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12 septembre 2025
RUÉE VERS LA VILLE DE THIÈS, CINQ CANDIDATS SUR LES RAILS
C’est un quinté ! Cinq à se lancer dans la course à la ville de Thiès. Cinq visages bien connus des Sénégalais, même si certains vont s’afficher en réels outsiders dans ces élections
Les élections territoriales du 23 janvier 2022 verront 5 candidats à la mairie de ville de Thiès. Il s’agit de Talla Sylla, le sortant, qui a lancé Waa Thiès, Yankhoba Diattara pour Bby, Thierno Alassane Sall pour Réewum ngor, Hélène Tine pour Wallu Senegaal et Babacar Diop pour Yewwi askan wi.
Mor-Talla combat avec Rewmi
C’est un quinté ! Cinq à se lancer dans la course à la ville de Thiès. Cinq visages bien connus des Sénégalais, même si certains vont s’afficher en réels outsiders dans ces élections. Et en premier lieu, le maire sortant souhaite briguer un second mandat, sous les couleurs de Waa Thiès. Elu pour la première fois en 2014 par le Rewmi, Talla Sylla a marqué sa nette distance avec Idrissa Seck en 2016, en créant son mouvement Fal askan wi. Il rejoint plus tard Macky Sall et s’oppose à Idy. Mais, à la faveur de cette fameuse alliance entre les deux ex-frères ennemis avec au menu un mbourou ak sow, l’ancien de Jëf Jël a été zappé pour la mairie au profit de Rewmi. Il a décidé alors de faire face au choix de Macky Sall, Yankhoba Diattara, investi à la Ville de Thiès.
Thierno Alassane veut faire de la Ville sa TAS de Thé
Autre fervent opposant du parti Rewmi, Thierno Alassane Sall. Cet ancien ministre de l’Energie, candidat pour la première fois à la Ville de Thiès, ne prend pas de gants à l’égard des maires rewmistes. Déclarant officiellement sa candidature lors du lancement des listes de son parti et ses alliés pour les élections municipales et départementales, sous la bannière de Réewum ngor, le leader de la République des valeurs a constaté que la Cité du Rail est «complètement déconsidérée par le clan politique aux commandes de la Ville, qui s’est particulièrement distingué par sa rapacité et son immobilisme». Définissant sa candidature comme un «signe d’espoir», il promet de «réhabiliter» la ville de Thiès.
Hélène Tine, pour venir au secours de Thiès avec Wallu Senegaal
En lice également, Hélène Tine est un profil qui peut être compté parmi les expérimentés de cette course à la mairie Ville de Thiès. L’ancienne parlementaire a été investie par la coalition Wallu Senegaal. C’est l’autre coalition de l’opposition, avec le Pds comme locomotive. Une femme dans ce lot d’hommes politiques. Elle y croit, mais elle devra faire face à l’hyperpuissance de Benno bokk yaakaar.
Dr Babacar Diop de Yewwi askan wi pour «libérer» Thiès
Le leader des Forces démocratiques du Sénégal (Fds/Les Guelwaars) a été choisi par la coalition Yewwi askan wi (Yaw) comme candidat à la mairie de Ville de Thiès. Réagissant sur sa page Facebook, après le choix porté sur sa personne, Babacar Diop estime que «cette candidature est celle de l’espoir et du renouveau» parce que portée par «la jeunesse, les femmes et le Peuple oublié de Thiès qui rêve d’un changement radical». Lui veut une autre philosophie pour Thiès.
ISMAÏLA MADIOR FALL SUR UN TERRAIN MINÉ
A qui profitera alors l’éclatement des candidatures à Rufisque ?
Les mises en garde et menaces proférées par des responsables de la majorité présidentielle n’ont pas fait flancher Macky Sall. Ismaïla Madior Fall a finalement été choisi par le président Macky Sall parmi les nombreux candidats à la candidature au sein de Benno Bokk Yaakaar pour diriger la liste de la ville. «Son excellence monsieur le président de la République, Macky Sall, m’a fait l’honneur de porter son choix sur ma modeste personne, pour conduire la liste de Bby à Rufisque Est et à la Ville», a annoncé l’intéressé sur les réseaux sociaux.
«Cette aventure ne saurait être un cheminement solitaire mais plutôt la conjugaison d’efforts communs», a insisté le constitutionnaliste, lançant dans la foulée un appel fraternel à ses camarades de Bby, pour une synergie des forces pour une victoire éclatante au soir du 23 janvier 2022. Un vœu qui risque, toutefois, de demeurer à l’état pieu. Si le député et président du Conseil départemental, Souleymane Ndoye, s’est rétracté après avoir déposé sa caution et mis en place sa coalition, le maire de Rufisque Est, Boubacar Albé Ndoye, le député Seydou Diouf et le Pca de la Sogip Meissa Ndao Wade campent encore sur leur position de départ.
Tous comptent aller à l’assaut de la Ville, hors des rangs de Bby. Sans oublier l’ancien allié, Alioune Mar, maire de Rufisque Ouest, qui sera de la partie pour la conquête de la Ville. IMF devra donc compter d’abord sur son capital-sympathie mais aussi sur l’apport de Souleymane Ndoye et Mame Omar Mané. Le premier nommé est revenu dans les rangs et conduit la liste de Rufisque Ouest, et le second est le candidat de Bby pour Rufisque Nord.
Son parti, l’Alliance pour la République et la citoyenneté (Arc), du défunt Badara Mamaya Sène, vit cependant une dissidence avec la candidature à la commune du Nord de Djiby Sow, soutenu par une frange importante du parti. A qui profitera alors l’éclatement des candidatures pour la Ville ? En tout cas, la dispersion des forces de Bby avait été fatale lors des locales de 2022.
MAME BOYE DIAO TRACE UNE LISTE PARALLELE A CELLE DE BIBI BALDE
Zappé par le Président Macky Sall, Mame Boye Diao déclare sa candidature au poste de maire de kolda. Sous la bannière de la liste Ndiadène, le directeur des Domaines veut défier Bibi Baldé et Moussa Baldé
Zappé par le Président Macky Sall, Mame Boye Diao déclare sa candidature au poste de maire de kolda. Sous la bannière de la liste Ndiadène, le directeur des Domaines veut défier Bibi Baldé et Moussa Baldé.
Macky Sall choisit Abdoulaye Bibi Baldé pour la mairie de Kolda et Moussa Baldé pour le Conseil départemental. Un schéma de la continuité qui avait remis en cause les ambitions de Mame Boye Diao. Depuis, le directeur des Domaines avait observé un silence de mort… politique. Mais, justement, le responsable de l’Apr refuse d’être enterré. C’est donc, avec surprise, qu’il est monté au créneau pour défier cette décision du président de l’Apr et de Bby. A moins qu’il ait obtenu le visa de Macky Sall à la dernière minute, il a en tout cas annoncé, samedi, qu’il va affronter le maire et le président du Conseil sortants sous la bannière de sa liste dénommée «Coalition Ndiadéne», qui signifie en langue peul Ensemble. «Nous allons concourir aux suffrages des populations dans la commune et partout dans le département. Vous m’avez convaincu d’aller aux élections pour être votre maire et au service des populations. Nous sommes candidats pour la mairie et pour le département», a précisé Mame Boye Diao. Une annonce qui a mis cette foule en délire dans un concert d’ovations et cris de joie. Devant ses militants et sympathisants, Mame Boye Diao a justifié sa candidature par son «amour profond» pour Kolda et sa population. Pour lui, le temps n’est plus à la parole, mais à l’action. Accueilli par ses militants et sympathisants sur une distance de plus de trois kilomètres, son cortège a fait plus de cinq tours d’horloge avant d’arriver à son point de chute. Du haut de son véhicule, le directeur des Domaines a plaidé pour un «Kolda de développement». «Kolda n’est pas encore développé, depuis son érection en région en 1986. Une honte pour ceux qui dirigeaient la ville depuis lors. La jeunesse et les femmes de cette localité méritent d’être accompagnées par des initiatives et programmes de développement soutenus, dans l’intérêt de tous», a-t-il lancé. Il s’engage à sortir des ténèbres «cette ville sombre» et «sans un bon réseau d’assainissement». C’est donc le scénario de 2014 qui se répète, puisque le même Mame Boye Diao n’avait pas suivi la liste dirigée par Bibi Baldé et avait déposé sa liste. Dans tous les cas, Mame Boye Diao compte sur son duo avec Fabouly Gaye, ancien président du défunt Conseil régional, et sur «l’engagement de la jeunesse et des femmes à ses côtés». Revanche ou confirmation entre Mame Boye Diao et Bibi Baldé ? Il sera difficile de pronostiquer.
Doura et Sanoussi Diakité aussi, l’opposition guette un vote-sanction
A côté, il y aura d’autres candidats, membres de la majorité, qui seront en lice, sauf rebondissement. Parmi eux, Abdourahmane Baldé alias «Doura» avec son Mouvement Kolda debout (Mkd). Considéré comme le plus jeune des candidats au fauteuil de maire de Kolda, il investit beaucoup dans le social, particulièrement l’éducation et la santé. Il y a aussi l’ancien Dg de l’Onfp qui est dans la course, Sanoussi Diakité, qui a dénoncé la rencontre au Palais entre Macky et les trois responsables de l’Apr Kolda que sont Bibi, Moussa Baldé et Mame Boye Diao, donc il maintient sa candidature. A Kolda, ce sera, rien que pour les dissidents de Bby, une sorte de «tous contre Bibi». Dans la capitale du Fouladou, sauf surprise, un candidat de la majorité devrait prendre la mairie, en dépit du vote-sanction. Même si l’opposition, incarnée par Yewwi askan wi et Wallu Senegaal, reste un outsider gênant.
Par Hamidou ANNE
LE PAYS DE SENGHOR
Depuis vingt ans, un projet est savamment exécuté, avec comme seul but : détruire son legs, qui tient en trois mots salvateurs et précieux : l’État, la Nation, la République. Ce pays doit se rappeler ce qu’il lui doit
J’ai quitté le domicile de mon défunt ami Alioune Badara Cissé pour rentrer, avant de subitement bifurquer à gauche et m’arrêter 200 mètres plus loin. Je ne connais pas très bien ce coin de Dakar d’où me parviennent les appels de la mer toute proche. Ces vents soufflent, ce samedi matin, profitant du silence inhabituel qui règne, à cette heure, dans notre capitale. Le silence n’est profané que par le bruit de moteur des camions qui, dans cet endroit, proche du port, rivalisent d’ardeur à la tâche et transforment la route en champ de désordre.
Je connais mal ce lieu ; aire curieuse où la vie, dynamique, s’immisce dans la majestueuse intimité de la mort. Les deux se joignent en une étrange symphonie qui interpelle le visiteur hésitant que je suis. La présence des élégantes femmes vendeuses de fleurs, alignées telle une belle mélodie de midi, n’est agressée que par les manœuvres aussi dangereuses que sottes afin de sortir du lieu, qu’opère un camion de l’Ucg. Son bruit enquiquine les vivants et trouble le sommeil éternel des locataires du lieu, à qui les vents marins offrent sûrement un zeste de fraîcheur dans la chaleur du jour. A l’intérieur, les agents de l’Etat désherbent, balaient, nettoient ; ils font montre d’une énergie dans ce lieu du repos éternel propice au silence et au recueillement. Je vois des femmes et parfois des hommes, dont certains accompagnés de leur progéniture, venir astiquer les tombes des proches en cette veille de la Toussaint. Les morts, dont certains dans leur long sommeil, reçoivent rarement de la visite. Certains oubliés par une descendance distraite. D’autres ont le privilège de profiter encore de la tendresse de ceux qui n’oublient pas ; qui ne renient pas le passé et rendent aux proches ce qu’ils ont reçu d’eux, avant à leur tour de les rejoindre. Tous les morts catholiques profitent dans la période de l’affection des croyants qui, en visitant les cimetières, prennent date avec l’immanquable.
Je me suis rendu compte que je ne connaissais pas ce lieu ; je n’y ai jamais mis les pieds. Les cimetières ne sont pas un endroit que j’aime visiter. Il y règne un rappel permanent de l’inanité de nos luttes, la fugacité de nos réussites et la banalité de nos ego devant ce quelque chose de plus grand que nous. Ce lieu nous ramène à la fatidique réalité : nous ne sommes rien que de la poussière polie appelée à redevenir infime poussière et dispersée dans l’immensité de l’univers.
Je sais que de toute façon notre bail est à venir avec ce lieu, et l’éternité est là pour en être le témoin privilégié ; témoin également de nos proches qui nous oublieront et marqueront un silence gêné, esquisseront un sourire tendre ou tairont une profonde animosité devant nos souvenirs communs.
Le cimetière de Bel Air est bien tenu ; un certain ordre y règne. On y observe une logique géométrique, rendant le décor des morts en phase avec une société qui sacralise la vie même dans son autre versant. Même un lieu aussi sinistre, qui ceint nos souvenirs douloureux, peut inspirer une poésie par la façon par laquelle on y apporte un certain soin.
Je prends presque mes aises dans un lieu dont rien que l’évocation m’inspirait l’effroi et le rejet. Comme si je luttais, à ma manière, pour ne jamais imaginer l’incontournable rendez-vous avec le Pays sans fin.
Je le cherche. Je parcours les allées bien dessinées à sa quête, refusant de demander. Une sorte de défi presque enfantin pour trouver moi-même son antre du sommeil. Puis, après avoir erré une demi-heure, je consens à demander mon chemin : «Bonjour, vous savez où se trouve la tombe du Président ?». Il comprendra. Un seul ancien locataire du Palais a rejoint les ancêtres. Peut-être que nous n’avons jusque-là eu qu’un seul Président…
Il m’indique le chemin. Le caveau est sobre, à l’image de l’homme, de sa vie, de sa gestion publique, de sa fin et de son souvenir. Il est aux cotés de sa chère Colette. Ils enlacent Philippe, le «souffle mêlé de (leurs) narines». Réunis enfin, ils savourent cette insondable – pour nous autres – poésie de l’Éternité.
À côté, des figures de ce que nous avons de plus précieux ; ce que nous nous transmettons dans une sacralité sans faille depuis 60 ans, certes de manière tumultueuse, mais jusque-là saine : la République. Le silencieux Bruno Diatta, le géant André Peytavin. Ce Sénégal est celui de mon hôtel de l’insomnie : ce Sénégal d’hier, qui se perd lentement, mais sûrement.
Une profonde émotion m’emplit devant la tombe du Président, le bâtisseur de notre pays ; celui qui a placé le Sénégal sur la carte du monde. Je suis contemporain de l’époque qui salit son œuvre. Depuis vingt ans, un projet est savamment exécuté, avec comme seul but : détruire son legs, qui tient en trois mots salvateurs et précieux : l’Etat, la Nation, la République. Ce pays doit se rappeler ce qu’il lui doit. On appartient au pays de ses morts. Ce pays est le sien. Léopold Sédar Senghor est l’homme d’un seul pays. Le Sénégal est le pays d’un seul homme.
LA POLICE DE MBOUR INDEXEE
Voilà une banale affaire de rafle qui vire au drame. Le jeune El Hadji Thiam qui avoisine la trentaine a succombé de ses blessures après avoir été victime d’une violence policière
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 02/11/2021
L’affaire fait grand bruit à Mbour. Un jeune homme, avoisinant la trentaine et répondant du nom d’El Hadj Thiam, aurait été « tué » par des éléments du Commissariat Central de Mbour suite à des brimades que ces derniers auraient exercées sur lui après qu’il a été interpellé lors d’une rafle. Sa famille, se basant sur des témoignages recueillis auprès du défunt avant son décès, dénonce un assassinat et élève la voix pour que des poursuites pénales soient enclenchées contre les policiers. La mère d’El Hadj Thiam, inconsolable, lance un appel solennel aux autorités compétentes pour que le corps de son fils soit remis au plus tôt à la famille aux fins d’autopsie avant l’inhumation.
Voilà une banale affaire de rafle qui vire au drame. Le jeune El Hadji Thiam qui avoisine la trentaine a succombé de ses blessures après avoir été victime d’une violence policière. En effet, lors d’une patrouille, les limiers qui procédaient à une rafle, ont pourchassé un groupe de jeunes. Après avoir mis la main sur l’un d’eux répondant au nom d’El Hadji Thiam, ils l’auraient torturé. Le jeune homme, ne pouvant pas supporter l’atrocité d’une telle barbarie a finalement rendu l’âme après avoir été évacué à l’hôpital Grand Mbour puis à Thiès par la Police. Au quartier Grand Mbour où vit sa famille, c’était l’émoi et la tristesse. Sa mère, inconsolable, revient sur les circonstances dans lesquelles elle a vu son fils partir. «Le lendemain matin de son arrestation, je suis allée à l’hôpital GrandMbour et j’ai trouvé deux policiers avec lui. Ils m’ont dit qu’El Hadji est blessé et nous devons l’évacuer à Thiès. Avant que je n’arrive, les policiers avaient déjà fomenté leur coup. Lorsque nous étions au bord de l’ambulance, j’ai demandé à mon fils ce qui s’était réellement passé. El Hadji m’a dit qu’ils étaient en groupe, lorsque les policiers les ont pourchassés, il a été moins chanceux. Fauché, les limiers lui ont donné plusieurs coups de pied alors qu’il était déjà par terre. Mon fils les a suppliés d’arrêter puisqu’ils lui faisaient mal mais les policiers ont continué de le violenter » a raconté la mère de la victime. Selon Codou Guéye, qui continue de raconter la mésaventure de son fils, soutient que les policiers tortionnaires vont exercer la même violence jusqu’au commissariat. C’est là que le Commissaire est sorti et a demandé à ses éléments d’évacuer le jeune homme qui s’est tordu de douleur durant toute la nuit. Ce qui fait le plus mal cependant à cette mère éplorée, c’est que le corps d’ El Hadj Ibrahima Thiam est jusqu’à présent à la morgue de l’hôpital Grand Mbour.
La victime, originaire d’une famille modeste…
Pour cette pauvre dame, si l’affaire n’est jusque-là pas résolue et qu’une enquête soit ouverte après une autopsie, c’est parce que la victime est issue d’une famille modeste. Le père de famille est d’ailleurs convaincu qu’il y a bien une tentative d’étouffer l’affaire entre le Commissaire, le Médecin et le Procureur de Mbour. « Nous sommes d’une famille modeste. Nous sommes victimes d’une cabale du Commissaire, du Médecin et du Procureur qui veulent étouffer l’affaire. Je veux qu’on fasse l’autopsie de mon fils et je lance un appel pour qu’on fasse l’autopsie de mon fils car depuis vendredi, le corps est à la morgue de l’hôpital » a martelé Ass Thiam. « Mon fils est sorti pour aller au lieudit robinet Abdou Mané. Il ne souffrait de rien. Alors qu’il était avec ses camarades, les éléments de la police centrale ont surgi lors d’une rafle et les ont poursuivis lui et ses amis. Malheureusement, il était pris après une course poursuite. Un des policiers l’a fauché et il est tombé. Au lieu de l’attraper, les limiers se sont mis à lui donner des coups de pied. Ils l’ont traîné et l’ont amené au commissariat. Là, ils se sont rendu compte que l’enfant souffrait. Les policiers l’ont évacué à l’hôpital Grand Mbour puis à Thiès. Ils ont payé les analyses et la radiographie. Lorsque nous leur avons demandé de nous remettre les papiers, ils ont refusé. Après sa mort j’ai demandé l’autopsie mais ils m’ont instruit d’aller auprès du médecin légiste et ce dernier m’a retourné auprès du Commissaire. A la Police, le chef des lieux m’a dit qu’il va me donner un papier que je vais remettre au Procureur pour récupérer le corps. Avant de mourir, El Hadji a raconté à sa mère la torture qu’il a vécue. C’est le médecin qui l’a confirmé en soutenant que l’enfant a été battu» a pesté le pater, la mort dans l’âme, pleurant la perte d’un soutien de famille.
La famille va porter plainte pour que lumière soit faite sur cette mort suspecte.
Au vu de tous ces éléments, ElHadj Sarr, oncle du défunt, estime que le Commissaire de Mbour leur a raconté une histoire à dormir debout pour couvrir ses hommes. « El Hadji est décédé vendredi dernier. Nous sommes partis à la Police et nous avons rencontré le Commissaire dans son bureau. Après avoir lu le papier que nous lui avons remis, il nous rétorque que nous sommes arrivés tardivement et poursuit que c’est la Police qui l’avait arrêté suite à une opération de rafle. Nos éléments l’ont trouvé sur un mur et c’est de là qu’il est tombé. Nous l’avons amené au Commissariat et il a passé la nuit à se tordre de douleur mais nous avions cru qu’il faisait semblant parce que nous voyons des cas pareils. Finalement lorsque nous nous sommes rendu compte qu’il souffrait, nous l’avons évacué à l’hôpital Grand-Mbour dans le but de l’aider. Nous avons payé la radiographie et puis sa deuxième évacuation vers Thiès » a raconté l’oncle du défunt qui faisait partie de la délégation ayant rencontré le Commissaire. Indigné par ce discours du Commissaire, El Hadji Sarr continue de pointer un doigt accusateur sur la Police. Il souligne que l’adjudant de Police leur a juste présenté ses condoléances. « Il nous a dit que c’est la volonté divine et nous a présenté ses condoléances. Je lui ai rétorqué que c’est trop facile ce que tu nous racontes. Il s’agit d’une vie humaine. Donc c’est n’est qu’un début du combat. Les policiers du Commissariat central ont tué El Hadji » a-t-il martelé. Aujourd’hui, l’association Mbour Justice mène le combat aux côtés de la famille pour que la lumière soit faite sur cette affaire. La famille exige une autopsie avant d’entamer des poursuites judiciaires, convaincue qu’elle est que son fils a été tué.
DES BISSAU-GUINEENS, FORMES A L’ECOLE DES DOUANES SENEGALAISES, ONT REÇU LEURS PARCHEMINS
Notre Ecole nationale des douanes à vocation sous régionale est assurément très courue en Afrique.
L’exploit que les soldats de l’économie avaient réalisé en 2020 et ayant consisté à pulvériser la barre des 1.000 milliards CFA de recettes a impressionné jusqu’au-delà de nos frontières. De partout, les autres administrations douanières du continent veulent venir s’inspirer de l’expérience gagnante sénégalaise. La preuve par les 20 cadres Bissau-guinéens qui viennent d’être formés à l’Ecole nationale des douanes. A l’issue de deux ans de formation, ces contrôleurs bissau-guinéens ont reçu leurs diplômes. La cérémonie de sortie de promotion a été co-présidée par le directeur général des Douanes, le colonel Abdourahmane Dièye, et l’ambassadeur de la République de Guinée-Bissau à Dakar, son Excellence Armando Albino Arafa. C’était le jeudi 28 octobre dernier.
Notre Ecole nationale des douanes à vocation sous régionale est assurément très courue en Afrique. La preuve par les 20 élèves bissau-guinéens qui, après un concours très sélectif, ont été admis dans cet établissement de référence pour une formation de deux ans. Jeudi 28 octobre 2021, ces nouveaux contrôleurs des douanes bissau-guinéens ont reçu leurs diplômes de fin de formation. Ce, au cours d’une cérémonie de sortie de promotion présidée par le directeur général des douanes, colonel Abdourahmane Dièye, et l’ambassadeur de Guinée-Bissau à Dakar, Son Excellence Armando Arafa. Appuyée par la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale des douanes (Omd), l’Ecole nationale des douanes, connue pour ses performances techniques et opérationnelles, avait été choisie pour former et encadrer les douaniers frères de la Guinée-Bissau. C’est ainsi que des instructeurs et enseignants douaniers sénégalais s’étaient déplacés à Bissau pour organiser un concours d’entrée dans notre école nationale des Douanes.
A l’issue de cette sélection, 20 élèves avaient été choisis pour venir subir une formation à Dakar. Aujourd’hui, ces nouveaux contrôleurs des douanes de nationalité Bissau-guinéenne, moulés à l’Ecole des Douanes sénégalaises, vont donc grossir les rangs des soldats de l’économie de leur pays. Surtout, ils vont contribuer à relever la qualité de l’encadrement des gabelous bissau-guinéens. Leur insertion dans la 39ème Promotion s’inscrit dans le cadre d’une intégration sous-régionale et d’une coopération douanière fructueuse entre les Administrations douanières des deux pays. Bien avant-cela, l’Ecole nationale des Douanes avait accueilli, en 2019, 15 fonctionnaires des Douanes bissauguinéennes.
En incubation au sein d’unités opérationnelles des douanes de Dakar, les gabelous Bissau-guinéens avaient vu leurs capacités renforcées dans tous les domaines. Toujours pour marquer son engagement aux côtés des Douanes bissau-guinéennes, l’Administration des Douanes sénégalaises avait dépêché une équipe de formateurs à Bissau pour une mission de perfectionnement de nombreux douaniers bissau-guinéens.
L’expertise sénégalaise au profit du bon voisinage
La formation et le renforcement de capacités ainsi organisés au profit des agents des Douanes bissau-guinéennes répondent aux normes standards et intègrent aussi bien des modules purement douaniers (le contentieux, la surveillance, la législation douanière et la technologie tarifaire) que plusieurs autres matières qui vont des procédures douanières au renseignement en passant par les finances publiques, l’anglais professionnel, la rédaction administrative, la déontologie et la lutte contre les stupéfiants et entre autres.
D’ailleurs lors de la cérémonie de sortie de promotion, l’ambassadeur de la République de Guinée-Bissau à Dakar, Son Excellence Armando Albino Arafa, a magnifié le rôle capital de la formation et du partage d’informations dans la conduite de projets communs entre nos deux pays. Il a aussi salué l’apport important des Douanes sénégalaises « dans le développement du capital humain de la Guinée-Bissau ». C’est pourquoi, selon l’ambassadeur, « notre Gouvernement magnifie la coopération dynamique et sincère entre nos deux pays et souhaite la pérenniser ».
A l’endroit des récipiendaires, il les a invités à servir avec abnégation leur pays mais aussi l’Uemoa et la Cedeao. Dans son discours, le Directeur général des Douanes sénégalaises, colonel Abdourahmane Dièye, s’est réjoui de l’excellence de la coopération bilatérale qui traduit, à ses yeux, « la volonté réciproque des hautes autorités de nos pays respectifs de pérenniser les rapports d’amitié multiséculaires entre nos deux peuples frères ».
Pour Abdourahmane DIÈYE, la formation de ces 20 contrôleurs bissau-guinéens à côté de leurs collègues sénégalais est un « un jalon de plus dans la mise en œuvre du protocole d’accord et d’assistance administrative mutuelle signé entre les deux Administrations ». « Depuis la signature du Protocole d’accord de coopération et d’assistance administrative mutuelle en matière douanière, nos deux Administrations ont déjà réalisé ensemble plusieurs actions majeures de formation », a ajouté le patron des gabelous nationaux tout en se félicitant des résultats de ce « partenariat fécond et instructif fort appréciable ».
Dans le même sillage, il a rendu hommage au Commandement de l’École des Douanes et aux encadreurs non sans saluer l’accompagnement de la Banque mondiale dans la réalisation de ces projets de formation. Le colonel Abdourahmane Dièye a, enfin, rappelé aux récipiendaires les espoirs placés en eux et l’abnégation qui doit guider leur action avec en bandoulière « un esprit de résilience et d’adaptation, assorti d’une discipline à tout instant » qui devraient leur permettre de faire face efficacement non seulement aux défis mais également de surmonter les multiples écueils ».
PROMO LBD EDITIONS SORT DEUX LIVRES POUR SON BAPTEME DU FEU
L’Association des Anciens du Lycée Blaise Diagne, plus connue sous l’appellation Promo LBD, a lancé une nouvelle maison d’édition du même nom et les deux ouvrages présentés étaient, en quelque sorte, son baptême du feu…littéraire
Le lycée Blaise Diagne (LBD) de Dakar a accueilli, samedi matin, la cérémonie de lancement et de dédicace de deux livres publiés par la nouvelle maison d’édition créée par les anciens élèves de cette vénérable et véritable institution dans le système éducatif sénégalais. L’Association des Anciens du Lycée Blaise Diagne, plus connue sous l’appellation Promo LBD, a lancé une nouvelle maison d’édition du même nom et les deux ouvrages présentés étaient, en quelque sorte, son baptême du feu…littéraire.
Unis et avec le dynamisme du coordonnateur de l’édition, Abou Mbow, les anciens de ce lycée qui fut d’excellence ont procédé au lancement de deux ouvrages que sont : « Glissades » de la professeure Adama Sidibé et « Regards Croisés sur le football sénégalais des indépendances » de feu Youssoupha Ndiaye et Oumar Dioum. Il y avait foule, mais aussi beaucoup d’émotion samedi dernier au cours de cette belle cérémonie familiale. Les anciens élèves du Lycée Blaise Diagne ont tenu à organiser cette grande première dans ce lycée qui les a forgés et leur a tout donné. D’éminentes personnalités ont tenu à rehausser de leur présence cette manifestation. On pouvait noter l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, les Professeurs Abdoulaye Sakho, Maguèye Kassé, Amadou Sène, premier étudiant sénégalais entré au prestigieux MIT (Massachussetts Institute of Technology), Mathiam Thiam, Khady Kane Diallo, Rokhaya Daba Fall, le procureur Ibrahima Ndoye, notre Directeur de Publication Mamadou Oumar Ndiaye, etc. Babacar Mbaye Ndack, qui faisait office de maître de cérémonie, a tenu à rappeler la très belle épopée de ce lycée d’Excellence qui a accueilli de nombreux cadres.
A la suite de sa brillante attention, les deux ouvrages ont été présentés au public avant que les auteurs ne s’adressent brièvement au public. Il faut retenir que le premier ouvrage, consacré au football sénégalais des indépendances, constitue un dialogue à distance entre un acteur du dedans, Youssoupha Ndiaye, et un témoin du dehors, Omar Dioum. Brillant magistrat avec une carrière professionnelle qui a débuté en 1966, M. Youssoupha Ndiaye a marqué de son empreinte la Justice sénégalaise d’abord en sa qualité de juge puis de président des principales juridictions de Dakar, il présidera par la suite la Cour Suprême, la Cour de Cassation et enfin le Conseil Constitutionnel. Comme pratiquant sportif, il a joué à l’US Gorée, à la Saint Louisienne et en équipe nationale. Il a été ainsi de la grande épopée des Jeux de l’Amitié de 1963 en étant meilleur buteur et médaillé d’or.
Dans sa préface, le Professeur Abdoulaye Seck, ancien ministre de l’Agriculture et aujourd’hui ambassadeur du Sénégal en Italie, en sa qualité de président de Promo LBD, n’a pas tari d’éloges à l’endroit de l’éminente personnalité que fut le président Youssou Ndiaye. « Les enseignements à tirer de cet homme merveilleux sont nombreux et il faut les transmettre à la postérité qui doit s’en servir comme source d’inspiration. Nous félicitons les auteurs de notre PROMO LBD qui ont eu l’initiative d’entreprendre cet exercice d’écriture pour garder en mémoire toute cette belle expérience en saluant leur performance pour leur dire vivement qu’ils viennent de réaliser une victoire sur l’oubli », a écrit l’ancien ministre de l’Agriculture et Président de la PROMO LBD. Lequel était représenté à la cérémonie par le vice-président Habib Diakhaté. Le Pr Abdoulaye Sakho, agrégé de droit et spécialiste du sport, présent à la cérémonie, a aussi tenu à saluer cette belle initiative.
L’auteur Omar Dioum (qui a rédigé par ailleurs « Lumières noires »), un de nos nombreux savants hélas méconnus (même s’il réfute ce terme préférant se présenter avec modestie comme un chercheur) en particulier diplômé de l4Ecole Polytechnique de Lausanne, a ouvert son cahier de souvenirs pour raconter avec de nombreuses anecdotes cette belle époque. Pr Adama Sidibé, l’auteur du second ouvrage, « Glissades », a tenu à féliciter Abou Mbow et son équipe pour avoir réussi à réaliser ce travail titanesque à bien des égards.
En décidant d’investir le champ de l’édition, les anciens du Lycée Blaise Diagne veulent apporter leur pierre à l’édifice et surtout relever le défi de maintenir toujours haut, le flambeau de cette auguste institution. Pour ce faire, ils comptent redorer le blason de l’école, qui a perdu son lustre d’antan, en favorisant ce genre d’initiatives.
LES MEUNIERS FERMENT USINES CE MARDI JUSQU’A JEUDI
Les sept meuniers (GMD, NMA, FKS, OLAM, SEDIMA, MDS, BASMALA) ont tout simplement decidé d’arrêter les frais. Et de stopper leurs machines
Les 7 meuniers du Sénégal ne vont pas produire de la farine à partir de ce mardi jusqu’au jeudi. Les industriels de la farine passent donc à la vitesse supérieure. Malgré leurs appels répétitifs pour une vérité des prix sur le sac de 50kg de farine, les autorités continuent à faire la sourde oreille. Alors, n’en pouvant plus et, surtout, se trouvant au bord du gouffre, les meuniers lancent la première étape d’un plan d’actions dont le seul but, selon eux, est de sauver une industrie menacée.
Ce matin, l’Association des meuniers industriels du Sénégal (AMIS) va annoncer la mauvaise nouvelle. Ses membres vont suspendre la production nationale de farine à compter d’aujourd’hui jusqu’après demain jeudi. Une grève ? Un bien gros mot ! C’est que, n’en pouvant plus de produire à perte — des pertes abyssales —, les sept meuniers (GMD, NMA, FKS, OLAM, SEDIMA, MDS, BASMALA) ont tout simplement decidé d’arrêter les frais. Et de stopper leurs machines. Ce qui est en jeu, en effet, c’est tout simplement la survie d’une filière industrielle qui a pourtant réussi jusqu’ici à résister contre toutes les attaques possibles venant d’un marché international du blé et de coûts de fret en hausse continue.
L’AMIS, conduite par son président Claude Demba Diop, n’en peut plus du jeu de yoyo des autorités surtout du ministre du Commerce, Mme Aminata Assome Diatta. Selon Claude Demba Diop, la décision de suspendre la production nationale pendant trois jours est une réponse des meuniers au refus des autorités de donner une suite favorable à la vérité des prix qu’ils ne cessent de réclamer depuis des mois. Or, la vérité des prix est que si en septembre les membres de l’AMIS souhaitaient vendre le sac de 50 kg à 18.500 frs alors que le décret du 14 janvier 2021 imposait un prix de vente à 16 600 F par sac sachant que le prix du blé était de 270 euros par tonne, le prix raisonnable se situe en réalité à 19 193 frs soit environ 323 euros.
Selon nos sources, lors d’une réunion tenue ce samedi entre l’Etat et les meuniers, le Comité des prix logé au ministère de l’Economie et des Finances a approuvé la position des meuniers sur le principe d’un réajustement tarifaire. Mais c’est au niveau du ministre du Commerce, Mme Aminata Assome Diatta, que les choses bloqueraient. « Actuellement, la flambée des prix du blé est ignorée par les autorités. En avril puis en juillet, l’AMIS a alerté le Ministère du Commerce, mais malgré ces alertes, le prix de revient de la farine vendue au Sénégal est bien au-dessus du prix de vente imposé par les autorités gouvernementales. En septembre, nous avions sollicité en urgence une prise de décision rapide pour revoir le prix de la farine. En vain. De sorte que chaque sac livré depuis nos unités de production constitue une infraction flagrante à la loi sénégalaise en plus d’amplifier les pertes de nos entreprises » d’après une de nos sources. Qui ajoute que « le bon sens économique et social aurait voulu que nos appels soient entendus et des solutions déjà trouvées depuis le mois d’avril 2021.
Les industries meunières ne peuvent se laisser mourir, prises dans l’étau qu’elles sont entre des cours mondiaux des céréales en hausse constante et un blocage anormal des prix de vente de produits finis. Cette situation oblige indirectement les meuniers à subventionner le prix du pain. Une situation qui, indubitablement, mènera toute la filière à une crise encore plus grave quand les meuniers auront disparu du jeu économique national. Les emplois, les taxes, le pouvoir d’achat seront absorbés au profit de quelques importateurs » déplore notre interlocuteur.
Réajuster urgemment le prix du sac à 19.193 frs, une filière menacée La décision de fermeture d’usine pendant trois jours, permettant une réduction périodique et collective de production, est une manière pour les meuniers de freiner le niveau des pertes enregistrées quotidiennement, ce jusqu’à ce qu’une réponse assurant leur survie en tant qu’industrie soit clairement apportée. Par ce procédé, les meuniers veulent assurer aux concitoyens et partenaires un accès raisonnable à la farine qui reste un produit de première nécessité et une production vitale pour tous. Cette fermeture de trois jours est une manière pour les meuniers d’éviter le chômage technique qui deviendrait inéluctable dans les prochaines semaines si l’Etat ne raisonne pas en termes de vérité des prix.
Les boulangers sont invités à s’approvisionner auprès de leurs distributeurs habituels dans la limite des stocks disponibles. Les meuniers estiment qu’il est à présent urgent de statuer sur l’ultime levier d’ajustement en révisant le prix du sac de 50 kg de farine de blé. Suivant la structure des prix, la farine se vendra à 19 193 FCFA par sac. Cependant, afin de garantir une stabilité du prix du marché, en complément de la TVA à 0% et des droits de douane sur le blé à 0%, les autorités doivent prendre la décision additionnelle de diminuer les impôts afin de compenser les pertes entre le prix de 19 193 F et celui qui est pratiqué depuis début Octobre. La menace d’une désindustrialisation dans le secteur de la farine est une réalité pour notre pays. 1350 emplois directs et près de 15 000 emplois dérivés sont menacés pour une industrie qui, à travers ses 7 meuniers, a développé une capacité de production de 3500 tonnes par jour pour un besoin national de farine de 1450 tonnes par jour et une production de plus 8 000 000 baguettes par jour. Le chiffre d’affaire global est estimé à 224 milliards de FCFA pour l’économie locale. L’Etat y tire un pactole de recettes fiscales d’environ 35 milliards de frs.
Les meuniers injectent une masse salariale globale de 9 milliards de frs pour des charges sociales patronales de 900 millions de frs. Le volume de partenaires d’affaires se situe à 1500 clients boulangers, 200 distributeurs et 5 industriels. Une filière à sauver indéniablement pour éviter que ces industries disparaissent pour laisser la place à des importateurs sans foi, ni loi et transformer le Sénégal en souks de farine. Il urge d’autant plus pour les autorités de réagir favorablement à la demande des meuniers que, si une pénurie de farine venait à survenir, il n’y aurait plus de pain. Et, donc, plus de possibilité pour le président de la République de trouver du « mbourou » à mettre dans son « soow » avec Idrissa Seck !
par Pape Ndiaye
CET ORGUEIL QUI EMPÊCHE CERTAINS PARTIS DE DEMANDER LE REPORT DES ÉLECTIONS
Dans presque tous les états-majors politiques, de l’opposition comme de la mouvance présidentielle, certains leaders seraient preneurs d’un éventuel report
Si certaines coalitions ont éclaté à cause des investitures, d’autres sont au bord de l’implosion. Dans presque tous les états-majors politiques, de l’opposition comme de la mouvance présidentielle, certains leaders seraient preneurs d’un éventuel report. Mais l’orgueil des uns et la prétention des autres les empêchent d’en exprimer publiquement la demande. Peine perdue car « Beug beuré bagne beuré », le scrutin aura lieu à date échue c’est-àdire le 23 janvier prochain !
De tout temps, et sur tous les toits mais aussi sur tous les tons, les leaders des partis de l’opposition ont toujours exigé le respect du calendrier républicain, en particulier pour ce qui nous concerne ici, la tenue des élections locales. Ils les avaient réclamées, ils l’ont finalement obtenues. Et dès lors que le président de la République a pris un décret pour convoquer le corps électoral à la date du 23 janvier 2022, le scrutin aura lieu à date échue !
Comme le disaient les lutteurs, « Beug beuré bagne beuré » dans le cas d’espèce qu’il pleuve ou qu’il neige, tous les partis iront aux urnes. Malgré cette détermination de façade, pourtant, « Le Témoin » a appris que, dans presque tous les états-majors politiques, on ne cracherait sur un éventuel énième report des élections si toutefois l’Etat ouvrait une brèche dans ce sens. « Qu’il s’agisse aussi bien des partis de l’opposition que de ceux de la mouvance présidentielle, aller aux élections dans un climat de division et rébellion n’arrange personne !
Seulement voilà, aucun leader ou parti n’ose demander un tel report puisqu’ils sont tous bouffis d’orgueil » nous souffle un leader d’une grande coalition de l’opposition. Selon un analyste politique, pourtant, le report des élections pour sauver les coalitions qui ont jusque-là fait preuve d’hégémonie peut faire l’affaire de tout le monde. « Et surtout l’opposition qui fustige l’opacité qui aurait prévalu dans la publication des inscrits sur les listes électorales au terme de la courte période des contentieux » estime notre analyste. Avant de s’interroger : Qu'en est-il des 13,5 % (900.442) d’électeurs qui s’étaient fait inscrire sur la base du seul extrait de naissance ? Qu’en est-il aussi des 579.706 cartes d’identité produites sans données électorales et des 400 548 cartes avec données électorales produites en dehors de la période légale allant du 24 février 2019 au 26 février 2021 ? Quid encore des cartes non distribuées et qui appartiendraient pour l’essentiel à des jeunes, ces cartes-là seront-elles passées par pertes et profits ?
Cela dit, l’heure n’est plus à l’éternelle question du fichier électoral… Elle est aux investitures à problèmes ! Car si certaines coalitions comme Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal ont presque fini d’éclater, d’autres comme Benno Bokk Yakaar (Bby), Gueum sa Bop etc sont au bord de l’implosion. D’ailleurs, des partis pourtant membres de coalitions ont déjà déposé des cautions à titre individuel.
C’est le cas de Bokk Guis Guis, du Parti socialiste, d’Abdoulaye Baldé ainsi que des mouvements membres de la mouvance présidentielle. Une chose est sûre : ces élections territoriales vont passer comme un Tsunami dans le paysage politique marqué par la présence de forces nouvelles. Un Tsunami qui risque de balayer beaucoup de formations politiques traditionnelles appartenant pour la plupart à la majorité présidentielle…
ABDOURAHMANE DIOUF VEUT «AWALE» LE SENEGAL DANS LA BONNE VOIE
L’ancien porte-parole du Rewmi est désormais dans le vaste cercle des chefs de parti politique
L’ancien porte-parole du Rewmi est désormais dans le vaste cercle des chefs de parti politique. En effet, Dr Abdourahmane Diouf a lancé, samedi dernier, son parti politique dénommé «And Wattu Askan Wi Ligueyel Euleuk (Awalé) en même temps qu’un livre-vision sur la démocratie de concordance.
Awalé est un jeu de société de réflexion d’origine africaine. On l’appelle parfois le jeu d’échecs africain ou jeu des semailles. Et l’une des règles de ce jeu est que le premier joueur prend toutes les graines d’un trou de son choix, mais qui se situe dans sa rangée. Puis il les ‘’sème’, c’està-dire qu’il les repartit dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, un par un, dans ses trous puis dans les trous adverses, après le trou dans lequel il a retiré les graines. Et c’est le nom qu’aura choisi Dr Abourahmane Diouf pour désigner sa nouvelle formation politique, «And Wattu Askan Wi Ligueyel Euleuk (Awalé)» qui a été lancée en grande pompe samedi dernier à la Place du Souvenir Africain.
Au-delà de son caractère lucratif, l’ancien porte-parole affirme avoir choisi cette désignation parce que c’est quelque chose que toute l’Afrique a en partage et ce jeu ‘’sème‘’ des graines comme le continent et le Sénégal devraient planter les semailles de leur développement. Devant un public conquis, Dr Diouf a lancé : «Nous nous appelons Awalé. Nous sommes des afros souverainistes. Nous travaillons pour le développement de l’Afrique. Nous considérons que le Sénégal est une circonscription dans le grand ensemble africain. Aujourd’hui, nous avons des cadres, nous avons des experts, des avons des génies dans le secteur informel. C’est juste que nous n’avons pas encore l’intelligence d’avoir une intelligence collective qui nous permet d’identifier nos défis, nos besoins et de proposer des solutions qui soient à nous».
Soulignant aussi que ‘’Awalé‘’ signifie dans la langue Wolof mettre sur la bonne voie, il indique que les Africains en ont marre que les décisions viennent de l’étranger pour leur dicter la façon dont ils doivent travailler. «Nous avons des hommes et des femmes valeureux qui ont fait des études extraordinaires, qui tiennent leurs maisons et qui tiennent l’économie et qui ne prennent pas des ordres de l’étranger», affirme-t-il tout en précisant que lui et ses partisans travailleront avec tous les pays du monde. Mais personne, insiste-t-il, ne leur dictera ce qu’ils devront faire pour le peuple sénégalais et sa bienveillance.
Abordant par ailleurs son livre vision sur la démocratie de Concordance, Dr Abdourahmane Diouf considère que la démocratie de Concordance, c’est la discussion, la cohésion et le dialogue. «Le dialogue qui doit nous permettre de construire une nation», dit-il.
Devant ses militants et de nombreux hommes politiques dont le député Dethié Fall et le coordonnateur de Avenir Sénégal Biniou Beug, Dr Cheikh Tidiane Diéye, le leader de Awalé trouve que c’est une erreur de copier les occidentaux. «Ces derniers sont en train de gérer des Etats. En ce qui nous concerne, nous avons besoin de toutes nos forces vives, de toutes nos intelligences pour arriver à cette concordance qui donne à chacun la part de gouvernance qui sied à son électorat», renchérit-il avant d’annoncer que dans la «première République» du Sénégal qu’il mettra en place, une dose de proportionnelle inscrite dans la Constitution permettra aux minorités, aux vaincus, non pas d’être écrasés mais d’être associés à la gouvernance. «Si nous avons une forme d’intelligence collective qui fait qu’il n’y a pas une majorité qui écrase et une minorité qui est piétinée, le Sénégal et les Africains ont le génie qui nous permettrait de sortir de l’ornière», clame l’ancien directeur exécutif du Club des Investisseurs du Sénégal (Cis).