SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
7 juin 2025
L'APR PERD LA BATAILLE DE L'OPINION
Divisé depuis la présidentielle, l'ancien parti au pouvoir peine à mener une défense efficace face aux poursuites judiciaires contre ses cadres, contrairement à la stratégie médiatique et juridique qu'avait déployée le PDS pour protéger Karim Wade
Le régime de Bassirou Diomaye a pour crédo le Jub, le Jubal, et le Jubanti qui signifie respectivement la droiture, la probité et l'exemplarité. Joignant l'acte à la parole, le pouvoir a lancé une opération de reddition des comptes visant particulièrement les membres de l'ancien régime. Ces derniers voient également leur image ternie aussi bien au Sénégal qu'à l'étranger malgré la contestation des faits qui leur sont reprochés.
L'image de Macky Sall est écornée à l'international. Il est accusé, avec son gouvernement, d'avoir maquillé les chiffres des finances publiques. Les Pastéfiens le prennent aussi pour responsable de la soixantaine de personnes mortes lors des manifestations dans le pays entre 2021 et 2024. D'aucuns réclament d'ailleurs sa traduction pour tous ces faits précités devant la haute cour de justice.
La gestion de l'ancien régime est également fouillée avec des actions judiciaires déclenchées çà et là, soit pour des dénonciations soit dans le cadre de l'exploitation de rapports tels que celui de la Cour des comptes concernant le fonds Force Covid-19 et celui du Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) concernant des faits de blanchiment de capitaux.
Et dans la série d'arrestations et de mise en accusation, on peut compter Lat Diop, Farba Ngom, Ndèye Saly Diop Dieng, Moustapha Diop, Sophie Gladima, Ismael Madior Fall, Mansour Faye, Mamadou Ngom Niang, .... Des proches de l'ancien Chef de l'Etat Macky Sall et de son ancien Premier ministre Amadou Ba sont également cités dans un dossier d'association de malfaiteurs en groupe criminel organisé, blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé.
Depuis le déclenchement du processus de reddition des comptes, les membres de l'ancien parti au pouvoir, l'APR, essaient en vain de convaincre l'opinion de l'existence d'une entreprise d'acharnement contre leurs personnes. Mais cela ne produit pas l'effet escompté puisque l'opinion ne semble pas adhérer à cette cause.
D'autant que les montants énumérés comme détournés ont créé de la stupeur chez les Sénégalais. Ces derniers ont du mal à croire qu'autant d'argent a pu être détourné dans le pays classé parmi les plus pauvres au monde. Et le fait que certains d'entre les personnes incriminées proposent de cautionner des centaines de millions voire des milliards fait que les Sénégalais ont moins de sensibilité sur leur sort. En effet, dans la mentalité sénégalaise, la consignation est en quelque sorte synonyme d'acceptation du fait pour lequel la personne est inculpée.
La stratégie payante du PDS
En plus, l'APR, divisée depuis la présidentielle de mars 2024, a perdu beaucoup de force. Elle a enregistré beaucoup de départs. Et elle peine aujourd'hui à dicter son opinion dans l'espace public. Elle n'a pas un bloc compact avec de grosses pointures capables de porter le combat.
On se rappelle qu'en 2012, après l'emprisonnement de Karim Wade, le Parti démocratique sénégalais (PDS) avait réussi à faire adhérer l'opinion dans son combat contre "l'injustice" vécue par Wade-fils. Pourtant, le pouvoir de Macky Sall avait réussi dans un premier temps à faire croire aux Sénégalais que Karim s'était enrichi illicitement durant le règne de son père Abdoulaye Wade. Toutefois, les libéraux ont su contrecarrer ce discours à travers une série de manifestations, autorisées ou pas; mais également à travers une bataille médiatique permanente et une saisine des juridictions et instances internationales. Finalement Karim a été le seul homme politique poursuivi et condamné par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei).
Depuis le déclenchement des actions judiciaires contre les responsables apéristes, ces derniers se contentent souvent de tenir des conférences de presse pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme un acharnement. Ils ont également produit un contre-rapport déposé au FMI pour se défendre des accusations formulées dans le rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques entre 2019 et mars 2024. Auparavant, ils avaient publié un livre blanc dressant le bilan des 12 ans de Macky Sall à la tête du pays.
Et tout cela ne semble pas produire des effets puisque une bonne partie de l'opinion, même des anti-Pastef, sont sidérés depuis les déballages du nouveau pouvoir sur les détournements de deniers publics et autres crimes financiers.
Il faut relever également qu'hormis ces actions précitées, les apéristes ont du mal à engager une véritable bataille de terrain. Aujourd'hui, une bonne partie d'entre eux sont préoccupés par d'éventuels dossiers qui pourraient les incriminer. Face à cette traque, il est difficile pour tout un chacun de s'engager pleinement dans la bataille d'opinion et de descendre sur le terrain pour mener une épreuve de force contre l'actuel régime.
Il faut noter également la difficulté pour l'APR de faire adhérer l'opposition dans sa bataille surtout concernant la gestion des deniers publics et la défense de son leader Macky Sall. En effet, la plupart des membres de l'actuelle opposition ont eu des démêlés avec Macky Sall et son régime. Khalifa Sall avait été freiné dans sa trajectoire politique par le pouvoir Macky Sall qui avait mis sur la table l'affaire de la caisse d'avance de la ville de Dakar pour l'emprisonner et le rendre plus tard inéligible aux élections.
Quant à Karim Wade, il a été condamné pour enrichissement illicite avant d'être exilé à Doha. Sans compter les rapports très tendus entre Thierno Alassane Sall et le régime Macky Sall avant son départ du pouvoir. Au-delà de tous ces leaders, les mémoires sont encore vives face à l'histoire récente marquée par des heurts entre le pouvoir de Macky Sall et une bonne partie de ceux qui sont avec lui aujourd'hui dans l'opposition.
LE SÉNÉGAL PRIS AU DÉPOURVU DANS L'EXPORTATION DE SES HYDROCARBURES
L'exportation du pétrole et du gaz sénégalais a révélé une carence critique en spécialistes métrologues, obligeant le pays à prendre des mesures d'urgence pour combler ce déficit de compétences qui compromet sa capacité à mesurer ses ressources
L'exportation du pétrole et du gaz a révélé, d'après le ministre du Commerce, un manque de métrologues notamment dans le secteur des hydrocarbures. Afin de résorber ce gap à l'aune de la production gazière et pétrolière, Serigne Guèye Diop a annoncé l'envoi prochain d'une vingtaine d'ingénieurs en formation à l'étranger.
C'est une révélation du ministre de l'Industrie et du Commerce. Le Sénégal ne dispose pas, selon lui, d'assez de spécialistes métrologues dans les domaines du pétrole et du gaz. Serigne Guèye Diop s'exprimait hier à Dakar, en marge de la célébration de la Journée mondiale de la métrologie sous le thème : «Des mesures à tous les temps et à tous les peuples».
Du fait de cette carence, le Sénégal, il y a quelques mois, a dû payer les frais de cette insuffisance de ressources humaines lors de l'exportation du pétrole et du gaz. C'est avec l'arrivée des bateaux, dit-il, qu'on s'est rendu compte que le Sénégal ne disposait pas de compétences notamment d'ingénieurs métrologues suffisamment qualifiés pour aborder les débitmètres sur les bateaux pour mesurer le gaz. Alors que sans un système de mesure fiable, il n'y a ni commerce équitable ni industrie performante. C'est pourquoi, conscient de l'impossibilité d'accélérer l'industrialisation sans une bonne qualité de métrologie, le gouvernement s'est engagé à renforcer ses capacités à moderniser les équipements et à former les ressources humaines pour assurer la traçabilité et la fiabilité des mesures.
«Il est important que le Sénégal puisse avoir une ressource humaine disponible et qualifiée dans l'aune de la production de pétrole et de gaz. Si nous n'avons pas d'experts dans ce domaine, nous ne savons pas ce que nous chargeons dans nos bateaux méthaniers ou dans nos containers pétroliers. Et en conséquence, nous ne saurons pas ce que nous vendons et ce que nous recevons», s'alarme le ministre du Commerce qui présidait la célébration de la Journée mondiale de la métrologie en présence du chef de la Division de la métrologie, du représentant du secteur privé et de l'association consumériste de métrologie.
En conséquence, fait savoir Serigne Guèye Diop, le Sénégal va envoyer dans les prochains mois une équipe d'ingénieurs en formation à l'étranger, notamment en France, en Côte d'Ivoire, en Algérie et en Allemagne. Il s'agira ainsi de renforcer l'équipe d'ingénieurs métrologues dans le ministère du Commerce qui aura au moins durant les 5 prochaines années un besoin de 20 ingénieurs métrologues. Cette vingtaine d'ingénieurs sera en formation pendant 1 ou 2 ans.
Des exonérations pour attirer des entreprises de fabrique d'instruments de mesure
Le Sénégal veut, en outre, fabriquer sur son sol les instruments de mesure. Sous cet angle, le gouvernement travaille avec ses partenaires en vue d'encourager des sociétés spécialisées dans la fabrique d'instruments de mesure à s'établir au Sénégal. «Il n'est pas plus acceptable que 65 ans après l'indépendance, le Sénégal importe encore des instruments de mesure notamment d'Allemagne, des Etats-Unis, de la France, de la Chine», se désole le Ministre Serigne Guèye Diop qui, à ce titre, fait savoir que d'ores et déjà, le gouvernement prévoit de mettre en place un système de détaxation et d'exonération en vue d'attirer au Sénégal des entreprises évoluant dans ce domaine.
GAZA, LE PAPE LÉON XIV APPELLE À L’OUVERTURE DE COULOIRS HUMANITAIRES
Lors de sa première audience générale place Saint-Pierre, le souverain pontife a exhorté à la fin des hostilités dans la bande de Gaza et à l’entrée d’une aide humanitaire décente. Un message qui intervient alors que la situation ne cesse de se détériorer
Lors de sa toute première audience générale place Saint-Pierre, le Pape Léon XIV a lancé un vibrant appel à la fin des hostilités dans la bande de Gaza et à l’ouverture urgente de couloirs humanitaires.
« La situation dans la bande de Gaza est de plus en plus préoccupante et douloureuse », a déclaré le souverain pontife devant des milliers de fidèles. « Je renouvelle mon appel du fond du cœur à permettre l’entrée d’une aide humanitaire décente et à mettre fin aux hostilités, dont le prix déchirant est payé par les enfants, les personnes âgées, les malades… »
Cette prise de position forte intervient dans un contexte humanitaire dramatique. Plus tôt dans la journée, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a vivement critiqué l’attitude d’Israël, accusant l’État hébreu de restreindre volontairement l’entrée de l’aide à Gaza.
« Ce plan est une manière d’instrumentaliser l’aide, en la transformant en outil au service des objectifs militaires des forces israéliennes », a dénoncé Pascale Coissard, coordinatrice des urgences de MSF à Khan Younès, dans un communiqué. L’aide autorisée, qui ne représente qu’une centaine de camions depuis lundi selon les autorités israéliennes, est qualifiée de « ridiculement insuffisante » par l’ONG, qui y voit un simple « écran de fumée » destiné à contrer les accusations de famine organisée.
Le conflit en cours a débuté le 7 octobre avec une attaque massive du Hamas ayant coûté la vie à 1 218 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 présumées mortes.
En représailles, la campagne militaire israélienne a fait plus de 53 500 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas. Un bilan jugé crédible par l’ONU, qui souligne que la majorité des victimes sont des civils.
Le Pape Léon XIV s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs en appelant à la paix et à la protection des plus vulnérables, au cœur d’un conflit qui continue d’ensanglanter le Proche-Orient.
PAR MALICK CISS
FRIPERIE, QUAND L’AFRIQUE FILE DU BON COTON POUR LES AUTRES
L’Afrique est le continent des paradoxes, et cela explique, en partie, son sous-développement. C’est un riche qui « offre » sa richesse au reste du monde presque pour des broutilles, et se morfond, en retour, dans la dépendance à l’extérieur.
L’Afrique est le continent des paradoxes, et cela explique, en partie, son sous-développement. C’est un riche qui « offre » sa richesse au reste du monde presque pour des broutilles, et se morfond, en retour, dans la dépendance à l’extérieur. L’exemple du coton illustre encore cette incongruité.
On a un continent exportant l’essentiel de sa production d’or blanc et qui, dans le même temps, continue à importer des vêtements d’occasion pour s’habiller. Et dans ce lot, il y a la friperie, ces habits usagés qui retrouvent une seconde jeunesse sous les tropiques. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Contrairement à ce que l’on pense, l’histoire de ces vêtements usagés n’a pas comme point de départ l’Afrique. Au lendemain de la 2nde Guerre mondiale, l’Europe était si ruinée qu’elle peinait à habiller correctement sa population. Il a fallu que les États-Unis volent à son secours pour la relever. Et dans cet élan de solidarité américaine, il y avait des dons de vêtements usagés au profit des Européens, qui avaient vu leur pouvoir d’achat dégringoler. Une fois le Vieux continent remis de la guerre grâce au plan Marshall, le flux vestimentaire humanitaire a pris une autre direction : l’Afrique.
C’est ainsi que les organisations caritatives ont arrosé le continent d’habits indésirables dans les armoires des Occidentaux, convertis à la religion de la surconsommation en toute chose. Comme en Europe de l’après-Guerre, ces vêtements bas de gamme symbolisaient la misère. Il y a quelques décennies, porter du « feug diay » ou « Fd » renvoyait à la pauvreté, avec son corollaire, être la risée de ses camarades. Mais au fur et à mesure, l’aspect humanitaire, pour ne pas dire caritatif, a cédé la place au business. Non seulement la friperie a retrouvé une seconde vie, mais elle a gagné en valeur. Face à la forte demande, les prix ont grimpé jusqu’à ce que des firmes occidentales s’installent en Afrique pour mieux organiser le sous-secteur. Qu’est-ce qui s’est donc passé entre temps pour que ces fringues indésirables ailleurs occupent aujourd’hui le haut du pavé ? D’abord, il y a eu le déclin de l’industrie textile dans la plupart des pays africains. Les politiques libérales, imposées par les programmes d’ajustement structurel, sonnent alors le glas d’usines telles que le fleuron sénégalais Sotiba.
Le marché est alors inondé de tissus importés plus compétitifs en provenance d’Asie, mais aussi de friperie déversée par l’Europe. En 2021, le continent a dépensé 1,8 milliard de dollars de vêtements de seconde main, selon la plateforme Texpro. La création ou la réouverture d’usines textiles n’a pas eu l’effet escompté à cause de la concurrence, entretenue surtout par l’adoption de la mode occidentale par les Africains. Si dans le passé on achetait de la friperie à bas prix pour des raisons économiques, aujourd’hui les jeunes de Dakar de tous sexes se ruent au « Marché samedi » pour être « in », selon les standards vestimentaires occidentaux. Il suffit d’un passage chez le blanchisseur du coin pour se fondre dans la masse des branchés. Et toutes les couches sociales y trouvent leur compte. Malheureusement, nos pays n’ont pas réussi à répondre à ce besoin de paraître des jeunes en leur proposant des produits adaptés et à la portée de leurs bourses. L’industrie de confection africaine (y compris les entreprises implantées par les investisseurs étrangers) s’est plus focalisée à satisfaire la forte demande extérieure, notamment à saisir l’opportunité que constitue l’Agoa, une loi de franchise de droits de douane américaine en faveur de l’Afrique.
L’annonce de l’interdiction d’exporter les matières premières textiles faite par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, en décembre dernier, illustre ce souci de protéger les acteurs du textile et de l’habillement sénégalais, dans un continent qui exporte 90% de sa production. Les États africains ont l’opportunité de redonner un second souffle à leur industrie textile en régulant ou en interdisant les importations de vêtements de seconde main. Une décision qui ne sera pas facile à prendre dans un contexte économique difficile, mais qui pourrait s’imposer à nos États dans le long terme. D’autant plus que les tenues africaines, alliance de tradition et de modernité, en vogue ici et ailleurs, ouvrent un boulevard d’opportunités.
SIX MOIS REQUIS CONTRE AZOURA FALL ET OUSSEYNOU KAIRÉ
Le parquet a requis, mercredi 21 mai, une peine de six mois de prison, dont trois fermes, contre les influenceurs poursuivis pour discours contraires aux bonnes mœurs après des propos insultants visant Macky Sall et Mame Mbaye Niang
Six mois dont trois mois fermes : c’est la peine que le parquet a requise ce mercredi 21 mai 2025 contre Assane Guèye, alias Azura Fall, et son ami Ousseynou Kairé, poursuivis pour discours contraire aux bonnes mœurs. En attendant que l’affaire soit vidée le 4 juin 2025, le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire d’Ousseynou Kairé, le seul actuellement en détention.
Azura Fall et Ousseynou Kairé ont comparu à la barre des flagrants délits de Dakar, à la suite d’insultes proférées contre l’ex-président Macky Sall et Mame Mbaye Niang.
Face au tribunal, qui a diffusé les vidéos, le duo s’est amendé. Azura Fall a reconnu que ses propos étaient indécents.
Toutefois, il s’est justifié en expliquant qu’il ne cessait d’être insulté, notamment sur sa mère, et qu’il avait même porté plainte, sans suite.
Il a accusé Me Moussa Diop d’avoir diffusé une vidéo destinée à ses suiveurs, datant de neuf mois. À l’en croire, l’ex-DG de Dakar Dem Dikk n’aurait pas supporté qu’il ne lui ait pas arrangé une audience avec Ousmane Sonko.
« Lorsque Sonko est venu à Matam, il n’a cessé de m’appeler pour pouvoir le rencontrer. Je lui ai rétorqué que je ne pouvais pas introduire n’importe qui auprès d’une autorité. Le lendemain, il n’a pas supporté de voir une vidéo dans laquelle j’étais avec Sonko », a-t-il expliqué.
En outre, l’influenceur patriote a justifié sa sortie par son emprisonnement dans des conditions extrêmement difficiles, selon lui, imposées par le régime de Macky Sall, pour la simple raison qu’il soutient Ousmane Sonko.
« À cause de Macky Sall, j’ai passé quatre mois en prison, sans dormir sur un lit. Je ne peux plus pratiquer de sport, ni manger d’huile ou de sel », a déclaré Azura Fall, avec amertume. Il a même voulu montrer ses blessures.
« Je demande pardon. J’étais parti le soutenir. J’ai agi sous le coup de la colère. Je regrette, car je suis porteur de voix. Je n’avais pas l’intention d’insulter », a d’emblée soutenu Ousseynou Kairé.
Le prévenu est également revenu sur son arrestation et les tortures qu’il aurait subies au commissariat central de Dakar. Selon lui, son seul tort a été de dire : « Sonko, namone nala ».
Le parquet a fustigé l’attitude des prévenus. Il a écarté la thèse de la démence avancée par Azura Fall, au motif que le document présenté par ses avocats a été établi durant la garde à vue.
« On ne peut pas établir une démence en vingt minutes », a soutenu le procureur. Toutefois, il a demandé au tribunal d’ordonner une expertise pour déterminer l’état psychologique de l’influenceur. Mais en tout état de cause, il estime qu’Azura Fall était bien lucide au moment des faits. Il a requis six mois, dont trois mois fermes.
La défense estime que la démence est bien établie. Mieux, elle juge l’action irrecevable, puisqu’il n’existe pas de plainte contre les prévenus.
À défaut de l’irrecevabilité, les avocats ont plaidé la relaxe d’Azura Fall et la clémence pour Ousseynou Kairé.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 4 juin et a rejeté la demande de liberté provisoire d’Ousseynou Kairé.
SURPRODUCTION D’OIGNONS, L’ÉTAT GÈLE TEMPORAIREMENT LES VENTES DE L’AGROBUSINESS
Pour soutenir les petits producteurs confrontés à une saturation du marché et à la chute des prix, le gouvernement suspend, du 22 mai au 15 juin 2025, la commercialisation des oignons et pommes de terre issus de l’agriculture industrielle.
Face à une « saturation du marché » local de l’oignon, l’État sénégalais a décidé de suspendre temporairement la commercialisation de certaines productions pour soutenir les petits producteurs. Par une lettre circulaire datée du 20 mai 2025, l’Agence de Régulation des Marchés (ARM), sous tutelle du ministère de l’Industrie et du Commerce, a annoncé l’interdiction des ventes d’oignons et de pommes de terre provenant de l’agrobusiness entre le 22 mai et le 15 juin 2025.
Cette mesure, selon le directeur général de l’ARM, Babacar Sembène, vise à « corriger le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché local ». En effet, une surproduction a provoqué une chute notable des prix à la production, accompagnée de pertes post-récoltes importantes.
Dans la circulaire, il est précisé que « cette situation traduit l’importance des stocks disponibles et en souffrance au niveau des petits producteurs ». Faute de moyens de conservation adaptés, ces derniers peinent à écouler leurs produits dans des conditions rentables.
La mesure concerne plusieurs grandes structures opérant dans le secteur de l’agriculture industrielle, dont Swami Agri, SCL, Van Oers, Africa Farmer Food ou encore Sedagri.
L’ARM exhorte tous les acteurs impliqués à respecter scrupuleusement cette décision, qui s’inscrit dans une volonté de solidarité économique et de valorisation de la production locale.
À L’OMS, DIOMAYE PLAIDE POUR LA SANTÉ COMME BIEN PUBLIC MONDIAL
Devant l’Assemblée mondiale de la santé réunie à Genève, le président sénégalais a réaffirmé, dans un message vidéo, son engagement pour la souveraineté sanitaire, la couverture universelle et un financement durable de l’OMS.
Le Chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, s’est exprimé, hier, devant l’Assemblée mondiale de la santé, par message vidéo. Dans son adresse, il a tenu à souligner les avancées pour faire du droit à la santé un acquis pour ses compatriotes.
GENÈVE – Debout dans son bureau, tout de blanc vêtu, les drapeaux du Sénégal et de l’Union africaine visibles, le Chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, s’est exprimé, hier, devant l’Assemblée mondiale de la santé. Celle-ci se tient à Genève du 19 au 27 mai sur la thématique : « Un monde uni pour la santé ». Des chefs d’État, de gouvernement et de hauts délégués des 194 États membres de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) y prennent part. Dans son message vidéo, le Président sénégalais a reconnu la nécessité d’un multilatéralisme gagnant-gagnant, avec le partenariat exemplaire du Sénégal avec l’Oms et différents partenaires au développement pour la couverture sanitaire universelle et l’ambition de la souveraineté sanitaire. Il a ainsi rejeté les égoïsmes nationaux, notamment dans la lutte contre les grandes pandémies.
Pour lui, « la récente et douloureuse pandémie de Covid-19 ainsi que les combats menés contre d’autres pathologies de portée mondiale prouvent que l’urgence sanitaire est permanente ». De l’avis du Chef de l’État, « il est impératif de mutualiser nos moyens et d’investir dans la recherche, l’innovation et dans les infrastructures pour avoir des systèmes de santé durables, résilients et équitables. C’est dans cet esprit de partenariat que le Sénégal a entrepris des réformes ambitieuses, développé des programmes prioritaires et renforcé son dispositif sanitaire ». C’est ainsi que, selon lui, « le Sénégal a atteint le niveau de maturité 3 pour son autorité de régulation pharmaceutique ». Notre pays est aussi certifié Oms pour une équipe médicale d’urgence de type 2. « Autant de preuves de nos capacités à répondre aux crises sanitaires à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières », a souligné le président Faye. Poursuivant, il a indiqué que « Ces avancées constituent un jalon important vers la production pharmaceutique locale, la couverture universelle et la souveraineté sanitaire de notre pays. De tels progrès sont le fruit d’un partenariat solide avec l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) et d’autres partenaires techniques et financiers ».
Plaidoyer pour plus de moyens à l’Oms
Alors que les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement américain fragilisent beaucoup d’institutions internationales, Bassirou Diomaye Faye a plaidé pour l’octroi de plus de moyens à l’Oms qui, a-t-il estimé, en a besoin en permanence. Il a insisté sur le fait que « la santé est un bien public et les États doivent garantir un financement durable à l’Oms ». Bassirou Diomaye Faye a, à ce propos, lancé un appel solennel à la coopération et à la solidarité internationale pour soutenir durablement le cycle d’investissements qui constitue un enjeu majeur de sécurité sanitaire mondiale.
Pour le Président sénégalais, dont le pays est représenté, entre autres, par Ibrahima Sy, ministre de la Santé et de l’Action sociale, « l’accès à des mécanismes de financements durables va accélérer le processus de transformation de notre système de santé globale en investissant massivement dans les innovations technologiques avancées comme la digitalisation, la télémédecine, l’intelligence artificielle ». Il a renouvelé « son engagement à faire en sorte que « la santé pour tous » ne soit pas uniquement une aspiration, mais une réalité concrète et vécue ».
UN INFIRMIER-CHEF ASSASSINÉ DANS SON POSTE DE SANTÉ À KOUNGHEUL
Mamadou Samba Diallo, infirmier-chef de poste à Arafat, dans la commune de Missirah Wadène, a été tué dans la nuit de mardi à mercredi par des individus non identifiés. Le syndicat ”And Gueusseum” condamne un acte qualifié de barbare.
L’infirmier-chef de poste (ICP) d’Arafat, un village de la commune de Missirah Wadène, a été tué, dans la nuit de mardi à mercredi, sur son lieu de travail, a appris l’APS du président de la section régionale du syndicat ”And Gueusseum” de Kaffrine, Narcisse Gomis.
”Le drame est survenu dans la nuit du mardi à mercredi, vers 4 heures, par des individus non encore identifiés”, a expliqué le président de la section régionale du syndicat ”And Gueusseum” de Kaffrine.
Le syndicat ”And Gueusseum” a condamné, avec la plus grande fermeté, cet acte ”barbare et inhumain’’.
Mamadou Samba Diallo est présenté comme ”un professionnel exemplaire” par le médecin-chef du district sanitaire de Koungheul, El Hadji Malick Niang.
Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour déterminer les circonstances de ce drame.
PAPE MATAR SARR À LA CONQUÊTE DE SON PREMIER TITRE AVEC TOTTENHAM
En pleine ascension sous les ordres d’Ange Postecoglou, le milieu sénégalais s’apprête à disputer la finale de la Ligue Europa face à Manchester United, ce mercredi à Bilbao. Une victoire marquerait un tournant décisif dans sa carrière.
La saison 2024-2025 pourrait bien marquer un tournant majeur dans la carrière de Pape Matar Sarr. En pleine ascension sous la houlette d’Ange Postecoglou, le milieu de terrain sénégalais de Tottenham Hotspur s’apprête à disputer la finale de la Ligue Europa, ce mercredi 21 mai à Bilbao (19h GMT), face à Manchester United. Une victoire permettrait à Pape Matar Sarr de décrocher son tout premier trophée en club et de sceller une saison remarquable.
Depuis son arrivée chez les Spurs en 2021 en provenance du FC Metz, Pape Matar Sarr a gravi les échelons avec patience et détermination. Après une saison 2023-2024 encourageante (26 titularisations en Premier League, 3 buts et 3 passes décisives), il s’est véritablement imposé cette année. En 2024-2025, le Sénégalais a été l’un des hommes clés de l’effectif, avec 52 apparitions toutes compétitions confondues, pour un total de 6 buts et 2 passes décisives.
Sa campagne européenne a été particulièrement notable : auteur de deux buts en phase de groupes face à Qarabag et Ferencváros, il s’est distingué par sa projection offensive et sa combativité dans l’entrejeu. Bien qu’il ait débuté sur le banc lors de la demi-finale aller contre Bodø/Glimt, son impact tout au long du tournoi a été déterminant pour la qualification en finale.
Face à Manchester United, Pape Matar Sarr retrouve un adversaire contre lequel il a déjà brillé. Le 19 décembre 2024, en quart de finale de la League Cup, il avait livré une prestation complète en 90 minutes, contribuant au succès spectaculaire de son équipe (4-3). Plus tôt encore, le 29 septembre, il avait offert une passe décisive dès son entrée en jeu lors d’une victoire nette (3-0) en championnat. Ces performances témoignent de sa capacité à se montrer décisif dans les grands rendez-vous.
Pour Pape Matar Sarr, ce titre pourrait symboliser l’aboutissement d’une progression constante et l’entrée dans une nouvelle dimension. Un moment charnière que le milieu sénégalais abordera avec ambition et lucidité, conscient de la portée d’un tel rendez-vous pour sa carrière et pour l’histoire de son club.
L’HUMAIN RESTE PLUS TALENTUEUX QUE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Lors d’un panel organisé pour les 55 ans du journal Le Soleil, le directeur du CESTI a souligné que l’IA peut accélérer le traitement de l’information, mais qu’elle ne saurait remplacer le génie journalistique humain.
L’intelligence artificielle aide certains médias à aller plus vite dans le traitement de l’information, mais il ne peut en aucun cas remplacer le talent humain, a estimé, mardi, le directeur du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), l’école de formation en journalisme de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (UCAD).
Mamadou Ndiaye s’exprimait ainsi au cours d’un panel qu’il a co-animé sur le thème : ‘’Le Soleil face aux mutations du paysage médiatique sénégalais’’, à l’occasion de la célébration du 55e anniversaire du quotidien public édité par la Société sénégalaise de presse et de publication (SSPP).
Selon lui, l’intelligence artificielle peut aider à décrypter certaines situations, générer plus de 2 000 articles, par exemple, faire des résumés, etc., a-t-il dit, mais il ne faut pas que le talent humain disparaisse au profit de cette technologie.
‘’Malgré tout, il faut que des organes de presse comme Le Soleil puissent utiliser l’intelligence artificielle pour analyser aussi les besoins de consommation. Aujourd’hui, avec cette technologie, on peut voir à peu près, au Sénégal, quelles sont les thématiques, quels sont les éléments qui plaisent le plus au public’’, a-t-il ajouté.
Le directeur du CESTI est d’avis que le paysage médiatique sénégalais subit de profondes mutations et il que la presse classique doit s’adapter à ces changements.
‘’Les médias traditionnels doivent s’adapter par rapport à l’évolution technologique, mais aussi l’évolution des modes de consommation de l’information. Du point de vue de l’évolution technologique, on se rend compte que Le Soleil aurait dû dépasser ce niveau-là. Parce que le Sénégal est connecté depuis 1996, officiellement, sur internet’’, selon Mamadou Ndiaye.
Le journal Le Soleil a été créé le 20 mai 1970, prenant ainsi le relais de Dakar-Matin (1961-1970), héritier de Paris-Dakar (1933-1961).