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29 juillet 2025
EL HADJI MALICK DIOUF REJOINT OFFICIELLEMENT WEST HAM UNITED
Le jeune latéral gauche sénégalais s’est engagé avec les Hammers pour un montant estimé à 25 millions d’euros, bonus compris. En provenance du Slavia Prague, l’international de 20 ans poursuit ainsi sa progression en rejoignant la Premier League.
C’est désormais acté : El Hadji Malick Diouf portera les couleurs de West Ham United. Le club londonien a officialisé ce mardi le recrutement du jeune latéral gauche sénégalais en provenance du Slavia Prague, pour un montant estimé à 25 millions d’euros, bonus compris. Âgé de 20 ans et déjà international sénégalais avec six sélections, Diouf a signé un contrat de longue durée avec les Hammers et portera le numéro 12, comme lors de son passage au club tchèque.
Formé à l’Académie Mawade-Wade de Saint-Louis puis à Galaxy FA de Dakar, El Hadji Malick Diouf a gravi les échelons en s’imposant d’abord en Norvège, avant de briller au Slavia Prague, où il est rapidement devenu une pièce maîtresse de l’effectif. Son transfert confirme son ascension fulgurante sur la scène européenne.
L’entraîneur de West Ham, Graham Potter, n’a pas caché sa satisfaction : « Nous sommes ravis d’accueillir El Hadji Malick à West Ham United. C’est un jeune joueur que nous suivons depuis un certain temps. Il possède une maturité remarquable pour son âge et une grande force de caractère. Il a démontré un niveau de performance élevé et constant, malgré les défis du changement de pays si jeune. Il s’intégrera parfaitement à notre projet. »
Avec ce transfert, West Ham s’offre un joueur d’avenir, solide défensivement et capable d’apporter offensivement, tout en renforçant les rangs de l’équipe nationale du Sénégal. Une étape majeure pour le natif de Saint-Louis, qui entame ainsi une nouvelle aventure en Premier League, l’un des championnats les plus compétitifs au monde.
LE SÉNÉGAL MOBILISE 364 MILLIARDS FCFA SUR LE MARCHÉ DOMESTIQUE
Conduite en collaboration avec CGF Bourse (chef de file) et Société Générale Sénégal (co-chef de file), l’initiative s’inscrit dans une dynamique de diversification des sources de financement, de gestion active de la dette publique...
L’État du Sénégal a bouclé avec succès son deuxième appel public à l’épargne de l’année 2025, mobilisant 364 milliards de FCFA, soit un taux de couverture de 121,3 % pour un objectif initial de 300 milliards. Lancée le 19 juin et clôturée le 08 juillet 2025, cette opération témoigne de la confiance renouvelée des investisseurs dans les perspectives économiques du pays.
Conduite en collaboration avec CGF Bourse (chef de file) et Société Générale Sénégal (co-chef de file), l’initiative s’inscrit dans une dynamique de diversification des sources de financement, de gestion active de la dette publique et de renforcement du marché financier intérieur.
Placée sous le signe de la citoyenneté économique, cette levée de fonds a mobilisé un large éventail d’épargnants nationaux et sous-régionaux, traduisant leur volonté de contribuer activement à l’effort de développement national.
Au-delà de la réussite technique, l’opération consolide la crédibilité de la signature souveraine du Sénégal sur les marchés, tout en soutenant la liquidité bancaire grâce à l’émission de titres refinançables. Elle participe également aux efforts de redressement des finances publiques et de relance de l’économie engagés par le gouvernement.
Le ministère des Finances et du Budget a exprimé sa gratitude à l’ensemble des souscripteurs, citoyens, partenaires et investisseurs institutionnels qui ont apporté leur soutien à cette démarche stratégique en faveur d’un développement économique souverain et inclusif.
LE FMI MAINTIENT LA PRESSION
Malgré l'annonce d'une révision du PIB par le gouvernement ce mardi pour améliorer ses ratios d'endettement, l'institution conditionne toujours la reprise de son programme d'aide à une transparence totale sur la "dette cachée"
(SenePlus) - Le Fonds monétaire international (FMI) ne compte pas relâcher son étreinte sur le Sénégal. Malgré l'annonce par Dakar d'une révision de son produit intérieur brut qui pourrait améliorer ses ratios d'endettement, l'institution financière internationale maintient ses exigences concernant la résolution du scandale de la "dette cachée" avant toute reprise de son programme d'aide.
Interrogé par l'agence Reuters sur les intentions sénégalaises de réviser leur PIB, un porte-parole du FMI s'est montré clair dans ses priorités. "Bien que les autorités (sénégalaises) aient exprimé leur intention de réviser le PIB, ce n'est pas un prérequis pour progresser dans notre engagement", a déclaré l'institution basée à Washington.
Cette position tranche avec l'optimisme affiché par le ministère des Finances sénégalais, qui a annoncé mardi 15 juillet travailler sur un "exercice de révision du PIB" dont les résultats sont "attendus dans les prochains mois". Selon Dakar, cette révision "fournira une image plus précise de la taille de l'économie sénégalaise en adoptant un périmètre aligné sur son niveau de développement économique".
Pour le FMI, les priorités restent ailleurs. "Le calendrier d'une éventuelle réunion du Conseil d'administration dépendra des progrès réalisés dans la résolution du problème de fausse déclaration et pour parvenir à un accord sur les mesures politiques clés", précise l'institution selon Reuters.
Le bras de fer entre Dakar et Washington dure depuis septembre dernier, quand le Sénégal a révélé posséder "des milliards de dollars de dette non déclarée auparavant". Cette révélation explosive a conduit "le Fonds monétaire international à suspendre son programme de prêt", provoquant "une série de dégradations de notation et une forte vente sur le marché obligataire gouvernemental", rapporte l'agence de presse britannique.
Depuis lors, le FMI attend "les détails finaux sur l'étendue de la fausse déclaration et comment elle a pu avoir lieu avant de possiblement redémarrer son programme avec la nation ouest-africaine", selon les informations de Reuters.
Cette suspension a des conséquences directes sur la crédibilité financière du pays. L'agence de notation S&P a encore dégradé lundi soir la note du Sénégal, avertissant que "le ratio dette-PIB du gouvernement avait bondi à presque 120%". Une dégradation qui a motivé la réponse du ministère des Finances sénégalais sur la révision du PIB.
Des observateurs sceptiques sur l'efficacité de la manœuvre
Si la révision du PIB constitue une pratique "internationalement acceptée" destinée à "prendre en compte les nouvelles industries émergentes et autres développements", elle suscite des interrogations quand elle aboutit à des améliorations importantes des ratios dette-PIB, note Reuters.
Les analystes financiers interrogés par l'agence restent prudents sur l'efficacité à long terme de cette stratégie. "Cela flattera le ratio dette-PIB mais les besoins de financement bruts resteront élevés", a déclaré Kevin Daly, gestionnaire de portefeuille pour la dette émergente chez Aberdeen Investments à Londres, cité par l'agence de presse.
Aurelie Martin, analyste des marchés émergents à revenu fixe chez Ninety One, partage cette analyse mesurée. "Un PIB plus élevé se traduit mécaniquement par un ratio dette-PIB plus faible, ce qui est indubitablement positif. Ce n'est cependant pas une solution miracle", a-t-elle expliqué à l'agence de presse.
Malgré le scepticisme des analystes, les marchés financiers ont accueilli favorablement l'annonce gouvernementale. "Les obligations internationales du Sénégal, qui ont perdu plus d'un quart de leur valeur depuis les annonces de dette cachée de septembre, ont augmenté suite à la réponse du gouvernement à la dégradation de notation", indique Reuters.
L'obligation sénégalaise à échéance 2033 "a grimpé de près de 1,6 centime à 66 centimes pour un dollar - un tiers en dessous de sa valeur nominale", précise l'agence. Un signe que les investisseurs gardent un œil attentif sur les manœuvres de Dakar pour améliorer sa situation financière.
Pour autant, cette embellie reste fragile tant que le FMI maintient sa position de fermeté. L'institution continue d'exiger des explications complètes sur les mécanismes qui ont permis la dissimulation de milliards de dollars de dette, conditionnant toute reprise de son soutien financier à cette transparence totale.
Le gouvernement sénégalais se trouve ainsi pris dans un étau : d'un côté, la pression des marchés et des agences de notation qui sanctionnent l'explosion de la dette publique ; de l'autre, un FMI inflexible qui refuse de reprendre ses décaissements tant que toute la lumière n'aura pas été faite sur le scandale financier hérité du régime précédent.
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À 92 ANS, PAUL BIYA INCARNE LE MAL AFRICAIN SELON MBEMBE
Après 43 ans de pouvoir, le bilan du président camerounais est "calamiteux" selon le philosophe. L'intellectuel camerounais appelle à une reconstruction "titanesque" pour sortir le pays de l'impasse gérontocratique
L'historien et philosophe camerounais Achille Mbembe a livré une analyse de la candidature de Paul Biya à un huitième mandat présidentiel au Cameroun, dénonçant plus largement le phénomène de gérontocratie qui frappe le continent africain.
"Il appartient à la catégorie du cinquième âge, c'est-à-dire de ceux qui ont entre 90 et 100 ans", a-t-il déclaré, précisant que Biya "appartient en fait à la population que l'on peut qualifier de gériatrique".
L'intellectuel souligne le paradoxe d'un dirigeant nonagénaire aux prises avec des "déficiences physiques" et des "restrictions souvent sévères pour les soins personnels" qui gouverne un pays dont 80% de la population est âgée de 18 à 35 ans.
Mbembe, qui s'est rendu récemment au Cameroun, dresse un tableau alarmant de l'état du pays : "Les poubelles, l'insalubrité publique, l'absence d'hygiène résument à peu près tout." Il qualifie le bilan de quatre décennies de pouvoir de "tout simplement calamiteux".
L'historien établit une distinction géographique marquée : alors que des pays comme le Bénin, le Sénégal ou le Kenya montrent des "progrès démocratiques", l'Afrique centrale reste le "cœur des ténèbres de la démocratie" où "tout s'est arrêté au début des années 90".
Pour sortir de cette impasse gérontocratique, Mbembe préconise une refonte complète des institutions. Sa feuille de route inclut la réécriture de la Constitution, l'établissement d'un véritable État de droit fédéral, la décentralisation du pouvoir vers les régions et même la construction d'une nouvelle capitale.
"Tout est à reconstruire, à commencer par les infrastructures morales et psychiques du pays", insiste-t-il, tout en reconnaissant que cette transformation nécessitera que "le peuple se réveille et prenne en main sa destinée".
Si l'intellectuel critique sévèrement les gérontocraties d'Afrique centrale, il ne cautionne pas pour autant l'émergence de régimes militaires en Afrique de l'Ouest. Il qualifie ces derniers de "régimes liberticides", citant les exemples du Mali, du Burkina Faso, du Niger et de la Guinée.
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CES FEMMES QUI BOUSCULENT L'ISLAM AU SÉNÉGAL
Dans un pays où tout débat sur les droits des femmes nécessite une caution religieuse, des prédicatrices émergent et revendiquent leur droit à interpréter les textes sacrés. Dr Selly Ba décrypte ce phénomène dans son dernier ouvrage
Dr Selly Ba, sociologue spécialiste du genre et de la religion à l'Ucad, était l'invitée de l'émission "BL" de Pape Alioune Sarr dimanche dernier pour présenter son ouvrage "La prédication féminine musulmane au Sénégal", publié aux éditions L'Harmattan Sénégal.
Selon la chercheuse, la prédication féminine au Sénégal a émergé dans les années 90 avec la libéralisation des médias. "C'est des hommes qui ont invité ces femmes à venir parler aux femmes", explique-t-elle, précisant que ces prédicatrices étaient initialement cantonnées à des "sujets typiquement féminins" dans un rôle moralisateur.
Dr Ba dénonce les interprétations masculines des textes religieux qui ont contribué à "diaboliser la femme" et renforcer le système patriarcal. "Les hommes ont interprété à partir de leurs lunettes culturelles étant dans une société patriarcale", souligne-t-elle, citant notamment les débats sur le péché originel et la création d'Ève.
L'étude révèle que les prédicatrices sénégalaises ont en moyenne 47 ans et sont majoritairement issues de familles à tradition religieuse. Cependant, 95% d'entre elles "reproduisent le discours masculin traditionnel sur les femmes", seules 5% adoptant un discours progressiste selon les recherches de Dr Ba.
La sociologue regrette l'absence au Sénégal d'un mouvement de féminisme islamique organisé, contrairement à d'autres pays. Ce courant, né en Iran dans les années 90, utilise les références religieuses pour promouvoir l'égalité des droits entre hommes et femmes.
L'invitée de BL plaide pour des discussions plus substantielles sur des sujets comme le code de la famille, l'héritage et les politiques publiques, déplorant le niveau "infantilisant" des débats religieux actuels. Elle met également en garde contre la "vedettarisation" de certaines prédicatrices dans l'espace numérique.
Bien que certains religieux contestent leur légitimité, ces femmes justifient leur présence dans l'espace public en se référant aux figures d'Aïcha et Khadija, considérées comme des modèles de femmes savantes et influentes dans l'histoire islamique.
La chercheuse conclut en appelant à une réappropriation féminine des textes religieux pour faire évoluer la condition des femmes dans un Sénégal où "pour faire adopter une loi sur les femmes à l'Assemblée nationale, il faut toujours cet argumentaire religieux".
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L'UNIVERSITÉ EN ÉTAT D'URGENCE
83 milliards de francs de bourses par an, 1,2 million investis par étudiant, mais seulement 17% de diplômés : l'équation financière de l'université sénégalaise ne tient plus, selon le ministre de l'Enseignement supérieur Abdourahmane Diouf
(SenePlus) - Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation a organisé ce mardi 15 juillet un déjeuner de presse pour présenter les enjeux de l'ANTESRIE, l'agenda national de transformation du système universitaire sénégalais. Des révélations surprenantes sur les coûts et l'efficacité du système.
Le constat dressé par Abdourahmane Diouf est sans appel. Avec seulement 16,91% de taux de diplomation sur les trois premières années universitaires, le système sénégalais montre ses limites. "Sur 10 étudiants à la base, vous avez deux qui ont des diplômes", a souligné le ministre, pointant du doigt un problème de "rationalisation de l'investissement".
Plus préoccupant encore, le taux d'abandon précoce atteint 23,44%, signifiant qu'un étudiant sur quatre abandonne dès la première ou deuxième année, malgré les investissements consentis par l'État depuis l'école primaire.
Le ministère gère actuellement :
286 169 étudiants (un chiffre jugé insuffisant pour le développement)
2 495 enseignants-chercheurs (très en deçà des besoins)
9 universités publiques (avec deux nouvelles à Matam et Tambacounda)
298 établissements privés
6 000 vacataires contre seulement 2 500 enseignants titulaires
Pour la première fois, le ministère a calculé précisément le coût d'un étudiant : 1 178 742 FCFA par an. Cette étude révèle un déséquilibre majeur : l'État investit 636 000 FCFA par étudiant pour le volet social (bourses, restaurants, logement) contre seulement 542 000 FCFA pour le volet pédagogique.
"L'information c'est qu'on investit plus sur le social que sur le pédagogique", a fait observer le ministre, laissant aux futures concertations le soin de déterminer si cette répartition est optimale.
Le budget des bourses sous la loupe
Avec 83 à 85 milliards FCFA consacrés annuellement aux bourses (76 milliards pour les bourses nationales, 7 milliards pour l'étranger), le système atteint 70% de taux d'allocation. Cependant, le ministre a révélé qu'une "application rigoureuse du décret" existant permettrait de réduire ce budget de moitié, passant à "41-42 milliards".
Le baccalauréat 2025 affiche un taux de réussite de 42,85% avec 69 474 admis, soit près de 10 000 bacheliers de moins qu'en 2024 (78 000). "Dans un système qui fonctionne normalement, un étudiant moyen, il passe", a commenté le ministre, s'interrogeant sur la nécessité de réformer cet examen.
L'Agenda National de Transformation de l'Enseignement Supérieur (ANTESRI) s'articule autour de huit commissions thématiques :
Curricula et recherche : intégration des langues nationales, savoirs endogènes, place de l'anglais
Gouvernance universitaire : mobilité institutionnelle, carte universitaire, équité de genre
Transformation numérique : rôle de l'université Cheikh Ahmadou Bamba (74 000 étudiants)
Qualité et professionnalisation : filières orphelines, intelligence artificielle, nucléaire civil
Professionnalisation : développement des ISEP, formation de "petites mains" qualifiées
Publications scientifiques : amélioration du ranking international
Sciences politiques et société : interactions université-milieu, décloisonnement
Un comité de pilotage de haut niveau
Le président de la République a nommé un comité de 15 membres dirigé par le professeur Boubacar Diop, incluant trois vice-présidents (tous d'anciens recteurs) et des représentants des ministères concernés. Ce comité pilotera les concertations qui démarrent officiellement jeudi 17 juillet au CICAD.
"Nous considérons que l'université du Sénégal ne ressemble pas encore au Sénégal", a déclaré le ministre, évoquant la nécessité de réduire les "résidus de colonialité" et de calibrer l'université pour "servir le Sénégal".
Les concertations nationales, troisièmes du genre depuis l'indépendance après celles de 1994 et 2013, viseront à redéfinir l'université sénégalaise "sur les 25 prochaines années" avec un horizon 2050.
Le ministre a insisté sur le fait qu'aucune réforme n'était encore décidée : "Je ne suis pas venu annoncer des réformes, je ne suis pas venu annoncer des mesures. Je vous donne des informations brutes." Les propositions émaneront des concertations et seront soumises au président de la République pour décision.
MAMADOU DIOUF TEMPORISE SUR PASTEF
L'historien, enseignant à l’Université de Columbia, relativise ces critiques tout en saluant les avancées politiques du parti au pouvoir, de la transparence budgétaire à la souveraineté retrouvée face à l'ancienne puissance coloniale
Quinze mois après l'arrivée au pouvoir de Pastef, l'impatience commence à poindre chez les Sénégalais. Une dette évaluée à plus de 119% du PIB, un programme du FMI suspendu, une inflation galopante et des renégociations de contrats pétroliers qui tardent : le bilan économique semble peser lourd sur les épaules de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Pourtant, l'historien Mamadou Diouf, spécialiste de l'histoire coloniale et enseignant à l'Université de Columbia, relativise ces critiques dans un entretien accordé à Jeune Afrique.
Pour Mamadou Diouf, il serait prématuré de porter un jugement définitif sur l'action gouvernementale. "Il est difficile de tirer un bilan pour une période aussi courte", explique-t-il au magazine panafricain. L'historien reconnaît néanmoins les "énormes difficultés auxquelles les nouvelles autorités font face, du fait des effets de la gouvernance de l'ancien régime", qui nourrissent "une certaine impatience des populations, et en particulier celle exprimée par les jeunes".
Cette situation délicate n'empêche pas l'universitaire de souligner les succès politiques indéniables du parti au pouvoir. "Pastef a gagné l'élection présidentielle de manière inédite. Et ce, dès le premier tour. Cela n'était jamais arrivé dans ce pays", rappelle-t-il, avant d'ajouter : "Et lors des législatives de novembre 2024, ils ont remporté près de 80% des sièges au sein de l'Assemblée nationale."
Face aux critiques sur les promesses de campagne jugées excessives, Mamadou Diouf adopte une posture compréhensive. "Nous sommes dans un pays qui a fait face à des situations politiques difficiles. Le système éducatif est dans un état de chaos extraordinaire. Les infrastructures de santé sont insuffisantes", énumère-t-il, justifiant ainsi que "la surenchère participe à entretenir l'espoir" dans un contexte où "sur le front de l'emploi, l'horizon est bouché".
La révélation de la dette cachée, un acte de courage selon Diouf
L'une des décisions les plus controverses du nouveau pouvoir concerne la révélation de l'ampleur de la "dette cachée" héritée du régime précédent. Là où certains y voient une erreur stratégique qui prive le gouvernement de marges de manœuvre budgétaires, Mamadou Diouf y décèle au contraire un acte de courage politique.
"C'est une analyse facile de dire qu'ils se sont tiré une balle dans le pied", rétorque l'historien. Selon lui, "dévoiler la dette cachée, c'est sortir des combines des organisations internationales et des pays donateurs qui tendent, effectivement, à couvrir des pratiques illégales pour leurs propres intérêts". Cette transparence s'inscrit dans la logique électorale du parti : "Ils sont donc en position de réaliser leur première promesse, celle qui a joué un rôle important dans leur victoire : mettre en œuvre la lutte contre la corruption."
Pour Mamadou Diouf, cette révélation participe d'un "combat pour la transparence" et il refuse qu'on puisse "leur reprocher d'avoir dévoilé ce scandale sous prétexte que cela aura des répercussions économiques".
Concernant les difficultés persistantes à mettre en œuvre le programme électoral, l'universitaire se montre philosophe : "C'est cela gouverner. Bien sûr, le gouvernement se trouve forcé à s'ajuster. Pastef se débat dans des difficultés liées à la situation dont ils ont hérité." Tout en reconnaissant que "dans certains cas, ils tardent à les trouver" les solutions, il maintient : "on ne peut pas les blâmer, parce qu'ils sont encore en train de les chercher, même après quinze mois de pouvoir".
Une rupture historique avec la France
Au-delà des questions économiques, Mamadou Diouf salue le changement de paradigme opéré par Pastef dans les relations avec l'ancienne puissance coloniale. "Nous assistons à un nouveau moment, qui est un mouvement de rupture porté par une jeunesse ouest-africaine qui s'est élevée contre cet héritage de dépendance vis-à-vis de l'ancienne puissance coloniale", analyse-t-il dans les colonnes de Jeune Afrique.
Cette évolution s'inscrit selon lui dans "cette longue histoire de lutte pour l'indépendance" et permet aux territoires devenus indépendants "de retrouver une histoire qui leur est propre". Un changement symbolisé par une décision historique : la première commémoration officielle du massacre de Thiaroye par l'État sénégalais.
"C'est la première fois que cela a été officiellement célébré par l'État sénégalais. Jusqu'à l'année dernière, les Français avaient imposé aux gouvernements sénégalais successifs de ne pas évoquer ce drame", révèle l'historien, qui dirige la commission chargée de faire la lumière sur ces événements de 1944.
Une approche équilibrée de la souveraineté
Malgré son soutien à cette réappropriation du récit historique, Mamadou Diouf met en garde contre les dérives. Interrogé sur les relations avec l'Alliance des États du Sahel (AES), il réaffirme son opposition aux régimes militaires : "Moi, par principe, je suis contre le pouvoir militaire. Je n'accepte pas un pouvoir qui ne se repose pas sur les capacités citoyennes et sur la liberté des citoyens à choisir leurs propres dirigeants."
L'universitaire prône une voie médiane pour le Sénégal : "Il ne s'agit pas de créer un espace sur la base d'un rejet de la France, ou encore moins en s'appuyant sur une alliance avec la Russie." Sa philosophie se résume en une formule : "Lorsque l'on parle de souveraineté, il faut que ce soit une souveraineté totale. Mais échanger la France pour la Russie, ou n'importe quel autre pays, ce n'est pas cela la réponse à la question que pose notre relation avec Paris."
Cette position nuancée reflète l'approche défendue par Pastef selon Diouf, qui salue la création d'un "ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères", signe que les nouveaux dirigeants privilégient "les relations avec les Africains, en particulier leurs voisins".
Pour l'historien, le Sénégal de Faye et Sonko incarne ainsi une voie originale, celle d'un pays qui "tente de faire revenir les pays de l'AES au sein de la Cedeao, en essayant d'apporter sa propre réponse à la situation actuelle, pour pouvoir soutenir un travail de constitution d'un espace sous-régional" fondé sur l'indépendance réelle plutôt que sur le simple changement d'alliance.
par Ousseynou Nar Gueye
NOUS CHERCHONS À RECRUTER AU LIONS CLUB DAKAR GAAL GI
Nos causes sont : la lutte contre le paludisme, l'accompagnement des enfants atteints de cancer pédiatrique, le combat pour soigner les maladies de la vue, la lutte contre la faim, le soutien lors de catastrophes naturelles...
Après le mandat 2023-2024, durant lequel je l'ai été, je suis à nouveau, depuis le 1er juillet 2025, élu président de mon club-service, le Lions club Dakar Gaal Gi, dans lequel je suis depuis 10 années, ayant été intronisé en avril 2015 lors d'une cérémonie au Novotel, parrainé par mon amie de plus de 25 ans, l'entrepreneure Coumba Jeanne Diop, étant vêtu en cette occasion là de la tenue Lions intégrale de rigueur (veste bleue marine, chemise bleue ciel, cravate à insigne Lions; et aussi, pantalon, chaussettes, ceintures et chaussures blanches immaculées) et avec la présence émouvante et encourageante pour ce nouvel engagement dans lequel j'entrais, de ma chère et tendre épouse depuis 18 ans.
En ma qualité de président 2025-2026 du Lions Club Dakar Gaal Gi, je suis aussi résident de l'Effectif et du Recrutement.
Priez pour nous, pour un bon et beau mandat de 12 mois au service et au bénéfice des communautés les plus défavorisées.
La nouvelle année Lions a commencé ce mardi 1er juillet 2025, pour douze mois, comme l'année fiscale américaine, pays de notre Fondation en 1917 par l'assureur de Chicago, Melvin Jones, dans la ville duquel se trouve notre siège, à Oak Brook.
Notre slogan et credo: "We Serve", all around the world and all around the clock, since 1917, ("Nous Servons") soit depuis 108 ans avec 1 500 000 membres Lions à travers le monde et plus de 45.000 Clubs Lions.
"Kudos and shout out to our founder, friend Lions Melvin Jones".
A cet égard, notre plus grande distinction est de devenir "Compagnon de Melvin Jones".
Comment? Que vous soyez Lions ou non-Lions, vous devez pour cela faire une donation d'au moins 1000 dollars à notre Fondation, la LCIF.
Avec ces donations, la LCIF vient notamment en secours aux victimes de catastrophes naturelles à travers le monde (Au Sénégal, la LCIF a aidé les victimes de crue de l'année dernière dans le Ferlo) et la LCIF cofinance aussi par des subventions partielles les projets humanitaires des Lions Clubs du monde (écoles, centre de santé, etc.)
Si vous voulez postuler à rejoindre notre Lions Club Dakar Gi, par motivation pour le service aux communautés les plus défavorisées et par esprit humanitaire bénévole que vous souhaitez mettre en oeuvre dans la convivialité de l'amitié entre membres du club, n'hésitez pas à me contacter. Et si affinités de valeurs humanistes et de principes de vie dans la tempérance et la charité; et de bonne moralité, je vous coopterai et moi-même ou l'un de nos membres à Dakar Gaal Gi vous parrainera, après examen de votre CV et entretien d'évaluation de vos motivations, et formation d'un mois sur la vision, les idéaux, le rôle et les missions du Lions Club International. Vous pouvez me contacter à : contact@axes-et-cibles.com.
Nous recherchons des futurs membres déjà installés dans la vie, jeunes ou moins jeunes, Sénégalais, Africains ou des autres continents du monde.
Pour les autres qui sont encore sur un chemin de vie en construction, si vous avez la fibre du service aux autres et des œuvres humanitaires bénévoles, sachez qu'il existe d'excellents Lions Clubs estudiantins à Dakar, vers lesquels nous pourrons vous orienter.
Nos causes sont : la lutte contre le paludisme, l'accompagnement des enfants atteints de cancer pédiatrique, le combat pour soigner les maladies de la vue, la lutte contre la faim, le soutien lors de catastrophes naturelles, l'accompagnement des personnes atteintes de diabète, la protection de l'enfance...
Une fois admis au Lions Clubs International, dans l'un de ses clubs du monde comme Dakar Gaal Gi, il est de rigueur que l'on se tutoie, comme les amis que nous sommes et que nous voulons devenir toujours plus.
Donc, moi président, "je vous demande de me tutoyer", comme dit mon frère Salam F.
Voici mon Bureau, pour mon mandat de président 2025-2026 du Lions Club Dakar Gaal Gi 'La Pirogue' (Lions Clubs International), avec des pagayeurs valeureux, enthousiastes, sereins, résilients, Lions engagés au service de nos communautés, dédiés à notre grande cause tri-annuelle qu'est Vivre Ensemble - La Pouponnière de Mbour. Ils pagaient fort dans et pour la Pirogue Gaal Gi, et ne "pagaillent" jamais :
- Immediate Past president, Président de la Commission LCIF (Lions Club International Foundation), 1er Directeur Marketing et fundraising en charge des relations avec la Mairie de Dieuppeul Derklé : Makhtar Bâ (gérant d'établissement hospitalier et entrepreneur)
- Vice - président : Dr Joseph Sayegh (Pharmacie du Rail à Thiès), qui est hélas décédé cette semaine et devant la solaire mémoire duquel nous nous inclinaison pieusement, en union de prières pour le repos éternel de son âme. Il ne sera pas remplacé au poste de Vice-Président du Lions club Dakar Gaal Gi
- Secrétaire : Idrissa Ndiaye (Designer de mode)
- Trésorier : Andre Tebechirani (Entrepreneur)
- Directrice des Relations Internationales : Ami Mody Gueye (cadre de société multinationale)
- Vice-Directeur des Relations Internationales (zone Afrique) : Mamadou Lo (cadre de société multinationale)
- Présidente de la Commission Œuvres et Service : Mame Maïssa BA (cadre dans l'avocature)
- Déléguée SEL, Chargée de la Cohésion du Club : Marie-Jeanne Diouf (Retraitée active)
Voici nos autres co-directeurs Marketing et levée de fonds :
- 2ème Directeur Marketing et Fundraising, en charge de relations avec la BSIqc : Coumba Jeanne Diop (Entrepreneure dans les industries créatives),
- 3ème Directeur Marketing et Fundraising, en charge des relations avec le Lions club Le Mans Plantagenêt : André Tebechirani - 4ème Directeur Marketing et Fundraising, en charge des relations avec les anciens Lions de Gaal Gi : Mouhamadou Momo Thiello (Architecte)
- 5ème Directeur Marketing et Fundraising, en charge du Marketing stratégique, des Relations avec la Mairie de Grand-Dakar et des Relations Publiques: Eugène Niox (cadre d'agence publique)
- 6 Co-Directeurs pour les Manifestations de levée de fonds que nous organisons (soirées festives Retro Never Dies, tombolas, randonnées, collecte de denrées et d'habits, vente de tickets de solidarité ) : Ousseynou, André, Coumba Jeanne, Idrissa, Marie Jeanne, Eugène.
Diokondial, Jërëjëf, Jaraama. À tous et par avance.
Souhaitez-nous bon courage et bonne chance, dans le service aux communautés les plus défavorisées ? We Serve. Nous Servons.
Grand merci à nos partenaires traditionnels que sont la banque BSIC Sénégal SA , le Lions club Le Mans Plantagenet en France, la Clinique Raby , la Mairie de Dieuppeul Derklé , la Mairie de Grand Dakar et plusieurs avocats du Barreau de Dakar.
Rejoignez-nous et devenez membre du Lions club Dakar Gaal Gi, fondé en 1981, il y a 44 ans ? Pour le service bénévole et humanitaire au communautés les plus défavorisées, dans le sel de l'amitié entre membres Lions du Sénégal et ceux du monde entier.
Comme a fameusement dit notre fondateur américain Melvin Jones, citation qu'on attribue souvent malencontreusement à d'autres personnalités : " Seul, on va vite. Ensemble, on va loin".
Je salue notre président de zone 113 Ismaël Edgar Adjovi, notre Président de Région 11 Moussa Agne là-bas en Mauritanie, notre Gouverneur du District 403 A1 Assane Barazé qui ne manquera pas de placer le Sénégal parmi les premiers pays du District qu'il visitera, et je salue tous les amis Lions, anciens, actuels. et futurs.
Les Sénégalais que nous sommes n'ignorent pas le sens du service aux plus défavorisés du fait de notre foi fervente, et de notre sens de la légendaire Teranga "hospitalitaire".
Aussi, je salue et j'encourage tous ceux d'entre nous au pays et dans la diaspora qui êtes engagés dans : un tour de famille, une tontine, une dahira, une ASC, un club de jeu de quelque sport que ce soit, une troupe culturelle, drs activités agricoles saisonnières communautaires, etc.
Le service aux autres est dans l'ADN de notre peuple. Vivons-le à son maximum et de façon bénévole, avec pour seule rétribution le mot magique de 5 lettres : MERCI. L'essentiel est de servir sa communauté. Nit, dafay am njeriñ. Nit, dafay amal njeriñ moroomu nitam.
Pour terminer d'en finir, comme nous nous le disons au Lions club International, nous sommes : "Fiers de notre passé et confiants en l'avenir".
Et Dakar accueillera en mai 2026, inch'Allah, la prochaine Convention-Congrès de notre District Multiple 403A. C'est un grand honneur à la hauteur duquel nous nous devons d'être : par la massification de nos effectifs d'amis Lions et par le redoublement d'efforts dans les œuvres sociales impactantes.
Ousseynou Nar Gueye est président 2025-2026 du Lions Club Dakar Gaal Gi, Talibé Muurid, Coordonnateur National pour le Sénégal de l'Association.FEE (Femme- Enfance- Education), Éditorialiste (RFI et BBC Afrique), Auteur de tribunes (Jeune Afrique, Tract.sn), Directeur Général des médias numériques Tract Hebdo et de Tract.sn, Directeur Général d'Axes et Cibles Com, Directeur Général de Global Com International, président du mouvement politique "Option Nouvelles Générations-Woornë Niu Gérer’’, Vice-président de RAPPELS (Réseau des auteurs et producteurs de la presse en Ligne du Sénégal), membre de la Sodav, membre du Conseil d'administration d'Ubiquité-Cultures (Paris).
par Abdoul Aziz Diop
L’IMPITOYABLE REVANCHE DES INSTITUTIONS DE LA RÉPUBLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - En "suspendant" son mandat de député tout en restant Premier ministre, Sonko pensait pouvoir jouer avec les règles institutionnelles. Il vient de découvrir que l'Assemblée nationale a ses propres lois, et qu'elles sont impitoyables
L’Histoire nous apprend que lorsque nous remontons loin dans le temps, les institutions que les sociétés humaines se sont librement données ont toutes été assez bien pensées et mises en place pour demeurer en voyant passer les dépouilles des fondateurs et/ou de leurs héritiers. Et pour celles et ceux des héritiers les plus jeunes, le récit institutionnel tel qu’il leur parvient de leurs contemporains ne manifeste le moindre ride. Quand ils n’en tiennent pas compte, comme c’est le cas chez nous depuis mars 2021, le retour de bâton suffit à ratiboiser les boursouflures de celles et ceux parmi eux dont l’éducation et la formation laissent à désirer et qui, dans leur vie professionnelle, sont astreints à entrer en contact avec les commodités et les textes pensés qui donnent vie et longévité aux institutions.
L’éloge des institutions
Qu’il ait été inspiré par le présent ou pas, l’éloge des institutions est un hommage aux précurseurs lointains dont il convient de faire le rappel succinct des modes d’organisation au quatre coins de ce qui est devenu le Sénégal indépendant.
Dans le Sine et le Saloum, la hiérarchisation sociale plaçait l'aristocratie Guelwar au-dessus des tiédo, de la masse paysanne, des artisans, des griots et des esclaves du buur. Mais, l'organisation politique était fondée, elle, sur un système de partage des pouvoirs entre le souverain, le grand Diaraf chef des roturiers et le grand Farba, chef des esclaves et de l'armée. Le souverain dépendait ainsi d'une assemblée qui le contrôlait dans l'exercice du pouvoir. Les deux royautés, organisées selon des modèles démocratiques, disposaient chacune d'une loi fondamentale puisqu'elles consacraient toutes les deux la séparation des pouvoirs.
Il faut se rendre au sud du Sénégal pour constater que les Diolas forment une société à peu près comparable où le pouvoir dépend pour chaque village d'une assemblée démocratique de notables.
L'histoire du Djoloff a longtemps été marquée par des luttes avec le Cayor. Le Walo s'illustra, on le sait, par des guerres avec les Etats maures du Trarza, au Nord, et le Cayor, au sud, ainsi que par un grand nombre de luttes intestines entre branches dynastiques rivales. Mais les récits rapportent une vie politique proche de celle du Cayor qui permettait au roi, le brak, de gouverner par l'intermédiaire d'une assemblée, le Sebag baor, dont les principaux dignitaires étaient le Dyogomay, maître des eaux, le Diaodin, maître de la terre, et le Malo chargé des finances.
Par suite du démembrement du Djoloff, l’histoire du Cayor fut dominée par les guerres fratricides avec le Baol, dont les chefs, les tègne, étaient apparentés aux damel. Au Tekrour, dans le Fouta Toro, Koli Tenguéla, agrandit son domaine aux dépens de l'empire du Djoloff, en guerre contre le Cayor qui faisait sécession.
Les institutions démocratiques de la République du Sénégal moderne ont donc une histoire. « La démocratie sénégalaise, écrit Mamadou Dia dans Lettres d’un vieux militants (Compte d’auteur, 1991), n’est pas fille des temps modernes ; elle est enfant légitime de nos traditions démocratiques sublimées dans des luttes historiques. Ceux qui tentent de lui substituer le produit altéré de leur alchimie politicienne oublient que les faits sont têtus et font, seuls, l’Histoire. »
Plus près de nous, interrogé, le 23 décembre 2022 sous le contrôle, plutôt admiratif de son maître le professeur Mamoussé Diagne, par le journaliste Pape Alioune Sarr - animateur de l’émission Les Belles lignes sur itv -, Souleymane Bachir Diagne prononça, je le cite, des phrases puissantes sur les institutions dont je fis, après coup, la transcription : « Nous ne nous rendons pas compte que la seule barrière entre nous et la jungle, entre nous et l’état de nature, ce sont les institutions. C’est la raison pour laquelle nous devons tenir aux institutions comme à la prunelle de nos yeux. Les institutions tiennent en bride notre côté animal. Dès lors que nous nous mettons à traiter les institutions par-dessus la jambe, que nous considérons que les institutions elles-mêmes n’ont aucune importance, évidemment nous laissons libre cours à nos sentiments les pires. Dès lors que nous nous mettons à remettre en question les institutions à tout propos, il n’y a plus de digue particulière pour la violence. »
Un temps pour la revanche
Je ne connais pas éloge et mise en garde plus poignants que celui du philosophe de la traduction qui me fit penser, plus tard, qu’au-delà de la police interne à chaque institution de la République comme celle de l’Assemblée nationale, les institutions ont les moyens immatériels de prendre leur impitoyable revanche sur les personnes physiques qui s’attaquent à elles pour avoir été éconduites au terme de leurs délibérations ou qui, délibérément, se refusent à se conformer aux textes qui les organisent.
Souleymane Bachir Diagne raconte : « Un jour, en pleine réunion dans la salle de Conseil des professeurs de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, un étudiant casse une bouteille au coin d’une table et se met à menacer un autre étudiant avec lequel il était en désaccord.»
« Ce jeune étudiant, poursuit le philosophe, n’avait aucun sens du caractère institutionnel de la salle de conseil des professeurs. La salle de conseil des professeurs a une signification institutionnelle… et c’est essentiel. »
Pour conclure, l’actualité est alors commentée dans son historicité par le grand invité : « La violence à l’Assemblée nationale dit quelque chose de notre société. »
Le 27 décembre 2024, le Premier ministre nommé par le nouveau président, élu le 24 mars de la même année, prononce devant 165 députés son discours de politique générale au terme duquel il prend date avec la représentation nationale dont il troubla souvent les plénières pour 36 raisons. Altière, l’institution ne trébucha pas adossée qu’elle est à la Constitution et La loi organique n° 2019-14 du 20 octobre 2019 qui modifie et complète la loi organique n° 200-20 du 15 mai 2002 portant Règlement Intérieur de l'Assemblée Nationale du Sénégal.
L’orateur du 27 décembre dit « suspendre » son siège de député, élu le 17 novembre 2024, en prévision de la météo politique dont il est le plus gros perturbateur. Seulement voilà : l’ultime gifle qu’il infligea à l’institution se retourna définitivement contre lui. Le constitutionnaliste Mounirou Sy est sans équivoque lorsqu’il invoque « l’harmatia », le défaut fatal ou l’erreur de jugement : « l’ex-honorable Sonko » doit définitivement se contenter de la fermeture derrière lui des portes de l’Assemblée nationale pour toute la durée de la quinzième législature pour avoir choisi de continuer de siéger au gouvernement en tant que Premier ministre plutôt qu’à l’Assemblée nationale en tant que député élu au suffrage universel après la formation de son gouvernement.
L’épilogue n’aurait pas été considéré comme une impitoyable revanche de l’institution balafrée si l’insouciant n’avait pas déclaré il y a quelques jours seulement qu’il attend d’être limogé par le président de la République, avec qui plus rien ne va, pour retourner lui faire sa fête au milieu de ses 130 inconditionnels de l’Hémicycle de la Place Soweto. Impossible jusqu’à l’improbable dissolution en 2026. Impossible aussi s’il n’y a pas dissolution avant la fin, en novembre 2029, de la législature en cours.
Revanche impitoyable de l’institution ? C’en est vraiment une pour celui qui vient d’y installer 130 fantassins !
GOOGLE FACE À SES CONTRADICTIONS ÉCOLOGIQUES
Un nouveau rapport publié par Kairos Fellowship met en lumière les impacts environnementaux croissants de Google, notamment une forte hausse de ses émissions de gaz à effet de serre et de sa consommation d’eau.
Alors que Google publiait récemment son rapport environnemental 2025, l’organisation Kairos Fellowship a choisi de répondre en diffusant un contre-rapport alarmant intitulé "Les échecs écologiques de Google". Ce document révèle une hausse spectaculaire de 1 515 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’entreprise depuis 2010 – un chiffre en totale contradiction avec l’image verte que le géant technologique souhaite projeter.
Une réalité dissimulée derrière des chiffres sélectifs
Selon les auteurs, Google maquille son empreinte carbone en ne mettant en avant que ses « émissions de scope 1 », qui ne représentent qu’une infime partie (0,31 %) des émissions totales de l’entreprise. Or, les émissions de scope 2, liées à l’énergie achetée pour faire fonctionner ses centres de données, ont explosé de 820 % en quatorze ans, en grande partie à cause de l’expansion massive de l’intelligence artificielle générative.
« Malgré tous ses efforts pour sélectionner les données qui l'arrangent, Google contribue à l’aggravation de la catastrophe climatique, sans aucune volonté apparente de ralentir », affirme Nicole Sugerman, co-auteure du rapport et responsable de campagne chez Kairos Fellowship.
Une dépendance accrue à l’énergie et à l’eau
Le rapport dénonce aussi une consommation d’eau jugée excessive : entre 2016 et 2024, Google a prélevé plus de 11 milliards de gallons d’eau – l’équivalent de la consommation annuelle de 750 000 foyers. Une pression supplémentaire sur des ressources souvent situées dans des régions confrontées à des stress hydriques croissants.
Janene Yazzie, directrice des politiques au sein de NDN Collective, critique par ailleurs le recours croissant de Google à l’énergie nucléaire, qu’elle considère comme une technologie risquée et inefficace à court terme pour atténuer les effets du changement climatique.
Une IA énergivore et spéculative
Le développement de l’IA, au cœur de la stratégie de Google, est aussi pointé du doigt. Selon le rapport, ces technologies, censées résoudre les grands défis de l’humanité, contribuent en réalité à alourdir lourdement le bilan environnemental du groupe. De plus, elles sont utilisées dans des domaines controversés : surveillance, détention de migrants, guerre, répression…
Pour Sandra Ata, responsable de la lutte contre la désinformation chez Roots, ces choix industriels ont un coût humain : « Ces centres de données sont construits au détriment des communautés locales, de leur eau et de leur énergie. Les droits humains ne sont pas facultatifs. »
Appel à l’action
Face à ces constats, Kairos Fellowship appelle Google à :
garantir une transparence totale de ses rapports environnementaux,
réduire drastiquement sa consommation énergétique, fossile et informatique,
cesser la promotion de technologies risquées comme les petits réacteurs nucléaires,
lutter activement contre la désinformation climatique sur ses plateformes.