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24 mai 2025
LES AVOCATS DE FARBA NGOM DÉNONCENT UNE PROCÉDURE QU’ILS JUGENT ARBITRAIRE ET POLITIQUE
Lors d’une conférence de presse, Me El Hadj Amadou Sall et ses collègues ont fustigé la levée d’immunité parlementaire de leur client et pointent des violations des principes fondamentaux de l’État de droit.
Le Collectif des avocats de Farba Ngom, composé notamment de Me El Hadj Amadou Sall, Me Oumar Youm et Me El Hadj Diouf, a tenu une conférence de presse pour dénoncer les conditions dans lesquelles leur client fait face à des accusations qu’ils jugent arbitraires et politiquement motivées.
Dans une déclaration liminaire lue par Me Oumar Youm, les avocats ont fustigé la demande de levée d’immunité parlementaire de leur client, qualifiant cette démarche d’injuste et contraire aux principes fondamentaux de l’État de droit. Ils pointent du doigt des procédures menées sans transparence ni respect des droits de la défense.
Les avocats estiment que la procédure engagée contre Farba Ngom résulte d’une volonté de « purge » politique. Me Youm a rappelé que le député a été publiquement menacé dans son fief d’Agnam par le Premier ministre Ousmane Sonko et que certains partisans de ce dernier auraient ouvertement exprimé leur opposition à la présence de « milliardaires opposants » au Sénégal.
Selon le collectif, la demande de levée d’immunité émane du parquet financier, rattaché au ministère de la Justice, et non d’une institution judiciaire indépendante. Les avocats dénoncent une intrusion de l’exécutif dans le judiciaire, créant un précédent grave et une entorse à la séparation des pouvoirs.
Autre point soulevé : des perquisitions auraient été menées dans le verger de Farba Ngom à Diamniadio en avril-mai 2024, bien avant que les rapports de la CENTIF soient transmis au parquet en décembre 2024. Les avocats s’interrogent sur l’autorité ayant autorisé ces perquisitions qu’ils qualifient d’illégales et de contraires aux règles de loyauté.
Me El Hadj Amadou Sall a également déploré le fait que Farba Ngom n’ait jamais été convoqué ni par la police, ni par le parquet, ni par un juge d’instruction. « Il n’a pas eu accès à son dossier et n’a jamais été mis en position de se défendre », a-t-il martelé, dénonçant une atteinte aux droits fondamentaux garantis par la Constitution sénégalaise.
Le collectif a rappelé que, selon la Constitution, les droits de la défense sont sacrés et absolus. « Chaque citoyen, qu’il soit sénégalais ou étranger, a droit à la stricte observation de ses droits lorsqu’il est poursuivi », a souligné Me Sall, appelant à une justice équitable et respectueuse des principes démocratiques.
ULTIME INVITATION DE DAOUDA NGOM
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a invité les agents de son département ministériel, mardi, à Dakar, à combattre la corruption et à faire davantage preuve de transparence dans l’exercice de leurs fonctions.
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a invité les agents de son département ministériel, mardi, à Dakar, à combattre la corruption et à faire davantage preuve de transparence dans l’exercice de leurs fonctions.
‘’Cette transparence doit s’appliquer à toutes les échelles de décision’’, a soutenu M. Ngom en intervenant à l’ouverture officielle d’un atelier consacré à la ‘’cartographie des vulnérabilités à la corruption dans la gouvernance du secteur de l’environnement au Sénégal’’.
‘’La transparence est un instrument privilégié de lutte contre la corruption’’, a-t-il souligné lors de cet atelier de deux jours organisé par son ministère, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) et la GIZ, l’agence gouvernementale allemande chargée de la coopération internationale.
L’atelier fait partie des activités du projet ‘’Doolel Admin’’, qui est mis en œuvre par l’État du Sénégal.
La redevabilité exige que tous ceux qui occupent un poste public rendent compte de leurs actes, sur les plans administratif, comptable, financier ou technique, a rappelé Daouda Ngom aux agents du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique.
À son avis, le respect de l’obligation de rendre compte de l’exercice de leurs fonctions renforce la confiance entre les agents publics et les usagers des services de l’État.
Daouda Ngom affirme avoir signé, le 28 novembre 2024, une circulaire administrative invitant les directeurs généraux, les directeurs, les chefs de service, ainsi que les responsables des projets et programmes à faire leur déclaration de patrimoine auprès de l’OFNAC.
Le but de cette décision est d’améliorer la gouvernance du secteur de l’environnement, selon M. Ngom.
Il affirme avoir lancé une initiative en vue de la mise en place d’une plateforme de dématérialisation des procédures de délivrance des autorisations d’exploitation forestière, des permis de coupe, de circulation ou de dépôt, pour éviter ‘’les actes répréhensibles’’.
‘’La mise en œuvre de cette mesure va permettre de prévenir les risques de corruption (…) liés à ces procédures’’, a assuré Daouda Ngom.
Il a salué l’organisation de l’atelier, dont le but est de sensibiliser les agents du ministère et de ses démembrements aux effets néfastes de la corruption, de procéder à la ‘’cartographie des vulnérabilités à la corruption’’ dans le secteur de l’environnement.*
Serigne Bassirou Guèye, le président de l’OFNAC, estime que ‘’cet atelier est d’autant plus opportun qu’il va déboucher sur l’élaboration d’une bonne cartographie des risques et d’un recueil de recommandations fortes et susceptibles d’être exploitées en vue d’une amélioration significative de la gestion des ressources publiques’’, dans les services chargés de l’environnement.
L’environnement, comme d’autres secteurs, n’est pas à l’abri ‘’des pratiques de fraude et de corruption’’ qui compromettent les efforts collectifs fournis pour la préservation de la biodiversité et des écosystèmes, a signalé M. Guèye.
‘’La gestion des ressources naturelles, l’exploitation des mines, la délivrance des permis d’exploitation forestière, les projets de gestion des déchets et la gestion des fonds destinés à la lutte contre les changements climatiques peuvent être vulnérables à la corruption’’, a-t-il dit.
Le président de l’OFNAC est d’avis que la corruption est un obstacle majeur à l’atteinte des objectifs de développement durable et à la gestion responsable des ressources naturelles.
‘’C’est pourquoi la lutte contre la corruption dans ce secteur devient un impératif, si nous voulons réellement préserver notre patrimoine écologique…’’, a-t-il ajouté.
À la fin de l’atelier, tous les agents du secteur de l’environnement doivent être en mesure d’identifier non seulement les pratiques avérées de corruption, mais aussi les risques de fraude et de corruption, ainsi que les ‘’vulnérabilités’’ à ces fléaux, selon Serigne Bassirou Guèye.
PAR MOHAMADOU MANEL FALL
MONSIEUR LE PRÉSIDENT, ATTENTION À LA THÉORIE DE L’INERTIE STRATÉGIQUE
"Après deux ans dans un poste de direction, j’ai appris à reconnaître les subtilités de notre administration. Ici, on ne combat pas une réforme. On l’absorbe, on l’étudie, et surtout, on la fait disparaître dans les méandres d’un système..."
“L’inertie sociale résulte d’une incapacité à dépasser les pratiques anciennes, même lorsqu’elles sont manifestement obsolètes. ” Miche Crozier
Permettez-moi de vous expliquer. Après deux ans dans un poste de direction, j’ai appris à reconnaître les subtilités de notre administration. Ici, on ne combat pas une réforme. On l’absorbe, on l’étudie, et surtout, on la fait disparaître dans les méandres d’un système qui a ses propres règles.
Tout commence avec vos idées. Ambitieuses, nécessaires, elles suscitent l’enthousiasme. Mais très vite, elles se retrouvent transformées en documents. D’abord, une note technique. Ensuite, des termes de référence. Puis, un plan d’action détaillé. Mais que deviennent ces documents ? Ah, ils passent de main en main, circulent entre directeurs de cabinet, chefs de cabinet, conseillers techniques, et parfois même atterrissent sur la table de comités ad hoc. Chacun apporte une “amélioration”, une “relecture”, une “clarification”.
Pendant ce temps, vos réformes, elles, se noient dans les colonnes des tableaux Excel. Vous savez, ces tableaux si sophistiqués qu’ils semblent conçus pour qu’on ne puisse jamais en tirer une conclusion claire. Les chiffres s’additionnent, se croisent, mais l’action concrète, elle, reste toujours en suspens.
Et puis viennent les réunions. Une grande tradition administrative où chaque décision doit être débattue, analysée, reformulée. On réunit les uns, puis les autres, toujours avec beaucoup de sérieux. Mais au final, les décisions semblent s’éloigner à chaque rencontre, comme une ligne d’horizon qui recule au fur et à mesure qu’on avance.
Ne vous méprenez pas, Monsieur le Président, tout cela est fait avec un respect impeccable. Ici, personne ne bloque directement. Au contraire, tout le monde semble jouer le jeu. Mais vos ambitions finissent par s’éparpiller dans ce ballet bureaucratique où chaque acteur s’emploie à diluer l’élan dans la routine.
Les notes restent sur les bureaux des directeurs. Les termes de référence deviennent des archives. Les tableaux Excel alimentent des rapports qui ne débouchent sur rien. Et vous, Monsieur le Président, vous continuez d’attendre. Non pas parce qu’il y a opposition, mais parce qu’ici, le mouvement est un artifice. L’apparence d’activité masque une immobilité qui ne dit pas son nom.
C’est cela, Monsieur le Président, la théorie de l’inertie stratégique. Ce n’est pas un complot, c’est un système. Une mécanique huilée où vos idées, aussi brillantes soient-elles, risquent de se perdre dans un labyrinthe où tout semble avancer, mais où rien n’aboutit jamais.
PS: Toute ressemblance avec une personne ou une situation réelle n’est que pure coïncidence.
PARTOUT OÙ SONT NOS INTÉRÊTS, NOUS Y ALLONS
Lors d’une rencontre avec le représentant de l’Union européenne, le Premier ministre burkinabè a rappelé les conditions d’une collaboration respectueuse des intérêts nationaux.
Lors d’une rencontre avec le représentant de l’Union européenne, le Premier ministre burkinabè a rappelé les conditions d’une collaboration respectueuse des intérêts nationaux.
Le Premier ministre burkinabè Jean Emmanuel Ouédraogo a reçu en audience, ce mardi 21 janvier 2025, l’Ambassadeur Daniel Aristi Gaztelumendi, Chef de la Délégation de l’Union européenne au Burkina Faso. Cette rencontre a permis de préciser la vision du Burkina Faso en matière de coopération internationale.
Dans son intervention, le Chef du Gouvernement a clairement défini la position de Ouagadougou : « Nous sommes amis avec tous les peuples qui respectent notre souveraineté et nos valeurs. » Il a souligné que le pays privilégie désormais « une coopération honnête à fort impact » et poursuit ses intérêts partout où ils se trouvent.
Le Premier ministre a mis en avant trois priorités nationales : la sécurité, la souveraineté et la transformation économique du pays. Il a insisté sur le fait que le Burkina Faso compte d’abord sur ses propres forces, tout en restant ouvert aux partenaires qui adhèrent à sa vision.
De son côté, le diplomate européen a indiqué avoir mieux cerné les priorités gouvernementales. Il a également annoncé la visite prochaine du nouveau représentant spécial de l’Union européenne pour la région du Sahel.
LE CDEPS APPELLE À UN DIALOGUE RÉNOVÉ AVEC LA PRESSE SÉNÉGALAISE
« Nous sommes en situation de cataclysme depuis le Covid-19. À terme, la menace de fermeture des entreprises de presse est bien réelle. Plusieurs centaines d’emplois vont être perdus’’, a alerté Mamadou Ibra Kane.
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a lancé, mercredi, à Dakar, un appel au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour un « dialogue rénové avec la presse ».
‘’Nous lançons un appel au président de la République pour un dialogue rénové avec la presse, qui a son rôle à jouer dans le développement économique et social du Sénégal’’, a lancé le président du CDEPS, Mamadou Ibra Kane.
Il s’exprimait ainsi au cours d’un point de presse portant sur la situation économique des entreprises de presse. La rencontre a vu la présence des patrons de presse, des journalistes et techniciens de média.
« Nous sommes en situation de cataclysme depuis le Covid-19. À terme, la menace de fermeture des entreprises de presse est bien réelle. Plusieurs centaines d’emplois vont être perdus’’, a alerté Mamadou Ibra Kane. Selon lui, le CDEPS dit ‘’ regretter les dix premiers mois du nouveau pouvoir incarné par le président Bassirou Diomaye Faye en raison de mesures inacceptable pour l’entreprise de presse.’’
Il a également déclaré que les cotisations sociales au bénéfice des travailleurs ne sont plus versées régulièrement, pour ne pas dire que la couverture médicale n’est plus assurée pour nombre de cotisants des travailleurs du secteur des médias.
Selon le président du CDEPS, le Sénégal a besoin d’une presse républicaine, libre et indépendante, viable économiquement. Elle n’est « ni un adversaire, encore moins un ennemi ». Les médias sont et resteront toujours un vecteur de développement.
‘’La presse peut être un formidable outil de sécurisation des politiques publiques des dirigeants légitimement choisis par le Sénégal. C’est justement le rôle que la presse privée veut continuer de jouer. Une presse libre et indépendante est gage pour le Sénégal d’une solidité politique économique et sociale, d’un raffermissement de la démocratie, d’une conscience citoyenne renforcée, d’un meilleur vivre ensemble’’, a estimé Mamadou Ibra Kane.
Il a en outre lancé un appel à tous les citoyens sénégalais, à la représentation nationale, à la société civile et aux partenaires pour l’essor d’un ‘’environnement favorable au renforcement de la liberté de la presse et de l’état de droit’’.
LE COUP DE GUEULE DE LA RÉPUBLIQUE DES VALEURS DE THIERNO ALASSANE
Face aux arrestations et de convocations dans les rangs des activistes et hommes politiques, le parti monte au créneau
Face aux arrestations et de convocations dans les rangs des activistes et hommes politiques, la République des Valeurs vient de monter au créneau.
«La vague d'arrestations arbitraires utilisée par le pouvoir Pastefen comme arme pour museler toute voix discordante ne saurait prospérer dans ce pays». C’est là, l’avis de la République des Valeurs (Rv).
Thierno Alassane Sall et ses camarades de parti disent condamner l'arrestation de Abou Diallo. Celle-ci, indiquent-ils, fait suite à la vague qui a «emporté injustement de nombreux sénégalais, particulièrement Moustapha Diakhaté, dont le seul tort est d'exprimer publiquement une opinion à l'opposé de celle du binôme Diomaye/Sonko.» Pour la République des valeurs donc, «Trop c'est trop !»
La formation politique déclare que depuis l'installation du pouvoir actuel, le musellement des oppositions est en train de devenir «une politique publique». Ce qui, de son avis, glisse le pays vers un État policier.
Et face à une telle situation, «chaque citoyen épris de justice doit faire face et se dresser contre cette dérive, faute de quoi le silence des démocrates serait compris par le nouveau régime comme une autorisation de poursuivre les arrestations en série.»
Ainsi, la République des Valeurs exhorte le Gouvernement à mettre toute son énergie dans la création d'un environnement favorable au développement socio-économique du Sénégal et plus particulièrement dans la lutte pour l'emploi et l'insertion de la jeunesse sénégalaise.
LA FRANCE REND SES CLÉS AU SÉNÉGAL EN SEPTEMBRE
Cette échéance aurait été évoquée lors d'une visite de courtoisie du général Pascal Ianni, chef du commandement pour l'Afrique, auprès du chef d'état-major sénégalais, le général Mbaye Cissé, la semaine dernière
(SenePlus) - Le Sénégal s'apprête à fermer définitivement les dernières bases françaises sur son territoire. Selon les informations de RFI, cette décision majeure prendra effet en septembre 2025, marquant ainsi la fin d'une présence militaire permanente française dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Cette échéance a été évoquée lors d'une visite de courtoisie du général Pascal Ianni, chef du commandement pour l'Afrique, auprès du chef d'état-major sénégalais, le général Mbaye Cissé, la semaine dernière. Bien que le calendrier ne soit pas encore définitivement arrêté, septembre 2025 apparaît comme l'horizon privilégié pour la remise du camp Geille, dernière base militaire française d'importance au Sénégal, aux forces armées sénégalaises.
La présence militaire française au Sénégal compte actuellement plus de 200 militaires et leurs familles stationnés au camp Geille, situé dans le quartier de Ouakam au centre-ville de Dakar, ainsi qu'une vingtaine de personnels sur la base de Rufisque, en périphérie de la capitale. Comme l'explique une source militaire française citée par RFI, le choix de septembre s'explique par des considérations pratiques : "Les mouvements de mutation au sein de l'armée se font à l'été" et des "raisons familiales et logistiques" justifient cette période.
Le processus de désengagement est déjà en cours, puisque trois autres emprises militaires françaises - les bases Maréchal et Saint-Exupéry près du port, ainsi que la base Protet dans l'enceinte navale sénégalaise - sont déjà vides et fermées depuis le premier semestre 2024, selon les déclarations de l'armée française à RFI.
L'avenir des relations militaires franco-sénégalaises reste à définir. Des discussions techniques doivent reprendre prochainement, même si aucune date n'a encore été fixée. Les deux parties se disent confiantes, mais le principal enjeu réside désormais dans la définition des futures modalités de coopération militaire entre les deux pays.
Cette décision s'inscrit dans un contexte plus large de reconfiguration de la présence militaire française en Afrique, marquant un nouveau chapitre dans les relations entre la France et ses anciens territoires sur le continent africain.
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SAIF AL-ISLAM KADHAFI ACCABLE NICOLAS SARKOZY
Le fils de l'ancien dirigeant libyen révèle avoir supervisé personnellement le versement de cinq millions de dollars au clan de l'ex-président français. Il détaille pour la première fois depuis 2011 les dessous de ce financement présumé
(SenePlus) - Dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), Saif al-Islam Kadhafi, fils de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, brise plus d'une décennie de silence sur l'affaire du financement présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Ces déclarations interviennent alors que l'ancien président français et onze autres prévenus comparaissent actuellement devant la justice à Paris.
Dans cet échange écrit, sa première prise de parole sur le sujet depuis 2011, Saif al-Islam Kadhafi fait des révélations particulièrement détaillées sur le montant et les modalités du financement présumé. Il affirme avoir personnellement supervisé le transfert de 5 millions de dollars en espèces au "clan Sarkozy". Selon ses déclarations à RFI, la moitié de cette somme, soit 2,5 millions de dollars, aurait été destinée au financement de la campagne présidentielle de 2007, en contrepartie d'accords et de projets favorables à la Libye.
Le fils de l'ancien guide libyen précise que l'autre moitié du versement aurait servi à obtenir l'arrêt des poursuites dans l'affaire de l'attentat du DC-10 d'UTA, survenu le 19 septembre 1989, qui avait fait 170 victimes et pour lequel Abdallah Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi, avait été condamné par contumace en 1999.
Plus troublant, Saif al-Islam révèle à RFI avoir fait l'objet de trois tentatives d'approche distinctes depuis 2021 visant à lui faire modifier sa déposition auprès des juges français. La première approche aurait été effectuée en 2021 par l'intermédiaire de Souha Al Badri, une consultante basée à Paris. Une seconde tentative aurait eu lieu fin 2022 via Noël Dubus, qui aurait contacté Hannibal Kadhafi, emprisonné au Liban depuis 2015, promettant sa libération en échange d'un changement de témoignage. Une troisième tentative aurait été menée par un Français d'origine arabe, dont l'identité n'a pas été révélée.
Contacté par RFI, Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, rejette catégoriquement ces allégations, les qualifiant de "fausses", "fantaisistes" et "opportunistes". Il souligne que ces déclarations surviennent au moment précis où s'ouvre le procès et y voit "le cadre d'une vengeance objective", ajoutant que "le dossier est vide".
FACE A TRUMP, L’AFRIQUE N’EST PAS MIEUX PRÉPARÉE QU’IL Y A 8 ANS
Le continent est-il mieux préparé face à Trump II ? L’historien sénégalais Mamadou Diouf, enseignant à Columbia University, aux États-Unis, analyse les enjeux
Entretien réalisé par Seydou KA |
Publication 22/01/2025
Durant son premier mandat, Donald Trump avait traité l’Afrique avec mépris, prenant de court ses dirigeants. Le continent est-il mieux préparé face à Trump II ? L’historien sénégalais Mamadou Diouf, enseignant à Columbia University, aux États-Unis, analyse les enjeux.
À quoi l’Afrique doit-elle s’attendre pour ce deuxième mandat de Donald Trump ?
Le président Trump n’a pas fait mention de l’Afrique dans son discours d’investiture. Il a plutôt insisté sur ses thèmes favoris de politique intérieure : l’immigration, la lutte contre les cartels de la drogue (bien sûr latino-américains), le contrôle de la frontière avec le Mexique, l’imposition de tarifs élevés sur les produits importés… Des politiques dont l’objectif est de mettre fin au déclin de l’Amérique, de «restaurer l’hégémonie (Make America great again (Maga movement) et la souveraineté américaines», dans un monde qu’il décrit comme «en colère, violent et imprévisible».
Quelle est la place de l’Afrique dans ce monde qu’il décrit en termes énergétique, technologique et de matières premières ?
L’absence de l’Afrique dans le discours de Trump traduit-elle une marginalisation continue dans la nouvelle économie internationale dominée par les nouvelles technologies ? La présence de Musk, Bezos et Zuckerberg aux premières loges de la cérémonie d’investiture signale-t-elle une réorientation des choix économiques et financiers ?
L’Afrique n’apparait nullement dans ce paysage, d’autant plus que le cri de ralliement («drill baby drill») d’une exploitation de «l’or liquide sous les pieds des Américains» va assurer l’autosuffisance énergétique et une position d’exportateur majeur des États-Unis, en concurrence avec les pays africains producteurs de pétrole et de gaz.
Les dirigeants africains sont-ils mieux préparés qu’il y a 8 ans ?
Je ne pense pas. La réflexion indispensable à une préparation de l’Afrique pour faire face à la nouvelle présidence de Trump doit d’abord faire un état des lieux des effets produits par le premier mandat de Trump (2016-2020). L’Afrique était décrite comme «un trou à m…».
Le positionnement de l’Afrique sur la scène mondiale et la défense de la souveraineté et des intérêts africains ne doivent pas être compris comme une réponse/réaction aux interventions des grandes puissances économiques et politiques. Les engagements africains doivent être proprement déterminés par les situations africaines tout en tenant en compte les effets de la compétition économique sur le continent (Chine, États-Unis et Europe). Aujourd’hui, l’énorme déficit en termes d’infrastructures et de recherches sur les questions relatives aux relations internationales indique la non-préparation de l’Afrique, tant au niveau des États que des institutions régionales et continentales. L’Afrique est à la traîne ; exclue qu’elle est des sites où les décisions relatives aux questions économiques, politiques et financières sont prises. Trump a promis d’expulser des millions de migrants.
À votre connaissance, y a-t-il beaucoup de Sénégalais qui sont concernés ?
Il est difficile de procéder à une évaluation numérique du nombre de Sénégalais légalement ou illégalement présents aux États-Unis. Pour les Africains au sud du Sahara, les estimations tournent autour d’un peu plus de deux millions de personnes (2018), soit 4 % des 43 300 000 migrants. Les Africains ne représentent donc qu’une infime minorité.
Les ressortissants du Nigeria, de l’Éthiopie, du Kenya, de la Somalie, du Ghana et de la République démocratique du Congo font 54 %.
Selon les études menées par le Migration policy institute (Carlos Echeverria-Estrada & Jeanne Batalova, «Sub-Saharan African immigrants in the United States», Nov. 6 2019), 50 % des Africains sont naturalisés Américains et à peu près 97 800 sont des résidents permanents légaux (titulaires de la « carte verte »/green card).
Les sans-papiers (undocumented migrants), à peu près, 900 000, complètent cette population. L’immense majorité de cette population, venant de l’Amérique du Sud et du centre, est la cible principale de Trump. Il est vrai que l’apparence physique (la couleur) et les activités dans l’espace public (livreurs, marchands ambulants…) rendent les Africains plus visibles et plus vulnérables. La conséquence la plus terrible de l’expulsion des migrants africains est la chute draconienne des transferts de fonds des migrants vers leurs pays d’origine et leurs communautés.
Des transferts qui ont été multipliés par 13 depuis 2000 et qui s’élèvent à un peu plus de 45 milliards en 2018, soit 3 % du Gdp de l’Afrique au sud du Sahara (World bank prospects group. 2018, Annual remittance data. Révision, avril 2019).
Dans votre perspective, comment Trump va aborder la compétition avec la Chine sur le continent ?
Le continent africain n’est pas, pour le moment, le terrain principal de la compétition entre la Chine et les États-Unis. L’Amérique latine, l’Asie et l’Europe sont les régions où les deux puissances économiques dominantes vont engager une bataille féroce. Il est clair que les États-Unis, sous Trump, vont tenter de s’assurer le contrôle exclusif du continent américain. L’Afrique deviendra probablement le terrain de la lutte économique et géopolitique entre l’Europe, la Russie et la Chine.
Il est impératif et urgent que les Africains fourbissent les armes dans les registres intellectuels, politiques et économiques, pour s’accorder sur une vision à long terme et une politique commune. Il faut toujours garder à l’esprit que les approches de Trump sont pragmatiques, opportunistes et sans considération éthique. Il est donc indispensable d’accorder une grande place à la flexibilité et à l’innovation.
Trump va-t-il détricoter le système multilatéral et quelles en seraient les conséquences pour le monde et pour l’Afrique ?
Le multilatéralisme est absent de l’arsenal des relations internationales de Trump. Son objectif est de rétablir l’hégémonie américaine (influence politique) et l’hégémonie économique grâce à des méthodes transactionnelles et de désengager les États-Unis des guerres et bases militaires à l’étranger. Ne proclame-t-il pas avec force que son pays ne défendra plus les frontières des pays étrangers (sans le nommer, il fait allusion à l’Ukraine), mais ses propres frontières. Son appel à reconsidérer les rôles et missions de l’Otan est le signe d’un repli géostratégique.
Dans tous les cas, son discours d’investiture ne mentionne pas les Nations unies et son évocation de «l’esprit de la frontière» pour rétablir «la dignité, le pouvoir et la puissance» des États-Unis est un désengagement du multilatéralisme. Les pays qu’il privilégie dans les relations internationales, comme en témoignent les chefs d’État et de gouvernement invités à la cérémonie d’investiture, sont des pouvoirs autoritaires de droite.
Si on se réfère à ce qu’il dit sur le canal de Panama et le Canada, faut-il s’attendre à un retour de l’impérialisme ?
Je pense que dans le cas du Canada, il faut plutôt parler de provocation pour acculer le voisin du Nord à faire des concessions politiques et économiques et à maintenir le pays dans le giron américain en termes de coopération. En revanche, son traitement de la question du canal du Panama relève doublement de la référence impériale. D’une part, Trump dénonce la décision de Jimmy Carter de remettre le canal à l’État de Panama (Torrijos-Carter treaties, 1977). Trump va très certainement évoquer, en cas d’intervention militaire, le premier «Traité concernant la neutralité permanente et le fonctionnement du canal de Panama» qui stipule que «les États-Unis conservent le droit permanent de défendre le canal contre toute menace susceptible d’entraver la poursuite de son service neutre pour les navires de toutes les Nations».
Il peut ainsi évoquer la menace chinoise pour dénoncer le second «Traité du canal de Panama» qui a transféré le contrôle du canal à l’État panaméen à partir du 31 décembre 1999.
Trump a l’intention de le reprendre, car il est une possession américaine. Les Américains, selon lui, ont payé un prix très élevé en ressources financières et vies humaines. D’autre part, il s’élève avec véhémence contre «le contrôle du canal» par les Chinois au détriment des intérêts américains.
LE JARAAF EMPOCHE PLUS DE 250 MILLIONS DE FRANCS CFA POUR SA PARTICIPATION
Le Jaraaf de la Médina, bien que récemment éliminé de la Coupe de la Confédération CAF par l’USM Alger (2-0) lors de la dernière journée de la phase de poules, repart avec une récompense financière significative.
Le Jaraaf de la Médina, bien que récemment éliminé de la Coupe de la Confédération CAF par l’USM Alger (2-0) lors de la dernière journée de la phase de poules, repart avec une récompense financière significative. Le club sénégalais empoche 400 000 dollars, soit plus de 250 millions de francs CFA, pour sa participation à cette compétition continentale et pour avoir atteint la phase de groupes.
Cette somme substantielle constitue une consolation précieuse pour le club du président Cheikh Ahmed Tidiane Seck, qui aurait pu espérer encore davantage, soit 350 millions de francs CFA, en cas de qualification pour les quarts de finale.
Malgré l’élimination, ce gain financier permet au Jaraaf de se projeter dans la prochaine saison avec des moyens renforcés, offrant ainsi des conditions optimales pour préparer les défis futurs. Cette enveloppe de 250 millions de francs CFA servira sans doute à améliorer les infrastructures, renforcer l’effectif, et planifier une stratégie compétitive pour les saisons à venir, consolidant ainsi la position du club sur la scène footballistique nationale et continentale.