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16 juillet 2025
LES LIONCEAUX ENTAMENT LA CAN FACE À LA GAMBIE
La Confédération Africaine de Football (CAF) a dévoilé le programme de la Coupe d’Afrique des Nations U17, qui se tiendra du 30 mars au 19 avril 2025 au Maroc.
La Confédération Africaine de Football (CAF) a dévoilé le programme de la Coupe d’Afrique des Nations U17, qui se tiendra du 30 mars au 19 avril 2025 au Maroc. Tenant du titre après son sacre en 2023 en Algérie, le Sénégal évoluera dans le groupe C et débutera la compétition face à un adversaire bien connu, la Gambie.
Les Lionceaux avaient déjà croisé la route des jeunes Scorpions lors du tournoi qualificatif de la zone UFOA A, une confrontation remportée par le Sénégal en demi-finale sur le score de 3-1. Un remake donc pour les protégés de Pape Ibrahima Faye, qui auront à cœur de confirmer leur supériorité dès leur entrée en lice.
Après cette première opposition face à la Gambie, le Sénégal affrontera la Tunisie pour la deuxième journée avant de conclure la phase de groupes contre la Somalie, une sélection battue 3-0 en match d’ouverture de la dernière CAN par les partenaires d’Amara Diouf.
Dans un tournoi élargi à 16 équipes, l’enjeu sera double : défendre son titre et décrocher l’un des dix billets qualificatifs pour la Coupe du Monde U17 de la FIFA, prévue au Qatar du 5 au 27 novembre 2025.
La délégation sénégalaise quittera le pays une semaine avant le début de la compétition afin de finaliser sa préparation et s’acclimater aux conditions marocaines. Le sélectionneur dévoilera prochainement la liste des 21 joueurs retenus pour cette nouvelle campagne africaine.
PROGRAMME DU SÉNÉGAL À LA CAN U17 2025
• 1ᵉʳ avril – 16h GMT: Sénégal vs Gambie (Stade El Abdi)
• 4 avril – 17h GMT: Tunisie vs Sénégal (Stade El Abdi)
• 7 avril : Sénégal vs Somalie (Stade El Abdi)
TOURNANT HISTORIQUE POUR AUGUSTIN SENGHOR
Le président de la fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor, va tenter d'entrer dans l'histoire en briguant, ce mercredi 12 mars au Caire en Egypte, l’un des six sièges en lice de la Confédération africaine de football pour le conseil de FIFA
Le président de la fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor, va tenter d'entrer dans l'histoire en briguant, ce mercredi 12 mars au Caire en Egypte, l’un des six sièges en lice de la Confédération africaine de football pour le conseil de la FIFA. Ce sera à l’issue du vote qui sera effectué par les 54 associations membres qui composent l’instance confédérale.
Le comité exécutif de la Confédération africaine de football va procéder ce mercredi 12 mars au Caire en Egypte au renouvellement de ses membres au conseil de la FIFA. Les 54 associations membres de la CAF vont voter pour élire six représentants parmi les 13 candidats déclarés pour cette instance du football mondial. Le président de la fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor sera en premier ligne et bringuera l’un des six sièges en lice de la Confédération africaine de football pour le conseil de la FIFA. Le patron du football sénégalais a affiché l’ambition d’apporter son « expérience”, ses ”compétences” et son ”vécu à l’œuvre de consolidation ”du football africain, fin de ”contribuer au renforcement de l’essor du football mondial”. Il a également dans une récente sortie dans le quotidien Le Soleil soutenu que sa candidature paraît logique au regard de ce que représente le Sénégal dans le giron du football continental.
”C’est même étonnant que, dans l’histoire du football, notre pays n’ait jamais eu à siéger au sein de cette instance de la FIFA, avec tout son apport pour le football africain et mondial(… ) Et je pense que le Sénégal, en tant que pays de football, mérite aujourd’hui de siéger à la FIFA, dans cette instance de décision pour apporter sa touche, sa contribution”, a souligné Augustin Senghor. Pour le compte de la Confédération africaine de football, outre le sud-africain Patrice Motsepe, en qualité de président de la CAF et vice-président de la FIFA, six postes reviennent à l'Afrique, dont un siège réservé à une femme. Le conseil de la FIFA, ancien comité exécutif, est le principal organe de décision de l'instance dirigeante du football mondial. Cette instance prend les décisions dans les intervalles du Congrès qui reste l'organe suprême et législatif de la FIFA. Elle est aussi un organe de supervision qui définit la vision de la FIFA et du football mondial.
Le conseil de la FIFA, on le rappelle, est composé de 37 membres, un président élu par le Congrès, 8 vice-présidents et 28 membres élus par les associations affiliées à la FIFA. Chaque membre est élu pour quatre ans et une place est réservée aux femmes pour chaque confédération. Aucun membre ne peut siéger au conseil pour plus de trois mandats consécutifs ou non.
Les membres et les vice-présidents qui ne sont pas présidents de confédérations reçoivent une rémunération annuelle nette de 250.000 dollars, soit environ 150 millions de francs CFA, sans compter les frais d'admission pour une dizaine de réunions par an.
CONSENSUS PRESQUE IMPOSSIBLE POUR LE RENOUVELLEMENT DU CONSEIL DE LA FIFA
Au Caire, l'atmosphère est électrique alors que treize candidats, représentant diverses sensibilités et zones d'influence, se livrent une bataille sans merci pour les six fauteuils africains
La bataille du Caire aura lieu. 13 candidats sont en lice pour seulement six postes au conseil de la Fifa. Parmi eux, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, non moins 1er vice-président de la CAF. A noter que Patrice Motsepe, candidat unique à sa propre succession sera réélu par acclamation et deviendra de facto vice-président de la FIFA.
La nuit a été longue. Très longue même pour l’ensemble des délégués des 54 associations de football qui compose la Confédération africaine de football. Et pour cause, contrairement à l’élection de Patrice Motsepe en 2021 qui a pu bénéficier du retrait presque forcé de Me Augustin Senghor, son principal challenger, d’alors, au détours d’un protocole signé à Rabat, cette fois, les différents candidats pour représenter la CAF au sein du conseil de la Fifa refusent catégoriquement de céder à la pression.
Ni la présence du président de la Fifa, Gianni Infantino et son staff encore des discours diplomatiques de Patrice Motsepe lors des réunions des six zones que compte la CAF, n’ont pu fléchir les positions des eux et des autres. Au contraire, tout le monde s’est braqué à cause d’un supposé hold-up orchestré à Addis-Abeba avec la suppression des barrières linguistiques, zonales et autre limite d’âge, taillées sur mesure pour récompenser les autres et virer les autres.
«Il est hors de question que je retire ma candidature. Ca n’arrivera jamais ! Et pour quelle raison devrais-je le faire d’ailleurs », nous a balancé un président d’une fédération ouest africain. Un autre ne dira pas le contraire. « Personne n’ose me le demander. C’est une insulte à mon égard », tonne-t-il entouré de tout son staff, composé de vice-président, au secrétaire général et des influenceurs, tous mobilisés pour sa cause.
Ces deux présidents qui ont accepté de parler sous le couvert de l’anonymat constituent juste l’arbre qui cache la forêt. Cette fois, tous les présidents en Afrique au Sud du Sahara semblent vouloir retrouver leur dignité. «Enough is enough !», s’exclame un d’entre eux. « La Fifa ne peut pas nous dicter la conduite à tenir comme si nous étions des gamins. Je m’oppose à tout consensus. Même si je dois récolter une seule voix, j’irai aux élections. Je serai battu mais dignement. C’est fini ces petits arrangements », confie un président d’un pays anglophone qui est passé par toutes les émotions avant de rejoindre la capitale égyptienne. La bataille du Caire aura donc belle et bien lieu. Au moins certains qui s’étaient promus des postes au conseil de la Fifa acceptent de revoir leurs ambitions à la baisse en restant membres du Comité Exécutif de la CAF. C’est que si la nuit a été longue, voire très longue, la journée d’aujourd’hui, reste d’être interminable.
Voici la liste des candidats
UNE PLACE POUR 3 FEMMES
-Isha Johansen (Sierra Leone)
- Lydia Nsekera (Burundi)
- Kanizat Ibrahim (Comores)
CINQ PLACES POUR 10 HOMMES
- Yacine Idriss Diallo (Côte d’Ivoire)
- Djibrilla Hima Hamidou (Niger)
- Mathurin De Chacus (Bénin)
- Souleiman Hassan Waberi (Djibouti)
- Fouzi Lekjaa (Maroc)
- AmajuMelvin Pinnick (Nigeria)
- Hany Abourida(Egypte)
- Me Augustin Senghor (Sénégal)
- AhmedYahya (Mauritanie)
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCREDI 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
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Nous en appelons à la conscience collective. Pastef veut maintenir cette loi d’amnistie qui souille notre histoire. Nous ne devons pas laisser cette forfaiture prospérer. Nous avons affaire à des farceurs
Nous avons, enfin, pris connaissance de la proposition de loi interprétative de Pastef. Disons-le tout de suite : nous avons affaire à des farceurs.
D’abord, il ressort de leur proposition de loi que la loi d’amnistie de 2024 reste entièrement en vigueur. Autrement dit, si le texte de Pastef passe, les faits susceptibles d’être qualifiés de délits ou de crimes commis dans la période visée et ayant des motivations politiques ne pourront pas être connus par nos juridictions. Plus concrètement, et à titre d’exemple, si les personnes qui ont commis l’incendie criminel du « Bus de Yarakh » arrivent à prouver qu’elles étaient animées d’intentions politiques (bloquer le pays pour obtenir la libération de leurs camarades) et qu’elles appartenaient à un parti politique, rien ne devrait les empêcher de bénéficier de cette interprétation.
Ensuite, l’interprétation proposée vient paradoxalement obscurcir la loi d’amnistie, qui est suffisamment claire. Interpretatio cessat in claris : l’interprétation cesse lorsque les choses sont claires. Selon l’article 1er de la proposition de loi interprétative de Pastef, seuls « les faits […] ayant une motivation exclusivement politique » seront amnistiés. Plusieurs questions se posent : comment déterminer la motivation politique ? Les juridictions seront-elles amenées à sonder les âmes des prévenus et accusés ? Comment parvenir à identifier les personnes qui ont infiltré les manifestations pour commettre des crimes ? Comment refuser à ces dernières l’excuse de la motivation politique ? Autant d’éléments qui montrent que cette interprétation rendrait curieusement obscure la loi d’amnistie.
Enfin, la proposition de loi interprétative de Pastef exclut les infractions liées aux manifestations, mais commises sans motivation politique. La volonté de Pastef est claire ici : protéger ses militants et livrer les autres. Les membres des forces de l’ordre, qui veillent au maintien de l’ordre public, pourront-ils justifier leurs éventuelles infractions par une motivation exclusivement politique ? Le militant politique qui commet un crime pourra bénéficier de l’amnistie en disant simplement qu’il participait à une manifestation politique. En revanche, le gendarme qui commet un délit sera jugé, car il ne pourra en aucun cas invoquer une motivation politique pour justifier son infraction. En termes simples, le militant présumé criminel est protégé, mais le gendarme qui participe à une opération de maintien de l’ordre public sera livré à la justice. Voilà le régime Pastef : un gouvernement du Pastef, par les réseaux sociaux et pour le Pastef. Une République divisée et à terre !
Nous en appelons à la conscience collective. Il n’échappe à personne maintenant que Pastef veut maintenir cette loi d’amnistie qui souille notre histoire. Nous ne devons pas laisser cette forfaiture prospérer, et il ne s’agit nullement d’un combat partisan.
TROIS OUVRIERS MEURENT APRÈS UNE CHUTE DU 8E ÉTAGE
Selon les premières informations recueillies, les ouvriers travaillaient sur un échafaudage avant de faire une chute mortelle, à la Cité Keur Gorgui.
Un drame s’est produit ce mardi sur un chantier de la Cité Keur Gorgui, à proximité de la Sonatel. Trois ouvriers ont perdu la vie après une chute depuis le 8e étage d’un immeuble en construction.
Selon les premières informations recueillies, les ouvriers travaillaient sur un échafaudage avant de faire une chute mortelle.
Les circonstances exactes de l’accident restent à déterminer, mais ce nouveau drame relance le débat sur les conditions de sécurité sur les chantiers.
Face à la récurrence de ces tragédies, les autorités compétentes sont interpellées sur la nécessité d’un contrôle plus strict des normes de sécurité afin de protéger les travailleurs du secteur du bâtiment.
PAR AMADOU ALY MBAYE
COMPTES ET MÉCOMPTES DE L’ADMINISTRATION DU PRIX DU PAIN
Alors que l’économie nationale a été fortement libéralisée avec les programmes d’ajustement structurel, un certain nombre de filières, considérées comme « stratégiques », ou « sensibles », continuent de faire l’objet d’une massive intervention de l’État
Alors que l’économie nationale a été fortement libéralisée avec les programmes d’ajustement structurel, un certain nombre de filières, considérées comme « stratégiques », ou « sensibles », continuent de faire l’objet d’une massive intervention de l’État. C’est notamment le cas du pain, de l’huile raffinée et du sucre.
Plus que pour les autres produits, l’administration du prix du pain comporte beaucoup de limites, essentiellement liées à l’origine importée de la matière première de base (le blé), sur laquelle l’État n’a aucune prise. Une politique claire de substitution des céréales locales au blé permettrait de renforcer les chaines de valeur agroalimentaires nationales tout en préservant le pouvoir d’achat et la qualité des emplois.
Un héritage colonial qui coûte cher à l’économie
Le blé fait partie des céréales les plus commercialisées au monde, avec environ le sixième de la production mondiale faisant l’objet de commerce international. Les variétés les plus prisées sont celles produites dans les zones tempérées. Les principales régions exportatrices sont : l’Amérique du Nord (USA, Canada), l’UE, l’Australie, l’Asie centrale et l’Europe de l’Est (Kazakhstan, Russie et Ukraine) (US Department of Agriculture). Contrairement au blé, la farine de blé est beaucoup moins commercialisée, avec seulement 10% de la production mondiale qui est commercialisée. Ceci s’explique essentiellement par le fait que le blé se transporte relativement facilement tandis que la farine fait souvent l’objet de pratiques protectionnistes de la part des États.
Sans être producteur de blé, le Sénégal a gardé de la colonisation française une longue tradition de la baguette de pain, avec une consommation journalière estimée à plus de 3 millions de baguettes par jour. Contrairement au sucre, le secteur de la farine n’est pas un monopole, mais plutôt un oligopole, avec un nombre réduit d’entreprises, à la tête desquelles les GMD (Grands Moulins de Dakar), qui a une part de marché estimée à un peu moins de 50%. Les meuniers transforment le blé qu’ils importent eux-mêmes en farine et en aliments de bétail (ce segment de produit étant plus rentable que la farine).
En revanche, la production de pain est très concurrentielle, avec un nombre de boulangeries dépassant le millier, sur l’étendue du territoire national. Les boulangers distribuent le pain à travers un réseau très peu fiable de transport informel. Étant donné le caractère très fragmenté de l’industrie, couplé à une très forte administration des prix, les marges sur le pain sont très faibles, voire souvent négatives. La farine constitue une part non négligeable du coût de la baguette. Les variations du prix de la farine impactent donc négativement les marges des boulangers. Les coûts d’autres facteurs de production, comme le gasoil, l’électricité et le transport, affectent aussi ces marges ; tout comme le fait que les boulangers reprennent les miches de pain invendues à un prix modique, représentant souvent moins du tiers du prix de vente.
Aucune logique économique ne pourrait justifier la protection du pain. Le blé n’est pas forcément plus nutritif que les céréales locales, dont il constitue un produit de substitution. Ensuite, il pèse négativement sur la balance commerciale, et a peu d’effet d’entrainement sur le reste de l’économie. Au Sénégal, la consommation de blé par habitant (50 kg par personne) fait plus du double de celle du Nigeria (21 kg), de la Côte d’Ivoire (23 kg), et 67% de plus que celle du Cameroun (30 kg). En outre, elle est en constante augmentation parce que tirée à la fois par une démographie galopante et une urbanisation dynamique. C’est ainsi qu’entre 2013 et 2023, les importations de blé ont augmenté de 5.2% par an, soit presque le double du taux de croissance de la population (FAOSTAT).
Une régulation qui pénalise les plus faibles
Comme pour les autres denrées de première nécessité, la logique de l’intervention de l’État sur la filière blé-farine-pain est dictée par l’impératif d’éviter les hausses vertigineuses de prix pouvant conduire à des turbulences socio-politiques, et accessoirement, de protéger les unités industrielles existantes. La poursuite de ces deux objectifs, pour le moins contradictoires, conduit à des politiques qui érodent les marges des entreprises sans aucune garantie de baisse durable des prix. Dans le cycle de plafonnement de prix et changement de régime tarifaire et douanier, la situation post-covid19 se distingue significativement de celle d’avant.
Avant la Covid, le blé a été pendant longtemps assujetti à un tarif douanier de 5%, en sus d’un certain nombre de petits prélèvements, et exempté de la TVA. Ce qui fait que les droits de porte qui lui sont applicables sont négligeables. En revanche, la farine a été assujettie au tarif douanier maximal, au titre du TEC (Tarif Extérieur Commun), en plus d’une TVA de 18%. De plus, une Taxe Conjoncturelle à l’Importation de 10% est appliquée lorsque le prix à la tonne est inférieur à un prix de référence fixé à 201 400 FCFA. Avec ce niveau de protection sur la farine, contrastant avec celle applicable sur le blé, l’incitation à transformer le blé est élevée, rendant marginales les importations de farine.
Jusqu’au début des années 2010, le prix de la farine ne faisait pas l’objet d’une réglementation officielle, même s’il avait toujours été déterminé sur la base de consultations entre l’État et les meuniers. Cependant, pour la baguette, l’État fixe d’autorité et le prix plafond et le poids (par exemple 210 grammes). Certainement pour répondre à la critique selon laquelle on ne pouvait pas fixer le prix de la baguette tout en laissant celui de la farine fluctuer, l’État a commencé à administrer le prix de la farine à partir de 2012. Mais fixer le prix de la farine, sans avoir un quelconque contrôle sur celui du blé (qui compte pour 80% dans la production de la farine), est un exercice pour le moins délicat. Il s’en est suivi des variations incohérentes du prix homologué de la farine qui passe de 20 000 FCFA le sac de 50 kg à 18 890 FCFA avant de revenir à 20 000 FCFA, après une forte protestation des meuniers.
Avec la Covid et la crise ukrainienne, l’homologation du prix est rendue plus compliquée par les perturbations observées sur le marché international du blé. En 2021, suite à une hausse subite du prix de la tonne de 42%, l’Etat a été obligé de suspendre les droits de douane et la TVA, pour pouvoir maintenir le prix homologué à 16600 FCFA le sac, avant d’être obligé de le relever à 19200 FCFA, en décembre de la même année. Lors de la récente augmentation des prix, l’État a réduit le prix du sac de 19 200 à 15 200, en juin 2024.
La filière du pain, comme celle du sucre, enregistre beaucoup de rivalité entre des acteurs qui mettent l’État sous pression pour, chacun, tirer la couverture de son côté. Mais les logiques de groupe sont très différentes de ce qu’on observe dans le cas du sucre. Étant donné que le blé n’est pas produit localement, il n’y a pas de conflit sur la libéralisation ou la restriction des importations. Les deux catégories d’acteurs les plus en vue sont les meuniers (plus forts et mieux organisés) et les boulangers (plus nombreux, plus dispersés et moins bien organisés). C’est justement sur ces derniers, les plus faibles, que l’État fait porter le fardeau de la régulation. Le niveau de la protection sur la farine est beaucoup moins important que pour le sucre. Le ratio prix de détail (selon ANSD) sur le prix international (selon indice Mundi) est de 30%, sur la période 2000-2010 pour la farine, contre un pic de 379% pour le sucre, dans la même période. Avec un prix mondial qui fluctue d’une année à l’autre et un prix domestique plafonné, il est arrivé que ce ratio soit inférieur à 10%, selon les années.
La baguette de pain fait face à un niveau d’administration de prix plus contraignant que la farine. Le ratio prix de vente sur prix de revient, est presque égal à 1, indiquant une marge presque nulle pour la plupart des années, voire négative parfois. Alors que, pour certaines années, le taux de protection effective (qui mesure les incitations nettes du régime d’importation sur la rentabilité des entreprises) avoisine les 90% pour les meuniers, il est négatif (-81%) pour les boulangers.
Promouvoir les céréales locales à la place du blé importé
A mon avis, l’État doit développer et rendre publics un plan, et un échéancier, de retrait de l’industrie du pain, dans sa forme actuelle. À la place, il doit encourager la recherche sur des produits de substitution au pain dans sa forme actuelle, basés sur nos céréales locales. Ce qui aura l’avantage de construire une filière plus forte, moins dépendante des importations et mieux articulée à nos chaines de valeur agricoles. Du fait de la dynamique démographique en cours et de l’urbanisation rapide que connait le pays, l’industrie du pain devrait continuer à garder des perspectives de croissance et de génération d’emplois assez favorables, dans les années à venir. Ce serait dommage qu’une intervention si peu opportune continue d’obérer les différentes composantes de la valeur ajoutée du secteur (salaires, profits, impôts), en plus de maintenir la majorité des emplois à la lisière de l’informel.
Une équation de taille est celle relative au changement des habitudes de consommation, au regard du niveau de dépendance actuelle des populations pour la baguette. L’économie expérimentale et comportementale est la branche de l’économie qui étudie les moyens politiques de changement des comportements et habitudes bien ancrés dans les sociétés, à travers le design et l’application de « traitements » (des systèmes d’incitations) bien conçus. Ce type d’expérience qui a connu des succès documentés dans plusieurs pays, s’appuie sur des protocoles de plus en plus maîtrisés. Ils pourront permettre de favoriser une transition plus lisse vers cette nouvelle forme d’organisation de la filière.
LA COMMISSION DES LOIS SAISIE SUR L’IMMUNITÉ DE MOUSTAPHA DIOP
Cette procédure, conforme aux règlements intérieurs de l’Assemblée nationale, fait suite à une demande des autorités judiciaires.
La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains est convoquée en réunion ce mercredi 12 mars 2025 à 11 heures.
La rencontre se tiendra dans la salle Marie Joséphine Diallo du nouveau bâtiment de l’Assemblée nationale.
L’ordre du jour de cette séance portera sur l’examen d’un projet de résolution visant la constitution d’une Commission ad hoc.
Celle-ci aura pour mission d’étudier et de statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop.
Cette procédure, conforme aux règlements intérieurs de l’Assemblée nationale, fait suite à une demande des autorités judiciaires.
L’ASSEMBLÉE SE PENCHE SUR UNE PROPOSITION D’INTERPRÉTATION DE LA LOI D’AMNISTIE
Le texte, approuvé sans réserve par le président de l’Assemblée, sera examiné par la commission technique le 21 mars, avant d’être soumis à une plénière le 2 avril pour débat et adoption éventuelle.
Le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, a annoncé avoir reçu une proposition de loi du député Amadou Ba, membre du parti Pastef, portant sur l’interprétation de la loi d’amnistie.
Cette initiative législative vise à clarifier certains aspects de la loi afin de lever toute ambiguïté sur son application.
Le président a donné un avis favorable à cette proposition, sans émettre d’observation particulière. Cet aval ouvre la voie à l’examen du texte par les instances compétentes de l’Assemblée nationale.
Le calendrier parlementaire prévoit que la commission technique se réunira le 21 mars pour une étude approfondie du texte.
Cette étape sera suivie d’une plénière programmée pour le 2 avril, où les députés devront débattre et statuer sur l’adoption ou non de cette interprétation de la loi d’amnistie.