tout au contraire, nous sommes à Saint-Louis du Sénégal et plus de trois cent (300) tentes servent de domiciles à des déplacés de l’érosion côtière, depuis 2015.
Sept (07) longues années que la présidente des femmes de Diougoup, Khady Bèye Sène, ne lie qu’à des difficultés. «Beaucoup de personnes adultes ont perdu leur santé, victimes de maladies cardio-vasculaires à cause de la chaleur des tentes. Le comble, ces soutiens de familles tenaillés par la maladie sont obligés de toujours vivre ici», regrette Khady
Il est 12 heures et le soleil est au zénith, imposant ses rayons ; il règne une chaleur d’enfer sous ces bâches. Franchir le seuil d’une tente est un vrai supplice. De grosses gouttes de sueur perlent sur les visages des téméraires qui osent relever le défi. Les fortes températures à l’intérieur des bâches qui, au départ étaient aménagées comme installations provisoires, ne sont pas les seuls maux que les infortunés de Diougoup doivent subir. Le site manque d’eau, mal ravitaillé qu’il est par deux bornes fontaines que partagent trois cent huit (368) ménages
A ce manque criard d’eau, vient s’ajouter un déficit de toilettes, faisant ainsi de l’hygiène un vœu pieux. A Diougoup, trois (03) familles se partagent une toilette, une fréquence qui crée un temps d’attente long, surtout chez les personnes âgées. Les fosses septiques, qui ne sont que des réservoirs d’eau utilisés dans les centres urbains, se remplissent vite. Au bout de 15 jours, il faut débourser une somme d’argent conséquente pour déplacer un camion pour la vidange.
Ces abris provisoires qui s’éternisent et qui sont devenus, par la force du temps, les demeures de ces «réfugiés climatiques», manquent d’aération. «C’est en pleine nuit que l’on parvient à entrer dans nos chambres. Ce n’est pas possible d’y faire quelque chose pendant la journée», souligne une dame, portant un bébé dans le dos, en sueur.
Bref, le fardeau de ces déplacés de Guet-Ndar est plus supporté par les femmes. A en croire les habitants, les hommes sont presque toujours en mer. Ils se plient à ses humeurs et parcourent l’Atlantique qu’ils écument de tous bords à la recherche de poissons
Avec l’absence de ces derniers qui ne reviennent souvent qu’après des captures de poissons, les femmes sont obligées de partir loin, parfois très loin pour trouver de quoi nourrir les nombreuses bouches à leur charge. «Je ne peux pas prendre un taxi, pour 2500 francs CFA la journée. Je préfère prendre les bus pour un total de 250 francs CFA. A 22 heures, quand nous revenons chez nous, nous vivons toute sorte de difficultés pour trouver une voiture», dit Khady Bèye Sène. Diougoup n’est pas facile d’accès, ce qui oblige les femmes à se réveiller tôt le matin pour aller à Guet-Ndar, leur ancien quartier (d’origine).
Elles se bousculent dans les bus Tata. Et, par-là, il faut user de ses coudes ; les véhicules sont bondés de monde, surtout aux heures de pointe. Une fois de retour au site de recasement, elles marchent sur une longue distance avant de rejoindre leurs concessions. Alors qu’elles regagnent leurs domiciles le plus souvent vers 22 heures, les femmes de la localité sont exposées à de nombreux risques à cause de la pénombre, car Diougoup ne dispose pas d’éclairage.
KHAR YALLA OU LA LONGUE «ATTENTE D’UN DIEU HYPOTHÉTIQUE»
A la cité de relogement Khar Yalla, la stagnation des eaux de pluie rend l’insalubrité chronique. Les algues verdâtres attestent la longue présence des réceptacles. Comble du décor, les fosses septiques sont vidées dans ces mares qui se trouvent pourtant à côté des habitations ; et ce n’est pas par méconnaissance du danger, mais plutôt faute d’une solution alternative, selon les habitants. Cette cohabitation avec la saleté donne aux moustiques le droit d’imposer leur loi mesquine de piqueur devant l’éternel, une dictature à laquelle même les vieux n’échappent pas. Ils sont emprisonnés dans la mosquée au crépuscule pour satisfaire les prières nocturnes, obligés qu’ils sont de refermer portes et fenêtres pour répondre à l’appel du Seigneur, sans avoir à faire avec une armada de piquants
Ce diktat des moustiques est presque toujours précédé d’un défilé de mouches. Si pendant la nuit, les moustiques sont impitoyables, la journée, de grosses mouches occupent les lieux et n’ont cure des visiteurs. Elles volent, survolent, se posent surtout et symbolisent ainsi les mauvaises conditions d’hygiène qui sévissent à Khar Yalla. «Nous avons été chassés par la mer, maintenant une autre eau nous impose sa dictature», soupire Soda Ndiaye
Khar Yalla porte le nom du député Cheikh Bamba Diéye, puisque c’est au temps où il était maire de la ville de Saint-Louis que les logements en question ont été construits. Depuis qu’ils accueillent ces déguerpis de GuetNdar, les modifications ne sont plus autorisées. Ils sont faits de trois pièces et leur octroi est temporaire. Les familles, au nombre de soixante-huit (68), ne disposent que de permis d’occuper temporaires. La cité n’a pas d’éclairage et l’installation d’un réseau d’adduction d’eau n’a eu lieu qu’aux dernières élections législatives, une exigence de la population avant de se rendre aux urnes, raconte-t-on.
Alors que les maisons sont plongées dans la pénombre, une fois que le soleil se couche, les femmes continuent de subir les supplices des accouchements au bord de la route, une difficile réalité chez ces habitants. A la tombée de la nuit, il est très difficile de rejoindre la route goudronnée faute de véhicules, disent les populations. Khar Yalla ne dispose pas d’une école française, seule une école coranique dont l’humidité du local empêche la concentration des apprenants, symbolise l’éducation dans ce quartier. Les ordures cohabitent avec la population dans ce quartier exclu du système de collecte de la ville, pour on ne sait quelle raison. Comme à Diougoup, mener une activité génératrice de revenus est très difficile à Khar Yalla. «Nous vivions dans la langue de barbarie, avec nos maris pêcheurs. Tôt la matinée, nous partions au quai de pêche pour gagner nos vies. C’est en 2015 que l’avancée de la mer, nous a pris nos demeures. Et depuis, nous n’avons plus d’activités. Le commerce ne marche pas dans les sites de relogement parce que presque chaque matin, la cité est désertée».
A Khar Yalla, avec l’aide de partenaires internationaux, les jeunes filles ont obtenu des machines à coudre. Malheureusement, elles ne peuvent pas s’en servir avec aisance, faute d’espace et d’électricité.
KHAR YALLA ET DIOUGOUP : LA MARMITE NE BOUE PAS
«’’Balaa Nga lekk sonu’’ (on souffre avant de trouver de quoi manger, en wolof). Il faut que l’on se déplace à Guet-Ndar, recueillir l’aide de parents restés là-bas, revendre du poisson, pour avoir de quoi faire bouillir la marmite», fulmine ce vieux à la voix faible, tenaillée par l’âge. Il n’est pas rare d’entendre ce genre de supplique chez les relogés de Guet-Ndar. Sous le mythique pont Faidherbe, le marché de Tengueth étale son désordre. Aux premières heures de la matinée, les femmes s’affairent à l’achat des condiments, légumes et autres produits nécessaires pour la préparation du repas de midi. C’est dans ce marché distant de plusieurs kilomètres que des dames venues de Diougoup se ravitaillent. Entre coûts du transport et cherté des produits, elles ne parviennent pas à tirer leur épingle du jeu de la vente de légumes. Une partie des recettes est engloutie dans la marmite et encore faudrait-il attendre que la journée soit avancée et que les clients fassent leurs achats pour espérer avoir de quoi payer le riz et l’huile. «Nous vivons d’énormes difficultés. Nous ne parvenons pas à gérer les trois repas quotidiens. Je vendais du charbon, mais mon activité est tombée à l’eau», se désole la ménagère Amy Dia.
Dans les deux sites de recasement, il n’y pas d’électricité, les téléphones portables sont chargés ailleurs, moyennant 100 francs CFA. L’éclairage se fait à partir de groupes électrogènes qui ne tiennent pas une longue durée. Aux cités Khar Yalla et Diougoup, chaque déplacement vient rappeler la misère que vivent ces infortunés, chassés par l’avancée de la mer.
Aucune lueur d’espoir ne scintille pour ces habitants. Des logements en dur sont en train d’être construits, ce qui ne milite pas à résoudre le problème. Les familles risquent d’être aussi entassées qu’elles le sont présentement, prédisent certains connaisseurs.
Malgré leurs souffrances, ces populations tiennent à leur dignité car étaler leur misère n’est pas leur jeu favori. Pour espérer recueillir quelques mots de ces déplacés, il faut toujours être accompagné d’une personne (intermédiaire) digne de confiance.
Le soleil déballe ses derniers rayons lumineux et piquants sur ces cités langoureuses où de braves femmes et hommes tentent d’exister, avec dignité. Un prétexte pour nous de prendre congé des lieux, sous un ciel qui s’apprête à envelopper les deux cités de «déplacés climatiques» d’une nuit de canicule assaisonnée aux ingrédients maléfiques de piqures de moustiques et d’odeurs pestilentielles. C’est le quotidien des cités Diougoup et Khar Yalla de Saint-Louis.
KEEMTAAN GI - SANS GOUVERNAIL
Ça se prolonge… Lui, il décide un point un trait. Et nous autres, ses sujets, devons la fermer. Subir sans murmurer. Même pour qu’il nous rende ce mandat que nous lui avions confié, il avait exigé qu’on le lui demande avec révérence. Tchi njekk rek ! Nous aplatir devant lui qui est d’une lignée princière et guerrière. Ainsi campé, on peut alors comprendre son peu d’empressement à former son équipe, dirigeant depuis vendredi dernier un pays sans gouvernement. Ça fera bientôt quatre jours, et personne pour lui rappeler cette exigence républicaine. Gare à celui qui osera l’interpeller. Son procureur pourrait vous coller le délit d’offense à Chef de l’Etat et vous oublier en prison. Et puis, il nous a tellement habitués à parcourir le monde dans son joujou volant que l’on ne s’offusque plus qu’il ne tienne pas le traditionnel Conseil des ministres. Ni qu’il tienne les réunions de son parti et de sa coalition au palais de la République ! Ce mercredi 11 octobre de l’an 2023, ça sera certainement une première dans l’histoire de ce charmant pays qui marche sur la tête que le gouvernement ne se réunisse pas alors que le Chef est dans son palais, certainement en savate à coté de celle qui lui murmure à l’oreille, tenant le stylo pour griffonner et barrer des noms sur un bout de feuille. Ça doit être le seul motif du retard de la publication d’une liste de bienheureux dont certains vont étrenner le titre de ministre pour un peu plus de quatre mois. Bien entendu, ce délai leur sera suffisant pour ne pas mourir pauvres puisqu’ayant la possibilité de se faire ou refaire une bonne santé financière qui se fera ressentir sur nos maigres deniers publics. Pour ceux d’entre eux qui n’ont pas été servis durant ces douze dernières années, ce sera l’occasion ou jamais de s’en mettre plein les poches ou plein les comptes bancaires ! Ne dites surtout pas que c’est une hérésie de vouloir changer une équipe à moins de cinq mois de la fin de mission du Chef. Après un gouvernement dit Fast-track qui n’a rien donné et un autre « de combat » dont l’exploit a été de faire taire le principal leader de l’opposition et d’emprisonner plus de mille jeunes, il ne faut pas espérer que l’équipe que le Chef tente d’enfanter depuis vendredi, nous serve à quelque chose. Après le gouvernement de « combat » — contre Ousmane Sonko ? —, place au gouvernement de campagne électorale ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
PENURIE D’EAU A L’ÎLE DE GOREE L’ARMEE AU SECOURS DES INSULAIRES !
Dans son édition d’hier, Le Témoin quotidien a révélé la sévère pénurie à laquelle est confrontée l’Ile de Gorée depuis plusieurs semaines. Ce manque de liquide précieux a poussé le ministère de l’Education à reprogrammer la rentrée des classes à l’Ecole d’excellence Mariama Ba pour demain, jeudi 12 octobre 2023. « C’est le deuxième report d’une rentrée des classes à cause d’un manque d’eau à l’Ile de Gorée » se désolait un parent d’élève. Dès la parution de l’article du « Témoin », une autorité municipale de Gorée a joint notre rédaction pour informer que l’Armée est venue aux secours des insulaires pour les ravitailler en eau potable. Ce, suite à un cri de détresse sociale lancé par le maire de Gorée. Un cri perceptible jusqu’au niveau du Camp Dial-Diop ! En effet, sur instruction du Chef d’Etat-major général des armées (Cemga), la Marine nationale a immédiatement déployé ses bateaux-citernes dans l’ile pour atténuer gratuitement la souffrance des Goréens. Parce que jusqu’à hier nuit, les ingénieurs de Sen’Eau ont montré leurs limites techniques puisqu’ils n’arrivent toujours pas à réparer la panne du réseau d’alimentation de l’ile. Pour une fois, en pareille situation, les propriétaires de camions-citernes ne vont pas se frotter les mains sur fond de rotations fictives et autres surfacturations. Car, s’agissant de l’approvisionnement d’une ile, leurs véhicules ne servent à rien et seules les navires-citernes peuvent être mis à contribution. Des navires-citernes dont seule la Marine nationale dispose dans notre pays. Donc grand bravo à l’Armée toujours au service des populations !
AFFAIRE JUAN BRANCO LE MAIRE DE SANGALKAM LIBERE
Le maire de Sangalkam Alpha Bocar Khouma alias «Pape Sow», a été libéré hier. Arrêté dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 août 2023 à son domicile à Keur Ndiaye Lô, M. Khouma a été inculpé et placé sous mandat de dépôt le 11 août pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ». Son maintien en prison, en dépit de la libération suivie du rapatriement du principal accusé, l’avocat français Juan Branco, avait suscité de vives contestations. Ceci, alors que le principal accusé dans cette affaire, qui n’est autre que Maitre Juan Branco, a été placé sous contrôle judiciaire le 7 août et expulsé vers la France. Sangalkam a réservé hier un accueil chaleureux à son maire tombeur de l’ancien ministre Oumar Guèye. Pape Sow s’est adressé à ses militants et sympathisants tout en calmant les ardeurs de ces derniers. « Nous disons alhamdoulilahi, alhamdoulilahi. Nous saluons toute la population de Sangalkam, Bambilor et Gorom et tous ceux qui nous ont soutenus au cours de ces moments difficiles qui ne furent que des épreuves décidées par le bon Dieu. Je fus arrêté en compagnie d’autres personnes. J’aurais bien aimé sortir de prison avec elles, mais il y a eu des erreurs dans leurs dossiers. Mais je vais me battre pour qu’elles sortent de prison, c’est pourquoi je ne m’autorise pas à manifester une quelconque joie d’une libération ». Pape Sow exprimait ainsi ses premiers mots.
ROUTES L’AGEROUTE EXPERIMENTE LA TECHNOLOGIE PROBASE
Une nouvelle technologie dénommée PROBASE a été expérimentée par l’Ageroute dans la construction des routes rurales. Cette nouvelle technologie a fait l’objet hier « d’un atelier de partage d’un projet pilote de réalisation de pistes rurales avec une technologie innovante dénommée Probase ». Le directeur de la gestion et de l’entretien du réseau routier au niveau de l’AGEROUTE, Ibrahima Sall, a expliqué que ‘’le recours à la technologie PROBASE qui donne une route avec une garantie de dix ans par le constructeur constitue une option salutaire pour la construction de routes rurales à des coûts largement compétitifs avec l’avantage de réduire les charges à leur plus simple expression’’. Ce programme d’un coût global de 12, 392 milliards FCFA (20 millions de dollars), couvrant 63 kilomètres, a été réalisé en 22 mois. ‘’La présente cérémonie constitue un moment fort de la coopération entre le Sénégal et le Groupe de la Banque islamique de développement dans le domaine des infrastructures où la BID a financé plusieurs projets d’infrastructures routières’’, a déclaré Ibrahima Sall. L’État du Sénégal a expérimenté cette technologie innovante dans le cadre d’un projet pilote sur 63 km de routes de désenclavement pour mieux desservir les zones rurales par des infrastructures routières de qualité. Ce programme va concerner les axes ‘’Bambey-Gawane-Thieytou (28 km), Thiadiaye-Nguéniène (17 km), PopenguineNdayane-Toubab Dialaw (7km), Fass – Ndiébel (11 km). Poursuivant, il indique que cette technologie, PROBASE, aidera à ‘’stabiliser les assises et à faire, en plus, un revêtement à moindre coût’’. ‘’Nous avons l’habitude de réaliser des routes rurales avec une technique classique avec de la latérite qui pose beaucoup de problèmes environnementaux et des charges d’entretien récurrentes’’, a-t-il fait observer. ‘’Avec cette technologie-là, nous aurons des routes avec des coûts concurrentiels et qui vont nous permettre d’en réaliser un certain nombre important à la satisfaction des populations rurales’’, a ajouté Ibrahima Sall. ‘’Elle permettra aussi, de réduire les coûts de construction avec des garanties des constructeurs sur plus de dix ans. Quand vous construisez une piste avec la latérite, vous êtes pratiquement obligés, chaque année, d’intervenir pour reprofiler la piste’’, a-t-il souligné. Pour ce dernier, ‘’cette technologie permet au moins de pouvoir réaliser beaucoup plus de kilomètres de routes et de pouvoir satisfaire davantage les populations rurales’’.
PISTES RURALES LES BESOINS ESTIMES A1500MILLIARDSFCFAEN2022
Lors de la présentation de la nouvelle technologie PROBASE, les services du directeur général de l’AGEROUTE Ibrahima Ndiaye ont révélé que les besoins en termes de routes rurales ont été estimés en 2022 à ‘’plus de 1 500 milliards de francs CFA’’. Cette précision a été faite par Ibrahima Sall, directeur de la gestion et de l’entretien du réseau routier au niveau de l’Agence de gestion des routes (AGEROUTE). ‘’Il y a beaucoup de doléances. En 2022, nous avons reçu, en termes de routes rurales des doléances de l’ordre de plus de 1 500 milliards FCFA’’, a-t-il indiqué. Selon lui, ‘’l’Etat ne peut pas satisfaire, sur une année, avec ce budget, tous les besoins en termes de routes rurales’’. Serigne Sam Samb, ingénieur géotechnicien chez SENELABO-BTP, a révélé au cours de sa présentation que ‘’le réseau classé du Sénégal compte 16 481 km. Sur ces chiffres, le Sénégal a 6 569 km de route revêtues et près de 10.000 km de route non revêtues’’. M. Samb relève que ‘’sur ce réseau, on compte près de 223 km d’autoroute dont 45 sont concédés à la société Eiffage et 70 km exploitées par l’Etat du Sénégal’’. ‘’A côté de ce réseau classé, il y a un réseau non classé de près de 60 000 km de routes’’,souligne-t-il, précisant qu’ils’agit principalement ‘’de pistes non aménagées’’. Selon M. Sam, ‘’il y a un niveau de service qui tourne autour de 84% pour les routes revêtues et près de 58% pour les autres au niveau du réseau’’.
ARRET CONSTRUCTION DE 46 ENO ET ISEP HYPOTHEQUE SUR LA VIE DES TRAVAILLEURS DE L’ENTREPRISE BATILAND
Qui du ministère de l’Enseignement supérieur ou de l’entreprise Batiland est à l’origine de l’arrêt de la réalisation de 46 Eno et Isep ? Depuis la question écrite du député Guy Marius Sagna adressée au gouvernement, le 31 juillet dernier, c’est silence radio du côté du gouvernement. Pendant ce temps les travailleurs de l’entreprise chargée d’exécuter ces travaux broient du noir. « Depuis le 25 juin 2021, l’entreprise Batiland a débuté les travaux. Deux ans après, tous les chantiers en sont aux fondations. Monsieur le ministre, qu’est ce qui explique cette lenteur extraordinaire ? Monsieur le ministre, l’argent a-t-il été détourné ? Si oui, par qui : le gouvernement ou l’entreprise ? » écrit le député dans sa lettre en date du 31 juillet dernier. En attendant une hypothétique réponse du gouvernement, aujourd’hui, les travailleurs de l’entreprise accumulent des arriérés de salaires et certains parmi eux sont expulsés de leur logement tandis que la grande majorité des autres, si ce n’est tous, n’ont pas de quoi acheter des fournitures et des habits pour leurs enfants en cette rentrée des classes.