Macky Sall chez Khalifa Sall
C’est le charme de la politique au Sénégal. Le chef de l’Etat s’est rendu hier au domicile de Khalifa Sall pour lui présenter ses condoléances suite au décès de la mère de ce dernier. Un geste salutaire qui a fait l’objet de tous les commentaires sur les réseaux où l’on rappelle l’épisode de l’incarcération du maire de Dakar dans l’affaire de la Caisse d’avance de la ville. La délégation du chef de l’Etat a été reçue en présence de collaborateurs politiques de Khalifa Sall, notamment Moussa Tine etc.. Il faut rappeler que l’épouse du chef de l’Etat, Marième Faye Sall, avait devancé son époux à l’aube du décès. C’est dire que le couple présidentiel voue du respect et de la considération à l’ancien maire de Dakar au-delà de l’adversité politique.
Un homosexuel piégé par son «amant» à Yoff Virage
Un rendez-vous galant a tourné au fiasco pour un ressortissant libérien présenté comme un homosexuel. Âgé d’une trentaine d’années et répondant au nom de Johnson, le mis en cause s’était lié d’amitié avec un jeune habitant de Yoff Virage. Au fil de leurs échanges ,Johnson a fini par gagner la confiance du garçon qui ne se doutait de rien. Toutefois, l’attitude du Libérien pousse le jeune homme à avoir des doutes sur les vraies intentions de ce dernier. Ayant senti le coup, il décide de jouer le jeu. Il se laisse aller et entraîne Johnson dans le piège. Décidé enfin à voir sa «conquête», l’homme fait une descente à Yoff Virage... Seul avec le garçon, il passe à la vitesse supérieure. «Nous étions dans la chambre et il a commencé à me palper. Par la suite, il a essayé de m’embrasser. C’est à partir de ce moment que j’ai alerté mes amis», nous raconte au bout du fil le garçon. Avec l’aide de ses amis, il parvient à attacher son hôte et alertent ainsi la gendarmerie. Entre-temps, ils ont eu à faire passer un sale quart d’heure à ce dernier. «J’ai toujours eu des doutes, mais je voulais avoir la certitude que c’est un homosexuel», a ajouté notre interlocuteur. A leur arrivée sur les lieux, les gendarmes ont trouvé l’homme dans un piteux état. Ils ne tarderont pas à le détacher, avant de le conduire dans leurs locaux. Mais Johnson ne sera pas le seul à monter à bord du véhicule des gendarmes. Son « amant» ainsi que deux autres jeunes feront le trajet avec eux. Affaire à suivre.
Habib Niang installe son Qg à Thiès pour accueillir Macky
Les adversaires de Habib Niang pour la conquête de la mairie de Thiès Nord ont visiblement du souci à se faire. Le responsable de l’Alliance pour la République (APR) dans la capitale du rail a encore fait une démonstration de force dans sa localité en vue des prochaines élections locales. Ce samedi, l’inconditionnel du Président Macky Sall a eu droit à une forte mobilisation de femmes, de jeunes et de notables au quartier de Thialy. Tous ont fait une haie d’honneur du rond-point Guinth jusqu’au foyer des HLM Thialy où le présidium d’un méga meeting attendait l’hôte du jour. Satisfait par la forte mobilisation de ses partisans, Habib Niang qui, a installé son quartier général à Thiès pour réserver un accueil chaleureux au chef de l’Etat qui s’y rend demain leur a demandé de rester mobiliser pour accueillir le chef de l’Etat Macky Sall, demain.
La Marine intercepte un navire transportant de la drogue
Les eaux sénégalaises sont sécurisées par la marine nationale sénégalaise qui intercepte désormais tous les navires des trafiquants internationaux de drogue. Justement, c’est dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants que la Marine nationale a été informée, dans la nuit du samedi au dimanche, de la présence au large de nos côtes d’un navire sans pavillon national et transportant de la drogue. Aussitôt, le patrouilleur Kédougou qui était en mer dans le cadre de ses missions de surveillance, la vedette «Lac Retba» et une équipe de forces spéciales de la marine, ont procédé à l’interception du navire le dimanche vers 9h à 240 kms des côtes sénégalaises. Le navire transporte une grande quantité de haschich avec un équipage de trois individus de nationalité étrangère. Le navire est arrimé à la base navale Amiral Faye Gassama. Les tests du produit seront effectués par la police technique et scientifique.
Tailleur et voleur de portables à ses heures perdues
Tailleur de profession à Golf Sud, El. H. Ndao originaire de Kaffrine croupit en prison pour vol. Il s’aventurait à dérober les objets d’autrui à ses heures perdues. Le quidam a été surpris très tôt le matin, la semaine dernière, sur la terrasse d’une maison à l’unité 07 des Parcelles Assainies, avec 03 téléphones portables qui appartenaient à ses victimes. Sommé de s’expliquer sur sa présence à la terrasse, le mis en cause a donné des explications alambiquées. Conduit à la Police des Parcelles assainies, M. Ndao a eu aussi du mal à convaincre les limiers. Suffisant alors pour qu’il soit placé en garde à vue avant d’être être déféré au parquet pour flagrant délit de vol.
Marche pour l’extension du cimetière de Pikine
Les populations de Pikine qui veulent l’extension du grand cimetière musulman de Pikine sont encore descendues dans la rue hier pour maintenir la pression sur le pouvoir. Les marcheurs ont demandé aux autorités de décanter la situation pour éviter une solution radicale. Selon ces habitants de Pikine le cimetière est devenu plein pour accueillir encore des morts qui continuent d’être enterrés dans des conditions déshonorables à cause de l’exiguïté des lieux.
Un corps en décomposition à la zone de captage
Le corps sans vie d’un homme non identifié pour le moment a été découvert hier en état de décomposition, à la zone de captage de la Commune de Grand Yoff, près d’un garage mécanique. Selon nos sources, aucune trace de blessure apparente n’a été retrouvée sur le corps du défunt. Les limiers de Grand-Yoff saisis se sont déplacés sur les lieux pour faire le constat. Ils seront suivis par les sapeurs-pompiers etles éléments de la Police scientifique pour des prélèvements. Le corps sans vie a été déposé dans une structure sanitaire de la place pour les besoins de l’autopsie, suite à une réquisition de la police de Grand Yoff qui a ouvert une enquête.
Un jeune se jette dans l’eau et meurt au Technopôle
Un maçon nommé M. Ndiaye, âgé de 25 ans et habitant à Cambérène, s’est jeté volontairement dans les ravins du technopôle de Pikine, samedi dernier. Il s’est noyé et a rendu l’âme. Nos sources signalent que l’homme en question a pris le soin de prononcer le mot «Allahou Akbar» avant de plonger dans les eaux du technopôle, pour des raisons ignorées. Aucune trace de blessure n’est apparue sur son corps. D’après nos sources, les limiers de Pikine sont venus sur les lieux pour les besoins du constat d’usage. Ils ont ordonné l’évacuation de la dépouille dans une structure sanitaire pour une autopsie. Une enquête est ouverte.
La coalition Jotna sort du bois
La conférence nationale des leaders de la coalition Jotna est loin d’être convaincue par les assurances du ministre de la Justice qui soutient que les modifications apportées au code de procédure pénale et au code pénal ne restreint pas les libertés et ne vise point les opposants. Les leaders de cette coalition de l’opposition rappellent que tous ceux qui ont joué avec le feu en matière de démocratie s’y sont brûlé les doigts, partout dans le monde. A les en croire, aujourd’hui le parti au pouvoir a pris le risque de réveiller un volcan plus terrible que celui du 23 juin 2011. Pour eux, l’adoption en procédure d’urgence de ces textes apparaît clairement comme un balisage pour une éventuelle troisième candidature, et consécutivement trace les contours d’une éventuelle réélection du Président Macky Sall. Mais, préviennent-ils, le peuple enrayera cette machine à coup sûr, aussi vite qu’ils l’auront enclenchée car plus aucune velléité dynastique ou dictatoriale ne sera tolérée, avertissent-ils dans un communiqué parvenu à «L’As».
Libération des activistes et politiques
Les activistes et autres jeunes politiques ont été libérés samedi dans la matinée. Arrêtés vendredi pratiquement tous à la place de la Nation où ils manifestaient contre les modifications du code pénal et du code de procédure pénale, Aliou Sané de Y en a marre et une dizaine de jeunes ont passé la nuit du vendredi au samedi dans les locaux du commissariat central de Police de Dakar. Ils ont été accueillis à la sortie des locaux du commissariat de Police par Malal Talla alias Fou malade de Y en a marre et Ousmane Sonko leader de Pastef.
Macky coaché par ceux qui ont conduit Wade à la chute
Restons avec les activistes pour dire que le coordonnateur de Y en a marre charge encore le pouvoir, à peine sorti de sa détention. Le constat de Aliou Sané est que le Sénégal vit les dérives d’une dictature debout. Selon lui, user de lois aussi sournoises que pernicieuses, faire valoir le monopole de la violence légale pour décourager toute velléité de contestation pacifique... il ne leur restait que cela. Dans la foulée, il dénonce les actes de torture exercés de façon aussi flagrante et presque assumée sur Abdou Karim Guèye, Ousmane Sarr et Fallilou, qui montrent qu’il y a un nouveau pas de franchi par le régime de Macky Sall. Quoi de plus normal que des citoyens se lèvent pour manifester pacifiquement leur désaccord contre le vote d’une loi aussi liberticide, et de façon aussi expéditive, se demande le coordonnateur de Y en a marre. Pour lui, le régime de Macky Sall réunit inexorablement tous les ingrédients d’une fin peu honorable. Et ironie de l’histoire, regrette M. Sané, il est aidé en cela pour beaucoup par ceux-là même qui ont conduit son prédécesseur à sa propre perte.
Un nouveau code de l’électricité adopté
L’Assemblée nationale a voté hier le projet de loi portant Code de l’électricité. Venue défendre le texte devant les députés, la ministre du Pétrole et des Energies, Aïssatou Sophie Gladima, indique qu’il vise l’amélioration du processus de planification du secteur de l’électricité à travers la mise en place d’un Plan intégré à moindre coût, le renforcement du rôle du régulateur et la transformation économique du pays. Interpellée sur le contentieux sur la centrale de Sendou, la ministre du Pétrole et des Energies, Aïssatou Sophie Gladima, a soutenu que c’était une centrale privée qui a connu un incident lié à des problèmes techniques, notamment de vibrations, depuis juillet 2019. Elle informe dans la même veine qu’un accord a été trouvé entre le nouvel actionnaire majoritaire et la Senelec. «Cet accord permettra de présenter au niveau du tribunal du Commerce le redressement judiciaire qui sera prononcé. Le passage au gaz de cette centrale est aussi envisagé par les parties prenantes», ajoute-t-elle.
Sidiki Kaba désigné candidat à la mairie de Tamba
Le ministre des Forces armées Sidiki Kaba a été désigné le week-end dernier porte-étendard de Benno Bokk Yaakaar à la mairie de Tamba, lors des Locales de janvier prochain. Un choix acté au terme d’une assemblée générale assortie d’une résolution signée par l’ancien ministre Souty Touré, le leader de Reve Dialinké Dabo, le magnat de la banane Mamadou Oumar Sall, les présidents de la chambre de métiers et du commerce Youssou Sarr et Djiby Cissé, la responsable de Ldr Yeessal Fatou Diallo, l’opérateur économique Banda Dièye, l’ancienne libérale Aminata Diallo etc. Naturellement, Sidiki Kaba a accepté avec humilité le choix porté sur sa personne avant de promettre de jouer sa partition pour le développement de Tamba. Joint par Rfm, le maire sortant Mame Balla Lô parle d’un non-évènement d’autant plus, dit-il «qu’il avait battu la même bande» aux dernières Locales. Le Dg de la Sicap Mamadou Kassé, dont les jeunes se sont déchaînés contre « les vieux retraités et leur faux oncle Souty Touré», rejette la résolution. D’après ses proches, l’essentiel des compagnons du Président, à l’image de Mamadou Kassé, du maire Mame Balla Lo, du président du conseil départemental Sina Cissoko (Ps), des Chargés de missions du Pr, Déo Cissé et Maodo Diallo, les historiques de l’Apr, n’ont pas pris part à la rencontre. Ces derniers promettent de se réunir pour apporter la réplique etfaire une proposition au chef de l’Etat qui, visiblement, penche du côté de son ministre. C’est donc parti pour une campagne palpitante à Tamba.
ACCUEIL TRIOMPHAL POUR LAURENT GBAGBO DANS SON VILLAGE NATAL
Sous les hurlements de joie, les "Hourrah!" et les mains levées faisant le V de la victoire, l'ancien président ivoirien est arrivé à Mama à la tombée de la nuit en provenance d'Abidjan
Plusieurs milliers de personnes ont réservé dimanche un accueil triomphal à l'ex-président Laurent Gbagbo dans son village natal de Mama (centre-ouest de la Côte d'Ivoire), dix jours après son retour à Abidjan à la suite de son acquittement par la justice internationale.
Sous les hurlements de joie, les "Hourrah!" et les mains levées faisant le V de la victoire, Laurent Gbagbo est arrivé à Mama à la tombée de la nuit en provenance d'Abidjan
Sous les hurlements de joie, les "Hourrah!" et les mains levées faisant le V de la victoire, Laurent Gbagbo est arrivé à Mama à la tombée de la nuit en provenance d'Abidjan qu'il avait quitté par la route à la mi-journée.
Dès sa descente de voiture, l'ex-président, vêtu d'une chemise blanche et souriant, a pris un bain de foule.Il a remercié les gens "d'être venus si nombreux"."Dix ans (d'absence) c'est beaucoup, demain (lundi) je vais vous donner des nouvelles", a-t-il ajouté.
"Je l'ai vu ça suffit pour moi !", crie un jeune en transe.
Malgré le coucher du soleil, l'annonce de son arrivée a continué à attirer vers Mama des centaines de personnes venues des villages environnants, a constaté un journaliste de l'AFP.
Pour se rendre dans la région du centre-ouest de Gagnoa où se trouve le village, Laurent Gbagbo est passé par la capitale Yamoussoukro.Avant d'arriver à Mama, il est allé à Blouzon, localité proche, se recueillir sur la tombe de sa mère Marguerite Gadô, décédée en 2014 alors qu'il était incarcéré à la prison de la Cour pénale internationale (CPI).
Entre Yamoussoukro et Mama, son cortège a été ralenti à plusieurs reprises par une foule enthousiaste venue l'acclamer, ce qui explique son arrivée tardive dans son village.
- "Retour de l'enfant prodige" -
Dès l'aube, l'artère principale de Mama a été le théâtre d'un ballet incessant de cars, de motos et de voitures particulières remplis de partisans de l'ancien président venus assister à son retour dans son village.
"Je ne pouvais rater un tel événement, le retour de l'enfant prodige", lance un vieil homme portant une tenue en pagne, descendant d'un autocar.
"Ca fait dix ans qu'il n'a plus mis pied dans son village" et "personne ne veut rater ça", s'exclame Eric Légré Gbagbo, un jeune homme affirmant porter le même nom que l'ex-président.
Les forces de l'ordre étaient présentes, mais se faisaient discrètes.
Entre la ville de Gagnoa et Mama, distants de cinq kilomètres, le service d'ordre était assuré par la jeunesse du village qui fouillait véhicules et passagers à des barrages.
Avant son arrivée au village, l'annonce de la demande de divorce de l'ex-président d'avec son épouse Simone, avec laquelle il a formé un redoutable tandem au pouvoir pendant dix ans jusqu'à leur arrestation en 2011, était au coeur de toutes les discussions.
- Projet de divorce très commenté -
A peine rentré à Abidjan, Laurent Gbagbo a demandé le divorce "en raison du refus réitéré depuis des années de dame Simone Ehivet de consentir à une séparation amiable". Ils sont mariés depuis 1989 et ont eu deux filles ensemble.
"Nous ne sommes pas d'accord avec sa décision, Simone est notre maman", explique Ouraga Djédjé, jeune habitant de Mama, en compagnie de son épouse enceinte.
Avec une dizaine de ses camarades installés dans une gargote, Ouraga commentait cette actualité qui a passionné tout le pays, juste après le retour de Gbagbo le 17 juin à Abidjan.
Ce retour avait été marqué par de nombreux incidents entre ses partisans qui voulaient l'accueillir près de l'aéroport et les forces de l'ordre.
Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, avait été arrêté en avril 2011 à Abidjan, puis transféré sept mois plus tard à la CPI de La Haye, où il était accusé notamment de crimes contre l'humanité, pour les violences commises à la suite de la présidentielle de fin 2010.
Le refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara avait provoqué une crise post-électorale sanglante ayant fait 3.000 morts.
Réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat controversé, M. Ouattara a donné son feu vert au retour de Laurent Gbagbo quelques jours après son acquittement par la CPI.
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LA CRAINTE SUSCITÉE PAR LA LOI SUR LE TERRORISME EST FONDÉE
Samba Thiam, professeur en histoire du droit à l'Ucad, décrypte les portées de la réforme du Code pénal entérinée le 25 juin dernier par l'Assemblée nationale dans un contexte de tensions, au micro de Baye Omar Gueye sur Sud FM
La polémique autour de la loi controversée sur le terrorisme, adoptée en procédure d’urgence par l’Assemblée nationale, a été au centre de la sortie du Pr Samba Thiam, invité à l’émission « Objection » de Sud Fm hier, dimanche 27 juin 2021. Occasion pour le coordinateur de l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA), de se prononcer sur la qualification ambiguë du « terrorisme » par la modification apportée sur le Code pénal et le Code de procédure pénale, et sur d’autres sujets annexes comme le trouble à l’ordre public, l’association de malfaiteurs, la marche...
Invité de l’émission «Objection» d’hier, dimanche 27 juin 2021, le professeur agrégé de droit, Samba Thiam, a confié qu’aujourd’hui, «de plus en plus, la loi gagne du terrain, pénètre notre vie et porte atteinte à nos droits fondamentaux, nos libertés fondamentales». Sous ce rapport, les craintes sur cette loi sont légitimes, dira-t-il. Dans cette nouvelle loi d’ailleurs, l’absence de définition exacte du terme «terrorisme» est assez frappante. C’est ce qui alimente la polémique, puisque la loi est totalement imprécise à ce propos, note-t-il. «Dans ce texte, je ne vois pas la définition du mot ‘’terrorisme’’.
Le législateur, celui qui est chargé de faire la loi n’a pas essayé de le définir», fait constater le Pr. Thiam. Et de poursuivre : « Par contre, ce qu’a fait la loi, c’est de poser des actes, de définir des comportements qui pourront être qualifiés d’actes terroristes. Et ce n’est pas une spécificité sénégalaise mais, c’est partout dans le monde. C’est très difficile de dire ce qui est le terrorisme ». Ne s’en limitant pas là, le professeur Thiam fera comprendre que sur le fond aussi, la qualification d’association de malfaiteurs pose également problème avec la loi en question. « Et on va jusqu’à confondre trouble à l’ordre public, association de malfaiteurs avec le qualificatif de terrorisme ».
Sur ce point, l’ancien directeur de l’Institut des Droits de l’homme et de la paix (Idhp) indique : «L’association de malfaiteurs est une notion qui a toujours existé dans le Code pénal. Ce que j’ai vu dans cette nouvelle loi, c’est d’avoir qualifié, considéré une association de malfaiteurs, un trouble à l’ordre public et les menaces à des actes terroristes». De toute façon, conclut-il, « il faut laisser au juge de dire qu’est ce qui correspond au trouble à l’ordre public ». Se prononçant dans la foulée sur la notion de responsabilité pénale de la personne morale, le Pr Thiam s’est dit d’avis que c’est une très bonne chose. «On a toujours attendu cela.
Le principe a été posé depuis très longtemps ; l’histoire nous l’enseigne. Il n’y avait pas possibilité d’engager la responsabilité pénale des personnes morales. Maintenant, la loi vient donner la possibilité de faire sanctionner une personne morale, c’est-à-dire un groupement. C’est une bonne chose, à mon avis», confie-t-il. A ce niveau, le Pr Samba Thiam, dit n’avoir aucune «inquiétude par rapport à cela», même si une telle disposition, pour certains, est taillée sur mesure pour une certaine classe de leaders politiques, surtout après les événements de mars dernier Parce que, justifie-t-il, «même quand on est arrêté et poursuivi, il faut qu’il y ait une possibilité de démontrer l’imputabilité. En quoi je suis responsable de ce qui est arrivé ? Je crois qu’une enquête doit être menée. S’il y a une relation entre ce qui s’est passé, si c’est votre instigation, si c’est vous qui avait poussé, si ce sont vos ordres… On peut bien évidemment vous poursuivre. Mais on ne peut pas poursuivre comme ça, spontanément».
Raison suffisante pour Samba Thiam de revenir sur les fondamentaux : «…dans une démocratie le rôle de la justice, c’est d’arrêter le pouvoir, d’appliquer notre droit et au service de l’intérêt général. Le juge est là pour lire nos règles, pour dire nos droits et il doit lui-même faire respecter les principes fondamentaux que nous avons élaborés pour assurer la protection de le personne si on reste sur le domaine pénal ».
KARIM ET KHALIFA POURRAIENT-ILS ÊTRE CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE ?
Le président Macky Sall a fixé la date des prochaines élections locales au 23 janvier 2022. Les deux opposants devraient avoir le droit de se présenter, selon un rapport d’experts indépendants
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 27/06/2021
Si aucun nouveau report n’est décidé d’ici là, les élections locales auront lieu – normalement – le 23 janvier prochain, et ce malgré les demandes de l’opposition qui souhaitait les voir se tenir en 2021. Le 10 mai, le président Macky Sall a fixé par décret la date du prochain scrutin local, initialement prévu en juin 2019. Les opposants Khalifa Sall et Karim Wade, respectivement condamnés à cinq ans de prison pour détournement de deniers publics et à six ans de prison pour enrichissement illicite, pourraient-ils participer au scrutin ?
La question, au cœur des discussions menées depuis 2019 entre le pouvoir et ses adversaires, a été résolue par quatre experts mandatés depuis le mois de février pour un audit du fichier électoral national. Dans leur rapport, daté du 5 mai et présenté aux acteurs du dialogue politique, ils établissent clairement que « la permanence de l’exclusion sur les listes électorales pour des délits et crimes commis viole l’esprit de l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ». Cet article du traité de 1966 donne le droit à tout citoyen de voter et d’être élu, « sans restrictions déraisonnables ».
Flou artistique
Deux dispositions du code électoral concentrent les critiques des experts : les articles L31 et L32. Le premier définit les personnes qui ne peuvent être inscrites sur une liste, notamment celles qui ont été condamnées pour des crimes et pour des délits tels que le vol, l’escroquerie ou l’abus de confiance – les faits pour lesquels Karim Wade et Khalifa Sall ont été jugés ne sont pas mentionnés.
Le second définit un délai de cinq ans pendant lequel certains condamnés ne peuvent être inscrits sur une liste électorale, en fonction de la peine dont ils ont écopé.
L’ennui, selon les experts : l’article 32 établit une déchéance permanente de droits, même si la personne condamnée a purgé sa peine – ou, dans les cas des deux opposants, a été graciée. « À moins d’être condamné à mort, personne ne peut être inéligible à vie, s’exclame Issaga Kampo, le chef de la mission d’audit. Le problème, c’est qu’on ne sait pas de quoi on parle. Il y a un flou artistique. En matière électorale, un article de loi doit être clair, les durées d’inéligibilité selon les peines bien définies, afin d’éviter que chacun l’interprète à sa manière. »
Pour lui, une confusion est faite entre le code électoral et l’article 34 du code pénal, qui établit que les tribunaux jugeant en correctionnelle peuvent, dans certains cas, interdire l’exercice de droits civiques, civils et de famille, dont le vote et l’inéligibilité. Ce qui n’a été le cas ni pour Khalifa Sall ni pour Karim Wade.
APRÈS LA FÊTE DE LA MUSIQUE, QUID DES DROITS D'AUTEUR ?
Difficile de comprendre que la Sodav, pourtant dirigée par la productrice musicale Ngoné Ndour Kouyaté, ne soit pas encore parvenue à faire triompher les droits des artistes. L’organisme s’illustre par son immobilisme et dans de stériles querelles
À l’instar de nombreux pays à travers le monde, le Sénégal a célébré ce 21 juin la fête de la musique, une manifestation imaginée par l’emblématique ministre de la Culture de François Mitterrand, Jack Lang. Plus que le cinéma, la littérature, le tieboudiène ou encore le foot, c’est la musique qui fait le plus rayonner le pays la Téranga. De Baaba Maal – auteur de l’hymne tambouriné du blockbuster hollywoodien « Black Panther » – à Doudou Ndiaye Rose en passant par Akon, Wasis Diop, Youssou Ndour, Ismaël Lô, Omar Pène ou encore Thione Seck, Coumba Gawlo et Daara J Family…, elles sont nombreuses les voix célèbres qui ont permis au reste du monde de situer le Sénégal sur une carte.
Garantir des revenus aux créateurs
Et qui dit création artistique dit aussi droit d’auteur. En principe. Jusqu’en 2013, les droits d’auteurs étaient gérés par une entité publique, le Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA). Il avait tutelle sur les œuvres, lesquelles « appartenaient » alors à l’État. C’est l’État qui décidait quel pourcentage des redevances perçues il reversait aux auteurs. De même, il déterminait, unilatéralement, quelles sommes l’audiovisuel public devait attribuer à ces auteurs. Rien de bien réjouissant donc pour ces derniers.
Le remplacement du BSDA par la Sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), en 2013 donc, leur promettait de nouvelles et belles perspectives, la loi reconnaissant non seulement la propriété des auteurs et leur tutelle sur leurs propres œuvres, mais aussi une nouvelle catégorie de bénéficiaires de droits d’auteur, les interprètes et les producteurs. Les droits d’auteur devaient d’une part garantir des revenus aux créateurs d’œuvres de leur vivant ainsi qu’à leurs ayant-droits après leur disparition – ce qui permettait de préserver leur dignité -, de l’autre, les redevances qui en découleraient devaient financer et consolider l’industrie culturelle, dans ce pays où les musiciens représentent 80 % des membres de la Sodav, et la musique, 90 % des redevances.
Immobilisme et querelles stériles
Sauf que, plus de treize années après, les décrets d’application de la dite loi ne sont toujours pas pris. Résultat, la redevance pour copie privée, qui est aussi la mesure la plus significative – et potentiellement la plus profitable aux auteurs -, n’est toujours pas instaurée. Issue de taxes appliquées à l’entrée du territoire sur tous les appareils permettant la copie d’une œuvre, tels les smartphones, les clés USB, les disques durs externes, les laptops et autres ordinateurs, ladite redevance était supposée rapporter au Sénégal des milliards de francs CFA, répartis entre auteurs/éditeurs, interprètes et producteurs.
AVEC LA BÉNÉDICTION DE FRANÇOIS, LE PAPE LE PLUS AVANT-GARDISTE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - J’ai rigolé quand mon amie Katiaka m'a partagé sa conversation avec koor Katiaka : " il y a un avion qui vient chercher les Suisses du Sénégal, ne devrais-tu pas venir..." je vous laisse deviner ma réponse
#SilenceDuTemps – Ce jour mon fiston Aziz a 30 ans. Je ne dirai pas déjà, car j’ai l'impression qu'il a 30 ans depuis longtemps tant il nous a habitués à être en avance sur son âge. Anniversaire coco... On s'en souviendra et on le fêtera ainsi que tous ceux qui se profilent à l'horizon, on fera donc un anniversaire géant en juin, juillet ? Kenn' khamoul.
Ah la « mamina family » disait hier mon parisien, qui semble être un exemple de solidarité comme souvent dans notre Sunugal, pense-t-il. Éclats de rire bien sûr, car il est comme bien d'autres, dans son souvenir d'enfance. Cela a hélas bien changé et nous c'est peut-être par la grâce du fantôme de mamina, ... qui plane !
Le couvre-feu signifie aussi pour le moment fini la Somone avec interdiction d'aller sans raison d'une région à une autre. C'est dommage, mais loin d'être dramatique même si aujourd'hui nous l'avons échappé belle, car nous avions oublié la facture de la Senelec qui arrivait le 21 mars à échéance. J'imaginais déjà le courant coupé, tout décongelé et pourri dans le frigo.
Aurais-je pour autant osé demander au préfet une dérogation ? Quoi qu'il en soit il y a plus grave et le Covid-19 nous force entre autres à relativiser. Et puis j’ai encore bien rigolé hier quand mon amie Katiaka la science m'a partagé sa conversation avec koor Katiaka : " il y a un avion qui vient chercher les Suisses qui sont au Sénégal, ne devrais-tu pas venir...," je vous laisse deviner la réponse ! Moi j'en rigole encore.
J'ai différé mon yoga du matin, car étant dans une web-conférence et vraiment j’ai dû capter 10 % de cette réunion tant la connexion était mauvaise. Alors j'espère que durant ce confinement les techniciens du web sénégalais vont être à la hauteur et surtout croisons les doigts pour que le courant ne nous joue pas de tour. Je me suis donc fait plaisir ensuite en faisant la cuisine, j'étais seule dans la maison et donc à mon rythme. Juste « pièce unique » qui n'est venu que pour déjeuner rapidement à l'heure de sa pause. Je lui ai réchauffé des restes qu'il a mangés sans rien dire à ma grande surprise !!! Ah le Covid-19,
« Il est passé par ici… » Et ma fille répond de suite quand on l'appelle au téléphone ! fini les SMS du genre : « je suis en meeting, je rappelle... »
« Il repassera par là... »
JOUR 4
C'est vendredi, point de Somone. Heureusement vais-je dire car pas de Wi-Fi à la maison là-bas et aujourd'hui il faut travailler. Alors hop, surtout ne pas faire comme si on était à la maison du genre baayé'ku ?
Douche en pensant à l'économie d'eau, par les temps qui courent ça sera inévitable sous peu, eau de Cologne et boucles d’oreilles...et prête pour le pré-jury via Skype avec Mouhamadou et les L3 et la joie de découvrir que presque tous étaient au rdv, plusieurs avec un bon niveau d'avancement et même mieux de vrais sujets de recherches pertinents et de qualité. Je suis bluffée et j'accepte d'en encadrer certains jusqu'à la licence, ce qui était presque impensable il n'y a pas si longtemps
Tout mon emploi du temps Covid-19 chamboulé, déjeuner tardif, yoga décalé et en pleine digestion. Terrible et donc bâclé mais béni... grâce à tante Mich' qui m'appelle pour me signaler l'émission en direct de François le Pape le plus avant-gardiste qu'on n'ait fait depuis longtemps et la bénédiction Urbi et Orbi arrive au moment de mes minutes de relaxation. Pas de hasard dit-on, non ? Cela me ramène à la discussion travail avec mon collège Charles sur la situation et nous voilà partis dans une grande rigolade autour des quêtes, du denier du culte en période de Corona. Ça va être chaud dé, peut-être que l'après-Covid aura ses solutions, deux ou trois quêtes à la fois ...
Allons un peu de sérieux ! alors, de Covid on en rit, va-t-il aussi nous changer en mieux ?
Dans le cadre du projet d’écriture #SilenceDuTemps, retrouvez tous les dimanches sur SenePlus, le « Journal d’une confinée » d’Annie Jouga.
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle administratrice.
À KÉDOUGOU, LE DÉFI DE L'ACCÈS À LA SANTÉ POUR TOUS
Un nouvel hôpital régional moderne vient d’être inauguré dans le chef-lieu de la région. Mais les petits postes de santé, sous-équipés, continuent d’être saturés
Le Monde Afrique |
Théa Ollivier |
Publication 26/06/2021
La blancheur immaculée des murs de l’hôpital contraste avec la piste en latérite qui relie l’établissement au centre-ville de Kédougou, chef-lieu de la région du même nom, au sud-est du Sénégal. A l’intérieur, des panneaux flambant neufs pointent vers les services d’orthopédie, d’oncologie, de pédiatrie, de gynécologie… « Avec une capacité de 150 lits, nous aurons bientôt une quinzaine de spécialités », se félicite Amadou Dieng, le directeur. Une offre encore rare dans un pays qui compte 0,069 médecin pour 1 000 personnes, selon la Banque mondiale contre une moyenne mondiale de 1,566.
Pour lutter contre ces déserts médicaux et améliorer l’accès aux soins au Sénégal, trois autres hôpitaux régionaux ont ouvert à Touba, Kaffrine et Sédhiou, pour un coût global de 97 milliards de francs CFA (147,7 millions d’euros). Tous sont opérationnels aujourd’hui, mais ils ne suffisent pas à palier le manque de structures de santé, notamment dans les régions reculées.
A Kedougou, le nouvel établissement est censé soulager le modeste centre de santé du district qui faisait jusque-là office d’hôpital régional.Situés sur l’artère principale de la commune, ses quelques bâtiments jaunes accueillent les patients qui attendent sur des bancs surchargés à l’ombre d’un préau en taule.Le personnel y est débordé, malgré l’arrivée d’un chirurgien généraliste, d’un gynécologue et d’un pédiatre. « Nous avons des problèmes avec les traumatismes liés aux accidents sur les sites artisanaux d’orpaillage, parce que nous n’avons pas d’orthopédie, pas de réanimateur, ni de cardiologue ou de neurologue », déplore le docteur Fodé Danfakha, médecin chef de district.
« Ça fait très mal »
Faute de mieux, les patients doivent être transférés vers la ville de Tambacounda, à 250 km au nord-ouest. Avant l’inauguration de l’hôpital régional, le centre de santé organisait une ou deux évacuations par jour. Des transferts parfois difficilement compatibles avec l’état des malades. C’est pour cela que Mohamed Touré, étudiant, a perdu sa mère, atteinte d’hypertension. Le centre ne disposait déjà pas, à l’époque, de réanimateur. « Ça fait très mal de se sentir à ce point impuissant », confie le jeune homme.
L’ancien numéro un ivoirien semble faire sien le narratif franco-ouattariste de 2010-2011, selon lequel s’il s’est “entêté” à faire front jusqu’au 11 avril de sinistre mémoire, c’est parce qu’il a été induit en erreur par “Simone et ses évangéliques”
Jeudi prochain, cela fera une semaine que l’ancien président ivoirien aura foulé le sol de son pays pour la première fois après dix années terribles : la prison, la réprobation internationale puis l’exil.
Que peut-on, avec un peu - mais très peu - de recul, tirer comme leçons de ce retour au pays natal ? Premièrement, que la ferveur populaire visible à Abidjan traduit une réalité : l’échec de la stratégie de la « page tournée » et de la construction d’un nouvel ordre politique purgé du « gbagbo-isme » et de tout ce qui y ressemble. La « démocratie des bombes » n’a pas triomphé de la conscience historique de nombre d’Ivoiriens et d’Africains qui, dans le chaos de l’actualité, savent reconnaître la trame d’une revendication têtue : celle de l’affranchissement d’un ordre impérial qui n’en finit pas de se renouveler.
Double discours
Gbagbo est rentré. Il a été acclamé. Mais la scénographie du pouvoir d’Abidjan a témoigné d’un double discours qui n’est franchement pas de bon augure.
D’un côté, Alassane Ouattara dit que Gbagbo est naturellement bienvenu chez lui - ne faisant en réalité que se conformer à la Constitution qui stipule qu’aucun Ivoirien ne peut être contraint à l’exil. De l’autre, non seulement il n’efface pas une condamnation fantaisiste à 20 ans de prison pour le prétendu « casse » de la BCEAO, mais en plus il fait traîner le processus jusqu’à ce que son rival annonce unilatéralement la date du 17 juin.
D’un côté, il affirme les droits de son prédécesseur à une confortable rente viagère. De l’autre, il ne débloque pas son unique compte en banque.
D’un côté, le gouvernement « prend acte » du retour de « l’enfant du pays » et de la manière dont il sera organisé. De l’autre, la police brutalise, arrose de gaz lacrymogène, bastonne, blesse et arrête ses partisans afin de briser l’ampleur - et l’effet médiatique - de leur liesse.
En critiquant les conditions de jeu offertes par le stade Lat Dior de Thiès, le joueur de Liverpool a provoqué un électrochoc sur ce sujet sensible. Retour sur des semaines de polémiques
La question des infrastructures sportives a tourné à l'affaire d'Etat ce mois-ci au Sénégal. En critiquant les conditions de jeu offertes par le stade Lat Dior de Thiès, Sadio Mané a provoqué un électrochoc sur ce sujet sensible. Retour sur des semaines de polémiques.
Tout devrait respirer la concorde pour le football sénégalais en ce mois de juin. Il n'en est rien. Alors que le pays aurait dû saluer sans réserve l’allant offensif retrouvé de ses Lions de la Teranga, vainqueurs plutôt convaincants de la Zambie (3-1) puis du Cap-Vert (2-0) en matchs amicaux, ces bonnes prestations sont passées au second plan. Les observateurs ne parlent plus que du stade Lat Dior de Thiès, théâtre de ces deux rencontres. Lors de la première, une panne électrique a, une trentaine de minutes durant, plongé dans le noir l'enceinte de 10.000 places, suspendue par la CAF pour non-conformité aux normes. Obligés de patienter 35 minutes entre les deux mi-temps, les joueurs des deux équipes ont dû composer avec une situation indigne d’un match international.
De quoi faire réagir le plus fameux d'entre eux, Sadio Mané. « Le peuple sénégalais mérite mieux. C’est déplorable ce qui s’est passé », a lâché le capitaine des Lions. « Pour les joueurs de haut niveau quand on attend 30 à 35 minutes, puis qu’on doit se remettre dans le jeu c’est compliqué. Ce qui s’est passé n’est pas digne d’un pays de football comme le Sénégal », a ajouté le joueur de Liverpool, avant de tacler les dirigeants et décideurs sénégalais. « Je pense qu’ils doivent faire mieux. Et l’état du terrain est aussi catastrophique ! » Voilà qui fait désordre, d'autant que ce stade de Thiès n'est qu'un stade "de secours" pour le Sénégal, dont l'enceinte principale située à Dakar, le stade Léopold Sedar Senghor, est à l'abandon.
Recadrages et apaisement
Que n'avait pas dit là Sadio Mané ! Les propos du vice-champion d'Afrique font grand bruit à travers le pays. Leur auteur va recevoir la leçon de morale du ministre des Sports, Matar Bâ. « On ne peut pas avoir les mêmes conditions qu’à Liverpool ou Manchester. Quand on est en Afrique, il faut se mettre dans la tête qu’on peut être confronté à des difficultés. Ces difficultés peuvent être liées à des gazons, à l’environnement ou même à des conditions de voyage », tacle M. Bâ dans des propos rapportés par les médias du pays. En campagne pour sa réélection, le président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor, y va également allé de son recadrage.