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10 septembre 2025
BARTH MISE SUR L'AVENIR LOINTAIN
Avec la création de son mouvement, l'ancien maire de Dakar devra réfléchir à une stratégie pour se repositionner sur l'échiquier politique, à une période où il ne pourra être ni électeur ni éligible pour une joute électorale avant cinq ans
Barthélemy Dias ouvre une nouvelle page de sa vie politique en lançant son mouvement, «Senegaal bi ñu bokk». Avec la création de son mouvement, l’ancien maire de Dakar devra réfléchir sur une stratégie pour se repositionner sur l’échiquier politique, à une période où il ne pourra être électeur et éligible pour une joute électorale que d’ici cinq ans.
Alors que le Dialogue national lancé par le président Bassirou Diomaye Faye battait son plein avant-hier mercredi à Diamnidiao, le même jour, l’ancien maire de Dakar, Barthélemy Dias, lançait son mouvement politique dénommé Senegaal bi ñu bokk (le Sénégal que nous partageons). Actant ainsi une nouvelle démarche, l’ancien socialiste décide de voler de ses propres ailes après avoir quitté son mentor Khalifa Sall et Taxawu Senegaal. Cette trouvaille de Barthélemy Dias interpelle à plusieurs niveaux si l’on sait qu’il ne pourra être électeur et éligible à une joute électorale que d’ici cinq ans, une fois qu’il aura purgé sa peine suite à l’affaire Ndiaga Diouf.
Déchu de tous ses mandats électifs, à savoir son poste de maire de Dakar et de député de la 15ème Législature, après une procédure enclenchée contre lui par le régime actuel dès son installation, Barthélemy Dias se contentera peut-être de faire seulement de l’animation politique, en attendant d’être éligible pour la prochaine élection présidentielle de 2029. Il ne pourra pas se présenter aux prochaines élections locales en 2027. Va-t-il apporter son soutien à un parti ou coalition de partis par rapport aux prochaines Locales ?
D’ici là, quel discours va-t-il tenir pour se repositionner et espérer devenir la tête de gondole d’une opposition qui a du mal à trouver les moyens de se relever de la débâcle de la dernière Présidentielle de mars 2024. Avec au bout du compte, la victoire du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye dont la candidature avait été parrainée par le Premier ministre Ousmane Sonko après l’invalidation de la candidature de ce dernier. La relance d’une opposition qui peine à retrouver ses marques passera-t-elle par Barth’ ? Cela appelle chez Barthélemy Dias une rupture dans la démarche et même dans le discours, et l’offre politique pour convaincre les Sénégalais qu’il est l’homme idéal pour apporter les changements auxquels le Peuple sénégalais aspire.
En lançant son mouvement, Barth’ a quand même fait montre d’une certaine hauteur à travers un discours unificateur, en disant qu’il s’adresse au Sénégal uni, mais pas divisé. «Pas le Sénégal qu’on détourne. Pas le Sénégal qu’on voit à l’étranger. Pas le Sénégal qu’on divise par la peur, la haine et la vengeance. Pas le Sénégal qu’on habite seul, mais celui qu’on habite ensemble, qu’on relève ensemble, qu’on répare ensemble, qu’on construit ensemble», lance Barth’. Il en a profité pour glisser quelques tacles au régime actuel de manière allusive, en le qualifiant «d’incompétent», en parlant de «promesses non tenues» sur fond de difficultés économiques auxquelles font face les Sénégalais.
DEUX POLICIERS ARRÊTÉS POUR VOL
Soupçonnés d’avoir dérobé un téléphone portable avant de vider les comptes Wave et Orange Money de leur victime, deux agents du Groupe opérationnel de Dakar ont été déférés pour association de malfaiteurs.
Deux agents de police ont été arrêtés puis déférés au parquet pour vol de téléphone portable. Ils sont aussi accusés d’avoir fait des retrait de plusieurs millions du compte Wave de leur victime présumée.
Deux fonctionnaires de police ont été déférés au parquet pour association de malfaiteurs et vol de téléphone portable, suivi de retraits frauduleux d'espèces via Wave et Orange. Selo Libération, il s'agit des nommés M. Kane (27 ans) et N. Ndour (28 ans) en service au Groupe opérationnel de Dakar.
L'affaire commence le 15 mai dernier avec la plainte déposée à la Dsc par I.Sow, un gérant de multiservices. Dans sa déposition, Il a indiqué que, le 11 mai 2025, aux environs de 18 heures, alors qu'il se trouvait sur la voie publique au niveau de l'Unité 9 des Parcelles Assainies, deux individus se présentant comme des policiers l'ont interpellé et l'un d'eux lui a demandé sa Carte nationale d'identité.
I.Sow n'ayant pas sa pièce, les deux individus lui ont ordonné d'aller la récupérer à son domicile tout en lui demandant de leur laisser son téléphone en guise de garantie. Ce qu'il a fait, en leur communiquant aussi les mots de passe de ses comptes Wave et Orange money à leur demande.
Après s'être exécuté conformément aux « instructions » des deux policiers, il a constaté que ces derniers, contre toute attente, s'étaient volatilisés, emportant avec eux, son téléphone portable de service.
Quelques heures après, des retraits frauduleux portant sur 2 900 000 Fcfa, ont été effectués à son insu sur lesdits comptes, à travers plusieurs points de transfert d'argent, au profit de lignes téléphoniques identifiées. En remontant les lignes téléphoniques, la Dsc a ferré dans un premier temps l'élève agent de police M. Kane puis N. Ndour.
Entendus, tous les deux sont passés aux aveux, précisant même avoir vendu après, à 30.000 Fcfa, le téléphone de la victime. D'ailleurs, M. Kane a restitué à I. Sow. 1,450 million de Fcfa représentant, selon lui, sa part du butin.
LES COMMISSIONS THÉMATIQUES INSTALLÉES POUR REPENSER LE SYSTÈME POLITIQUE
Les travaux du Dialogue national ont démarré avec la mise en place des trois commissions chargées de proposer des réformes en matière de démocratie, de processus électoral et de gouvernance institutionnelle.
À l’ouverture du Dialogue national sur le système politique, les autorités ont rendu publics les noms des membres appelés à siéger dans les trois commissions thématiques. Cette étape marque le début effectif des travaux de fond destinés à réformer la gouvernance démocratique du pays.
À l’issue de la cérémonie d’ouverture, les participants se sont retrouvés en plénière pour valider les termes de référence et organiser la composition des commissions. Selon le directeur général des élections, Birame Sène, les discussions seront articulées autour de trois axes : démocratie, libertés et droits humains ; processus électoral ; réformes institutionnelles et organes de gestion des élections.
La première commission, chargée des questions de démocratie, de libertés et de droits humains, est présidée par Thiaba Sy Camara, présidente de l’association « Demain Sénégal ». Elle est secondée par Ababacar Fall, du Groupe de recherche et d’appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), et par Serigne Ahmadou Gaye, maître de conférences à l’Université Alioune Diop de Bambey. Ndéné Ndao, administrateur civil et chef de division de l’administration territoriale à la DGE, en assure le secrétariat en tant que rapporteur.
La deuxième commission, centrée sur le processus électoral, est dirigée par Mamadou Seck, expert électoral et consultant en gouvernance. Il est assisté par Abdou Aziz Sarr, directeur des opérations électorales à la DGE, et Yahya Niang, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Aliou Diallo, chef de la division des affaires juridiques de la DGE, a été désigné comme rapporteur de cette commission.
Réformes institutionnelles et gouvernance électorale
La troisième commission, dédiée aux réformes institutionnelles et aux organes de gestion des élections, est présidée par Ameth Ndiaye, professeur de droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est épaulé par le sociologue Moussa Mbaye et par Ibrahima Nour Eddine Diagne, directeur général de Gaindé 2000. Le poste de rapporteur revient à Pape Birame Sène, chef de la division communication et relations publiques de la DGE.
L’ensemble du processus est supervisé par le docteur Cheikh Guèye, qui occupe la fonction de facilitateur général du dialogue. Il est assisté par Ibrahima Baldé, administrateur civil et directeur de la formation et de la communication à la DGE, désigné comme rapporteur général. Cette coordination vise à assurer la rigueur, la neutralité et la transparence des échanges.
Avec l’installation formelle des commissions, les travaux peuvent désormais s’engager de manière effective. Chaque équipe thématique dispose d’un délai allant jusqu’au 4 juin pour formuler des propositions concrètes en vue de réformer en profondeur le système politique sénégalais. Le Dialogue national s’affirme ainsi comme un cadre participatif pour repenser les institutions du pays.
SÉNÉGAL–CÔTE D’IVOIRE, DES FLUX COMMERCIAUX EN DESSOUS DE LEUR POTENTIEL
En visite à Abidjan, le Premier ministre sénégalais a déploré le niveau “extrêmement faible” des échanges commerciaux entre les deux pays, malgré le poids économique de ces deux piliers de la zone monétaire ouest-africaine.
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a relevé, vendredi à Abidjan, le “faible taux” des échanges commerciaux entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire, malgré le poids économique important des deux pays dans la zone monétaire ouest-africaine.
“Le Sénégal et la Côte d’Ivoire pèsent beaucoup dans l’économie de la zone monétaire ouest-africaine sur le papier. Mais les résultats ne suivent pas sur le plan de la coopération pour le moment”, a-t-il déploré à l’ouverture d’une séance de travail avec son homologue ivoirien Robert Beugré Mambé.
Selon le Premier ministre sénégalais, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays “semble faible par rapport aux potentialités dont ils regorgent”.
“Il y a environ 107 milliards de francs CFA de flux commerciaux du Sénégal vers la Côte d’Ivoire”, contre “seulement environ 52 milliards FCFA de la Côte d’Ivoire vers le Sénégal. C’est extrêmement faible”, a regretté le chef du gouvernement sénégalais.
Compte tenu du “potentiel de coopération” entre les deux pays, “surtout dans un contexte de vitesse technologique et de connectivité, nous pouvons faire davantage en termes de volumes commerciaux”, a indiqué Ousmane Sonko.
Ousmane Sonko préconise de revisiter le vieux projet de construction du corridor Abidjan-Dakar en passant par Praia, Conakry, Bissau et Freetown.
“Nous pouvons faire beaucoup de choses avec tout ce que ce corridor implique comme potentialités dans les différents pays qui le traversent”, a fait observer M. Sonko, arrivée vendredi dans la matinée, sous une pluie battante, au siège du gouvernement ivoirien, au quartier Plateau d’Abidjan, pour cette séance de travail.
“Nous devons avoir beau plus d’accords de coopération, et surtout bien veiller au suivi de ces accords”, a insisté le chef du gouvernement sénégalais, avant de saluer “la qualité des relations sociales entre les deux peuples, avec le sens de l’hospitalité des Ivoiriens vis-à-vis de la forte communauté sénégalaise en terre ivoirienne”.
Pour cette visite de “travail et d’amitié”, le Premier ministre Ousmane Sonko est accompagné de plusieurs membres de son gouvernement dont Yassine Fall (Intégration africaine et Affaires étrangères), Serigne Gueye Diop (Commerce et Industrie), Abdourahmane Sarr (Economie, Plan et Coopération) et Fatou Diouf (Pêche et Infrastructures maritimes et portuaires).
Du côté ivoirien, plusieurs ministres du gouvernement prennent part à ces travaux. Il s’agit du ministre d’Etat en charge de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, du ministre des Finances et du Budget, du ministre des Ressources animales et halieutiques.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie, son collègue en charge de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, le ministre de la Culture et de la Francophonie, celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en plus du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, font partie également de la délégation ivoirienne.
A la fin de cette séance de travail, les deux chefs de gouvernement vont animer un point de presse.
LES LEÇONS DIPLOMATIQUES DE L’ÉLECTION À LA BAD
Du temps de Jacques Diouf et Amadou Makhtar Mbow, le Sénégal trustait les institutions internationales. L'échec d'Abdoulaye Hott face au Mauritanien Sidi Ould Tah à la BAD rappelle cruellement que cette époque dorée appartient désormais au passé
C’est un final triste, mais prévisible pour Hott dont la défaite est considérée comme un nouvel échec diplomatique retentissant, à l’opposé de Nouakchott qui a réussi à placer son candidat à la tête de la Bad grâce à un lobbying intense de sa machine étatique.
Au bout du compte, la marche était trop Hott pour le candidat sénégalais. Elu neuvième président du Groupe de la Banque africaine de développement, Sidi Ould Tah, candidat du voisin mauritanien, a forcé le destin pour s’installer à Abidjan grâce à un parrainage étatique très fort. A Nouakchott, l’Etat a porté pleinement la candidature de son ancien ministre des Finances en assurant la mise en place d’une équipe de campagne victorieuse. C’est une «team» très étoffée, avec un Comité directeur de haut niveau dirigé par le Premier ministre Mokhtar Ould Djay et composé notamment de la ministre-conseillère à la Présidence, Aïssata Ba Yahya, du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, et du directeur de Cabinet du Premier ministre, Cheikh Ould Zeidane.
Alors que la coordination de la campagne est dirigée par le ministre de l’Economie et des finances, Sid’Ahmed Ould Bouh, assisté de sa vice-coordinatrice, la députée Naha Mint Hamdi Ould Mouknass, et d’autres profils logés au cœur de l’Etat mauritanien. C’est une grosse machine diplomatique qui a été déployée pour décrocher la présidence de la Bad, qui constitue «un événement important dans l’histoire du pays» qui a parié «sur l’expertise de Sidi Ould Tah et sa connaissance approfondie des problématiques de développement, tant sur le plan national qu’international». «Nous connaissons les réseaux, et nous évoluons en leur sein avec intelligence et pragmatisme. Notre objectif est de célébrer, le 29 mai, l’élection de Sidi Ould Tah à la tête de la Banque africaine de développement», annonçait, il y a quelques jours déjà, Sid’Ahmed Ould Bouh. Si sûr de l’issue de l’élection.
L’issue du scrutin, joué au troisième tour avec plus de 76% des voix, montre que le réseau diplomatique mauritanien s’est connecté aux autres chancelleries avec le soutien des pays de l’Afrique de l’Ouest, du Nord et des autres contributeurs de la Bad. Même si les votes au sein de l’institution sont secrets conformément à la politique de confidentialité, les 10 principaux actionnaires de la Bad, à savoir le Nigeria (8, 68%), les Etats-Unis (6, 52%), l’Egypte (6, 12%), le Japon (5, 44%), l’Algérie (5, 05%), l’Afrique du Sud (5, 03%), le Maroc (4, 65%), l’Allemagne (4, 12%), le Canada (3, 86%) et la Côte d’Ivoire (3, 82%), détenant ensemble plus de 53% du capital social de la Bad, n’ont clairement pas penché pour Hott. Un échec diplomatique ? Publiquement, l’ex-ministre de l’Economie de Macky Sall a été reçu par Diomaye. Par contre, on ne sait rien officiellement, au-delà du soutien public à sa candidature, des actes posés pour son triomphe avec un travail de lobbying essentiel à ces joutes où l’issue se joue dans les coulisses des palais présidentiels.
Cette défaite est une répétition des différents couacs qui frappent les candidatures sénégalaises à des postes stratégiques au niveau mondial. Abdoulaye Bathily a été défait par le Tchadien Mahamat Faki pour la présidence de la Commission de l’Union africaine en 2017. Cela remonte à très loin où le Sénégal trustait la tête des institutions comme la Fao, l’Unesco avec Jacques Diouf et Amadou Makhtar Mbow. Parallèlement aux institutions onusiennes, Sidiki Kaba et Pierre Sané géraient aussi la Fidh et Amnesty International, deux organisations de la Société civile extrêmement balèzes. C’était dans une autre vie. N’est-ce pas ?
NICOLAS JACKSON MARQUE L'HISTOIRE
L'attaquant sénégalais a inscrit le but de la victoire dans le succès de Chelsea face au Real Betis (4-1) en finale de Ligue Conférence, offrant aux Blues un record unique et s'offrant son premier sacre européen
Chelsea et Nicolas Jackson l’ont fait. Ils ont remporté, mercredi, la Ligue Conférence (C4) face au Real Betis (4-1). Un premier sacre européen pour l’international sénégalais, buteur lors de cette belle soirée, et un record pour les Blues qui deviennent le seul club à remporter chacune des compétitions européennes, de la C1 à la C4.
C’est dans un rythme fou que la finale de la Ligue Conférence a démarré, mercredi, entre Chelsea et Real Betis. Portés par plus de 12 000 supporters à Wroclaw (Pologne) et l’enthousiasme d’une première finale européenne, les coéquipiers de Youssouf Sabaly vont vite ouvrir le score, dès la 9e minute de jeu, sur un but de l’attaquant marocain Ez Abde (1-0).
Le duo Isco-Abde apparaissait insaisissable pour les Blues, et Johnny Cardoso fut tout près d’aggraver le score sur un nouveau numéro de Abde, qui avait éliminé Gusto et Moises Caicedo (21e).
Chelsea a fini la première période sans avoir eu de réelles occasions dangereuses et sans être complètement entré dans sa finale. Mais le banc de Chelsea et le talent de Cole Palmer ont fini par réveiller les Blues, alors que Abde, diminué, devait céder rapidement sa place à Jesus Rodriguez (53e), un gros coup dur côté sévillan.
Au retour des vestiaires, le match a donc gagné en intensité, avec un léger avantage aux Londoniens qui égalisent à la 65e minute, sur un centre de Palmer pour Enzo Fernandez qui égalise de la tête (1-1). Six minutes plus tard, Chelsea prend l’avantage. Encore à la manœuvre, Palmer sert un centre-caviar à Nicolas Jackson qui reprend de la poitrine pour tromper Adrian (2-1).
Déchaînés, les Blues vont passer à la vitesse supérieure en s’offrant deux autres buts. Par Jadon Sancho (83e) et Caicedo (90e+1). A 4-1, la messe était dite. Chelsea s’offre ainsi son premier trophée Ligue Conférence. Dans la même foulée, les Blues entrent dans l’histoire en devenant le seul club à remporter les quatre trophées européens (C1, C2, C3 et C4).
Quant à Nicolas Jackson (comme Pape Matar Sarr vainqueur de la Ligue Europa), il remporte son premier trophée européen, devenant aussi le seul Sénégalais vainqueur de la C4. Il égale aussi Sadio Mané, pour avoir marqué en finale de Coupe européenne.
par Yoro Dia
LE SÉNÉGAL, L’AES ET LA PROCHAINE VAGUE DÉMOCRATIQUE
Le Sénégal, exception démocratique africaine, s'enlise dans un "suivisme stratégique" face aux putschistes. Pastef abandonne la "clarté morale" qui fondait traditionnellement la diplomatie sénégalaise au profit d'un souverainisme de façade
Commençons par un simple constat de bon sens. Le souverainisme commence par la souveraineté du peuple, et dans aucun des pays de l’Aes (qui se veulent les champions du souverainisme), le Peuple n’est souverain, car la souveraineté se manifeste à travers des élections, qui ne se tiennent plus depuis longtemps dans ces pays. Au Sénégal, le Peuple souverain a démocratiquement choisi Bassirou Diomaye Faye, ce qui n’est pas le cas de Goïta, de Tiani ou de Traoré. Au Sénégal, le pouvoir sort des urnes alors que dans l’Aes, il est au bout du fusil. Donc soyons clairs, le Sénégal n’a pas à rougir d’être resté une démocratie, confirmant ainsi le statut d’exception démocratique qu’il a toujours été. La quête effrénée de reconnaissance et de légitimation de nos autorités auprès des putschistes est telle que nos dirigeants nous font penser que le Sénégal doit rougir d’être resté une democratie. Au désir paradoxal de reconnaissance et de légitimation, les dirigeants de l’Aes répondent par une condescendance politique inadmissible.
Quand le Sénégal organise les 80 ans de Thiaroye 44, aucun des dirigeants de l’Aes ne fait le déplacement, sans parler de leur soutien actif au candidat de la Mauritanie dans la course pour la présidence de la Banque africaine de développement (Bad) dont la conséquence est une nouvelle bérézina diplomatique gros calibre, qui confirme le «splendide auto-isolement» du Sénégal depuis l’avènement de Pastef. Si nous en sommes à ce niveau de régression, c’est parce que nos autorités ne sont pas à la hauteur et à la dimension de l’histoire de notre grand pays.
Le grand penseur Leo Strauss disait que la défense de la «clarté morale» est le socle de la politique extérieure, face à Morgenthau qui la fondait sur la défense de l’intérêt national. La politique extérieure du Sénégal peut réconcilier Strauss et Morgenthau, parce qu’assumer la «clarté morale» de notre longue histoire d’exception démocratique (jamais de rupture ou de prise anticonstitutionnelle du pouvoir) en Afrique a toujours été l’intérêt national du Sénégal. Le Sénégal est tombé dans l’évanescence diplomatique parce que devant le club des putschistes et des dictateurs, les nouvelles autorités donnent l’impression d’être gênées que le Sénégal soit resté une démocratie, comme si Pastef regrettait que l’insurrection n’ait pas réussi, afin que le Sénégal cesse d’être une exception démocratique pour se rabaisser au rang des pays de l’Aes. Cette évanescence diplomatique entraîne un suivisme stratégique comme sur la question des bases américaine et française, faisant ainsi passer le Sénégal de l’avant-garde à l’arrière-garde, du leadership au suivisme stratégique et politique.
Un Etat se doit de définir la géographie de son intérêt national. Ce que notre pays n’a pas fait sur la question des bases où l’émotion, le populisme, la quête de légitimation auprès des putschistes de l’Aes l’ont emporté sur notre intérêt national. En géopolitique, on dit que les Etats ne sont pas des «agents moraux» et doivent donc toujours mettre au-dessus de tout leur intérêt national, comme le résume si bien la doctrine anglaise de Lord Palmerston : «l’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents. Elle n’a que des intérêts permanents» ; et le plus grand intérêt permanent, la seule constante, est de se donner les moyens de défendre l’île. Grace à cette sagesse stratégique, la petite île n’a plus jamais été envahie depuis Guillaume de Normandie, mais est devenue la seule véritable thalassocratie de l’histoire. Les Américains font la même chose avec le «multilatéral quand nous pouvons et unilatéral quand nous devons».
Aujourd’hui, concrètement, face à la poussée jihadiste, le Sénégal a besoin de renforcer sa coopération militaire avec ses alliés atlantistes traditionnels que sont les Usa et la France, ne serait-ce que pour le Renseignement qui est le nerf de cette guerre asymétrique.
Les bases militaires étrangères, au lieu d’être perçues comme des vestiges impérialistes, peuvent être considérées comme les symboles d’une nouvelle alliance, comme c’est le cas au Japon où il y a des bases américaines malgré deux bombes atomiques américaines balancées sur Hiroshima et Nagasaki. Il y en a aussi en Allemagne, malgré la terrible défaite lors de la IIe Guerre mondiale en 1945, sans oublier en Turquie et au Qatar. Qui ose dire que le Japon, la Turquie et l’Allemagne ne sont pas des pays souverains ? Les Japonais ont accepté les bases américaines à cause de la menace chinoise et les Allemands à cause de la menace soviétique. Une question d’intérêt national ne doit pas être traitée avec émotion ou être tributaire des effets de mode politique, comme le souverainisme. C’est parce que les pseudo-souverainistes ne voient pas plus loin que le bout de leur nez qu’ils oublient que le Sénégal, contrairement aux Etats enclavés de l’Aes, est aussi un pays atlantiste, et ce n’est pas dans notre intérêt national de renier cet avantage comparatif qui est un déterminisme à la fois géographique et géopolitique, et qui fait que nous sommes au carrefour de l’histoire et de la géographie.
Porte du continent, Nous sommes en face des Amériques, à quelques heures de l’Europe, en plus d’être le pont entre l’Afrique noire et le Maghreb grâce au fleuve Sénégal. S’il est raisonnable pour un pays de faire la diplomatie de son histoire et de sa géographie, le Sénégal, ce pays unique, ne peut s’enfermer dans un souverainisme anachronique, mais sa vocation naturelle est l’ouverture sur le monde, comme l’avait compris Senghor qui était dans l’Universel et le Dialogue des civilisations.
On a l’impression qu’avec le suivisme stratégique du Sénégal (la question des bases), la quête effrénée de légitimation chez les putschistes de l’Aes (visites et communiqués du Premier ministre à Ouaga et du ministre des Forces armées à Bamako) que le Sénégal veut devenir un cobelligérant dans la guerre qui oppose les Etats de l’Aes aux jihadistes. Ce qui serait un véritable amateurisme stratégique et sécuritaire. Aujourd’hui, l’intérêt national du Sénégal n’est pas dans la co-belligérance, mais de se donner tous les moyens de défendre son territoire, comme cette bonne vieille sagesse stratégique britannique qui a fait que ni Hitler ni Napoléon ne réussirent à prendre pied sur l’île, même après avoir conquis toute l’Europe. Comme l’Angleterre face aux hordes nazies, nous sommes aujourd’hui le rempart face aux jihadistes. Comme l’Angleterre qui avait envoyé un corps expéditionnaire en France face aux nazis, le Sénégal a aussi envoyé des troupes au Mali dans le cadre de la Minusma, qui n’a pas eu les résultats escomptés. Il y a quelques années, lors d’un déjeuner de préparation du Forum de Dakar, le débat essentiel était l’absence du Sénégal du G5 Sahel. J’avais estimé que le seul débat important était la capacité de notre pays à défendre son territoire. Appartenir au G5 ou pas était purement relatif, car comme le veut la doctrine britannique, on doit se donner les moyens de défendre son territoire, en coalition si possible et seul si nécessaire, car un pays ne doit jamais sous-traiter sa sécurité.
Sur un plan politique, cette danse du ventre, cette quête de légitimation chez les putschistes n’a aucun sens, en plus de déshonorer le Sénégal vu son rang et sa grande histoire démocratique. Si nos autorités avaient le sens de l’histoire, elles auraient compris que cette histoire des putschistes n’est qu’un petit intermède de musique militaire, en attendant la prochaine vague démocratique, car le Mali a été une grande démocratie, de même que le Burkina, avant le cycle des coups d’Etat. Comme ce fut le cas en Gambie, dès que le virus du régime militaire sera extirpé, ces grands peuples vont retrouver les mécanismes et reflexes normaux de la démocratie, car la démocratisation est un processus irréversible depuis la révolution américaine.
Le souverainisme et le panafricanisme des Etats de l’Aes ne sont qu’un vernis idéologique pour masquer la forfaiture des coups d’Etat et surtout faire détourner le regard sur l’échec des militaires qui n’ont pas eu de meilleurs résultats que les régimes civils dans la lutte contre les jihadistes, ce qui était leur unique source de légitimation. Avoir le sens de l’histoire, c’est comprendre que c’est l’Aes qui finira par revenir à la maison Cedeao après la prochaine vague démocratique, mais pas l’inverse. Donc le Sénégal, le phare de la démocratie, doit tenir son rang et être le porte-étendard d’un panafricanisme démocratique et économique. Nous ne voulons pas d’un panafricanisme putschiste. Le panafricanisme, cette si grande cause, a les plus mauvais avocats possibles avec des putschistes qui l’utilisent comme un vernis idéologique pour masquer leur forfaiture.
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SOS DIPLOMATIE SÉNÉGALAISE
2% des votes régionaux au second tour : le chiffre résume à lui seul l'ampleur de la défaite d'Amadou Hot à la BAD. Une débâcle qui pousse le consultant Babacar Sané Ba à tirer la sonnette d'alarme sur l'état du rayonnement du Sénégal à l'international
Quelques heures après la défaite du candidat sénégalais à la présidence de la Banque africaine de développement, le consultant international Babacar Sané Ba tire la sonnette d'alarme sur l'état de la diplomatie nationale.
Invité de l'émission "Soir d'info" sur TFM ce jeudi 29 mai 2025, Babacar Sané Ba n'a pas mâché ses mots pour analyser l'échec d'Amadou Hot, ancien ministre de l'Économie du Sénégal, à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Le candidat sénégalais a terminé à la troisième place avec seulement 3,55% des voix au troisième tour de scrutin.
"C'est tout d'abord un grand sentiment de déception", confie le consultant, tout en reconnaissant les qualités du candidat. "Amadou Hot est un brillant candidat", souligne-t-il, avant de s'interroger sur l'efficacité de la diplomatie sénégalaise : "Est-ce que notre diplomatie est toujours une diplomatie d'influence ?"
L'expert rappelle les succès passés du Sénégal sur la scène internationale, citant Amadou Mahtar M'Bow à l'UNESCO, Jacques Diouf à la FAO, ou encore Awa Marie Coll-Seck. "À l'époque, nous avions des comités de candidatures qui prenaient à bras le corps les candidatures", explique-t-il.
L'analyse détaillée des résultats révèle une situation préoccupante. Au premier tour, Amadou Hot n'a obtenu que 11% des votes régionaux, se classant quatrième. Au deuxième tour, ce pourcentage a chuté dramatiquement à 2%. "Ça veut dire qu'il y a peut-être deux ou trois pays en Afrique qui ont voté pour notre candidat", déplore Babacar Sané Ba.
Cette faiblesse du soutien africain interroge sur l'état de l'intégration régionale prônée par les nouvelles autorités. "À l'heure où nous avons changé le nom de notre ministère pour parler d'intégration africaine, est-ce que l'intégration elle marche ?", questionne le consultant.
Un échec stratégique majeur
Particulièrement critique, l'expert pointe du doigt l'incapacité du Sénégal à rallier la Côte d'Ivoire, pourtant membre de la CEDEAO et de l'UEMOA. "Nous avons échoué à rallier un pays membre de la CEDEAO et de l'UEMOA derrière le candidat du Sénégal", regrette-t-il, précisant que la Côte d'Ivoire a finalement parrainé la candidature mauritanienne.
Babacar Sané Ba estime que les représentants sénégalais auraient dû faire preuve "d'ingénierie diplomatique" après le premier tour, suggérant même un retrait stratégique de la candidature pour négocier un soutien à un autre candidat.
Cette défaite s'inscrit dans une série d'échecs récents pour la diplomatie sénégalaise. Le consultant rappelle les revers à l'OMS, au comité exécutif de la FIFA, et à la CAF. Sur le plan sportif, le Sénégal a également perdu trois titres continentaux en un an.
"Est-ce que nous devons accepter aujourd'hui que le Sénégal perd son aura sur la scène internationale ?", s'interroge-t-il, évoquant un véritable "déclassement diplomatique".
Des recommandations urgentes
Pour redresser la situation, Babacar Sané Ba préconise plusieurs mesures immédiates. D'abord, "analyser à froid les résultats" pour comprendre les causes de cet échec. Ensuite, "instituer un comité de candidature" professionnel, car "soutenir une candidature, ce n'est pas être dans un avion avec une délégation pour aller se photographier avec des chefs d'État".
Le consultant insiste sur la nécessité d'un travail de longue haleine : "C'est un travail de très longue haleine, une mobilisation du réseau diplomatique et des sommités du Sénégal."
Interrogé sur l'impact des récentes déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko concernant le "maquillage" des chiffres de la dette publique, qui ont entraîné la suspension d'un programme du FMI, Babacar Sané Ba ne pense pas que cela ait fondamentalement nui à la candidature d'Amadou Hot. Il préfère mettre l'accent sur les défaillances structurelles de l'approche diplomatique sénégalaise.
Félicitant au passage l'élection du nouveau président de la BAD, Sidi Ould Tah, le consultant appelle à un sursaut national : "Aujourd'hui, toute personne patriote qui est préoccupée par le Sénégal doit se fâcher de l'état de notre diplomatie."
LE SÉNÉGAL ENTRE DANS L'ÉLITE MONDIALE DE L'EAU
Le pays a rejoint mercredi le club très fermé des membres fondateurs de l'Organisation Internationale de l'Eau, s'ouvrant un accès privilégié aux financements et technologies du secteur
Le Sénégal a franchi une étape historique dans sa contribution à la gouvernance mondiale de l'eau, en devenant « membre fondateur » de l'Organisation Internationale de l'Eau (OIE). Avant-hier, mercredi 28 mai 2025, à Riyad, notre pays a signé, aux côtés de la Mauritanie, la Charte fondatrice de cette nouvelle instance, marquant ainsi l'acte de naissance d'un cadre de coopération internationale dédié à la gestion durable et solidaire des ressources hydriques.
Cet acte diplomatique majeur confère au Sénégal un statut exclusif de membre fondateur, renforçant sa position de leader dans la promotion d'une hydro-diplomatie active, axée sur la coopération multilatérale, l'innovation technologique et la sécurité de l'eau. En l'absence du ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, mobilisé en sa qualité de président du Conseil des ministres Africains de l'Eau (AMCOW), le Sénégal était représenté à Riyad par le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Dr Mabouba Diagne.
Dans son intervention, Dr Diagne a salué « le rôle clé du prince héritier, Mohamed Ben Salman, dont la vision a permis de créer cette organisation », tout en réaffirmant « l'engagement du Sénégal à faire de l'eau un bien commun, au service de l'humanité, sous l'impulsion de Son Excellence le Président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre ».
Le ministre a également rappelé les fondamentaux de la politique nationale, affirmant qu'« il ne peut y avoir de sécurité de l'eau sans équité et que cette organisation doit incarner une solidarité concrète en soutenant les pays les plus vulnérables, notamment en Afrique ».
Une nouvelle diplomatie de l'eau
L'Organisation Internationale de l'Eau (OIE) est une avancée diplomatique et stratégique qui vise à coordonner les efforts mondiaux pour une gestion durable de l'eau, financer les projets prioritaires et des infrastructures hydrauliques résilientes, favoriser l'échange de technologies et l'expertise scientifique, et renforcer les partenariats internationaux pour faire de l'eau un vecteur de paix et de développement.
Cette nouvelle instance offre de nouvelles opportunités au Sénégal qui, en tant que membre fondateur, devient « le porte-voix de l'Afrique » et bénéficiera d'un accès privilégié aux financements et innovations technologiques, renforçant ainsi sa position à l'approche de la Conférence des Nations Unies sur l'Eau prévue en 2026. Le Sénégal pourra également partager son expertise en matière de gestion intégrée des ressources en eau et de coopération transfrontalière, un modèle salué pour son efficacité et son inclusivité.
Enfin, pour le Sénégal, « On doit doter l'Organisation Internationale de l'Eau de moyens ambitieux et d'une gouvernance ancrée dans les réalités locales afin de transformer les engagements en actions concrètes au bénéfice des populations et de la préservation des écosystèmes d'eau douce », a indiqué le ministre de l'Agriculture.
LE JAZZ REPREND SES QUARTIERS À SAINT-LOUIS
De l'Italie au Portugal, en passant par la France et le Sénégal, les grands noms du jazz convergent vers Saint-Louis. La 33e édition du festival transforme la ville en épicentre musical international
L'air de Saint-Louis, déjà empreint d'histoires, vibre au rythme du jazz avec des artistes de renoms depuis mercredi dernier, 28 mai. C'est dans le cadre de la 33e édition du festival de jazz de Saint-Louis soutenu par la Bicis. Avec une programmation riche et variée, des concerts en plein air et des scènes emblématiques, le rendez-vous culturel promet de célébrer la musique dans toute sa diversité, au cœur de l'effervescence culturelle de Saint-Louis.
Qu'ils soient de la France, du Luxembourg, de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal ou encore du Sénégal, des grands noms du jazz comme les groupes The Metz Foundation et SaikoNata ont déjà commencé à enflammer la Place Baya Ndar. Mercredi dernier, 28 mai, le festival de jazz de Saint-Louis a signé son retour pour ce qui est sa 33e édition, avec des têtes d'affiche promettant de transformer la ville en un épicentre effervescent de culture et de rythmes jazzy.
Lors de la cérémonie d'ouverture qui s'est tenue dans le bateau Bou El Mogdad, le président de l'association Saint-Louis jazz, Idriss Bengeloun est revenu sur leurs projets « ambitieux » pour le festival. « Nous voulons que ce festival ne s'arrête plus à une organisation simple annuelle, que vraiment ce festival puisse se dérouler tout au long de l'année et que le jazz puisse marquer la ville de Saint-Louis sur les 12 mois. Nous voulons faire de ce festival un lieu de rencontres où on célèbre la diversité des cultures mais nous voulons aussi que ce festival soit une plateforme expérimentale pour les industries culturelles et créatives », a déclaré Idriss Bengeloun.
Un rendez-vous international incontournable
Venu représenter le gouvernement, le secrétaire d'État à la Culture Bakary Sarr a souligné « l'ampleur » du festival. « Le festival de Saint-Louis est un moment très important dans la vie culturelle de notre pays, pour plusieurs raisons. L'une des raisons fondamentales, c'est que c'est un rendez-vous international. Il est devenu un marqueur essentiel de notre agenda culturel national et international », a-t-il indiqué. Il ajoute : « Le festival, c'est ce moment où la communauté internationale se retrouve ici, à Saint-Louis, pour célébrer des moments de plaisir, de partage, mais c'est aussi un moment pendant lequel la société, tout Saint-Louis, tout le Sénégal, se retrouve ensemble et célèbre la culture, la musique, de manière générale le partage culturel. Mais c'est aussi un moment, un rendez-vous des acteurs culturels. Dans le sens où c'est une possibilité pour la ville de Saint-Louis, pour le Sénégal, pour le niveau international, de pouvoir profiter de ces moments pour développer, pour faire vivre la ville ».
Il renchérit sur la portée économique du rendez-vous culturel. « C'est un moment où Saint-Louis vit, l'économie vit à tous les niveaux. À ce moment-là, il faudra comprendre que l'importance et les retombées économiques de ce festival permettent justement à la ville de pouvoir mesurer les impacts sur la vie de la société. Cela signifie donc que c'est un festival qui mérite d'être soutenu davantage dans les formes de partenariat avec l'État du Sénégal, avec également tous les partenaires qui ont participé justement à la réussite de ce festival », a fait savoir Bakary Sarr. Selon lui, « le ministère reste disposé à participer, à collaborer, à accompagner et à créer un certain nombre de partenariats pour que l'édition de chaque année puisse aller davantage dans l'organisation ».
Pape Ibrahima Faye, adjoint au maire de Saint-Louis chargé de la culture a, pour sa part, affirmé que « le festival offre une lueur d'espoir », sans rappeler que « la musique est un langage universel ».
Une programmation internationale de prestige
Avec une programmation riche et variée, la 33e édition du festival de jazz de Saint-Louis invite le public à une immersion totale dans l'univers foisonnant du jazz, entre performances électrisantes et découvertes musicales. À la place Baya Ndar, la bassiste italienne Rosa Brunello, le bassiste et auteur-compositeur sénégalais, Alune Wade, le pianiste espagnol Marco Mezquida, le musicien de jazz français Arnaud Dolmen, l'auteur-compositeur portugais Salvador Sobral et le groupe de jazz français Sixun se succéderont sur la scène de la Place Baya Ndar et vont revisiter tous les styles du jazz : jazz contemporain, jazz classique et afro-jazz.
Outre les concerts, le festival de jazz de Saint-Louis donne lieu à des expositions photographiques, des rencontres, des ateliers de restitution, des projections de films, une procession sur les diversités culturelles, entre autres.
Pour rappel, la cérémonie d'ouverture de la 33e édition du festival de jazz de Saint-Louis a également vu la présence du gouverneur de la région Al Hassan Sall, du préfet du département Abou Sow et du président de l'Académie du jazz de Paris Jean-Michel Proust.