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21 juin 2025
LE DERNIER RÉQUISITOIRE DE FATOU BENSOUDA
La magistrate gambienne, qui juge «assez positive» sa mandature, est revenue sur les dossiers qui ont marqué son magistère ainsi que ceux qui font l’actualité
Fatou Bensouda fait ses adieux. La procureure de la Cour pénale internationale (Cpi) a tenu une conférence de presse samedi dernier pour dresser son bilan, après 9 ans à la tête du Parquet de la juridiction internationale. La magistrate gambienne, qui juge «assez positive» sa mandature, est revenue sur les dossiers qui ont marqué son magistère ainsi que ceux qui font l’actualité. Vendredi, elle a été élevée à la dignité de Commandeur dans l’Ordre national du Lion par le Président Macky Sall.
Question palestinienne : «Nous avons ouvert une enquête depuis mars dernier»
«Nous avons ouvert une enquête depuis mars dernier. Nous y étions pendant tout ce temps. C’est la Palestine qui a saisi la Cpi depuis 2015 pour qu’on ouvre une enquête. Depuis, nous y sommes. Vous savez que nous devons chercher des preuves et des informations sûres pour affirmer la compétence de la Cour. Si c’est clair, je peux m’adresser aux juges pour dire que les critères sont réunis pour enquêter en Palestine. Il a fallu deux ans aux juges pour qu’ils acceptent en mars dernier d’autoriser la procureure et son équipe à entrer en Palestine pour faire des enquêtes. Les choses se sont accélérées ces derniers jours avec l’utilisation de la violence meurtrière. La Cour suit de près ce qui se passe. Tous ceux qui posent des actes relevant de crimes contre l’unanimité, nous leur disons que nous les avons à l’œil.»
Plainte du M2D : «Nous sommes actuellement dans une phase d’analyse des informations reçues»
«Ce que vous appelez plainte, la Cour pénale le nomme article 15. Cela veut dire que toute personne peut se lever pour envoyer à la Cpi des informations relavant des compétences de ladite Cour. On doit vérifier ces informations à notre niveau pour voir si cela nécessite l’ouverture d’une enquête ou pas. On est à ce stade actuellement. Plusieurs personnes nous ont saisie sur les derniers évènements au Sénégal. Nous sommes actuellement dans une phase d’analyse des informations reçues. Je vous dis que beaucoup de personnes nous ont donné des informations. La loi nous oblige à analyser chaque cas. On cherchera de voir si les crimes visés par la Cpi ont été commis sur le sol sénégalais. On va voir aussi l’intérêt de la justice sénégalaise à connaître de ces évènements.
Cpi, une Cour pour l’Afrique ? : «Beaucoup de propagande contre cette juridiction internationale»
«Ce sont les pays africains qui ont la première fois demandé la création de la Cour pénale internationale. Ce sont eux qui demandent à la Cour de venir en Afrique. Si la Cour a commencé à travailler, c’est en partie grâce à l’Afrique. Je salue ce leadership de l’Afrique relatif à la saisine de la Cour pénale. La Cour pénale ne peut pas d’un seul coup venir en Afrique. Ceux qui demandent à la Cpi de venir se fondent sur une base. Je dois préciser qu’il revient aux Etats de régler les problèmes judiciaires au niveau national. Mais s’ils ne peuvent pas juger, ils ont la possibilité de se tourner vers la Cpi. L’Ouganda, la République Centrafricaine, la Rd Congo, le Mali, les Comores, la Côte d’Ivoire ont appelé la Cpi. Il peut aussi y avoir que la Cour constate des cas de crime que les juridictions nationales n’ont pas traités. La Cour peut s’autosaisir si elle voit que les juridictions nationales n’ont pas fait leur travail. Il y a des détracteurs de la Cpi qui font véhiculer cette idée que nous sommes une Cour pour l’Afrique. C’est totalement faux. C’est de la propagande. Quand la Cour s’intéressait à Omar El Béchir, le Kenya, il y a eu beaucoup de propagande contre cette juridiction internationale. Cela a conduit à dire des mensonges. C’est fait à dessein pour entamer la crédibilité de la Cour. Il y a plus de 120 Etats parties à la Cour pénale internationale, mais la plupart viennent de l’Afrique. On a beaucoup de cas en dehors de l’Afrique, mais nos détracteurs, de façon exprès, ferment les yeux sur ça. La Cpi travaille en Colombie, au Venezuela, en Myanmar au Bangladesh, en Palestine, au Pakistan, en Géorgie et en Ukraine. Tous ces exemples ne sont pas en Afrique, mais personne n’en parle.
Affaire Gbagbo-Blé Goudé : «Je n’ai pas de regret par rapport à ce procès»
«Sur l’affaire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, je n’ai fait que mon travail en tant que procureure. Je n’ai pas fait de règlement des comptes. Je n’ai rien de personnel contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. On a quelques difficultés quand il s’agissait de présenter les preuves. D’ailleurs, les juges nous ont dit qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves et raison pour laquelle ils ont acquitté les prévenus. Ils étaient 3 et les 2 étaient d’accord pour l’acquittement contre l’autre. C’est pourquoi j’ai fait appel. Je ne l’ai pas fait pour m’attaquer à Gbagbo et Blé Goudé, mais je faisais mon travail. J’ai considéré que la loi n’a pas été bien appliquée. Je n’étais pas d’accord sur les arguments juridiques soulevés en première instance ; pour vous dire que l’affaire était complexe. Les 5 juges d’appel ont fait presque deux ans pour donner leur verdict. Finalement, 3 juges étaient d’accord pour l’acquittement contre 2. Maintenant, je respecte cette décision de justice. Je n’ai pas de regret par rapport à ce procès parce que je n’ai fait que mon travail.»
Crise migratoire : «C’est une question prioritaire pour la Cpi»
«Nous sommes en train d’analyser les choses. On ne peut rester les bras croisés face à ce phénomène. Juridiquement, cela devrait rentrer dans les compétences de la Cour. Mon équipe et moi considérons que c’est une question prioritaire pour le bureau. Nous avons des résultats que nous ne pouvons pas divulguer en ce moment.»
Fin de mandat : «Je pense avoir fait un bilan assez positif»
«J’avais un mandat de 9 ans, conformément aux lois qui gouvernent la Cpi. D’ici quelques jours, je vais quitter mon poste. Dieu merci, je pense avoir fait un bilan assez positif. Il suffit de voir ce qui a été fait durant mon mandat. J’ai eu des succès et des défis, mais je pense que le niveau où j’ai hissé la Cour pénale internationale est beaucoup plus élevé que là où je l’ai trouvée lors de mon arrivée en 2012. Je remercie tous le monde, les Etats-parties, l’Afrique et surtout le Sénégal pour le soutien.»
Par Hamidou ANNE
LES LARMES DE NOS FÊTES
Maladies, misère, chômage, retraite ridicule, famille détruite. Des drames ordinaires qui étouffent des millions de Sénégalais. Il y a des gens à qui toute leur vie la République refusera la moindre once de bonheur, qui est pourtant un droit fondamental d
Korité 2021. En famille, les conversations s’égrènent entre deux mets festifs. Cette année, le Ramadan fut pénible pour les organismes, sûrement davantage affectés par les effets du Covid-19, les privations, le stress de la distanciation encore de mise, les pertes d’amis et de proches essuyées et les peurs diverses issues du quotidien.
On ne se voit plus autant qu’avant du fait des aléas de la vie professionnelle, des responsabilités des uns et des autres et surtout de la nécessité de se distancer pour préserver nos vies face à un virus qui rôde. Les conversations voyagent entre la politique, les affaires, le sport et la situation internationale. Nous nous indignons du sort des Palestiniens qui meurent sous les bombes d’un gouvernement d’extrême-droite israélien sans que cela ne choque la bien mal nommée «communauté internationale». Nous nous amusons de la nouvelle lubie sur l’emploi et l’entrepreneuriat qui s’est saisie du pays à la suite des émeutes de mars. Comme si notre pays ne vivait pas une crise de l’emploi de manière structurelle depuis six décennies. Nos échanges butent sur les politiciens de l’opposition qui s’en prennent à la majorité sur la sempiternelle question du fichier électoral. Désaccords et tons qui haussent. Parmi nous, certains pensent que la Présidentielle de 2019 a été truquée.
D’ailleurs, tel activiste l’a dit. Les lobbies maçonniques, les illuminati, entre autres obscurs groupes, ont financé tel candidat. Des preuves ? Des vidéos sur WhatsApp ou des compilations de propos de «complotistes» à la mode sur YouTube… En fin de journée, les repas ont calmé nos divergences et réuni tout ce beau monde devant la solennité du jour, de ses symboles comme la famille, l’amitié, l’amour, les valeurs de partage, de solidarité et de don de soi. Les conversations deviennent plus sereines, plus dépouillées et ainsi plus tristes. Nous revenons à notre condition d’homme devant l’immensité et l’imprévisibilité du destin, et devant les tragédies des nôtres qui survivent dans un pays où, en 2021, se soigner et s’éduquer relève du luxe. Il n’a jamais été autant évoqué l’émergence ou les positions dans divers classements honorables. Pendant ce temps, la réalité est toute autre.
Les Sénégalais souffrent, et les images de nos frères et sœurs qui partent à l’assaut de l’océan et du désert le montrent. Des millions de Sénégalais vivent dans le dénuement le plus absolu sans aucun espoir. Le pays n’en offre suffisamment pas. Les membres de la majorité au pouvoir voient le Sénégal comme un havre de paix et de douceur grâce à leur leader qu’ils considèrent comme infaillible et doué de tous les pouvoirs possibles. L’opposition, elle, en reste à ses fondamentaux : le fichier électoral et la transparence des scrutins. Nos discussions de ce jour de fête tournent vite à la litanie de mauvaises nouvelles qui rappellent le drame de millions de nos compatriotes partout sur le territoire national et dans toutes les composantes socio-professionnelles.
L’oncle X est malade. Il souffrirait d’un cancer de la prostate, il lui faudrait 600 mille francs pour se faire soigner. Il est retraité et aucun de ses enfants ne travaille. Non, finalement il souffre d’insuffisance rénale… Bref, on ne sait pas ce qu’il a. Des millions de gens ne sont pas diagnostiqués dans notre pays. Ils souffrent, endurent, attendent la délivrance du Ciel et partent. Un cousin a une maladie psychiatrique. Des guérisseurs du village ont promis de le soigner… Un ami de la famille, à la retraite, est menacé d’expulsion de son domicile pour des mois d’arriérés de loyer. Un autre vit dans un squat, car le maçon censé finir sa maison l’a escroqué.
Impossible de mettre la main sur lui. Ces gens, les nôtres, en plus de ne pouvoir ni se soigner ni offrir à leurs enfants une école de qualité, ne font pas confiance à la police, encore moins à la justice. Cela illustre la faillite du service public de qualité qui crée des citoyens de seconde zone dans une République censée sacraliser l’égalité. Au fur et à mesure que nous parlons, le spectre se dessine, et il est difficile. Maladies, misère, chômage, retraite ridicule, famille détruite, dignité enlevée. Voilà des drames ordinaires qui étouffent des millions de Sénégalais.
Comme toujours, nos fêtes commencent en sourires et se terminent ainsi, en larmes, devant la souffrance des nôtres qui semble s’accentuer d’année en année. Il y a des Sénégalais à qui toute leur vie la République refusera la moindre once de bonheur et de vie apaisée, qui sont des droits fondamentaux de l’Homme. C’est pour eux que je continue à écrire, à croire en la nécessité du combat, du réarmement moral et idéologique pour documenter la vie des citoyens ordinaires.
Ecrire, pour moi, c’est maintenir cette rage de témoigner devant les puissants qui décident, pour les forcer à regarder sans filtre le Peuple martyrisé qu’ils dirigent et dont ils doivent défendre la dignité et la décence.
16 CAS POSITIFS, 8 PATIENTS EN RÉANIMATION, 2 DÉCÈS
Ce mardi, les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont annoncé 16 nouvelles contaminations sur un échantillon de 893 tests réalisés, soit un taux de positivité de 1,79. Il y a eu 1 cas contacts suivis et 15 cas issus de la transmission communautaire.
La région de Dakar demeure l’épicentre de la maladie avec 13 cas communautaires, là où les villes de Kaolack et de Mbour ont, chacune, comptabilisé un cas. En effet, 35 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris là 8 malades sont pris en charge dans les services de réanimation.
La maladie continue de faire des victimes. Deux décès ont été enregistrés. A ce jour, 41158 cas ont été déclarés positifs dont 39834 guéris, 1134 décédés et 189 sous traitement. Selon le ministère, les personnes vaccinées sont au nombre de 442123.
LE JARAAF RISQUE TRÈS LOURD
Eliminé de la Coupe CAF ce dimanche malgré son succès (2-1) devant le Coton Sport, le Jaraaf n’a pas digéré cette fin prématurée de son parcours avec l’agression subie par le quatuor arbitral.
Eliminé de la Coupe CAF ce dimanche malgré son succès (2-1) devant le Coton Sport, le Jaraaf n’a pas digéré cette fin prématurée de son parcours avec l’agression subie par le quatuor arbitral. Une mauvaise publicité pour le club de la Médina mais aussi pour le football sénégalais qui ne sera sûrement pas impuni comme l’annonce l’ancien numéro 1 sénégalais, Malang Diedhiou.
C’est une image désolante à laquelle on a eu droit ce dimanche après le coup de sifflet final de l’arbitre malien du match opposant le Jaraaf au Coton Sport. Non contents du but injustement refusé à Albert Lamane Diéne, du pénalty non sifflé après une charge sur Makhtar Ndiaye mais aussi le temps additionnel jugé trop petit (3 minutes), des dirigeants ont pesté avec véhémence sur le trio arbitral. C’est d’abord Youssou Dial, directeur du club de la Médina et non moins chef de délégation qui a exprimé son courroux au trio malien à la fin du match. Il sera ensuite rejoint par des supporters et/ou des dirigeants qui vont malheureusement pousser le bouchon plus loin. En effet le quatuor arbitral malien dirigé par Boubou Traoré, alias «Peny-Peny» a été roué de coups au point que ce dernier a été blessé à la tête. Des images déplorables qui vont faire le tour du monde et vont faire tache, n’honorant pas au passage le football sénégalais. Elles donnent une très mauvaise publicité au Jaraaf qui aura fait un parcours plus qu’honorable dans cette compétition. Ce comportement de ses supporters et/ou dirigeants est aux antipodes de la devise du Jaraaf qui est « Yarou, Yewu, Yété ». Selon les conclusions des rapports qui seront produits par les arbitres et le commissaire du match, le club du président Cheikh Seck risque de lourdes sanctions. Reste à savoir de quelle nature ou degré seront ces sanctions et qui devraient sa prochaine participation en Coupe CAF ou en Ligue des Champions.
Malang Diedhiou condamne et demande des sanctions
Vu la gravité de ces incidents, le Jaraaf ne pourra pas échapper à une sanction de la Caf en plus de cette élimination de la Coupe CAF. Et ce n’est pas Malang Diedhiou qui le dément. L’ancien numéro 1 de l’arbitrage sénégalais et aujourd’hui responsable de l’arbitrage dans la zone ouest A de la CAF est sorti de ses gonds et a condamné l’agression subie par le quatuor arbitral. « A la fin du match Asc Jaraaf - Coton Sport du Cameroun comptant pour les quarts de finale de la coupe CAF, le quatuor d’arbitres dirigé par le malien Boubou Traore a été sauvagement agressé. Ces actes d’une autre planète, aux antipodes des principes élémentaires du fair- play sont condamnables et condamnés. Ils n’honorent ni le JARAAF, ni le Sénégal dont les responsables en charge du football s’efforcent nuit comme jour à préserver l’image de notre Téranga.
Tombant sous le coup de sanctions disciplinaires et judiciaires, ces faits ne doivent pas rester impunis, tant ils ont fini de salir notre football mais surtout notre pays. En ma qualité de responsable des arbitres de la zone ouest A, membre du panel des experts techniques d’arbitrage de la CAF, je condamne fermement cette attitude et assisterai les arbitres dans toute procédure judiciaire qu’ils voudront bien initier » indique-t-il dans un communiqué qui nous est parvenu.
Malang Diedhiou ne s’est pas arrêté en si bon chemin puisqu’il invite la Fédération sénégalaise de football (Fsf) à prendre les devants en s’autosaisissant. « J’invite la fédération sénégalaise à s’autosaisir pour prendre des mesures disciplinaires conséquentes, car ces faits peuvent nous valoir une suspension du stade Lat Dior, notre seul espoir d’accueillir des matches internationaux et cela serait préjudiciable pour notre équipe nationale à la veille d’échéances capitales. Et ce sera justice ! ». Les prochaines semaines s’annoncent tendues pour le Jaraaf qui retient son souffle dans l’attente de sanctions.
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Jérémy Lodéon est un chanteur et compositeur qui s'est produit en France, au Brésil, et dans les Caraïbes , et plus récemment aux États Unis. Son genre musical est décrit comme Pop/reggae avec une influence de rythmes d'Afrique et des Caraïbes.
Jérémy Lodéon est un chanteur et compositeur qui s'est produit en France, au Brésil, et dans les Caraïbes , et plus récemment aux États Unis. Son genre musical est décrit comme Pop/reggae avec une influence de rythmes d'Afrique et des Caraïbes.
Son nouveau single, "Believe" amène à l'auditeur ce son de Pop/reggae et un message positif avec le seul but de les faire danser et chanter tous ensemble quelque soit leur origine... Ceci est certainement une invitation à une "socialization sans frontières" ou au retour à une humanité collective?
TOUBA ET TIVAOUANE RÉAFFIRMENT LEUR OPPOSITION
La « fatwa » des Khalifes généraux de Tivaouane et Touba contre la « promotion de l’homosexualité au Sénégal » se corse.
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 25/05/2021
La « fatwa » des Khalifes généraux de Tivaouane et Touba contre la « promotion de l’homosexualité au Sénégal » se corse. Serigne Ababacar Sy Mansour et Cheikh Mouhamadoul Mountakha Mbacké multiplient les sorties pour exiger une loi criminalisant cette pratique. Aussi bien dans la cité religieuse de Khadim Rassoul que dans la sainte ville de Mame Maodo, les khalifes généraux dénoncent ce qu’ils appellent une « faiblesse de l’Etat face au phénomène des homosexuels ». Il convient de rappeler toutefois, que le chef de l’Etat a toujours assuré que «l’homosexualité ne sera jamais dépénalisée sous ma magistère».
Devant le président des États-Unis, Barack Obama, son homologue Macky Sall avait soutenu que, s’agissant de la légalisation de l’homosexualité « notre société n’est pas encore prête ». Mais aujourd’hui, plus que jamais, les khalifes généraux des Tidianes et des Mourides, comme s’ils soupçonnaient les autorités de vouloir légaliser en douce cette pratique qualifiée de contre-nature, ouvrent le feu sur les homosexuels. Dans une déclaration du khalife général des Tidianes lue par le cheikh Pape Makhtar Kébé, Serigne Babacar Sy Mansour, a redit sa détermination à s’opposer « jusqu’à la fin des temps » à ce fléau. Selon lui, -« il n’est pas question que ceux qui font ces actes contre nature aient des droits au Sénégal ». Connu pour son franc-parler légendaire, Serigne Babacar Sy Mansour qui dit ne plus vouloir des homosexuels qui se pavanent au vu de tous ». Lors de la cérémonie officielle du Gamou de Tivaouane, samedi 9 novembre 2019, le khalife général des Tidianes avait invité avec fermeté l’Etat à « prendre ses responsabilités pour juguler ce fléau qui prend de plus en plus de l’ampleur au Sénégal. Un phénomène qui, s’y l’on y prend pas garde, risque de détruire notre société ». Et d’avertir : « je ne compte pas rester les bras croisés et assister impuissant à la montée de ce fléau. Loin s’en faut. Je suis décidé à barrer la route aux gens qui font la promotion de l’homosexualité. Qu’ils sachent qu’ils nous trouverons sur leur chemin. Nous servirons de bouclier, car c’est notre devoir ».
Tivaouane prévient les parlementaires
À l’occasion de la célébration du Gamou 2020, jeudi 29 octobre, le Khalife général des Tidianes était revenu sur le nombre croissant des homosexuels, des clubs de nudistes etc. « On doit se dire la vérité. Les homosexuels sont de plus en plus nombreux au Sénégal. Avant, on les reconnaissait de par leurs manières efféminées. Maintenant, ils se cachent parmi nous. Je ne sais pas s’il s’agit de vice, de maladie, ou si cette personne aime vivre dans le mal ». Et d’ajouter pour s’en désoler : « au Sénégal, il existe des maisons de tolérance, des clubs de nudistes. On doit en parler car la situation est critique. Trop de liberté nuit. On doit savoir trouver un juste milieu ». Le vendredi 15 janvier 2021, dans une autre déclaration, Serigne Babacar Sy Mansour était encore revenu brièvement sur la question de l’homosexualité en dénonçant « la dépénalisation de l’homosexualité dans beaucoup de pays du monde, particulièrement en Afrique ».Il avait saisi l’occasion pour mettre les députés en garde les parlementaires sénégalais contre « le vote de lois scélérates comme la promotion de l’homosexualité, la franc-maçonnerie, les antivaleurs, etc. ». Et d’avertir : « Je n’en dirai pas beaucoup. Mais je dis aux députés que demain, Dieu leur demandera des comptes sur tout ce qu’ils approuvent aujourd’hui. Gardez en tête que tout projet de loi voté, sera justifié devant Dieu ».
Touba également en croisade contre l’homosexualité
Dans une plaidoirie rendue publique ce dimanche 23 mais 2021 par le mouvement And Samm Jikkoyi, lors d’un grand rassemblement tenu à Dakar mais aussi dans l’intérieur du pays, le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, exige à son tour « une loi criminalisant l’homosexualité, le lesbianisme et autres contenus dans LGBTIQ, la zoophilie, la nécrophilie et assimilés au Sénégal ». Le marabout a manifesté son « opposition à l’homosexualité et à l’agenda déroulé en ce moment au Sénégal, pour, à l’horizon 2026, obtenir une société sans discrimination comme formulé dans la vision de la stratégie nationale pour l’’equité et l’égalité de genre au Sénégal ». Aux yeux du Saint homme de Touba, « cette stratégie implique la reconnaissance de droits et libertés aux homosexuels ». Cheikh Mouhamadoul Mountakha Mbacké a rappelé aux autorisés politiques qu’« elles ne sont que des déléguées du peuple sénégalais et doivent, à ce titre, respecter à tout moment et en tout lieu la volonté du peuple ainsi que ses valeurs et us ».
Contre le module sur l’homosexualité à l’école, Touba et Ndiassane se concertent
« Les religieux décident porter le combat contre l’introduction supposée d’un module sur l’homosexualité dans le programme scolaire ». C’est en ce sens que le khalife général des Khadres, Cheikhal Becaye Kounta, a envoyé à Touba une forte délégation dirigée par le porte-parole de la sainte famille Al Kountiyou, Serigne Pape Abdourahmane Kounta. Une délégation reçue en premier par le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha et, ensuite, Cheikh Bass Abdou Khadre Mbacké, son porte-parole. Le message est clair : « Le Sénégal n’ouvrira pas la porte à une éducation aux couleurs homosexuelles. Ce module sur l’homosexualité prêté à l’UNESCO ne va pas prospérer ». Voilà qui a le mérite d’être clair… Lors de l’édition 2016 du Magal de Mbacké Kajoor célébrant la venue au monde de Serigne Bara, le Khalife général des Mourides d’alors, qui menait une lutte acharnée contre la dégradation des mœurs, avait profité de son entretien avec l’alors Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, pour lui asséner ses quatre vérités. «Nous ne voulons pas de l’homosexualité dans ce pays, faites tout pour ne pas légaliser cette pratique au Sénégal », avait-il balancé au visage de M. Dionne. Lequel s’était empressé de rappeler que « le Président Macky Sall a ôté de la constitution le caractère intangible de la laïcité. Auparavant, il avait dit et réitéré devant Barack Obama que l’homosexualité ne sera pas légalisée au Sénégal ».
MBOUR SE DRESSE ENCORE
« Non au morcellement de la lagune de Mbour ». C’est au tour de ce slogan que les Mbourois, vent debout ont battu le macadam samedi dernier
« Non au morcellement de la lagune de Mbour ». C’est au tour de ce slogan que les Mbourois, vent debout ont battu le macadam samedi dernier pour s’ériger contre le morcellement depuis plusieurs années maintenant du site où des dizaines de bornes délimitant des parcelles seraient implantées et des travaux de construction en cours illégalement engagés. Pour rappel en 2018 déjà, sous l’impulsion du Cdim (Collectif pour la défense des intérêts de Mbour), une forte mobilisation avait été enclenchée pour dénoncer le décret de déclassement pour la cession du site à une société immobilière privée uniquement préoccupée à y viabiliser 57 parcelles à vendre. Le collectif exigeait l’annulation pure et simple du décret de déclassement de cet espace ainsi que sa réhabilitation dans les plus brefs délais.
« Nous avons constaté, avec désarroi, le lancement des travaux d’envergure de remblai et de vaste dessouchage sur fond de lotissement de plus de deux hectares dans le Domaine public naturel en violation flagrante de la loi 76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du Domaine de l’Etat, note le communiqué. Nous interpellons ici, le Chef de l’Etat, gardien constitutionnel de notre patrimoine naturel. On s’étonne que l’Etat du Sénégal, qui n’en est pas à sa première, ait pu déclasser cette réserve et octroyer à travers un décret présidentiel, une superficie de 2ha 83a 48ca à un promoteur privé établi sous le dénominatif de Siham (Société Immobilière d’Habitat Moderne) et dont la seule et unique vision se limite à viabiliser puis vendre (57 parcelles) », avaient fait entendre les initiateurs de ce mouvement. « Notre littoral qui est notre patrimoine immatériel à la valeur inestimable, avec les opportunités qu’il offre pour la pêche, le tourisme, le loisir et même l’agriculture, est gravement agressé par des privés sans scrupule avec la complicité d’agents de l’administration et le silence coupable des autorités » enchaînait le porte-parole Lamine Diop. Cette forte mobilisation avait créé chez les Mbourois l’espoir de ne plus entendre parler de ce funeste projet. Seulement, il faut rappeler qu’on était à quelques encablures du scrutin présidentiel de 2019. Depuis juillet 2018, rien ne laissait présager que ce dossier allait encore les devants de l’actualité.
Après donc bientôt trois ans d’accalmie, la controverse autour de cette affaire aux enjeux à la fois environnementaux, économiques et politiques refait surface à Mbour. Samedi dernier, dans la matinée, sur l’axe Rondpoint, Mamadou Diop (intersection RN 1 sens Kaolack et centre-ville) –Préfecture (Quartier Escale), marché central, ont battu le macadam pour encore dénoncer ce qu’elles considèrent comme une forfaiture. Et cette fois-ci, ce sont les services de la municipalité qui ont été indexés. « Nous avons constaté depuis plusieurs années que des agents de la mairie de Mbour continuent de procéder à des morcellements illégaux de parcelles sur l’assiette foncière de la lagune de Mballing. Sur le site, des dizaines de bornes délimitant des parcelles y sont implantées et des travaux de construction y ont illégalement cours » a déclaré le porte-parole du jour, Vincent Faye, drapé de rouge au même titre que tous les marcheurs.
Pour M. Faye, s’adressant à la presse, cette manifestation pacifique a été organisée dans le but de « dénoncer ces prédateurs fonciers ». Mais, a-t-il ajouté, le comité a cinq revendications à faire valoir. Ce sont : l’annulation de toutes les attributions de parcelles sur l’assiette foncière de la Lagune de Mballing; le retrait de toutes les bornes de parcelles implantées sur la Lagune; la démolition de tous les travaux de construction sur l’assiette foncière de la Lagune de Mballing; la délimitation et la protection de la Lagune de Mballing; le dragage et l’aménagement de la Lagune de Mballing
Les réponses du maire de Mbour
Toutefois, à l’issue de la marche, le maire de Mbour, El Hadj Fallou Sylla, dont l’institution a été visée, a cru devoir apporter une réponse aux allégations des marcheurs. « La mairie de Mbour n’est ni de près ni de loin mêlée à un quelconque projet de lotissement de la lagune de Mballing », a précisé son chargé de communication. Mieux, dès qu’elle a été informée de ces agissements, le maire a tout de suite envoyé la DSCOS sur les lieux avec l’ordre d’arrêter les travaux trouvés sur place, a laissé entendre le porte-parole du maire. Mieux, ce dimanche, le maire en personne, face à la presse, est resté sur cette même ligne de défense. Quoi qu’il en soit, cette question du déclassement et du morcellement de la lagune de Mballing qui joue un rôle écologique reconnu de tous, reste entier. En 2018, le Collectif pour la défense des intérêts de Mbour (Cdim) qui avait porté le combat contre ce projet, avait lancé une alerte en ces termes « C’est une folie que de penser construire sur la lagune de Mballing et obstruer ainsi une voie d’eau, avec tous les risques de destruction de notre écosystème que cela comporte ». Alors, aux pouvoirs publics, seuls habilités à décider du sort de ce site de bien méditer cette alerte !
Par Mamadou Oumar NDIAYE
POURQUOI L’ARRIVEE DE MBAYE DIONE DERANGE LE «SOVIET» DES TRAVAILLEURS…
A l’évidence, les braves travailleurs du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) ignorent encore que l’ère des « Soviets » ou du socialisme autogestionnaire de la Yougoslavie de Josip Broz Tito est révolue
A l’évidence, les braves travailleurs du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) ignorent encore que l’ère des « Soviets » ou du socialisme autogestionnaire de la Yougoslavie de Josip Broz Tito (l’un des fondateurs du Mouvement des Non-Alignés pour ceux qui ne le sauraient pas) est révolue. Voilà en effet de braves messieurs et dames qui prétendent s’auto-administrer, à tout le moins choisir leur propre directeur général et même exiger la fin d’une administration provisoire à la mise en place de laquelle leur comportement ne serait pas tout à fait étranger ! Car si cet établissement leader des Services financiers décentralisés (SFD), autrement dit de la micro finance, de notre pays a été placé sous administration provisoire c’est bien à cause des fautes de gestion, pour dire le moins, de quelques-uns de ses dirigeants maison. Lesquels, par leur manière de gérer, ont mis ce fleuron en péril. N’eussent été la vigilance des autorités et la rigueur de la Commission bancaire de la BCEAO basée à Abidjan, le CMS aurait d’ailleurs déjà déposé le bilan mettant sur la paille des dizaines de milliers de sociétaires.
En effet, la forme mutualiste de l’établissement fait que tous les titulaires de comptes sont considérés comme des actionnaires qui participent donc aux organes délibérants. Une organisation assez originale et complexe donc. Toujours est-il que, créé par des Français, le Crédit Mutuel du Sénégal a connu un développement fulgurant surtout dans les régions de l’intérieur du pays où, faute de réseau bancaire, fonctionnaires servant en brousse et opérateurs économiques locaux aux faibles moyens l’ont adopté tout de suite. Mais il doit surtout son expansion et sa croissance au défunt directeur général, Mamadou Touré, artisan de la sénégalisation de la structure. C’est sous son égide que le CMS a acquis de la visibilité avec des agences partout — 219 à ce jour sur l’étendue du territoire national —, ce qui en fait le plus grand réseau de notre pays avec celui de La Poste — et un afflux de la clientèle.
C’est sous sa direction aussi qu’a été créée la banque du groupe, la BIMAO (Banque des institutions mutualistes d’Afrique de l’Ouest). Cette création était devenue nécessaire dans la mesure où le CMS, de par sa nature même, ne pouvait pas accorder des crédits au-delà d’un certain montant. De ce fait, certains clients, devenus gros ou dont les affaires se développaient, étaient obligés de le quitter à un moment donné pour se tourner vers les banques classiques, seules à même de pouvoir répondre à leurs besoins pour certains montants. Bref, le CMS était un très bel outil qu’enviaient bien des établissements bancaires en raison de l’étendue de son réseau. Comme nous l’avons indiqué, du fait de fautes de gestion, la Commission bancaire a décidé de le placer sous administration provisoire pour en particulier sauver les dépôts des clients.
L’Etat lui-même, le président Macky Sall en tête, s’est beaucoup investi pour sauver cette réussite sénégalaise en matière de micro-finance et aussi de banque. Un instrument qui joue non seulement un rôle économique important mais aussi a une fonction sociale indiscutable en permettant d’irriguer financièrement le pays profond et de faire accéder des couches défavorisées à l’épargne et aux produits financiers. Un canal, aussi, utilisé par l’Etat pour distribuer des aides sociales. Autant de choses qui ont fait que, de Dakar aux bords de la lagune Ebrié, on s’est mobilisé pour sauver le CMS dont la disparition, encore une fois, entraînerait des conséquences sociales dramatiques. Un risque systémique.
Le banquier professionnel Mbaye Dione à la rescousse
Pendant que l’Etat se démène pour sauver ce SFD, que font donc ses travailleurs ? Ils multiplient les mouvements d’humeur, les AG, les ports de brassards rouges, demandent le paiement de primes —pour un établissement placé en état de coma artificiel ! —, passent leur temps à réclamer le départ des administrateurs provisoires nommés à la tête de leur structure. Nul ne trouve grâce à leurs yeux. Pour eux, le dirigeant idéal, ce serait quelqu’un issu de la promotion interne. Or, ce sont justement de cadres maison qui ont mis la boîte dans la situation où elle se trouve…
Après des années d’administration provisoire, le bout du tunnel est entrevu même si la Commission bancaire estime qu’il y a encore des choses à faire. C’est dans ce contexte que le président de la République, que le sauvetage du CMS tient à cœur, a fait appel à un grand banquier professionnel, un excellent cadre qui a fait ses preuves dans deux banques, dont la SGBS de la belle époque — où il dirigeait un département stratégique — pour lui confier les rênes de l’établissement. Objectif : non seulement le redresser mais encore en faire une vraie banque capable de rivaliser avec les meilleures de la place et la préparer à affronter la révolution du numérique.
Mais voilà que plutôt que d’accueillir à bras ouverts ce sauveur — qui laisse un poste de DGA au Crédit International, une banque à capitaux libanais —, les preux « Soviets » du CMS déclenchent un tir de barrage médiatique. Curieuse façon de souhaiter la bienvenue à un urgentiste ! Que reproche-t-on donc à M. Mbaye Dione, car c’est le nom du futur administrateur provisoire en attendant d’en être le directeur général. D’être un « politicien » !
Mais cela, c’est un secret de Polichinelle puisqu’il est de notoriété publique que M. Dione, en plus d’être une figure de proue de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), dont il a d’ailleurs dirigé le mouvement des jeunes, est aussi le maire de Ngoundiane et vice-président de l’Association des maires du Sénégal (AMS). Malgré cette casquette de politicien, aussi bien les Français de la Générale que les Libanais du Crédit international — des gens qui ne sont pas des enfants de chœur en ce sens qu’ils ne badinent pas avec leurs intérêts, croyez-moi — lui ont fait une confiance totale, n’hésitant pas à le promouvoir à des postes de responsabilité. Car l’homme sait faire la part des choses entre la politique et son travail en plus d’être un bourreau de travail — on n’en connaît pas beaucoup, les directeurs généraux qui arrivent à leur bureau à 7h et quittent après le crépuscule —, sans oublier d’être très compétent, bien sûr.
L’autre chose que les travailleurs du CMS reprochent à leur futur administrateur provisoire — en attendant de passer DG si Dieu le veut — ? Une grotesque affaire de détournement de deniers de la mairie de Ngoundiane sur laquelle la justice s’est prononcée en rendant une ordonnance de non-lieu. Une affaire montée de toutes pièces par les adversaires politiques du maire Mbaye Dione et que nous avions dénoncée en son temps…
Pour dire que, plutôt que de se lancer dans des combats donquichottesques, les travailleurs du Crédit Mutuel du Sénégal gagneraient à faire corps avec leur nouveau dirigeant pour relever avec lui les nombreux défis auxquels leur entreprise est confrontée. Ce qui suppose des sacrifices de leur part plutôt que de se lancer dans une fuite en avant faite de revendications irréalistes. Car s’il advenait que leur établissement mette la clef sous le paillasson, les seuls perdants, ce serait eux. Nous sommes sûrs d’ailleurs que la majorité des employés du CMS n’aspirent qu’à travailler et ne souhaitent que le sauvetage de leur outil de travail. Ils ont donc intérêt à se méfier de ceux dont les ambitions de diriger ce fleuron qui a encore de beaux restes — 150 milliards de francs de dépôts — ont été contrariées par la nomination d’un futur directeur général banquier professionnel.
Avec Mbaye Dione, nous sommes sûrs que le Crédit Mutuel du Sénégal va pouvoir relever de nouveaux challenges exaltants et boxer bientôt dans la cour des plus grands établissements financiers… Nos vœux de succès l’accompagnent, bien sûr !
BIMAO, CHRONIQUE D’UN REDRESSEMENT ANNONCÉ AVEC MBAYE DIONE
Mbaye Dione était assurément l’homme qu’il faut pour sauver d’abord le CMS alors sous administration provisoire avant de redresser sa filiale bancaire. Ce qu’il a fait avec brio en un an seulement
Une des conséquences les plus désastreuses de la pandémie de coronavirus — outre les millions de morts — c’est, bien sûr, le coup d’arrêt porté à l’économie mondiale. Partout, les économies sont en récession sauf dans de très rares pays.
Pour sa part, le Sénégal aurait réussi de justesse à échapper à une récession. Du moins, si l’on en croit les chiffres officiels ! Dans ce contexte de marasme où des multinationales plongent dans le rouge et où des milliers d’entreprises mettent la clef sous le paillasson, réussir à survivre est déjà une performance. Quant à réaliser des bénéfices, c’est carrément un miracle !
Surtout dans un pays comme le nôtre, gravement touché par la pandémie et où le gouvernement a dû vider ses caisses et faire appel aux institutions financières internationales pour limiter les dégâts avec, à la clef, un plan de sauvetage d’un montant de 1.000 milliards de francs. C’est, justement, dans cet environnement morose, pour ne pas dire de sinistrose, que la Banque des Institutions mutualistes d’Afrique de l’Ouest (BIMAO), qui était pour ainsi dire le petit Poucet du système bancaire national, a réussi le tour de force de réaliser un bénéfice de 2,5 milliards de francs (plus exactement 2,475 milliards de francs) !
Une sacrée performance pour un établissement qui était à l’article de la mort il y a deux ans à peine. L’homme qui a réalisé ce miracle — car c’en est un — n’est autre que Mbaye Dione, le directeur général qui préside aux destinées de cette banque filiale du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) depuis janvier 2020 et qui, en 12 mois seulement, a fait gagner de l’argent à cette banque qui en perdait régulièrement depuis sa création !
Banquier professionnel ayant fait ses classes à la Société générale de Banques au Sénégal (SGBS) de la belle époque avant de migrer au Crédit international, une banque à capitaux libanais, où il a occupé les fonctions de directeur général adjoint, Mbaye Dione était assurément l’homme qu’il faut pour sauver d’abord le CMS alors sous administration provisoire avant de redresser sa filiale bancaire. Ce qu’il a fait avec brio en un an seulement.
Désormais, sur la place bancaire de Dakar, où sévit une très rude concurrence, il faudra compter sur la BIMAO qui entend jouer dans la cour des grands d’ici deux ou trois ans. Pour ma part, je suis content d’avoir prédit que Mbaye Dione saurait remettre à flots et la CMS et la BIMAO. Je l’avais écrit dans un article publié au moment où il prenait les commandes du Crédit Mutuel et où les syndicats étaient vent debout contre sa nomination. Les faits m’ont donné raison et c’est avec beaucoup de joie que je reproduis in extenso l’article que j’avais publié à l’époque. Car avec Mbaye Dione, le meilleur est à venir, assurément !
LE MINISTRE MAMADOU TALLA ACCUSE D’AVOIR CEDE DEVANT LA PRESSION SYNDICALE
Qui veut la mort de la mutuelle générale de l’éducation du Sénégal (MGES) ?
Dans une lettre adressée le 11 mai aux secrétaires généraux des syndicats d’enseignants, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a décidé l’adhésion des enseignants contractuels à une mutuelle de santé. Toutefois, depuis 2009, tous les ministres qui ont occupé ce département n’ont jamais répondu favorablement à cette veille doléance des syndicalistes qui en font une affaire politique pour avoir plus d’adhérents. D’autant plus que le décret N° 2006-1256 du 15 novembre 2006, en son article 5, règle cette question. Les enseignants et quelques responsables du ministère soutiennent la thèse de la pression car le ministre souffre des vagues de contestations de la part des secrétaires généraux de l’éducation
Qui veut la mort de la mutuelle générale de l’éducation du Sénégal (MGES) ?
Dans son courrier du 11 mai passé, portant sur l’adhésion des enseignants contractuels à une mutuelle de santé, le ministre s’est basé sur les dispositions du décret 2009-423 du 27 avril 2009 portant application de la loi 2003-14 du 14 juin 2003 relative aux mutuelles de santé, plus précisément son article 10 qui stipule qu’« il est possible à un enseignant contractuel de souscrire à une mutuelle de son choix légalement constituée ».
L’utilisation de cet article pour les beaux yeux des secrétaires généraux de l’éducation est en train de faire couler beaucoup d’encre. En effet, pour le gérant de la Mutuelle générale de l’éducation du Sénégal, il faut être de mauvaise foi pour avoir une telle lecture de cet article. « Ce, d’autant plus que le présent décret auquel fait allusion le DAGE relativement à l’adhésion des populations non agents de l’Etat dans une mutuelle de leur choix n’est qu’une mauvaise lecture de la loi. Car le décret N° 2006-1256 du 15 novembre 2006 en son article 5 stipule que l’employeur est tenu d’assurer la sécurité et la santé des travailleurs dans tous les aspects liés au travail. A cet effet, il peut sous sa responsabilité utiliser les services de personnes physiques ou morales, extérieurs à son établissement. Et c’est le cas depuis 1995 » explique Souleymane Barka Ba, gérant de la Mutuelle générale de l’éducation du Sénégal.
A l’en croire, la MGES (Mutuelle générale de l’éducation du Sénégal) assure parfaitement la prise en charge des enseignants et cela sur les 245 structures agréées au niveau national. Joint par téléphone, M.D, un responsable syndical dans le Sud du pays, professeur de langue, est contre cet « émiettement ». Parce que, pense-t-il, la mutualité est la théorie des grands nombres.
Par conséquent, soutient-il, le ministre manque de poigne. « Je veux juste rappeler que cette demande ne date pas d’aujourd’hui. Il y a plus urgent que cette veille doléance qui n’est que l’affaire des secrétaires généraux de syndicats. Tout ceci n’est que politique. Car, il y a des forces tapies dans l’ombre dont les intérêts ne sont que personnels » fustige notre interlocuteur, dénonçant la démarche individualiste des syndicalistes. « Qu’est-ce qui empêche les enseignants de former un seul bloc syndical si c’est réellement l’intérêt général qui est en jeu ? », s’interroge-t-il. « Imaginez une mutuelle qui va se retrouver avec 1000 membres cotisant chacun 2700 FCFA. A coup sûr, il suffit que cinq personnes tombent malades pour que les fonds de la mutuelle soient consommés », alerte le gérant de la Mutuelle générale de l’éducation du Sénégal, Souleymane Barka Ba.
A l’en croire, l’’entrée en vigueur de cette décision, prévue à la fin de ce mois, aura de lourdes conséquences. En effet, dit-il, dans un secteur où il y a plus de 40 syndicats, tous chercheront à mettre sur pied leurs propres mutuelles dans un contexte où les défis de l’éducation sont ailleurs.
De l’avis de nombreux acteurs du secteur éducatif, cette décision portant adhésion des enseignants contractuels à la mutuelle de santé de leur choix aurait été actée pour les beaux yeux des secrétaires généraux des syndicats. Lesquels sont très puissants dans le secteur de l’éducation nationale…