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26 juin 2025
UN COMBAT POUR LA DEMOCRATISATION DE L’INFORMATION
Quand on rappelle le passage de Amadou Makhtar Mbow à la tête de l’Unesco, le Nouvel ordre mondial pour l’information et la communication est forcément évoqué
Dieynaba KANE et Mame Woury THIOUBOU |
Publication 20/03/2021
Quand on évoque le passage de Amadou Makhtar Mbow à la tête de l’Unesco, le Nouvel ordre mondial pour l’information et la communication est forcément évoqué. Ce projet d’envergure a reçu un accueil mitigé en son temps. L’opposition des Etats-Unis principalement, mais aussi de certains pays occidentaux a empêché l’adoption des conclusions du rapport de la Commission internationale d’étude des problèmes de la communication (Cic). Plusieurs décennies après, le combat du président Amadou Makhtar Mbow garde toujours son actualité.
Amadou Makhtar Mbow a présidé aux destinées de l’Unesco entre 1974 et 1987. Sous sa direction, la commission MacBride qu’il a instituée présente un rapport intitulé «Voix multiples, un seul monde. Pour un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication plus juste et plus efficace». Ce rapport présente des recommandations pour établir un nouvel ordre mondial de l’information et de communication plus équitable.
Le Nomic traduit la prise de conscience par les pays en développement de leur situation défavorisée dans le domaine de l’information et de la communication. La libre circulation de l’information n’a pratiquement pas de sens pour les pays dont les infrastructures et la technologie dans le domaine de l’information et de la communication sont extrêmement sous-développées. Cette question est débattue dans différents fora internationaux au centre desquels se trouve l’Unesco. Quand Amadou Makhtar Mbow crée la Commission internationale d’étude des problèmes de la communication (Cic) en 1977, sous la direction de l’ancien ministre irlandais des Affaires étrangères Sean MacBride par ailleurs fondateur d’Amnesty international, l’objectif est de présenter un consensus autour de la question.
Composée d’éminents journalistes comme Hubert Beuve-Mery, le fondateur du quotidien Le Monde ou l’écrivain Gabriel Garcia Marquez, la Cic va travailler pendant trois ans avant de présenter le 23 septembre 1980, à la 21e session de la Conférence générale de l’Unesco à Belgrade, le rapport final de la commission. «L’instance délibérative a été invitée non pas à l’approuver, mais à examiner le rapport du directeur général sur les conclusions de la commission. Celui-là aurait-il subi des pressions pour éviter un conflit au sein de l’Unesco ? Il n’a pu faire procéder à l’approbation de l’ensemble de ce copieux document avec ses 82 propositions. Entre-temps, il a dû prendre acte de la déclaration d’une soixantaine de dirigeants des médias de 21 pays de l’Ouest qui, réunis à Talloires (HauteSavoie, France) du 15 au 17 mai 1981, à l’initiative de l’organisation américaine World press freedom committee, ont réaffirmé leur approche libérale de l’information liée à un modèle économique qui ne se discute pas», relate le Professeur de sciences de l’information et de la communication Michel Mathien dans un article sur l’actualité du Nomic.
Au terme de cette rencontre où les incompréhensions se sont multipliées, seule la proposition 78 portant «création d’un Centre international pour l’étude et la planification de l’information et de la communication» a été adoptée. Le 16 avril 1980, la Conférence intergouvernementale Devcom de Paris (35 Etats), présidée par Mustapha Masmoudi, met en place le Programme international pour le développement et la communication, dit Pidc, avec une visée technique et pragmatique en faveur des Etats du Tiers-monde.
Actualité du Nomic
L’esprit du Nomic est toujours d’actualité. C’est la conviction de Fatou Mboup, présidente de la commission organisation et communication dans le cadre de la célébration du centenaire du Pr Amadou Makhtar Mbow.
D’après Mme Mboup qui faisait face à la presse mercredi dernier, au regard «du nombre de médias et la démocratisation des médias aujourd’hui dans nos petits pays comme le Sénégal», M. Mbow, à travers ce projet, a joué un grand rôle. «Sa bataille justement à l’époque, c’est que l’information et la communication étaient dédiées aux pays riches. Il voyait que les gens ne voulaient pas élargir. Il avait compris que c’était le principal pouvoir. Et il fallait que l’Afrique ne soit pas en retard.» Poursuivant ses explications, Mme Mboup soutient «qu’avec le numérique aujourd’hui, l’accès à l’information s’est démocratisé».
D’après la présidente de la commission d’organisation, «aucun pays ne peut aujourd’hui empêcher un autre de communiquer». «Cette bataille continue, c’est celle des nouvelles technologies. Il faut être à niveau», a-t-elle déclaré. Abordant ce sujet, Pr Bouba Diop estime pour sa part qu’audelà des médias, il y avait une bataille pour l’appropriation de nos langues. «Les Peuples doivent avoir des informations dans leurs langues et les Etats ont peur de rendre compte. C’est une équipe qui a mené ce combat. Même pour le combat pour l’écriture de l’histoire, ils ont tenu à ce que cela soit traduit dans les langues africaines. Le combat, au-delà des médias, c’est la traduction de nos livres dans nos langues», a-t-il fait savoir. Quid de l’impact de ce projet auquel les Etats-Unis étaient opposés sur la carrière de Amadou Makhtar Mbow à l’Unesco ?
D’après Fatou Mboup, «si les Américains s’y étaient opposés, c’était parce qu’ils voulaient imposer leur suprématie par la communication et pouvoir la conserver». Cet épisode, d’après Mme Mboup, n’a pas entaché le parcours de l’ancien directeur de l’Unesco. «Il a laissé une empreinte indélébile. Lorsqu’on parle de lui, on pense à cela et il a été le précurseur. Il avait déjà fait deux mandats au niveau de l’Unesco. Cela n’a pas entaché quoi que ce soit. C’est une bataille qu’il a menée avant et après, et il y a eu des relais. Les agents de l’Unesco ont continué ce travail.»
SONKO NAGE DANS LE SYSTÈME
Avec Wade, Sonko avait encore une circonstance atténuante. Mais avec Ahmed Khalifa Niass, l’anti-système nage dans le système. C’est que son hôte d’hier avait été assez dur avec le leader de Pastef
Avec Wade, Sonko avait encore une circonstance atténuante. Mais avec Ahmed Khalifa Niass, l’anti-système nage dans le système. C’est que son hôte d’hier avait été assez dur avec le leader de Pastef.
L’homme avait déclaré que le meurtre de la responsable de Pastef de Keur Massar, Mariama Sagna, pourrait être la signature de l’Etat islamique. «Elle (Mariama Sagna) ne portait pas le voile et Daesh ne cautionne pas les femmes qui ne portent pas le voile. C’est sûrement pour cela qu’ils (Daesh) l’ont tué», avait-il développé en octobre 2018. Une manière de qualifier subtilement Sonko de terroriste.
Et il était allé encore plus loin dans son argumentaire : «Il y a lieu de savoir que l’idéologie de Sonko est la même qui a sévi à Grand Bassam, dans la zone de Mopti et au nord du Mali. Elle a ouvert un front au Burkina Faso, ancienne Haute Volta.
Toutefois au Sénégal, le salafisme a utilisé le langage dit de la Taquya qui était l’apanage du chiisme, c’est-à-dire celui du double langage.» Et Ahmed Khalifa Niass aussi s’est donc «radicalisé». Si le tête-à-tête entre les deux hommes politiques a attiré l’attention, c’est parce que justement, dans sa réplique, le leader de Pastef avait mis le religieux et politique dans le lot des «infréquentables». «De l’homme qui a été de tous les complots à l’homme de principes» Sonko a alors dressé un sale portrait de Ahmed Khalifa Niass. «Dans le système, il n’y a pas que les politiciens, il y a aussi des saï saï religieux (opportunistes). Vous avez entendu ces derniers jours quelqu’un qui se dit chef religieux m’attaquer.
Peut-être que les plus jeunes ne connaissent pas son histoire. (…) Quand il va en Iran, il leur dit qu’il est chiite, on lui donne des milliards. Quand il va en Arabie Saoudite, il leur dit qu’il est wahhabite, on lui donne des milliards. Quand il va chez Kadhafi, il se fait passer pour un petit-fils du Prophète, il encaisse des milliards et rentre au Sénégal. C’est dire qu’il a été de tous les complots en Afrique et au Sénégal», disait-il lors d’un meeting. Mais hier, il était en face d’«un homme qui se bat pour des principes» et même avec qui il a «des liens de parenté».
Mieux, il ajoutait qu’on lui a envoyé un dossier de celui qui le soutient depuis l’éclatement de l’affaire de viol présumé. «Rien qu’au Lac Rose, en 2011, il (M. Niass) a roulé (Abdoulaye) Wade pour se faire octroyer un terrain de 165 ha, soit 1 millions 650 mille m2. Chacun d’entre vous pouvait avoir une maison avec ça. Et tout cela s’est fait sur la base de manœuvres et de magouilles», insistait-il devant ses militants. Une fois élu, il va falloir alors revoir une telle opération, puisque Macky Sall ne l’a pas fait.
Mais hier, Sonko a refait un autre portrait de Ahmed Khalifa Niass, une «personne dont personne ne doute de sa dimension intellectuelle». Il a indiqué au leader du Front des alliances patriotiques (Fap) que son souhait c’est de voir tous ceux qui croient au patriotisme se regrouper.
LA PAIX, NOUVEAU CHEVAL DE BATAILLE DU PATRONAT
La situation actuelle du pays est jugée suffisamment préoccupante pour mobiliser encore les acteurs sociaux et économiques dans un appel à la paix pour la stabilité sociale.
Les organisations patronales n’ont pas encore lâché leur bâton de pèlerin pour le renforcement de la paix sociale au Sénégal. Un appel à la paix, lancé le 6 mars dernier, a été suivi hier d’un autre qui englobe, parmi les signataires, des organisations syndicales parmi les plus représentatives du pays.
La situation actuelle du pays est jugée suffisamment préoccupante pour mobiliser encore les acteurs sociaux et économiques dans un appel à la paix pour la stabilité sociale. Après celui lancé les samedi 6 et dimanche 7 mars par les Organisations du secteur privé, à savoir la Cnes et ses partenaires que sont le Cnp, le Meds, l’Unacois Jappo et le Ges, les mêmes structures ont vu cette fois-ci la coalition des confédérations des syndicats des travailleurs, composée notamment de la Cnts, de l’Unsas, la Csa, la Cnts/Fc et l’Udts, s’associer à elles pour réitérer avec force leur appel à préserver la paix et la stabilité sociales «qui ont jusqu’ici distingué le Sénégal, surtout au regard des défis socio-économiques majeurs auxquels nous sommes confrontés, exacerbés par la pandémie du Covid-19».
Les défis en question ont pour noms «l’amélioration des conditions de vie de la population, la situation de précarité des travailleurs, les réductions de salaires, les pertes d’emploi croissantes, la fermeture d’entreprises et la baisse des activités économiques aussi bien du secteur informel que de l’informel, les difficultés d’insertion des jeunes dans les marchés du travail, les retards relatifs aux quantums horaires dans l’enseignement scolaire, supérieur, professionnel et technique et la surcharge de travail du personnel médical».
Dans ces conditions, il va quasiment de soi que, comme il a deux semaines, les organisations socio-professionnelles souhaitent la poursuite du dialogue, aussi bien social que politique, et le souhaitent sincère et constructif. Elles invitent les citoyens à «privilégier l’unité, la solidarité nationale et l’intérêt supérieur de notre République».
Auparavant, les signataires s’étaient émus du nombre important des blessés et des vies humaines perdues lors des dernières manifestations, et n’ont pas manqué de présenter leurs condoléances aux familles éprouvées. Elles ont également déploré «la destruction des biens privés et des investissements d’entreprises». Deux semaines auparavant, les organisations patronales s’engageaient, dans un esprit de solidarité nationale, à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie des populations. Cette fois-ci, symptôme de l’engagement de structures encore plus nombreuses, les engagements portent, en plus de la création et la préservation des emplois, à la contribution au pouvoir d’achat des Sénégalais, ainsi qu’à l’environnement des entreprises et des travailleurs.
Sans doute que tous ces partenaires sociaux ont compris que le challenge de l’emploi des jeunes ne peut être laissé aux seules mains de l’Etat et qu’elles y ont un rôle des plus importants à jouer, pour aider à mettre le Sénégal sur les rails d’une croissance véritablement inclusive, gage d’une stabilité sociale et d’une confiance retrouvée par tous les partenaires étrangers
LES LEBOUS VEULENT 250 HA
Yoff réclame au moins 250 ha sur les terres de l’ancien aéroport pour «loger» ses fils.
La communauté léboue dénonce le «bradage» des terres de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Après que l’infrastructure aéroportuaire a été délocalisée à Diass, elle demande à ce que l’Etat lui restitue ses terres pour faire face à une démographie galopante et à la promiscuité.
Il ne renonce pas au combat : Le Collectif des associations et mouvements pour la défense des intérêts de Yoff (Camdy) dénonce «le bradage programmé et même déjà enclenché des terres de l’aéroport de Yoff qui, depuis le transfert de la structure à Diass, fait l’objet de graves convoitises». Il pointe du doigt «des personnes ou structures véreuses qui ne sont mues que par leurs propres intérêts, et qui ne semblent être guidées que par l’appât du gain facile. Cela, nonobstant les intérêts de la Nation, ni ceux des Peuples ou populations concernés directement par ces situations, à savoir les villages traditionnels».
Cette situation révulse les Lébous qui réclament un droit d’ancienneté sur ces terres déjà en morcellement. «En ce jour, on a jugé nécessaire de lancer officiellement ce combat qui d’ailleurs a toujours existé, mais cette fois-ci pour dénoncer et faire barrage contre cette volonté de brader ces terres de nos ancêtres qui tournent autour de 864 ha», explique Amadou Camara Diène, porte-parole du Collectif regroupant toutes les structures qui combattent pour que Yoff retrouve son «image de localité d’envergure». Jugeant «très grave la situation au moment où Yoff, dans sa nomenclature traditionnelle, a vu sa population doubler voire tripler», M. Diène souligne que «la promiscuité est en train de prendre des proportions inquiétantes». «Cette promiscuité a été aggravée par l’avancée de la mer et une démographie galopante», indique le porte-parole du collectif. Que faire pour inverser la tendance ? «Les espaces ne manquent pas. Les terres sont là. Des hectares de terres appartenaient aux Yoffois qui ont décidé de céder leurs champs aux autorités pour en faire un aéroport, déclare Amadou Camara Diène. Maintenant que l’histoire a changé, de grâce qu’on nous rétrocède nos terres», souligne-t-il en s’en prenant «à des gens venus d’ailleurs pour nous prendre nos terres».
Yoff réclame au moins 250 ha sur les terres de l’ancien aéroport pour «loger» ses fils. Aujourd’hui, le collectif compte sur un soutien de taille : il s’agit de Seydina Issa Laye Diop, fils de Baye Seydi Laye, troisième khalife général des Layènes. Il dit : «J’en appelle à la responsabilité de tout le monde, afin que la terre, qui a souvent été source de violence dans le Sénégal des profondeurs, ne soit pas l’étincelle de trop qui risquerait d’embraser Dakar». «Qu’on le veuille ou non, qu’on le dise ou pas, les terres de l’aéroport, ou ce qu’il en reste, peuvent constituer une véritable bombe foncière pour Dakar et la communauté léboue en particulier», préviennent les animateurs de ce collectif qui rappellent au Président Macky Sall sa promesse de campagne de 2012.
«Alors qu’il était candidat à la Magistrature suprême, il avait constaté pour le déplorer la boulimie foncière des autorités en place, et annoncé que dès son accession à la plus haute sphère du pays, il mettrait fin à cette gabegie en retournant aux Lébous leurs terres», indiquent les membres du Camdy qui espèrent que le chef de l’Etat respectera cette promesse pour les rétablir «dans nos droits».
LE MAL DES STRUCTURES DE SANTÉ
Au Sénégal, patients et accompagnants se plaignent toujours de l’accueil, du comportement du personnel et de l’hygiène dans les structures sanitaires. L’enquête menée par Cicodev en 2020 montre que la situation ne s’est pas améliorée
Au Sénégal, patients et accompagnants se plaignent toujours de l’accueil, du comportement du personnel et de l’hygiène dans les structures sanitaires. L’enquête menée par Cicodev en 2020 montre que la situation ne s’est pas améliorée.
Les résultats de l’enquête menée par Cicodev-Afrique sur les structures de santé au Sénégal montrent que des efforts doivent encore être faits concernant l’accueil, le comportement du personnel et l’hygiène dans les structures de santé. Cette Ong a fait une enquête d’observation en 2020 sur «l’accueil classique, l’accueil des urgences, l’accueil des malades hospitalisés et le comportement du personnel des structures».
Dans un document, Cicodev informe que «l’observation s’est faite sur 48 structures de santé (dont 15 hôpitaux, 18 centres de santé et 15 postes de santé) dans les 14 régions du Sénégal. Elle a concerné 345 patients/accompagnants et 48 agents d’accueil». Comparant la situation actuelle avec celle de décembre 2015, les auteurs de cette enquête relèvent que «l’analyse des résultats montre une amélioration de l’accueil classique sauf dans l’identification des guichets d’accueil qui reste toujours problématique dans 29,17% des structures visitées». Ils soulignent aussi que «la situation de l’accueil des malades hospitalisés ne s’est pas améliorée». Estimant que «le comportement du personnel envers les usagers et accompagnants a certes connu des améliorations», les résultats de l’enquête montrent qu’il reste beaucoup «à faire à ce niveau».
Chiffres à l’appui, Cicodev fait savoir dans son document que «39,58% des structures observées ne disposent pas de panneaux d’orientation comprenant des images, 29,17% des structures observées ne disposent pas de guichets d’accueil ou ne sont pas identifiables contre 22% en 2015».
Autre point relevé dans l’enquête, la propreté dans les structures de santé. Selon les résultats, «globalement, 10,42% des structures n’étaient pas propres au moment de la visite contre 18,5% en 2015, dans 25% d’entre-elles, les observateurs ont été accueillis par les mauvaises odeurs contre 29,6% en 2015, 25% des toilettes publiques des structures n’étaient pas propres au moment des observations contre 30% en 2015».
Le Cicodev ajoute que «18,75% des toilettes des salles d’hospitalisation étaient dans un état similaire d’impropriété lors de la visite des observateurs contre 26% en 2015». Sur les conditions d’hospitalisation, il a été noté que «dans 37,5% des salles d‘hospitalisation, les lits n’étaient pas en quantité suffisante alors que les draps pour 37,5% des lits des salles d’hospitalisation n’étaient pas propres». Quid des guichets d’accueil d’urgence ? Les enquêteurs ont noté que «neuf (9) des 33 hôpitaux et centres de santé observés ne disposent pas encore de guichet d’accueil d’urgence, soit 27,27% contre 41,17% en 2015». Aussi, il a été remarqué que la qualité de l’accueil dans les structures de santé laisse toujours à désirer. L’enquête a aussi montré que «25,8% des patients /accompagnant s interrogés ont déclaré avoir peur de se rendre dans une structure de santé à cause de la qualité de l’accueil». En outre, l’enquête révèle que «21,74% ont déclaré avoir subi un acte de favoritisme de la part du personnel et 19,13% des enquêtés attestent s’être disputés avec le personnel d’accueil à cause du mauvais comportement de ces derniers».
D’après Cicodev, «au total, 54,17% des structures observées n’ont pas de système de réclamation et plus de la moitié 56,25% des agents d’accueil interrogés ont déclaré n’avoir pas reçu une formation en accueil». Rappelant que «l’accueil dans une structure de santé constitue une étape importante qui conditionne le bon déroulement de la prise en charge», les auteurs du document ont fait des recommandations aux autorités sanitaires. Faisant référence à la pandémie, ils demandent aux autorités de «faire de la propreté et de l’hygiène des priorités sans compromis dans toutes les structures sanitaires, tout en veillant au respect strict des mesures édictées pour limiter la propagation du coronavirus». Autre recommandation formulée, c’est de «faciliter l’orientation des usagers à l’entrée des structures sanitaires et particulièrement ceux qui ne savent pas lire, en complétant les panneaux d’orientation avec des images».
Dans le but d’optimiser «l’accueil et les soins d’urgence pendant la pandémie de Covid-19 qui risque de se prolonger», le Cicodev estime qu’il «faudra plus que du matériel, des infrastructures, une formation et un soutien pour les agents de santé». Selon l’Ong, pour ce faire, «il est important d’introduire ou renforcer dans tous les parcours de formation initiale et permanente des personnels de santé, des modules sur l’éthique professionnelle, sur la notion de service de qualité dû aux usagers, sur la relation d’aide et à l’écoute, sur le traitement équitable des usagers». Dans la même dynamique, il est recommandé de «mettre en place un système de réclamation dans les structures de santé et d’y afficher les tarifs des différents services et de ceux qui sont officiellement gratuits»
GENERATION FOOT A L’ASSAUT DE L’AS DOUANES
Dans le duel au sommet du classement, AS Douanes (1er, 19 pts) se rendra à Deni Birame Ndao pour croiser Génération Foot, à l’occasion de la onzième journée.
La onzième journée de la Ligue 1 sénégalaise débute ce samedi avec la rencontre entre Niarry Tally et Dakar Sacré Cœur. Par contre, demain au stade Djiby Diagne, l’actuel leader AS Douanes (19 pts) se déplace à Deni Birame Ndao pour défier Génération Foot pour le duel au sommet du classement, alors qu’à Ziguinchor, le Casa Sport reçoit Jaraaf pour le classique de la journée.
Dans le duel au sommet du classement, AS Douanes (1er, 19 pts) se rendra à Deni Birame Ndao pour croiser Génération Foot, à l’occasion de la onzième journée. Une rencontre importante pour les deux clubs qui visent le trophée. Sur une bonne lancée depuis quelques semaines, les Gabelous sont devenus les bêtes noires des Grenats depuis quelques saisons. Pour cette rencontre, l’équipe de Joseph Senghor fera tout pour éviter le faux pas pour garder toujours la tête du classement. Au stade Djiby Diagne, Génération Foot(3ème, 18 points) veut briser la malédiction en conservant les points de la victoire.
CASA SPORT/ CASA SPORT : LE CLASSIQUE
L’autre affiche tant attendue est l’opposition entre le Casa Sport et le Jaraaf. Victorieux devant Mbour Petite-Côte lors de la précédente journée (1-2), les Sudistes souhaitent enchaîner avec une deuxième victoire de suite pour rattraper les équipes du haut du classement. De leur côté, l’équipe de la Médina, après avoir arraché le point du nul contre CS Sfaxien en Coupe Caf, (1-1), les hommes de Cheikh Guèye seront attendus pour se relancer dans le championnat pour trouver une meilleure place. A Thiès, Mbour PC se déplace pour défier le Cneps Excellence. L’équipe thiessoise (6ème, 15 pts) qui a retrouvé le sourire depuis quelques semaines compte continuer sur cette lancée. En face, les Pélicans qui occupent la première place non relégable, avec 7 points sont à la recherche d’une troisième victoire.
DIAMBARS A LA RELANCE
Non programmé lors de la précédente journée en raison de la Coupe Caf, As Pikine (5ème, 15 pts) accueille Diambars (2ème, 19 pts). Accrochés par Génération Foot lors de la dixième journée (0-0), les académiciens de Mbour veulent retrouver leur fauteuil de leader. Pour cela, il est impératif de remporter cette partie au stade Alassane Djigo. Une tâche qui s’annonce difficile puisque l’équipe de la banlieue est intraitable à domicile. Dans l’autre rencontre, Teungueth fera le voyage à Mbour pour se frotter avec Stade de Mbour.
NGB POUR CONFIRMER DEVANT DSC
Au bas du tableau, Niary Tally (14ème, 6 points) rencontre Dakar Sacré-Cœur au stade Alassane Djigo. Victorieux devant Cneps Excellence (1-0), le weekend dernier, les Galactiques vont tenter de déjouer les plans des académiciens pour remporter cette partie. Au stade municipale de Mbao, après avoir limogé leur entraîneur, l’US Gorée tentera de se réveiller devantle Ndiambour de Louga qui est en difficulté cette saison.
Par Babacar GAYE
LIBERAUX ET DEMOCRATES DU SENEGAL, UNISSONS-NOUS
La problématique du renouvellement de la classe politique est toujours une question d’historicité
La problématique du renouvellement de la classe politique est toujours une question d’historicité. Elle est tributaire d’une dynamique faisant se rencontrer un ensemble de déterminants dont les plus essentiels sont le désir d’apporter des changements et le souci affirmé d’hommes et de femmes politiques de réaliser ce désir. Mais sa réussite dépend de l’aptitude de l’élite à élaborer de nouveaux paradigmes afin de remettre en question l’ordre établi et les acquis, à engager les réformes nécessaires et d’envisager un renouveau politique porteur de progrès.
Dans une démocratie, la recomposition de l’espace politique devrait servir à améliorer le système existant surtout quand le contexte laisse apparaître des risques de crises qui constituent un terreau où se développent tous les discours populistes, identitaires ou de régression. Alors que s’amoncellent les prémisses de crises multiformes que la pandémie à Covid-19 et les perspectives d’exploitation de nos réserves pétrolières et gazières risquent d’engendrer, les libéraux sont absents du débat de fond. Dans un tel contexte, il est impératif de jauger notre capacité à choisir l’audace des transformations qu’impose l’esprit du temps ou à contrario, ne pas se contenter d’une attitude homéostatique face à la dictature du verbe lénifiant et déconstructeur. Alors, il s’agit, dans un élan unitaire et trans-courant, de considérer l’intérêt général et de travailler à anéantir tout ce qui, de l’intérieur comme de l’extérieur, peut constituer une menace pour l’équilibre du pays. Certes, l’enjeu est de faire éclore, dans le jeu politique, la volonté de changement qui permet de résilier l’ancien afin qu’apparaisse le nouveau. Il s’agit aussi de donner corps aux décisions individuelles et collectives qui permettront de restructurer la démocratie, de régénérer une vie politique normée afin de résoudre les problèmes sociaux et économiques sur la base d’un ancrage idéologique assumé.
Alors, comme le pensait Thomas Sankara, “Nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui, le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité”. D’autant qu’ils sont en train de s’organiser en alternative pour lancer un défi à la République, à la démocratie et à la stabilité Rappelons qu’en novembre 1959, le parti social-démocrate allemand a tenu à Bad-Godesberg, un Congrès à l’occasion duquel une nouvelle orientation idéologique entre “le marxisme” et “l’économie sociale de marché”, est actée.
Ainsi, naquit la fameuse formule : «la concurrence autant que possible, la planification autant que nécessaire». Ces importantes mutations avaient permis l’élection de Willy Brandt à la Chancellerie en 1969. En France, pendantbl’été de 1971, le Congrès d’Épinay réalise l’unification des socialistes français sur une ligne d’union de la Gauche qui aboutit, plus tard, à l’adoption du Programme Commun avec le Parti Communiste Français. Dix ans plus tard, François Mitterrand devient le Président de la République. En Côte d’Ivoire, en mai 2005, les héritiers de Félix Houphouët Boigny créent une large coalition électorale, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).
En 2015, leur candidat unique, Alassane Dramane Ouattara, est réélu à la Présidence de la République de la Côte d’Ivoire. Au Sénégal, l’histoire politique est marquée en 1957 par la fusion du Bloc démocratique sénégalais, de l’UDS, du Mouvement autonome casamançais et d’une fraction du Mouvement populaire sénégalais, pour donner naissance au Bloc populaire sénégalais. C’est, un an plus tard que le BPS fusionne avec le PSAS pour donner naissance à l’UPS qui a porté Senghor et Mamadou Dia au pouvoir.
A contrario, l’éclatement du PAI en plusieurs chapelles a rendu utopique la réalisation du “grand soir”. Toutes choses étant égales par ailleurs, Karl Marx nous enseigne que “ce sont les luttes de classes qui sont le moteur de l’histoire”, alors que la réalité contemporaine a prouvé qu’en politique, le rassemblement est toujours gage de succès et l’isolement, le plus grand facteur de déstabilisation. Mais, puisque seules les idées remettent en cause l’ordre social, force est de privilégier le primat de la pensée sur l’aveuglement. Cependant, quand l’entropie fait obstacle à l’épanouissement d’un dialogue fécond entretenu par l’énergie intellectuelle, les chantres de l’obscurantisme et de la manipulation des masses exercent leur emprise sur les peuples, font miroiter la paradis, installent le désordre pour s’emparer du pouvoir. Il convient de répudier cette fatalité diffusée continuellement dans l’opinion par des forces aveugles et néfastes.
Et, c’est là qu’il faut être vigilants pour détecter les mouvements obscurantistes en gestation et couper la route de leur radicalité. Pour cela, il convient de réinventer la réflexion constructive sur l’avenir du Libéralisme social et démocratique, afin de susciter le renouveau d’une pensée politique endogène. Alors, assumons l’héritage politique de Me Wade qui est une source d’opportunités de par son originalité, sa richesse et son legs historique et enrichissons-le de l’apport fécondant des autres valeurs tirées du socialisme démocratique.
A cet égard et en vertu d’une exigence d’intelligibilité, avec d’autres forces politiques, il urge d’embrasser un grand nombre de postulats centrés autour du devenir humain. Ainsi, pourrait émerger une co-réflexion qui débouche indubitablement sur la socialisation de la pensée et une “ascension de convergence”. Et comme déjà dit en 2015, dans “Le temps des ruptures”, l’heure est au “rassemblement des libéraux et des démocrates” pour réussir cette nécessaire complémentarité. Seule cette posture pourrait accompagner les ruptures en cours et anticiper sur celles à venir afin de bâtir le socle d’un leadership ouvert, capable de conjurer les crises qui menacent le Sénégal et d’apporter les changements transformationnels nécessaires. Mais comment et avec qui réaliser ce vaste chantier politique? Pour moi, la réponse coule de source: seule la construction d’une force politique alternative passant par la réunification de la famille libérale élargie aux centristes et aux sociaux-démocrates, peut nous éviter l’aventure. Car, contrairement aux théoriciens de “La fin des idéologies”, ainsi que ceux de “La fin de l’Histoire” et du Endism, les idéologies continuent de structurer la pensée et l’action politique.
Ensemble, nous devons assumer les devoirs que nous assigne l’histoire. Alors, il devient urgent de créer un bloc républicain pour faire face aux forces de déconstruction qui ont engendré, à travers l’histoire des peuples, émeutes, échecs, génocides et chaos. Nous sommes d’autant plus confortés dans cette posture que les crises électorales survenues récemment à travers le monde de manière générale, et en particulier dans les pays de la sous-région, nous en donnent les éléments de lecture. Et une analyse plus affinée des résultats de l’élection présidentielle de 2019 au Sénégal, révèle aussi une montée en puissance de critères géographiques, ethnocentristes et communautaristes dans le vote exprimé des Sénégalais. Aussi, seule une réponse politique appropriée peut nous éviter de tomber dans le piège de la dislocation de notre commune volonté de vie commune. Donc, que la paresse intellectuelle ou le refus d’un débat contradictoire, ne nous impose pas l’inertie. Aujourd’hui, nous demeurons convaincus que les partis du Centre doivent se retrouver autour d’une offre politique crédible d’obédience libérale-sociale-démocrate qui tienne compte davantage du rôle central du citoyen dans la construction d’un leadership inclusif. Il s’agit de repartir sur de nouvelles bases renforcées par la conjonction de faisceaux aussi multiples que divers, afin de promouvoir une gouvernance structurellement bien pensée et porteuse d’émergence.
En outre, ceux qui revendiquent l’héritage du Libéralisme social ne doivent pas avoir le complexe d’appartenir à une même famille politique. Il suffit qu’ils oublient leurs querelles fratricides et fument le calumet d’une paix définitive. C’est autour d’un projet innovant que nous pourrons rassembler nos forces. Car, il est de notre responsabilité de réagir face aux forces sans offre politique concrètement soutenue par une pensée structurée, lesquelles ne séduisent leurs propres victimes que par une propagande à forte dose médiatique amplifiée par le phénomène des réseaux sociaux. Ces tentatives de regroupements hétéroclites actuelles dont la finalité est d’instaurer un dualisme manichéen, constituent un défi que les libéraux et démocrates doivent relever.
A mon avis, la famille libérale, déjà éclatée en plusieurs chapelles, ne doit pas vivre le syndrome des socialistes. En effet, divisés en 2012, les héritiers de Senghor avaient raté une belle occasion pour revenir aux affaires pendant que ceux d’Houphouët-Boigny etles animateurs de la Gauche modérée s’imposent la paix des braves pour une Côte d’Ivoire réconciliée. Alors, l’urgence commande d’organiser, sans tarder des conclaves libérales ouvertes à tous les sociaux-démocrates et centristes afin de réfléchir profondément sur l’émergence d’une majorité d’idées inspirées par un Libéralisme ouvert; majorité à partir de laquelle seront lancées les bases d’un leadership transformationnel apte à tracer les meilleures perspectives qui installent le Sénégal sur les rampes du renouveau. Pour indispensable qu’elle soit, cette perspective ne devrait être ni exclusive, ni au détriment d’aucune force vive; même si elle peut déboucher sur la constitution d’une majorité plurielle. Car refuser l’indispensable rassemblement qui assure la pérennité de notre legs commun, c’est commettre les erreurs des socialistes et des gaullistes dont les familles se sont disloquées et leurs héritiers affaiblis par des querelles de personnes. Alors, si les sociaux-démocrates allemands, les socialistes français et les Houphouëtistes ivoiriens ont pu réussir leur mue, pourquoi ne la pouvons-nous pas? Puisse le soleil de ces derniers jours de l’année qui brille de mille feux, illuminer les esprits et la baisse continue du thermomètre adoucir les cœurs, afin qu’un débat serein et profond s’instaure pour que “la grande “alliance des intelligences” débouche sur la réunification de la famille libérale ouverte aux forces de progrès. Nous inspirant de l’Appel de Me Abdoulaye Wade qui, naguère disait: “J’en appelle à tous les libéraux, où qu’ils soient. Ils doivent, par devoir national, contribuer à sauver notre pays en péril. Reconstituer la Grande Famille Libérale, sur la base de principes nouveaux et réalistes, doit être notre credo”, donnons-nous le défi de reconstituer une famille politique ouverte et généreuse. Libéral un jour, libéral toujours!
OUSMANE SONKO FACE A SON DESTIN
Les dés sont jetés pour le leader du Pastef. Désormais le procureur peut mettre la machine en branle sur l’affaire dite « Sweet Beauty ».
Les dés sont jetés pour le leader du Pastef. Désormais le procureur peut mettre la machine en branle sur l’affaire dite « Sweet Beauty ».
Pour cause, le conseil constitutionnel vient de rejeter le recours introduit par les collègues d’Ousmane Sonko portant annulation de la levée de son immunité parlementaire. Une décision qui fait suite à un recours signé par 19 parlementaires de l’opposition qui demandent l’annulation immédiate de la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko, dont le vote survenu le 26 février a suscité beaucoup de débats au niveau de l’hémicycle. Comme le prévoit l’article 17 de la Loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel, qui stipule : «Le Conseil constitutionnel se prononce dans le délai d’un mois à compter du dépôt du recours, lequel est ramené à huit jours francs quand le gouvernement en déclare l’urgence. » Estimant que par cette saisine, les requérants cherchent à faire contrôler par le Conseil constitutionnel (Cc) la conformité à la Constitution d’une résolution portant levée de l’immunité parlementaire d’un député, les sept sages déclarent leur incompétence face à ce dossier qui vise tantôt un projet de résolution, tantôt une résolution. Et dans ce cas précis, la compétence du Cc est strictement délimitée par la Constitution et la loi organique à laquelle elle renvoie.
Par conséquent, le Conseil constitutionnel ne peut être appelé à se prononcer sur d’autres cas que ceux expressément fixés par les textes de l’article 74, de l’alinéa 2 de l’article 78 et de l’alinéa premier de l’article 92 de la Constitution et de l’article premier de la loi organique n° 2016-23 relative au Conseil constitutionnel. Mieux, en ce qui concerne les actes émanant de l’Assemblée nationale, le conseil constitutionnel « ne peut connaître que des procédures visant des lois, que celles-ci aient le caractère de loi ordinaire ou organique ».
D’autant que les sept sages estiment que les documents fournis par les parlementaires n’ont aucune portée normative parce qu’énonçant des règles de droit où « seuls entrent dans cette catégorie les actes destinés à être promulgués par le président de la République. Laquelle promulgation ne peut intervenir qu’en l’absence d’une déclaration d’inconstitutionnalité”.
Aussi, le CC rappelle que la résolution de l’Assemblée nationale ayant pour objet la levée de l’immunité parlementaire d’un député, dépourvue de tout caractère normatif, «n’entre pas dans les prévisions des articles de la Constitution et de la loi organique précités ». Ces sages reprochent donc aux 19 parlementaires de l’opposition de n’avoir pas produit la résolution, objet de leur requête. Mais ils ont plutôt procéder « par simple affirmation en invoquant, sans en apporter la preuve, la présence dans ladite résolution de dispositions de forme législative qu’ils n’ont pas spécifiées et que le Conseil constitutionnel a vainement recherchées dans la requête et les pièces qui l’accompagnent ».
Alors que l’alinéa 2 de l’article 76 de la Constitution et l’article premier de la loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 font référence, l’un à l’expression de textes de forme législative, et l’autre à celle de dispositions de forme législative. Aussi, il convient de noter que par ce rejet, le Cc vient de donner plein pouvoir au procureur de continuer la procédure judiciaire du fait que le recours est suspensif.
LES BLOUSES BLANCHES EN GREVE LUNDI
«Le lundi 22 mars et le mardi 23 mars 2021, une grève sera observée avec respect du service minimum à l’hôpital régional de Ziguinchor.
Le climat social est devenu délétère à l’hôpital régional de Ziguinchor. Les travailleurs qui ne parlent plus le même langage avec l’administration ont décidé de hausser le ton et de décréter 48h de grève à partir de lundi.
«Le lundi 22 mars et le mardi 23 mars 2021, une grève sera observée avec respect du service minimum à l’hôpital régional de Ziguinchor. Les 29 et 30 mars 2021, nous passerons à la vitesse supérieure. Nous ferons non seulement une grève de 48h, mais nous envisageons de ne pas respecter le service minimum, nous ferons une rétention d’informations sanitaires et nous allons boycotter toutes les activités de la structure », a fait savoir Siméon Faye vice-président chargé de la communication de l’intersyndicale des travailleurs du centre hospitalier régional de Ziguinchor face à la presse hier.
Cette radicalisation des travailleurs fait suite à l’échec des négociations entreprises par l’inspection du travail de Ziguinchor. «Ces négociations ont même été écourtées parce que beaucoup de points qui ont été soulevés n’ont pu trouver d’accord», déplore le responsable syndicale qui déplore un manque de considération de la part du ministère de tutelle face aux problèmes que vit la structure hospitalière. « Pour vous démontrer que la tutelle est insensible aux difficultés de l’hôpital, le 2 février, elle nous a convoqués pour une rencontre qui devait se tenir le lendemain à Dakar. Malgré le délai très court, l’intersyndicale s’est sacrifiée pour effectuer le déplacement. Mais à notre grande surprise, aucune autorité du ministère de la Santé et de l’Action sociale n’y a pris part. Nous sommes vraiment déçus de ce comportement et c’est inacceptable. C’est pourquoi nous comptons durcir le ton et la tutelle sera responsable de toutes les conséquences», fulmine Siméon Faye.
Cette radicalisation des travailleurs du centre hospitalier régional de Ziguinchor creuse davantage le fossé qui existe déjà entre l’intersyndicale et la direction de la structure de santé. A l’origine de ce climat délétère, la construction d’une centrale d’oxygène pour un coût de 203 millions de francs CFA. Une infrastructure inopportune, selon les blouses blanches. «Nous maintenons notre opposition à l’érection de cette centrale d’oxygène parce que les priorités sont ailleurs. Pourquoi construire cette infrastructure alors qu’on a déjà une centrale qui fonctionne ? Pour nous, l’urgence, c’est l’affectation de spécialistes. L’hôpital n’a pas de cardiologue, pas d’anesthésiste-réanimateur, encore moins de gastro-entérologue et d’urologue. Pire encore, certains services ne fonctionnent pas à cause d’un matériel obsolète », dixit le vice-président chargé de la communication de l’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital régional de Ziguinchor.
Ce dernier n’a pas manqué d’exhiber les problèmes du personnel. « La situation salariale et les charges sociales de l’IPRES et de la caisse de sécurité sociale sont précaires, l’avancement et l’ancienneté du personnel sont non effectifs, beaucoup de retraités ne jouissent pas de leur pension de retraite et au moment où je vous parle, l’administration nous doit trois mois d’arriérés de motivation. Tous ces manquements doivent être corrigés et au plus vite », conclut le responsable syndicale.
MACKY SALL BRIEFE SES ALLIES QUI SE METTENT EN ORDRE DE BATAILLE
En dehors des assemblée générale convoquées ce week-end, le président a présidé la conférence des leaders de Benno Bokk Yakaar
Quelques jours après la crise qui a secoué le pays et occasionné des morts le chef de l’Etat est en train de mettre sa coalition et son parti en ordre de bataille pour éviter qu’une surprise pareille n’entache son travail. En dehors des assemblée générale convoquées ce week-end, Macky Sall a présidé la conférence des leaders de Benno Bokk Yakaar pour les briefer sur la situation mais aussi de les haranguer pour apporter une réponse politique à cette crise née de la convocation de Ousmane Sonko.
La Conférence des Leaders de BBY a d’abord condamne avec la dernière énergie ces attaques violentes auxquelles les forces de défense et de sécurité ont fait face avec beaucoup de professionnalisme sans lequel le bilan aurait été plus lourd. Pour cela, nous devons magnifier la robustesse de nos institutions. « Elle salue la dignité et la mesure avec lesquelles le Président de la République, Macky SALL a géré la situation pour, après avoir reçu et écouté les leaders religieux, la société civile et une frange de l’opposition, appeler à l’apaisement, s’engager à se solidariser avec les familles éplorées et à apporter assistance aux blessés, en plus des mesures hardies retenues pour booster l’emploi des jeunes ».
D’après eux, “tout dans le discours historique du Président Macky SALL délivré le 8 mars est une exaltation de la grandeur de notre nation à défendre la République et la démocratie, un appel à la réconciliation des coeurs et des esprits, malgré les différences ». Mais, souligne-t-on, il est également un refus radical de la violence, du pillage, du saccage des biens privés comme publics. « Ceci d’autant plus que tout le monde sait que notre pays fait face à des menaces graves sur sa sécurité, sa stabilité, sa cohésion nationale, sa démocratie et son attachement aux valeurs républicaines », souligne le communiqué. « Le caractère ciblé des attaques, préfectures, brigades de gendarmerie, commissariats de police traduit une volonté politique avérée de subversion de la république, de renversement de notre système démocratique acquis de haute lutte, legs de générations d’hommes et de femmes qui ont consenti d’énormes sacrifices pour sa réalisation. Ces agissements indiquent très clairement que notre pays est devenu une cible du fait de la découverte des ressources naturelles comme le pétrole et le gaz et qu’il constitue le dernier verrou du terrorisme pour accéder à l’océan.
Devant un tel projet anti-républicain, antidémocratique, antinational et anti populaire, notre coalition BBY, à travers ses différents démembrements, doit se dresser comme un seul homme pour défendre la république, défendre la démocratie, défendre la nation et les populations », indiquent les leaders de la mouvance présidentielle qui lancent un appel aux forces vives de la nation éprises de paix et de justice à se mobiliser sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora pour dire NON à la terreur, NON à la violence, NON au projet anti-républicain.