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24 mai 2025
LES 6 POINTS ÉVOQUÉS PAR LE PRÉSIDENT FAYE EN CONSEIL DES MINISTRES
Le chef de l'Ftat a mis en avant six priorités majeures, allant de l’éducation à l’économie sociale et solidaire, en passant par l’implication des daaras dans la propreté urbaine.
Le président de la République a dirigé le traditionnel Conseil des ministres ce mercredi 5 février. L’occasion pour lui d’évoquer 6 besoins essentiels. On vous précise tout.
1-Implication des daaras dans le « Setal sunu rew »
Samedi dernier, le Président Bassirou Diomaye Faye a annoncé la mise en pause du projet « Setal sunu rew » afin d’effectuer une refonte. Ainsi, le Chef de l’Etat a annoncé au cours de ce Conseil des ministres que le gouvernement prévoyait d’instaurer une politique de propreté et de civisme. Pour ce faire, il y aura l’implication des écoles et daaras, mais aussi des services publics comme la SONATEL.
Comme nouveauté, il y aura le lancement d’une nouvelle version de la Journée nationale d’engagement citoyen. Elle coïncidera avec la célébration du 65ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal le 4 avril prochain. L’objectif étant de mobiliser toute la société autour d’un engagement collectif en faveur de la propreté et du bien-être commun.
2-Nécessité de renforcer l’instruction civique dans les écoles
Bassirou Diomaye Faye a par ailleurs abordé le dossier de l’éducation. Considérant que celle-ci était un pilier fondamental de la vision Sénégal 2050, le Président a clamé son vœu de renforcer l’instruction civique dans les écoles. Selon lui, cela contribuera à promouvoir des valeurs essentielles comme la discipline la solidarité et l’excellence.
Il n’oublie pas les enseignants dont « le rôle est indispensable à la réussite de notre jeunesse ». D’ailleurs, une cérémonie spéciale leur sera dédiée ce jeudi 6 février.
3-Priorité au numérique et à l’IA
En outre, « le numérique et l’Intelligence artificielle occuperont une place plus importante dans le système éducatif avec pour ambition de mieux préparer nos enfants aux défis de demain », explique Diomaye Faye. De ce fait, il annonce que ces deux outils seront dorénavant plus, et mieux utilisés dans l’éducation et la formation pour les rendre encore plus accessibles aux Sénégalais.
4-Focus et soutien aux au monde littéraire
Dans cet ordre d’idée, il annonce que « des efforts seront faits pour moderniser les bibliothèques et soutenir les écrivains sénégalais et africains ». Il prend notamment pour prétexte la prochaine organisation du Forum national du livre et de la lecture en juin 2025. Selon lui, « ce sera un moment clé pour valoriser la production littéraire et sensibiliser la population à l’importance de la lecture comme levier d’épanouissement et de transmission des savoirs ».
5-Conseil interministériel consacré au développement de l’économie sociale et solidaire
Le Président Bassirou Diomaye Faye a poursuivi en demandant au Premier ministre Ousmane Sonko d’organiser un Conseil interministériel consacré au développement de l’économie sociale et solidaire. L’objectif est de « structurer un cadre qui permette de créer des emplois durables de renforcer la citoyenneté à travers l’éducation populaire et de lutter efficacement contre les inégalités sociales et culturelles ».
6-Amélioration des conditions de vie des populations, notamment rurales
Bassirou Diomaye Faye a enfin insisté sur le besoin d’inclusion et d’équité. Le Président veut donc que le milieu rural soit mis au cœur des préoccupations. C’est pourquoi « Des projets d’hydraulique sont en cours pour faciliter l’accès à l’eau potable dans plusieurs zones du pays ces efforts visent à garantir à tous une ressource essentielle qui conditionne à la fois la santé publique la scolarisation et le développement économique local ».
PAR Djibril Ndiogou Mbaye
SORRY DONALD, ON NE VOUS LAISSERA PAS DÉPORTER LE PEUPLE DE PALESTINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le monde n’est pas le dernier niveau de la Trump tower. Le souverainisme à outrance n’est pas la panacéee, c’est de l’intégrisme appliquée à la gestion de l’État. Il vous laisse à l’entrée du concert des nations « civilisées »
Le président américain, vient d’annoncer vouloir faire de Gaza « la Côte d’Azur du moyen Orient ». Depuis quelques semaines, le président américain nouvellement élu, son slogan « America first » en fusil d’épaule, son hyperactivité et son arrogance économique en bandoulière, avec une tête grosse comme ça, et avant même sa prestation de serment, a commencé à tirer sur tout ce qui bougeait et même ce qui ne bougeait pas .
Trump-tout-puissant se prend pour le « deus ex machina* » à l’échelle planétaire, capable de gouverner le monde, d’influer sur la destinée de tous les peuples, d’éteindre tous les foyers de conflits, quoi qu’il en coûte.
Gesticulant à tout-va, il veut le Canada comme 51e État, annexer le Groenland et le canal de Panama, agresser économiquement ses partenaires commerciaux les plus importants, avant d’annoncer se concerter avec le roi Abdallah II de Jordanie et le général Al Sissi d’Égypte dans le but de déporter sur leur territoire la population de Gaza. En terme plus simple, il veut déporter la civilisation multi-séculaire palestinienne dans des camps de fortune. Des camps qui rappellent d’autres camps où furent déportés et concentrés les ancêtres de leurs bourreaux actuels et dont nous condamnons l’ignominie encore aujourd’hui. Mais cette fois-ci, il serait inadmissible de laisser l’histoire bégayer. Monsieur Trump ignore que tout n’est pas à vendre et que le monde n’est pas le dernier niveau de la « Trump tower ».
Il est notoire que Trump et ses électeurs n’ont que faire du reste du monde et de leur culture. Aussi, sont-ils imperméables à l’histoire, l’identité culturelle, le lien entre la nation palestinienne et le territoire sur lequel elle vit depuis des siècles, avant même l’existence des États-Unis d’Amérique.
Ils ne comprennent pas que la dignité, la fierté de ce peuple qui préfère rester sur la terre de ses aïeux que les bombes ont presque totalement détruite, est hors du commerce juridique. Gaza ne sera jamais « la Côte d’Azur du moyen Orient », comme vient de le suggérer M. Trump !
Ce peuple meurtri, quotidiennement torturé, qui vient de perdre plus de 45 000 de ses enfants non-combattants, illustres innocents, qui n’ont comme seul tort que d’être nés sur un lopin de terre, objet de la convoitise de son voisin. Son voisin Israël dont le peuple fut autrefois recherché, déporté et massacré dans des camps de concentration comme Auchswitz. Israël qui est aujourd’hui sujet à une amnésie sélective mais qui semble avoir bien assimilé le chant et la danse lugubre de son bourreau.
Décidément, le ridicule ne tue pas celui qui veut rajouter de la détresse à la détresse d’un peuple déjà à genoux. Quelqu’un devrait-il faire un dessin à Trump afin qu’il comprenne qu’il fonce tout droit sur le mur du crime contre l’humanité ?
Ce qu’il vient de déclarer sur la déportation de la population pour faire de Gaza une station balnéaire n’est rien d’autre qu’une apologie d’un crime.
Car au delà d’autres droits inaliénables comme le droit des peuples a l’autodétermination, ou à disposer d’eux-mêmes, le droit international et les conventions dont certains ont été inspirés par le massacre injuste et révoltant des juifs, condamnent sans équivoque ce que préconise Monsieur Trump.
En effet, « la déportation de population ou d’individus est interdite quel qu’en soit le motif par la quatrième Convention de Genève (art. 49 et règle 130 de l’étude sur les règles du DIH coutumier publiée par le CICR en 2005).
• La puissance occupante ne pourra pas procéder à la déportation ou au transfert d’une partie de sa propre population civile dans les territoires occupés par elle.
• Ces pratiques constituent des crimes de guerre (GIV art. 147). Elles participent aussi de crimes tels que la purification ethnique ou le génocide.
• La déportation et le transfert sont également qualifiés de crime de guerre et de crime contre l’humanité par le statut de la Cour pénale internationale, adopté à Rome en juillet 1998 (art. 8.2.a.vii , 8.2.b.viii , et art. 7.1.d). Le transfert par la puissance occupante de sa propre population civile dans le territoire occupé est aussi considéré comme un crime de guerre (art. 8.2.b.viii). Les auteurs de ces crimes peuvent donc être jugés, sous certaines conditions par la Cour pénale internationale.
Il faut dire que même B. Netanyahu, malgré son impertinence légendaire a toujours pris la précaution de ne déplacer les populations palestiniennes qu’à l’intérieur de leur propre territoire, même si c’est à chaque fois pour permettre à Tsahal de procéder à sa basse besogne sur des civils innocents restés sur place.
Donald candidat ne craignait déjà pas la justice des États-Unis. Il a pourtant été définitivement condamné par cette même justice à payer 5 millions de dollars (4,8 millions d’euros) à une autrice qu’il avait agressée sexuellement dans les années 1990.
Donald devenu président ne craint pas la Cour pénale internationale. Il se croit au-dessus de la justice internationale, n’écoute personne, mais personne n’est dupe. C’est un stratège politique qui applique une ruse déjà décodée.
Les politiques sont comme des joueurs de poker, ils usent et abusent de l’art du bluff pour déstabiliser et décontenancer leurs adversaires.
Personne ne le laissera déporter « le petit million et demi » de palestiniens dont il parle. D’ailleurs à ce propos, il n’a pas les bons chiffres car il faut dégrever les dizaines de milliers de morts depuis le 7 octobre, à cette population palestinienne qui diminue progressivement au fil des raids de son « coalisé ».
Si Trump prônait la déportation de la population israélienne, le monde se serait dressé contre lui de la même vigueur.
"L'héritage dont je serai le plus fier sera celui d'avoir été un faiseur de paix et un rassembleur", a promis ce lundi 20 janvier Donald Trump, investi 47e président américain, dans son discours d'investiture.
Si pour l’Ukraine, le président Donald Trump préconise des négociations avec la Russie, même sans le président Zelinski (ce qui est injuste), pour Gaza, il prétend vouloir user de la force en déplaçant les populations.
Mais peut-on vraiment construire une paix juste et durable par la guerre l’oppression ou l’injustice ? La réponse est évidemment non !
C’est la raison pour laquelle, il faut cesser de le prendre par les sentiments en lui faisant miroiter le Nobel de la paix. Cette distinction doit se mériter. Déjà que l’erreur avait été faite en le décernant à Barack Obama par anticipation, sans que le compte y soit à l’arrivée. Il n’est pas question de récidiver en violant une fois de plus, avec un autre président américain, les principes fondateurs, de ce prestigieux prix, si chers à Alfred Nobel.
Trump a le choix entre une reconnaissance américano-américaine et le Nobel avec une entrée mémorable dans la grande Histoire de l’humanité toute entière, en réalisant les conditions de sont succès : réussir « l’exploit » de faire accepter à son poulain sioniste les trames d’une solution à deux États, seule solution acceptable et viable et dans la foulée la reconnaissance de l’Etat de Palestine.
Le président Trump gagnerait à profiter des trois ans et 11 mois qui lui restent pour redorer son blason et celui de son pays et se faire une stature de grand homme d’État à l’international, en plongeant dans les flots de l’Hudson, la flamme de l’injustice qu’il a remplacé avec la belle flamme de l’indépendance et de la liberté, que la miss liberty brandit, à l’embouchure de ce fleuve, depuis 1876 , le centenaire de l’indépendance des USA .
La statue de la Liberté est empreinte de symbolisme. Offerte par la France son nom initial était « La liberté éclairant le monde ». La torche qu'elle tient dans la main droite représente la lumière de la liberté qui, malheureusement n’a jamais éclairé la Palestine. Elle s’est arrêtée juste à sa frontière avec Israel. Quel dommage.
Ces symboles devraient inspirer le locataire de la Maison Blanche en lui rappelant ce qui fait la grandeur de l’Amerique. Une Amérique qui n’est pas reconnue par ses pairs n’est pas une grande Amérique. Seule la reconnaissance consacre la grandeur.
On ne respectera les USA que par son comportement de modèle, de référence. Or une référence doit être juste et ce que le monde entend en ce moment, par la voix de son premier représentant, n’est pas juste.
Personne ne laissera le président Trump déporter les palestiniens.
Il est heureux de constater le refus, même timide de la Jordanie et de l’Égypte et le front que semble enfin constituer le monde arabe, avec cette fois si une intransigeance affichée par l’Arabie Saoudite, le géant de la région. Ce monde arabe si puissant lorsqu’il est uni, qu’il aurait pu imposer un Etat palestinien depuis longtemps.
La France vient également de condamner ce projet funeste de déportation qui prône la négation du peuple et de la souveraineté palestinienne et aussi l’incontournable solution à deux États.
Mais la paix n’arrange pas tout le monde et parfois, même pas ceux qui prétendent travailler exclusivement pour sa réalisation.
« America first » ? Ok ! Car le souverainisme est dans l’air du temps. Mais le souverainisme à outrance n’est pas la panacéee, car c’est de l’intégrisme appliquée à la gestion de l’État.
Le souverainisme avec arrogance et mépris ne paie pas non plus, il vous laisse à l’entrée du concert des nations « civilisées », au ban de la société économique. Si Monsieur Donald Trump, pense tenir entre ses mains le destin du peuple palestinien et d’un monde qui existe depuis cinq milliards d’années sans lui, il se trompe. Aujourd’hui, il ne maîtrise que son propre destin et celui des USA et encore …
La meilleure façon de régler le conflit, d’assurer la sécurité d’Israël, est moins la déportation des Palestiniens que l’émergence d’un État palestinien voisin et frère d’un État légitime d’Israël. C’est bien le moment car le Hamas est fatigué et ses chefs exterminés, Israël est épuisé et ses opérations militaires inefficaces. Tuer n’est pas une solution.
Par Rokhaya DIALLO
LE HANDICAP, A L’HEURE DE L’EVALUATION
La nécessaire mise en cohérence des politiques sociales avec la Vision Sénégal 2050 a amené le Chef de l’Etat à rappeler et à instruire le Gouvernement quant à la place primordiale qu’il convient d’accorder aux personnes vivant avec un handicap
La nécessaire mise en cohérence des politiques sociales avec la Vision Sénégal 2050 a amené le Chef de l’Etat à rappeler et à instruire le Gouvernement quant à la place primordiale qu’il convient d’accorder aux personnes vivant avec un handicap dans toutes les politiques d’équité et d’inclusion sociale, lors du Conseil des ministres du 27 novembre 2024.
Le fait est qu’après avoir ratifié la Convention des Nations-Unies relative aux droits des personnes vivant avec un handicap en 2008, les autorités sénégalaises ont voté la loi d’orientation sociale n° 2010-15 du 06 juillet 2010, relative à la promotion et à la protection des droits des personnes vivant avec un handicap, conformément aux dispositions de ladite Convention.
Cette loi qui précise l’orientation et le cadre juridique des personnes vivant avec un handicap, qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables, dont l’interaction avec diverses barrières peut porter atteinte à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité, précise en son article 5 que » sont considérées comme obligations nationales, les politiques publiques de l’Etat, nécessaires à la prévention des handicaps, leur traitement, leur prise en charge, la réadaptation, l’éducation, la formation professionnelle, l’insertion socio-économique et l’intégration sociale des personnes vivant avec un handicap ».
Mais si cette loi comprend neuf dispositions à édicter par décret, l’Etat n’a pris depuis lors que deux décrets relatifs aux commissions départementales et à l’éducation spéciale, alors que la signature des décrets prévus par la loi assure absolument une pleine intégration et une participation effective des personnes vivant avec un handicap comme souligné dans les résultats du rapport d’évaluation de la politique nationale du handicap (2022, DPPPH).
L’article n°3 de la loi d’orientation sociale impute au ministère chargé de l’Action sociale l’obligation de délivrer à toute personne vivant avec un handicap une carte spécifique dénommée « carte d’égalité des chances », sur proposition des commissions techniques mises en place depuis 2012, mais force est de constater qu’en douze années, ledit ministère n’a produit que près de 100.000 cartes, pour une population d’environ un million cinq cent mille personnes handicapées.
C’est pourquoi, il convient d’accorder une attention particulière à la directive du Chef de l’Etat relative à l’évaluation du processus de délivrance de la carte d’égalité des chances et à l’obligation pour le Sénégal d’identifier une stratégie nationale de promotion des personnes handicapées. Si la « carte d’égalité des chances » permet à son titulaire de bénéficier des droits et avantages en matière d’accès aux soins de santé, de réadaptation, d’aide technique, financière, d’éducation, de formation, d’emploi, de transport, ainsi qu’à tout autre avantage susceptible de contribuer à la promotion et à la protection des droits des personnes vivant avec un handicap, le processus de production empêche les personnes vivant avec un handicap de bénéficier de tous leurs droits. Le processus de production semble souffrir de l’approche utilisée ainsi que de l’absence d’une base de données, mais aussi d’un instrument fiable.
Il est impossible de concevoir des politiques publiques et des interventions coconstruites et inclusives en l’absence d’une base de données. Les outils utilisés par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) par rapport au recensement des personnes vivant avec un handicap, dont celui du Washington group, se révèlent peu pertinents, car omettant de fait certaines catégories de personnes vivant avec un handicap, dont les Albinos et les personnes de courte taille, encore que certaines barrières socioculturelles cachent à autrui certains types de handicap.
Il est dès lors essentiel de confier cette étape de recensement et de dénombrement aux Centres de Promotion et de Réinsertion sociale, animés par des travailleurs sociaux, par ailleurs formés et spécialisés dans l’accompagnement et la réinsertion sociale des personnes vivant avec un handicap, conformément aux dispositions de l’article n°9 de la Convention n°159 de l’O.I.T.
Le second obstacle à la mise en place de politiques et d’interventions inclusives relève de l’absence d’un instrument d’identification des personnes vivant avec un handicap et de mesure du handicap. Il convient avant tout d’accepter à la suite des travaux de Verena KECK associés à ceux de l’équipe de recherche composée de Fatima HALANTINE et GUNVOR Berge et de M.Mbodj (2022) que le handicap dépend des contextes culturels et socioculturels dans lesquels il émerge, ce qui autorise à retenir en définitive une approche situationnelle en termes d’instrument de mesure du handicap.
En conséquence, le verbe « être handicapé » devrait être posé de la manière suivante:
– Handicapé dans quelle situation?
– Dans quelle situation suis-je handicapé?
– Dans quelle situation es-tu handicapé?
– Dans quelle situation est-il handicapé?
Mais pour en arriver là, il a fallu passer par différentes manières de percevoir et donc de définir le handicap, dépendamment de notre représentation de l’Homme, notamment dans sa relation avec l’environnement.
Le modèle individuel est essentiellement biomédical car cantonnant tout phénomène observé au niveau du corps uniquement, et la maladie étant bien entendu perçue comme un enchainement causal, que l’on retrouve à l’origine de la Classification Internationale des Maladies et des problèmes de santé connexes (C.I.M.), O.M.S. Genève 1993.
Les limites du modèle individuel dit curatif, relèvent de la diminution des maladies infectieuses du fait de l’antibiothérapie, de l’accroissement des maladies chroniques, de la baisse de la mortalité infantile et du vieillissement de la population, le tout provoquant un accroissement des guérisons avec séquelles, ce qui met en évidence les limites du modèle curatif.
En 1975, les Nations Unies ont adopté la Déclaration des droits de la Personne Handicapée, pour proclamer ensuite 1981, « Année Internationale des Personnes Handicapées », marquant ainsi le début du programme de la « Décennie des Nations Unies pour la personne Handicapée ». C’est suivant cette dynamique que sera élaborée la classification des conséquences des maladies, avec une première classification internationale des Handicaps (C.I.H.) en 1980 en Anglais par l’O.M.S., pour être traduit en Français en 1988.L’objectif vise à fournir une meilleure information sur les conséquences des maladies, sans aucune compréhension de la globalité du phénomène du handicap, ce modèle se présentant comme un modèle causal.
Les recherches effectuées depuis 1987 par le Comité québécois et la Société canadienne sur la CIDIH (CQCIDIH-SCCIDIH) ont mené à l’élaboration d’une proposition expérimentale d’une nouvelle classification (FOUGEYROLLAS et al. 1989, 1991, 1993, 1995, 1996). Cette proposition basée sur une approche positive et interactive, décrit le processus de production des situations de handicap.
Ce nouveau modèle démontre qu’une situation de handicap devrait être considérée comme étant le résultat situationnel d’un processus interactif impliquant deux séries de variables causales:
– d’une part les caractéristiques de la personne c’est-à-dire ses déficiences et ses incapacités découlant de maladies, traumatismes ou autres troubles;
– d’autre part les caractéristiques physiques ou socioculturelles de son environnement créant des obstacles ou facilitant sa participation sociale dans une situation donnée: vie familiale, emploi, éducation, loisir etc.
Le problème du processus de production de la carte d’égalité des chances au Sénégal se trouve dans l’option C.I.H. et C.I.V., qui référent tous les deux à l’approche médicale, laquelle ne figure pas sur la loi d’orientation sociale. Le recours à un médecin spécialisé en qualité d’expert peut être requis exceptionnellement par la commission départementale d’accréditation, mais ne constitue nullement une condition de délivrance de la carte. La M.HA.VIE met l’accent sur la situation de participation sociale et situation de handicap qui correspondent au degré de réalisation des habitudes de vie, résultant de l’interaction entre d’une part, des déficiences, des incapacités et des autres caractéristiques personnelles et d’autre part, de facilitateurs ou des obstacles environnementaux (Mbodj, 2022).Le nombre restreint d’outils sur la mesure des handicaps et des facteurs environnementaux a incité à développer la « mesure des habitudes de vie (MHAVIE) » et la « mesure de la qualité de l’environnement » ainsi que de favoriser leur utilisation avec des personnes vivant des conséquences à long terme des maladies et traumatismes.
L’option pour un processus interactif de production du handicap et son outil qu’est la M.HA.VIE impose la stratégie de réadaptation à base communautaire, précisée par le document d’orientation conjoint sur la RBC du Bureau International du Travail (BIT), de l’UNESCO et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), avec les objectifs suivants :
– Faire en sorte que les personnes handicapées puissent maximiser leurs aptitudes physiques et mentales, accéder aux services et opportunités offerts à toute la population et devenir des contributeurs actifs à la communauté et à la société dans son ensemble, par la conscientisation ;
– Dynamiser les communautés pour qu’elles promeuvent et protègent les droits humains des personnes handicapées, par le renforcement des capacités des familles et la création et l’organisation de nouvelles structures au sein des communautés ;
– Mobiliser les communautés autour du handicap en termes de prévention et de promotion de la santé.
Il s’agit en définitive, d’une stratégie de développement communautaire visant la réadaptation, l’égalisation des opportunités et l’intégration sociale de toutes les personnes handicapées, qui est mise en œuvre grâce aux efforts conjugués des personnes handicapées elles-mêmes, de leurs familles et de leurs communautés. La participation de la communauté est toujours nécessaire pour promouvoir et respecter les droits de l’homme des personnes handicapées et leur permettre de devenir des membres actifs de la société. La collaboration entre les différents organismes, secteurs et professionnels est essentielle à tous les niveaux pour appuyer cette approche globale de la réadaptation. Les professionnels de la santé collaborent avec les individus et les populations locales à la planification, au fonctionnement et à la surveillance des services. Elle est aujourd’hui envisagée comme une stratégie destinée à assurer aux personnes handicapées l’inclusion, les droits et l’égalité des chances. Sa pratique est passée d’une approche essentiellement médicale de prestation de services, souvent focalisée sur un seul domaine (comme la santé ou l’éducation), à une approche multisectorielle basée sur les droits.
Deux points de stratégie devraient être pris nécessairement en compte lors de la conception d’une nouvelle stratégie de prise en charge des personnes handicapées :
– la famille comme unité d’analyse et d’intervention de manière à rejoindre les dispositions de l’article n°17 de la Constitutions du Sénégal ;
– le respect des dispositions de l’article n°3 du Code Général des Collectivités territoriales, en rendant aux commissions techniques départementales leurs prérogatives en matière de conception et de mise en œuvre de la compétence transférée Action sociale, laquelle devrait être logée au ministère en charge du développement communautaire.
Je voudrais pour conclure, voir par cette adresse du Président de la République, une matérialisation du « jubanti » en matière de droits humains et de justice sociale, puisqu’il sera surtout question enfin, de l’affirmation d’une réelle volonté politique de changement au bénéfice d’une frange importante de la population exclue et marginalisée de tous les dispositifs d’intégration sociale, malgré l’existence d’un cadre juridique.
Et pour terminer, mettre en cohérence la politique nationale du handicap, compétence transférée, avec le nouveau référentiel des politiques publiques en logeant la direction au département en charge du développement communautaire et de la Solidarité nationale.
LES AUTORITES DOIVENT PRENDRE DES MESURES POUR ANTICIPER ET MIEUX GERER LES PERIODES DE FORTES INTEMPERIES
Titulaire d’un d’un PhD. de Purdue University (États-Unis), Dr Boubacar totalise plus de 42 ans d’expériences dans la recherche dans les domaines de la conservation de l’eau et des sols.
Titulaire d’un d’un PhD. de Purdue University (États-Unis), Dr Boubacar totalise plus de 42 ans d’expériences dans la recherche dans les domaines de la conservation de l’eau et des sols. Il a travaillé dans de nombreuses organisations telles que l’Isra, le Pnud, la Fao, l’Usaid… Ses recherches portent sur les domaines de l’hydrologie, de l’hydrogéologie, de l’irrigation et du drainage. Il revient dans cet entretien, sur les dernières inondations le long du fleuve Sénégal, mais surtout sur des mesures qui devraient aider à ne plus vivre un tel scénario tout en se penchant sur le vie autour du fleuve Sénégal aujourd’hui très pollué.
De nombreux villes et villages situés le long du fleuve Sénégal ont été inondés suite à des lâchers d’eau entrant dans le cadre de la régulation du cours d’eau en octobre dernier. Pourriez-vous revenir sur le phénomène et l’expliciter ?
Le phénomène des inondations le long du fleuve Sénégal en 2024 a été le résultat d’une combinaison de facteurs naturels et anthropiques. Premièrement, la période de pluies abondantes enregistrées sur la région, conjuguée à un excès d’eau provenant du massif du Fouta Djalon, a provoqué une montée rapide du niveau du fleuve. La crue a été particulièrement importante en raison du volume élevé des précipitations enregistrées dans cette zone, augmentant le débit du fleuve au-delà de ses capacités normales. Outre les phénomènes climatiques qui ont obligé les gestionnaires du barrage de Manantali à procéder à des lâchers d’importants volumes d’eau pour la sécurité de l ‘ouvrage, les conditions liées à l’aménagement du territoire ont accentué la situation. L’urbanisation no- maîtrisée et l’installation de communautés humaines dans des zones inondables ont exacerbé la vulnérabilité des populations vivant le long du fleuve. Dans les villes et villages riverains, les infrastructures sont souvent insuffisantes pour contenir une montée rapide des eaux, surtout lorsque les canaux de drainage naturels sont obstrués ou mal entretenus.
Trois mois après la crainte des populations est que le même scénario se reproduise à l’hivernage prochain. Pouvez-vous les rassurer ?
Les inondations sont un phénomène naturel devenu très difficile à prédire surtout dans un contexte de variabilité, voire de changement climatique. Il est par conséquent, très difficile d’affirmer que le scénario 2024 se répétera ou non, l’hivernage prochain. Cependant pour rassurer les populations, il est important de leur transmettre des informations claires et fondées sur des actions concrètes qui seront mises en place pour éviter la répétition du scénario. Il est essentiel de rappeler que les autorités devront prendre des mesures pour anticiper et mieux gérer les périodes de fortes intempéries. Cela inclut des prévisions météorologiques plus fiables et une meilleure gestion des infrastructures comme les canaux de drainage ou les barrages. Des plans d’urgence devront être élaborés pour répondre rapidement en cas de crise. Les services de secours devront être mieux équipés, formés et organisés pour intervenir en cas de besoin. Des programmes de sensibilisation seront en place pour informer les populations sur les comportements à adopter en cas de mauvaises conditions climatiques. Ces actions permettront aux citoyens de mieux se préparer face aux risques. La collaboration avec des experts en météorologie, ainsi que des organisations humanitaires et des scientifiques, permettront d’améliorer les stratégies de prévention et d’intervention en cas de catastrophe naturelle. Il existe également des dispositifs de suivi qui permettent de surveiller les conditions climatiques et de s’adapter en temps réel aux variations saisonnières. Cela permet d’anticiper les risques de manière plus précise. Ainsi, ces efforts collectifs devraient contribuer à une gestion plus sereine et plus efficace des prochaines saisons d’hivernage.
Est-ce qu’une bonne pluviométrie pourrait conduire à ce phénomène ?
La pluviométrie peut en effet être un facteur clé. L’augmentation des précipitations dans les zones en amont du fleuve, comme au niveau du massif du Fouta Djalon ou dans des régions qui forment le bassin versant du fleuve Sénégal, peut entraîner des débits d’eau plus importants et des crues. Les inondations de 2024 sur le fleuve Sénégal ont été favorisées par un enchaînement de ces facteurs, avec des pluies intenses dans la région, la saturation des sols, et aussi des problèmes liés à la gestion des infrastructures de rétention d’eau. La combinaison de ces éléments a provoqué une forte crue qui a affecté les populations vivant le long du fleuve, l’agriculture et les infrastructures. Il est aussi important de noter que l’urbanisation croissante des zones riveraines et la déforestation contribuent à accentuer ces phénomènes, car ils diminuent la capacité naturelle du sol à absorber l’eau et augmentent le ruissellement.
Quelles mesures devraient être prise à votre avis au-delà de l’arrêt unilatéral de l’exploitation aurifère artisanale du côté sénégalais ?
L’orpaillage sur les rives de la Falémé, un affluent de premier ordre, a un impact considérable sur l’environnement, notamment sur le fleuve Sénégal, qui souffre de la pollution liée à l’utilisation de produits chimiques, la déforestation et l’érosion des sols. Au-delà de l’arrêt unilatéral de cette forme d’exploitation aurifère artisanale, plusieurs mesures complémentaires doivent être prises pour remédier à cette situation. Entre autres mesures il faudra, par exemple, mettre en place des mécanismes de surveillance stricte de l’exploitation aurifère, avec des contrôles réguliers sur le respect des normes environnementales. Les autorités locales doivent garantir que les exploitants respectent les normes de gestion des déchets et l’utilisation de produits chimiques. Il convient également de lancer des programmes de réhabilitation pour restaurer les écosystèmes affectés par l’exploitation minière, notamment en utilisant des techniques naturelles pour purifier l’eau et régénérer les sols.
MACRON ET L'AFRIQUE, L'ILLUSION D'UN RENOUVEAU
Décisions unilatérales, communication perçue comme arrogante, absence de concertation... Malgré sa volonté de séduire la jeunesse africaine, le président français n'a fait qu'accélérer le déclin de son pays sur le continent, d'après un nouveau rapport
(SenePlus) - Un rapport sénatorial adopté le mercredi 29 janvier par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées dresse un constat sans concession de la politique africaine d'Emmanuel Macron. Selon les informations obtenues par La Croix, trois sénateurs - Ronan Le Gleut (LR), Marie-Arlette Carlotti (groupe Socialiste, Écologiste et Républicain) et François Bonneau (Union Centriste) - mettent en lumière l'échec manifeste de la stratégie de rénovation des relations franco-africaines initiée depuis 2017.
Paradoxalement, Emmanuel Macron semblait disposer d'atouts considérables pour renouveler cette relation. Premier président né après la décolonisation, il bénéficiait initialement d'une image favorable sur le continent. Pourtant, sept ans plus tard, le bilan s'avère désastreux, avec un recul spectaculaire de l'influence française en Afrique.
Le rapport pointe notamment les revers diplomatiques récents au Sénégal et au Tchad, où les forces françaises, présentes depuis des décennies, ont été sommées de partir. Ces échecs s'ajoutent au retrait forcé du Sahel, après l'échec de l'opération Barkhane qui, malgré son coût élevé, n'a pas su contenir l'expansion djihadiste. Comme le soulignent les sénateurs : "Finalement, rien ne s'est passé comme prévu."
Les auteurs critiquent particulièrement la méthode employée : "Cette déflation anticipée semble avoir été décidée dans un premier temps sans concertation avec les pays concernés, à qui il était affirmé en même temps, de manière contradictoire, que la France répondrait désormais mieux à leurs demandes en matière de coopération militaire." Le rapport va plus loin en dénonçant "plusieurs décisions et déclarations officielles considérées comme arrogantes et condescendantes envers les dirigeants ou les peuples africains."
Malgré les efforts présidentiels pour séduire la jeunesse africaine et diversifier les partenariats vers les pays non francophones, les résultats tardent à se manifester. Les sénateurs mettent en garde contre l'illusion d'un "nouvel eldorado" hors de l'espace francophone traditionnel, soulignant les niveaux préoccupants de corruption et d'endettement dans ces pays.
Le rapport identifie également un décalage générationnel crucial : "La dégradation de l'image de la France en Afrique traduit avant tout un éloignement par rapport aux sociétés civiles et aux populations : le tournant générationnel n'a pas été suffisamment perçu par notre pays, qui a continué à s'adresser principalement à des élites aujourd'hui très minoritaires ou écartées du pouvoir."
Pour redresser la situation, les sénateurs formulent plusieurs recommandations concrètes, notamment le renforcement de la diplomatie française face à la prééminence de l'Élysée et du ministère des Armées, ainsi qu'un assouplissement de la politique des visas, qualifiée d'"irritant majeur."
Le rapport conclut sur un défi majeur : la montée en puissance sur le continent de "valeurs se voulant opposées à celles de l'Occident (patriarcat, valeurs viriles, autoritarisme)." Face à ce constat, les auteurs plaident pour une approche renouvelée : plus cohérente, moins arrogante, et plus proche des sociétés civiles africaines en mutation.
par Mody Niang
ENCORE NON BACHIR, LE SÉNÉGAL N’EST PAS NÉ LE 24 MARS 2024
On nous rebat les oreilles avec les supposés écarts du nouveau pouvoir. Mais que dire des dérapages présidentiels depuis mars 1963 ? Que dire surtout de ces vingt-trois dernières années ?
Dans ma contribution publiée le 30 janvier dernier, j’annonçais qu’elle serait suivie d’une seconde, peut-être d’une troisième, pour administrer la preuve à Bachir Fofana, à Papa Malick Ndour comme à de nombreux autres du même acabit qui pensent comme eux que nous sommes loin, très loin d’être amnésiques et que personne ne peut nous faire croire, une seule seconde, que le Sénégal est né le 24 mars 2024. « Un président ne doit pas dire ça », « Un président ne doit pas faire ça », répétait-il souvent dans son « lundi » publié après la Conférence des Administrateurs et des Managers publics (CAMP) du 20 janvier 2025. Même si Bachir Fofana ne le sait pas, ou feint de ne pas le savoir, fermant hermétiquement les yeux et se bouchant les oreilles sur tout ce qui s’est passé depuis le 7 mars 1963 et, en particulier, depuis ce fameux 1er avril 2000, nous connaissons des présidents, en tout cas au moins deux présidents qui ont dit plus, qui ont dit pire ; qui ont fait plus, qui ont fait pire.
En conclusion de ma première contribution, je promettais aux lecteurs qui en avaient déjà une idée, avec les déclarations sur les Perrons de l’Élysée du vieux président-politicien, lors de son premier voyage en France, après le 1er avril 2000, qu’ils en auront bien d’autres après avoir lu la seconde contribution, c’est-à-dire celle-ci. Je commencerai par l’ancien président-politicien avant de revenir sur son prédécesseur et sosie. Combien de fois, pendant douze ans, a-t-il dit ce qu’un président de la République ne doit pas dire, et fait ce qu’il ne doit pas faire. Premier ministre déjà, il votait sans carte d’identité à Fatick.
Je pourrais me contenter d’une seule de ses déclarations, que pratiquement tout le monde se rappelle d’ailleurs et qu’aucun président d’un pays sérieux n’ose faire, celle-ci : « Si je n’avais pas mis mon coude sur les dossiers que j’ai sur mon bureau, beaucoup de gens iraient en prison ». Naturellement, dès le lendemain, les commentaires sont allés bon train et dont bon nombre ne le ménageaient pas. Il comprenait alors qu’il avait commis une bévue et a voulu se corriger mais en en commettant une plus grosse encore. « Je ne parlais pas de tous les dossiers mais de celui Sindiély Wade seulement car, je ne peux pas envoyer en prison en même temps le frère et la sœur ». Donc, c’est lui qui décide de l’envoi ou non des gens en prison. Comme Bachir Fofana nous prend pour ce que nous ne sommes, je rappelle qu’il s’agissait du lourd dossier du FESMAN où Sindiély était gravement mise en cause. Le lendemain d’ailleurs ou le surlendemain, j’ai publié une contribution qui avait pour titre « Et s’il est établi que le frère et la sœur sont tous les deux des voleurs ! », Sud quotidien du 12 février 2014.
Bachir, un président peut-il dire ça, un président vraiment digne de la fonction ? Où étiez-vous, vous et les autres qui pensent comme vous ? Le président Bassirou Diomaye Faye a vraiment bon dos. Des bêtises – je ne peux les appeler qu’ainsi –, l’ancien président-politicien en a dit bien d’autres ? Je rappelle seulement, en campagne électorale pour le référendum de mars 2016, au grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, il a dit, en direction de la pauvre opposition : « Que cela vous plaise ou non, vous supporterez ma politique ! ». Un président de la République peut-il se permettre de dire ça, et sans état d’âme ? Oubliait-il qu’il tirait son pouvoir de gouverner de la constitution, comme l’opposition celui de s’opposer ? Vous a-t-on entendu ou lu à l’époque, vous comme les autres qui prennent plaisir à tirer à boulets rouges sur le président Diomaye et son Premier ministre ?
Dans son même « lundi », Bachir Fofana répète qu’« un président ne doit pas faire ça », mettant naturellement en cause le président Diomaye Faye dans son introduction de la CAMP. Bachir n’a d’yeux et d’oreilles que pour lui et son Premier ministre. Pourtant, des présidents, plus exactement l’ancien président-politicien et son prédécesseur et sosie ont fait pire, si toutefois Diomaye a fait
Des « hauts faits d’armes » du premier, je retiendrai seulement quelques-uns. On se rappelle le comportement inacceptable de l’ancien ministre Moustapha Diop envers les magistrats de la Cour des Comptes. Le président de la Commission des Comptes et de Contrôle des Entreprises et ses collègues se sont rendus au siège du Fonds de Promotion d’Entreprenariat féminin « pour rencontrer le staff et lui présenter le programme de travail de la vérification conformément à leur mission ». Informé de la présence des enquêteurs, Moustapha Diop, alors Ministre délégué auprès du ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, chargé de la Microfinance et de l’Économie solidaire, s’invite à la réunion. Le Président de la commission lui fait alors remarquer que sa présence ne s’imposait pas du fait que ce n’était qu’une réunion de prise de contact.
Le ministre délégué, qui n’a certainement pas apprécié les mots du président de la Commission, entre dans une colère noire et s’adresse alors à ses « invités » en ces termes vigoureux : « Vous êtes de petits magistrats de rien du tout, payés pour me déstabiliser ». Et il ne s’arrête pas en si bon chemin, selon le journal Léral net du mardi 15 juin 2015 qui rend compte de l’événement. « Vous ne faites pas partie des magistrats de la Cour des comptes, mais de la Cour de règlement de comptes », leur lança-t-il, avant de les mettre dehors sans autre forme de procès.
Le président de la Commission et ses collègues naturellement très en colère, s’en ouvrent au président de la République et exigent une sanction sévère contre le ministre délégué ? Pour toute réponse, l’ancien Président-politicien leur présente publiquement les excuses de son ministre. Monsieur Bachir Fofana, un président de la République digne de la fonction doit-il vraiment faire ça ? Où étiez-vous à l’époque, vous et les autres qui pensent comme vous ? Vous a-t-on alors entendus ou lus ?
Ce n’est pas tout Monsieur Fofana. Pendant qu’il était le Directeur général du COUD, Cheikh Oumar Hane a fait l’objet d’une enquête par l’Ofnac, vérification qui a abouti à un lourd dossier. Le 31 décembre 2018, si mes souvenirs sont exacts, après son message à la Nation, l’ancien président-politicien répondant à des journalistes, a pris publiquement sa défense alors que son dossier était entre les mains du Procureur de la République. Il est allé plus loin en reprochant à l’OFNAC d’avoir outrepassé ses prérogatives. Ce n’est pas tout. L’OFNAC fait en général des recommandations dans ses rapports d’activités. Dans celui de l’année 2014-2015, sa première recommandation était celle-ci ; « Relever de ses fonctions le Directeur du Coud pour entrave à l’exécution normale d’une mission de vérification et prendre toutes les mesures utiles pour qu’il ne lui soit plus confié la responsabilité de diriger un organisme public. »
Que s’était-il passé ? Les enquêteurs, après avoir bouclé leur mission, se sont rendu compte que ce qui se passait au Coud en matière de gestion scandaleuse, était encore bien plus grave que ce que dénonçait la plainte qui justifiait cette première mission. Un second ordre de mission chargea alors de nouveaux enquêteurs de poursuivre le travail. Cheikh Oumar sachant que ce qui l’attendait était plus grave encore, s’opposa catégoriquement à l’exécution de cette nouvelle vérification, en allant jusqu’à menacer le premier responsable des enquêteurs et à accabler la présidente de l’OFNAC d’alors de tous les péchés d’Israël.
Bachir, et vous tous et vous toutes qui pensez comme lui, imaginez-vous ce qui allait se passer malgré son lourd dossier qui dormait d’un sommeil profond sur la table du Procureur de la République et cette recommandation de l’OFNAC qui l’accablait ? Trois à quatre mois plus tard, Cheikh Oumar Hane est nommé, contre toute attente, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Bachir, un président sérieux doit-il faire ça ? Vous êtes-vous fait entendre à l’époque, vous comme les autres ? Bachir, nous n’accepterons jamais qu’on fasse table rase de tout ce qui s’est passé pendant vingt-quatre longues années de nauséabonde gouvernance et nous enfermer dans les neuf mois des nouveaux gouvernants.
Et ces quelques exemples que j’ai pris sur l’ancien président-politicien ne sont que des peccadilles, comparés aux mille scandales qui ont jalonné sa nébuleuse gouvernance. Il en sera ainsi des exemples que je prendrai sur son prédécesseur et sosie, dans la prochaine contribution, celle-ci étant déjà longue ? En attendant, je rassure Bachir Fofana : ce n’est point sa personne qui m’intéresse, mais ce qu’il dit et écrit sur la gouvernance en cours depuis le 2 avril 2000. Des amis m’ont fait cas d’injures dont je serais la cible depuis la parution de ma première contribution. Heureusement que je ne lis pas de tels commentaires. Mais l’un de mes amis m’a fait parvenir par WhatsApp une vidéo où Bachir Fofana s’en prend sévèrement à ma personne. J’ai fait quand même les efforts nécessaires pour l’écouter. Voici ce qu’il dit de moi en walaf « Boo nekke ci deukk, te yaw xamoó sa bopp, tekki woó dara, Senegaal lifiy problèmes lepp, Senegaal lifiy problèmes lepp, mu man cee waxtaan, loola lepp mu teg kofa, ne ci bachir Fofana mu amul solo mii rek, lay wax. » Traduit en français, son discours donne : « Si tu vis dans un pays, en ignorant qui tu es vraiment, un pays où tu ne signifies rien, au lieu de te préoccuper du Sénégal qui en a tant besoin, tu fais de Bachir Fofana ta cible ». Il me remercie pour avoir publié une longue contribution avec pour titre : « Qui est ce Bachir Fofana ? » Il devait vraiment être hors de lui ; il ne retient même pas le titre de ma contribution qui est celui-ci : « Pour qui nous prend-il vraiment, ce Bachir Fofana ? » Deux titres totalement différents. Encore une fois, ce n’est pas sa personne qui m’intéresse.
L’animatrice de l’émission entre en jeu et dit : « Mody yaw la ame temps yi de ». Depuis ces temps derniers, tu es la cible de Mody, dit-elle. Certainement, elle n’a même pas lu la contribution. Un autre, un de ces « chroniqueurs » d’une télévision que je ne nomme pas, se fait entendre en posant une question : « C’est Mody qui a été condamné avec Papa Alé ? Oui, s’empresse de répondre Bachir : pour diffamation. Ils parlaient effectivement de la plainte de Cheikh Oumar contre Papa Alé et moi, Pape pour avoir publié un livre basé sur son lourd dossier de l’Ofnac moi, pour avoir préfacé le livre et y avoir qualifié sa gestion de scandaleuse ? Nous avons été effectivement condamnés en première instance et nos avocats avaient naturellement interjeté appel. L’audience s’est tenue il y a moins de deux mois et nous attendons la délibération. Comme Bachir Fofana et ses co-animateurs ignorent presque tout de la plainte, je leur apprends qu’elle date de février 2020 ?
Je précise bien en février 2020. Le 16 mars 2018, donc deux ans avant la plainte, j’ai publié une contribution à deux quotidiens : Walfadjri et La Cloche. Elle avait pour titre : « Communiqué de presse du Directeur général du Coud : un tissu de contrevérités ». C’était pour démentir catégoriquement la totalité d’un communiqué qu’il avait publié deux jours auparavant. La contribution est longue de cinq (5) pages où je mets en évidence tous les scandales qui ont jalonné sa gestion du Coud. Je supplie Bachir de faire l’effort de lire la contribution. Il comprendra, s’il est honnête, que je n’ai diffamé personne et devrait se poser aussi la question de savoir pourquoi ce M. Hane a attendu deux longues années pour porter plaine contre moi, parce que simplement j’avais préfacé un livre et traité sa gestion de scandaleuse ? Enfin je rappelle à Bachir que j’ai travaillé sur le dossier M. Hane, en ma qualité de Conseiller spécial de la présidente de l’Ofnac d’alors, Mme Nafy Ngom Kéïta, chargé de la lutte contre la corruption dans le système éducatif sénégalais. Je n’avais pas encore démissionné.
Bachir, j’arrête cette contribution ici. La troisième vous causera sûrement plus de soucis mais, dans tout ce que j’écrirai, vous ne lirez pas un seul mot qui fera penser à une injure. Moi, j’ai horreur des injures et préfère de loin les arguments.
UN PROGRAMME DE 2000 KM DE NOUVELLES VOIES FERRÉES ANNONCÉ
Inscrit dans la vision Sénégal 2050, il vise notamment à moderniser les infrastructures ferroviaires, avec une première phase consacrée à la ligne Dakar-Tambacounda, identifiée comme prioritaire.
Le directeur général de la société nationale des chemins de fer du Sénégal (SN-CFS), Ibrahima Ba a annoncé, mercredi, à Diourbel (centre), »un ambitieux programme » de construction de 2000 kilomètres de nouvelles voies ferrées à écartement standard à l’échelle du territoire national.
»(…) Il y a un ambitieux programme de développement et de maillage du territoire en chemins de fer dans le cadre de la vision Sénégal 2050 où, il y a deux mille kilomètres de nouvelles voies à écartement standard comme les voies (…) du Train express régional (TER). Donc, c’est une infrastructure moderne qui est prévue dans le cadre de cette vision », a-t-il notamment déclaré à des journalistes.
Il s’exprimait en marge d’une visite de travail à la gare ferroviaire de Diourbel où il a rencontré les acteurs du secteur en présence de ses collaborateurs.
« La première étape de ce programme va concerner la ligne Dakar-Tambacounda qui est inscrite comme projet prioritaire pour ce quinquennat du président de la République, Bassirou Diomaye Faye », a indiqué le directeur de la SN-CFS.
A l’en croire, ce projet dont les études sont en train d’être mises à jour va contribuer à la redynamisation des échanges commerciaux entre le Sénégal et le Mali.
Selon lui, il faut un plan de rattrapage dans le domaine des chemins de fer pour redynamiser ce sous secteur des transports.
Ibrahima Ba a expliqué que cette visite de travail vise à partager avec les travailleurs les nouvelles orientations de la société et le rôle qu’elle doit jouer dans la mise en œuvre de la nouvelle vision Sénégal 2050.
»Cette rencontre, a-t-il ajouté, est aussi l’occasion de recueillir leurs préoccupations par rapport à leurs conditions de travail sur le terrain afin de l’améliorer de manière durable ».
L'ODYSSÉE NOIRE DE JOSEPH GAÏ RAMAKA
Son court-métrage "Wamè", tourné en noir et blanc, fait résonner les corps et les voix pour raconter l'indicible. Un voyage intense où la danse et le chant deviennent les vecteurs d'une histoire universelle
(SenePlus) - Dans un entretien accordé à RFI, le réalisateur Joseph Gaï Ramaka, Lion d'argent à la Mostra de Venise 1997, dévoile les contours de son nouveau court-métrage « Wamè », présenté au Festival de Clermont-Ferrand. Une œuvre en noir et blanc qui plonge dans les profondeurs de la mémoire collective africaine, entre tragédie et espoir.
Le titre du film, comme l'explique le cinéaste de 72 ans, puise ses racines dans la culture des Lébous, peuple de pêcheurs sénégalais : « Wamè est la force qui donne sa force à la tempête, ce qui fait mouvoir et bouleverser l'océan, ce qui provoque les grandes tempêtes », confie-t-il à RFI.
Le réalisateur construit son récit comme une véritable odyssée africaine, partant de la plage symbolique de Gorée. Les premières images sont saisissantes : des hommes au sol, torses nus, ramant jusqu'à l'épuisement, incarnent cette mémoire douloureuse. « Ces hommes-là sont le travail que je tente de faire sur les mémoires. Elles viennent du profond de l'océan, comme le wamè », explique Ramaka.
L'inspiration du film trouve son origine dans un classique du cinéma : « Cette histoire est née dans les cales d'un bateau, en 1914, dans les cales de E la nave va de Fellini », révèle le réalisateur. Un point de départ qui résonne tragiquement avec l'actualité : « Paradoxalement, les choses n'ont pas tellement changé. Aujourd'hui encore, des hommes meurent en mer, très souvent pas très loin des côtes. »
Le film traverse le temps et l'espace, évoquant aussi bien la Côte d'Ivoire et la Libye contemporaines que le massacre des tirailleurs de Thiaroye en 1944. Les témoignages rapportés sont bruts, sans artifices : « Ce ne sont pas des histoires que j'ai inventées. Ce sont des choses qui se sont réellement passées. Je n'ai pas changé un mot », insiste le cinéaste.
Pour porter cette histoire, Ramaka a fait appel au chanteur Mamadou Goo Ba, figure du Front culturel sénégalais. Le réalisateur voit dans la culture une force salvatrice : « Nous sommes convaincus que si l'humanité a des chances d'être sauvée, ça sera grâce à la culture partagée », conclut-il dans son entretien avec RFI.
À travers le chant et la danse, véritables « cris du corps » selon les mots du réalisateur, « Wamè » transcende le simple récit pour devenir une œuvre universelle sur la mémoire, l'espoir et la nécessité de la paix.
ABDOUL MBAYE EXIGE LA TRANSPARENCE SUR LES DOSSIERS ARCELOR MITTAL ET DP WORLD
L’ancien Premier ministre a insisté sur la nécessité de clarifier ces enjeux, rappelant notamment son rôle dans la négociation d’un chèque de 24,6 milliards FCFA avec DP World.
L’ancien Premier ministre du Sénégal et leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), Abdoul Mbaye, a exprimé ce mercredi son souhait de voir toute la lumière être faite sur deux dossiers qui continuent de susciter des interrogations au sein de l’opinion publique : « l’affaire Arcelor Mittal et la compensation financière négociée avec DP World en 2013 ».
Dans un post sur X, Abdoul Mbaye a souligné l’importance cruciale de clarifier les enjeux entourant l’affaire Arcelor Mittal, un dossier qui a régulièrement alimenté les débats dans la presse sénégalaise.
« Toute la lumière doit être faite sur l’affaire Arcelor Mittal dont la presse sénégalaise rend compte », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’une transparence totale concernant les activités de ce géant mondial de la sidérurgie au Sénégal.
Le leader de l'Alliance pour la citoyenneté et le travail a également évoqué son rôle dans un autre dossier clé : la négociation d’une compensation financière avec DP World en 2013.
Selon ses déclarations, cette négociation a abouti à la remise d’un chèque de 24,6 milliards de FCFA, un montant qui avait à l’époque suscité de nombreuses spéculations sur la nature de l’accord et les conditions de sa conclusion.
« Il le faut également sur l’intégralité de la compensation financière que j’avais personnellement négociée avec DP World le 30 juin 2013 », a-t-il ajouté, rappelant son implication directe dans ce dossier.
TENSIONS SUR LE CAMPUS DE L'UCAD APRÈS DES RETARDS DE PAIEMENT DES BOURSES
Des affrontements ont éclaté ce matin à l’université Cheikh Anta Diop. Face à la pression, le directeur des bourses a annoncé un calendrier de paiement, avec un début des versements prévu pour le 6 février 2025
La tension est montée ce matin à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD), où des étudiants ont affronté les forces de l’ordre pour exiger le paiement de leurs bourses.
Face à la grogne estudiantine, le directeur des bourses, Jean Amédé Diatta, a réagi en annonçant le calendrier des paiements.
Dans un communiqué, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) a précisé que le versement des allocations d’études débutera ce jeudi 6 février 2025.
Quant aux étudiants en attente de paiements pour l’année académique 2023-2024, les régularisations se feront progressivement en raison du montant élevé des arriérés, couvrant la période d’octobre 2023 à septembre 2024.
Cette annonce intervient après une matinée de tensions sur le campus, où les étudiants ont exprimé leur colère face aux retards accumulés.