SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
30 juillet 2025
Par Ibrahima Fall
LA JUSTICE SENEGALAISE ENTRE SERVITUDE ET SOUVERAINETE, UN APPEL A SE LIBERER
De Senghor à Diomaye Faye, en passant par Diouf, Wade et Macky Sall, aucun pouvoir n’a véritablement garanti à la Magistrature sénégalaise son indépendance pleine et entière.
Du colonisateur à l’indépendance, le Sénégal a voulu se libérer. Mais si nous avons conquis nos institutions, nous avons laissé la Justice sous influence. De Senghor à Diomaye Faye, en passant par Diouf, Wade et Macky Sall, aucun pouvoir n’a véritablement garanti à la Magistrature sénégalaise son indépendance pleine et entière. Chacun a, à sa manière, compromis l’autonomie de Thémis : nominations ciblées, pressions discrètes ou ouvertement assumées, instrumentalisation des procureurs, silences complices face aux outrages publics des politiques envers les juges.
Pourtant, cette même Justice tient debout les fondements de notre démocratie. C’est elle qui assure la régularité des élections, valide les choix du Peuple, proclame les résultats et rend légitimes l’Exécutif comme le Parlement. C’est encore elle qui certifie nos comptes, régule nos débats et nos conflits politiques, condamne ou absout les responsables publics, régule nos mœurs et surtout remplit nos prisons. Le paradoxe est total : une justice à qui l’on confie la gestion de nos équilibres démocratiques mais que l’on bride systématiquement dès qu’elle touche à des intérêts trop sensibles.
Trois alternances se sont succédé au Sénégal, et chacune traduit en profondeur une sanction immatérielle, celle d’un Peuple qui, n’ayant pas confiance en une Justice maintenue sous tutelle, a préféré user de son seul recours incontestable, le vote. Trois alternances pour corriger ce que des décisions de Justice compromises et des procureurs tenus en laisse n’ont pas su ou pas pu réparer.
Il faut rompre avec cette contradiction historique. L’indépendance de la Justice ne peut être un slogan politique, ni un vœu pieux réservé aux périodes de crise. Elle doit devenir une réalité institutionnelle et culturelle. Mais cela ne dépend pas seulement des textes. Cela dépend d’abord des magistrats eux-mêmes. Ils ont le pouvoir, à condition d’en faire usage, le pouvoir de dire non, le pouvoir de se constituer en rempart contre les ingérences, le pouvoir de s’exprimer et d’assumer publiquement leur mission régalienne.
Au moment où l’Exécutif, quels que soient ses visages, plaide pour «libérer la Justice» tout en étant accusé de la maintenir sous tutelle, il appartient à ceux qui incarnent Thémis de se libérer eux-mêmes. Le Peuple sénégalais l’a démontré à travers ces alternances successives, il sait sanctionner. Il a sanctionné les régimes, perdus par des décisions de Justice et des procureurs tenus en laisse. Il sanctionne aussi une Justice perçue comme partiale ou aux ordres. Pour que cette sanction cesse, pour que la confiance renaisse, il faut que les magistrats fassent un pas. Non plus derrière le pouvoir, mais à côté du Peuple
Le Sénégal a gagné son indépendance. Il reste à sa Justice de conquérir la sienne.
Ibrahima Fall
Justiciable
Par Théodore Chérif MONTEIL
LE SENEGAL EN CRISE SILENCIEUSE
Il est encore temps d’éviter l’effondrement de la confiance, de retrouver une vision et de remettre la parole publique au diapason des actes. L’histoire ne retiendra pas les intentions, mais les résultats.
Le changement à la tête de l’Etat en 2024 avait suscité une vague d’espoir, portée par un discours de rupture, d’éthique et de souveraineté. Mais près d’un an plus tard, cet espoir se délite. Aucune Vision 2050 cohérente n’émerge, aucun cap stratégique ne se dessine, et les citoyens sont confrontés à une gouvernance sans boussole. L’attente se transforme en inquiétude, l’élan en lassitude.
Dans les campagnes, la saison agricole s’annonce désastreuse. Les prix des intrants ont explosé, la distribution des semences accuse de lourds retards, et les mécanismes de soutien sont quasi-absents. Alors que l’agriculture mobilise près de 60% de la population active, l’absence d’anticipation compromet les récoltes et renforce l’exode rural. Ce silence sur les douleurs du monde agricole n’est pas un oubli : c’est un abandon.
Le secteur du Btp, moteur traditionnel de l’emploi urbain, est lui aussi en panne. Les arriérés de paiement dus par l’Etat dépassent les 300 milliards F Cfa. Les entreprises étranglées suspendent leurs chantiers, licencient à tour de bras et voient leurs carnets de commande se vider. L’effet domino atteint le secteur immobilier, où les crédits se raréfient, les programmes résidentiels stagnent et les logements invendus s’accumulent. Une crise profonde est en gestation.
A ce tableau déjà préoccupant, s’ajoute une paralysie judiciaire aux conséquences sous-estimées. Depuis plusieurs semaines, la grève des travailleurs de la Justice paralyse les greffes, les tribunaux, l’état civil et les services d’authentification. Ce blocage engendre une congestion des procès civils, retarde les jugements commerciaux et empêche l’obtention d’actes de naissance, de mariage ou de décès. La vie économique en souffre directement : contrats bloqués, litiges non tranchés, entrepreneurs dissuadés, crédits suspendus. La chaîne formelle de l’économie est fracturée, et avec elle, la confiance dans l’Etat de Droit. Quand le service public de la Justice s’arrête, c’est toute une économie qui se grippe.
En attendant, Moustapha Diakhaté et Bachir Fofana ont vu la lecture de leur verdict reporté à deux reprises (du 9 au 16 juillet et maintenant du 16 au 23 juillet) pour cause de grève des greffiers, et toute tentative de demande de liberté provisoire étouffée dans l’œuf par le procureur. Sommes-nous en train de perdre notre humanité ? Espérons que cette grève ne dure pas six mois.
Malgré les annonces de développement endogène de notre économie, des marchés publics et des projets stratégiques continuent d’être attribués à des entreprises étrangères, souvent sans appel d’offres. Ce choix met à mal la promesse de souveraineté économique brandie par le gouvernement. Il affaiblit notre tissu productif, freine la création d’emplois locaux et renforce une dépendance extérieure, jusque dans les secteurs critiques comme l’énergie, les infrastructures, le logement ou le numérique. A force de céder le levier économique, le pays se condamne à rester spectateur de son propre développement.
Le Budget 2025, annoncé à plus de 7200 milliards F Cfa, n’apporte aucune clarté. L’absence de cadrage macroéconomique rigoureux, l’intégration tardive de la dette cachée, révélée par le Premier ministre, ainsi que la dégradation de la note souveraine du Sénégal compromettent notre accès aux financements. Avec un déficit dépassant les seuils de convergence de la zone Uemoa, c’est la crédibilité même de l’Etat qui vacille.
Gouverner ne consiste pas à commenter la crise, ni à empiler les effets d’annonce. C’est agir avec méthode, investir pour l’avenir et protéger ceux qui subissent le présent. Il devient impératif de réduire le train de vie de l’Etat, de réorienter les dépenses vers les urgences sociales et productives, et de restaurer la confiance avec nos partenaires techniques et financiers.
Au-delà des tensions internes et des rivalités perceptibles, le duo «Diomaye Moy Sonko Sonko Moy Diomaye» doit trouver la force de surmonter ses différences. Le Sénégal ne peut pas s’offrir le luxe d’une crise institutionnelle dans un moment aussi décisif. Les responsabilités historiques qui pèsent sur leurs épaules imposent lucidité, dépassement et unité d’action
Nous appelons à une inflexion majeure. Il faut replacer l’action publique au service de l’impact réel, de la création de valeur locale et de la justice sociale. Il est encore temps d’éviter l’effondrement de la confiance, de retrouver une vision et de remettre la parole publique au diapason des actes. L’histoire ne retiendra pas les intentions, mais les résultats. Et elle jugera sans indulgence ceux qui auront confondu gouvernance avec improvisation.
Théodore Chérif MONTEIL
Ancien député à l’Assemblée nationale
Par Serigne Saliou DIAGNE
CHAQUE FIN EST UN NOUVEAU DEPART
Dans une approche avec des partenariats rénovés, il sera œuvré du mieux aux intérêts du Sénégal pour que le mât de notre drapeau reste fixe, malgré un monde qui ne cesse de changer.
L’Armée française a mis fin hier, lors d’une cérémonie solennelle avec l’Armée sénégalaise, à sa présence militaire permanente en Afrique de l’Ouest. Il était ainsi procédé à la restitution de deux installations militaires françaises à l’Etat du Sénégal, au bout d’un processus concerté et fait en parfaite intelligence entre les troupes françaises et sénégalaises.
Loin de l’agitation d’excités souverainistes et de panafricains dont l’hostilité à l’égard de la France empêche tout raisonnement lucide, c’est un virage stratégique que notre pays continue d’enclencher depuis que le Président Abdoulaye Wade en avait émis le souhait face à son homologue de l’époque, Nicolas Sarkozy.
La remise symbolique des clefs du Camp Geille et de l’Escale aéronautique militaire française à l’aéroport de Dakar ponctue un désengagement français, après une coopération militaire, stratégique et sociale de six décennies. Il est heureux que le Général Thierry Burkhad, Chef d’étatmajor des Armées françaises et le Général Mbaye Cissé, Cemga du Sénégal, aient échangé le 16 juillet 2025, à la veille de cette cérémonie, afin «de formaliser la signature d’une lettre d’intention sur la poursuite» du partenariat entre nos deux pays. Ce n’est pas dans un monde changeant, avec des menaces tapant à plein nez, que deux alliés, qui échangent depuis des décennies en matière sécuritaire, en renseignements et en informations stratégiques, vont couper les ponts et se tourner le dos, malgré l’impératif d’un agenda politique s’accommodant peu d’une présence de troupes étrangères.
Au souhait du Président Abdoulaye Wade de ne plus voir de troupes françaises en terre sénégalaise, tout un populisme aura pu se faire une légitimité sur la base d’un dégagisme. Le Président Bassirou Diomaye Faye jouera de cette musique en novembre 2024, en soutenant qu’un Etat souverain «s’accommoderait» mal de la présence de troupes d’un autre pays.
Outre ces manifestations d’intention de nos différents chefs d’Exécutif, des déclarations irresponsables de politiciens de haut niveau et des propos déplacés auront été balancés par du personnel politique souvent en déphasage total avec la réalité stratégique. Cela a pu rendre éprouvant le processus de désengagement et de retrait. Toutefois, les troupes qui ont collaboré depuis longtemps auront su se mettre au-dessus des ressentiments qui venaient des politiques et des opinions publiques. C’est sûrement la clé de la réussite de ces passations, sans que des ponts ne soient brûlés ou que des frères d’armes aient à se regarder en chiens de faïence.
Le propos du Président Emmanuel Macron, qui disait qu’il y a une «ingratitude» de certains Etats africains envers la France, aura pu choquer auprès des opinions, et certains palais en mal de résultats auront pu s’agripper à cette perche pour déverser leur bile, mais en connaissant le monde de la défense en Afrique, déclaration ne saurait être plus vraie. Même comme dans tout dans la relation complexe entre France et Afrique, l’émotion aura eu le dessus sur la vérité des armes.
Dans la nouvelle intention de coopération sécuritaire, les chefs des armées sénégalaises et françaises veulent «une dynamique partenariale rénovée, équilibrée, fondée sur des intérêts partagés, une confiance mutuelle et une vision commune des enjeux». Le souci d’équilibre et d’égalité entre les deux parties est bien pris en compte, mais la réalité stratégique de notre continent et de la ceinture de feu qui entoure le Sénégal impose une lucidité dans nos options de défense.
Depuis 1960, c’est sur la base d’accords de défense que la coopération franco-sénégalaise en matière de sécurité s’est reposée. De l’initiative d’appui à la construction de l’Armée sénégalaise entre les années 1960 et 1970 au retrait des unités combattantes en 2011 avec le remplacement des Forces françaises du Cap-Vert (Ffcv) par les Eléments français du Sénégal (Efs), plus orientés sur la formation et l’instruction spécialisée, la collaboration entre le Sénégal et la France aura été dans un cadre serein et touchant tous les aspects de la vie de notre Nation.
Des interventions de secours au partage de données de reconnaissance aérienne et opérations de surveillance maritime, il n’y a pas eu beaucoup de restrictions dans l’alliance militaire entre nos deux pays. Dans un contexte où tout le Sahel est en ébullition avec des attaques djihadistes aux portes du Sénégal, le positionnement stratégique de notre pays est à penser de façon raisonnée, au mieux de nos intérêts, et surtout hors de toute logique belliqueuse ou populiste, pour vouloir régler des injustices quelconques ou affronts historiques.
La présence de l’Armée française au Sénégal, c’était également tout un écosystème, avec des centaines de travailleurs de notre pays qui collaboraient avec eux. Dans la logique du départ, l’Etat français et sa représentation au Sénégal auront garanti le meilleur des accompagnements au personnel sénégalais qui assistait ses troupes. Des indemnisations, un processus de réinsertion professionnelle et un accompagnement social ont été garantis à des gens qui sont les dommages collatéraux de choix politiques entre nos deux nations. Il est salutaire que là où ce sont toujours les petites gens qui sont écrasées quand de grandes décisions sont prises, une clairvoyance d’esprit arrive à garantir gîtes, pécules et pain à ceux qui ne croient qu’en leur ardeur au labeur.
Citant l’aviateur Antoine de Saint-Exupéry, qui aura passé beaucoup de temps au Sénégal, le Général d’Armée Mbaye Cissé dira au terme de son discours qu’il y a un «nouveau départ» pour «chaque fin». Sa posture dans cette passation a de quoi rassurer sur la façon dont la défense sera gérée dans ce pays, malgré l’incertitude que nourrit le climat actuel. Il est sûr que les bases sous contrôle sénégalais seront exclusivement opérées par nos troupes. Tout agenda qui voudra galvauder les sites réceptionnés ou toute démarche pour travestir des bases en indexant un plateau foncier seront combattus. C’est une énorme responsabilité qui revient entre les mains des troupes sénégalaises. Le temps est le meilleur des juges, mais pour ce que nous savons de notre Armée, elle ne faillit jamais devant ses responsabilités. Dans une approche avec des partenariats rénovés, il sera œuvré du mieux aux intérêts du Sénégal pour que le mât de notre drapeau reste fixe, malgré un monde qui ne cesse de changer.
FATOU SAMBA ALERTE SUR L’IMPACT DÉVASTATEUR DE LA CENTRALE DE BARGNY
La présidente du Collectif des femmes transformatrices de poissons de Khelcom-Bargny dénonce la pollution, la dépossession des terres et le désarroi des centaines de familles affectées, tout en appelant le nouveau régime à intervenir rapidement.
La présidente des Collectifs des Femmes transformatrices de Poissons de Khelcom-Bargny, Fatou Samba a encore tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences dévastatrices entraînées par la construction de la centrale électrique de Bargny. Sur le plateau RUE PUBLIQUE de ce jeudi, elle a souligné qu’il s’agit d’un drame qui a non seulement un impact négatif sur le climat, mais plonge également des centaines de familles dans le désarroi.
“Non seulement la centrale a un grave impact sur le réchauffement climatique, mais elle menace également de polluer l'ensemble de la ville de Bargny.La situation est d'autant plus préoccupante que les terres attribuées au projet appartenaient traditionnellement aux populations locales. Des centaines de familles ont vu leurs habitations réquisitionnées pour la centrale, et se retrouvent aujourd'hui sans solutions alternatives”, regrette-t-elle.
Par ailleurs, la responsable du collectif dénonce également le non-respect des engagements pris par les autorités qui avaient promis que la centrale serait construite loin de la ville de Bargny dans une zone où elle ne pourrait pas nuire à la population.
“Ils disaient que la centrale serait à deux kilomètres de Bargny, mais elle est dans la ville. Et pire, elle est construite sur un site de 120 hectares où travaillaient les femmes transformatrices qui aujourd'hui sont dans le désarroi total”, dénonce Fatou Samba.
Avec l'arrivée du nouveau régime au pouvoir, Fatou Samba reste optimiste et espère que son collectif, l'association pour la protection de l'environnement et de la nature et la société civile obtiendront gain de cause dans cette lutte.
“Nous avons foi et portons beaucoup d’espoir sur l’appui du nouveau régime pour régler ce problème. Des actes rassurants sont déjà posés avec la délégation envoyée par le premier et dirigée par le gouverneur et beaucoup d'autorités administratives pour constater l’infrastructure et s'enquérir pleinement de la situation. Nous savons que ces nouvelles autorités accordent une importance capitale à la ville de Bargny et aux préoccupations de sa population. D’ailleurs, il faut rappeler que l’actuel premier ministre a été le premier à tirer sur la sonnette d’alarme sur cette affaire, alors qu’il était encore dans l’opposition. "L'espoir est permis”, a-t-elle affirmé.
LA CHUTE DE L'EMPIRE IMMOBILIER NAWALI
Accusée d'abus de confiance portant sur plus de 1,2 million d'euros, Aïta Magassa sera jugée en novembre 2025. Son entreprise promettait d'accompagner la diaspora africaine dans l'investissement immobilier en Afrique de l'Ouest
(SenePlus) - Aïta Magassa avait tout de l'entrepreneuse modèle. Cette quadragénaire franco-mauritanienne, mère de cinq enfants, s'était imposée comme une figure incontournable de l'investissement immobilier pour la diaspora africaine. Fondatrice et présidente du groupe Nawali, elle avait bâti depuis 2018 une constellation de sociétés promettant d'accompagner les Africains de l'Hexagone dans leur rêve de propriété sur la terre de leurs ancêtres.
« Nawali, c'est une société qui permet d'acheter [en Afrique] un terrain contrôlé et sécurisé. Notre priorité, c'est que les gens ne se fassent pas arnaquer », expliquait-elle en mars 2024 lors d'une interview accordée au youtubeur franco-camerounais Philippe Simo sur sa chaîne « Investir au pays », selon Jeune Afrique. Une déclaration qui résonne aujourd'hui avec une ironie particulière, alors que la justice française soupçonne cette même priorité revendiquée de relever d'un vaste abus de confiance.
Le concept semblait pourtant séduisant. Opérant principalement au Sénégal, au Mali, en Mauritanie, en Gambie et en Côte d'Ivoire, Nawali se présentait comme la solution miracle pour éviter aux expatriés africains les tracasseries administratives liées à l'achat d'une parcelle en Afrique de l'Ouest, les difficultés de construction à distance et les complications bancaires. La société déclinait le principe ancestral de la tontine pour permettre l'acquisition de terrains, moyennant une commission pour superviser l'achat et la construction.
Depuis 2020, Aïta Magassa avait savamment construit sa crédibilité médiatique. Ses apparitions régulières sur RFI, TV5 Monde, Africa Radio, BFM TV ou encore dans Forbes Afrique avaient forgé son image d'experte, tout comme ses interventions sur des chaînes YouTube dédiées à la diaspora africaine. « Nous, on se positionne comme intermédiaires de confiance », affirmait-elle sur RFI en 2022, rapporte Jeune Afrique.
Cette même année, face aux caméras de l'émission en ligne « Oui Hustle », elle revendiquait fièrement la santé financière de ses entreprises : « La première société, en activité depuis 2018, est valorisée à plus de 2,5 millions d'euros. C'est une entreprise qui affiche des performances remarquables et qui présente des perspectives très prometteuses d'ici à 2025. Quant à la société basée à Paris, elle a réalisé en l'espace d'un an un chiffre d'affaires dépassant les 100 000 euros. » Sur ses réseaux sociaux, elle n'hésitait pas à présenter Nawali comme « la première agence d'investissements immobiliers d'Afrique de l'Ouest ».
En 2023, sur TV5 Monde, ses chiffres impressionnaient : 20 « tontines terrain » en cours (20 personnes cotisant 250 euros mensuellement pendant 20 mois), vingt projets de construction, « plus de 700 » clients accompagnés et un chiffre d'affaires revendiqué de 2 millions d'euros.
Quand les promesses se transforment en cauchemar
Mais derrière cette façade prospère se cachait une réalité bien différente. Depuis fin 2023, les témoignages de clients mécontents se multipliaient sur les réseaux sociaux et dans certains médias sénégalais. Des victimes présumées racontaient avoir versé des sommes considérables - autour de 5 000 euros pour un terrain, de 50 000 à 120 000 euros pour une construction - sans jamais recevoir le moindre document justificatif ni voir leur projet aboutir.
Face à leurs demandes d'éclaircissements, déplorent-ils selon Jeune Afrique, « Nawali ferait la sourde oreille et invoquerait divers prétextes pour repousser sans cesse l'échéance ». L'amertume perçait dans les commentaires postés sur YouTube, LinkedIn, Instagram ou TikTok, où l'accusation d'escroquerie devenait récurrente.
Le 27 mars 2024, c'est dans le cadre d'une opération de communication de crise qu'Aïta Magassa était revenue dans l'émission qui avait contribué à sa notoriété. Le titre du programme traduisait l'ampleur du malaise : « Accusée d'avoir détourné les fonds, Aïta Magassa, de Nawali, répond. » Pendant plus d'une heure, elle tentait de se disculper, invoquant les tracasseries administratives africaines et l'impact des élections locales sénégalaises de janvier 2022.
L'enquête préliminaire de la police judiciaire française, faisant suite aux plaintes déposées par des Ouest-Africains résidant en France, a révélé l'ampleur du préjudice. Les enquêteurs ont regroupé trente procédures initiées à travers le pays. À l'heure actuelle, « 97 victimes ont été identifiées et le préjudice a été évalué à 1,268 million d'euros », indiquait fin juin Guirec Le Bras, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Pontoise, selon l'AFP citée par Jeune Afrique.
Placée sous contrôle judiciaire, Aïta Magassa sera jugée le 26 novembre 2025 pour « abus de confiance par personne faisant appel au public ». Elle encourt une peine de 7 ans d'emprisonnement et 750 000 euros d'amende.
Des témoignages poignants de victimes
Maître Diane Ayeva Ingani, qui représente une vingtaine de victimes présumées, précise que deux procédures sont actuellement pendantes : les poursuites pénales contre Aïta Magassa et une assignation de Nawali devant le tribunal de commerce. Dans un communiqué du 25 juin, l'avocate indiquait que « malgré les multiples diligences engagées en vue d'une résolution amiable, celles-ci sont demeurées sans effet face à l'inertie persistante d'Aïta Magassa, dirigeante des sociétés Nawali Investissement (Cergy, France) et Nawali SUARL (Dakar, Sénégal) », rapporte Jeune Afrique.
Plusieurs victimes présumées ont courageusement témoigné publiquement. Hawa Diakhité, fondatrice de la marque de vêtements Ishaya, a exposé ses griefs dans une vidéo TikTok de février 2024 : « La société Nawali n'a pas respecté ses engagements contractuels et ma mère réclame le remboursement des sommes qu'elle a versées en vue de la construction d'une villa de plain-pied en Gambie, soit 17 120,25 euros. Notre avocate a tenté un arrangement à l'amiable que la dirigeante Aïta Magassa a refusé. »
En mars 2025, quatre autres plaignantes ont livré un long témoignage sur la page YouTube de Maître Ayeva Ingani, préférant dissimuler leur visage et leur identité.
Quant à Aïta Magassa, très active médiatiquement depuis le lancement de Nawali, elle a opté pour la discrétion depuis sa garde à vue en juin. Contactée par Jeune Afrique, elle a seulement déclaré : « Je ne souhaite pas m'exprimer sur les accusations ni sur l'affaire, qui est entre les mains de la justice. Bien entendu, je réfute toutes les accusations à mon encontre et contre ma société. Je rappelle que je suis présumée innocente jusqu'à preuve du contraire et que toute diffamation sera mise en cause. »
FUITES AU BFEM, LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DÉMENT ET RASSURE
Après la diffusion de vidéos montrant des candidats avec des corrigés, le ministère a confirmé l’interpellation de 26 élèves à Louga et Mbour, tout en précisant qu’il ne s’agissait pas de corrigés officiels.
Suite à la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des candidats au Brevet de Fin d’Études Moyennes (BFEM) 2025 en possession de corrigés, le Ministère de l’Éducation nationale a sorti un communiqué ce 18 juillet 2025, pour apporter des éclaircissements et rassurer l’opinion publique.
La Direction de la Formation et de la Communication (DFC) a confirmé l’interpellation de 26 candidats, 18 à Louga et 6 à Mbour, surpris avec des corrigés manuscrits. Le ministère précise toutefois qu’il ne s’agissait pas des corrigés officiels, lesquels sont exclusivement transmis par voie électronique aux inspecteurs d’académie après chaque épreuve, conformément au dispositif mis en place depuis la session 2024 pour renforcer la sécurisation des examens. « Les corrigés officiels portent le cachet de la Direction des Examens et Concours (DEXCO), ce qui n’était pas le cas des documents saisis », indique le ministère.
Les autorités éducatives tiennent également à relativiser l’ampleur du phénomène. Sur 188 151 candidats ayant effectivement composé cette année, les cas recensés représentent 0,012 %, un taux qualifié de négligeable. Les incidents ont été immédiatement pris en charge par les présidents de jury, en coordination avec les Inspecteurs de l’Éducation et de la Formation (IEF) et les Inspecteurs d’académie (IA) concernés.
LA MARCHE POUR EXIGER LA DÉMISSION DE SONKO INTERDITE À DAKAR
Le mouvement citoyen "Sauvons la République" projetait de faire entendre sa voix contre la gestion du gouvernement en place, à travers une mobilisation pacifique.
La marche projetée par le Mouvement « Sauvons la République / Doggu Saam Sunu Réew » pour exiger la démission du Premier ministre Ousmane Sonko n’aura pas lieu. Dans une correspondance adressée aux organisateurs, le préfet de Dakar, Cherif Mouhamadou Blondin Ndiaye, a annoncé son refus d’autoriser la manifestation prévue ce vendredi 18 juillet 2025.
Selon la lettre de réponse, la demande de marche, déposée sous la référence MSR/DS/001/2025, prévoyait un rassemblement entre 15 heures et 18 heures, de la Poste de la Médina jusqu’au siège de la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité. Mais après enquête, les services compétents ont jugé que le parcours envisagé à ces horaires risquait de perturber gravement la libre circulation des personnes et des biens dans la capitale.
Sur cette base, le préfet indique être « au regret de ne pouvoir donner suite » à la requête formulée par les responsables du mouvement, notamment Diaraf Sow, Abdou Mahi Gueye et Ousmane Ndiaye.
Le mouvement citoyen entendait faire entendre sa voix contre la gestion du gouvernement en place, à travers une mobilisation pacifique. Cette interdiction intervient dans un contexte politique tendu, marqué par une montée des contestations et une opposition qui se structure face aux nouvelles autorités issues de l’élection présidentielle de mars 2024.
À BISSAU, DIOMAYE APPELLE À UNE TRANSFORMATION AGRICOLE
En marge de la 15ᵉ Conférence des chefs d’État de la CPLP, le président sénégalais a insisté sur l’innovation, la valorisation foncière et le soutien aux petits producteurs.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a appelé vendredi, à Bissau, à une mobilisation collective en faveur d’une transformation durable du secteur agricole à travers notamment l’innovation, la valorisation des ressources foncières pour arriver à une souveraineté alimentaire.
Le Président Faye prenait part aux travaux de la XVᵉ Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP).
Abordant la question stratégique de la souveraineté alimentaire, il a ”lancé un appel à une mobilisation collective en faveur d’une transformation durable du secteur agricole”, rapporte la présidence de la république sur son site officiel.
Pour ce faire, le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’importance de l’innovation, de la valorisation des ressources foncières, du développement des infrastructures de marché et du soutien aux petits producteurs, en particulier les femmes et les jeunes.
Bassirou Diomaye Faye n’a pas manqué de présenter les grandes orientations de la Vision Sénégal 2050, le nouveau référentiel des politiques publiques dans laquelle ‘’l’agriculture constitue un pilier fondamental du développement national’’, indique la même source.
Le chef de l’Etat a réitéré ”la volonté du Sénégal de contribuer activement à la sécurité alimentaire du continent africain et du monde, dans un esprit de responsabilité partagée et de coopération internationale”, souligne la présidence.
Invité d’honneur de son homologue Umaro Sissoco Embaló, Bassirou Diomaye Faye a magnifié les relations qui unissent le Sénégal et la Guinée-Bissau.
Le président de la République a plaidé pour l’ouverture de la CPLP à des partenariats élargis, fondés sur la coopération et la solidarité.
Il a dans la foulée, réaffirmé ”l’engagement du Sénégal à renforcer ses relations avec les États membres de la CPLP, notamment dans les secteurs de la culture, de l’éducation, du commerce et de l’agriculture, dans une dynamique de partenariat mutuellement bénéfique”.
Le Magal de Touba devient un patrimoine culturel
Le Grand Magal de Touba, événement religieux commémorant le départ en exil du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, a été inscrit sur la liste nationale du patrimoine culturel immatériel. L’annonce a été faite hier, par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Selon Khady Diène Gaye qui a signé l’arrêté, ce nouvel élément du patrimoine national qu’est « Le Magal de Touba » fera l’objet d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur, en collaboration avec la communauté mouride. Déclaration de Serigne Bassirou Mbacké Le porte-parole du Khalife Général des Mourides et président du Comité d'Organisation du Grand Magal de Touba, Serigne Bassirou Abdou Khadre fera une importante déclaration à la presse dimanche prochain. Selon une note, cette rencontre se tiendra en présence des responsables du comité d'organisation, et portera sur des sujets majeurs liés à l'organisation de l'édition 1447 h/2025 du Grand Magal.
Les corrigés des épreuves du Bfem vendus à 20 000 F à Louga
L’enquête sur la tricherie au Bfem, à Louga avance à grands pas. Selon une source de Seneweb, la candidate prise sur le fait, au Cem Modou Awa Balla Mbacké, a confié aux enquêteurs avoir été contactée par un individu lui proposant les corrigés des épreuves moyennant la somme de 20 000 F CFA. Ne disposant pas de cette somme, elle a pris contact avec ses camarades qui ont accepté de se cotiser. Ainsi un groupe Watsapp a été créé et les corrections ont été envoyées sur cette plateforme numérique. La police de Louga poursuit les auditions pour identifier toutes les personnes impliquées dans cette fraude à grande échelle qui secoue la capitale du Ndiambour.
Vol à Touba
Le tribunal des flagrants délits de Diourbel a condamné hier les deux frères Ousmane Ba et Ousseynou Ba à deux ans d'emprisonnement ferme pour le délit de vol commis en réunion avec escalade, à Touba. En effet, le 11 juillet passé, Kéba Cissé a déposé une plainte au commissariat spécial de police de Touba après avoir été victime d'un vol, la veille, de ses deux moutons. Dans sa déposition faite aux policiers, il précisait que les malfaiteurs ont commis le vol en escaladant le mur de clôture de son domicile avant d'aller soustraire nuitamment les moutons au premier étage. Mais deux jours après, c'est-àdire le 13 juillet 2025, l'enquête a permis de retrouver les moutons volés au foirail de Touba Alieu. Dans la foulée, les policiers réussissent à mettre la main sur les deux frères Ousmane Ba (24 ans) et Ousseynou Ba (25 ans). Conscients que l'étau s'était déjà resserré autour d'eux, ils désignent Demba Niasse (25 ans) comme étant leur receleur. Arrêté à son tour, ce dernier reconnaît avoir acheté les deux moutons aux deux frangins, mais souligne qu'il ignorait l'entreprise délictuelle des frères Ba. Le 14 juillet, les trois ont été déférés au parquet de Diourbel où ils ont fini par être inculpés des chefs de vol en réunion commis la nuit avec escalade et recel de biens volés. S'en est alors suivi leur placement sous mandat de dépôt à la maison d'arrêt et de correction de Diourbel. Les deux frères Ousmane Ba et Ousseynou Ba ont été condamnés à deux ans de prison ferme tandis que Demba Niasse a écopé de trois mois ferme pour recel de biens volés.
Fausses cartes consulaires
Trois individus, dont un de nationalité sénégalaise et deux étrangers, ont été arrêtés par la Sûreté urbaine du Commissariat central de Dakar pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux. Selon une note de la police, ces arrestations font suite à l’exploitation d’un renseignement opérationnel faisant état d’un réseau de faussaires impliqué dans la fabrication de fausses cartes consulaires de la République de Guinée Conakry. Les investigations menées, explique le communiqué, ont permis d’interpeller dans un premier temps la personne chargée de délivrer les cartes déjà confectionnées aux requérants. Une carte consulaire établie a été trouvée en sa possession. Celles-ci ont également mené à l’arrestation de la personne qui a remis cette carte au premier suspect, et qui a affirmé qu’elle avait été confectionnée par un complice établi à Sacré-Cœur 3, moyennant la somme de 7 000 FCFA. La poursuite des investigations, ajoute le texte, a conduit à l’interpellation, à Colobane, du troisième suspect. Ce dernier a reconnu être le confectionneur des fausses cartes consulaires de la République de Guinée Conakry. Soumis à une fouille corporelle, il a été trouvé en possession de dix cartes consulaires déjà confectionnées, qu’il affirme avoir fabriquées dans son bureau situé à Sacré-Cœur 3. Un transport dans ce bureau, informe la note, a permis de découvrir un arsenal composé d’un ordinateur de marque ASUS, d’une imprimante de marque EPSON utilisée pour imprimer les fausses cartes, de 214 talons vierges et de 44 cartes d’essai. Les mis en cause ont été conduits au service de police et placés en garde à vue pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux.
Il répudie sa femme à cause d’un sextape
Trois individus ont été interpellés ce 15 juillet par le commissariat d’arrondissement des Parcelles Assainies U15 pour collecte et diffusion illicites d’images à caractère obscène et personnel, harcèlement et chantage sexuel. Selon une note, cette interpellation fait suite à une plainte déposée par la victime. D’après les premiers éléments, le 6 juillet 2025 à 16 heures, un numéro de téléphone a envoyé un message écrit à la mère de la plaignante, lui demandant la localisation de celle-ci. En prenant le téléphone de sa mère, la plaignante a répondu : «C’est qui ?» L’auteur du message lui a alors écrit : «Faismoi une vidéo sexuelle sinon j’enverrai la vidéo sexuelle que je détiens à ton mari.» Pris de panique, informe le texte, elle a remis le téléphone à sa mère. L’individu a alors envoyé la vidéo à caractère sexuel sur le téléphone de la mère, en insistant pour que la plaignante le rejoigne là où il se trouvait afin d’avoir une relation sexuelle avec lui, ou qu’elle lui verse la somme de soixante mille (60 000) francs CFA. Le même jour, vers 19 heures, informe la police, le mari de la plaignante, de retour du travail, lui a fait savoir qu’il avait reçu une sextape la concernant, envoyée depuis le même numéro. Il l’a alors immédiatement répudiée. Dans le cadre des investigations, un individu a été interpellé grâce à l’exploitation des réquisitions téléphoniques. Lors de son interrogatoire, précise la police, il a reconnu avoir utilisé ce numéro pour faire chanter la victime, affirmant que la vidéo lui avait été envoyée par un autre individu. Ce dernier, également interpellé, a déclaré avoir enregistré la vidéo sur le téléphone d’une tierce personne. Cette dernière, interpellée à son tour, a reconnu qu’un homme lui avait envoyé la vidéo via WhatsApp en mode «vu unique».
Patrouilles transfrontalières conjointes
Dans le cadre du renforcement de la coopération opérationnelle avec les pays limitrophes, des militaires, gendarmes ainsi que des agents des eaux et forêts et douaniers sénégalais ont effectué des patrouilles conjointes avec leurs homologues guinéens. L’objectif est davantage de sécuriser les populations aux frontières. Plusieurs localités de part et d'autre de la frontière ont été visitées.
L'UGB obtient 95,16% au CAMES
L’Université Gaston Berger (UGB) s’est illustrée lors de la dernière session des Comités consultatifs interafricains du Conseil africain et malgache pour l’Enseignement supérieur (CCI-CAMES). La deuxième institution universitaire du Sénégal y a laissé une forte impression. Ses représentants se sont bien illustrés. L'UGB a enregistré un taux de 95,16% lors de la dernière session. L’université s’enrichit de 4 nouveaux professeurs titulaires, 9 maîtres de conférences et 12 maîtres-assistants. Sur un total de 26 candidats, 25 étaient inscrits sur les différentes listes du CAMES pour le compte de la 47e session de ses Comités consultatifs, tenue du 7 au 16 juillet 2025 à N’Djamena, au Tchad. Cette performance a été magnifiée par le Recteur, pour qui, ces résultats traduisent le credo de l'institution universitaire. «Cet accomplissement est une source de grande fierté pour l’UGB et témoigne de l’excellence et de la détermination de nos lauréats», a dit Pr Magatte Ndiaye qui a remercié tous les membres de la Commission institutionnelle du CAMES, chargée de l’accompagnement des candidats «pour leur engagement et leur efficacité». Selon lui, ils n’ont ménagé aucun effort pour le bon déroulement de cette session.
Drame à Wakhinane
L'effondrement d'un balcon sur un bâtiment après la pluie de mardi dernier a occasionné le décès de Dyno Sylva et d’un blessé. Le drame s'est produit au quartier Baye Laye de Wakhinane Nimzatt. Nos sources renseignent que la Police de Wakhinane Nimzatt a ouvert une enquête. Guy Marius Sagna chez les maraîchers de Warouwaye Les maraîchers de Warouwaye à Malika se disent inquiets de leurs devenirs. Ils ont reçu des sommations de déguerpissement. Hier, ils ont reçu la visite du député Guy Marius Sagna qui a déploré l'accaparement des terres des maraîchers au moment où l'Etat veut atteindre la souveraineté alimentaire. Un paradoxe qui nécessite, selon lui, l'intervention des autorités étatiques pour mettre un terme aux injustices subies par les maraîchers.
Tricherie au BFEM
L’affaire de la tricherie à l’examen du BFEM à Mbour commence à livrer ses secrets. Les candidats mis en cause sont Serigne Saliou Dieng, Serigne Saliou Diallo, Mame Diarra Diouf, Mouhamed Dramé, Pathé Faye et Jean Paul Diagne. Selon nos sources, seuls Mouhamed Dramé, Pathé Faye et Jean Paul Diagne sont en garde à vue et le reste est en fuite. Poursuivis pour fraude aux examens du BFEM, ils ont été interpellés par le président du jury 1 de l'école privée à l'enseigne « Élite de la Nation ». Ils avaient par devers eux leurs téléphones portables avec les corrigés des épreuves de SVT et anglais de la journée du mercredi et même celui de math qui devrait se dérouler hier.
Un étudiant se suicide….
La communauté burkinabé vivant au Sénégal est bouleversée par une tragédie survenue dans la nuit de mercredi à Fass Delorme, où Sanon Khalil Ilias Kevin s’est donné la mort, selon des sources de Seneweb. Cet étudiant en pharmacie s’est volontairement jeté de la terrasse d’un immeuble de quatre étages. Le bruit de sa chute a alerté le voisinage qui a découvert le corps. Informés des faits vers 23h, les éléments du commissariat d’arrondissement de la Médina ont procédé au constat, avec l’appui de leurs collègues de la police technique et scientifique. La dépouille est transportée par les sapeurspompiers à la morgue d’un hôpital pour autopsie. …laissant une lettre d’adieu adressée à sa sœur Âgé de 29 ans et né à Ouagadougou, l’étudiant a choisi de mettre fin à ses jours plutôt que d’affronter les difficultés de la vie, selon des sources de Seneweb. Dans une lettre émouvante adressée à sa sœur résidant à Dakar, Sanon Khalil Ilias Kevin a détaillé les raisons qui l’ont conduit à ce geste désespéré. Dans ce message d’adieu, il a exprimé sa gratitude, sa reconnaissance et son affection à sa famille pour son soutien indéfectible. Il a expliqué avoir pris cette décision en raison des difficultés de la vie. Après avoir rédigé cette lettre poignante, il a mis fin à ses jours. La soutenance de sa thèse, initialement prévue pour le jeudi 17 juillet, avait été reportée au samedi 26 juillet 2025. L’enquête ouverte par la police de la Médina suit son cours.
PAR Mamadou Mbacké Ndiaye
L'INDÉPENDANCE DE LA JUSTICE, UNE FICTION DÉMOCRATIQUE
Les régimes successifs refusent « l'affranchissement » du pouvoir judiciaire. Le Pastef avait promis un changement de paradigme. Mais apparemment, les réalités du pouvoir sont en train de concasser certaines convictions
La dernière sortie du Premier ministre Ousmane Sonko a fait couler beaucoup d'encre. Et force est de dire qu'à ce titre, il y a une divergence flagrante entre le Premier ministre Ousmane et le président de la République Bassirou Diomaye sur le fonctionnement de la Justice. Ainsi, mille et une questions se posent sur les promesses d'une indépendance de la Justice.
Utopie ou réalité ? L'indépendance de la Justice serait-elle juste un produit de marketing politique déclamé par les candidats lorsqu'ils sont à la conquête du pouvoir ? Concernant le Sénégal en tout cas, cette question mérite réflexion, surtout avec le débat ambiant ces derniers jours.
En effet, au-delà de l'émoi suscité par sa dernière sortie médiatique, le Premier ministre Ousmane Sonko a mis en exergue son désaccord par rapport au fonctionnement et au manque de célérité de la Justice. Dénonçant même une justice sélective par rapport aux affaires judiciaires en cours. Et la réponse du chef de l'État Bassirou Diomaye Faye montre clairement une différence d'approche entre lui et son Premier ministre concernant le pouvoir judiciaire. Quand le président Bassirou Diomaye Faye réaffirme sa volonté de voir une justice indépendante, ne touche-t-il pas le nœud gordien de sa divergence avec Ousmane Sonko ?
Qui a tort ? Qui a raison ? La question reste en l'état. Toutefois, force est de dire que si cette question divise, c'est parce que l'indépendance totale de la Justice ne fait pas l'unanimité au sommet de l'État et de la mouvance présidentielle. Et si au Sénégal, l'indépendance de la Justice est garantie par la Constitution, notamment à travers l'article 90 qui dispose que « le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif », son effectivité bute souvent sur les réalités du pouvoir. Ainsi malgré l'arrivée d'une nouvelle équipe dirigeante à la tête du pays, les conditions préalables d'une indépendance effective de la justice ne sont pas toujours remplies. À la pression exercée par le tout puissant Premier ministre du Sénégal Ousmane Sonko viennent se greffer d'autres vices rédhibitoires à une indépendance totale. Le président Bassirou Diomaye Faye, même s'il affiche une volonté de ne pas avoir une mainmise sur le pouvoir judiciaire, préside toujours le Conseil Supérieur de la Magistrature. À cela s'ajoute le fait que le ministère de la Justice a toujours une influence sur la carrière des magistrats. Dans le même ordre d'idées, les procureurs sont souvent sous l'autorité du ministère de la Justice (l'article 7 de la Loi 2027-10 du 17 janvier 2017 dispose que « Les magistrats du parquet sont placés sous la direction et le contrôle de leurs chefs hiérarchiques et sous l'autorité du ministre de la Justice »). Ce qui inhibe souvent leur capacité à agir de manière indépendante, surtout dans les affaires politiquement sensibles qui d'habitude font couler beaucoup d'encre. Les vicissitudes de la vie politique ces dernières années foisonnent d'exemples qui ont failli amener le pays au bord du gouffre.
Le Pastef avait promis un changement de paradigme profond, une fois arrivé au pouvoir. Mais apparemment, les réalités du pouvoir sont en train de concasser certaines convictions d'hier. Par ailleurs, il faut dire qu'au Sénégal, tous les régimes qui se sont succédé avaient déclaré haut et fort souscrire à l'indépendance de la Justice pour asseoir la séparation des pouvoirs qui est consubstantielle à une démocratie qui se veut respectable. Mais à la lumière de la marche de l'histoire politique du Sénégal depuis les indépendances, les régimes successifs refusent « l'affranchissement » du pouvoir judiciaire. Et l'indépendance de la Justice reste toujours un vœu pieux. Le nouveau régime incarné par le tandem Diomaye-Sonko n'échappe pas à la règle.