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17 juillet 2025
DES ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS HUMAINS S’INSURGENT CONTRE LA DÉCHARGE DE TOBOR
Seydi Gassama d'Amnesty International, Mouhamed Seck de la RADDHO et Alassane Seck de la LSDH exigent la cessation immédiate des déversements et dénoncent l'absence d'étude d'impact environnemental
Des organisations de défense des droits humains dont Amnesty International, la RADDHO et la LSDH s’invitent dans la bataille autour de l’ouverture d’une décharge d’ordures dans le village de Tobor. Dans un communiqué conjoint rendu public hier, jeudi 13 mars, Seydi Gassama, Mouhamed Seck et Alassane Seck, au nom desdites organisations, expriment leur préoccupation sur l’ouverture de cette décharge, située à environ cent (100) mètres des habitations et d’une école élémentaire », et demandent à l’État du Sénégal et aux collectivités territoriales concernées de « cesser immédiatement le déversement des ordures sur ce site situé dans le quartier de Boutoumole à Tobor ».
Des organisations de défense des droits humains dont Amnesty International, la RADDHO et la LSDH, se disent contre l’ouverture d’une décharge d’ordures dans le village de Tobor, situé dans la commune de Niamone, département de Bignona. Dans un communiqué conjoint rendu public hier, jeudi 13 mars, Seydi Gassama, Mouhamed Seck et Alassane Seck, membres des organisations précitées, ont exprimé leur préoccupation face à l’ouverture de cette décharge, située à environ cent (100) mètres des habitations et d’une école élémentaire. Estimant que « l’ouverture de la décharge n’a pas fait l’objet d’une étude d’impact environnemental impliquant la population et permettant d’identifier les conséquences, notamment sur la nappe phréatique, et d’envisager des mesures d’atténuation, comme le prévoit le Code de l’environnement », ils ont indiqué que cette décision « résulterait d’un accord signé entre le maire et les autres parties prenantes ».
Ainsi, faisant remarquer que « la rencontre organisée par le gouverneur à Ziguinchor, le jeudi 6 mars 2025, ne saurait dispenser les parties de l’obligation de mener une étude d’impact environnemental ». Ils ont demandé à l’État du Sénégal et aux collectivités territoriales concernées de « cesser immédiatement le déversement des ordures sur ce site situé dans le quartier de Boutoumole à Tobor ». En outre, ils ont exigé la fin des pratiques nuisibles pour l’environnement et la santé humaine consistant à créer des décharges d’ordures à proximité des agglomérations tout en appelant au développement de projets de recyclage des déchets afin de réduire leur impact environnemental et d’offrir des activités économiques saines aux riverains.
Loin de s’en tenir-là, ils ont rappelé à l’État du Sénégal et aux collectivités territoriales que « le droit à un environnement sain, le droit à la santé et le droit à la vie sont des droits humains garantis par la Constitution ainsi que par les traités régionaux et internationaux relatifs aux droits humains, auxquels l’État du Sénégal est partie prenante, et qu’il a l’obligation de protéger ». Par ailleurs, ils ont appelé les autorités à respecter le droit de réunion pacifique en mettant fin aux arrestations et aux poursuites judiciaires contre les personnes qui manifestent pour demander la fermeture de la décharge.
LE COSCE ELABORE UNE CHARTE POUR TOUS LES ACTEURS
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections , en partenariat avec le Royaume-Uni, ambitionne d’instaurer une véritable culture de la paix
Acteur essentiel de la promotion de la gouvernance démocratique et politique au Sénégal, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE), en partenariat avec le Royaume-Uni, ambitionne d’instaurer une véritable culture de la paix. C’est l’objet d’un atelier de pré-validation de la Charte pour la Paix et le Renforcement de l’engagement citoyen, tenu à Dakar hier, jeudi 13 mars 2025.
Malgré son image de stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest, le Sénégal fait l’objet de plusieurs convoitises, du fait qu’il est devenu un pays pétrolier, un pays qui va exporter le gaz. Ceci-ci représente un enjeu important par rapport à la paix, avec les risques de violences et de troubles. Face à ces risques, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE), à travers son programme de promotion d’une gouvernance démocratique et politique au Sénégal, a initié, en collaboration avec le Royaume-Uni, une Charte pour un engagement citoyen en faveur de la démocratie et la paix. Celle-ci, selon le COSCE, constitue une démarche fondamentale pour garantir la paix sociale et la stabilité démocratique en particulier durant les phases électorales. «Nous sortons d'un cycle électoral marqué par des violences, à une tension. Et nous avions réussi à surmonter ces violences ; mais cela ne veut pas dire qu'il n’y aura plus de violence et que la paix est irréversible. Ce que nous voulons, c'est de faire en sorte que la paix soit irrésistible», a déclaré Pr Babacar Gueye, Coordonnateur du COSCE.
Et pour ce faire, poursuit-il, «Nous passerons nécessairement par un renforcement de notre démocratie pour arriver progressivement à instaurer, à instituer dans notre pays une véritable culture de la paix. A ce momentlà, on pourra dire que cette paixlà a été irréversible.» Le coordonnateur du COSCE d’indiquer, en outre, que cette charte va s’accompagner d’un engagement de la part des différents acteurs, dont les politiques. «Nous allons engager les différents acteurs notamment les acteurs politiques, les acteurs sociaux, les acteurs culturels et religieux à respecter les principes de la paix comme ça nous parviendrons à construire une culture de la paix», a souligné le Pr Guèye. Saluant le travail du COSCE tout au long des derniers 25 années notamment dans les dernières élections présidentielles et législatives, le chargé des Affaires politiques à l’Ambassade du Royaume-Uni à Dakar, a fait part de la fierté du Royaume-Uni de soutenir et d'appuyer cette initiative. Pour William Mathieu, «c'est un appui à la démocratie, c'est aussi un appui fort à la société civile sénégalaise que nous connaissons, (qui) est un élément clé de la bonne gouvernance, un atout du Sénégal», a indiqué William Mathieu qui, par ailleurs, dit avoir espoir que cette charte va contribuer à consolider cette paix sur le long terme
Une initiative venue à point nommé, affirme, de son côté, Vincent Désiré Mendy, Conseiller technique du Directeur général des Elections. A son avis, «les violences électorales sont juste un petit élément de l'ensemble. Le Sénégal est devenu un pays gazier, un pays pétrolier. Et tout le monde a l'habitude de parler de la malédiction du pétrole. Le Sénégal va-t-il échapper à cela ? Et pour cela donc, cette initiative est la bienvenue parce qu'elle parle de la paix avec un grand «P» et non la paix uniquement en période électorale.»
«Donc, il faudrait anticiper, aller en amont, travailler avec la méthode, action, inclure tout le monde, afin d'écouter tout le monde et de sortir le meilleur de tout le monde, pour construire et mettre sur pied les jalons» d’une paix irréversible, a-t-il suggéré.
MABOUBA DIAGNE LISTE LES IMPAIRS AU FINANCEMENT DE L'AGRICULTURE
Sans une gestion plus efficiente des ressources financières affectées à l’agriculture, le Sénégal aura du mal à répondre à son objectif de souveraineté alimentaire et/ou d’autosuffisance alimentaire, selon le ministre
Sans une gestion plus efficiente des ressources financières affectées à l’agriculture, le Sénégal aura du mal à répondre à son objectif de souveraineté alimentaire et/ou d’autosuffisance alimentaire. C’est la conviction du ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage, M. Mabouba Diagne, qui a annoncé qu’au cours des quatre dernières décennies, des investissements à hauteur de 1265 milliards de FCFA ont été injectés dans l’agriculture sénégalaise sans réel impact. Le ministre qui se prononçait hier, lors d’un atelier de deux jours consacré au financement de la loi agro-sylvo-pastorale, préconise une sorte de « révolution » dans le ciblage et la rationalisation des financements destinés au secteur agricole.
L e ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage, M. Mabouba Diagne, a annoncé hier, jeudi 13 mars, que l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) ainsi que la Coopération belge ont investi, au cours des quatre dernières décennies, plus de 1 265 milliards de francs CFA dans le secteur agricole sénégalais. « La FAO et le FIDA ont chacune mobilisé plus d’un milliard de dollars en faveur du Sénégal au cours des vingt dernières années. Par ailleurs, l’agence Enabel, relevant de la coopération belge, a consacré, au cours des cinq dernières années, un montant de 100 millions d’euros au financement de projets agricoles », a précisé le ministre, à l’occasion de l’ouverture d’un atelier de deux jours consacré au financement de la loi agro-sylvo-pastorale.
M. Diagne a souligné l’importance de ces financements, estimant qu’une gestion plus efficiente de ces ressources aurait permis de tirer des résultats nettement plus concluants. « Avec un investissement de deux milliards de dollars et cent millions d’euros, il serait envisageable d’établir plus de 428 coopératives agricoles communautaires et d’exploiter plus de 200 hectares de terres agricoles, en assurant une gestion optimale des ressources en eau grâce à la mise en place d’infrastructures modernes telles que des systèmes d’irrigation pivotants, des bassins de rétention et des dispositifs d’irrigation goutte à goutte », at-il souligné. Et de conclure avec assurance : « Je demeure intimement convaincu que notre principal enjeu ne réside pas dans un déficit de financement. »
Pour autant, Dr Mabouba Diagne a préconisé un meilleur ciblage et une rationalisation des financements destinés au secteur agricole en vue de l’atteinte de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaires.
« Je lance un appel au secteur privé national. Nous ne pouvons pas atteindre l’autosuffisance et la sécurité alimentaires, si le secteur privé national ne s’y met pas », a-t-il par ailleurs dit. Et tout en faisant savoir que le financement de l’agriculture par le secteur privé ne porte pas nécessairement sur la disponibilité de l’argent, le ministre de l’Agriculture a relevé que « la question est de savoir si cet argent a atteint les véritables destinataires ou pas ». Cela est pour lui d’autant plus vrai qu’ « Il y a eu beaucoup de gaspillage » dans ce domaine. A titre d’exemple, a-t-il signalé, « À mon arrivée au ministère, j’ai remarqué que 100 milliards de francs CFA étaient consacrés au financement des engrais et des semences. Or, on n’a même pas de semences certifiées ». Selon lui, une situation identique prévaut dans le secteur bancaire, avec l’existence de « beaucoup d’institutions de micro-finance ». « Nous devons consolider, avoir avec une vraie banque de développement, des banquiers et des acteurs bien formés », a suggéré M. Diagne qui s’est dit de même convaincu que la reconstitution du capital semencier, l’investissement dans les infrastructures stratégiques et la promotion de l’élevage familial font partie intégrante des piliers de la politique agrosylvopastorale. Pour le ministre, il faut dans le même temps moderniser l’agriculture et assurer « une gestion rigoureuse des ressources financières en tenant compte des priorités ». « Si on ne fait pas ça, on aura beau parler de financement, on va échouer », a asséné le ministre de l’Agriculture à l’ouverture de l’atelier de deux jours consacré au financement de la loi agro-sylvo-pastorale.
UNE ZONE QUI SORT DU ROUGE DANS TAMBACOUNDA
Le centre de santé de Maka Colibantang s’est distingué dans la lutte contre le paludisme malgré que la région médicale de Tambacounda reste dans la zone rouge dans cette lutte vectorielle.
Le centre de santé de Maka Colibantang s’est distingué dans la lutte contre le paludisme malgré que la région médicale de Tambacounda reste dans la zone rouge dans cette lutte vectorielle. En visite dans ce lieu, hier, jeudi 13 mars, les acteurs ont dévoilé les stratégies déroulées qui reposent sur une démarche inclusive avec la population locale.
La lutte anti vectorielle est axée dans la proximité des acteurs de la santé avec la communauté, dans la commune de Maka Colibantang située dans la région médicale de Tambacounda. Concernant la lutte contre le paludisme, cette zone a fait d’énormes progrès, en sortant de la zone rouge, contrairement au niveau régional qui affiche des indicateurs négatifs.
En visite à Maka Colibantang dans le cadre du projet « Santé et lumière » de l’association des journalistes en santé population et Développement (Ajspd) en partenariat avec Bill et Melinda Gates, les stratégies développées ont été partagées dans ce district qui polarise 13 postes de santé, un centre de santé, 14 cases de santé, dont 13 qui sont fonctionnelles, 95 sites Pecadom dont 30 sites communautaires. Selon Malamine Thiam, superviseur des soins de santé primaire du district même si c’est très difficile d’analyser et donner la situation actuelle de cette zone pour cause de rétentions d’information sanitaire des agents de la santé, il est certain que les progrès sont réels dans cette localité qui concentre une population totale en 2025 de 106 372. « On peut faire un bref recul par rapport à l'année 2018 jusqu'à 2021 pour essayer de voir les stratégies qui ont beaucoup contribué à la baisse de l'incidence palustre dans notre district. En 2018, nous étions à une incidence qui était de 279 pour mille. Et en 2019, nous en étions arrivés à 184 pour mille. Et pour, 2021, 2022, 64 pour mille. Cela veut dire tout simplement que des efforts vraiment colossaux ont été faits pour arriver à ces résultats ». Revenant sur les efforts consentis par le district, M. Thiam a souligné la Pecadom, qui est la prise en charge des cas à domicile gérée par des acteurs communautaires qui sont formés en ce sens et qui pratiquent dans le village où ils sont désignés. Il s’y ajoute les Pecadaaras et les Pecaécoles. « Ces stratégies consistent tout simplement à faire le relais chaque semaine dans chaque ménage, des daraas et écoles pour aller dépister les enfants qui sont fébriles. Et une fois l'enfant dépisté, à lui le dispensateur, de voir maintenant si ce dernier à le paludisme. Si c’est le cas, il le traite directement. Si le cas est négatif, l’enfant est référé directement au niveau du poste de santé pour une meilleure prise en charge. Cependant, si l’enfant désisté positif présente aussi un signe de gravité, le cas est référé directement à la structure rattachée » a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter : « il y a également ce qu'on appelle, la Chimio Prévention du Paludisme Saisonnier (Cpes), que l'on fait chaque année pratiquement et qui cible les enfants âgés de 3 mois à 120 mois. C'est une stratégie qui a fait ses preuves, parce qu'on l'a démarré au mois de juillet jusqu'au mois de septembre. Et durant cette période, on a vu vraiment une baisse drastique des cas de paludisme. Cette activité a été couplée l'année dernière avec le dépistage actif du paludisme pour les mamans qui disent que leur enfant est malade ainsi que la pulvérisation intra domicile. Il s’y ajoute dans les stratégies avancées la digitalisation des données, pour nous permettre un peu de nous décaler de la version papier ». Dans la prise en charge des femmes enceinte, le traitement Préventif Intermittent Communautaire (Tpi) a été initié par le personnel soignant et déroulé par des agents communautaires, qui sont formés. Le tout cumulé, avec la distribution des moustiquaire (milda)
CONTRAINTES ET DIFFICULTES DANS LA PRISE EN CHARGE
Si le district de Maka Colibantang a enregistré de bons résultats, non sans beaucoup difficultés. Selon Malamine Thiam, avec les solutions qui ont été préconisées, il y a un cas de revue, avant le démarrage de chaque campagne. « On avait demandé à chaque infirmier-chef de poste (Icp), de constituer un comité de gestion pour ces cas de revue. Et une fois qu'ils ont signalé, c'est ce comité, composé généralement de l'ICP, du chef de village de la zone qui vont aller discuter avec le parent qui a refusé d'administrer les médicaments à son enfant Et cela a toujours porté ses fruits. Mais, il arrive que certains cas soient vraiment durs et ces cas de résistance ont existé » a-t-il évoqué. Et d’ajouter : « 90% des cas ont été solutionnés. En plus, la zone bénéficie de l’influence positive religieuse » Par rapport au financement, il a lancé un cri de cœur au Programme national de lutte contre le paludisme pour un appui après le retrait de l’Usaid. « Je pense que le premier partenaire, c'est le PNLP qui doit faire des efforts avec le retrait des partenaires sinon, les acquis seront perdus ».
Par Baba DIOP
YOBALEMA
En ce temps clément du mois de ramadan dakarois, alors que dans l’arrière-pays l’enfer n’est pas si éloigné, on entendit de partout Ton’s claironnant « Al xamdulilay, alxamdulilay, une grâce divine m’est tombée dessus, une révélation indéniable. »
En ce temps clément du mois de ramadan dakarois, alors que dans l’arrière-pays l’enfer n’est pas si éloigné, on entendit de partout Ton’s claironnant « Al xamdulilay, alxamdulilay, une grâce divine m’est tombée dessus, une révélation indéniable. »
Tata pensait que c’était le soleil qui courait sur le ciboulot de Ton’s qui disait avoir désormais une mission sur terre, qu’il fallait mettre un frein à nos comportements irresponsables et qu’il fallait être économe en tout. Dieu est économe. Ton’s raisonnait tel un moufti de l’écologie. Dans son prêche, il était question d’effet de serre, de couche d’ozone, de pluies acides. Autant de choses qui tympanisait Tata, qui ne comprenait rien à rien à ce charabia. En fait la terre dont parlait Ton’s ne dépassait guère les limites de sa maison, qui était sa terre, celle de ses parents et aïeux. Alors il édicta les dix commandements de l’écologie en Ramadan où excès et festnoz sont en berne. Ton’s se rapprocha de Tata pour affirmer de manière péremptoire que « Dieu n’aime pas ce qui est excessif ». Par quoi, Tata répondit « deug deug »
Profitant de la brèche, Ton »s ajouta : « Tata moy Ton’s, Ton’s moy Tata. Niari wor si ben keur eupna, donc yobalema »
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE VENDREDI 14 MARS 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous comprenons que certaines défendent plus leurs devoirs que leurs droits et que d’autres ne soient pas forcément féministes, mais cela ne doit nullement servir de pantalonnade à une « haine de l’égalité »
Bonne fête filleule nationale pour votre première célébration de la Quinzaine des femmes. Deux semaines de visibilité absolue pour les Sénégalaises, habituellement soumises à un cycle d’attention ponctuel (élections, drames) et de désintérêt général le reste du temps.
Cette période, alliant paillettes et reconnaissance, met en scène leur vie schizophrène et aplatit paradoxalement l’encéphalogramme de leurs préoccupations. En effet, dès que le rideau médiatique tombe, comme au théâtre, les projecteurs s’éteignent. Au clap de fin, les femmes reprennent le chemin de leur quotidien, redeviennent ombres invisibles condamnées à une aphonie publique. Elles constatent que « les garçons ont toujours une clef pour ouvrir toutes les portes de leur vie et les filles d’un trousseau de clefs. » Chaque porte débarrée appelle l’ouverture d’une autre plus blindée.
Être une fille ne va pas de soi et devenir une femme n’est pas si simple non plus, dans une société basée sur la « valence différentielle des sexes », selon les termes de Françoise Héritier, autrement dit la valorisation du masculin sur le féminin.
Éduquées à s’épanouir dans le silence, les filles sont assignées à un destin, au moment où les garçons sont préparés à s’approprier l’espace public, à parler pour exister, voire à brasser de l’air pour se donner de l’importance. Les filles, et plus tard les femmes, biberonnées à la résignation tranquille et à la tétanie, savent que les serrures de leurs portes sont d’une fragilité extrême en raison des maltraitances institutionnelle, sociale, économique et médiatique.
Nous remercions Honorable Marème Mbacké d’avoir ouvert une fenêtre d’attention sur les ravages de « l’autorité parentale exclusivement réservée au père »,(art. 277, Code de la famille). Dans une correspondance adressée au ministre de la Justice, datée du 3 février 2025, elle fait remarquer que « certains hommes utilisent cette autorité comme une arme de guerre contre leur ex-épouse au point de nuire à leurs propres enfants en leur refusant, sans raison, la signature de l’autorisation parentale. Ce qui entraîne des conséquences graves particulièrement pour les enfants vivants avec leur mère à l’étranger ».
En donnant une visibilité médiatique à cette injustice, ce qui est l’essence même du féminisme, elle minore non seulement la souffrance de toutes les Sénégalaises qui subissent les affres d’un code de la famille misogyne et anachronique - surtout les mères monoparentales, abandonnées, veuves et divorcées -, mais participe à délégitimer leur combat pour une question divinement féministe « sans adopter une perspective féministe ». Ce paradoxe embrume les esprits au lieu d’offrir les moyens de travailler conjointement à l’épanouissement et à l’émancipation de TOUTES les femmes.
Celles qui ont défriché un étroit sentier parsemé de conservatisme sociétal caillouteux et rendu possible le rêve de tant filles comme moi.
Celles qui se battent pour une égalité de fait en droit et en responsabilité entre femmes et hommes dans notre société.
Celles et ceux qui restent mobilisé.e.s contre les violences de genre.
Celles qui s’érigent en bouclier contre le masculinisme politique et la déferlante haineuse sur les réseaux sociaux.
Celles qui déconstruisent le discours performatif enfermant les femmes dans l'infantilisation, la vulnérabilité et la fragilité permanentes.
Celles qui décryptent les représentations médiatiques biaisées et sclérosées, qui crayonnent les femmes en éternelles victimes ou les rendent invisibles.
L’énumération pourrait être longue comme le bras…
Un rejet d’une perspective féministe dans les questions liées au genre (féminin et masculin) exclut les femmes, menace leurs acquis sous prétexte d’incompatibilité avec les valeurs sociétales et les empêche de faire valoir leurs droits. Dans ce contexte, comment changer l’imaginaire social pour que des lois édictées, comme celle de l’autorité parentale évoquée supra, par des hommes pour soumettre des femmes, soient réformées ? Et s’étonner dans ces conditions de la montée des contempteurs des femmes ? Quels messages envoyés aux principales cibles des maltraitances sociale, institutionnelle, économique et médiatique que sont les femmes ?
La construction d’une peur viscérale du féminisme dans l’espace public n’est qu’un rapport de force qui s’appuie, d’une part, sur l’appropriation au masculin des sources du savoir par la fabrique d’« ennemies existentielles ». Celle de femmes remettant en cause le roman national inculqué à chaque génération, c’est-à-dire le récit dominant de leur incapacité, voire de leur infériorité. Et d’autre part, sur un « grand effacement » de leur traces en raison d’« un genre de la mémoire » comme le souligne si bien Michèle Perrot. Une « inhumation sociale » des femmes qui ne valorise et ne mémorise que les hommes, alors que le thumus, ce besoin de reconnaissance (Fukuyama, 1992) est fondamental.
Les héritages des héroïnes ordinaires que sont les femmes, avec ou sans théorie féministe, sont à défendre et à préserver à l’image de l’intégrité territoriale. Grâce à elles, l’éducation des filles a progressé, la santé des femmes s’est améliorée, leur sécurité prise en compte avec la criminalisation du viol, les inégalités dans le couple en matière de prise en charge médicale, de fiscalité et de transmission de la nationalité abolies, sans oublier la parité devenue une réalité en politique. La liste est vraiment longue !
Nous comprenons que certaines défendent plus leurs devoirs que leurs droits et que d’autres ne soient pas forcément féministes, mais cela ne doit nullement servir de pantalonnade à une « haine de l’égalité » pour paraphraser Jacques Rancière. En effet, il est désespérant de constater à quel point des fossoyeurs œuvrent pour fragiliser davantage des droits acquis. Leur propension à les remettre en cause demeure trop forte en cette période d’incertitude marquée pour les femmes.
Le régime patriarcal sait « réarmer » ses « enrôlées », partisanes d’une émancipation sous tutelle. Hors de question de sombrer dans le découragement, le mot de ralliement est Résistances. Parce que les encagoulées seront débusquées pour rendre caduque la gangrène antiféministe et éradiquer le continuum de la violence sous toutes ses formes envers les Sénégalaises par l’érection d’un mur des fossoyeurs !
Fatoumata Bernadette Sonko est enseignante-chercheure
CESTI-UCAD.
TOURISME, LES AXES DE LA RELANCE EXPOSÉS AUX ACTEURS DU PÔLE SUD
Le ministre Mountaga Diao a affirmé la volonté des autorités de faire de ce secteur un moteur de développement durable, conformément à l’Agenda national de transformation "Sénégal 2050".
Ziguinchor, 13 mars (APS) – Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mountaga Diao, a présidé un comité régional de développement (CRD), jeudi à Ziguinchor (sud), dans le cadre d’une relance durable du secteur.
M. Diao a profité de cette opportunité pour présenter de nouvelles orientations et échanger avec les acteurs du secteur.
Selon lui, ce CRD spécial “a pour objectif d’impulser une relance touristique adaptée et inclusive au bénéfice des populations locales et une modernisation de l’artisanat”.
En plus des acteurs du tourisme du pôle Casamance (Kolda, Ziguinchor et Sédhiou), ceux de l’artisanat ont pris part à cette rencontre, de même que des autorités administratives et des élus territoriaux.
“Il s’agissait d’écouter et recueillir les préoccupations des acteurs du tourisme et de l’artisanat, et identifier les contraintes afin de trouver les mécanismes permettant de prendre en charge notre secteur”, a ajouté le ministre du Tourisme.
Il a assuré que le souhait des plus hautes autorités du pays est de faire en sorte que le pôle sud du tourisme soit un modèle de développement durable.
Mountaga Diao a souligné que le nouveau référentiel des politiques publiques “Sénégal 2050, Agenda national de transformation” classe le tourisme et l’artisanat parmi les secteurs stratégiques devant servir de base croissance du pays pour impulser une économie compétitive.
“Nous avons initié cette tournée pour favoriser une relance durable du secteur du tourisme et la modernisation de l’artisanat, en vue de participer à l’amélioration significative des conditions de vie des populations”, a encore expliqué le ministre.
Les acteurs du tourisme du pôle Casamance et ceux de l’artisanat sont revenus, lors de ce CRD spécial, sur ce qui constitue, à leurs yeux, les principales contraintes du secteur.
Philippe Ndiaga Ba, directeur de la réglementation du tourisme, a rappelé que le ministère de tutelle veut “donner corps” à la vision du président de la République dans ce domaine.
Les pouvoirs publics comptent accompagner, dans cette perspective, les acteurs du tourisme et de l’artisanat pour la formalisation de leurs activités et la recherche de financement.
“Nous voulons que les acteurs puissent porter le développement du tourisme et de l’artisanat dans la région pôle sud”, a t-il insisté, prônant le maintien du tourisme balnéaire, qui selon lui, “est un bon produit”.
En marge de ce CRD spécial, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat a remis du matériel aux artisans de la région de Ziguinchor.
Selon ses services, il va visiter ce vendredi différents sites touristiques de la région, dont le musée mémorial du bateau “Le Joola”, le village artisanal et la chambre de métiers de Ziguinchor.
PAR OUMAR NDIAYE
RÊVES D’UNION ET RÉVEIL DE LA DÉSINTÉGRATION
"Qu’est-ce qui se passe dans les Communautés économiques régionales (Cer) africaines pour qu’aucune d’elles ne fonctionne convenablement et ne se projette durablement dans l’avenir ?"
Qu’est-ce qui se passe dans les Communautés économiques régionales (Cer) africaines pour qu’aucune d’elles ne fonctionne convenablement et ne se projette durablement dans l’avenir ?
Que ce soit l’Union du Maghreb arabe (Uma), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceaac), la Communauté de l’Afrique de l’Est (Eac), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), elles sont toutes sujettes à des crises existentielles, structurelles et même conjoncturelles avec des demandes de retrait ou des blocages dans le fonctionnement.
L’épisode de la Confédération des États du Sahel avec le départ du Burkina, Mali et Niger de la Cedeao est en train de créer une césure dans la saga de ces Communautés économiques régionales avec des airs de tragicomédie qui sont en train de se jouer aux cinq coins de l’Afrique. Même en Afrique de l’Est, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) a connu aussi les mêmes péripéties ces dernières années. Le Soudan, sur fond de crise politique et sécuritaire, avait suspendu sa participation dans cette instance régionale avant de revenir à de meilleurs sentiments.
C’est dire que ces crises épileptiques au sein des Communautés économiques régionales africaines risquent de leur donner une paralysie partielle. Au départ, les Cer ont été créées dans le souci d’aller à une unité des pays africains par étapes comme voulu par les pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (Oua). Il y avait d’abord les tenants de la théorie des cercles concentriques ou du gradualisme dont le président sénégalais Léopold Sédar Senghor faisait partie et qui promouvaient l’intégration africaine par étapes. Celle-ci était une approche prudente par opposition à la thèse d’une unité africaine immédiatement réalisée que proposaient les tenants du panafricanisme radical comme Kwame Nkrumah, premier président du Ghana, et chantre de l’unité africaine.
Le gradualisme a fini par triompher avec l’instauration des blocs régionaux, tels que la Cedeao ou la Ceeac. Aujourd’hui, force est d’admettre que ces instances sont loin du compte. Leurs résultats sont encore limités aussi bien en renforcement des échanges commerciaux qu’en gestion des conflits dans leur espace ou de promotion de vraies valeurs démocratiques ou politiques conformes aux idéaux du démantèlement des barrières politiques et économiques.
Certes, sur le front de la libre circulation des personnes, des biens et services, la Cedeao peut se flatter d’avoir facilité le mouvement des citoyens communautaires ouest-africains, mais en Afrique centrale ou australe, les Africains ont toutes les peines du monde pour se mouvoir dans l’espace panafricain.
L’une des Communautés économiques régionales les plus dynamiques et qui cochait à presque toutes les cases de la théorie du chercheur hongrois Béla Balassa, la Cedeao, semble prendre un autre chemin que la route de l’intégration qui était toute tracée à sa création.
Avec ses 15 % de commerce intra régional (au-dessus de beaucoup d’autres organisations régionales), une libre circulation des personnes et des biens, un attrait économique certain, la Cedeao était une des structures d’intégration africaines les plus citées en exemple. Ce n’est pas pour rien qu’en 2017, un pays comme le Maroc, même en étant membre d’une autre communauté économique régionale, l’Uma, avait déposé une demande d’adhésion à la Cedeao.
Ces cassures dans l’évolution des Communautés économiques régionales démontrent, une fois de plus, le retour de l’État-Nation qui n’est pas près de s’effacer pour laisser la place à un leadership continental ou régional. C’est dire aujourd’hui que les réveils de la désunion risquent de remplacer les rêves d’intégration…