Avec les fortes températures enregistrées ces derniers temps, l'envie de se rafraîchir devient primordiale. Et ce sont les plages qui sont prises d'assaut par de nombreuses personnes des jeunes pour la plupart
DES FEMMES CRIENT LEUR COLÈRE FACE À LA CULTURE DU VIOL
Des dizaines de manifestantes se revendiquant comme «féministes» ont dénoncé à visage découvert, samedi, à Dakar, le laxisme de la justice et la trop grande tolérance de la société sénégalaise envers les violences faites aux femmes
Des dizaines de manifestantes se revendiquant comme «féministes» ont dénoncé à visage découvert, samedi, à Dakar, le laxisme de la justice et la trop grande tolérance de la société sénégalaise envers les violences faites aux femmes.
Elles étaient une trentaine, réunies sur la place de la Nation, traditionnel lieu des manifestations dans la capitale sénégalaise, à l’appel du tout nouveau Collectif des féministes au Sénégal contre les violences faites aux femmes, créé après une nouvelle retentissante affaire de viol d’une adolescente.
«Justice pour les Louise»
Les manifestantes, assises en cercle, arboraient des pancartes où l’on pouvait lire «Stop à l’impunité», «Brisons la violence, pas les femmes» ou encore «Stop à la culture du viol». Beaucoup d’entre elles portaient un T-shirt barré du slogan «Justice pour toutes les Louise». «Louise» est le pseudonyme d’une jeune fille d’une quinzaine d’années qui a porté plainte, en mai, pour viol contre un de ses condisciples du Lycée français de Saly, station balnéaire située au sud de Dakar.
L’accusé, qui a évoqué une relation consentie, est un jeune homme de 19 ans, fils d’un célèbre journaliste, ce qui a amplifié le retentissement médiatique de l’affaire. Il lui est également reproché d’avoir diffusé une vidéo intime de la jeune fille, mineure.
Arrêté plus d’un mois plus tard
«Malgré la plainte, rien n’a été fait pendant un mois et il a été autorisé à finir son année scolaire. Louise l’a croisé tous les jours à l’école, sous le regard de ceux qui ont vu la vidéo, on en a marre», a déclaré une des manifestantes, Eva Rassour. Ce n’est qu’après la révélation, il y a une dizaine de jours, de la plainte par des médias sénégalais, dont certains ont dévoilé l’identité véritable de Louise où l’ont qualifiée «d’aguicheuse», que l’accusé a été interpellé.
Malgré sa modestie, ce premier rassemblement au Sénégal sous la bannière féministe est un signe encourageant dans une société «très patriarcale», où les affaires de viols restent souvent dans l’intimité des familles, estime Eva Rassour. La porte-parole du nouveau collectif, Aïssatou Sène, a pour sa part réclamé que la loi de 2019 qui a fait du viol un crime, passible de la prison à perpétuité, et non plus un délit, soit appliquée «dans toute sa rigueur», ce qui est loin d’être le cas.
par Jean Pierre Corréa
CE QUE LE SÉNÉGAL DOIT À TATA MARGOT
Pendant presque 20 années, Marguerite Ba Senghor a été proviseure emblématique du Lycée de jeunes filles John Fitzgerald Kennedy, guidant des milliers de jeunes filles sur le chemin de l’excellence
Madame Marguerite Ba Senghor est décédée dimanche dernier à Dakar. En ces temps troubles où l’on ne sait plus quelles valeurs porteuses d’avenir nous devons transmettre à nos enfants, il est bon de se remémorer l’élégance, la bienveillance, la rigueur, la passion d’enseigner qu’incarnait cette dame que toute une génération de jeunes filles et aussi de garçons du temps où elle enseignait l’anglais au Lycée Van Vollenhoven, appelait avec respect et tendresse « Tata Margot ». Pendant presque 20 années, Tata Margot a été proviseure emblématique du Lycée de jeunes filles John Fitzgerald Kennedy, guidant des milliers de jeunes filles sur le chemin de l’excellence, en les mettant sans avoir l’air d’y toucher sur les voies improbables alors de la parité, qu’elle soit entrepreneuriale, politique, ou sociale.
Madame Marguerite Ba Senghor a créé le « label Kennedy », et pour des milliers de jeunes filles, dire qu’on sortait de Kennedy, valait tout de suite attentions, considération et même parfois gage de probable future bonne épouse, tant du haut de son magistère, l’éducation le disputait à l’acquisition de connaissances, faisant comprendre à ces jeunes filles que l’instruction était à coup sûr le premier pas vers leur liberté.
Jeudi, à la Cathédrale Notre Dame des Victoires, il aura manqué au milieu de toutes ces gerbes de fleurs, magnifiant ses obsèques, la prégnance d’une couleur devenue mythique du fait de l’influence de cette proviseure remarquable, celle du rose si singulier qui distinguait les « kennediennes » des autres élèves de Dakar. Même si elles furent nombreuses à se dire en apprenant son décès, que grâce à Tata Margot, elles avaient été merveilleusement préparées à participer à l’éclosion et au développement de notre pays.
Tata Margot, le Sénégal te dit « merci ». Et nous espérons tous que les temps nouveaux permettent aux enseignants d’aujourd’hui de transmettre à leurs élèves, comme elle l’a su si bien le faire, les valeurs qui les disposent à être « dans le temps du monde ».
Un de tes fils.
GÉRALDINE FALADÉ, GARDIENNE DE LA MÉMOIRE DES PIONNIÈRES D'AFRIQUE
La journaliste franco-béninoise consacre un livre aux femmes, trop peu connues, qui ont fait avancer le continent vers l’indépendance et l’unité
Le Monde Afrique |
Gladys Marivat |
Publication 03/07/2021
Ecouter Géraldine Faladé, 86 ans, raconter sa vie, c’est traverser plus d’un demi-siècle de presse et de combats en Afrique. Son parcours remarquable a secoué le public du festival « Atlantide » de Nantes, mi-juin, surpris d’être jusque-là passé à côté de cette journaliste de terrain dont l’aura et l’engagement pour la cause des femmes évoquent à la fois l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé et l’autrice nigériane Chimamanda Ngozi Adichie.
Ce décalage entre l’importance de ce qu’accomplit une femme et la place que l’histoire lui réserve se trouve justement au cœur de Turbulentes !, le deuxième livre de Géraldine Faladé, paru en août 2020 aux éditions Présence africaine. Une collection de portraits de pionnières – première maire, première enseignante, première médecin, première ministre, etc. – qui se lit d’une traite, tel un formidable bréviaire de la fabrique tronquée des héros nationaux.
Elles sont mariées ou divorcées, mères de six enfants ou d’aucun, toutes invariablement libres et déterminées. Géraldine Faladé, née en 1935 au Dahomey (l’actuel Bénin), les décrit tandis qu’elles font avancer le continent vers l’indépendance et le rêve d’une Afrique unie.
Des combats méconnus
Parmi elles, des militantes comme la Guinéenne Jeanne Martin Cissé et la Sénégalaise Caroline Faye Diop. « Elles ont participé à la création de l’Organisation panafricaine des femmes, à Bamako en 1962 – un an avant la fondation de l’Organisation de l’unité africaine ! », souligne l’écrivaine. Engagée aux côtés du président guinéen Ahmed Sékou Touré, Jeanne Martin Cissé fut vice-présidente de l’Assemblée révolutionnaire de son pays et son ambassadrice à l’ONU. L’enseignante sera la première femme présidente du Conseil de sécurité des Nations unies, quand la Guinée en occupera la présidence tournante en 1972.
Méconnu aussi, le combat de l’enseignante et militante nigériane Funmilayo Ransome-Kuti (1900-1978). Celle qu’on surnomme « la lionne » d’Abeokuta, sa ville d’origine, distribue des ardoises aux vendeuses du marché et à leurs filles afin qu’elles apprennent à lire, à écrire et à défendre leurs droits. Puis elle sollicite l’aide des jeunes de sa famille pour donner des cours d’alphabétisation. Son neveu accepte, c’est le futur Prix Nobel Wole Soyinka. Plus tard, celle qui est aussi la mère du chanteur Fela Kuti voyage dans le monde entier, rencontre Mao Zedong et Jawaharlal Nehru, et n’hésite pas à quitter son parti politique parce qu’il n’accorde pas assez de place aux femmes.
Convoqués par le Conseil de discipline de l’Université à la suite du saccage des biens de l’Ucad et du Coud, et de l’agression présumée de certains enseignants en plein cours, 250 étudiants sont dans une attente insoutenable. Quelles sanctions encourent-ils ? La décision est attendue dans les prochains jours.
Les étudiants sont agités, les attentes insoutenables. Après le saccage des biens de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), les agressions contre des enseignants poussant le Saes à la grève depuis plusieurs jours, le Conseil de discipline de l’Université a convoqué hier 250 étudiants qui seraient impliqués dans ce grabuge, suite à l’élection très contestée à la Faculté des sciences juridiques et politiques. Leur sort pourrait être scellé à la suite des auditions du Conseil restreint de l’Ucad qui s’est engagé à traduire avec diligence, devant le Conseil de discipline, les étudiants qu’il soupçonnerait d’être responsables de ces actes de vandalisme et d’agression contre des enseignants. Cette décision agace la Coordination des listes et coalitions de listes de l’Ucad. Le verdict est attendu dans les prochains jours. Peut-être lundi. Il est 17 h au rectorat de l’Ucad. Quoique souvent vindicatifs, quelques étudiants restent optimistes, mais circonspects sur la procédure mise en place pour convoquer les présumés casseurs et vandales. «Bon nombre d’étudiants ne savent rien de ce qui se passe à l’Ucad et ils ont été convoqués.
Des étudiants de la première année pour ne pas dire des nouveaux bacheliers. Ce n’est pas normal», condamne Victor Biaye, membre solidaire de la Coordination des listes et coalitions de listes de l’Ucad. Il ajoute : «Plus de 250 étudiants attendent que leur sort soit scellé. Alors que si on se base sur la loi 82, nous disons que pour convoquer un étudiant devant le Conseil de discipline, il faudra respecter un certain délai minimal. Ce que n’a pas effectué l’Administration. Et beaucoup d’entre eux ne sont mêlés ni de près ni de loin à cette affaire», raconte-t-il.
Dans un communiqué publié hier, la Coordination des listes et coalitions explique : «L’autorité rectorale a encore montré ses limites en se laissant conditionnée de manière mécanique par une portion du corps professoral que constitue le Saes» et condamne «la décision hasardeuse et impromptue avec une procédure vicieuse, pour sacrifier les étudiants afin de plaire au Saes.» Dans le même communiqué, les étudiants s’insurgent contre l’attitude du «Saes», qui a occasionné «la perturbation des cours pendant 12 jours et le report répétitif des examens dans les différentes facultés» dont la conséquence est le «chamboulement du calendrier universitaire».
La Coordination des listes et coalitions de listes de l’Ucad, qui s’était réunie ce 1er juillet 2021 pour se pencher sur la situation de l’Université, condamne fermement «l’attitude du recteur Amadou Aly Mbaye dont la politique principale vise à anéantir les libertés syndicales des étudiants garanties par la Constitution»
DAKAR RATTRAPÉE PAR LA PENALISATION DE L’HOMOSEXUALITÉ
Le Conseil d’Etat français retire le Sénégal, le Ghana et le Bénin de la controversée liste des pays «sûrs»
Le Bénin, le Sénégal et le Ghana ne feront désormais plus partie de la liste des pays d’immigration dits «sûrs» de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. En dépit des pressions internationales, le Sénégal n’a jamais voulu infléchir sa position sur l’homosexualité et modifier son Code pénal pour sa légalisation. Depuis quelques mois, le gouvernement fait face aussi à des manifestations qui exigent sa criminalisation
La situation des Lgbt dans les pays qui n’ont pas légalisé l’homosexualité est un sujet d’intérêt international. Ou même un enjeu de coopération économique. Dans une décision principalement motivée par la protection des personnes Lgbt et la volonté d’offrir à leurs ressortissants l’espoir d’une procédure d’asile plus clémente en France, le Conseil d’Etat français a retiré vendredi 2 juillet les Républiques du Bénin, du Sénégal et du Ghana de la liste française des pays dits «sûrs». Cette liste de 16 pays, établie par l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), fait l’objet d’une bataille judiciaire qui a débuté à la fin de 2019, après l’entrée en vigueur de la loi asile et immigration, qui expose les ressortissants de ces pays à une procédure d’expulsion dès le rejet de leur demande d’asile en première instance, avant même un éventuel recours, selon lemonde.fr. Cette décision ne devrait pas être une surprise.
Probablement, elle doit être liée aux dernières manifestations géantes organisées un peu partout dans le pays pour demander la criminalisation de l’homosexualité. Jusqu’ici, elle est sanctionnée par le délit d’actes contre-nature.
Pour le Sénégal et le Ghana, ce sont les risques liés à «l’orientation sexuelle» de leurs ressortissants qui ont motivé la décision. Malgré les pressions internationales, Dakar a estimé qu’elle ne va jamais légaliser cette pratique qui est contraire à ses mœurs sociétales et croyances religieuses. Le Conseil d’Etat français détaille ainsi sa décision : «Compte tenu de l’existence de dispositions législatives pénalisant les relations homosexuelles au Sénégal et au Ghana et de la persistance de comportements, encouragés, favorisés ou simplement tolérés par les autorités de ces pays, conduisant à ce que des personnes puissent effectivement craindre d’y être exposées à (des) risques, l’Ofpra ne pouvait, sans commettre d’erreur d’appréciation, tenir ces Etats pour des pays d’origine sûrs dans l’examen des demandes présentées par leurs ressortissants.» Alors que pour le Bénin, l’Ofpra avait déjà décidé en septembre 2020 de suspendre sa qualité de «pays d’origine sûr» pour douze mois, sans pour autant le retirer de cette liste
Retrait rétroactif
Ce retrait de la liste est rétroactif, «ce qui signifie que les demandeurs d’asile originaires de ces pays doivent voir leur demande reclassée en procédure normale» et non plus accélérée, estime Forum réfugiés-Cosi. Autre conséquence : «Les décisions d’éloignement prises à leur encontre alors qu’ils sont encore en phase de recours devant la Cnda (Cour nationale du droit d’asile) ne sont par ailleurs plus fondées, tout comme le retrait des conditions matérielles d’accueil (notamment financières), qui doivent donc être rétablies», se réjouit l’association. De son côté, l’Ofpra «prend acte» auprès de l’Afp d’une décision qui «n’a aucune incidence sur l’exigence d’un examen individuel (…) des demandes d’asile émanant des ressortissants de ces pays et sur la possibilité pour ces ressortissants de bénéficier du statut de réfugié (…) quand cet examen fait apparaître un besoin de protection». «A cet égard», poursuit l’Ofpra, les demandes fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre «font l’objet d’une attention particulière» de la part d’agents «spécifiquement formés à ces problématiques relevant de l’intime».
Liste controversée, inchangée depuis 2015
Plusieurs associations s’étaient alors tournées vers la plus haute juridiction administrative, après que l’Ofpra a décidé le 5 novembre 2019 de ne pas modifier cette liste, inchangée depuis 2015. «La délibération du 5 novembre 2019 du Conseil d’administration de l’Ofpra est annulée» et «les Républiques du Bénin, du Sénégal et du Ghana» doivent être retirées de cette liste, a tranché le Conseil d’Etat dans sa décision rendue vendredi. Les ressortissants de ces trois pays ne pourront donc plus faire l’objet de procédures accélérées pour leur demande d’asile, autre conséquence du placement d’un pays sur la liste.
Aude Le Moullec-Rieu, présidente de l’Ardhis (Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour), en pointe dans ce dossier, a estimé auprès de l’Agence France-Presse (Afp) qu’il s’agissait d’une «victoire en demi-teinte». «On se réjouit que le Conseil d’Etat ait respecté l’esprit de la loi en ayant retiré de cette liste les pays qui pénalisent l’homosexualité. Néanmoins, il fait une interprétation limitée de cette problématique, puisque les personnes Lgbt subissent des persécutions intrafamiliales, sociétales qui ne sont pas seulement de l’ordre du légal», a jugé la responsable associative, estimant que la «totalité de la liste aurait dû être abrogée».
Forum réfugiés-Cosi, autre association partie au dossier, «se félicite» également d’une décision «qui améliore les garanties procédurales et les conditions d’accueil pour les ressortissants de ces pays», dont près de 2 000 sont demandeurs d’asile en France en 2020, dont 1 600 pour le seul Sénégal, évalue lemonde.fr
CINEKAP PRESENTE SA CUVEE 2021
Après 10 mois de formation et 2 autres de tournage, Cinekap a dévoilé les six films de la collection Up court métrage promotion Nour Eddine Saïl.
L’Institut français de Dakar a abrité mercredi dernier la projection de six courts métrages de réalisateurs et producteurs de la promotion 2020 de Cinekap, dont le parrain est Nour Eddine Saïl, le défunt directeur du Centre du cinéma marocain. Cette formation s’inscrit dans le cadre du programme de formation Up court métrage.
Après 10 mois de formation et 2 autres de tournage, Cinekap a dévoilé les six films de la collection Up court métrage promotion Nour Eddine Saïl. Les six film ont été diffusés et salués par le public, en présence de leurs réalisateurs. Les films de Fama Rayane Sow, de Abdoulaye Sow, Yoro Lidel Niang, Mandir Ndoye Thiaw, Jules François Preira et Fatoumata Bathily ont illuminé l’écran au théâtre de verdure de l’Institut français de Dakar.
Le programme Up court métrage est une formation endogène, lancé depuis 2013 et qui forme des jeunes auteurs, réalisateurs et producteurs dans les différentes techniques du cinéma. Un système ou l’apprentissage rejoint la formation, mais aussi un programme qui travaille à ce que le cordon ombilical ne se coupe pas entre les générations. Ben Diogaye Bèye, Baba Diop, Moussa Sène Absa, Alain Gomis, Fabacary Assymby Coly, entre autres, ont servi de mentors, selon Oumar Sall, directeur de Cinékap. «On forme les jeunes à l’élasticité d’écriture, on leur donne du métier, on les encadre pour les tournages et on leur donne un statut avec la réalisation d’un film. Il y avait 10 projets de film au départ et des producteurs formés partout dans la région parce que c’est un programme panafricain pour que l’industrie du cinéma se développe», a-t-il expliqué.
Par manque de moyens, seuls 6 films ont été réalisés et diffusés. «On vous livre 6 films par manque de moyens, au lieu des 10 qui étaient prévus. 696 personnes ont travaillé dans ces projets. Mais c’est une gestion axée sur les résultats parce que ces 6 films vont voyager partout dans le monde», a déclaré Omar Sall, directeur de Cinekap. «Nous assurons 2 choses : le débouché immédiat pour les films, mais également nous constatons la main-d’œuvre autour de ses projets», a-til dit.
Pour redynamiser le projet, Omar Sall souhaite se connecter à l’Association des maires du Sénégal et invite tous les jeunes à adhérer pour la distribution de ces projets dans les régions. «On va former et enseigner un modèle économique, mais on va également les aider à s’approprier de leurs résultats», souligne-t-il. Le programme Up court métrage va développer des concepts : Up court métrage les pôles régionaux et Up court métrage Master class, qui visent à aller trouver la jeunesse et lui apporter une formation, mais aussi lui enseigner un modèle économique.
Selon lui, «c’est bien de former, mais il faut savoir enseigner des modèles économiques. Voilà pourquoi je travaille à l’existence d’une industrie cinématographique, voilà pourquoi je forme des producteurs, voilà pourquoi je travaille à ce qu’il y ait une communauté cinématographique panafricaine», a expliqué Omar Sall. Il invite l’ensemble du secteur privé et public à comprendre que développer la culture, c’est résorber les problèmes d’emploi. Cinekap connaît aujourd’hui un succès remarquable avec plus d’une centaine de prix gagnés par ses films
Le Comité National de Gestion des Epidémies (Cnge) s’est réuni hier pour parler des stratégies de lutte mises en place pour combattre le Covid-19, relever les insuffisances et consolider les acquis. La rencontre qui s’est tenue au ministère de la Santé a réuni tous les acteurs concernés par la question
Depuis quelques jours, on assiste à une hausse considérable des cas de Covid-19 au Sénégal. Cette poussée vertigineuse a poussé le Comité National de Gestion des Epidémies (Cnge) à convoquer une réunion d’urgence pour parler de la situation actuelle de la pandémie. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr qui a présidé la rencontre, a indiqué que beaucoup de pays connaissent, à l’heure actuelle, une tendance à la hausse des cas de Covid-19, avec une circulation très intense de divers variants. Une situation qui requiert des mesures fortes susceptibles d’empêcher une troisième vague. «Les contaminations semblent s’accélérer en particulier dans le continent africain.Notre pays n’est pas à l’abri. Nous devons nous mobiliser encore plus, nous réarmer pour éviter une autre vague de contamination qui serait préjudiciable à la santé de nos populations et à notre économie», affirme le ministre. Et à cet effet, il exhorte les populations à privilégier la vaccination qui, selon lui, constitue la meilleure arme de prévention contre le virus et contre la survenue de cas graves de Covid-19. «Les opérations se déroulent dans toutes les régions du pays, mais il y a des zones où la vaccination reste encore très faible. Si nous voulons atteindre notre cible d’ici à la fin de l’année, il va falloir vacciner plus et plus vite», indique Abdoulaye Diouf Sarr.
A la suite du ministre de la Santé, le Pr Moussa Seydi n’a pas fait dans la langue de bois pour étaler les multiples obstacles rencontrés par le personnel de santé dans la lutte contre le coronavirus. Il relève de nombreux aspects qui font froid dans le dos comme le manque fréquent d’oxygène, les examens paracliniques, l’augmentation des cas graves chez les jeunes n’ayant pas de comorbidités. «Le problème récurrent d’oxygène dans les Cte, surtout à Fann, peut être fatal aux malades. Je le dis depuis le début : un Cte ne doit pas avoir une seule centrale d’oxygène. Il faut toujours deux centrales d’oxygène, parce qu’une centrale peut tomber en panne. Et lorsque cela arrive, nous pouvons perdre un malade. Et perdre une vie humaine que l’on pouvait sauver n‘est pas quelque chose de banal. Il y a fréquemment et très souvent des pannes d’oxygène. Cela est valable à Fann, à Dalal Jam aussi et d’autres structures. Il faut absolument et de manière définitive régler ces problèmes d’oxygène durant la prise en charge», indique Pr Moussa Seydi. Evoquant le problème de l’examen paracliniques, il invite le ministère à aider les hôpitaux à gérer cette question. «Alors que le scanner était gratuit pour les malades du Covid, ces derniers ont obligés de payer depuis quelques temps. Si les patients ne sont pas en mesure de payer, il y aura des dégâts, car ils font des embolies pulmonaires. Et cela va pose un problème pour la prise en charge des urgences», s’offusque le chef de service des maladies infectieuses de Fann.
«ON NE PEUT PAS SE PERMETTRE DE DEMANDER AUX GENS DE LIMITER LEURS DEPLACEMENTS MAINTENANT»
Selon Pr Moussa Seydi, il importe d’insister sur la vaccination car, dit-il, les mesures initiales édictées par les autorités sanitaires ne sont pas faisables dans la durée. «On ne peut pas se permettre de demander aux gens de limiter leurs déplacements maintenant. Il faut que l’on sorte de nos têtes couvre-feu, état d’urgence…, ce n’est plus possible. Seule la vaccination peut nous sortir de ce gouffre sans fin», clame-t-il avant de préciser que la virulence pose moins de problèmes que la transmissibilité du variant. «Un virus qui se transmet plus rapidement va tuer plus de monde que le virus qui est plus virulent, parce que le nombre de morts est proportionnel au nombre de cas», explique-t-il.
DR EL HADJI MAMADOU NDIAYE, DIRECTEUR DE LA PREVENTION «ACTUELLEMENT, ON EST EN TENSION DE VACCINS»
Chargé de la vaccination au ministère de la santé, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye indique que décision a été prise de vacciner toutes les personnes âgées d’au moins 18 ans. Il estime que la consommation globale du pays est de 64%. «Il faut mettre l’accent sur la communication, mais aussi qu’on ait plus de vaccins. Les populations commencent un peu à se réveiller pour demander le vaccin. Par exemple à Dakar et Thiès, il n’y a pas de vaccins. On peut dire qu’on est en tension de vaccins», affirme le directeur de la prévention qui préconise une vaste campagne de communication ainsi qu’un déploiement des stratégies de vaccination que les populations connaissent. «C’est comme cela qu’on atteint les cibles, mais ces plans doivent être financés».