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29 juillet 2025
CES TRACES DE COLONIALITÉ QUI POUSSENT L’ÉTAT À RÉFORMER L'UNIVERSITÉ
Les empreintes de la « colonialité » sont visibles partout au niveau de l’université sénégalaise, aussi bien dans la matérialité et les symboles de l’université que dans ses pratiques. C’est le constat fait par les nouvelles autorités
Les empreintes de la « colonialité » sont visibles partout au niveau de l’université sénégalaise, aussi bien dans la matérialité et les symboles de l’université que dans ses pratiques. C’est le constat fait par les nouvelles autorités. D’où le lancement des Assises nationales de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Anesri). Ces travaux qui démarrent ce jeudi à Diamniadio doivent aboutir sur l’élaboration de l’Agenda national de transformation de l’ESRI (Antesri) sur la période 2025-2050. L’objectif est la réforme globale de tout l’écosystème universitaire au Sénégal.
L’Université sénégalaise moderne demeure depuis sa création en 1957, soulignent les services de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), une institution « puissamment travaillée » par les paradigmes de l’extraversion et de la dépossession bien que plusieurs moments aient servi à repenser le modèle qui la gouverne.
Dans le document présentant les termes de référence de l’Agenda national de transformation de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Antesri) 2025-2050, ils relèvent que les traces de la « colonialité » y sont visibles partout. Ceci aussi bien dans la matérialité et les symboles de l’université que dans ses pratiques.
Parmi ces stigmates, il y a des curricula qui « marginalisent » les savoirs endogènes, la pauvreté du dialogue avec la société à savoir les acteurs politique, la société civile et les acteurs économique. En plus, le fétichisme de l’importation, la répétition, le déficit d’adaptation à son environnement social, culturel et économique restent des challenges à corriger. À cela s’ajoute l’assujettissement à un agenda hégémonique qui détourne trop souvent les chercheurs des priorités et des demandes de connaissance locales.
Moins de 1 % du PIB alloué à la recherche et à la technologie
Sur ce socle, renchérit le document, viennent ensuite se sédimenter d’autres facteurs, notamment « l’inconsistance » d’une gouvernance dont les arbitrages financiers ont invariablement marginalisé la recherche. Or, sans la recherche, indique la tutelle, il n’y a pas de renouvellement des enseignements, pas de données probantes pour éclairer la décision politique, pas d’innovation pour le secteur productif, pas de rayonnement international.
À ce propos, le document rapporte qu’en 45 ans, le Sénégal « n’a pas encore réussi à allouer 1% du PIB (Produit intérieur brut) à la recherche et à la technologie », comme recommandé par le Plan d’actions de Lagos de l’Union Africaine (1980).
« Les budgets, certes en hausse, demeurent encore largement insuffisants. Les stratégies se suivent souvent sans évaluation et par conséquent sans apprentissage institutionnel majeur. La gouvernance universitaire, affaiblie par des défauts de coordination et de rationalisation à différents niveaux, rend les universités faiblement compétitives et aptes à prendre en compte les besoins des acteurs internes (politiques de carrières et de soin adaptées, sécurisation de l’espace, cohésion sociale…) », lit-on dans le document.
Redéfinir l’enseignement supérieur, une urgence face aux enjeux de l’heure
Ainsi, dans un contexte de « complexité inouïe » et de transition rapide vers le nouvel âge numérique du monde, les autorités étatiques estiment que redéfinir l’enseignement supérieur sénégalais est en effet essentiel.
D’ailleurs, c’est pourquoi le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a lors de la séance du Conseil des ministres du 28 août 2024, chargé le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, sous l’égide du Premier ministre et en concertation avec l’ensemble des acteurs, de piloter avec « diligence » un processus « inclusif » de refondation du système d’enseignement supérieur et de recherche du pays.
Dans cet esprit, le chef de l’État a souligné la nécessité d’une évaluation des réformes et programmes issus de la Concertation nationale sur l’avenir de l’Enseignement supérieur (Cnaes) d’avril 2013 et des onze décisions du Conseil présidentiel sur l’Enseignement supérieur et la Recherche d’août 2013.
Intégrer la montée en puissance de l’IA
Cette évaluation doit, selon la tutelle, déboucher sur l’élaboration consensuelle et consolidée d’une stratégie nationale de développement de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Celle-ci doit intégrer notamment la montée en puissance du numérique combinée aux potentialités et défis de l’intelligence artificielle ainsi que les défis environnementaux et sécuritaires se posant au monde.
« En effet, les politiques et les stratégies conçues jusqu’à présent pour concilier les objectifs de formation et de recherche avec les transformations structurelles n’ont toujours pas permis de noter avec satisfaction l’impact durable de la recherche sur le développement économique et social des populations sénégalaises », souligne le texte.
Construire d’ici 2050 un système d’enseignement supérieur et de recherche « plus souverain »
Et c’est dans cette optique que les Anesri doivent permettre de construire, à l’horizon 2050, un système d’enseignement supérieur et de recherche « plus souverain, plus ouvert et territorialisé, plus équitable et performant, plus adapté et innovant ». L’objectif est de faire de l’enseignement supérieur un pilier de transformation sociale, économique et scientifique du pays.
Sur ce, les acteurs répartis en 8 commissions vont travailler sur les curricula et la recherche souverains, l’administration et la gouvernance universitaire, ainsi que le statut institutionnel des acteurs et l’équité de genre, la transformation numérique de l’ESRI.
Ils ausculteront en même temps la qualité, la pertinence, le professionnalisation et l’évaluation des formations ; la recherche fondamentale, celle appliquée, les politiques technologiques et l’innovation. Mais aussi l’économie de l’enseignement, de la recherche et de l’innovation, la publication scientifique, la diffusion, la dissémination, les chaires et la science ouverte, et enfin la science, la politique et la société.
ASSANE DIAO A REPRIS ; EN ATTENDANT MALICK THIAW ?
Assane Diao va retrouver les pelouses. La bonne nouvelle a été annoncée par son club italien, Côme. L’international sénégalais «a terminé avec succès son programme de rééducation et repris l’entraînement régulier avec l’équipe»,
Assane Diao a rejoint l’entraînement collectif de Côme le mardi 15 juillet, pour la préparation d’avant-saison à Mozzate. Absent depuis avril dernier pour cause de blessure, l’international sénégalais retrouve ses coéquipiers au bout d’un long processus de réhabilitation.
Assane Diao va retrouver les pelouses. La bonne nouvelle a été annoncée par son club italien, Côme. L’international sénégalais «a terminé avec succès son programme de rééducation et repris l’entraînement régulier avec l’équipe», après avoir subi une ostéosynthèse du cinquième métatarsien droit. Cette intervention chirurgicale s’est imposée suite à sa blessure contractée lors d’un entraînement en avril. Ce qui l’a contraint à manquer la fin de saison de Côme en Serie A.
Le club lombard avait confirmé à l’époque que Diao serait indisponible jusqu’à la fin de la saison 2024-2025. Cette blessure a surtout porté un coup de frein à l’élan spectaculaire de la pépite sénégalaise, qui avait réalisé des débuts remarquables, autant en Equipe nationale qu’en Serie A, avec sa nouvelle équipe après son transfert du Real Betis en janvier (15 matchs, 8 buts).
Assane Diao et ses coéquipiers de Côme poursuivent leur préparation estivale avec un premier test amical, programmé ce vendredi 18 juillet, face à Lille. Ce match pourrait être une première évaluation du niveau de forme du joueur de 19 ans.
Fabregas insiste pour l’arrivée de Malick Thiaw
D’ailleurs, Assane Diao pourrait avoir comme coéquipier son compatriote Malick Thiaw. Le défenseur germano-sénégalais de l’Ac Milan est pisté par le club lombard, et la presse italienne avance même qu’un accord verbal a déjà été trouvé avec les Rossoneri pour un montant d’environ 25 millions d’euros.
Cependant, pour parvenir à la conclusion, il manque l’accord de Thiaw, qui n’a pas encore donné son feu vert pour le transfert. Une situation qui a poussé le coach de Côme, Cesc Fàbregas, à prendre le dossier en main.
C’est ainsi que le technicien espagnol multiplie les démarches pour attirer le jeune défenseur central de l’Ac Milan, et il s’y emploie personnellement. Selon le Corriere della Sera, l’ancien milieu de terrain du Barça et d’Arsenal aurait eu de longues discussions téléphoniques avec l’intéressé, afin de le convaincre de rejoindre le projet ambitieux de Côme dès cet été.
Agé de 23 ans, Thiaw reste sur une saison marquée par 22 apparitions en Serie A. Mis de côté dans les plans de l’Ac Milan, le joueur pourrait être un renfort de choix pour Côme, qui entend se maintenir solidement dans l’élite italienne, après une première saison réussie
Par Ibou FALL
LA SEMAINE OU LE PREMIER MINISTRE MENACE DE LIMOGER LE PRESIDENT
Le président et le Premier ministre ne voient pas les mêmes problèmes. Si le premier pense que les urgences sont au règlement des difficultés de nos compatriotes, le second estime qu’il n’y a que la vacance de l’autorité qui plombe notre émergence
Pour faire de vieux jours sous nos cieux, à n’en pas douter, il faut avoir le cœur bien accroché…
Passons sur la virée présidentielle aux States, face à un Donald Trump qui demande à cinq chefs d’Etat de «pays de merde» -comme il nous appelle- s’il mérite le Nobel de la paix, à l’occasion de laquelle il est question d’un parcours de golf chez nous, dans un pays où il n’y a pas assez d’écoles, d’hôpitaux, qui compte ses amateurs de golf sur une seule main. Mieux, ou pire, la scène tragicomique de Washington se déroule quelques jours après une attaque djihadiste au Mali, à deux kilomètres de notre frontière Est…
Moi, Président -comme dirait François Hollande-, je ferais exprès de ne pas entendre la question de «Mister President» sur la perfection de son nombril et abattrais mes cartes : l’obsession sécuritaire américaine est un fonds de commerce inépuisable…
D’abord, lui expliquer au Président à la houppe, à quel point le Sénégal est son voisin et que la sécurité américaine est en partie tributaire de la stabilité du Sénégal et de sa bienveillance. La Chine qui envahit l’Afrique, la Russie qui cherche des points d’ancrage stratégiques, les djihadistes qui rêvent de faire tomber le géant laïc et démocratique que nous sommes, ça va lui parler…
L’Amérique a intérêt à ne pas voir s’effondrer le verrou africain que nous sommes. Mais ça, il faut de la pédagogie pour l’expliquer à un Président qui reçoit ses homologues désargentés en commençant par leur demander d’être concis : vos noms et prénoms, et votre pays…
Traduction : la Maison Blanche, ce n’est pas l’arbre à palabres. Pendant qu’on s’arrache le peu de cheveux que Sa Majesté la calvitie autorise devant ce spectacle désolant et cet immense gâchis d’une occasion qui ne risque pas de se présenter à nouveau, ne voilà-t-il pas que le «meilleur Premier ministre de tous les temps», le vénéré Ousmane Sonko, s’épanche en public : nous aurions juste un problème d’autorité nous apprend-il. Première nouvelle…
On redoute le pire : le Pmos menace de ne pas démissionner, même s’il pense à rembobiner l’Histoire en transformant sa démission du mandat de député arraché de haute lutte lors du scrutin de novembre 2024 en suspension provisoire qui lui permettrait de s’emparer de la forteresse située Place Soweto. El Malick Ndiaye, l’actuel occupant du Perchoir, dont le fauteuil est sans doute visé à ce moment précis, a dû implorer ses mânes ancestraux pour que cette folle idée quitte le vénéré Premier ministre-Président
Moi, que le doute raisonnable n’habite pas, je me projette dans la politique-fiction futuriste d’un pays qui marche sur la tête depuis une année et demie : parti comme c’est, le vénéré Premier ministre serait capable de limoger le président de la République sous les vivats de la foule des pastéfiens qui célèbrent cette semaine l’anniversaire primatorial comme une fête de l’Indépendance.
Après les fracassantes déclarations du Premier ministre contrarié, au cours desquelles les droits-de-l’hommistes sont désignés comme des fumiers, (traduction : des merdes animales), on attend donc avec quelque appréhension, le retour du Président sénégalais de son escapade américaine dont il revient avec juste le gouverneur du Palais à l’accueil. Que font donc les ministres et autres pontes du régime à cet instant précis ? Apparemment, c’est dans l’ordre des choses puisque nous n’avons vent d’aucun remaniement intempestif après ça.
La rupture systémique, c’est aussi la sobriété dans le protocole ? Faut-il rengainer les couteaux et pistolets avant de pousser un soupir de soulagement lorsque, pour réagir aux états d’âme de son premier collaborateur, le Président Bassirou Diomaye Faye esquive la question de confiance en révélant que le Premier ministre Ousmane Sonko est son… ami ?
Apparemment, le Président et le Premier ministre ne voient pas les mêmes problèmes.
Si le premier pense que les urgences sont au règlement des difficultés de nos compatriotes, le second, quant à lui, estime qu’il n’y a que la vacance de l’autorité qui plombe notre émergence. Il faut le laisser gouverner, sinon, dégager ?
C’est aussi la semaine où l’on découvre un forcené de la chéchia et du nœud pap’ qui estime que les perruques et la dépigmentation du derme sont indignes de la mission civilisatrice du Grand Théâtre dans la défense et l’illustration de la Négritude, du souverainisme indigène, de la décolonisation mentale et culturelle. A ce rythme, il finirait par interdire les activités païennes aussi vulgaires que les concerts de mbalax ou la remise des prix du Concours général pour ne tolérer dans cette enceinte que les musiques sacrées, les burqas et djellabas ?
Des questions existentielles auxquelles le brillantissime directeur du Grand Théâtre apporte des réponses profondément philosophiques, engagées, lumineuses.
Et puis, au moment où l’on s’apprête à lui réserver une standing ovation pour cette décision historique, la douche froide. La hiérarchie lui aurait-elle tapé sur les doigts ? Monsieur le Dg souverainiste du Grand Théâtre finit par faire marche arrière parce que les gens n’ont rien compris à sa révolutionnaire mesure d’assainissement du temple de la Culture que nous a offert la Chine. Vous avez beau plisser les yeux, vous avez bien lu : c’est un cadeau de l’Empire du Milieu…
Le maire de Keur Massar, Bilal Diatta, après avoir convoqué la presse, annule la conférence finalement après un coup de fil du Premier ministre qui le convoque toutes affaires cessantes. Je vais vous paraître superficiel, mais tant pis : la couleur de sa veste, on en débat ?
Le casting du régime «Sonko môy Diomaye» n’a pas fini de nous refiler des émotions fortes.
La frénésie des épousailles et des baptêmes en haut lieu, on en parle ? Non ? Tant pis… Que personne ne vienne me reprocher de n’avoir pas averti : à ce rythme, la population doublera avant 2029.
Maîtriser le rythme des naissances qu’il disait, le Président…
MUHAMMADU BUHARI LAISSE DERRIÈRE LUI UN HÉRITAGE MITIGE
Buhari a été chef d'État militaire du Nigeria du 31 décembre 1983 au 27 août 1985, puis président de 2015 à 2023. L'autre homme politique nigérian ayant connu ce double parcours est l'ancien président Olusegun Obasanjo
L'ancien président du Nigeria, Muhammadu Buhari, décédé à Londres le 13 juillet à l'âge de 82 ans, était l'un des deux anciens chefs d'État militaires à avoir été élus présidents en tant que civils. Buhari a été chef d'État militaire du Nigeria du 31 décembre 1983 au 27 août 1985, puis président de 2015 à 2023. L'autre homme politique nigérian ayant connu ce double parcours est l'ancien président Olusegun Obasanjo. Il a été dirigeant militaire entre 1976 et 1979, avant d'être élu président entre 1999 et 2007. Buhari a dirigé le Nigeria pendant près d'une décennie. Son mandat à la tête de l'État militaire a été marqué par la lutte contre la corruption, mais il n'a pas pu faire autant pendant son mandat présidentiel sous un régime démocratique. En tant que politologue ayant servi dans l'armée nigériane, je pense que la guerre contre le terrorisme menée par le gouvernement de l'ancien président Buhari a été largement décevante, malgré les promesses et quelques succès initiaux. Une fois élu, Buhari a mené une vie personnelle modeste et a respecté les transitions électorales. Néanmoins, sa présidence a été entachée par une mauvaise gestion économique, l'incapacité à mettre en œuvre des réformes structurelles audacieuses, le favoritisme ethnique et des promesses de changement non tenues. Il a toutefois laissé des réalisations concrètes en matière d'infrastructures, mis l'accent sur l'agriculture et jeté les bases d'une gouvernance marquée par la transparence et la lutte contre la corruption. Son empreinte sur le développement du Nigeria est donc mitigée.
Les premières années
Buhari est né le 17 décembre 1942 à Daura, dans l'État de Katsina, dans le nord-ouest du Nigeria, de parents nommés Adamu et Zulaiha Buhari. Il avait quatre ans lorsque son père est décédé. Il a fréquenté une école coranique à Katsina. Il était Fulani, l'une des principales ethnies du Nigeria. Après avoir terminé ses études, Buhari s'est engagé dans l'armée en 1961. Il a suivi une formation militaire au Royaume-Uni, en Inde et aux États-Unis, ainsi qu'au Nigeria. En 1975, il a été nommé gouverneur militaire de l'État du Nord-Est (aujourd'hui État de Borno), après avoir participé au renversement Yakubu Gowon lors d'un coup d'État la même année. Il a occupé ce poste pendant un an. Buhari est ensuite devenu commissaire fédéral aux ressources pétrolières, supervisant l'industrie pétrolière nigériane sous Obasanjo. Ce dernier était devenu chef de l'État en 1976 lorsque le successeur de Gowon, Murtala Muhammed, a été assassiné lors d'un coup d'État manqué cette même année. En septembre 1979, il reprit ses fonctions dans l'armée régulière et prit le commandement de la 3e division blindée basée à Jos, dans l'État du Plateau, au centre-nord du pays. Cette année-là marque le début de la deuxième République du Nigéria avec l'élection de Shehu Shagari à la présidence. Mais le 31 décembre 1983, un coup d’État mit fin au régime civil de Shagari. Buhari devint alors chef de l’État militaire du Nigeria.
Les années de la junte de Buhari
Buhari a dirigé le gouvernement militaire pendant un peu moins de deux ans. Il a été renversé lors d'un autre coup d'État le 27 août 1985. Pendant son mandat, il promit que le gouvernement ne tolérerait ni les pots-de-vin, ni les surfacturations dans les contrats publics et les importations. Il ne tolérerait pas non plus la falsification, la fraude, le détournement de fonds, l'abus et le détournement de pouvoir, les transactions illégales en devises étrangères et la contrebande. Dix-huit gouverneurs d'État ont été jugés par des tribunaux militaires. Certains des accusés ont été condamnés à de longues peines de prison, tandis que d'autres ont été acquittés ou ont vu leur peine commuée. Son gouvernement a également promulgué le tristement célèbre décret n° 4, en vertu duquel deux journalistes, Nduka Irabor et Dele Thompson, ont été emprisonnés. Les accusations portaient sur trois articles publiés au sujet de la réorganisation du service diplomatique nigérian. Buhari a également instauré des mesures d'austérité et lancé une « guerre contre l'indiscipline » visant à promouvoir des valeurs positives dans le pays. Des méthodes autoritaires ont parfois été utilisées pour la mettre en œuvre. Des soldats ont forcé les Nigérians à faire la queue, à être ponctuels et à respecter le code de la route. Il a également instauré des restrictions à la liberté de la presse et à la liberté politique. Les syndicats n'ont pas été épargnés non plus. Des licenciements massifs de Nigérians dans la fonction publique ont été effectués en toute impunité. Si les citoyens ont initialement salué certaines de ces mesures, le mécontentement croissant sur le plan économique a rendu la tâche plus difficile pour le régime.
Buhari, le démocrate
L'héritage qu'il laisse est mitigé. Buhari a tenté de revenir au pouvoir par les urnes. Il a échoué en 2003, 2007 et 2011. Mais il n'a pas abandonné. En 2015, une coalition de partis d’opposition a réussi à le faire élire. Le gouvernement de Buhari a accentué les divisions nationales. Ses nominations, souvent biaisées en faveur de la région nord et de ses compatriotes fulani, ont alimenté les accusations de tribalisme et de marginalisation. Son affinité perçue avec les éleveurs peuls, malgré les violences généralisées liées à certains d'entre eux, a encore érodé la confiance du public en son leadership. Son discours anti-corruption n'a pas vraiment porté ses fruits. Si quelques saisies très médiatisées ont été effectuées, ses détracteurs affirment que sa lutte contre la corruption était sélective et fortement politisée. Son ex-gouverneur de la Banque centrale est aujourd’hui jugé pour corruption. Les résultats économiques ont également été médiocres sous son mandat. Tous ces problèmes ne peuvent lui être imputés. Néanmoins, son incapacité à s'attaquer aux problèmes sous-jacents du pays, tels que l'insécurité, l'inflation et la hausse du chômage, a contribué à cette situation. Son mandat a connu deux récessions, une hausse du chômage, l'inflation et l'affaiblissement du naira. Il a toutefois remporté quelques succès. Il s'est attaqué aux infrastructures. La construction de la grande autoroute Lagos-Ibadan était presque terminée et il a remis en service les chemins de fer, achevant les lignes Abuja-Kaduna et Lagos-Ibadan. Il a également finalisé la construction du Second Niger Bridge. Un programme de revitalisation des aéroports a permis d'améliorer les aéroports de Lagos, Abuja et Port Harcourt. Buhari a signé la loi sur l'industrie pétrolière après près de 20 ans de retard. Cela attire désormais davantage d'investissements dans l'industrie pétrolière. Il a également lancé plusieurs programmes d'investissement social tels que N-Power, N-Teach et un programme d'alimentation scolaire. Ces programmes ont permis de créer des emplois temporaires pour certains et d'augmenter le revenu de nombreuses personnes défavorisées. N-Power est un programme d'autonomisation des jeunes destiné à lutter contre le chômage, à améliorer le développement social et à fournir aux gens des compétences pertinentes. Ces programmes ont ensuite été entachés de corruption, révélée après son départ du pouvoir. Il existait également un programme de prêts aux agriculteurs visant à rendre le pays plus autonome en matière de production de riz. Une fois encore, ce programme a été entaché de corruption et certains de ses responsables sont actuellement jugés. Dans la lutte contre la corruption, le gouvernement Buhari a réalisé certains progrès grâce au compte unique du Trésor, qui a amélioré la transparence financière des institutions publiques. La politique de dénonciation a également permis de récupérer des fonds détournés.
Défaillances en matière de sécurité
Sous la présidence de Buhari, la situation sécuritaire s'est détériorée au Nigeria. Le banditisme, les affrontements entre agriculteurs et éleveurs, les enlèvements et les agitations séparatistes se sont intensifiés. En 2015, Buhari a fait campagne en promettant de vaincre Boko Haram et de rétablir l'intégrité territoriale dans le nord-est du pays. Au départ, son administration a réalisé certains progrès. Boko Haram a été chassé de plusieurs zones administratives locales qu'il contrôlait auparavant, et d'importantes opérations militaires telles que l'opération Lafiya Dole ont été lancées pour reconquérir le territoire. Cependant, ces premiers succès n'ont pas été durables. Boko Haram s'est scindé en plusieurs factions telles que la Province d'État islamique en Afrique de l'Ouest. Ce groupe a continué à lancer des attaques meurtrières. La stratégie antiterroriste de Buhari était souvent réactive et manquait d'une doctrine claire à long terme. L'armée était surchargée et sous-équipée. Des problèmes de moral et des allégations de corruption dans le secteur de la défense ont compromis les opérations. Il y avait une mauvaise coordination entre les services de renseignement. Les relations entre l’armée et les civils se sont dégradées à cause de fréquentes violations des droits humains commises par les forces de sécurité. Peu à peu, la population a perdu confiance en la capacité de l’État à assurer sa sécurité. Le retour de Buhari au pouvoir avait suscité beaucoup d’espoir. Mais sur ce point aussi, il n’a pas été à la hauteur.
Par Cécile Thiakane
CE QUE L’AFFAIRE DU GRAND THÉÂTRE NOUS APPREND
Gouverner, encadrer, manager, ce n’est pas seulement définir des règles. C’est comprendre les émotions, les perceptions et les symboles que ces règles véhiculent. Et pour cela, il faut écouter
Le 15 juillet 2025, la direction générale du Grand Théâtre national du Sénégal a publié un communiqué pour annuler une note de service interne de la veille. Cette note, initialement destinée à cadrer la posture professionnelle des agents, avait suscité une vive polémique dans l’espace public.
Accusée par certains de vouloir restreindre la liberté vestimentaire, voire d’imposer des normes sexistes, elle a été rapidement retirée, avec des « excuses publiques ». Mais au-delà du fait divers administratif, cet épisode soulève une question de fond qui dépasse largement le cadre du Grand Théâtre : pourquoi les institutions prennent-elles encore des décisions sans tester leur réception sociale en amont ?
1. Une erreur de communication ? Non : une erreur de méthode
L’intention exprimée par la direction était de valoriser “l’image professionnelle, culturelle et identitaire” du personnel. Soit. Mais dans une société traversée par des débats sensibles sur les libertés individuelles, le genre, la dignité, le corps et la place des femmes, il ne suffit pas d’avoir une bonne intention pour garantir une bonne réception. Ce n’est pas une question de formulation. C’est une question de conception. Et cette conception aurait dû intégrer une étape-clé : la consultation avec une étude qualitative ou un focus group avec un échantillon représentatif aurait permis de repérer immédiatement :
- Les points sensibles du discours (tenue vestimentaire, codes culturels, perception de contrôle) ;
- Les risques d’interprétation comme une restriction des libertés ou une infantilisation;
- Les réactions potentielles en termes d’image institutionnelle.
2. Ce qui a manqué ? Une écoute qualitative du terrain
En tant que professionnelle des études de marché et de l’analyse sociale, je vois ici un cas typique où un simple travail exploratoire aurait changé la donne :
• Une étude qualitative (entretiens, focus groups),
• Un pré-test de la note de service pour en analyser les perceptions possibles,
• Une analyse symbolique des messages implicites renvoyés par le texte,
• Ou mieux : une co-construction participative du cadre attendu.
Dans tous les cas, cela aurait permis d’anticiper les incompréhensions, d’ajuster le discours et de construire un cadre partagé — au lieu d’imposer unilatéralement une règle mal perçue.
3. Un exemple de plus du divorce entre institutions et société civile ?
Le monde change. Les citoyens, les salariées, les agents publics sont de plus en plus sensibles à la manière dont on leur parle, à ce qu’on dit de leur corps, de leur image, de leur liberté.
- Le top-down n’est pas la solution
- La verticalité ne passe plus.
Et les institutions qui ne prennent pas le temps de comprendre ce que leurs messages activent dans les imaginaires sociaux s’exposent à des crises évitables. À l’heure des réseaux sociaux, une décision interne peut devenir publique en quelques heures. Il n’y a donc plus de politique interne qui ne soit aussi, dans ses effets, politique publique.
4. Ce que cette affaire nous rappelle : tester, écouter, coconstruire
Ce cas devrait être un signal d’alerte, mais aussi une opportunité d’apprentissage. Voici ce que les organisations, publiques comme privées, peuvent en retenir :
• Avant d’imposer une norme, écoutez le terrain avec un protocole de test social des points sensibles du discours, des risques d'interprétations et des réactions potentielles en termes d’image institutionnelle.
• Avant de communiquer, testez les réactions possibles.
• Avant de réguler un comportement, interrogez les représentations qui y sont attachées. • Et surtout : faites confiance à l’intelligence collective
En conclusion : la légitimité ne suffit plus, il faut aussi de la sensibilité
Ce fait divers administratif met en lumière un point crucial que tout professionnel des politiques publiques, de la communication ou de la stratégie RH devrait garder en tête : avant de décider pour les autres, interrogez-les. Le Grand Théâtre a eu l’intelligence de reconnaître publiquement son erreur. C’est un acte de maturité institutionnelle. Mais demain, plutôt que de devoir réparer une crise, il serait plus sage d’apprendre à la prévenir. Car gouverner, encadrer, manager, ce n’est pas seulement définir des règles. C’est comprendre les émotions, les perceptions et les symboles que ces règles véhiculent. Et pour cela, il faut écouter. Toujours.
LE RECOURS D’AFITECH DECLARE IRRECEVABLE PAR L’ARCOP
Saisie d’un recours par la société AFITECH, dans le différend l’opposant à la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE), l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) a donné raison à la société nationale des jeux.
L’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) a déclaré irrecevable le recours contentieux de la société AFITECH contestant la mise en service par la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE) d’une seconde plateforme de centralisation dédiée au suivi et au contrôle des activités des jeux.
Saisie d’un recours par la société AFITECH, dans le différend l’opposant à la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE), l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) a donné raison à la société nationale des jeux. A travers la Décision n°086/2025/ARCOP/CRD/ DEF du 18 juin 2025 du Comité de Règlement des Différends (CRD) statuant en Commission litiges sur le recours de la société AFITECH contestant la mise en service par la LONASE d’une seconde plateforme de centralisation dédiée au suivi et au contrôle des activités des jeux, rendue publique hier, mercredi 16 juillet 2025, l’ARCOP a déclaré irrecevable la requête de la société AFITECH
En effet, AFITECH, par le biais de ses conseils, a saisi le CRD (de l’ARCOP) d’un «recours contentieux», le 11 juin dernier, à travers «un courrier reçu et enregistré au service courrier de l’ARCOP sous le numéro 2109, pour contester la mise en service d’une seconde plateforme de centralisation dédiée au suivi et au contrôle des activités des jeux par la LONASE S.A».
La nouvelle de l’effectivité de cette dernière plateforme a été annoncée par une circulaire de la LONASE, datée du 27 mai 2025. Après analyse du dossier de ce recours gracieux puis contentieux, le CRD a souligné que la démarche de la société AFITECH ne relevait pas des motifs explicitement prévus par l’article 89 du Code des Marchés Publics (CMP), qui encadre strictement les recours liés à l’attribution, à la passation ou à la conformité des marchés.
En conséquence, le recours contentieux, déposé par AFITECH le 11 juin dernier, a été déclaré irrecevable par le Comité de Règlement des Différends (CRD) de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP), qui a notifié cette décision à la société AFITECH, à la LONASE ainsi qu’à la DCMP. La décision sera également publiée sur le site officiel des marchés publics, lit-on dans le document rendu public concernant ce différend. Suite à l’annonce de la mise en service de cette seconde plateforme de centralisation dédiée au suivi et au contrôle des activités des jeux par la LONASE, des voix s’étaient élevées pour alerter sur de prétendus marchés de gré-à-gré. La Loterie nationale sénégalaise (LONASE), dans un communiqué, avait dénoncé une campagne de désinformation concernant ces allégations «sans rigueur ni vérification», relayées par certains médias, tout en rappelant être conforme avec les exigences de la loi en matière de marchés publics.
L’UGB ET ENDA-JEUNESSE ACTION MUTUALISENT LEURS EFFORTS
C'est une rencontre dite stratégique l’UFR SEFS de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a organisé, à travers son Unité de Santé mentale, en collaboration avec le bureau Saint-Louis de l’ONG Enda--Jeunesse Action.
L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a abrité avant-hier, mardi 15 juillet 2025, un atelier ayant réuni l’ensemble des décideurs du management de ce temple du savoir, notamment les Directeurs centraux, pour échanger sur la problématique de la santé mentale. Le but est d’engager une dynamique de réflexion et d'actions concertées pour prévenir certains incidents tels que les cas de suicides souvent causés par la pression qu’exercent les familles sur les étudiants, selon le Docteur en Psychologie, Ibrahima Giroux, et Coordonnateur de l’Unité de Santé mentale de l’Unité de Formation et de Recherches (UFR) des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (SEFS) de l’UGB.
C'est une rencontre dite stratégique l’UFR SEFS de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a organisé, à travers son Unité de Santé mentale, en collaboration avec le bureau Saint-Louis de l’ONG Enda--Jeunesse Action. «Nous avons convié l'ensemble des décideurs du management de l'université, l'ensemble des Directeurs centraux, pour pouvoir discuter de la problématique de santé mentale. C'est nous qui avons perdu, rappelez-vous, en début d'année, un de nos étudiants pour des problèmes de santé mentale, sans aucun doute. Et donc, il était important, après avoir déployé beaucoup d'activités de préparation des étudiants, de sensibilisation, de prise en charge, il était important de pouvoir aussi travailler maintenant avec les décideurs de l'université, avec les Directeurs centraux, les services du Rectorats, pour pouvoir aller ensemble», a fait savoir Ibrahima Giroux, Docteur en Psychologie et Coordonnateur de l’Unité de Santé mentale de l’Unité de Formation et de Recherches (UFR) des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (SEFS) de l’UGB.
«ON VOUDRAIT QU'IL N'Y AIT PLUS DE SOUFFRANCE EMOTIONNELLE A L'UNIVERSITE, MAIS QU'IL Y AIT A LA PLACE… UN EPANOUISSEMENT INTELLECTUEL»
Il a rappelé que cette Unité de Santé mentale, bien que peu connue, existe avant même le drame qui s'est passé dans cette université, avec le suicide de l’étudiant Matar Diagne. «On veut changer les choses. On voudrait qu'il n'y ait plus de souffrance émotionnelle à l'université, mais qu'il y ait à la place à ce que nous appelons un épanouissement intellectuel. C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait l'envie de venir à l'université, l'envie d'apprendre à l'université et l'envie d'innover. Nous avons la crème de notre société qui se trouve être notre jeunesse. Tout le monde sait que nous n'irons nulle part avec une jeunesse qui souffre», a-t-il déclaré, avant de rappeler qu’il n'y a aucune raison que les étudiants souffrent dans les études. «Cela n'a aucune base scientifique, ni pédagogique. Donc, il faut créer les conditions pour que les étudiants aiment ce qu'ils font, c'està-dire apprendre, et qu'ils produisent pour le bien du Sénégal», a expliqué M. Giroux.
RESPONSABILITE DES FAMILLES ET LA COMMUNAUTE DANS LES PROBLEMES A L'ORIGINE DES COMPORTEMENTS EXTREMES D’ETUDIANTS
Pour le spécialiste des questions de santé mentale, les problèmes que rencontrent les étudiants et qui sont à l'origine de ces comportements extrêmes, ce sont des problèmes qui ne sont pas nés à l'université, dans la majorité des cas. Ce sont des problèmes que les étudiants amènent à l'université. «Ce sont des problèmes qui sont nés dans les familles. C'est très important. C'est-à-dire que ce qui se passe entre époux, les problèmes qu'il y a entre parents et enfants, les problèmes qu'il y a dans la fratrie, les problèmes de jalousie, les problèmes de sentiments d'être moins bien aimés par le parent que l'autre frère ou sœur, ce sont autant de privations, autant de frustrations que nos étudiants amènent ici à l'université. Donc, si vous venez maintenant dans un contexte très compétitif comme l'université, c'est très difficile de pouvoir réussir. Si vous rajoutez à ça qu'il y a des parents qui appellent les étudiants pour partager leurs bourses. Donc, c'est énormément de pression que les étudiants ont aujourd'hui avec laquelle ils doivent travailler et réussir leurs études», a-t-il expliqué. Selon lui, un espace universitaire où il fait bon vivre, nécessite qu'il y ait des politiques familiales en amont, qui vont renforcer les capacités financières des familles et les capacités psychologiques et morales également des familles. Cette activité est portée par EndaJeunesse Action, à travers son bureau de Saint-Louis.
Pour sa part, Marie-Thérèse Sambou, chargée de Programme A l'Ecole En toute Sérénité, cette rencontre est un moment où leur bureau renforce leur réseautage et leur partenariat avec toutes les organisations qui travaillent sur la santé mentale. «Pour nous, cette rencontre est un moment de redevabilité où toutes les organisations qui travaillent sur la santé mentale vont présenter les résultats, mais aussi nous allons affiner notre stratégie de mise à l'échelle. Et nous nous sommes rendus compte que la santé mentale, pour bien accompagner les enfants, il faut aussi travailler avec les acteurs communautaires, les parents, les enseignants, les leaders, bref, toute personne qui est en relation directe avec les enfants», a-t-elle conclu.
LA REDDITION DES COMPTES MARQUE LE PAS
Après une première vague d’affaires visant de hauts dignitaires de l’ancien régime, les juridictions chargées d’instruire les dossiers – le pool judiciaire financier et la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice – connaissent un net ralentis
Depuis quelques semaines, la lutte pour la reddition des comptes, engagée par les nouvelles autorités sénégalaises, semble connaître un coup d’arrêt. Après une première vague d’affaires visant de hauts dignitaires de l’ancien régime, les juridictions chargées d’instruire les dossiers – le pool judiciaire financier et la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice – connaissent un net ralentissement. Une pause qui coïncide avec la tenue du Dialogue national sur le système politique, ouvert le 28 mai et clôturé le 4 juin dernier par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Le Sénégal, il y a un an, amorçait une forte campagne de reddition des comptes avec arrestations. Depuis le Dialogue national de la fin mai, sans nouvelles procédures claires, le pays observe un net ralentissement qui ressemble à une mise en veille,
Ce dialogue, qui a réuni près de 700 participants, dont plusieurs partis jadis alliés à l’ancien pouvoir (AFP, Nouvelle Responsabilité d’Amadou Ba, LD, PIT…), semble avoir redessiné les priorités politiques. Depuis sa clôture, aucune nouvelle procédure judiciaire n’a été engagée contre les anciens responsables visés par les organes de contrôle. Pourtant, ces derniers – notamment dans le rapport explosif de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19 – avaient formulé des recommandations claires, aujourd’hui restées sans suite.
À ce jour, seuls cinq anciens dignitaires ont vu leur dossier transmis aux juridictions compétentes. Ce chiffre contraste avec les annonces initiales et les espoirs suscités par l’élection du nouveau président. Celui-ci avait pourtant affirmé, dès son discours du 3 avril 2024, qu’il engagerait une politique rigoureuse de gouvernance publique, articulée autour de la lutte contre la corruption, le détournement de fonds, la fraude fiscale et les flux financiers illicites.
Dans cette optique, Bassirou Diomaye Faye avait ordonné la publication de tous les rapports de l’OFNAC et de la Cour des comptes, longtemps gardés secrets sous l’ancien régime. Ces documents ont bien été rendus publics, à l’exception notable de ceux de l’Inspection générale d’État (IGE), pourtant directement rattachée à la présidence.
Face au silence judiciaire observé depuis le Dialogue national, une question s’impose : la reddition des comptes a-t-elle été mise en veille au nom d’un consensus politique élargi ? Pendant que certains mis en cause vivent en toute tranquillité, l’opinion attend des actes forts à la hauteur des promesses de rupture
MOUSTAPHA NDOYE REMPORTE L’OPEN CLASSIQUE DU CDM DE 3 RIVIERES AU CANADA
Le championnat du monde de scrabble qui s’est ouvert cette semaine dans la ville de 3 Rivières au Canada a été remporté haut la main par le Sénégalais Moustapha Ndoye
Le championnat du monde de scrabble qui s’est ouvert cette semaine dans la ville de 3 Rivières au Canada a été remporté haut la main par le Sénégalais Moustapha NDOYE.
Moustapha NDOYE est aux anges. Comme on dit, il l’a fait. Avec la prouesse qui sied, en pulvérisant ses plus farouches et redoutables adversaires. Pour montrer le chemin à ses poulains, le Président de la fédération sénégalaise de scrabble est descendu de son piédestal. Moustapha NDOYE, ingénieur Géomètre de son état, n’avait pas dit son dernier mot face aux meilleurs du monde entier. Avec une ingeniosité d’acier, il pulvérisera tous ses sérieux adversaires. Une compétition de titans qui a tourné au finish en faveur Moustapha NDOYE. Il remporte haut la main et le jeu d’esprit ce premier trophée. Un honneur pour le Sénégal qui gagne et pour toute l’Afrique.
Une première médaille mondiale sous l’ère de son magistère
Avec ce Sacre, Moustapha NDOYE ouvre la voie du succès non seulement pour la fédération sénégalaise et surtout pour toute l’Afrique. Deux autres champions Ndongo Samba Sylla et Mactar SYLLA vont entrer en lice.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DU JEUDI 17 JUILLET 2025
L’actualité de ce jour est dominée par la diplomatie économique, la gouvernance publique, la situation judiciaire sous tension, et les questionnements autour des figures phares de la scène politique et sportive nationale
RELANCE DIPLOMATIQUE, FINANCES PUBLIQUES ET GOUVERNANCE : AU CŒUR DE L’ACTUALITE
Dans son édition du jour, Le Soleil met en avant la coopération entre le Sénégal et le Cap-Vert, titrant : « Dakar-Praia : la nouvelle dynamique ». Le quotidien national revient sur la visite officielle et les opportunités économiques et culturelles qui en découlent.
Du côté de Sud Quotidien, l’accent est mis sur la transparence budgétaire avec pour titre : « La reddition des comptes marque le pas ». Le journal s’intéresse aux difficultés rencontrées dans l’audit et le contrôle de la gestion des deniers publics.
WalfQuotidien s’attaque aux incohérences économiques avec sa une : « Discordances sur la recette de l’État ». Le journal pointe du doigt le rebascage du Produit Intérieur Brut (PIB) et les chiffres jugés contradictoires concernant une révision estimée à 2500 milliards FCFA.
AFFAIRES POLITIQUES ET TENSIONS JUDICIAIRES : UNE ACTUALITE TOUJOURS BRULANTE Yoor-Yoor affiche un titre évocateur : « L’inéluctable confrontation ! », abordant les rapports explosifs entre pouvoirs exécutif et organisations non gouvernementales sur le contrôle de leurs financements.
Dans le même registre, L’Évidence titre : « Les promesses de Cheikh Diey balayées par les eaux », une métaphore qui traduit l’impatience de l’opinion face aux engagements non tenus.
De son côté, Direct News met en avant une dénonciation forte : « Mamadou Diouf dénonce le blocage de la France ». Il s’agit des obstacles diplomatiques relevés par le politologue sur des questions de coopération et d’investissement.
Le Quotidien revient, quant à lui, sur une actualité judiciaire sensible : « Les détenus toujours en otage ». Le journal dénonce la situation des prisonniers dits « politiques » encore sous mandat de dépôt.
Les Échos suit de près le bras de fer entre magistrats et politiques : « Moustapha Diakhaté parle et charge des magistrats », tout en évoquant une « grosse bataille » à la chambre d’accusation hier.
Enfin, Libération révèle une enquête délicate sur la criminalité transfrontalière : « La Su infiltre et cerne une filière », parlant de réseaux de trafic que la police a commencé à démanteler.
VIE MUNICIPALE, TUBERCULOSE ET NOUVELLES INITIATIVES SOCIALES Le Point aborde la santé publique avec optimisme : « Une Révolution dans le traitement de la Tuberculose avec le séquençage du Bacille de Koch ». Il met en avant les avancées scientifiques majeures qui devraient transformer la prise en charge de cette maladie au Sénégal.
Dans le même quotidien, un encadré signale : « Une nouvelle ère pour les fonctionnaires des Collectivités Territoriales », une lueur d’espoir pour la réforme de la fonction publique locale.
EnQuête résume un épisode : « Clap de fin », avec une photo d’archives marquant la clôture d’un dossier judiciaire ou politique retentissant.
POP se penche sur la gestion du pays : « Ni détail près, on est dans la même situation qu’en 1962 », citation qui met en exergue le parallèle historique entre contexte actuel et passé.
FOCUS SUR OUSMANE SONKO ET SES PROCHES
Le quotidien L’AS donne la parole à Abdou Mbow : « Abdou Mbow sans détour ». L’article décortique sa sortie médiatique sur la situation d’Ousmane Sonko, dont la sortie est également reprise par Point Actu : « Diomaye et Sonko calment le jeu, la base attise le feu ».
DANS LE SPORT : TENSIONS ET AMBITIONS
Sur le terrain sportif, Point Actu Sport s’intéresse à Lamine Yamal avec « Lamine Yamal prolonge et change de numéro ! », tandis que Stades annonce : « Pour salaire non payé, Aliou Cissé menace de quitter », une nouvelle qui secoue la tanière des Lions.
Le journal Record met en lumière la confiance de l’ancien gardien Tony Sylva : « Moi, je vote pour le Manko ». Il salue une nouvelle génération prometteuse pour la CAN 2025.
Enfin, Rewmi Sports met l’accent sur la situation du sélectionneur national : « Aliou Cissé toujours sans salaire », un dossier qui dure et alimente la polémique autour de la Fédération Sénégalaise de Football.