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23 septembre 2025
LA FRANCE, UNE BONNE SAMARITAINE POUR LE SENEGAL
Mettant en exécution l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD), le Sénégal et la France ont signé vendredi dernier un nouvel accord de 13,7 milliards FCFA.
Mettant en exécution l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD), le Sénégal et la France ont signé vendredi dernier un nouvel accord de 13,7 milliards FCFA. Ce qui fait un total de 32,3 milliards FCFA d’échéances de dettes dues et suspendues. Suffisant pour considérer le pays de Marianne comme un bon samaritain pour le pays de la Teranga
La France compte bien respecter son engagement pris dans le cadre de l’Initiative de Suspension du Service de la Dette (ISSD) lancée depuis 2020 par les pays membres du G20 et coordonnée par le Club de Paris. Elle a conclu vendredi dernier avec le Sénégal un deuxième accord de suspension en ce sens. Il court pour la période allant de janvier à juin 2021 et porte sur un montant de 13,7 milliards de francs CFA, rapporte une note parvenue hier à la rédaction.
Il a été signé par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et Philippe Lalliot, ambassadeur de France au Sénégal. Cet accord fait également suite à une première suspension sur la période de mai à décembre 2020 pour un montant de 18,6 milliards FCFA. En cumul, depuis le lancement de l’ISSD en mai 2020, le montant total d’échéances de dettes dues qui ont été suspendues entre le Sénégal et la France est de 32,3 milliards de francs CFA, lit-on dans le communiqué dont «L’AS» détient une copie. Qui précise dans la foulée que la signature de l’accord de prorogation de l’ISSD traduit l’excellence des relations diplomatiques, économiques et financières entre les deux pays.
L’Initiative de Suspension du Service de la Dette est mise en œuvre par les créanciers bilatéraux officiels, avec l’appui du FMI et de la Banque mondiale, pour répondre aux besoins de liquidités et d’atténuer les effets de la Covid-19 sur les pays en voie de développement. Ainsi, selon le communiqué signé par le ministère des Finances, le Sénégal entend affecter l’espace budgétaire ainsi libéré au financement des dépenses sanitaires, sociales et économiques pour lutter contre les effets de la pandémie et contribuer à la relance de son économie.
40 PAYS ONT BENEFICIE JUSQUE-LA DE L’ISSD POUR UN MONTANT TOTAL D’ENVIRON 5 MILLIARDS DE DOLLARS
En outre, il faut relever que le Sénégal bénéficie de ces accords parce qu’il fait partie des soixante-treize pays admis à bénéficier d’une suspension temporaire des paiements dus au titre du service de la dette contractée auprès de leurs créanciers bilatéraux publics. «Le G20 a également appelé les créanciers privés à participer à cette démarche sur des bases comparables. La période de suspension, dont la fin était initialement prévue le 31 décembre 2020, a été prolongée jusqu’à juin 2021 », souligne une note de la banque mondiale publiée le 18 juin 2021 et qui fait état de l’initiative de suspension de la dette (ISSD). D’après le document, la pandémie de coronavirus (COVID-19) a frappé de plein fouet les pays les plus pauvres, en engendrant une récession qui risque d’entraîner 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté.
C’est dans ce contexte, souligne-t-elle, que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont appelé les pays du G20 à mettre en place l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD). «L’ISSD aide les pays à concentrer leurs ressources sur la lutte contre la pandémie et à protéger la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes vulnérables. Depuis son entrée en vigueur le 1er mai 2020, elle a permis d’alléger la dette de plus de 40 pays, pour un montant total d’environ 5 milliards de dollars », lit-on dans le document qui ajoute que la Banque mondiale et le FMI apportent leur soutien à la mise en œuvre de l’Initiative, en veillant au suivi des dépenses, en promouvant la transparence en matière de dette publique et en encourageant une politique d’emprunts prudente.
Ainsi, indique la note, les pays emprunteurs qui bénéficient de l’ISSD s’engagent à utiliser les ressources ainsi dégagées pour financer une hausse des dépenses sociales, sanitaires et économiques en réponse à la crise. «Ils s’engagent également à communiquer l’intégralité des engagements financiers du secteur public (emprunts et instruments assimilables à des titres d’emprunt). Enfin, ils s’engagent aussi à limiter leurs emprunts non concessionnels, conformément aux niveaux convenus dans le cadre des programmes du FMI et des politiques de la Banque mondiale en la matière.»
INDIGNATION CONTRE LA PROPOSITION DE PLUSIEURS MARIS DE L’AFRIQUE DU SUD
Une proposition du gouvernement sud-africain de légaliser la polyandrie - lorsqu’une femme a plus d’un mari en même temps - a suscité des protestations de la part des conservateurs.
Une proposition du gouvernement sud-africain de légaliser la polyandrie - lorsqu’une femme a plus d’un mari en même temps - a suscité des protestations de la part des conservateurs.
Cela ne surprend pas le professeur Collis Macoko, un universitaire renommé sur le sujet. Les objections concernent “le contrôle”, a-t-il déclaré à la BBC. « Les sociétés africaines ne sont pas prêtes pour une véritable égalité. Nous ne savons pas quoi faire des femmes que nous ne pouvons contrôler. L’Afrique du Sud possède l’une des constitutions les plus libérales au monde, en faveur des mariages homosexuels pour tous et de la polygamie pour les hommes. L’homme d’affaires et personnalité de la télévision Musa Mseleku - qui a quatre femmes - fait partie de ceux qui s’opposent à la polyandrie. “Cela va détruire la culture africaine. Qu’en est-il des enfants de ces personnes ? Comment connaîtront-ils leur identité ?” demande M. Mseleku, qui joue dans une émission de télé-réalité sud-africaine sur sa famille polygame. « La femme ne peut plus assumer le rôle de l’homme. C’est du jamais vu. La femme paiera-t-elle désormais la lobola [prix de la mariée] pour l’homme. L’homme devra-t-il prendre son nom ? »
UNIONS SECRETES
Le professeur Machoko a fait des recherches sur la polyandrie dans son pays de naissance, le Zimbabwe voisin. Il s’est entretenu avec 20 femmes et 45 co-maris qui le pratiquaient, même si de tels mariages sont socialement tabous et non légalement reconnus. “La polyandrie, parce qu’elle est rejetée par certaines parties de la société, a été forcée à la clandestinité. Le secret est similaire à celui trouvé chez les francs-maçons”, a-t-il déclaré. « Lorsqu’ils sont confrontés à quelqu’un en qui ils n’ont pas confiance ou qu’ils ne connaissent pas, ils nient même l’existence d’un tel mariage. Tout cela est dû à la crainte de représailles et de persécution. Les participants à l’étude du professeur Macoko vivaient tous séparément mais étaient attachés à l’union polyandre et en étaient ouverts entre eux. “Une femme a nourri l’idée de vouloir être une femme polyandre lorsqu’elle était en sixième année [âgée d’environ 12 ans] après avoir appris comment la reine des abeilles dans une ruche héberge de nombreux co-maris”, a déclaré le professeur. Quand elle était adulte, elle a commencé à avoir des relations sexuelles avec plusieurs partenaires qui se connaissaient tous. “Quatre de ses neuf co-maris actuels faisaient partie de ce premier groupe de petits amis.” Dans la polyandrie, la femme initie souvent les relations, et invite les maris à rejoindre son union. Certains paient la dot, d’autres choisissent de contribuer à sa subsistance. Elle a le pouvoir de retirer un co-mari si elle pense qu’il déstabilise ses autres relations. Le professeur Macoko a déclaré que l’amour était la principale raison pour laquelle les hommes qu’il a interrogés ont déclaré qu’ils avaient accepté d’être co-maris. Ils ne voulaient pas risquer de perdre leur femme. Certains hommes ont également évoqué le fait qu’ils ne satisfaisaient pas leur femme sexuellement, acceptant la suggestion d’un co-mari pour éviter le divorce ou les aventures. Une autre raison était l’infertilité - certains hommes ont consenti à ce que la femme prenne un autre mari afin qu’elle puisse avoir des enfants. De cette façon, les hommes « sauvaient la face » en public et évitaient d’être stigmatisés comme « émasculés ».
LES CLERCS CONTRARIÉS
Le professeur Macoko a déclaré qu’il n’était pas au courant des mariages polyandres en Afrique du Sud. Néanmoins, les militants des droits des femmes ont demandé au gouvernement de légaliser ces unions dans l’intérêt de l’égalité et du choix, car la loi permet actuellement à un homme de prendre plus d’une femme. Leur proposition a été incluse dans un document – officiellement connu sous le nom de Livre vert – que le gouvernement a publié pour commentaires publics alors qu’il se lance dans la plus grande refonte des lois sur le mariage depuis la fin du régime de la minorité blanche en 1994. « Il est important de se rappeler que ce livre vert vise à défendre les droits humains et nous ne pouvons pas perdre cela de vue », a déclaré Charlene May, avocate au Women’s Legal Centre, un cabinet d’avocats qui lutte pour les droits des femmes. “Nous ne pouvons pas rejeter la réforme du droit parce qu’elle remet en cause certaines vues patriarcales dans notre société.” Le document propose également de reconnaître juridiquement les mariages musulmans, hindous, juifs et rastafariens. Alors que cela a été largement salué par les communautés concernées, la proposition de légaliser la polyandrie a été condamnée par les religieux qui siègent au parlement. Le chef de l’opposition, le Parti chrétien-démocrate africain (ACDP), le révérend Kenneth Meshoe, a déclaré que cela “détruirait la société”. “Il viendra un moment où l’un des hommes dira : ‘Tu passes la plupart du temps avec cet homme et pas avec moi’ - et il y aura un conflit entre les deux hommes”, a-t-il ajouté. Pour sa part, le chef du parti islamique Al-Jamah, Ganief Hendricks, a déclaré : “Vous pouvez imaginer qu’à la naissance d’un enfant, il faudra davantage de tests ADN pour découvrir qui est le père”.
UNE MOYENNE NATIONALE DE 1000 GROSSESSES, SEDHIOU A 139 CAS L’AN DERNIER
a prévalence des 1000 cas de grossesses précoces au Sénégal et les 139 constatés à Sédhiou ne sont guère rassurants, dit-on.
Le groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP), en partenariat avec l’UNFPA, a organisé un atelier de deux jours à Sédhiou, les 25 et 26 juin dernier dans le but de réduire la vulnérabilité des jeunes et des adolescents. C’est en réponse à la prévalence de la Covid-19 et surtout aux grossesses et mariages précoces, les droits des adolescents et pour mieux faire connaitre les peines encourues en cas d’atteinte à ces droits. La prévalence des 1000 cas de grossesses précoces au Sénégal et les 139 constatés à Sédhiou ne sont guère rassurants, dit-on.
Tenu à Sédhiou, le vendredi 25 et samedi 26 juin dernier, cet atelier de renforcement de capacités porte sur la prévention à Covid-19 mais surtout les grossesses précoces, les droits des adolescents et jeunes en santé de la reproduction ainsi que les peines encourues en cas de violation des droits. Ces modules sont destinés aux élèves des clubs d’éducation à la vie. LEA), les professeurs encadreurs (PRT) et les parents. C’est une initiative du GEEP (Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population) de concert avec l’UNFPA. Mamadou Elimane Kane le chargé de programme à la coordination nationale du GEEP indique que « le programme s’appelle zéro grossesse dans l’espace scolaire. Notre ambition est de réduire de 50% les grossesses précoces d’ici à 2030. Actuellement, nous sommes autour de 1000 grossesses non désirées dans les collèges et lycées du Sénégal.
En 2014, quand on a commencé, on était à 1971 cas et maintenant c’est autour de 1000 par an. C’est déjà beaucoup », déplore-t-il. Venu présider la cérémonie d’ouverture au nom de l’inspecteur d’académie empêché, Lamine Sylla, le secrétaire général de l’inspection d’académie de Sédhiou a fait l’état des lieux dans la région avant de formuler des recommandations : « l’année dernière, il y a eu 139 grossesses non désirées et précoces dans les établissements scolaires de la région de Sédhiou. Il y’en a même qui ont juste 11 ans; çà, c’est vraiment préoccupant. Souvent, ce sont des filles qui ne sont pas mariées, celles qui le sont ont généralement des maris expatriés qui ne viennent ici que très rarement. Il faut une sensibilisation accrue mais aussi vulgariser les peines encourues », a souligné M Sylla.
La fille Fatoumata Sy en classe de Terminale au lycée Balla Moussa Daffé exhorte ses camarades à la vigilance : « cela me fait énormément de peine de voir des filles aptes à réussir être fauchées à mi-chemin pour des raisons de grossesse. Je leur demande d’être plus vigilantes et aux autorités de renforcer la sensibilisation » dit-elle. Enfin et dans sa communication, Bourama Mangal le coordonnateur régional du GEEP à Sédhiou a invité toutes les familles d’acteur du système éducatif à une synergie des efforts pour épargner les jeunes générations de ces fléaux qui fâchent.
«LE SENEGAL DOIT FAIRE FACE A LA MENACE FACHO-POPULISTE»
El Hadji Hamidou Kassé est formel ! La loi modifiant le code pénal et le code de procédure pénale adoptée, vendredi dernier par la majorité n’est autre chose qu’un dispositif prévisionnel de répression de faits liés aux activités terroristes.
El Hadji Hamidou Kassé est formel ! La loi modifiant le code pénal et le code de procédure pénale adoptée, vendredi dernier par la majorité n’est autre chose qu’un dispositif prévisionnel de répression de faits liés aux activités terroristes. Elle n’a, selon l’ancien conseiller en communication du Président de la République, rien à voir avec le droit à l’expression et à la manifestation. Dans une interview accordée à Sud Quotidien, le ministre-conseiller en Arts et culture estime que le «Sénégal doit faire face à la menace facho-populiste».
L’Assemblée a adopté le projet de loi présenté par le gouvernement. Entendez-vous l’opposition et une partie de la société qui y perçoivent une volonté de restreindre les libertés d’expression et de manifestation?
L’opposition, du moins une partie de l’opposition, est dans son rôle de manichéisme systématique. Tout ce que le pouvoir pose comme acte, propose et suggère est forcément faux. On voit aussi que tout est prétexte pour appeler à l’insurrection. C’est amusant de constater que c’est un groupuscule, la «Bande des 4», dans une agitation médiatique permanente, qui entretient ce climat. Plus essentiellement, la loi adoptée est un dispositif prévisionnel de répression de faits liés aux activités terroristes: piraterie maritime, financement d’activités extrémistes, destruction de biens publics et privés. Cela n’a rien à voir avec le droit à l’expression et à la manifestation.
Certains pensent pourtant que ce sont les événements de mars qui ont inspiré le gouvernement.
Supposons que ce soit le cas. Ce serait tout à fait logique et légitime. D’abord, cette violence inouïe qui a entraîné mort d’hommes n’a pas encore révélé tous ses secrets. A mon avis, il y a une énigme à percer. Si vous aviez une partie des manifestants soucieux plutôt de leurs conditions de vie avec les mesures restrictives, il y avait tout aussi des bandes armées avec des motivations criminelles : saccages de commerces, pillage de commissariats et de postes de gendarmerie, de tribunaux, mise à feu de domiciles, circulation de listes de personnes à liquider, entre autres. Quel État croiserait les bras devant une telle entreprise organisée de déstabilisation?
L’actualité c’est aussi le 23 juin qui a été marqué par une double célébration. Comment voyez-vous cette situation alors qu’il s’agit d’un seul et même événement ?
Le 23 juin est un événement crucial dans notre histoire politique. Et c’est sous le sceau de la fidélité que nous, de la majorité, l’avons célébré. Nous avons notamment marqué sa dimension nationale tandis qu’une partie de l’opposition a versé dans le sectarisme le plus infantile. Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui ont été au cœur du 23 juin, et leur fidélité à cet événement s’illustre à travers leur unité qui transcende leurs différences, les efforts de modernisation de notre système démocratique, la mise en œuvre de politiques d’équité sociale et territoriale et le renforcement de la capacité nationale à faire face aux menaces extrémistes.
On parle beaucoup de violence dans l’espace politique. Quelle analyse en faites-vous?
La violence a connu des séquences dans notre histoire. Mais, elle est aujourd’hui institutionnalisée comme mode politique par une partie de l’opposition. Cette dernière a introduit la notion d’ennemi dans le champ politique, s’inspirant des théories clivantes du Bien et du Mal. Tout ce qui n’est pas moi est dans le registre du Mal. C’est inédit dans notre histoire. Au pire de nos adversités, un tel manichéisme n’a jamais été aussi extrême, aussi cristallisé. Ensuite, ce manichéisme est poussé jusqu’à son comble dans le discours qui banalise la violence. De plus, les tenants de cette manière singulière de faire la politique pensent qu’il faut liquider proprement ceux qui ne pensent pas comme eux. Enfin, les mêmes ont systématisé la fake news, l’injure gratuite et la contre-vérité comme stratégie politique de déstabilisation et de conquête du pouvoir. Si vous combinez tous ces éléments, vous aboutissez forcément à la notion de facho-populisme, c’est-à-dire une mystification politique adossée à des méthodes fascistes et à une approche manipulatrice de groupes de population
Lors de la tournée du Président dans le Nord, des vidéos ont montré des scènes de violence avec des nervis. Les Sénégalais ont-ils raison de s’inquiéter ?
J’étais dans la délégation qui a accompagné le Président lors de cette tournée. Beaucoup de responsables politiques ont leur sécurité, du pouvoir comme de l’opposition. Je suis par principe contre la violence parce que je considère que la politique post-révolutions prolétariennes et guerres libération nationale est forcément soustraite à la violence qui doit être rejetée totalement. On a, par la manipulation et l’indignation sélective, donné une ampleur à ce qui était un incident regrettable.
A quelques mois des élections locales, ne redoutez-vous pas des confrontations?
Tant que certains considèrent qu’ils peuvent impunément utiliser l’arme de la violence, les confrontations sont inévitables. Il est de la responsabilité des forces de défense et de sécurité de veiller à la quiétude de tous les citoyens et à l’exercice libre de leurs droits. La majorité doit défendre par tous les moyens le principe intangible de la politique par les moyens légaux en partage
Une partie de l’opposition menace de faire parler la rue si le Président Macky Sall tente un troisième mandat. Que répondez vous ?
Encore une fois, personne ne va plus accepter qu’une minorité, sous l’égide de la «Bande des 4», utilise la violence contre les institutions, contre la démocratie et contre d’autres Sénégalais. Lorsque le président prédécesseur de Macky Sall (Abdoulaye Wade-Ndlr) a déclaré avoir déposé sa candidature au Conseil constitutionnel, nous avons dit clairement que nous étions contre. Nous avions ajouté que si toutefois le Conseil constitutionnel validait la candidature, nous allions nous soumettre à la décision du juge constitutionnel et réunir les conditions pour battre le candidat en question dans les urnes. Ensuite, la présidentielle est une affaire individuelle. Tout Sénégalais peut se présenter, la seule condition étant de réunir tous les critères. Donc, ce débat est devant nous. Tout le monde doit savoir que le discours de la violence et la violence du discours ont devant eux une ligne rouge.
Macky Sall a-t-il oui ou non droit à un troisième mandat ? Même s’il a déjà dit puis écrit dans son livre (le Sénégal à cœur) qu’il sollicitait un deuxième et dernier mandat ?
Lorsque le débat se posera, nous ne nous débinerons pas. On nous entendra.
Que répondez-vous à certains qui pensent que les tournées économiques du Président de la République ne sont qu’un paravent pour une campagne en direction de 2024 ?
Le Président Sall a fait de la liaison avec les populations un principe essentiel de son entreprise politique. Il a pratiqué ce principe et dans l’opposition et au pouvoir. Donc, l’objection de campagne électorale ne tient pas. Nous croyons aux masses populaires comme source de la légitimité, c’est ce qui nous différencie des tenants de l’approche groupusculaire et violente. Le grand penseur Lénine reprochait à certains révolutionnaires russes cette vision héroïque portée par quelques individus qui croyaient naïvement faire l’histoire à la place des masses.
On sait que vous êtes un «ami» du Mali. Comment voyez-vous l’avenir de ce pays au regard de ce qui s’y passe?
J’ai commencé à fréquenter ça pays en 1991, alors qu’il sortait de la révolution démocratique. Au Sénégal, nous étions un avec les étudiants maliens, dont feu Toto Diarra, Souleymane Koné mais aussi mon ami Seydou Sissouma qui étaient des figures valeureuses. Tous ensemble, nous avions lutté en soutien à nos camarades maliens de l’intérieur contre le régime d’alors. Ensuite, j’ai été très proche du Président Amadou Toumani Touré grâce à l’entregent de Sissouma. Je soutenais intellectuellement son expérience de consensus politique, convaincu que le rassemblement de toutes les forces vives, donc une démocratique inclusive, est la solution pour tous les pays qui sortent d’une crise. Je dirai même, informé par toutes les convulsions du siècle dernier, le niveau de développement de nos pays et de nos sociétés ainsi que par les nouvelles menaces extrémistes. Le bien-être du peuple et la grandeur de la nation priment forcément sur les confrontations entre minorités et majorités qui relèvent, pour ma part, de ce que Mao appelle les contradictions au sein du peuple. C’est une ligne de lumière pour le Mali et pour toute l’Afrique.
AMADOU SALL LISTE LES ERREURS DE LA LOI SUR LE TERRORISME
« Il n’y a que deux choses qui ont changé. Le dernier alinéa est devenu 275-75-79 (…) et on a changé la nature de la peine.
Pour Me Hadji Amadou Sall ancien ministre de la Justice et ancien membre du Parti démocratique sénégalais, il y a des erreurs et des insuffisances dans le contenu dans la loi qui a été votée, le vendredi 25 janvier 2021, à l’Assemblée Nationale du Sénégal en procédure d’urgence.
Et l’ex-Garde des Sceaux sous Me Wade qui a condamné le vote du projet de loi N° 10/2021 modifiant la loi N° 65- 60 du 21 juillet 1965, portant Code pénal, d’affirmer : « Il n’y a que deux choses qui ont changé. Le dernier alinéa est devenu 275-75-79 (…) et on a changé la nature de la peine.
Avant, c’était une peine criminelle, les travaux forcés à perpétuité, aujourd’hui ce n’est plus une peine de perpétuité, c’est une peine de réclusion criminelle à perpétuité ou de détention criminelle à perpétuité. Ce qui n’existe pas dans notre Droit positif. Pour dire que dans la technique de rédaction, c’est une grave erreur ».
Invité du Grand Jury de la Rfm, Me Amadou Sall d’ajouter : « On a ajouté trouble à l’ordre public. Vous savez moi, un week-end je suis arrêté et condamné à 3 mois avec sursis. Si j’étais jugé sous l’emprise de la loi de 2016, pour les faits pour lesquels j’étais poursuivi, j’aurais pu être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Vous imaginez ? Parce que ça fait partie de l’élément constitutif du terrorisme. Il fallait bien que dans la rédaction de ces textes, qu’ils disent « trouble grave à l’ordre public quand c’est dans une entreprise terroriste ». Oui je peux comprendre. Mais des politiciens qui manifestent, je ne peux pas comprendre».
Et de poursuivre : « A la suite des évènements que nous savons, des manifestations relativement importantes, à la suite de cela, si on introduit des lois qui répriment un peu plus sévèrement les manifestations et autres, on crie à des textes liberticides. Mais en face, il faut aussi avoir l’honnêteté de le dire, le timing n’est pas bon. Le timing, mais aussi la procédure d’urgence. Qu’est ce qui était urgent pour que ça puisse passer en urgence ? ».
En conclusion, Me El Hadj Amadou Sall dira cependant : « Ce n’est pas une loi fourre-tout. Ce n’est pas parce qu’une loi comporte des faiblesses que c’est une loi fourre-tout. Je n’ai pas encore entendu un argument pour dire que la loi est liberticide».
Faut-il y voir une volonté de rapprochement dans un contexte politique tendu ? Ou alors un simple geste social, humain, qui va au-delà de tout calcul électoraliste même à quelques mois des Locales ? L’une et l’autre hypothèse peuvent se compléter, toujours est-il que les commentaires iront bon train les prochains jours après le déplacement surprise du chef de l’Etat Macky Sall, au domicile de l’opposant Khalifa Sall, ex maire de Dakar.
Ce dernier, éprouvé par le décès de sa maman Adji Awa Niang le 26 mai dernier, a reçu ce dimanche, dans l’après-midi, la visite du président Sall, dans son appartement en centre-ville. Sur place, Macky Sall a trouvé Moussa Tine, un des fidèles de Khalifa Sall. La scène, capturée par un photographe dont la présence sur les lieux peut facilement être assimilée à une volonté de placer un coup de comm’ au delà d’immortaliser le moment solennel. Mais, un détail aura capté l’attention de plus d’un : la façon dont Khalifa Sall, le visage fermé et tourné à sa droite, semble se détourner de son hôte assis à sa gauche, les doigts croisés et le visage grave, laissant deviner un moment lourd où les hommes n’auront sans doute pas été très loquaces.
Officiellement, c’était pour une présentation de condoléances du chef de l’Etat dont l’épouse, Marième Faye Sall, en avait déjà fait de même en rendant visite à Khalifa Sall quelques jours après le décès de sa mère, survenu il y a un mois.
Mais, malgré la gêne apparente, dans un pays où les cérémonies religieuses sont souvent l’occasion de (re)nouer des alliances, on observera avec attention les prochains actes posés par le camp de l’ex maire de Dakar, qui fait déjà l’objet de plusieurs querelles internes liées aux ambitions des uns et des autres pour la mairie de Dakar tant convoitée.
Après son séjour carcéral considéré par beaucoup d’observateurs de la scène politique comme une manœuvre du président Sall pour écarter un potentiel adversaire, Khalifa Sall avait fait preuve de grandeur en allant répondre en mars 2020, à son appel au palais, dans le cadre de la guerre lancée contre la pandémie de Covid 19.
À l’époque, la nécessité de mettre en en avant l’intérêt commun de la nation avait été évoquée. Quelques mois plus tard, certains caciques du Parti socialiste restés dans la mouvance présidentielle, comme Abdoulaye Wilane, ont appelé de tous leurs vœux un retour de Khalifa Sall au sein du PS. Cette rencontre au sommet ravivera, à coup sûr, les supputations.
Et, à la veille d’une consultation électorale qui s’annonce décisive comme le fut celle de 2009 pour le régime de Me Abdoulaye Wade, mais également pour l’opposition d’alors avec Khalifa Sall récupérant la mairie de Dakar des mains du PDS et Macky Sall commençant descente aux enfers avec son exclusion du PDS et entamant sa marche vers le Palais…
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LES FONDAMENTAUX D'UNE LITTÉRATURE DANS LES LANGUES NATIONALES
EXCLUSIF SENEPLUS - Des travaux de Senghor à ceux de Boubacar Boris Diop sans oublier l'échec de l'école sénégalaise dans le processus d'alphabétisation, Elgas égrène les variables nécessaires à l'implémentation des langues nationales
Écrire en Wolof ou en Soninké est un objectif noble mais pas une finalité dans le processus de promotion des langues nationales, selon El Hadj Souleymane Gassama alias Elgas. L'auteur de "Un Dieu et des moeurs" estime en effet que la mise en place d'une architecture littéraire en langue nationale obéit à plusieurs variables dont l'une d'elles concerne la production des oeuvres. Mais ce n'est pas tout. L'école, les pouvoirs publics, de même que les autres acteurs doivent pouvoir y mettre des leurs au même titre que les écrivains. Elgas salue à cet effet le travail réalisé depuis plusieurs années par Boubabaar Boris Diop pour lequel il voue une réelle une admiration.
Son plaidoyer dans lequel il appelle à ne pas opposer les écrivains dans leur démarche de promotion de la langue nationale a été fait le 23 juin dernier lors de la séance de dédicace de son roman "Mâle Noir" publié aux Éditions Ovadia.