SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 juillet 2025
LE SENEGAL ELIMINE LE TRACHOME
L e Sénégal vient de réaliser une prouesse. Le trachome, une maladie cécitante, n’est plus un problème de santé publique. L’information a été donnée par l’Oms hier, mardi, dans un communiqué.
Le Sénégal a éliminé le trachome, une maladie cécitante, en tant que problème de santé publique. La nouvelle a été confirmée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce15 juillet.
L e Sénégal vient de réaliser une prouesse. Le trachome, une maladie cécitante, n’est plus un problème de santé publique. L’information a été donnée par l’Oms hier, mardi, dans un communiqué. Une décision qui signifie que plus de 9 millions de personnes dans le pays ne risquent plus de perdre la vue à cause de cette maladie. Cela rapproche également un peu plus l’objectif ambitieux de l’OMS d’éliminerle trachome à l’échelle mondiale.
Rappelons que le trachome est causé, selon l’Oms, par une infection bactérienne. Des infections répétées provoquent des cicatrices à l’intérieur de la paupière, faisant pivoter les cils vers l’intérieur, qui frottent alors contre l’œil à chaque clignement. Les personnes décrivent la douleur comme celle d’avoir du sable dans les yeux et finissent souvent par s’arracher les cils ou les raser avec une lame de rasoir. Non traité, le trachome peut entraîner une perte de vision permanente. Pour Dr Mouctar Dieng Badiane, coordonnateur du Programme national de promotion de la santé oculaire du Sénégal, au niveau du ministère de la Santé : « Au Sénégal, l’élimination du trachome n’est pas seulement un succès de santé publique. C’est l’histoire d’un pays qui a su mobiliser ses communautés, ses professionnels de santé et ses partenaires pour transformer une menace silencieuse en victoire collective. Cette réussite incarne la détermination à inscrire durablement la santé oculaire dans les priorités nationales. »
Cheikh Ibrahima Seck, directeur pays de Sightsavers Sénégal qui a appuyé le ministère de la Santé du Sénégal dans cette élimination a déclaré : « Félicitations au Sénégal pour l’élimination du trachome, une maladie cruellement cécitante. À une époque où de nombreux progrès récents en santé mondiale sont menacés, il faut célébrer cette réussite monumentale.
Voyez ce que nous pouvons accomplir lorsque les ministères de la Santé, les ONG, les bailleurs et des milliers d’agents de santé communautaires unissent leurs forces. Il faut aussi garder en tête que cette annonce est à la fois une célébration et un engagement à rester vigilants pour éliminer le trachome partout. » Notons que dans la lutte contre le Trachome, il a fallu 13 ans au Sénégal pour arriver à l’élimination de la maladie.
DONALD TRUMP ET LES DIVERSES TRADITIONS DE LA POLITIQUE ETRANGERE AMERICAINE
Les actions de Donald Trump sur la scène internationale sont souvent jugées imprévisibles, voire irrationnelles. Mais en réalité, ces décisions s’inscrivent dans diverses traditions politiques américaines qui ne datent pas d’hier
Les actions de Donald Trump sur la scène internationale – qu’il s’agisse des rebondissements de sa guerre tarifaire, de son comportement sur le dossier russo-ukrainien ou, tout récemment, de son implication dans la guerre Israël-Iran – sont souvent jugées imprévisibles, voire irrationnelles. Mais en réalité, ces décisions s’inscrivent dans diverses traditions politiques américaines qui ne datent pas d’hier.
I l faut au moins un an pourjuger la politique étrangère d’une nouvelle administration américaine, et c’est d’ailleurs le temps minimum que celle-ci se donne pourrédiger sa traditionnelle « stratégie de sécurité nationale » qui indique le cap et les priorités. Ainsi, la première administration Trump avait publié la sienne fin 2017, et l’administration Biden n’avaitrendu son texte public qu’en octobre 2022, soit presque deux ans après son arrivée à la Maison Blanche.
Entre les craintes de « tsunami » et le choc suscité par le discours de J. D. Vance à Munich, il est néanmoins possible dès aujourd’hui de baser l’analyse sur des faits et pas seulement sur des présupposés. Trois points de repère doivent entrer ici en considération : le facteur personnel ; les traditions de la politique étrangère américaine ; et le poids du contexte géopolitique.
Le facteur Trump : chaos ou pragmatisme ?
Du premier mandat de Donald Trump, on avait retenu une présidence mal préparée, chaotique et freinée par «l’État profond» américain (l’administration, les diplomates, l’armée, les services de renseignement), par exemple dans ses velléités de se rapprocher de la Russie ou de trouver un accord avec la Corée du Nord.
Le second mandat a commencé avec une volonté beaucoup plus affirmée de s’emparer de l’ensemble des rênes du pouvoir. En mars dernier, l’épisode de la fuite de la « boucle Signal » – le rédacteur en chef de The Atlantic aurait accidentellement été ajouté à une conversation confidentielle du gouvernement américain durant laquelle était discutée une opération de frappes aériennes contre les Houthis au Yémen – révélait déjà les contours et les débats du nouveau cercle décisionnel américain.
Se borner à fustiger l’imprévisibilité ou la vanité du président américain, et tout ramener à la question de savoir « où sont les adultes dans la pièce », ne permet ni de comprendre ni de rendre compte de la logique de ses décisions. Il est certain que les va-et-vient des menaces de droits de douane, par exemple, ou que les polémiques à répétition dans les relations avec les dirigeants étrangers, comme avec les présidents Zelensky et Macron, continuent de dérouter les observateurs et les usagers des pratiques diplomatiques.
Pour autant, ily a toujours, dans les actions et les déclarations du président américain, une finalité interne, populiste et électoraliste qui doit être prise en compte par ses interlocuteurs étrangers, même si c’est un facteur évident de complication. Mais l’analyse doit porter le regard au-delà de ces péripéties de forme.
Le trumpisme dans les traditions de politique étrangère américaine : populisme et réalisme
Walter Russel Mead a élaboré en 2001 une classification célèbre des traditions de la politique étrangère américaine : l’isolationnisme de Jefferson (président de 1801 à 1809), l’économisme de Hamilton (secrétaire au Trésor de 1789 à 1795), le populisme d’Andrew Jackson (président de 1829 à 1837), ou encore le libéralisme internationaliste de Woodrow Wilson (président de 1913 à 1921). Plus simplement, Henry Kissinger avait opposé en 1994 la posture du « phare » de la liberté (dans une logique jeffersonienne, donc isolationniste) à celle du « croisé » (dans une logique wilsonienne, donc interventionniste), plaidant pour sa part pour une autre voie intermédiaire, qu’il qualifiait de réaliste, inspirée de la diplomatie bismarckienne.
La politique étrangère de Donald Trump s’inscrit parfaitement dans la tradition jacksonienne, avec son populisme nationaliste avide de puissance et de force (« America First », « Make America Great Again », la « paix par la force »), illustré par des visées expansionnistes sur le Canada, le Groenland ou encore le canal de Panama. Mais on peut aussi voir chez lui certaines tendances isolationnistes au repli (qui remontent aux origines, dès le premier président américain George Washington), ainsi qu’une priorité affichée pourl’économie (qui peut rappelerla vision d’Hamilton, favorable au libre-échange mais n’écartant pas le protectionnisme).
Sur le plan des faits, Trump n’est pas un belliciste, mais ce n’est pas non plus un pacifiste ni un isolationniste, comme l’avaient déjà montré ses frappes en Syrie en 2017 et en 2018. Ses frappes sur le Yémen et sur l’Iran en 2025 l’ont confirmé : il n’entend pas mettre fin au leadership militaire américain dans le monde.
Au niveau économique, Trump renoue avec une tradition protectionniste américaine d’avant la Seconde Guerre mondiale (quirappelle les tarifs McKinley en 1890 et la loi sur les droits de douane Hawley-Smoot en 1930), mais sans renoncer à conclure des accords commerciaux, qui restent la finalité ultime de ses guerres commerciales, dans une logique de rééquilibrage.
C’est évidemment avec l’internationalisme libéral américain que la rupture est la plus flagrante, et le contraste est net avec l’administration Biden qui avait ressoudé les alliances de Washington avec ses alliés traditionnels (UE, Japon, Australie…) face aux régimes autoritaires russe et chinois. Il reste que Trump n’a pas remis en question la présence de son pays au sein de l’OTAN, cherchant plus à faire payer ses alliés qu’à supprimer la garantie de sécurité américaine.
Le changement de posture sur la Russie n’est pas, en soi, un changement d’alliance. En effet, Washington n’est pas allé jusqu’à forcer Volodymyr Zelensky à se plier aux conditions maximalistes de Poutine. Trump est sans doute freiné en cela par l’hostilité profonde de l’opinion américaine à l’égard de la Russie. Surla Chine, sa position dure est en revanche dans la continuité de la position des administrations précédentes
Par ailleurs, il fautrappeler que les républicains sont marqués par une tradition réaliste (Eisenhower, Nixon, Bush père) par opposition à la tradition plus idéologique des démocrates – à l’exception très particulière de la présidence de George W. Bush, dominée par les « néoconservateurs », que Pierre Hassner caractérisait comme un « wilsonisme botté »
Dans la lignée de Kissinger, Trump n’est ni dans l’isolement du « phare », ni dans la « croisade » démocratique, mais dans une logique transactionnelle qui dépend des rapports de puissance. C’est en effet à cette logique qu’il faut raccrocher ses efforts plus ou moins fructueux de régler les conflits (Gaza, Inde/Pakistan, RDC/ Rwanda, Ukraine).
Les États-Unis entre leadership et retrait
Donald Trump est confronté, au-delà de ses orientations populistes, nationalistes et idéologiquement réactionnaires, à des changements structurels de la géopolitique mondiale qui mettent au défi le leadership américain depuis longtemps. Et là encore sa politique paraît afficher des continuités dont on peut donner plusieurs exemples.
L’unilatéralisme qu’ont manifesté par exemple les frappes au Yémen ou en Iran est une tradition très ancienne de la puissance américaine. « Multilateral when we can, unilateral when we must », disait un slogan de l’époque Clinton/Albright. Trump accentue certes le mépris des institutions multilatérales et des alliés, mais ce n’est pas de lui que date le mépris américain pour le droit international.
La tentation du retrait stratégique remonte à la présidence de Barack Obama et découle du fardeau militaire, politique, financier, humain, moral, qu’a été l’enlisement en Afghanistan et en Irak. Trump a essayé d’accélérer ce retrait durant son premier mandat, mais c’est Obama qui avait retiré les troupes américaines d’Irak en 2011, et c’est Biden qui a quitté l’Afghanistan en 2021. Trump a aussi manifesté la même réticence à engager des opérations autres qu’aériennes. En cela, il s’inscrit dans les pas d’Obama qui privilégiait une « guerre furtive » contre le terrorisme, dont les récentes frappes de Trump au Yémen et en Iran apparaissent comme un prolongement.
Le durcissement de la relation avec la Chine est également une évolution qui enjambe les mandats de Obama, Trump et Biden. C’est devenu la priorité de la politique étrangère américaine. Entre les années 2000 et 2020, un Dialogue quadrilatéral pourla sécurité (« Quad ») avait été lancé entre les ÉtatsUnis, l’Australie, l’Inde et la Chine. Ce format, destiné à contenirl’expansion chinoise, a été relancé parl’administration Trump en 2017. Il a donné lieu à plusieurs sommets sous l’administration Biden, et il a été l’objet de la première rencontre multilatérale à laquelle a participé le Secrétaire d’État Marco Rubio en janvier 2025.
Découlant de la volonté de réduire la dépendance à la Chine, les politiques d’autonomie stratégique de l’administration Biden (comme la loi sur la réduction de l’inflation « IRA » de 2022 et le « Chips Act » de 2023) ont été poursuivies sous une autre forme : le soutien aux énergies fossiles plutôt qu’aux renouvelables, ou encore les investissements venus de l’étranger plutôt que les subventions. Mais leur objectif, de même que celui des « tariffs », reste le même : relocaliser la production aux États-Unis, dans une optique mercantiliste, pour accroître la puissance économique américaine, réduire les vulnérabilités, diminuerles déficits et créer des emplois.
Enfin, la proximité avec Israël, plus que jamais revendiquée par l’administration Trump, est consubstantielle à la politique étrangère américaine depuis la création de l’État juif. Les démocrates avaient pris certaines distances avec la politique de Benyamin Nétanyahou, mais pas au point de s’en désolidariser totalement. Il est probable qu’Israël n’a pu attaquer l’Iran sans un soutien américain. En revanche, Trump a manifesté à plusieurs reprises son impatience vis-à-vis de son allié israélien, sans que tout cela n’ait encore débouché sur une politique complètement cohérente.
Trump déchaîné ou Trump enchaîné ?
Les premiers mois du deuxième mandat Trump montrent qu’il n’y a pas de plan établi et méthodique pour mettre en œuvre une politique étrangère radicalement nouvelle.
Trump n’est peut-être plus freiné par « l’État profond » comme il l’avait été durant son premier mandat, mais il est confronté à des pesanteurs géopolitiques qui ne peuvent qu’entraver sa volonté et ses actions quand il veut s’affranchir des réalités. Ce qui, pour les partenaires historiques de l’Amérique, est une évolution plutôt réconfortante.
Par Henriette Niang KANDE
GREFFAGES, PERRUQUES ET PARANOÏA ADMINISTRATIVE
La dépigmentation est un véritable fléau sanitaire. Mais ce combat ne se mène pas avec des interdictions infantilisantes et sexistes. Il passe par l’éducation, pas par des circulaires dignes d’un manuel de surveillance en colonie
Il est des jours où l’on se demande si certains directeurs généraux ne confondent pas leur bureau avec le trône d’un royaume imaginaire. Voici donc que, du haut de son piédestal de moquette et de nœud papillon amidonné, le directeur général du Grand Théâtre national du Sénégal s’est érigé en arbitre des élégances capillaires et des pigments cutanés. Dans une « note de service » au sérieux chirurgical, il interdit, tenez-vous bien, le port de greffages, de perruques et la pratique de la dépigmentation. Rien que ça. On croirait un décret tombé d’un royaume d’opérette, où l’on confond « mission culturelle » et obsession capillaire.
Il paraît que cela visait à « préserver l’image de l’institution » et à promouvoir « les valeurs panafricaines ». Comme si des tissages peuvent faire s’effondrer les colonnes du Grand Théâtre. Comme si les mèches sont des armes de destruction massive. Pourtant, ces mêmes femmes, avec ou sans perruque, sont celles qui assurent la marche de sa direction, préparent les logistiques, coordonnent les programmes. Elles travaillent pendant que Monsieur inspecte la brillance du cheveu humain synthétique et scrute la carnation des coudes, à défaut de scruter les états financiers.
Soit. Poussons la logique jusqu’au bout. Puisque le paraître est objet de règlement intérieur, on aurait pu attendre avec impatience la note suivante : interdiction aux hommes de venir au travail avec des cheveux teints, des ventres ballonnés ou des costards imitation « grands couturiers ». On pourrait même y glisser une clause contre les nœuds papillon qui donnent des airs de gourou d'une secte capillairement frustrée.
Qu’on se comprenne bien : la dépigmentation est un véritable fléau sanitaire. Elle détruit la peau, altère la santé, et alimente un imaginaire dangereux fondé sur le rejet de soi. C’est un combat légitime que de vouloir l’endiguer. Mais ce combat ne se mène pas avec des interdictions infantilisantes et sexistes. Il passe par l’éducation, la sensibilisation, la valorisation des peaux noires, pas par des circulaires dignes d’un manuel de surveillance en colonie.
Quant aux greffages et perruques, faut-il rappeler à ce directeur que ce sont des choix esthétiques, parfois économiques, souvent pratiques ? Est-ce qu’on interdit aux hommes de se raser la tête pour cacher la calvitie ? De porter des faux cols pour allonger le cou ? Où commence la liberté de se présenter au monde comme on l’entend, et où finit le délire d’un chef d’établissement trop zélé ?
En réalité, ce qui dérange ici, ce n’est pas la perruque. Ce n’est pas le greffage. Ce n’est même pas la dépigmentation. Ce qui dérange, c’est qu’un homme, grisé par un soupçon d’autorité, s’autorise à fixer des normes esthétiques à des femmes qui, elles, sont là pour travailler, pas pour plaire à ses fantasmes d'authenticité.
La beauté, le style, le choix capillaire ou vestimentaire, relèvent de la sphère privée tant qu’ils ne compromettent pas l’exercice professionnel. Or, ce qui est ici en cause, ce n’est pas l’efficacité des employées, mais leur conformité à un canon subjectif décrété « panafricain ». En prétendant redresser l’image d’une institution par la restriction de la liberté des femmes, le directeur oublie que l’éthique professionnelle ne se coiffe pas et ne se maquille pas. Elle se manifeste dans la rigueur, la compétence, l’engagement.
Lui, il regarde les cheveux des femmes. Mais jamais leur CV. Il mesure la longueur des mèches, pas celle des compétences. Il repère les perruques mais jamais les idées. Il écoute les claquements des talons sur le carrelage, mais jamais les propositions..
Ce qui transpire entre les lignes amidonnées de cette note de service, c’est surtout un sexisme crasse, moisi, rassis, qui s’invite dans l’administration comme un mauvais parfum dans un huis clos mal aéré. Cette circulaire n’a visé ni les barbes mal taillées ni les crânes dégarnis. Non. Elle a visé exclusivement les femmes. Leur liberté de se coiffer. Leur droit de se présenter au travail dans des tenues décentes, mais comme bon leur semble. Et si, pour une fois, on laissait les femmes être compétentes avec ou sans perruque, et qu’on demandait aux directeurs d’être discrets avec ou sans nœud papillon ?
Dans une société moderne, l’autorité tire sa légitimité non de l’arbitraire, mais de la raison, de la justice et du service du bien commun. Lorsqu’un dirigeant, même dans le cadre d’une institution culturelle, se met à imposer des normes esthétiques, il outrepasse sa mission : celle de garantir des conditions de travail équitables, respectueuses des libertés individuelles. Plus fondamentalement, cette posture trahit un fantasme d’autorité, celui d’un pouvoir qui croit pouvoir réglementer jusque sur les corps, comme si l’habit faisait la dignité, et la coiffure, la moralité. C’est confondre l’ordre avec l’obsession, la responsabilité avec le contrôle.
On pensait avoir tout vu, mais non. Après la tempête, le capitaine a cru bon de sortir une vidéo dans la nuit, pensant peut-être, qu’à la lumière des caméras, ses arguments passeraient mieux. « Je veux défendre l’identité africaine », Rien que çà ! Il ignore que la culture ne se mesure pas à la longueur des mèches ni à la teinte d’un fond de teint. Que l’histoire capillaire de ce continent ne se résume pas à une charte d’entreprise digne d’un salon de contrôle de la bienséance coloniale. Ce directeur, qui veut « valoriser l’image identitaire » ignore visiblement que l’identité s’imagine, se danse, se chante… Elle ne se décrète pas par circulaire. Elle n’est jamais une donnée figée, mais une construction mouvante, tissée entre mémoire, regard d’autrui et désir de soi. Elle oscille entre l’héritage que l’on porte et la liberté que l’on prend pour s’en affranchir. Être soi, c’est donc apprendre à se reconnaître dans ce qui change, autant que dans ce qui demeure. À trop jouer les arbitres du bon goût, il en a oublié le sens même du mot culture : liberté, diversité, expression. Trois mots qui, visiblement, ne figurent pas dans sa trousse de toilette idéologique.
Hier dans la matinée, miracle ! Tel un fakir revenu à la raison après avoir marché sur trop de braises brûlantes d’indignation publique, le même homme retire sa note. Et dans un communiqué au vernis lisse comme un brushing, il invoque un « malentendu professionnel » et une volonté de « clarifier le cadre de fonctionnement ». En clair, il a compris qu’il nageait à contre-courant, sans bouée et sans shampooing.
En 2025, au Sénégal, on mérite mieux qu’un théâtre où l’on joue à réglementer les mèches pendant que les rideaux de la compétence restent fermés. Si une femme est performante, créative, ponctuelle et rigoureuse, mais qu’elle porte une perruque ? Et après ? Et si elle a la peau trop claire au goût du directeur serait-elle à « rééduquer » ? En revanche, la note de service nous donne à penser que si une femme est médiocre mais naturelle comme un spot publicitaire vantant du karité, elle coche peut-être les cases. Voilà où mène le glissement d’un pouvoir administratif vers une pathologie esthétique. On dirait un vieux feuilleton colonial qui revient par la porte du théâtre national, version autoritarisme et lubies capillaires.
Ce directeur n’est pas chef d’institution. Il est chef de rayon dans un salon de beauté. Et encore, un salon où l’on te vire si tu ne corresponds pas à son goût personnel. Il est incapable de diriger une équipe. Il régente des apparences. Il ne promeut pas la culture, il administre ses complexes. Qu’il commence par se coiffer les idées, avant de vouloir décoiffer les femmes. Et qu’il sache enfin que la compétence ne s'attache ni aux mèches, ni aux peaux, mais à ce qu’on a dans la tête. Ce qui, manifestement, lui manque.
Au final, ce monsieur n’a ni le profil, ni la fibre, ni la posture d’un gestionnaire d’institution culturelle. Et puis, peut-être frustré par sa propre transparence managériale, il s’imagine qu’un afro naturel est une stratégie de gouvernance. Et que l’ennemi du progrès se cache dans une mèche brésilienne. Dans tous les cas, et en attendant, les perruques ont gagné. Et lui, il s’est décoiffé tout seul.
Par Vieux SAVANE
LE PRIX D’UNE VRAIE RUPTURE
Reconstruire l’autorité n’est pas gouverner par la peur ou la force, mais restaurer la confiance en montrant que l’État peut, et doit, être un levier d’émancipation
Avant que la tutelle ne vienne mettre un holà face à l’indignation grandissante qui provenait d’un peu partout, le dérisoire, l’accessoire en note de service avait pris ses quartiers, comme s’il n’y avait pas d’autres urgences. Voilà que le directeur du Grand Théâtre faisait savoir qu’« il est porté à la connaissance de l’ensemble du personnel que le port de greffages, de perruques et la pratique de la dépigmentation sont formellement interdites au sein de l’administration ».
Et curieusement, cela était devenu quelque chose qui « vise à préserver l’image de l’institution, laquelle se doit de promouvoir les valeurs panafricaines, conformément à l’une de ses missions ». Et lui donc ! Sa veste européenne cintrée, son nœud papillon d’un autre âge, ses chaussures de ville bien cirées, sa grosse montre bien mise en exergue ?
A croire que peu lui importe de savoir ce qui doit se produire dans un lieu de création plutôt réduite à ressembler à une grande salle de spectacles. Cette sortie du Directeur général est symptomatique de ces nominations fantaisistes qui répondent à des critères autres que ceux de la compétence et de l’expertise. La rupture tant chantée est encore une fois de plus absente car manifestement ce monsieur ne semble pas savoir ce qui attendu de lui.
Et pourtant, au XVIIIe siècle déjà, Souleymane Baal, figure emblématique de la révolution torodo au Fouta Toro, insistait sur l’importance de choisir des dirigeants compétents, de consulter les sages, et de rejeter les préférences ethniques voire partisanes pourrait-on ajouter . C’est ainsi qu’il dénonçait l’hypertrophie de l’ego qui fait croire à certains qu’ils sont l’alpha et l’oméga de toute chose. Il appelait au contraire à l’humilité, clé de l’écoute, de la concertation, de la justice. Et tout cela adossé à des règles claires : l’égalité devant la loi, la séparation des pouvoirs, l’existence de contre-pouvoirs, et la reddition des comptes.
Loin de cette direction, il nous est au contraire servi des tirades relatives au distinguo opéré entre un Sénégal qui « n’est pas en crise » mais plutôt « en manque d’autorité ».
A l’évidence, la crise est bien là et l’une de ses facettes les plus dramatiques est repérable dans ce désespoir bavard qui s’exprime par des prises de risques dans ces pirogues qui quittent nos côtes, chargées de jeunes en quête d’un avenir qu’ils désespèrent de trouver sur place. Ils fuient non seulement la pauvreté, mais l’absence d’horizon, le chômage endémique, les injustices sociales.
Aussi importe-t-il de rappeler que marquer son autorité pour l’Etat, c‘est apporter des réponses aux problèmes qui taraudent les citoyens relativement à la santé, à l’emploi, à la nourriture, à l’éducation. C’est aussi, et surtout, promouvoir des valeurs de travail, d’équité d’honnêteté.
Tout comme, pour un père ou une mère de famille qui n’assume pas son rôle vis-à-vis de ses enfants, point d’autorité pour un Etat qui n’assume pas le sien. Il importe toutefois de ne point succomber au pessimisme ambiant mais de reconvoquer certaines figures contemporaines emblématiques. A l’image de Youssou Ndour qui, à force de travail, d’abnégation, de foi en soi, à son pays et à son continent, a réussi à se positionner au plan national et international sans avoir à s’exiler. Un autre exemple de courage et de détermination qui s’est imposé à nous ces derniers jours se donne dans la trajectoire bouleversante et lumineuse de Pape Nantango Mbaye (voir L’Observateur du 10 juillet 2025). Ce dernier nous rappelle une vérité essentielle selon laquelle, le possible est au cœur de l’expérience humaine. Né avec un lourd handicap qui le prive de l’usage de ses bras, il a refusé la fatalité. Soutenu par une chaîne silencieuse de générosité nourrie par de bonnes personnes, sa maîtresse Louise Thiam Cissé, sa professeure d’anglais Fatou Touré Dieng , le médecin généraliste Mamadou Maguette Dieng, ses camarades de classe, il a conquis ce que beaucoup auraient jugé inaccessible pour lui : un bac scientifique, série S2, mention bien.
Le courage de Pape Nantango Mbaye, son obstination, sa dignité, doivent à coup sûr inspirer nos politiques publiques. En ce sens qu’elles doivent garder à l’esprit qu’il appartient désormais à l’État de comprendre que les grandes ruptures politiques ne se mesurent ni à l’aune des discours, ni des slogans, ni des notes de service, mais à leur capacité à transformer concrètement le quotidien des citoyens. Une manière de signifier que la République ne se juge pas à l'affichage des principes, mais à leur incarnation dans les faits. Et c’est en cela que son autorité va s’affirmer.
A l’évidence, un État démocratique ne saurait être le prolongement d’un ego surdimensionné. Il se définit bien au contraire par son impartialité, la promotion du mérite, la neutralité des institutions. Les responsables publics, hauts fonctionnaires, directeurs d’entreprises nationales, magistrats, doivent être nommés pour leurs compétences, non pour leur loyauté clanique.
Reconstruire l’autorité n’est pas gouverner par la peur ou la force, mais restaurer la confiance en montrant que l’État peut, et doit, être un levier d’émancipation. Ce qui est alors attendu, c’est de transformer le quotidien des populations, donner un espoir, tracer un horizon. Il en va de la crédibilité de l’Etat et de ses dirigeants.
RÉFLEXION SUR LA RECONFIGURATION DE DAKAR
Dans le cadre de l’élaboration de la politique nationale d’urbanisation du Sénégal, Dakar a abrité, hier, la cérémonie de clôture de ce processus entamé depuis 2021, et qui a mené les autorités dans les 13 autres régions
Dans le cadre de l’élaboration de la politique nationale d’urbanisation du Sénégal, Dakar a abrité, hier, la cérémonie de clôture de ce processus entamé depuis 2021, et qui a mené les autorités dans les 13 autres régions. L’atelier a permis de placer la région de Dakar au centre de la dynamique urbaine du pays. Il est ainsi prévu une transformation en profondeur de l’urbanisation de la capitale sénégalaise.
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire a présidé, hier, à Dakar, l’atelier de consultation régionale sur la politique d’urbanisation. L’objectif est de mettre en place une réflexion collective sur l’évolution de Dakar, de l’indépendance à nos jours, et sur sa transformation en un modèle de métropole durable, inclusive et innovante. « Nous nous rassemblons pour écrire une nouvelle page de notre histoire urbaine, où chaque rue, quartier, ville incarne, non seulement les défis d’aujourd’hui, mais aussi les rêves de demain. Ce travail, entamé depuis 2021, a fait le tour des 13 autres régions, et c’est Dakar – notre capitale, notre vitrine, mais aussi notre alerte urbaine – qui clôt ce processus », a déclaré Moussa Bala Fofana. Selon lui, Dakar concentre les enjeux, les opportunités de rupture et de relance. Dans ce cadre, il a souligné que cette localité n’est pas seulement la capitale, mais « un territoire à reconfigurer, à désengorger, à réinventer au cœur d’un maillage équilibré de pôles territoriaux dynamiques. »
L’urbanisation de Dakar était au cœur des débats. Cette rencontre, qui a réuni des experts, professeurs d’université, membres d’organisations internationales et des élus, a permis de discuter des problématiques urbaines. L’atelier de consultation régionale de Dakar vise à impulser une nouvelle dynamique à la discussion sur la planification territoriale multiéchelles, à travers la finalisation du diagnostic de la politique nationale de l’urbanisation. Cette dernière cherche à créer un cadre d’échanges et de connexions entre les acteurs de la région de Dakar, afin de nouer des partenariats avec d’autres qui partagent des intérêts communs dans le domaine du développement urbain durable.
« Ensemble, faisons de Dakar le laboratoire vivant de l’Afrique de demain. Une métropole qui rayonne sans dominer, qui innove sans exclure, qui grandit sans étouffer, pour montrer au monde entier que l’urbanisme sénégalais est une réponse africaine, ancrée dans nos réalités, mais résolument tournée vers l’avenir », a soutenu M. Fofana. Il a, en outre, assuré que les autorités détiennent les outils, la vision et la volonté nécessaires pour que cette transformation soit réalisable.
Des défis énormes
Dakar abrite, à elle seule, plus de 4 millions d’habitants. Aujourd’hui, les défis urbains de la capitale sont, entre autres, l’étalement urbain, la croissance rapide, la concentration du Pib et les problèmes de congestion.
D’après le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, ce rééquilibrage va permettre la création de l’équité spatiale, en corrigeant les fractures entre le centre et les périphéries. Pour lui, il faut un changement de paradigme en s’appuyant sur l’Agenda « Sénégal 2050 », tout en donnant aux autres pôles du territoire national leur dignité, leur attractivité et leur capacité à retenir les populations et les investissements.
« Dakar est le symbole de notre centralisation historique, mais aussi le label d’un nouveau urbanisme à inventer. Elle incarne les défis du présent et l’exigence de prospective. Si nous réussissons à transformer Dakar, alors nous allons réussir à inspirer le reste du pays », a fait savoir M. Fofana.
LA MOBILISATION POUR L’AVORTEMENT MEDICALISE SE POURSUIT
Le Comité de plaidoyer (« Task Force ») sur la santé de la reproduction des femmes et des filles pour leurs droits à la vie, poursuit son combat pour la légalisation de l’avortement médicalisé en cas de viol, d’inceste ou de pédophilie.
Le Comité de plaidoyer (« Task Force ») sur la santé de la reproduction des femmes et des filles pour leurs droits à la vie, poursuit son combat pour la légalisation de l’avortement médicalisé en cas de viol, d’inceste ou de pédophilie. Il a, dans ce cadre, invité les autorités sénégalaises à respecter le Protocole de Maputo sur les droits reproductifs des femmes. « Ce protocole plaide pour l’autorisation de l’avortement médicalisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste, surtout lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère », peut-on lire. Les membres dudit comité ont organisé, hier, à Dakar, un déjeuner de presse. Selon eux, cette législation permettrait de réduire les cas d’infanticide et de mieux protéger les droits des femmes.
Lors de cette rencontre, la directrice de l’Ong PP Global, Amy Sakho, est revenue sur la situation préoccupante des avortements clandestins au Sénégal. Selon elle, la Direction de la santé de la mère et de l’enfant du ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état d’un cumul de près de 34.079 avortements clandestins en 2020. Un chiffre alarmant qui illustre l’ampleur du phénomène dans le pays. En 2022, l’Ong PP Global a mené une étude pour évaluer la situation des femmes incarcérées au Sénégal pour cause d’avortement ou d’infanticide. Elle « avait démontré que, sur un total de 344 femmes détenues, plus de 54 étaient poursuivies pour infanticide et 5 pour avortement clandestin », a rappelé Mme Sakho. Des chiffres qui font froid dans le dos et qui motivent la « Task Force » à travailler sur une proposition de loi pour venir en aide à ces femmes. Pour la coordonnatrice de la « Task Force », Aïssatou Ndiaye, les pressions socioculturelles sont telles qu’une femme enceinte hors mariage subit l’exclusion sociale et la stigmatisation.
FREESTYLE ROLLER AU SERVICE DU ROLLER SÉNÉGALAIS
Freestyle Roller, association fondée en 2005 par trois jeunes passionnés – Modou Doumbouya, Djiby Dabo et Mouhamed Gueye – s’apprête à célébrer ses 20 ans d’existence.
Freestyle Roller, association fondée en 2005 par trois jeunes passionnés – Modou Doumbouya, Djiby Dabo et Mouhamed Gueye – s’apprête à célébrer ses 20 ans d’existence. Sous la direction de son président, Mouhamed Gueye, l’association est devenue le fer de lance du roller sénégalais, formant des talents, organisant des événements majeurs et contribuant à la popularisation de ce sport à travers le pays.
Dès ses débuts, Freestyle Roller s’est rapidement imposée comme une pierre angulaire de la scène du roller sénégalais. « Nous sommes la seule association qui organise quatre événements par an », souligne Mouhamed Gueye. Depuis son premier événement, « Act One », en 2006, Freestyle Roller a ouvert la voie, notamment grâce à ses cours et sessions régulières organisés dans des lieux emblématiques de Dakar, tels que la Place des Souvenirs, le Sea Plazza et le Monument de la Renaissance. L’association étend également son influence dans les écoles, initiant les jeunes générations au roller.
Au-delà de l’organisation d’événements, Freestyle Roller fonctionne comme une véritable « école de glisse », offrant un environnement structuré et sain aux jeunes pour découvrir et maîtriser ce sport. « Ce qui nous distingue, c’est notre capacité à aller au-delà de l’événementiel pour devenir une école de glisse. Nous offrons un cadre structuré aux jeunes pour découvrir et maîtriser le roller », explique Mouhamed Gueye.
Une grande fierté pour l’association est d’avoir contribué au sacre du Sénégal en tant que champion du monde de roller, un témoignage de l’excellence de sa formation. Des initiatives comme l’émission « Roller avec les stars », lancée par Mouhamed Gueye lui-même, ont par ailleurs grandement contribué à la popularité du sport.
UN ANNIVERSAIRE SPECTACULAIRE ET INTERNATIONAL EN VUE
Pour marquer son 20e anniversaire, Freestyle Roller a prévu un ambitieux événement de trois jours, du 5 au 7 décembre. La célébration comprendra la diffusion d’un documentaire, la publication d’un magazine dédié et un spectacle de 30 minutes qui promet d’être mémorable. Se remémorant la chorégraphie de 21 minutes réalisée pour leur dixième anniversaire au Monument de la Renaissance, Mouhamed Gueye assure que l’édition de cette année sera encore plus impressionnante, mêlant talents locaux et internationaux. « Pour ce 20e anniversaire, nous voulons faire un événement à la hauteur de notre passion. Ce sera une fusion des talents locaux et internationaux, un véritable moment de partage et de célébration », affirme-t-il.
Des figures du roller mondial sont attendues, notamment des patineurs français comme Aida, organisatrice de FA Dakar, et d’anciens membres de l’association tels qu’Éric Fall et Éric Torres, qui viendront de France et d’Italie. Leur participation à la chorégraphie symbolise l’esprit d’ouverture et de partage qui anime Freestyle Roller. Des patineurs de différentes régions du Sénégal, y compris la Casamance, se joindront également à l’événement, faisant de cet anniversaire un véritable rassemblement national et international.
Mouhamed Gueye sera profondément impliqué dans les festivités, non seulement en tant que coprésentateur de l’événement, mais aussi en chaussant ses propres rollers. Connu pour des prouesses telles que son parcours Dakar-Touba en roller en 2012, il incarne l’esprit d’aventure et de dépassement que l’association cherche à insuffler. Son engagement va au-delà de Freestyle Roller, puisqu’il est également candidat à la présidence de la Fédération sénégalaise de Roller-Skate, démontrant sa volonté de structurer et de développer davantage le sport.
DEFIS ET AMBITIONS POUR L’AVENIR
Malgré ses succès, le roller au Sénégal est confronté à des défis, notamment en matière de reconnaissance officielle et de soutien institutionnel. Bien que le roller ne soit pas encore une discipline olympique (contrairement au skateboard), il sera représenté par des spectacles aux Jeux olympiques de la Jeunesse de 2026 à Dakar, offrant une occasion unique de mettre en lumière la vitalité de ce sport. « Les Jeux olympiques de la Jeunesse sont une véritable vitrine pour notre sport.
Nous avons l’opportunité de montrer au monde ce que le roller sénégalais a à offrir », note Mouhamed Gueye. Mouhamed Gueye souligne l’évolution positive de l’attitude des parents, de plus en plus enclins à encourager leurs enfants à pratiquer le roller, malgré le coût parfois élevé de l’équipement. L’association propose divers niveaux d’initiation et des compétitions, telles que le Roller Kids Battle et le roller soccer, permettant aux jeunes de se développer et de viser l’excellence, à l’image du champion du monde Dame FALL. « Nous voyons un vrai changement dans la manière dont les parents soutiennent leurs enfants dans la pratique du roller. Ce n’est plus seulement une passion, mais un véritable projet sportif », observe Mouhamed Gueye.
Tandis que le football et la lutte dominent souvent l’attention au Sénégal, Mouhamed Gueye insiste sur l’importance de soutenir toutes les disciplines sportives qui rapportent des médailles. Avec cinq médailles mondiales à son actif et des réussites comme Mustapha Tafsir Ba, champion du monde de kickboxing et membre de Freestyle Roller, l’association prouve que le roller a une place significative parmi les sports qui font la fierté du Sénégal.
La candidature de Gueye à la présidence de la fédération vise à renforcer ce plaidoyer et à assurer un avenir prometteur pour le roller sénégalais. « Le Sénégal a montré au monde qu’il peut exceller dans des disciplines autres que le football. Le roller sénégalais a sa place, et nous devons l’encourager davantage », affirme-t-il.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DU MERCREDI 16 JUILLET 2025
La presse sénégalaise de ce jour dévoile un pays à la croisée des chemins : entre défis économiques, tensions politiques, crises sociales et ambitions internationales. La lutte et le football, offrent une bouffée d’oxygène à un public en quête de victoire
LES DOSSIERS BRULANTS DE LA POLITIQUE ET DE L’ECONOMIE
La situation économique reste préoccupante, comme le souligne WalfQuotidien qui titre : « Clignotants au rouge » à propos des déclarations de la Banque mondiale sur la santé financière du Sénégal, marquée par une hausse alarmante de la dette. Sur le même ton, Point Actu évoque un déficit budgétaire de 364 milliards et la grogne à Tambacounda où des producteurs réclament 2,5 milliards F CFA à l’État.
Sur le plan diplomatique, Le Soleil met en avant la coopération entre Dakar et Cotonou avec le titre : « Dakar et Cotonou visent loin », à travers un conseil conjoint entre les deux pays pour renforcer leurs relations bilatérales.
Pendant ce temps, la vie chère pèse sur les ménages et les étudiants. Populaire dénonce « Le coût exorbitant de la gestion des étudiants » avec un budget de plus de 20 milliards F CFA consacré à l’alimentation et l’hébergement.
QUESTIONS SOCIALES ET HUMANITAIRES
La situation alimentaire inquiète : L’Info alerte que « Un enfant sur six souffre de malnutrition aiguë ». Le phénomène est amplifié par la suspension du travail des Sénégalais de Mauritanie, mise en exergue par L’AS : « Les Sénégalais de Mauritanie en arrêt de travail ». Le journal Observateur donne la parole à ces travailleurs précaires qui disent vivre « La peur au ventre, chaque jour ».
POLITIQUE NATIONALE : L’HEURE DE VERITE POUR DIOMAYE
L’arène politique reste sous haute tension. Direct News revient sur « Le grand oral de Dr Abdourahmane Diouf », tandis que Le Quotidien titre : « Diomaye face à la barrière Pastef », relatant ses divergences internes. Point Actu rapporte aussi que « Bougar Diouf se rebelle contre Pastef ».
La pression est forte pour Ousmane Sonko également : Yoor-Yoor titre : « Sonko face aux écueils de la Révolution patriotique », signe des manœuvres et des équilibres fragiles au sommet de l’État. Pendant ce temps, Rewmi Quotidien publie une image forte : « Sonko a raccompagné Diomaye jusqu’à l’aéroport », marquant un déplacement stratégique au Bénin.
ENQUETES ET FAITS DIVERS
Libération dévoile un scandale grave : « L’enquête accable le professeur-prédateur de l’école Miroir de l’Avenir » qui aurait abusé sexuellement de plusieurs élèves. Une affaire qui secoue l’opinion publique et relance le débat sur la protection des mineurs en milieu scolaire.
ÉDUCATION ET EXAMENS
Les examens du BFEM retiennent aussi l’attention : Sud Quotidien annonce que « 948 613 candidats à l’épreuve » dès ce mercredi, pour un défi logistique et pédagogique d’envergure.
SPORTS : DIOUF BRILLE ET LA LUTTE PROMET DU SPECTACLE
Dans l’actualité sportive, le jeune talent Malick Diouf fait la une de Record : « Malick Diouf passe à l’étape supérieure », après avoir signé à West Ham. Rewmi Sports célèbre également « Les premiers mots de Malick Diouf chez les Hammers ».
Côté lutte, les face-à-face promettent des affrontements intenses. Sunulamb titre : « Le choc verbal à huis clos », tandis que Point Actu Sport annonce : « Dernier face-à-face prévu ce mercredi à huis clos ».
ENQUETE MARITIME ET INFRASTRUCTURE
Enfin, EnQuête braque son objectif sur la mer avec le titre : « Bras de fer en vue » à propos d’un chantier naval stratégique qui pourrait impacter le transport maritime.
QUAND L’ENFANCE SE PERD DANS L’OMBRE DE L’ÉCONOMIE
Dans un reportage immersif, la journaliste Oumou Kalsoum Ly explore les marchés, quais de pêche et ateliers de la capitale pour témoigner d’une réalité souvent invisible. À travers récits d’enfants, elle dresse un portrait saisissant de cette exploitation
"Travail des enfants : quand l’enfance se perd dans l’ombre de l’économie" est un reportage immersif qui nous entraîne dans les profondeurs d’une réalité brutale, parfois ignorée ou banalisée : l’exploitation économique des enfants à Dakar.
À travers une exploration sensible des marchés, des quais de pêche et des ateliers de la capitale sénégalaise, la journaliste Oumou Kalsoum Ly brosse un tableau saisissant du quotidien de ces jeunes privés de leur droit fondamental à l’enfance. Pour eux, les jeux, les études et les rêves cèdent la place à un travail précoce, épuisant et souvent dangereux.
Le reportage est porté par une narration vivante et fluide, nourrie de témoignages bouleversants d’enfants travailleurs, mais aussi d’éclairages d’experts en protection de l’enfance. Il révèle l’ampleur d’un phénomène enraciné dans les réalités économiques, sociales et culturelles, tout en pointant les lacunes des mécanismes de protection existants.
Mais au-delà du constat alarmant, Oumou Kalsoum Ly met en lumière des initiatives locales, des acteurs engagés et des voix d’espoir qui luttent chaque jour pour sortir ces enfants de l’ombre.
Ce travail journalistique est une invitation à réfléchir, à se mobiliser, et surtout à agir pour garantir à chaque enfant son droit à grandir, à apprendre et à rêver librement.