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29 juillet 2025
VERS UN NOUVEAU PARTENARIAT BILATERAL ALIGNE SUR LA VISION 2050
L’ambassadrice de France au Sénégal et en Gambie, lors de la réception hier à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet 2025, a reconnu que la France et le Sénégal sont en train de dialoguer.
La fête nationale du 14 juillet a été célébrée hier à la résidence de l’ambassade de France. cet événement a accueilli une bonne partie des forces vives de la nation sénégalaise. Une occasion pour l’ambassadrice Christine Fages et le directeur du cabinet du Président Diomaye, Mary Teuw Niane, de réaffirmer la tenue d’un séminaire intergouvernemental franco sénégalais d’ici la fin de l’année pour définir les nouvelles bases de la coopération entre les deux pays.
Le nouveau régime au Sénégal, souvent présenté comme antifrançais, refuse catégoriquement d’être catalogué ainsi. Il est par contre pour une réinvention de la coopération par l’action et par un dialogue politique constant.
L’ambassadrice de France au Sénégal et en Gambie, lors de la réception hier à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet 2025, a reconnu que la France et le Sénégal sont en train de dialoguer. Christine Fages précise qu’il s’agit d’un dialogue franc, équilibré, et assumé qui permet de remettre à plat l’ensemble de la coopération entre les deux pays pour identifier ce que l’on veut continuer, approfondir, transformer ou arrêter.
Poursuivant, elle affirme que ce dialogue se veut gagnant-gagnant au service des intérêts et de la souveraineté des deux nations. Christine Fages a d’ailleurs soutenu hier que d’ici la fin de l’année, les gouvernements français et sénégalais devraient se rencontrer à Dakar au cours d’un séminaire intergouvernemental pour définir au plus haut niveau, autour des premiers ministres des deux gouvernements, le contenu de ce partenariat bilatéral renouvelé, assumé et fondé sur les intérêts stratégiques respectifs des deux pays et alignés sur la Vision 2050. Et notre intérêt stratégique aujourd’hui, c’est de travailler avec un Sénégal fort et prospère, souligne-t-elle.
Christine Fages indique par ailleurs que conformément aux orientations établies dès 2022 par le Président Macron, la France va restituer au Sénégal les emprises militaires des Eléments français au Sénégal, dans quatre jours. A l’en croire, cette reconfiguration ouvre la voie à de nouvelles modalités de coopération en matière de défense avec le Sénégal, fondées sur un respect mutuel et un principe de complémentarité garantissant la préservation des intérêts des deux pays.
Selon elle, ce partenariat se traduit aussi par un engagement économique fort de la France aux côtés du Sénégal. Au Sénégal, informe-t-elle, les 270 entreprises françaises représentent plus de 30 000 emplois formels, qui sont occupés à 90% par des Sénégalais. “Nous sommes, en fonction des années, un des deux premiers partenaires commerciaux du Sénégal avec 1,2 Milliards €”, at-elle affirmé. Non sans renseigner que la France au Sénégal, c’est 3,5 milliards d’euros engagés en 2024 dans plus de 250 projets dans des domaines clés pour le pays comme l’éducation, la formation, la création d’entreprises, la santé, la sécurité alimentaire, l’environnement ou la mobilité urbaine.
Venu représenter l’Etat du Sénégal, le Directeur de cabinet du président de la République, Mary Teuw Niane, a indiqué que les relations entre le Sénégal et la France se sont renforcées au fil des années. Non sans rappeler que la France est l’un des principaux partenaires du Sénégal sur le plan économique et culturel. Il soutient que la dynamique d'échanges commerciaux entre les deux pays a augmenté de 10% et les investissements directs des français au Sénégal ont augmenté de 15%.
Toutefois, face à un contexte national nouveau, des populations plus exigeantes et des situations régionales et internationales particulièrement complexes, Christine Fages estime que le Sénégal et la France doivent réinventer leur partenariat pour saisir de nouvelles opportunités qui existent dans un environnement stimulant. De ce point de vue, souligne-t-il, les questions prioritaires d'adaptation au changement climatique, de sécurité, et de gestion de migration, entre autres, sont des défis majeurs que “nous sommes appelés à relever ensemble”.
Mary Teuw Niane d’assurer que le Sénégal et la France sont déjà inscrits dans cette perspective et posent les actes concrets d’une coopération dynamique et répondant aux exigences de l’heure.
Par Kadialy GASSAMA
AVEU D’ECHEC DE PASTEF OU RESILIENCE DU SYSTEME ?
Après avoir promis aux populations monts et merveilles pour l’amélioration de leurs conditions de vie et d’existence, les théoriciens de Pastef développent aujourd’hui un nouveau discours axé sur la résilience du système
Après avoir promis aux populations monts et merveilles pour l’amélioration de leurs conditions de vie et d’existence, les théoriciens de Pastef développent aujourd’hui un nouveau discours axé sur la résilience du système, comme phénomène de blocage pour la réalisation des transformations attendues dans notre pays. Le système et ses nombreux goulots d’étranglement coriaces, comme un iceberg plus dur que le roc, est devenu la nouvelle trouvaille politique des pastéfiens pour expliquer leur inertie. Si nous sommes dans un pays où l’agriculture est aux abois, tandis que le Btp bat de l’aile, un pays où l’armée des chômeurs continue de se massifier, favorisant davantage l’émigration clandestine, un pays où les atteintes aux libertés d’opinion et d’expression font légion et atteignent leur paroxysme, comment expliquer cette situation chaotique que traverse le Sénégal actuel à l’opinion nationale et internationale ?
Il ne faudrait surtout pas, de nouveau, servir aux populations exténuées, un discours populiste pour justifier l’immobilisme économique et social actuel au Sénégal. Quand les pastéfiens brandissent un projet d’usine de montage automobiles Mercedes comme une réalisation économique tangible, alors que le Sénégal produisait ses propres voitures «Gaïndé» made in Sénégal il y a des décennies, nous nous rendons compte de l’absence manifeste d’ambition des pastéfiens pour leur pays et de méconnaissance de son histoire industrielle. Des usines de montage automobiles et même de trains, il en existe plusieurs au Sénégal depuis Mathusalem. La véritable bataille pour le développement industriel du Sénégal, c’est la construction par notre pays de camions, de tracteurs, de matériels agricoles, de pirogues insubmersibles à partir de la mise en valeur et de l’exploitation de nos mines de fer au Nord du Sénégal.
Le populisme sur lequel se sont appuyés les marchands d’illusions d’hier, qui déclaraient urbi et orbi posséder toutes les solutions clés en main pour résoudre les difficultés des Sénégalais en deux mois, lesquels sont incapables aujourd’hui de fournir de bonnes semences aux paysans pour deux campagnes agricoles successives, ni d’élaborer pour l’instant un plan viable de stabilisation financière et de relance économique à la suite de difficultés générées par des chocs plus exogènes qu’endogènes, ne peut conduire, en effet, qu’à une désillusion totale.
Aveu d’échec ou résilience du système ?
Le système résiste-t-il à la révolution systémique pastéfiènne ? Nous n’en sommes plus à une situation héritée de «ruine de l’Etat» ou de «falsification des chiffres et de surendettement». Nous en sommes aujourd’hui à la résistance pernicieuse et multidimensionnelle du système.
La survenue de cette situation alarmante, qui va de mal en pis, résulte maintenant de la résilience du système à la révolution systémique pastéfienne. Le problème, aujourd’hui, pour nos marchands d’illusions d’hier qui ont fait croire aux populations la mise en œuvre d’un projet rédempteur, c’est d’essayer à nouveau de faire accepter l’idée que la révolution systémique pastéfienne est bloquée par la résilience du système et, au demeurant, que ces politiciens des temps nouveaux n’avaient pas aperçu la partie immergée de l’iceberg dont ils mettront toute la durée du mandat actuel à le combattre, renvoyant les transformations attendues aux calendes grecques. C’est autant dire que les pastéfiens sont entrain de préparer l’opinion à un nouveau deal politique, en reconnaissant implicitement que les transformations promises ne seront effectives qu’à l’horizon 2029, à partir du moment où réellement toutes les résistances au système coriace pourront être totalement vaincues. Autrement dit, les pastéfièns mettent le focus sur la Présidentielle de 2029 en justifiant l’immobilisme actuel par la résilience du système lui-même. Mais, en réalité, qu’est-ce que cela veut dire, ce nouvel obstacle au développement du Sénégal qui s’appelle «résilience du système», si ce n’est l’invention d’une nébuleuse pour justifier un échec patent, comme si nous étions devant des hommes théoriques, dans un monde théorique. Chassez le naturel, les marchands d’illusions reviennent toujours au galop dans l’art de tromper les consciences populaires. Mais comme Abraham Lincoln le disait : «On peut tromper une partie du peuple tout le temps, et tout le peuple un certain temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps.»
Kadialy GASSAMA
Economiste Rufisque
Par Moustapha FALL
SONKO-DIOMAYE, UNE ALCHIMIE POLITIQUE À L’ÉPREUVE DU POUVOIR
La récente prise de parole de Ousmane Sonko, dans ce qui s’apparente à une tentative de reconquête de sa base politique, a relancé les débats sur la solidité du tandem qu’il forme avec le Président Bassirou Diomaye Faye.
La récente prise de parole de Ousmane Sonko, dans ce qui s’apparente à une tentative de reconquête de sa base politique, a relancé les débats sur la solidité du tandem qu’il forme avec le Président Bassirou Diomaye Faye. Cette sortie médiatique, loin d’être anodine, vient mettre en lumière les dynamiques complexes qui traversent le duo, souvent résumé par la célèbre périphrase : «Sonko moy Diomaye, Diomaye moy Sonko.» Il est important de rappeler que cette formule n’est pas née dans l’euphorie de la campagne électorale de 2023. Elle est l’expression d’une fraternité ancienne, forgée dans les couloirs de l’université, dans les luttes syndicales et les combats citoyens menés bien avant l’accession au pouvoir. Leur relation, enracinée dans l’histoire commune et le respect mutuel, a toujours transcendé les ambitions personnelles.
Une sortie interprêtée, surinterprêtée, instrumentalisée
Dans un contexte où chaque mot prononcé par une figure politique est disséqué, commenté, voire détourné, les déclarations de Sonko ont suscité une vague de réactions contrastées. Certains y ont vu un signal de désaccord, voire un début de rupture ; d’autres, un simple rappel fraternel à l’ordre politique. En vérité, il serait précipité et injuste d’y voir une volonté de délégitimer Diomaye ou de fragiliser son autorité présidentielle. Ce qui est en jeu ici n’est pas tant une querelle d’hommes qu’une alerte sur les forces qui entourent et influencent l’exercice du pouvoir. Comme l’a brillamment exprimé le constitutionnaliste Pr Oumar Dia : «Rien ne résiste au pouvoir : ni l’amitié, ni la parenté, ni la camaraderie de parti, ni même la foi.» Cette réflexion doit être le point de départ d’une lecture lucide de la situation. Loin des procès d’intention ou des jugements hâtifs, elle invite à interroger le système lui-même, sa capacité à altérer les rapports humains, à dénaturer les engagements initiaux.
Pouvoir, loyauté et épreuve du réel
Le pouvoir, par sa nature, est une épreuve. Abraham Lincoln ne disait-il pas : «Presque tout homme peut faire face à l’adversité. Mais si vous voulez tester son caractère, donnez-lui le pouvoir ou l’argent.» La remarque est d’une pertinence remarquable dans le contexte actuel du Sénégal. Face aux réalités de l’Etat, aux contraintes de la gouvernance, aux pressions internes et externes, il est normal que des divergences apparaissent dans les approches, les méthodes, voire les priorités. Ainsi, l’intervention de Ousmane Sonko pourrait aussi être lue comme l’expression d’une inquiétude sincère, celle d’un homme profondément attaché aux idéaux de justice, d’éthique, de transparence, et qui sent peut-être poindre certaines dérives ou certaines inerties dans la mise en œuvre du projet politique qu’ils portent ensemble.
Deux figures, deux roles, une même exigence
Il est fondamental ici de faire la part des choses entre l’homme Bassirou Diomaye Faye et l’institution qu’il incarne. Le président de la République, en tant que chef de l’Etat, ne peut plus être le militant partisan qu’il a été. Il est aujourd’hui le garant de l’unité nationale, le représentant de tous les citoyens sénégalais, au-delà des clivages et appartenances. C’est dans cette transformation du rôle que peuvent surgir les malentendus. Là où Sonko conserve une liberté de ton et de critique propre à son statut de leader politique, Diomaye est tenu par les exigences de la posture présidentielle : devoir de réserve, neutralité, équilibre. C’est à ce niveau que réside le «démon du détail» dont pourraient se nourrir les adversaires du régime pour instiller le doute, semer la discorde et fragiliser cette alliance historique.
Les risques de la division, l’urgence de la lucidité
Ce serait une grave erreur pour Diomaye de céder aux flatteries de circonstance ou de se laisser enfermer dans une opposition stérile entre «lui et Sonko». Ceux qui essaieront d’opposer les deux hommes par des discours binaires - «vous êtes bon, lui est extrême» ou l’inverse- ne poursuivent qu’un objectif : celui d’affaiblir leur projet commun. Il est donc impératif de comprendre que Sonko ne lui doit plus rien, ni en retour personnel, ni en loyauté aveugle. Le lien qui les unit doit être préservé non pas par la dette ou la gratitude, mais par la convergence des idéaux qu’ils ont portés ensemble : changement systémique, rupture avec les anciennes pratiques, reddition des comptes, transparence dans la gestion des ressources, justice pour les martyrs. Diomaye, en tant que Président, doit garder à l’esprit que son Premier ministre demeure, pour beaucoup de Sénégalais, le garant moral du projet. Il est l’âme militante de cette ambition collective. Sa rigueur, son patriotisme, son abnégation au travail ne sont pas des qualités anecdotiques : elles constituent un socle de confiance qu’il serait dangereux de négliger.
Tenir la barre du changement
En définitive, la cohésion du binôme Sonko-Diomaye est une condition sine qua non pour la réussite du projet de transformation du Sénégal. Toute rupture, même feutrée, serait une aubaine pour les ennemis du progrès, pour les tenants du système ancien qui n’attendent qu’un faux pas pour se repositionner. Nous appelons donc à la lucidité, à la hauteur de vue, à l’élégance politique. Il faut garder le cap sur le véritable objectif : un changement systémique, durable, centré sur la justice, l’inclusion et l’intégrité. Ce combat n’est pas personnel, il est historique. Que Le Seigneur des mondes préserve cette unité entre Sonko et Diomaye, si précieuse pour notre avenir collectif, et qu’il protège ce projet pour lequel tant de jeunes ont consenti le sacrifice ultime. Le Sénégal mérite cette transformation. L’Histoire ne pardonnera ni les trahisons ni les renoncements.
HUGHLEY FACE AU DILEMME
Blessures et incertitudes retardent la composition de l'équipe nationale féminine de basket. L'entraîneur doit trancher sur les cas préoccupants de Fatou Babou Diagne et Julie Dacosta avant l'Afrobasket du 27 juillet au 3 août
Avec un groupe de 17 joueuses en préparation à Saly Portudal depuis deux semaines, l’entraîneur national, Otis Hughley Jr, devrait dévoiler la liste des 12 vendredi prochain. Le technicien américain devra ainsi vider les cas Fatou Babou Diagne et Julie Dacosta, qui indisposent le staff médical.
La liste de l’Equipe nationale féminine pour l’Afrobasket prévu du 27 juillet au 3 août 2025 est attendue vendredi prochain. En effet, Le Quotidien a appris que le sélectionneur, Otis Hughley Jr, se donne encore la semaine pour dévoiler le groupe devant défendre les couleurs nationales lors des joutes d’Abidjan.
Après une présélection de 23 joueuses, finalement réduite à 17 le 7 juillet dernier, le groupe aborde la dernière semaine de sa préparation à Saly Portudal.
La liste des 12 Lionnes était pourtant attendue depuis la semaine dernière. Un retard qui s’explique, apprend-on, par l’incertitude qui plane sur l’état de santé de certaines joueuses.
C’est le cas surtout du pivot Fatou Babou Diagne. Arrivée blessée, la native de Thiès aurait du mal à sortir de l’infirmerie. Avec le groupe depuis la première phase de la préparation au Stadium Marius Ndiaye, son cas inquiète le staff médical.
L’autre préoccupation du coach des Lionnes demeure le manque de compétition de l’ancienne joueuse d’Unimed Campinas au Brésil. Sélectionnée lors du dernier Championnat d’Afrique des clubs par l’Asc Ville de Dakar, Fatou Diagne boite vers un forfait pour l’Afrobasket à Abidjan. Très proche du technicien américain, elle est d’ailleurs pressentie, en cas de forfait de dernière minute, pour intégrer le staff technique afin d’user de son expérience auprès des Filles.
L’autre cas qui trouble le sommeil du patron du staff technique est celui de Julie Dacosta. L’ailière-forte, qui évolue en Espagne depuis quelques années, inquiète par rapport à l’état de son genou. Blessée au cours de la saison, l’ancienne joueuse du Dakar Université Club (Duc) a aussi été, malheureusement, touchée à la cheville pendant la préparation à Saly.
Autant d’incertitudes qui modifient les plans de l’entraîneur national. Toutefois, à moins d’une semaine du départ pour Abidjan, Otis Hughley Jr dispose encore de quelques jours pour rendre sa liste définitive
A noter que la cérémonie de remise du drapeau national est aussi annoncée pour vendredi prochain. Alors que le départ pour Abidjan est programmé le 20 juillet prochain. Avant d’entamer la compétition, la sélection va livrer deux matchs amicaux, face au Mali et au Soudan du Sud.
Finaliste lors du dernier Afrobasket, le Sénégal évoluera dans le Groupe C, aux côtés de l’Ouganda et de la Guinée.
Par Baba DIENG
IL FAUT DÉFENDRE LA RÉPUBLIQUE
Notre bonhomme, le Premier ministre Ousmane Sonko, a, curieusement, beaucoup de temps pour épiloguer sur tout, malgré les nombreux défis -l’économie et la sécurité- qui se posent avec gravité devant nous
Notre bonhomme, le Premier ministre Ousmane Sonko, a, curieusement, beaucoup de temps pour épiloguer sur tout, malgré les nombreux défis -l’économie et la sécurité- qui se posent avec gravité devant nous. Dans ma dernière chronique, je disais qu’il a enfin retrouvé son milieu naturel, c’est-à-dire les «lives», où l’opposant continue de s’attaquer à tout ce qui gesticule. La fonction de Premier ministre n’a décidément pas d’emprise sur les lubies d’un homme colérique et belliqueux, incapable de gérer ou dissimuler ses émotions. Ses croisades ont pour cible ses adversaires politiques, la Société civile, la Justice «corrompue», les médias et, tenez-vous bien, le président de la République Bassirou Diomaye Faye, lequel est pourtant son chef. Bref, il est en mauvais termes avec tout le monde.
Les agitations et menaces du Premier ministre permettent au moins de comprendre une chose : il se rend compte, enfin, de l’importance de la courtoisie dans le débat public. Il considère, avec une susceptibilité paranoïaque, les opinions des Sénégalais sur son travail comme des diatribes visant à désacraliser l’institution qu’il incarne. Les institutions de la République, enseigne le Premier ministre, doivent être impérativement respectées. Ce prêche est fabuleux, très fabuleux, mais c’est le prêcheur, malgré tous ses pouvoirs, qui est illégitime. En effet, il n’y a pas, dans ce pays, une institution qui n’a pas été attaquée et désacralisée par le leader de Pastef et ses groupies. Après les magistrats, les médias, ce sont les membres de la Société civile, pourtant si enfiévrés naguère à défendre Pastef et ses turpitudes, qui sont traités de «fumiers», lors de l’installation du Conseil national du parti.
Le chef du gouvernement, et il faut le rappeler, a manqué de respect à plusieurs reprises au président de la République, en prenant toujours le plaisir de l’apostropher. L’on se souvient qu’il avait annoncé, après la nomination de M. Samba Ndiaye, que des «mesures correctives» seront prises pour corriger la mauvaise décision du chef de l’Etat. Dans sa dernière sortie, il lui reproche, entre autres, son atonie devant les critiques sévères qui lui sont adressées à longueur de journée par ses opposants. Selon lui, son petit frère -qui commence visiblement à être métamorphosé par l’institution présidentielle au point de renier ses «engagements»- peut mettre le holà à ces attaques frontales dirigées contre lui. A condition, bien sûr, d’avoir la volonté et la sincérité de le faire. Du fait de la «responsabilité historique» qu’il a dans l’avènement du Président Diomaye Faye, celui-ci lui doit bien ce service... On notera, à l’évidence, que le Premier ministre reste toujours obsédé par son amour-propre et son ambition présidentielle, même s’il prétend le contraire.
Lors de sa croisade spectaculaire contre le président de la République, il a dit, avec colère et acrimonie, que le «Sénégal a un problème d’autorité». En termes plus clairs : le chef qu’il a lui-même «choisi» n’a pas les coudées franches pour diriger ce pays. Il en veut pour preuve les insulteurs publics qui sévissent impunément sans que l’autorité suprême ne prenne la décision de les arrêter manu militari. Ce qui est une contrevérité, car toutes les voix dissonantes croupissent dans les geôles. Cette déclaration fracassante visant à torpiller l’autorité du président de la République est aussi, pour le Premier ministre, une occasion de quémander les rênes du pays. «Qu’on me laisse gouverner», a-t-il tonné. Car, assure-t-il, s’il était là où il devrait être, c’est-à-dire à la tête de l’Etat, beaucoup de choses n’allaient pas se passer ainsi. Etrange déclaration pour quelqu’un qui avoue - pourquoi l’avouer ?- être indifférent au fauteuil présidentiel de son «dôm’ou ndèye».
Dans une tribune en date du 22 novembre 2024 publiée dans ces colonnes, «Diomaye, un roi sans royaume», nous avions dit que la victoire de Pastef aux Législatives est une manière, pour Ousmane Sonko, d’avoir une arme fatale braquée contre le président de la République. Dans son dernier discours-fleuve, le «meilleur Premier ministre de tous les temps» a pris le soin de montrer qu’il incarne l’unique voie à suivre, que le parti majoritaire à l’Assemblée nationale est sa propriété, que c’est grâce à lui si ses serviteurs arrivent à gagner des élections. Après le rappel à l’ordre et les récriminations du guide suprême, l’on a vu, sur les réseaux sociaux, des dignitaires du parti, et non des moindres, lui témoigner leur soutien et leur fidélité. Nous écrivions ceci : «Ces Législatives étaient aussi, pour Ousmane Sonko, l’occasion d’exhiber à nouveau son autorité, de montrer qu’il est le baron, et que c’est lui qui est à «l’origine» de l’élection du président de la République. D’où le choix du parti Pastef au détriment de la Coalition «Diomaye Président» [...]. Ousmane Sonko, en décidant d’aller aux Législatives sous la bannière de sa formation politique, a voulu se jauger, confirmer qu’il est le chef suprême et détenir une grande partie du pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye. Avec ses députés, le Premier ministre, déjà puissant, va continuer à monter en puissance dans l’attelage gouvernemental et institutionnel. Il est le timonier du navire, le maître du jeu, l’ange ou l’archange. Celui qui fait gagner toutes les élections.»
La situation que nous vivons, avec ce duo (est-ce que c’est toujours le mot qui sied ?), est plus que jamais inédite : nous avons un Président détaché de tout ce qui est parti politique pour, ditil, se mettre au-dessus des querelles partisanes, et un Premier ministre détenteur du parti majoritaire à l’Assemblée nationale [...]. Les pouvoirs sont réellement partagés : le président de la République a le Pouvoir exécutif et le Premier ministre, lui, dispose du Parlement, avec une légitimité encore réaffirmée. Face au chef du gouvernement débordant d’ambitions, il va sans dire que l’autorité du président de la République, déjà largement effilochée, va continuer à être torpillée. Ousmane Sonko a désormais plus d’assurance dans ses agissements : il a un réel pouvoir qu’il peut brandir et utiliser selon ses fantasmes. Dieu Seul sait jusqu’où cet homme peut aller -ou faireavec du pouvoir. «C’est mieux de s’appuyer sur quelque chose que de s’en tenir à rien, après tout.»
Il est évident que le Premier ministre conjugue mal sa légitimité et sa place, quoique volumineuse, dans le pouvoir politique. C’est ce qui le pousse à agir à rebrousse-poil de ses prérogatives, sapant ainsi, peut-être même volontairement, l’autorité du chef de l’Etat. Mais son orgueil et ses foucades ne doivent pas primer sur les intérêts du Sénégal. Aujourd’hui, au regard des énormes défis qui nous attendent, le pays ne peut pas se permettre une guerre picrocholine, ou une crise institutionnelle fomentée de toutes pièces, au sommet de l’Etat. Face à la menace réelle pour la stabilité de nos institutions que constituent les agissements du Premier ministre, une seule obligation s’impose à tous les républicains : défendre la République.
LA BOMBE À RETARDEMENT DU VIH
Selon l'ONUSIDA, 6,6 millions de personnes supplémentaires pourraient être infectées d'ici 2029 si le déficit de financement n'est pas comblé
L'ONU s'inquiète de la fin de l'USAID dans la lutte contre le VIH/SIDA. D’ici à 2029, si le déficit de financement n'est pas comblé, 6,6 millions de personnes supplémentaires pourraient être infectées en raison de la perte du plus grand donateur mondial, responsable de 73% de l'ensemble des ressources internationales consacrées à la riposte au sida.
A l'occasion de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4), Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA, a déclaré aux journalistes que les coupes budgétaires dans le domaine du développement international mettaient en péril la riposte au sida. Mme Byanyima a indiqué qu'en 2024, le nombre de décès liés au sida s'élevait à 630 000 pour l'année. Et dans quatre ans, il pourrait atteindre 4,2 millions. «On voit qu'une pandémie en déclin pourrait ressurgir. La crise est réelle, elle est ressentie dans le monde entier», a-t-elle ajouté. .
L'ONUSIDA exhorte les pays donateurs à maintenir le cap d'une transition progressive. Les dirigeants doivent aller au-delà des conceptions traditionnelles du financement de la santé et du développement et adopter la justice en matière de dette, la justice fiscale, la justice en matière de propriété intellectuelle et l'investissement public mondial. Elle a déclaré : «Aujourd'hui, le poids de l'évasion fiscale et d'autres abus fiscaux privent l'Afrique de 2,5 fois plus d'argent qu'elle n'en reçoit par l'intermédiaire de l'aide».
Un choc comparable à une pandémie ou une guerre
Selon les scientifiques, la fin des soutiens américains, décidée au début du mandat de Donald Trump, «risque d'interrompre brutalement, voire d'inverser deux décennies de progrès pour la santé des populations vulnérables», explique Davide Rasella, l'un des coauteurs de l'étude et chercheur au Barcelona Institute for Global Health, cité dans un communiqué. Pour de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, «le choc qui en résulterait serait d'une ampleur comparable à celle d'une pandémie mondiale ou d'un conflit armé majeur». Pour parvenir à de telles conclusions, les auteurs de l'étude ont examiné les données de 133 pays. Cet examen, préalable à leur modélisation des effets de la fin de l'USAID, leur a permis d'estimer rétrospectivement que les programmes financés par l'agence américaine avaient permis d'éviter 91 millions de décès dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire entre 2001 et 2021. Les programmes soutenus par l'USAID ont notamment été liés à une diminution de 15% des décès, toutes causes confondues, ont calculé ces chercheurs. Pour les enfants de moins de cinq ans, la baisse des décès a été deux fois plus importante (32%). L'impact le plus fort de cette aide a été observé pour des maladies évitables. La mortalité due au VIH/SIDA a ainsi été réduite de 74%, celle du paludisme de 53% et celle des maladies tropicales négligées de 51% dans les pays bénéficiaires du niveau d'aide le plus élevé par rapport à ceux avec peu ou pas de financement de l'USAID, selon l'étude.
« C'est le moment d'augmenter, pas de réduire l'aide »
Et alors que d'autres donneurs internationaux majeurs, principalement européens, comme l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou la France, ont aussi annoncé des coupes dans leurs budgets d'aide étrangère, la publication de cette étude est, pour les chercheurs, le moyen d'alarmer les dirigeants internationaux. La baisse des financements d'aides risque d'entraîner encore plus de décès dans les années à venir», a prévenu Caterina Monti, une autre coauteure de l'étude chercheuse à l'ISGlobal. «C'est le moment d'augmenter, pas de réduire» l'aide, plaide encore Davide Rasella.
Interdiction du port de greffages au Grand Théâtre
Le directeur général du Grand Théâtre national, Serigne Fall Guèye, a émis hier une note de service à l’attention de l’ensemble du personnel. Il y est écrit qu’il est porté à la connaissance de l'ensemble du personnel que le port de greffages, de perruques et la pratique de la dépigmentation sont formellement interdits au sein de l'administration. Cette mesure, ajoute le texte, vise à préserver l'image de l'institution, laquelle se doit de promouvoir les valeurs panafricaines, conformément à l'une de ses missions.
Seydi Gassama répond au DG du Grand Théâtre
Restons avec le directeur général du Grand Théâtre national pour dire que sa note de service a suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux. Seydi Gassama de Amnesty a fait une publication pour répondre au directeur général du Grand Théâtre national, Serigne Fall Guèye. Selon lui, ce dernier doit commencer par changer l'architecture du Grand Théâtre qui n'a rien d'africain. On se croirait quelque part en Chine dans cette grande enceinte, ajoute-til. D’aucuns demandent au directeur du Grand Théâtre pour être en phase avec sa note de service, d’arrêter de porter son nœud.
Deux personnes arrêtées pour détournement d'engrais
Deux individus ont été arrêtés vendredi dernier par le commissariat central de Fatick pour détournement et escroquerie sur des deniers publics. Selon une note, cette interpellation a eu lieu après un contrôle routier qui a permis de saisir un camion transportant 200 sacs d'engrais subventionnés, détournés au profit d’un réseau de revente illicite. D’après la police, le convoyeur n’a pu justifier la provenance des sacs et les deux suspects sont accusés d’avoir mis en place un circuit frauduleux de collecte et de revente : achat par des prête-noms, stockage clandestin, revente à prix fort (9 500 FCFA au lieu de 6 500 FCFA) et utilisation de faux documents. Le Préfet a confirmé la falsification des documents et le caractère illégal de l’opération. Les deux mis en cause sont placés en garde à vue.
Inondations à Tambacounda
Les nouvelles pluies diluviennes qui se sont abattues sur Tamba ce lundi 14 juillet ont fait des dégâts. Le Mamacounda, débordant de son lit, a causé de nombreuses inondations, touchant les maisons et les artères situées sur son bassin versant.
Trafic de chanvre indien à Grand Dakar
Un individu a été arrêté ce samedi par le commissariat d’arrondissement de Grand Dakar pour association de malfaiteurs, offre et cession de chanvre indien, portant sur une quantité de 2,1 kilogrammes en vrac, de la variété dite «verte». Selon une note, cette arrestation fait suite à l’exploitation d’une information anonyme signalant un trafic intense de chanvre indien dans le quartier «Taïba», à Grand Dakar. En patrouille pédestre dans ce secteur, ajoute le texte, les éléments de la brigade de recherche ont été alertés sur la présence de plusieurs individus en train de préparer du chanvre indien dans une chambre située dans ledit quartier. Arrivés sur les lieux, explique la même source, les agents ont repéré un individu posté devant la maison indiquée, semblant monter la garde. À leur approche, ce dernier a tenté de prendre la fuite en direction de la chambre, vraisemblablement pour alerter les occupants, mais il a été intercepté à l’entrée du domicile. La perquisition qui a suivi dans la chambre a permis la découverte de chanvre indien en vrac, réparti en deux tas, étalés à même le sol. Le mis en cause a été placé en garde à vue, et l’enquête se poursuit.
377 tonnes de produits impropres incinérés à Gandigal
Les produits impropres à la consommation, saisis par les services de la douane, du commerce et de l’hygiène dans la région de Dakar et le département de Mbour, ont été incinérés hier à la décharge de Gandigal. Selon Amadou Diop, préfet du département de Mbour, l’opération s’inscrit dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Ces produits ont été saisis dans des lieux de commerce et dans certaines entreprises. Il s’agit d’un total de 377 tonnes d’une valeur estimée à 550 millions de francs CFA. D’après le préfet, le ministère du Commerce s’est engagé depuis longtemps dans la lutte contre la commercialisation de produits prohibés. Cet engagement, poursuit-il, se traduit par le renforcement des services techniques, le recrutement de volontaires et l’adoption d’une politique de sanctions sévères à l’encontre des contrevenants. Grâce aux opérations de contrôle de routine, une importante quantité de produits impropres à la consommation a été saisie. Sur les 377 tonnes incinérées, 327 provenaient de la région de Dakar et le reste du département de Mbour.
Les élus de la chambre consulaire de Dakar outillés
Pour mieux comprendre l’environnement juridique du secteur parapublic, la chambre consulaire de Dakar a organisé un atelier de formation en faveur de ses élus. L’objectif est de permettre à ces décideurs de mieux cerner les contours juridiques et les responsabilités qui incombent aux administrateurs siégeant dans les conseils d’administration des entités parapubliques. La rencontre a réuni les membres du bureau, les présidents de commissions, ainsi que plusieurs femmes occupant des postes stratégiques au sein de la CCIAD. Ouvrant la séance, le président de la Chambre consulaire dit avoir porté le choix sur les élus qui jouent un rôle actif dans la gouvernance économique et institutionnelle de la Chambre. Le président Abdoulaye Sow a insisté sur la nécessité de vulgariser la notion même de production publique, d’émission, de gestion des crédits ou encore de contrôle des entités, afin que les administrateurs puissent pleinement comprendre et assumer leur rôle.
Sonko met la pression sur le gouvernement…
Le gouvernement a tenu hier une séance stratégique dédiée au pilotage de l’Agenda «Sénégal 2050». La rencontre a été présidée par le Premier ministre Ousmane Sonko. Il a déclaré que le gouvernement est à l’ouverture d’une phase où chaque retard aura un responsable désigné. «Je vais être clair : nous entrons dans une phase où chaque blocage aura un responsable identifié, chaque projet un échéancier précis, et chaque ministre une feuille de route claire, suivie et évaluée. La parole de l'État est engagée. Il faut la traduire en actes, avec méthode, exigence et efficacité. Je compte sur vous tous pour relever ce défi collectif», a-t-il dit. Sonko appelle à en finir avec les blocages administratifs. Il est d’avis qu’aucun obstacle bureaucratique ne doit freiner l'action publique. Dans ce cadre, le gouvernement va déployer la gestion digitalisée du courrier dans les 3 prochains mois. Il prévient que les courriers sans suite qui bloquent des projets structurants, c’est terminé. Le Premier ministre appelle les ministres à presser le pas dans la mise en œuvre des projets. A ce propos, il insiste que tous les projets financés et en cours doivent être accélérés et la Primature va assurer un suivi rapproché. Aussi, les projets inscrits dans la loi de finances rectificative doivent être lancés dans un délai maximal de 30 jours. … et exige un plan détaillé de mise en œuvre des états généraux Sonko annonce également la mise en place d’une task-force pour finaliser la structuration des projets en attente. Il demande aux ministres d’assurer un suivi rigoureux des engagements internationaux et présidentiels avant d’exiger des rapports trimestriels. Le chef du gouvernement invite également les ministres à actualiser leur feuille de route avant la fin du mois de juillet. Sonko attend des ministères des Transports, de l’Industrie, de la Justice et de l’Intérieur un plan détaillé de mise en œuvre des états généraux au plus tard le 15 août. Il estime que la mobilisation pour le plan de redressement doit être totale. Il présentera très prochainement ce plan de redressement, d’abord en Conseil des ministres, avant une présentation publique qui sera suivie d’une série d’activités pour le vulgariser.
Diomaye au Bénin
Le Président Diomaye reprend les airs aujourd’hui. Le chef de l’Etat effectuera une visite de travail au Bénin. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens d’amitié fraternelle et de coopération conviviale entre les deux pays.
«Gaïndé Macky» placée en garde à vue
Le commissariat d’arrondissement de Rebeuss a interpellé trois soutiens de Badara Gadiaga dont la militante de l'Alliance pour la République (Apr), A. M. alias « Gaïndé Macky ». Ces derniers sont soupçonnés d'avoir tenu une manifestation sur la voie publique sans autorisation administrative. Ils se sont rassemblés, ce lundi matin, devant le tribunal de grande instance hors classe de Dakar pour dénoncer l'arrestation du chroniqueur de l'émission « Jakaarlo » sur la Tfm. Selon des sources de Seneweb, « Gaïndé Macky » et cie ont été placés en garde à vue dans les locaux de la police de Rebeuss. Le trio incriminé sera déféré probablement aujourd’hui au parquet sauf changement de programme
DAKAR ACCUEILLE UN COLLOQUE MONDIAL DU 20 AU 23 NOVEMBRE 2025
Dakar sera, du 20 au 23 novembre 2025, la capitale de la Tijanyya. Elle accueille, à cette date, un colloque mondial de la Tijannya.
Dakar sera, du 20 au 23 novembre 2025, la capitale de la Tijanyya. Elle accueille, à cette date, un colloque mondial de la Tijannya.
Le Sénégal se prépare activement à accueillir le colloque mondial de la Tijanyya. Du 20 au 23 novembre 2025, des leaders soufis et de la Tijanyya, venus de partout à travers le monde, vont se retrouver à Dakar pour prendre part à cette rencontre de dimension internationale. Ce colloque, une initiative d’universitaires, d’imams de plus de 40 pays à travers le monde, se veut une réponse aux défis du monde contemporain. Le président du comité préparatoire, Dr Cissé Kane, dans un entretien avec le «Soleil» indique que le colloque mondial de la Tijanyya est «une opportunité pour le monde entier». «Tous les pays du monde sont en proie à des conflits. La violence se développe à travers les guerres en Palestine, au Moyen-Orient. Le terrorisme est aussi à nos portes. Ce sont autant d’éléments qui font que le monde a besoin de solutions», rappelle Dr Cissé Kane.
Face à tous ces conflits qui minent différents coins de la planète, le docteur en géographie estime qu’un «souffle spirituel de l’Islam soufi» pourrait être la solution. «Notre rêve est que le Sénégal devienne un hub mondial de facilitation, de solution basée sur l’islam soufi. Nous sommes un pays stable politiquement et avons un potentiel qu’on peut mettre en valeur», renchérit-il. Par ailleurs, le comité préparatoire de ce colloque mondial a déjà le soutien des plus hautes autorités du pays. Le 10 mars dernier, le comité préparatoire a été reçu par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Ce dernier, selon le Dr Cissé Kane, a assuré le comité de son soutien. Mieux, il a félicité les organisateurs et leur a promis qu’il allait inviter ses pairs chefs d’État à venir prendre part à cette rencontre internationale. «Il a rehaussé d’un cran la portée de ce colloque qui est devenu maintenant un événement de dimension mondiale. C’est aussi l’occasion de remercier le chef du gouvernement, Ousmane Sonko qui nous accompagne. Il y a beaucoup de départements ministériels qui nous accompagnent ; l’Intérieur, la Culture, le Tourisme, la Communication, l’Enseignement supérieur, l’Éducation nationale, les Agences de promotion touristique…», déclare Dr Cissé Kane, reconnaissant.
Proposer des solutions aux défis contemporains
«L’islam soufi face aux défis contemporains». C’est autour de ce thème que les érudits de l’islam qui vont prendre part au Colloque mondiale de la Tijanyya, du 20 au 23 novembre 2025, à Dakar, vont discuter. Un thème plus que d’actualité, surtout dans un monde en turbulence avec le terrorisme, l’extrémisme, les guerres. En effet, l’islam soufi peut être un rempart à ces conflits. Pour étayer ce thème pendant les trois jours du colloque, plusieurs sous-thèmes ont été retenus. Ces sous-thèmes sont, selon le président du comité préparatoire, Dr Cissé Kane, «Cheikh Ahmed Tidiane Chérif et son héritage», «l’éducation, la famille, les valeurs et l’unité», «le parcours des saints», «la paix, la sécurité et l’intégration».
Au cours des discussions, les panélistes vont proposer des pistes de solution pour une paix dans le monde. «Nous sommes convaincus que l’islam soufi a des solutions pertinentes à apporter aux côtés des solutions qui sont déjà proposées et qui n’ont pas connu le succès escompté», déclare avec ferme conviction, Dr Cissé Kane. Le président du comité préparatoire informe que la jeunesse occupe une place centrale dans ce colloque. C’est pourquoi ils ont intégré en masse le comité préparatoire en y apportant des innovations comme l’application «Hadramap». Cette dernière, explique Dr Kane, va permettre de localiser tous les lieux de zikr dans le monde de la Tijanyya.
«Les jeunes sont un peu notre fer de lance et nous souhaitons, pendant ce colloque, leur donner une place de choix pour qu’ils puissent trouver dans l’islam soufi et à travers les leaders de l’islam soufi, des références», renseigne Dr Cissé Kane. Selon lui, beaucoup de jeunes ont fait des acteurs du cinéma, des footballeurs, des lutteurs, entre autres célébrités, leurs références. «Qui peut avoir des références meilleures que Cheikh Oumar Foutiyou, que Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadj Malik Sy ?», se demande Dr Cissé Kane. Le président du comité préparatoire rappelle que toutes les communautés religieuses en dehors de l’islam sont conviées à ce colloque. «Tout homme épris de paix, de justice, de solidarité est le bienvenu», conclut-il.
LE SÉNÉGAL DÉGRADÉ ENCORE
Pour la deuxième fois en cinq mois, l'agence Standard & Poor's a dégradé la note de crédit du Sénégal, ramenant le pays à son plus bas niveau depuis 2000. Les obligations atteignent des rendements proches de records historiques
(SenePlus) - L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé pour la deuxième fois en cinq mois la note de crédit du Sénégal, enfonçant davantage le pays dans la catégorie des investissements spéculatifs. Cette nouvelle dégradation, annoncée lundi, illustre l'ampleur de la crise financière qui secoue la nation dirigée par le président Bassirou Diomaye Faye.
La note de la dette à long terme en devise étrangère du Sénégal a été ramenée de B à B-, soit le niveau le plus bas depuis que l'agence a commencé à évaluer le pays en 2000, selon Bloomberg. Cette seconde réduction depuis février témoigne de la détérioration rapide de la situation budgétaire nationale.
L'origine de cette crise remonte aux révélations de l'audit des finances publiques mené par l'administration du président Faye. Cette enquête a mis au jour que le gouvernement de l'ancien président Macky Sall avait dissimulé l'ampleur réelle de l'endettement du pays. Selon un rapport de Barclays cité par Bloomberg, la dette a bondi de manière inattendue à 119% du produit intérieur brut l'année dernière, bien au-dessus des 99,7% pour 2023 indiqués dans l'audit récent des finances nationales.
Cette explosion de l'endettement contraste fortement avec les perspectives économiques du pays. "Malgré des perspectives de croissance économique encore solides, nous considérons maintenant que la position budgétaire du Sénégal est plus contrainte, laissant les finances publiques du pays plus vulnérables aux chocs économiques et financiers défavorables potentiels à l'avenir", a déclaré S&P dans un communiqué publié lundi.
L'agence de notation estime désormais que la dette représente 118% du PIB en 2024, confirmant l'ampleur du défi financier auquel fait face le nouveau gouvernement.
Les investisseurs ont immédiatement réagi à cette annonce. Le rendement des euro-obligations sénégalaises de 6,25% arrivant à échéance en 2033 a grimpé de 10 points de base lundi pour clôturer à 13,82%, proche d'un record historique selon Bloomberg. Cette hausse reflète la méfiance croissante des marchés financiers envers la capacité du Sénégal à honorer ses engagements.
Cette dégradation s'inscrit dans une série de difficultés financières qui ont secoué le pays ces derniers mois. Les obligations en dollars du Sénégal avaient déjà chuté suite à des rapports soulevant de nouvelles craintes concernant la dette, forçant le gouvernement à clarifier un écart budgétaire de 7 milliards de dollars avant les négociations avec le Fonds monétaire international.
Pour le président Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir avec la promesse de transparence et de bonne gouvernance, ces révélations constituent un défi majeur. L'audit des finances publiques, censé marquer une rupture avec les pratiques de l'ancien régime, a finalement révélé une situation bien plus grave que prévu.
Cette crise financière intervient dans un contexte où le nouveau gouvernement doit également gérer les tensions politiques internes, notamment les divergences apparues entre le président et son Premier ministre Ousmane Sonko. La combinaison de ces défis internes et externes teste la capacité de la nouvelle administration à tenir ses promesses de changement.
L'impact de cette dégradation dépasse le cadre purement financier. Elle affecte la crédibilité internationale du Sénégal et pourrait compliquer l'accès aux financements internationaux nécessaires pour soutenir les projets de développement du pays. Dans un contexte où les investisseurs internationaux scrutent de plus en plus attentivement la soutenabilité de la dette africaine, cette nouvelle dégradation place le Sénégal dans une position particulièrement délicate.
VERS UN SCHEMA DIRECTEUR DE DEVELOPPEMENT SUR 25 ANS POUR FATICK, KAOLACK ET KAFFRINE
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, a présidé, hier, le lancement de l’atelier de prospective territoriale du pôle centre (Fatick, Kaolack et Kaffrine).
Dans la mise en œuvre des «Pôles territoires», le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, à travers l’Agence d’aménagement des territoires (Anat), tient, du 14 au 16 juillet, à Diamniadio, un atelier de prospective territoriale du pôle centre. Deux instruments sont au cœur des échanges : l’élaboration du schéma directeur d’aménagement et de développement territorial (Sdadt) et la cartographie règlementaire des usages, des projections et des risques.
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, a présidé, hier, en présence de l’administration déconcentrée et décentralisée, le lancement de l’atelier de prospective territoriale du pôle centre (Fatick, Kaolack et Kaffrine). Selon lui, cette rencontre, qui s’étale sur trois jours, est bien plus qu’un atelier. «C’est le point de départ d’une œuvre collective de souveraineté territoriale, de justice sociale et de transformation», indique-t-il. Elle entre dans les directives des autorités de procéder à la mise en œuvre et à l’opérationnalisation de trois pôles-territoires, dont celui du centre qui regroupe les régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine. Cet atelier de planification du développement économique territorial pour les 25 prochaines années vise, d’après la tutelle, à doter chaque pôle de deux instruments nécessaires pour la mise en œuvre de l’Agenda «Sénégal 2050». Il s’agit du Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial (Sdadt), et de la cartographie règlementaire des usages, des projections et des risques. À travers ces deux instruments, a souligné M. le ministre, les autorités veulent transformer le désordre des projets isolés, en un territoire intelligemment orchestré. Moussa Bala Fofana a insisté sur l’importance de doter d’un schéma directeur, pour mener de façon efficace, efficiente, et avec plus d’impacts des politiques sur le plan territorial.
Le Sdadt, une boussole pour les pôles «Notre ambition est claire : transformer un potentiel latent en puissance réelle, faire du pôle centre un modèle de développement structuré, équilibré et endogène», décline-t-il. Il estime que cela passe par le Sdadt. Selon lui, cet outil vise à planifier de manière rationnelle, cohérente et lisible, à territorialiser les politiques publiques, à aligner des projets sectoriels sur une vision commune. «Le Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial sera notre boussole pour les 25 prochaines années. Il définira quoi construire, où, pourquoi et comment», précise-t-il. Le ministre qui mise sur les principes de proximité, de réactivité et de subsidiarité, tient à ce premier instrument pour une meilleure exploitation des potentialités agricoles (production céréalière de mil, de maïs et de sésame), de ses ressources naturelles, de sa position stratégique (un carrefour) du pôle centre.
En effet, il souligne que dans ces régions, «l’attente a été trop longue en termes d’infrastructures, d’industries, etc.». Pour les perspectives, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoire informe de la tenue prochaine des concertations pour le pôle de Dakar. De plus, Moussa Bala Fofana compte lancer une grande concertation de l’ensemble des ministères sur la territorialité. Un rendez-vous qui permettra à chaque ministère de connaitre son rôle dans chaque pôle. Après, les autorités vont lancer la loi sur les pôles-territoires.
Les acteurs territoriaux saluent une démarche inclusive
Les acteurs territoriaux du pôle Centre, dont le gouverneur de la région de Kaolack, Mouhamadou Moctar Watt, ont pris part à la rencontre visant à décliner les orientations dans les vingt-cinq prochaines années. Cela, dans le cadre du déploiement de l’Agenda 2050 dans les huit pôles-territoires. Pour le président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), Omar Ba, la maîtrise de l’information territoriale demeure un élément de base pour une bonne planification. «On ne peut pas planifier, encore moins fixer des objectifs, sans une maîtrise de l’information», a-t-il exposé. À l’issue des travaux, il souhaite que les résultats produits soient amplifiés. Sur ce point, il a insisté sur le portage qu’il faudra améliorer à travers des associations. Le président de l’Union des associations des élus locaux (Uael), Bailo Diallo, a salué la dynamique inclusive adoptée par la tutelle, en impliquant les associations.
«Nous nous sommes sentis chez nous, dans le ministère que vous gérez. Vous nous avez impliqués et responsabilisés», a-t-il témoigné. Le président de l’Uael a noté que cet atelier de prospective territoriale est important, dans la mesure où il met en exergue les potentialités. Abdoulaye Wilane, représentant des présidents des Conseils départementaux, indique que cette rencontre de prospective constitue un départ nouveau, dans un pays qui a longtemps fait le choix de la décentralisation. Avec cet atelier, il s’est dit optimiste, estimant avoir eu plus de chance que ses devanciers. «Nous pouvons apprendre de leurs erreurs et de leurs manquements», a déclaré M. Wilane.