SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 juillet 2025
L’ILE VA ACQUERIR DEUX NAVIRES ET UN QUAI
L’Agence nationale des Affaires maritimes a présenté le projet d’acquisition des deux navires dernière génération, ainsi que la construction d’un nouveau quai à Gorée et d’une gare maritime.
L’Agence nationale des Affaires maritimes a présenté le projet d’acquisition des deux navires dernière génération, ainsi que la construction d’un nouveau quai à Gorée et d’une gare maritime. Le projet piloté par les services du Directeur général, Bécaye Diop matérialise la mise en œuvre du volet renforcement de la sécurité de la liaison maritime Dakar-Gorée.
Les quatre kilomètres qui séparent Gorée de Dakar vont bientôt être reliés par deux navires de dernière génération. Maître d’ouvrage du projet avec des partenaires Sud-Coréen, l’Agence nationale des Affaires maritimes (ANAM) a détaillé, les composantes du projet, de construction d’un quai pour accueillir deux navires nouvelle génération à l’intention des populations de l’Ile de Gorée. Cette présentation des ingénieurs Sud Goréen était un moment d’échange avec les populations de l'île très enthousiastes de voir enfin que leur quotidien va s’améliorer à terme. Les bateaux présentés allient sécurité, confort et respect des normes environnementales.
Pour le Directeur général de l’ANAM, Bécaye Diop, il était temps dans la mesure où les chaloupes qui assurent la navette tombent en panne régulièrement. Ce qui cause un problème de sécurité, qui est très importante dans le domaine maritime auxquelles il faut faire face. Ce projet, confié à ses services, par l’État permet d’acquérir deux navires de «350 places» chacun. Ils sont également, de dernière génération, respectant toutes les conditions écologiques, de sécurité et économe étant hybride roulant à l’électrique et au gasoil. Il vont permettre, dit-il, aux populations et aux touristes de les prendre en toute quiétude. Ils répondent aux normes de qualité, après diagnostic des bateaux en place, et de confort avec un espace grand public et Vip... Ce qui permettra à la destination d’être prisé par les populations et les touristes. Les préoccupations des insulaires sont relatives au transport de produits du quotidien tels que les marchandises et des bombonnes de gaz. M. Diop indique que, c’est les anciens bateaux qui seront aménagés pour le transport de marchandises. Le coût du projet est estimé, par le DG de l’ANAM, à plus de «25 milliards». Il rassure quant à la réalisation du projet. «C’est la liaison Maritime Dakar-Gorée, jusqu’à preuve du contraire», fait-il savoir.
Le nouveau quai qui remplacera, finalement, l’ancien, sera de «110 m de long et dix de large». Le confort, espère le Dg de l’ANAM, ne va pas impacter le coût du transport. Le projet sera livré au plus tard le 31 Décembre 2027, souligne le Dg Bécaye Diop.
L’édile de la ville de Gorée, Augustin Senghor invite, lui, les populations de l'île, qui commencent à voir le bout du tunnel, à prendre leur mal en patience. Ce, d’autant qu’ils vivent les affres de la traversée Dakar Gorée. «A chaque fois, on a eu des promesses qui ne se sont jamais réalisées. On touche, enfin, quelque chose de concret. Une acquisition qui est doublée. La liaison maritime est censée assurer la continuité territoriale de l’ile patrimoine mondiale qui en plus des 2 milles âmes attire des touristes. C’est en ayant un transport sécurisé et un flux maîtrisé que Gorée va changer de visage», dit le maire avant de constater. «Les populations étaient heureuses et ont posé des questions qui n’étaient pas prises en compte dans le projet. Il y aura même une gare maritime, ce qui n’a jamais existé. Quand toutes ses conditions seront réunies, c’est l’économie Goréenne qui va être booster», déclare Augustin Senghor.
Aliou Cissé menace de quitter son poste en Libye
Aliou Cissé envisage de quitter la tête de la sélection libyenne, quatre mois seulement après sa nomination. En effet, l’ancien sélectionneur des Lions n’a toujours pas perçu de salaires depuis son arrivée en mars dernier. Avec la sélection Libyenne, il a déjà dirigé deux rencontres dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 : un match nul face à l’Angola (1-1) et une défaite contre le Cameroun (3-1). Sous contrat jusqu’en 2027, l’ex-coach des Lions de la Teranga n’a toujours pas été payé, alors qu’il figure parmi les sélectionneurs les mieux rémunérés du continent, avec un salaire estimé à 76 000 euros par mois soit (49,4 millions FCFA).
Fatoumata Ndiaye «Fouta Tampi» convoquée
Plus connue sous le nom de «Fouta Tampi», Fatoumata Ndiaye est convoquée demain par la gendarmerie. C’est elle-même qui l’a fait savoir à travers une vidéo qu’elle a publiée sur les réseaux sociaux. Mais Fatoumata Ndiaye n’a pas donné les raisons de cette convocation et parle d’une affaire d’argent, tout en laissant croire que la convocation est purement politique.
Assane Diouf devant la barre aujourd’hui
Assane Diouf sera devant la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Aujourd’hui. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et offense à une autorité exerçant tout ou partie des prérogatives du président de la République.
Moustapha Diakhaté et Bachir Fofana restent en prison
Initialement prévu hier, le verdict du procès très suivi de Bachir Fofana et Moustapha Diakhaté a une nouvelle fois été renvoyé. Pour le journaliste poursuivi «diffusion de fausses nouvelles», le parquet avait requis six mois de prison, dont trois ferme, ainsi qu’une amende de 200 000 francs CFA. La demande de mise en liberté provisoire introduite par ses avocats a été rejetée. De son côté, Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, est poursuivi pour «offense au chef de l’État» et à une autorité présidentielle. Arrêté le 10 juin, Moustapha Diakhaté risque la même peine que Bachir Fofana : six mois de prison dont trois ferme, assortis d’une amende de 200 000 francs CFA.
Trafic de Kush
Deux individus dont un de nationalité sénégalaise et l’autre de nationalité étrangère ont été arrêtés par le Commissariat d’arrondissement de Yeumbeul Comico pour détention et trafic de Kush. Selon une note, l’interpellation des suspects fait suite à un renseignement anonyme digne de foi de ce qu’un individu à bord de moto Jakarta aurait détenu de la drogue qu’il s’apprêterait à livrer à un client domicilié à Mbed Fass. C’est sur ces entrefaites, ajoute le texte, que le premier nommé a été interpellé avec huit (08) plaquettes de kush, soigneusement dissimulées. D’après la même source, un deuxième individu a été appréhendé au rond-point Mame Diarra avec un sachet, contenant, après vérification, cent vingt-cinq grammes (125) grammes de Kush en vrac. Les mis en cause ont été gardés à vue pour le motif précité. L’ensemble de la drogue, ainsi que les motos jakarta saisis ont été consignés provisoirement aux fins de mise sous scellé.
BFEM, 32.171 candidats à Thiès, 60,06% de filles
La région de Thiès compte 32.171 candidats au Brevet de fin d'études moyennes (BFEM) session 2025, contre 33.792 en 2024. Et c'est l'Inspection de l'Éducation et de la Formation (IEF) de Mbour 1, qui arrive en tête avec 9.609 candidats. Cette année encore et comme au Baccalauréat, il y a plus de filles que de garçons. En effet, parmi les candidats il y a 19.322 filles soit 60,06 %, contre 12.849 garçons soit 39,94 % et l'effectif est réparti dans 164 centres abritant 197 jurys. Les candidats à besoins spécifiques sont au nombre de 109. Dans le cadre de cet examen, l'Académie de Thiès a mobilisé 6.191 enseignants. Hier Georges Faye, Adjoint au Gouverneur chargé des questions administratives, accompagné de l'Inspecteur d'Académie, a fait le tour de quelques centres d'examen, pour s'enquérir des conditions de déroulement des épreuves. À l'issue de son marathon, il a laissé entendre que tout est en place et les candidats subissent les épreuves dans de bonnes conditions.
BAC 2025, Thiès en 6e place avec 1.227 mentions
La synthèse provisoire des résultats du Baccalauréat session de juillet 2025 laisse apparaître un taux de réussite de 43,02% dans la région de Thiès. Ce taux place la région en 6e place sur 16 académies, le taux national étant de 42,85%. Dans la région, 20,88% des candidats ayant composé ont réussi d'office tandis que 68,49% des candidats du second tour sont parvenus à décrocher le sésame qui leur ouvre les portes de l'enseignement supérieur. Au total, la région a enregistré 1227 mentions au BAC général dont 16 TB (5 filles), 184 B (80 filles), 1054 AB. Les candidats individuels ont affiché un taux de 13%, ce qui a contribué à la baisse des résultats globaux par rapport à 2024. En ce qui concerne le BAC Technique, Thiès a totalisé un taux de 80,95% avec 27 mentions.
Le présumé meurtrier du «jakartaman» arrêté
La commune de Sindia a été le théâtre d'une agression mortelle, dans l'après-midi du lundi 7 juillet dernier. Ce jour-là, le maçon Ndao avait loué les services du conducteur de moto-Jakarta, Amadou Diallo, âgé de 22 ans, à partir du croisement Saly, pour se rendre à Sindia. Arrivé à destination, entre 17 h et 18 h, Ndao, domicilié à Sandiara, aurait planté plusieurs coups de couteau au « jakartaman », qui a succombé à ses blessures. Mais le présumé agresseur n'a pas réussi à emporter la moto, parce qu'il ne pouvait pas la démarrer, d'après des témoignages recueillis. Il a aussi perdu sa carte nationale d’identité sur les lieux du crime, selon des sources de Seneweb proches du parquet. La brigade de recherches de Saly, sous la direction de l'adjudant Ousmane Ndiaye, a hérité du dossier. Ses gendarmes ont découvert la pièce d'identification du suspect à côté du corps sans vie. Il n'a fallu alors aux enquêteurs que deux jours pour localiser le maçon incriminé à Sandiara où il a été cueilli le 9 juillet puis conduit dans les locaux de la BR de Saly. Ndao a nié les faits, sans convaincre les gendarmes qui ont réuni des indices graves et concordants motivant son placement en garde à vue pour le meurtre d'Amadou Diallo. Au terme de l'enquête, le présumé meurtrier a été déféré avant-hier au tribunal de grande instance de Mbour.
Le vendeur de friperie abusait d’une mineure de 17 ans
Vendeur de friperie de son état, M. Guèye âgé de 26 ans est envoyé en prison pour viol suivi de grossesse sur une fille âgée de 17 ans du nom de A.N, domestique de profession. Cette dernière ayant quitté son village natal pour travailler à Jaxaay a eu la malchance de faire la connaissance du vendeur de friperie qui détient un kiosque dans le quartier où elle travaille. Il a détourné la domestique avant d’entretenir avec elle des relations sexuelles forcées. La patronne de la victime, N. B. constate des comportements étranges de la domestique. Mieux, elle surprend sa domestique en train de vomir dans les toilettes et se plaint de maux de ventre et de maux de tête. Ce qui va davantage éveiller des soupçons chez la dame qui décide alors de conduire son employée chez un médecin pour un test de grossesse qui s'est révélée positif. Interrogée sur l’auteur de la grossesse, elle accuse le vendeur de friperie qui, selon elle, l'aurait contraint à entretenir à deux reprises des relations sexuelles forcées dans sa cantine. Ainsi sa patronne dépose une plainte à la Police de Jaxaay contre M. Guèye. Les limiers ont fait une réquisition pour des examens gynécologiques Les résultats révèlent « une grossesse monoembryonnaire intra-utérine de 06 semaines et 05 jours » et de « multiples déchirures hyménales anciennes ». M. Guèye a nié les faits en disant n'avoir embrassé qu'une fois la fille qui était sa copine. Il sera placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet pour viol suivi de grossesse.
Adoption en conseil des ministres
Lors du Conseil des ministres hier, le Projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le Traité d’Entraide judiciaire en matière pénale entre le Gouvernement de la République du Sénégal et le Gouvernement de la République italienne, signé à Rome le 07 décembre 2017 a été adopté. Par la même occasion, le conseil a adopté le Projet de décret instituant la journée nationale de la diaspora sénégalaise, le Projet de décret fixant le nombre de places mises en concours pour l'admission en classe de 6ème de l'Enseignement moyen général, session 2025 et le Projet de décret modifiant le décret n° 2020-791 du 19 mars 2020 relatif au registre des bénéficiaires effectifs.
Revalorisation des salaires
Dans une circulaire signée ce mardi 15 juillet, le ministre des Collectivités territoriales, Moussa Bala Fofana, annonce la revalorisation des salaires des fonctionnaires territoriaux et l’octroi d’une indemnité transitoire pour les agents certifiés. D’après la note de Moussa Bala Fofana, les fonctionnaires territoriaux verront leur salaire mensuel revalorisé entre 80 000 et 300 000 FCFA, selon leur grade et leur hiérarchie. Un tableau annexe précise les montants exacts par catégorie, assurant ainsi une mise en œuvre transparente et équitable. Les 6 458 agents certifiés recensés bénéficieront également d’une indemnité mensuelle transitoire, étalée sur trois ans : 60 000 FCFA dès 2025, 70 000 FCFA en 2026, 80 000 FCFA en 2027. Pour permettre une mise en œuvre effective, notamment dans les collectivités disposant de moyens limités, un fonds d’accompagnement de 1,5 milliard de FCFA est prévu. Les collectivités souhaitant en bénéficier devront signer une convention avec le ministère, et s’engager à respecter les principes de bonne gouvernance, sous la supervision de la DSPL et de la DCT.
La plateforme MES accompagne les candidats au BFEM
La plateforme «Meilleure école du Sénégal «(MES) accompagne les candidats au Bfem. Elle a participé à sa manière à l'organisation de l'examen. Ses représentants à Saint-Louis ont distribué des sandwichs et de l'eau aux candidats du centre du collège Abdoulaye Mar Diop. Ils ont aussi saisi l’occasion pour échanger avec le secrétaire général de l'IEF et le principal du collège qui ont tous les deux apprécié à sa juste valeur ce geste qui, selon eux , permettra de mettre les bénéficiaires dans de meilleures conditions de travail. Ils estiment que ces gestes doivent être dupliqués et pérennisés. Les candidats qui magnifient l’initiative.
Départ définitif des militaires français
La France restitue complètement ses bases au Sénégal. D’ailleurs, une cérémonie officielle marquant la fin de la restitution des bases des éléments français dans le pays est prévue aujourd’hui au camp Geille de Ouakam, sous la présidence du général de corps d'armée Mbaye Cisse, Chef d'état-major général des Armées. Selon une note, la cérémonie comportera, entre autres, une prise d'armes et les lectures des allocutions du général de division Pascal Ianni, en charge du commandement français pour l'Afrique et du général de corps d'armée, Chef d'état-major général des Armées sénégalaises.
PAR MAMADOU OUMAR KAMARA
IL S’AGIT DE SERVIR DU SPECTACLE, PAS S’OFFRIR EN SPECTACLE
Tristement drôle. La culture, en tant que secteur, est souvent perçue dans ses allures déguenillées. Elle est vue comme un microcosme farfelu en raison d’acteurs qui poussent à l’excès le trait baroque.
Tristement drôle. La culture, en tant que secteur, est souvent perçue dans ses allures déguenillées. Elle est vue comme un microcosme farfelu en raison d’acteurs qui poussent à l’excès le trait baroque. Ces apparences, pensent ceux-là, sont un sceau d’agrément. Le style déjanté porterait caution à un prétendu statut d’artiste. Comme des cocus, ces individus sont bien souventes fois les seuls à ne pas connaître leur pitoyable absurdité. Tant ils ne maitrisent presque rien des codes qu’ils pensent promouvoir… Le postulat de la démarcation vestimentaire est de se distinguer.
Se distinguer, donc s’extraire de la masse. Se distinguer, spirituellement ou idéologiquement ; car chaque élément de l’armure artistique porte un propos qui fait sens et signature. Autrement, on s’offre niaisement en spectacle. Il ne s’est jamais agi et ne s’agira jamais d’un sot anticonformisme, en effet ! La frontière entre originalité et folie est ténue. De même que celle, même bien plus fine celle-là, entre génie et déraison. Entendons-nous bien, la saillie ne vise pas toutes les figures qui pourraient être illustratives. Oui, n’est décidément pas Joe Ouakam qui veut. Pour Issa Joe Ramangelissa Samb (1945-2017), le reflet d’apparence perturbé était une couverture. Un voile pour se détacher, ou se protéger, d’une société en conflit avec les vérités et les esthétiques de l’indulgence.
C’est d’ailleurs pour avoir brillamment décrypté et saisi son environnement que Joe Ouakam a su trouver les obscurités qui obstruent la raison des Hommes, avant de s’en tenir à bonne distance. Une marginalité bien pensée, enveloppante. Derrière son air loufoque qu’il exposait dans son Dakar et le monde, ou encore au siège du jury de l’Oscar des Vacances, se cachait une lumière que ne pouvait contenir l’exagérée ampoule de nos prétentions et de notre cuistrerie. Joe a écrit, Joe a rimé, Joe a peint, Joe a sculpté, Joe a dit (plus qu’il n’a parlé), Joe a agi avec art (Vive Agit’Art !), Joe a légué. Joe était porteur d’un acte créateur nouveau. Joe Ouakam, révolutionnaire, a agi pour se démarquer et faire se démarquer de la fameuse esthétique nègre et du parallélisme asymétrique chers à Senghor.
Pour Joe Ouakam, qui a aidé à définir et marquer une pensée africaine des arts, il ne devait plus être question que de l’École de Dakar et de son « travail orienté ». Joe avait fait sienne la « méthode paranoïaque-critique » (Salvador Dalí) avec grande sagesse dans le fond et sublime imagination satirique dans la forme. Grand philosophe, Joe Ouakam n’était compris que par une portion congrue. Non pas parce qu’il discriminait la masse, mais parce qu’il fallait une rare densité pour le percevoir.
Il s’adressait aux époques qui n’étaient encore pas. La méthode était d’instaurer une pléiade, qui porterait ensuite le prolongement d’une pensée et d’en assurer la pérennité. Le réseau « Huit Facettes », la Galerie TENQ et Agit’Art parlent pour le principe. Justement, c’est cela la culture (dans le sens politique). Tandis que les autres secteurs pensent urgence, elle, est patiente. Elle sème des graines, elle éduque des intelligences qui doivent transmettre sur plusieurs futures générations et transformer dans la sève. Ainsi donc, les révolutions culturelles, voire les réformes culturelles doivent être portées par des esprits avertis. Oui, « Pas d’enquête, pas de droit à la parole » (Mao).
Nous évoquions tantôt l’émission Oscar des Vacances. Nous trouvons dans la cessation de sa diffusion une explication de la mort de la partie culturelle des Asc (Associations sportives et culturelles). Ce plateau était un espace privilégié d’expression des artistes de quartiers. Mieux, c’était un objectif. Le Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose, entre autres, pourrait faire tribune. Les artistes ne demandent que cela. Disposer d’un rendez-vous ou d’un espace pour performer et exposer les talents. Il ne suffit d’une infrastructure d’une belle gueule. Il faut impérativement ce qui semble pour nous un défaut infus : un contenu. Une politique culturelle.
Ce qui nous donne, en l’occurrence, un grand et beau théâtre sans pièces. Où l’administration est un bailleur qui loue à qui veut bien animer l’espace. Une infrastructure culturelle de cet acabit a le devoir de briller par la création, un contenu culturel rafraichissant et adhérent. Pourquoi ne pas ouvrir le temple aux metteurs de scène, dramaturges et comédiens ? Nul besoin d’un directeur-blason, encore que c’est pour une « identité » qui ne fait même pas le noyau de sa mission. L’habit ne fait pas la fonction. Le casting reflète cependant un hic plus malheureux : la petite idée sur la culture et sa considération caricaturale, autant par les cibles que par l’exécutif, depuis l’ère post-Senghor. Oui, il faut avoir fait ses humanités !
FIN OFFICIELLE DE LA PRÉSENCE MILITAIRE FRANÇAISE AU SÉNÉGAL
La cérémonie officielle marquant la restitution des bases des Éléments français au Sénégal (EFS) s’est tenue ce jeudi à Ouakam, scellant la fin d’une présence militaire française de plus d’un siècle.
Une page importante de l’histoire militaire entre la France et le Sénégal s’est officiellement tournée ce jeudi. La cérémonie de restitution finale des bases des Éléments français au Sénégal (EFS) s’est tenue au camp Geille de Ouakam, en présence du général de corps d’armée Mbaye Cissé, chef d’état-major général des armées sénégalaises, et de nombreux notables du quartier.
Marquée par une prise d’armes et les discours officiels, cette cérémonie a scellé la fin de la présence militaire permanente française sur le sol sénégalais, dans le cadre d’un processus plus large de retrait des bases françaises d’Afrique de l’Ouest et centrale, déjà amorcé au Tchad, en Côte d’Ivoire ou encore au Gabon.
Dans son allocution, le général de division Pascal Ianni, commandant français pour l’Afrique, est revenu sur un siècle d’histoire militaire franco-sénégalaise :
« Ce camp, né en 1920, a vu défiler des pionniers de l’aviation, a participé aux grandes heures de l’aéropostale et symbolise la continuité historique des relations militaires entre nos deux pays », a-t-il rappelé, tout en soulignant la qualité du partenariat militaire qui a toujours existé entre Dakar et Paris.
Il a également retracé les grandes étapes de cette coopération : de la transformation des bataillons coloniaux en unités d’infanterie de marine en 1958, à la création des Forces françaises du Cap-Vert en 1974, jusqu’à la naissance des EFS en 2011. Ces dernières avaient pour mission principale de soutenir la coopération militaire régionale, notamment via la formation et l’entraînement des forces armées sénégalaises et de plusieurs autres pays d’Afrique de l’Ouest.
« Les EFS ont incarné une présence enracinée dans le tissu social sénégalais. Leur intégration allait au-delà du cadre militaire, avec une implication discrète mais active dans la vie des communautés locales », a-t-il ajouté, saluant l’accueil chaleureux réservé aux familles françaises dans le pays de la Teranga.
Le transfert du camp Geille, s’inscrit dans une nouvelle approche des relations entre la France et ses partenaires africains, basée sur le respect mutuel et la souveraineté des États.
« Ce changement structurel n’altère en rien les sacrifices partagés du passé. Mais nous devons désormais réinventer nos partenariats avec une Afrique jeune, dynamique et ambitieuse. Nous n’avons plus besoin de bases permanentes pour coopérer efficacement », a insisté le général Ianni.
Il a conclu en rendant hommage aux militaires français et sénégalais ayant servi côte à côte, et en appelant à construire ensemble l’avenir d’un partenariat stratégique repensé, centré sur la stabilité régionale, le respect des intérêts mutuels et la souveraineté des nations.
ALERTE SUR LA SUREXPLOITATION DU FLEUVE CASAMANCE
Dans la région de Sédhiou, l’utilisation croissante de filets en monofilament par des pêcheurs artisanaux suscite l’inquiétude des acteurs du secteur. Cette pratique est jugée destructrice pour les ressources halieutiques.
Des pêcheurs basés dans la région de Sédhiou (sud) et exerçant sur la rive droite du fleuve Casamance utilisent des filets de pêche en monofilament, au risque de mettre en péril l’équilibre écologique et économique dans cette région naturelle, alertent des observateurs dont des professionnels du secteur.
L’utilisation de ces filets pose en effet un problème majeur, car menaçant la durabilité des ressources halieutiques dans l’ensemble de la région et au-delà, sur tout le fleuve Casamance.
Sur cette partie du fleuve, les crevettes et les carpes sont parmi les produits les plus prisés par les pêcheurs.
Ici, même si la pêche est souvent pratiquée pour l’autoconsommation familiale et le petit commerce, certains pêcheurs n’hésitent pas à s’affranchir des règles pour se livrer à des pratiques de pêche non conventionnelle. Ils vont jusqu’à capturer quantité de petits poissons, au risque de mettre en péril l’équilibre écologique.
Souleymane Kouyaté, un notable établi de longue date à Sédhiou, exprime son inquiétude face à la ‘’ dégradation’’ des ressources halieutiques du fleuve Casamance. Il dit avoir observé que les petits poissons sont jetés de manière inconsidérée. Il déplore ce comportement qui menace l’équilibre écologique et économique de la région.
La pêche, une activité essentielle à Sédhiou
Selon lui, le gouvernement doit agir rapidement pour empêcher des pêcheurs étrangers de piller la ressource.
Au dire d’un homme ayant requis l’anonymat, la pêche, activité essentielle à Sédhiou, est largement dominée par des acteurs venant de la sous-région.
‘’Ces pêcheurs, de diverses nationalités, exploitent les eaux locales de manière non contrôlée, notamment celles du fleuve de Sédhiou, pour mener leurs activités’’, dénonce cet homme d’une cinquantaine d’années.
A en croire Arfan Mané, un jeune pêcheur, la grande majorité des acteurs de la pêche s’activant dans la région seraient originaires du Mali.
Leurs épouses et des femmes de la région joueraient selon lui un rôle clé dans la commercialisation des poissons capturés, qu’elles écoulent sur les marchés locaux, confie-t-il.
Pour Arfan Mané, la pêche est bien plus qu’une activité économique. Elle est constitutive de l’identité même de Sédhiou. Sans cette activité, dit-il, beaucoup de gens n’auraient jamais eu l’occasion de découvrir et de connaître cette ville.
Son témoignage met en lumière les défis auxquels la région reste confrontée, dont les plus pressants sont la surexploitation des ressources halieutiques par des acteurs étrangers et l’absence de mesures efficaces pour protéger ces ressources vitales.
‘’Face à cette situation, il est impératif de renforcer la réglementation et la surveillance des activités de pêche dans la région. Une gestion durable des ressources halieutiques est essentielle pour préserver l’économie locale et garantir un avenir viable pour les générations futures’’, estime-t-il.
L’appel d’Arfan Kouyaté résonne comme un ‘’cri d’alarme’’ en ce qu’il invite les autorités à agir sans délai.
Surexploitation des ressources halieutiques
La pêche illicite et non réglementée, souvent pratiquée par certains pécheurs, contribue à la raréfaction des ressources halieutiques.
Serigne Thiam, l’inspecteur régional des pêches et de la surveillance de Sédhiou, ne cache pas son opposition à l’utilisation des filets en monofilament. Avec de telles méthodes, des petits poissons sont pêchés des eaux du fleuve ‘’sous nos yeux impuissants’’, dénonce-t-il.
Selon lui, différents types de pêche sont pratiqués dans la région et les crevettes et les carpes sont particulièrement recherchées par les pêcheurs.
Serigne Thiam indique que des services régionaux de la pêche veillent quotidiennement au grain pour empêcher le bradage des ressources halieutiques. Il déplore notamment l’insuffisance des moyens logistiques et du personnel du service des pêches.
Il rappelle à cet égard la mise des conseils locaux de la pêche artisanale (CLPA), des instances regroupant pêcheurs et mareyeurs, dans le but de préserver les ressources halieutiques.
‘’Nous peinons à [assurer] le contrôle comme il se doit dans le fleuve faute de moyens logistiques et de ressources humaines’’, déplore-t-il.
Il précise que son service ne compte que quatre agents pour toute la région.
Aussi plaide-t-il pour un renforcement du personne dans certaines zones éloignées de la capitale régionale comme Marsassoum et Djirédji.
Il pense que pour redynamiser et réglementer le secteur de la pêche, le personnel ainsi que les moyens roulants doivent être renforcés. Il recommande aussi de revoir le code de la pêche.
L’inspecteur régional de la pêche et de la surveillance de Sédhiou préconise également de substituer d’autres pratiques à l’utilisation des filets en monofilament par les pêcheurs artisanaux.
‘’Si les acteurs n’ont plus accès à ces filets monofilaments, ils ne pourront pas pêcher‘’, fait-il valoir.
Serigne Thiam exhorte dans cette perspective les populations à penser aux générations futures, pour ainsi adopter des pratiques durables en vue de garantir la pérennité des ressources halieutiques dans la région de Sédhiou.
En attendant, certains mareyeurs réclament de meilleures conditions de travail.
Ils souhaitent notamment disposer de caisses de pesage standardisées et de camions frigorifiques.
De même réclament-ils un fonctionnement correct du quai de pêche de Goudomp, afin de faciliter le transport et la commercialisation des produits halieutiques.
Ils estiment que le manque criant de glace et de chambres froides dans les zones de pêche compromet gravement la conservation des poissons, situation qui, à les en croire, entraine des pertes économiques importantes et une baisse de la qualité des produits.
LES DÉTENUS TOUJOURS EN OTAGE
Depuis deux semaines, ils attendent d’être fixés sur leur sort. Mais, le Tribunal de Dakar a une nouvelle fois reporté ses verdicts dans les affaires impliquant Moustapha Diakhaté et Bachir Fofana attendus ce mercredi 16 juillet 2025.
Depuis deux semaines, ils attendent d’être fixés sur leur sort. Mais, le Tribunal de Dakar a une nouvelle fois reporté ses verdicts dans les affaires impliquant Moustapha Diakhaté et Bachir Fofana attendus ce mercredi 16 juillet 2025. Le délibéré a été reporté au 23 juillet prochain, prolongeant ainsi la détention des deux accusés dont les dossiers continuent de susciter l’attention, à cause de la grève des greffiers.
Bachir Fofana et Moustapha Diakhaté vont rester en prison jusqu’au 23 juillet prochain. Si le Sytjust et l’Untj, qui ont décrété encore 48 h, mettent fin à leur grève qui a conduit à la prorogation de tous les délibérés au Tribunal des flagrants délits. Ce qui a passablement agacé Me El Hadji Diouf : «Nous demandons respectueusement que les délibérés soient rendus.» Le président du Tribunal répond : «Je ne peux pas rendre un verdict sans greffier.» Me Diouf réplique : «Si on peut juger sans greffier, on doit pouvoir rendre le verdict.» Le juge enchaîne avec une suggestion : «La loi vous permet de demander une mise en liberté provisoire. Faites-le et nous avancerons.»
Me El Hadji Diouf introduit une demande de Lp pour Moustapha Diakhaté, mais le procureur assène que les arguments sur la régularité du domicile n’étaient pas suffisamment étayés. Ce qui a irrité l’avocat. «Maître, laissez le Parquet terminer ses réquisitions», demande le procureur. Me Diouf met fin au débat : «Nous avons eu un signal fort. Nous retirons la demande.» Le procureur conclut : «Puisque la demande est retirée, ma réquisition n’a plus d’objet.»
La colère des avocats de la défense
Après un énième report du délibéré de son procès, Moustapha Diakhaté, détenu à la Mac de Rebeuss, a, dans une déclaration, fait savoir qu’il n’est «demandeur, ni preneur d’aucune liberté provisoire». Très remonté, Moustapha Diakhaté, qui se considère comme un otage politique, souligne : «Je préfère mourir en prison que de participer à donner un vernis juridique à une prise d’otage politique, avec la complicité de magistrats carriéristes et soumis.» Dans sa note, Moustapha Diakhaté invite ses «parents, proches et amis à s’abstenir de demander une autorisation de visite» à ses «ravisseurs du Parquet de Dakar». Dans sa missive, il a tenu également à remercier son «avocat, Me El Hadj Diouf, pour sa disponibilité et sa combattivité».
Jugé le 18 juin dernier pour offense au chef de l’Etat et à une personne exerçant une partie des prérogatives du président de la République, Moustapha Diakhaté devait être initialement fixé sur son sort le 2 juillet, mais à cause de la grève des greffiers, le délibéré a connu plusieurs reports. Hier, encore pour les mêmes raisons, le délibéré a été repoussé jusqu’au 23 juillet. Une situation dénoncée par les avocats. Il faut noter que Me El Hadji Diouf ava0it introduit une demande de liberté provisoire pour son client, mais il a fini par la retirer. Lors du procès en flagrants délits, le procureur avait requis six mois de prison dont trois mois ferme, et une amende de 200 mille Cfa.
Pour Bachir Fofana dont le délibéré a été fixé aussi au 23 juillet, ses avocats, Me Diouf et Me Barro, ont choisi de ne pas demander de mise en liberté provisoire. Evidemment, Me Aboubacry Barro n’a pas caché sa frustration. «C’est récurrent. Et on ne sait pas quand la grève prendra fin, car il y a beaucoup d’innocents en prison dont les délibérés ont été prorogés, alors que ces personnes, si leurs affaires étaient vidées aujourd’hui, auraient peut-être pu bénéficier de la liberté», souligne-t-il. Il regrette les conséquences dramatiques de cette situation pour les détenus. Selon lui, «les libertés publiques et individuelles ne sauraient être otages des désidératas des greffiers» dont la grève entraîne la poursuite de ces détentions.
Il regrette aussi l’opposition catégorique du Parquet aux demandes de liberté provisoire. Pour lui, il s’agit d’une attitude révélatrice d’un «Parquet de la répression, un Parquet très sévère qui n’hésite pas à envoyer les gens en prison et, à chaque fois, les demandes de liberté provisoire sont rejetées».
Il faut savoir que Bachir Fofana, jugé le 2 juillet dernier, est poursuivi pour «diffusion de fausses nouvelles» liées à l’attribution controversée du marché des véhicules de l’Assemblée nationale.
LES AGENTS DE LA VILLE DE RUFISQUE SALUENT LA MESURE
Après la signature du protocole d’accord entre l’État et les travailleurs des collectivités territoriales, le 10 juillet 2025, les agents de la Ville de Rufisque accueillent positivement cette entente qui devrait mettre fin à trois années de grèves
Après la signature du protocole d’accord entre l’État et les travailleurs des collectivités territoriales, le 10 juillet 2025, les agents de la Ville de Rufisque accueillent positivement cette entente qui devrait mettre fin à trois années de mouvement d’humeur. Toutefois, ils appellent à un accompagnement financier conséquent en faveur des collectivités territoriales.
Rufisque – Sous une chaleur estivale accablante, le centre principal d’état civil de Rufisque présente des guichets toujours déserts. Les agents continuent d’appliquer leur mot d’ordre de grève les jeudis et vendredis, en vigueur depuis six mois. Un service minimum reste néanmoins assuré, notamment pour la délivrance des certificats de décès, malgré la récente signature de l’accord entre l’État et les syndicats. Sur place, un agent préfère rester prudent. «J’ai eu quelques informations, mais je ne suis pas habilité à m’exprimer sur la question», confie-t-il avant de renvoyer à son supérieur hiérarchique.
À l’hôtel de ville, l’ambiance est similaire : une atmosphère lourde et morose. Ibrahima Niang, chef du service de gestion, avoue également son manque d’informations précises. «Comme tout le monde, j’ai vu l’information dans la presse. Mais je ne connais ni les détails ni les modalités de mise en œuvre des mesures annoncées», confie-t-il. Les agents et les syndicats se félicitent néanmoins de cette avancée. Pour Tall Faye, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs des collectivités territoriales affilié à la Cnts/Fc, «c’est une avancée inédite dans l’histoire syndicale du Sénégal : trois ans de grève, c’est vraiment trop long». Diadji Ndiaye, autre syndicaliste, estime que l’État a tardé à résoudre le problème. «L’État a laissé pourrir la situation. Heureusement que cet accord ouvre une perspective de sortie de crise», se félicite-t-il néanmoins. Les travailleurs restent toutefois prudents et attendent de voir si les engagements pris seront respectés.
Tall Faye place sa confiance en la nouvelle équipe gouvernementale. «Au début de la grève, ceux qui sont aujourd’hui aux commandes étaient dans l’opposition. Le Premier ministre Ousmane Sonko connaît bien les difficultés des collectivités territoriales», dit-il. Quant à la levée définitive de la grève, cela ne serait plus qu’une question de temps. Diadji Ndiaye annonce une assemblée générale prochaine avec la base pour discuter des mesures adoptées et envisager une suspension définitive du mouvement. Pour rendre ces mesures effectives, les agents demandent un soutien financier substantiel de l’État envers les collectivités territoriales. «À Rufisque, où l’on compte 800 agents (dont 733 embauchés), il sera difficile d’appliquer les revalorisations salariales sans un appui conséquent de l’État», souligne Diadji Ndiaye. Tall Faye va plus loin, en précisant que seule la Ville de Dakar pourrait supporter cette charge sans aide externe. Il plaide pour que l’État consacre au moins 5 % du budget national à l’accompagnement des collectivités territoriales.
«La décentralisation ne peut réussir qu’avec des collectivités viables et dotées de ressources suffisantes pour soutenir le développement local», affirme-t-il. Il réclame également la révision de la loi n°2011-08 du 30 mars 2011 relative au statut général des fonctionnaires des collectivités territoriales, notamment en ses articles 29 et 30, pour garantir plus d’équité entre agents de l’administration. Pour rappel, l’accord signé le 10 juillet 2025 prévoit : une revalorisation salariale intégrale, une indemnité transitoire, une enveloppe spéciale destinée à soutenir les collectivités impactées par la mesure.
UNE VIE RYTHMEE PAR LA TAOUEY AU QUARTIER GUADALKHOUT
Situé dans la commune de Richard-Toll, il est bordé par le canal de la Taouey, un bras du fleuve Sénégal, et par la Compagnie sucrière sénégalaise (Css). Ici, les ruelles mènent directement à l’eau. Sur la berge, des pirogues chargées de filets attendent
À Richard-Toll, le quartier de Guadalkhout vit au rythme de la Taouey, cet affluent du fleuve Sénégal, dont il tire l’essentiel de ses moyens de subsistance grâce à la pêche. Né de cette proximité avec l’eau, le quartier subit aujourd’hui les contrecoups de sa situation géographique. En période d’hivernage, les crues menacent constamment les habitations, exposant les populations à un risque permanent.
En ce début d’après-midi du 5 juillet 2025, Guadalkhout ressemble au quartier des pêcheurs de Guet Ndar à Saint-Louis. Situé dans la commune de Richard-Toll, il est bordé par le canal de la Taouey, un bras du fleuve Sénégal, et par la Compagnie sucrière sénégalaise (Css). Ici, les ruelles mènent directement à l’eau. Sur la berge, des pirogues chargées de filets attendent d’être mises à l’eau.
Nous sommes dans un quartier de pêcheurs. À quelques pâtés de maisons, de petits hangars de fortune servent de séchoirs. Les femmes y exposent les poissons séchés, et l’odeur flotte dans l’air. La plupart des pêcheurs viennent de Gaya, village natal de Seydi El Hadji Malick Sy. Ils ont apporté avec eux leur lien à l’eau.
À Guadalkhout, le liquide est partout : on le trouve à portée de pied et on vit avec lui. La pêche n’est pas seulement une activité, c’est une culture, un mode de vie. Ousmane Gaye, aujourd’hui âgé de 77 ans, a passé la majeure partie de son existence à Guadalkhout. Il s’y est installé dès son enfance avec son père.
« Nous sommes une famille de pêcheurs et avons pratiquement vécu toute notre jeunesse au bord de l’eau », explique-t-il.
Aujourd’hui, le patriarche profite d’une retraite paisible auprès de sa famille. À Guadalkhout, la pêche soutient de nombreuses familles.
Hantise des inondations
Le fleuve est une véritable source de vie. Après une demi-heure à trier puis à sécher les poissons au bord du canal de la Taouey, Aminata Diop évoque un passé glorieux. « Il y a quelques années encore, la pêche était abondante. Les pirogues étaient remplies de poissons, et nos activités se déroulaient parfaitement. Aujourd’hui, la ressource se fait de plus en plus rare », déplore-t-elle.
« Tout au long du fleuve, le typha pousse de manière incontrôlée, ce qui entrave la circulation de l’eau. Le poisson s’y retranche, ce qui rend la pêche de plus en plus difficile», explique la mère de famille.
À Richard-Toll, Guadalkhout est l’un des quartiers les plus exposés à la montée des eaux. En période d’hivernage, il n’est pas rare que les habitations soient envahies lors des crues. Jusqu’à présent, aux abords des maisons, des digues de fortune construites par les habitants tiennent encore, témoignant de l’ampleur des dégâts causés par les inondations.
Les eaux du fleuve Sénégal : une menace bien réelle
La proximité immédiate avec le canal en fait une zone menacée. À chaque saison des pluies, Guadalkhout vit dans la crainte. Ici, la montée des eaux du fleuve Sénégal n’est pas un simple phénomène naturel : c’est une menace bien réelle.
Selon Mody Diop, habitant de la localité, les riverains doivent constamment se battre contre les crues. « En période d’hivernage, l’eau entre dans les maisons. On a beau élever des digues de fortune, parfois cela ne suffit pas », confie-t-il, les yeux rivés sur les berges du canal de la Taouey.
D’après lui, la commune de Richard-Toll leur vient en aide en leur octroyant des camions de sable. Les souvenirs des précédentes crues restent encore vivaces dans les mémoires. À Guadalkhout, la crue n’est pas une exception, c’est la règle, car chaque année, une bataille silencieuse contre l’eau s’y joue.
Selon Bintou Niasse, habitante du quartier, la situation devient critique lorsque les eaux du fleuve, en crue, se mêlent à celles de la pluie : « Elles montent rapidement et encerclent nos maisons. Même avec les digues que nous construisons nous-mêmes, il arrive qu’elles cèdent », explique-t-elle.
Par Oumar NDIAYE
LA FRANCE VEUT LA PAIX ET PREPARE…LA GUERRE
«Si vis pacem, para bellum », cette vieille maxime latine, traduction de « Si tu veux la paix, prépare la guerre », est en train d’être expérimentée par la politique de dissuasion menée par beaucoup d’États face à la permanence et à la latence des conflit
«Si vis pacem, para bellum », cette vieille maxime latine, traduction de « Si tu veux la paix, prépare la guerre », est en train d’être expérimentée par la politique de dissuasion menée par beaucoup d’États face à la permanence et à la latence des conflits dans le monde. Ces derniers mois, en France, le champ lexical des hautes autorités s’est renforcé de termes renvoyant à l’imminence, dans les années à venir, d’un conflit majeur en Europe avec la menace la plus prégnante et présente actuellement que constitue la Russie.
Le Général Thierry Burkhard, chef d’État-major des armées, a récemment indiqué que la Russie faisait de la France son premier ennemi en Europe. Ceci dans un contexte de retrait américain du vieux continent. « La Russie, en particulier, menace le plus directement aujourd’hui et pour les années à venir, les intérêts de la France, ceux de ses partenaires et alliés, et la stabilité même du continent européen et de l’espace euro-atlantique », lit-on dans la Revue nationale Stratégique 2025.
Ce document stratégique présente l’environnement de défense et de sécurité de la France et identifie les principaux enjeux dans ce domaine à un horizon temporel bien défini. Publiée juste avant les festivités du 14 juillet, moment phare dans la vie des armées françaises, il y est clairement indiqué que le renforcement de ses armées se poursuit de façon accélérée pour recompléter les nombreux matériels détruits en Ukraine, mais également pour développer de nouvelles capacités et renforcer son arsenal à l’horizon 2030.
L’augmentation substantielle du budget de la défense décidée par le président français Emmanuel Macron pour plus d’aptitudes de ses armées entre ainsi dans cette séquence pour se préparer et parer à toutes les incertitudes dans les années à venir. Toutefois, des choix stratégiques s’imposent pour une montée en puissance de l’armée française bâtie pour les Opex (opérations extérieurs).
La guerre de haute intensité nécessite un effort conséquent en matière d’armement de la part de l’industrie de défense française sans oublier le retour du service militaire pour renforcer les effectifs. La volonté d’étendre sa dissuasion nucléaire aux pays de l’Union européenne comme l’Allemagne pourrait éparpiller des ressources nécessaires à ce réarmement français.
Le choix de rebâtir la puissance militaire française répond ainsi aux préceptes de la théorie du Réalisme qui postule clairement d’une observation froide de la réalité de relations internationales et une description de celle-ci marquées par les rapports de force entre les États. Cette théorie a été systématisée par deux écoles de pensées : l’école américaine et l’école française.
Cette dernière a comme chef de file Raymond Aron, auteur d’un ouvrage majeur et classiques sur les études sécuritaires et stratégiques (Paix et guerre entre les Nations, publié en 1962). Un des théoriciens du concept de l’équilibre des puissances et de la dissuasion, Aron a expliqué que la réussite de celle-ci dépend donc de trois facteurs.
« L’un psychologique (celui qui dissuade parvient-il à convaincre l’agresseur éventuel que sa menace est sérieuse ?), l’autre technique (que se passerait-il en cas de mise à exécution de la menace ?), l’autre enfin politique (quels gains et quelles pertes peuvent résulter, pour l’État objet de la dissuasion, de l’action d’une part, de l’abstention d’autre part ».
Selon lui, le facteur technique varie avec le progrès des armements ; le facteur politique dépend des circonstances diplomatiques en même temps que des armes ; le facteur psychologique enfin est fonction des deux précédents et du résultat, souvent indéterminé à l’avance, d’une épreuve de volontés. C’est fort de toutes ces considérations que la France met en avant ces postures et positions de dissuasions pour ainsi vouloir la paix en préparant…la guerre.
Par Ibrahima Khaliloullah NDIAYE
À NOS « THIAYAS » AU NOM DE L’AUTHENTICITE !
Rarement note de service n’a suscité un tel tollé tant les critiques ont été acerbes et unanimes contre M. Guèye. Artiste, rappeur, certains pensent que le pouvoir lui serait monté à la tête pour oser une telle note pas du tout conforme à la loi.
Le directeur du Grand Théâtre a finalement annulé sa fameuse note interdisant la dépigmentation, le greffage et le port de perruques. Sans doute sur pression de sa hiérarchie. Mais surtout après la bronca indignée de lobbies féministes et une clameur désapprobatrice sur les réseaux sociaux. Notre consœur Henriette Niang Kandé dira qu’il (le Dg Serigne Fall Guèye) « a compris qu’il nageait à contre-courant, sans bouée et sans shampoing ».
Rarement note de service n’a suscité un tel tollé tant les critiques ont été acerbes et unanimes contre M. Guèye. Artiste, rappeur, certains pensent que le pouvoir lui serait monté à la tête pour oser une telle note pas du tout conforme à la loi. Arguant d’une certaine authenticité et souveraineté africaine. Il faut dire que même ses voisins du Musée des Civilisations noires n’ont pas franchi le rubicond. D’où d’ailleurs les caricatures d’« Au théâtre ce soir » pour le railler. Il est évident qu’il n’aurait jamais dû sortir une note aussi sexiste et frisant une attaque contre la gent féminine.
La levée de boucliers qui s’en est suivie est très illustrative de la confusion et l’incompréhension de son rôle en tant que manager du Grand Théâtre. Bien au-delà de bonnes dames, ce sont des mâles qui ont pris, dans ce Sénégal où tout est urgence, la défense de ses cibles féminines. Il aura certainement appris à ses dépens et très certainement il ne s’amusera plus, à l’avenir, de prendre des actes de portée aussi grave sans y réfléchir très profondément. Ou même de les soumettre à sa hiérarchie. Il serait néanmoins intéressant d’examiner les interdits édictés à l’aune des motifs qu’il a évoqués.
Dépigmentation ? Au peigne fin de l’africanité ou de la fierté noire, cette tendance de nombre de femmes se révèle à coup sûr comme une abomination ou une attitude lamentable. Mais le choix est d’abord individuel et semble obéir, pour de nombreuses femmes, à une volonté de plaire, de se montrer sous les traits d’une belle dame qui érige la clarté au rang de critère de beauté. Aidées en cela par cette propension de nombreux hommes d’avoir une préférence ou attirance pour les femmes de teint clair. Loin du « nioul kouk » synonyme de beauté d’ébène ou encore du « black and comely » (noir et fier).
Les canons de beauté étant, dans la plupart du temps, définis sur le modèle dominant occidental. La « xessalisation » à outrance traduit également une ignorance des risques sanitaires encourus. Mais surtout du déficit éducationnel. Le choix et la liberté individuels qu’ont les femmes (souvent aussi des hommes) de s’éclaircir la peau devraient être contrebalancés par une anticipation de l’État en interdisant toute importation ou commercialisation de produits de dépigmentation. Des interdictions combinées à des campagnes d’éducation et de sensibilisation pour alerter et prévenir contre les dangers d’une telle pratique.
Il n’est pas exagéré d’affirmer que le « xessal » est devenu un problème de santé publique. Le greffage et les perruques ont, dans la même logique, privé la femme africaine de l’authenticité de ses cheveux naturels, exception faite certainement de quelques raisons profondes comme le fait de pouvoir cacher une certaine chute due, par exemple, à la maladie ou des raisons d’ordre pratique. Sans jeter l’anathème sur qui que ce soit où sur celles qui font le choix de certaines pratiques, la trouvaille du directeur du Grand Théâtre, encore une fois malheureuse, se voulait révolutionnaire.
Il s’est malheureusement trompé de contexte. Son appel sonne comme une adhésion au message de « Peaux noirs, masques blancs », classique de la littérature négro-africaine sur l’identité noire et le colonialisme, l’esclavage, toute forme d’inhumanité et de soumission d’un homme à un autre. Vous aurez compris qu’il s’agit là de l’ouvrage majeur de Frantz Fanon dont le centenaire de la naissance sera célébré ce 20 juillet. Encore que Fanon, psychiatre et engagé pour la cause africaine, mettait, à l’instar de nombre de panafricanistes, la libération mentale au premier rang.
Alors, qu’en est-il du port de robes et de toges pour nos juges, magistrats, avocats, universitaires, autant de symboles importés et non indiqués sous nos tropiques ? Tout comme d’autres accessoires de beauté tels les cravates ou nœuds papillon dont raffole, à travers ses vidéos, le directeur du Grand Théâtre. Alors, la libération serait-elle dans le port. Alors, à nos « thiayas » !