Dans un groupe de 5 greffiers affecté, un seul est membre du parti d’Ousmane Sonko. Suffisant pour que certaines personnes démentent que la décision d’affectation ces greffiers ne vise pas à punir les membres de Pastef, qui officient au sein des tribunaux.
Ce n’est pas demain la veille que le pouvoir en place et le leader du Pastef vont fumer le calumet de la paix. Malgré la liberté conditionnelle accordée hier à Ousmane Sonko, le pouvoir est encore loin d’en finir avec ce dernier. En fait, le ministère de la Justice a procédé à l’affection de certains de ses proches qui travaillent dans la justice.
A en croire certaines sources, le coordonnateur de Pastef à Kaolack, Me Mbossé Sow, est affecté au tribunal d’Instance de Kédougou. Mais, il faut préciser que les quatre autres greffiers mutés ne sont pas des pro-Sonko. Et leur affectation n’a rien à voir avec une volonté de laChancellerie de sanctionner les militants de Pastef. D’ailleurs, l’arrêté, qui sanctionne ces affectations, vise les arrêts de nécessité. Les greffiers concernés ne sont pas affectés pour complément d’effectif. «C’est à ma demande que je suis affecté à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei)», a déclaré Me El Hadji Aya Boun Malick Diop.
Le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Justice a tenu à préciser qu’il était affecté à Fatick où il a fait dix ans, mais n’y avait jamais mis les pieds. Et c’est pourquoi, pour mieux faire son travail de syndicaliste, il a demandé à être affecté à Dakar. «Aujourd’hui, la Chancellerie a accédé à ma demande et cela va me permettre de gagner plus et de pouvoir jouer mon rôle de syndicaliste», se réjouit-il. Me Boune Aya Diop, joint au téléphone, a tenu également à préciser qu’il n’est d’aucun bord politique. «Je ne suis pas de Pastef, ni Mackyste», a-t-il martelé au bout du fil.
En dehors de Me Diop, Me Pape Sidy Lo, qui travaille au tribunal de Mbour, est affecté à la cour d’appel de Dakar. Dans la même lancée, Me Edmond Yaram Sarr, qui officie au Tribunal de Grande instance de Thiès, ira maintenant exercer ses fonctions au Tribunal de Grande instance de Mbour. Et Me Abdoulaye Thiam, qui sert à la cour d’appel de Dakar, ira pour les besoins de son affectation, au Tribunal de Grande instance de Thiès
VIDEO
MALICK SALL ACCUSE LES LUTTEURS
Emeutes à Dakar : L'explication ahurissante du ministre de la Justice
Invité ce lundi du "Journal de l'Afrique" sur France24, le ministre de la Justice a tenté de donner des explications aux émeutes qui ont frappé Dakar et plusieurs localités du Sénégal ces derniers jours. S'il souligne que c'est une affaire privée dans laquelle est cité un "homme politique de premier plan", Malick Sall explique que les émeutes ne sont pas seulement liées au cas Ousmane Sonko dont il dit comprendre la réaction.
Il indique qu'il y a beaucoup de frustrations chez les jeunes Sénégalais. Avant de détailler : "Je peux vous assurer que tous ceux qui sont sortis ne l'ont pas fait pour Sonko. Vous savez, il y a une habitude au Sénégal, beaucoup de jeunes étaient dans les écuries de lutte. Toute la semaine, ils sont à l'entraînement dans les salles et à la plage. Et le week-end, ils sont dans les stades. Ça leur permettait non seulement de se défouler, mais aussi de gagner leur vie. Et cela, ils en sont privés depuis maintenant un an."
LES TAUX DIRECTEURS RESTENT INCHANGES
Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a tenu mercredi dernier, sa première réunion ordinaire de l’année 2021, par visioconférence.
Après avoir examiné les évolutions de la conjoncture nationale, le Comité de politique monétaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), qui a tenu le 3 mars dernier, sa première réunion ordinaire de 2021 par visioconférence, a «décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3%».
Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a tenu mercredi dernier, sa première réunion ordinaire de l’année 2021, par visioconférence. A l’issue de cette rencontre, le Cpm a décidé de «maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3%».Cela, sur la base de l’analyse de plusieurs facteurs qui ont marqué la conjoncture économique interne au cours de cette période sous revue.
Au sein de l’Union, le président du Cmp, Tiémoko Meyliet Koné, et ses collègues ont relevé entre autres, une «reprise de l’activité économique dans l’Uemoa, qui s’est accélérée au quatrième trimestre 2020, avec une hausse de 1,3% du Pib par rapport à la même période de l’année précédente, après 0,6% un trimestre plus tôt».
Ce regain de vigueur à en croire le Cpm, «reflète l’accélération du rythme de progression de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs d’activité, consécutive à la reprise progressive de la demande intérieure. Pour l’ensemble de l’année 2020, les dernières estimations situent le taux de croissance économique de l’Union à 0,9% contre 5,7% en 2019. Les pays de l’Union escomptent une reprise en 2021, avec un taux de croissance attendu à 5,8%, sous l’effet du maintien des mesures de relance budgétaire et de soutien monétaire».
S’agissant de l’exécution budgétaire dans les Etats membres de l’Union au cours de l’année 2020, le Comité de politique fait état d’un «creusement du déficit par rapport à l’année précédente». Cette augmentation des déficits budgétaires est imputable, d’après l’instance chargée de la politique monétaire au sein de l’Umoa, «d’une part, aux effets négatifs de la pandémie du Covid-19 sur les recettes et, d’autre part, aux dépenses engagées dans le cadre des plans de riposte et de relance mis en œuvre par les Etats. Ainsi, le déficit budgétaire, base engagements dons compris, rapporté au Pib, a plus que doublé passant de 2,4% en 2019 à 5,7% en 2020».
Sur le marché monétaire, souligne le Cpm, «les conditions financières demeurent favorables, en relation avec l’orientation accommodante de la politique monétaire de la Banque Centrale. Ainsi, le coût moyen des ressources offertes par la Banque Centrale sur le guichet à une semaine est resté stable à 2% comme au troisième trimestre 2020, contre 3,38% un an plus tôt. Sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire, le taux d’intérêt moyen pondéré s’est établi à 2,62% contre 2,73% au trimestre précédent. Un an plus tôt, il s’élevait à 4,36%. Sur le marché des titres publics, les conditions de financement des Etats membres ont continué de s’améliorer. Le taux d’intérêt moyen pondéré des bons du Trésor est ressorti à 3,28% en 2020 contre 5,36% un an plus tôt».
Quid de la masse monétaire ? Le Gouverneur Koné et ses collaborateurs renseignent qu’elle «a connu une accélération sur le dernier trimestre 2020, avec une croissance, en rythme annuel, de 16,4% à fin décembre 2020 contre 15,5% à fin septembre. Cette consolidation a été imprimée par la hausse des crédits bancaires aux Etats et au secteur privé ainsi que par le renforcement des actifs extérieurs nets. Les réserves de change de l’Union se sont confortées, assurant la couverture de 6,3 mois d’importations de biens et services à fin janvier 2021, contre 5,9 mois à fin décembre 2020 et 5,6 mois à fin septembre 2020».
Les prix à la consommation ont été également examinés par le Cpm. Et de relever ainsi «une légère décélération sur le quatrième trimestre 2020, le taux d’inflation ressortant à 2,7% contre 2,9% un trimestre plus tôt. La baisse du rythme de progression des prix est attribuable essentiellement à l’amélioration de l’offre de céréales, de légumes ainsi que de tubercules et plantains. Le taux d’inflation sous-jacente s’est, pour sa part, accru, ressortant à 1,8%, après une progression de 1,6% un trimestre plus tôt. Pour l’ensemble de l’année 2020, le taux d’inflation s’est situé à 2,1%, après -0,7% en 2019». Le Comité annonce qu’à l’horizon de huit trimestres, soit à fin décembre 2022, les prévisions établissent le taux d’inflation à 1,8%, toujours dans la zone cible (entre 1% et 3%) définie pour la politique monétaire dans l’Union».
Dans les mois à venir, la Bceao promet de continuer «à mettre en œuvre une politique monétaire assurant la stabilité des prix, tout en soutenant le retour à une croissance forte».
Par Moustapha DIAKHATE
LA PLACE SOWETO TOUJOURS LA GUIGNE DE 1962
Les plaies béantes qui sont les conséquences du divorce Senghor / Mamadou DIA se sont cicatrisées certes mais l’hémicycle de la Place Soweto comme l'histoire qui bégaie n’arrive toujours pas à se hisser au niveau des espoirs
Après la douloureuse et handicapante crise de décembre 1962 faut-il continuer de se désoler de la représentation parlementaire au Sénégal. Il y a bien arguments et sentiments de le penser Bien entendu, le Sénégal de 1962 est différent du Sénégal d’aujourd’hui.
Les plaies béantes qui sont les conséquences du divorce Senghor / Mamadou DIA se sont cicatrisées certes mais l’hémicycle de la Place Soweto comme l'histoire qui bégaie n’arrive toujours pas à se hisser au niveau des espoirs, espérances et aspirations de notre peuple. Et pourtant nous croyions, nous espérions que tout député issu des législatures post 23 Juin 2011 se savait investi d’une mission historique de réhabiliter l’image et la perception de cette institution comme pilier essentiel de toute république et de toute démocratie.
Sa mission est de voter les lois, monitorer l’action gouvernementale et enfin évaluer les politiques publiques. Osons le dire, l'image de la place Soweto est très sérieusement entamée par une instrumentalisation sans vergogne de ses rouages et surtout le comportement de ses principaux acteurs et animateurs que sont les députés. On n’aura tout vu : insulteurs ; pourfendeurs ; bagarreurs ; absentéistes, analphabètes ; dormeurs et ce qui me choque dans mon moi un trafiquant de faux billets s’il ne fallait que cela pour s’en convaincre.
La guigne est tellement profonde dans cet hémicycle que même son président riche de plus de 50 ans de militantisme politique et autant d’années dans des postes administratifs et gouvernementaux ne peut impulser une dynamique réformatrice capable de réhabiliter notre parlement composé de hussards issus des appareils politiques. La majorité Benno Bokk YAKKAR en est la première victime de ce talon d’Achille qu’est notre assemblée. Et son leader le Président SALL n’aura jamais été aussi efficace que durant cette présente période : de l’offensive décisive dans forêt casamançaise pour déloger les campements rebelles à la réception des premières doses de vaccin de Sinopharm en passant par l’annonce d’une polyclinique adossée à l'hôpital principal et last but not least le passage de la loi sur les PPP.
Sa diplomatie méticuleusement mise en œuvre lui a permis d'être en bon termes avec Banjul et Bissau pour donner à l'armée nationale tout le soutien et le confort pour opérer décisivement en Casamance et anéantir toutes les bases rebelles. Cette même diplomatie lui a permis d’enjamber le programme COVAC pour sécuriser 200 000 doses de SINOPHARM et placer le Sénégal en pole position dans la vaccination de masse des populations.
La respectabilité du Sénégal n’aura jamais été aussi affirmée par cette invitation au sommet du G5 Sahel au Tchad et l’annonce faite par le Président du Sénégal de participer à l’effort de guerre à hauteur de 1 000 0000 000 FCFA Son invite à augmenter les Droits de Tirage Spéciaux pour donner aux FMI les fonds nécessaires de la relance permet déjà d’anticiper sur le financement de l’économie mondiale particulièrement des pays africains qui sont durement affectées par l’atonie de la demande de matières premières et produits de base du fait de la récession mondiale.
L’extension du contenu local au secteur des mines à l’instar du secteur des hydrocarbures afin que notre secteur privé profite pleinement et substantiellement des retombées du boom minier en cours au Sénégal avec l’or et le zircon sans oublier les carrières et phosphates. Quant à la loi sur les PPP, elle constitue le diamant serti dans son écrin tant elle permet à notre pays de se positionner comme destination de choix pour les fonds d’infrastructures qui ont investi le continent et qui ont commencé à transformer des pays comme l’Afrique du Sud ; l’Angola et le Nigeria.
Fort de tout cela c’est à se demander la valeur ajoutée pour nos députés de discuter de faits divers dans nos plateaux de télévision et radio et de voir s’étriper ou s’étriller pour lever l’immunité parlementaire d'un des leurs face à des accusations et allégations qui vont dans tous les sens. Et pourtant les sujets et thématiques pour les parlementaires ne manquent. Nous voudrions qu’ils montrent la même promptitude et les prestance pour éclairer le peuple conformément à leurs missions sur des dossiers aussi lourds tels que le TER ou des milliards ont été investis et que nous n' arrivons pas a réceptionner à date échue ; aussi qu’attendent nos députés pour auditionner les 1000 milliards des fonds covid de résilience et de relance économique; s’intéressent ils nos députés aussi aux conditions qui ont provoqué la perte de vie d’un personnel de santé à Thiès durant son transfèrement à Touba faute d’oxygène ou de respirateurs sur place .
Enfin, j'interpelle nos parlementaires sur tous les conflits fonciers qui émaillent ce pays dans les zones rurales et urbaines et les mesures urgentes à prendre pour sécuriser la terre et le sol et rassurer les sénégalais sur leur patrimoine. Et moult et moult dossiers et interpellations sur lesquels l’assemblée de la Place Soweto ne se prononce jamais.
Face à tous ces défis, continuer de voir nos parlementaires se crêper le chignon et se précipiter de lever une immunité parlementaire d’un des leurs quelle qu’en soit d’ailleurs la gravité des faits me pose problème. Encore plus écœurant est la posture d’un des leurs ; ce député T.M qui dans une émission du dimanche sur les ondes d’une radio de la place ne trouve pas mieux que d’affirmer qu’un tel O.S sera livré à la justice comme si c’est bien lui ce député à la démarche d’un macoute qui a le destin de son collègue entre ses mains : comble de la lâcheté et de la désinvolture de sa part.
A l’endroit de ce député T.M je lui dis de se hisser à la noblesse et à l'honorabilité de la fonction en faisant comme les parlementaires de palais bourbon et du sénat français qui nous ont produit un document exhaustif sur les réformes monétaires autour du Fcfa avec l’éco en ligne de mire; peut être ainsi il nous prouvera son intellect et son utilité mais pas en livrant à la justice son collègue de l’hémicycle. Le Président SALL au moins a le tact – reconnaissons- le - dans ce contexte fragile pour le monde de choisir ses combats sur le front de sécurité extérieure du Sénégal et sur le front sanitaire. Les résultats sont là ; quand est ce que nos députés auront la présence d’esprit d’engager des combats politiques sérieux et nobles et laisser les vétilles.
A l’évidence la descente aux enfers du Président du Conseil Mamadou DIA commença à la place Soweto et finit dans les geôles de Kédougou après le prétendu coup d'Etat de 1962. Aujourd’hui vendredi 26 février 2021 quelle que soit l’issue réservée au sort du député en question la place Soweto n’en sortira pas grandie et ceux qui y siègent malheureusement en pâtiront en termes d’images.
LA CRISE POLITICO-SOCIALE PLONGE LA FEMME SENEGALAISE DANS UN DEUIL INTERMINABLE
Le psychologue Serigne Mor Mbaye : «la problématique, c’est l’obésité d’une demande sociale qu’un pouvoir parasitaire ne peut satisfaire »
Au Sénégal, on n’oubliera jamais cette édition 2021 de la journée internationale des droits des femmes. Une journée horrible marquée par une crise politico-sociale avec une montée inouïe de la violence où on déplore une dizaine de morts dont quatre notés dans la journée d’hier. Ce qui plonge le pays, et particulièrement la femme sénégalaise, dans un deuil interminable causé par ce que le psychologue Serigne Mor Mbaye appelle « l’obésité d’une demande sociale qu’un pouvoir parasitaire ne peut satisfaire ».
Cette année, les activités de la journée internationale de la femme se sont déroulées dans le reste du monde sur le thème du « « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ». Au Sénégal, on l’a « commémorée » sous le signe de la tristesse, du doute et de l’inquiétude. Une semaine durant, on a vu des jeunes manifester pour la libération du plus grand opposant du régime qui était en place en garde-à-vue pour trouble à l’ordre public, entre autres chefs d’accusation. Des jeunes « armées » ont affronté des hommes de tenue. Des heurts soldés par des arrestations, des blessés et des morts. Des jeunes tués ou torturés. On déplore aujourd’hui la perte en vie humaine de plus de 10 manifestants, et des dégâts collatéraux du côté des forces de l’ordre qui ont vu un des leurs perdre son bras sous l’explosion d’un gaz lacrymogène. Les dernières heures de ces affrontements ont, en tout cas, montré des images qui interpellent la famille notamment la femme face à de jeunes gens en furie qui pillaient des magasins. Des enfants livrés à eux-mêmes, confrontés à une violence inouïe. Aujourd’hui, l’inquiétude est grande chez les gardiennes du temple devant préserver les familles quand le monde s’effondre. Le socle familial ne semble plus résister. Les femmes jouent-elles pleinement leur rôle d’éducation et redressement des enfants ? A quel niveau la responsabilité des femmes a failli ?
La grande faute des parents
Face à ces questions, le psychologue Serigne Mor Mbaye « décharge » les parents qui, dit-il, ne peuvent plus maitriser les enfants et endosse la responsabilité sur l’Etat. « Il ne faut pas situer la responsabilité parentale. Les familles sont complètement dévastées par la crise. La plupart sont dans le secteur informel. Les parents ne peuvent plus maitriser les enfants. Il y a un désastre économique dans le pays où les jeunes ne sont plus séduits par la politique de Macky Sall. Il ne faut pas oublier que des centaines de jeunes ont péri en mer. Ce sont aujourd’hui ces mêmes jeunes qui sont dans la rue. Sonko n’est qu’un prétexte. La problématique, c’est l’obésité d’une demande sociale qu’un pouvoir parasitaire ne peut satisfaire.
L’institution judiciaire a été quelque peu aussi dévoyée par Macky. C’est une justice à double vitesse où la population reste misérable, au même moment, il y a un pillage en face. Une conscience aiguë de leur avenir. Ils veulent en découdre avec un pouvoir qui les a déçus. Il ne faut pas dire les jeunes. C’est le peuple. Un peuple de jeunes. Et un pouvoir intelligent et patriotique devrait savoir que les investissements devraient aller vers le peuple. « C’est l’emploi des jeunes. Les dernières ressources naturelles, le pétrole et le gaz, identifiées dans le pays, ont été complètement détournées. C’est des contrats léonins, et que les jeunes le savent à travers les réseaux sociaux où ils sont informés. Ils sont au courant de tout à l’insu des parents », a expliqué le psychologue qui pense que le chef de l’Etat est déconnecté de la réalité du terrain. « Les sénégalais ont compris qu’il y a une dimension de complot dans cette affaire. On ne dit pas que l’autre est tout blanc. On a l’impression qu’il n’était pas au courant. Quand tu es entouré d’une faune interlope, tout peut arriver. Son mentor dormait au palais jusqu’à ce qu’il se réveillait pour parler de jeunesse malsaine. Je pense que Macky est déconnecté de la réalité. C’est arrivé à son mentor Abdou Diouf à l’époque ». Sur ce, il dénonce le discours tenu par le ministre de l’Intérieur à l’endroit des manifestants. « Dans leurs discours, ils parlent de terroristes. Ils sont en train de donner des idéaux au peuple. S’il y en a, c’est leur échec. Ce discours de crétin, c’est la bêtise. Le Sénégal est un pays à risque du terrorisme et du ‘’djihadisme’’ parce que c’est un pays pauvre. C’est ce qui se passe au Mali. Des populations jeunes délaissées par l’Etat or ils ont des désirs de réalisation de projets. Ce ne sont pas des grabataires qui attendent tranquillement la retraite ».
Le psychologue–clinicien se scandalise ainsi d’un tel discours. En outre, M. Mbaye qualifie de « désastre » la situation des femmes plongées dans un deuil interminable pour avoir vu leurs enfants tués lors des manifestations. Selon le psychologue, les femmes sont dévastées et feront face à un deuil qui ne finira presque jamais. « Aucune femme n’aimerait voir son enfant tué de manière si atroce. Elles seront dans un deuil interminable. Ton enfant sort, et il est fauché par une machine ». « C’est un désastre », a-til insisté ajoutant que « ces personnes devraient être indemnisées ».
«POURQUOI J’INVITE A UN RETOUR AU CALME ET A LA RETENUE»
La présidente du Haut Conseil du Dialogue Social au Sénégal (HCDS), Innocence Ntap Ndiaye, est l'interlocutrice privilégiée des mandants tripartites (Gouvernement, patronat et syndicats) et sur de nombreux sujets nationaux et internationaux
Propos recueillis par Moustapha BOYE |
Publication 09/03/2021
Donner la parole en ce 08 mars — c’était hier mais vous savez, le lundi, ce n’est pas jour du « Témoin » —, Journée de la Femme, à une Femme spéciale exerçant un leadership féminin incontestable au Sénégal, en l’occurrence la Présidente du Haut Conseil du Dialogue Social au Sénégal (HCDS), Innocence Ntap Ndiaye, n’est pas fortuit. Ce geste consacre indéniablement la reconnaissance de l’engagement d’une Dame qui s’est particulièrement singularisée durant sa riche carrière à l’affirmation de la femme comme actrice incontournable du développement de notre planète et de nos sociétés. Son crédo pour les femmes en ce 08 mars est « Faites de l’impossible, le possible! Pensez aux opportunités que vous manquez lorsque vous n’essayez pas. Osez sortir des sentiers battus, Osez concrétiser vos rêves en étant dans l’action. Osez! ». La présidente du Haut Conseil du Dialogue Social au Sénégal (HCDS), Innocence Ntap Ndiaye, est l'interlocutrice privilégiée des mandants tripartites (Gouvernement, patronat et syndicats) et sur de nombreux sujets nationaux et internationaux, suite à sa nomination par le Président de la République du Sénégal, Monsieur Macky Sall à la tête de ladite Institution en février 2015. Cette juriste de formation (Droit Public (Option Relations Internationales), diplômée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, première femme à diriger le portefeuille de Ministre en charge de la Fonction publique, du Travail, de l’Emploi et des Organisations professionnelles à sa nomination en 2007, puis est élevée au grade de Ministre d’État en 2008 (la 2éme femme Ministre d’Etat du Sénégal), tout en gardant son portefeuille ministériel sous le même gouvernement a réussi depuis sa nomination à faire de son Institution, un instrument incontournable pour le dialogue tripartite, mais aussi pour son implication dans la résolution des conflits sociaux entre le Gouvernement, le patronat et les syndicats. Sans parler de la médiation sous toutes ses formes, le dialogue social, les relations professionnelles, la formalisation des acteurs de l’économie informelle. Sensible à la situation en cours, cette médiatrice née a pris la parole pour appeler « à un retour au calme et à la retenue pour une restauration de la stabilité sociale nécessaire au fonctionnement optimal des entreprises et à la relance de l’économie déjà affectée par la pandémie de la COVID – 19”. Entretien
Le Témoin - Mme la Présidente, vous avez sorti un communiqué en fin de semaine dernière pour appeler au retour au calme et à la retenue. Pourquoi avez-vous décidé de briser le silence ?
Innocence Ntap NDIAYE - J’ai décidé de briser le silence parce que la situation qui prévaut est préoccupante. J’ai tenu, à travers ce communiqué et au nom de tous les membres qui composent notre Institution, à regretter les actes de violence notés dans certaines zones du territoire national et qui ont occasionné des morts, des blessés et des dommages matériels. Bien sûr, je présente mes condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. J’exprime également ma solidarité à l’endroit des victimes de dommages matériels suite à ces événements regrettables. Aux personnes physiques, à certaines entreprises dont les plus connues sont les centres commerciaux de groupe AUCHAN et les stations-services TOTAL. Bref à tous ceux qui ont eu à subir des dommages matériels, il fallait rappeler les vertus de la cohésion sociale et de la concorde nationale qui ont toujours valu à notre pays d’être cité comme modèle mais aussi réaffirmer la nécessité de concilier l’expression des libertés individuelles et collectives aux exigences liées au maintien de l’ordre et de la sécurité publique.
Votre appel sera-t-il entendu surtout qu’il est senti une sorte d’exaspération des populations à l’endroit des politiques publiques ?
J’exhorte les populations au calme et à la retenue pour une restauration de la stabilité sociale nécessaire au fonctionnement optimal des entreprises et à la relance de l’économie déjà affectée par la pandémie de la COVID-19. Le président Macky Sall est un homme de paix qui prône le dialogue. Il n’a cessé depuis son accession à la magistrature suprême de multiplier les initiatives pour un dialogue social fécond et un dialogue politique. Au point de lancer le Dialogue National. C’est pourquoi nous ne pouvons-nous taire pour accompagner toutes les parties prenantes (Gouvernement, Patronat et Travailleurs) dans ces moments difficiles que nous traversons. D’ailleurs, tous les segments suscités ont également lancé des appels à l’apaisement. Nous voulons par notre posture appeler à un retour au calme. Le Sénégal doit préserver son image de vitrine de démocratie admirée de par le monde d’autant qu’il a en son sein tous les leviers formels et informels pour sortir de cette situation.
La célébration de la Journée de la femme, ce lundi 08 mars, coïncide cette année à une crise majeure au Sénégal. Comment les femmes peuvent-elles jouer un rôle pour un retour à la normalité dans notre pays ?
L’Afrique reste confrontée à des défis sécuritaires persistants qui menacent ses institutions, sa stabilité et son développement économique. Conflits intraétatiques, trafics illicites en tout genre, exclusion sociale, émigration clandestine, terrorisme et extrémisme violent, déséquilibres climatiques sont autant de maux qui rythment le quotidien des Etats et populations africaines, favorisent la pauvreté et pourraient dans une certaine mesure provoquer la disparition de certains Etats. A l’analyse, ces défis résultent en partie des difficultés des Etats à exercer la plénitude de leurs fonctions régaliennes et ont un accent particulier chez les femmes et les jeunes filles qui en payent le plus lourd tribut. Face à cette situation préoccupante, l’adoption, le 31 octobre 2000, de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) relative aux Femmes, à la Paix et à la Sécurité, a constitué un tournant historique pour l’Agenda pour la Paix et la Sécurité par la reconnaissance de l’importance du rôle des femmes dans la prévention, la résolution des conflits et la construction de la paix dans le monde. En effet, cette dernière a ainsi mis les femmes au cœur de tout le processus de pacification des conflits, allant de la Prévention, à la médiation et à la résolution tout en s’appuyant sur trois grands piliers (Prévention, Participation et Protection) qui garantissent la lutte contre l’impunité des auteurs de violence et d’abus sexuels notamment en période de conflits et le respect des droits et l’intégrité des femmes. Forts de ce constat, les pouvoirs publics sénégalais ont toujours été persuadés que la non prise en compte du genre qui a pour corollaire la marginalisation des femmes et des filles, frange majoritaire de la population, hypothèque la capacité de développement du pays. Ce faisant, notre pays a souscrit à la quasi-totalité des instruments juridiques de promotion et de protection des droits fondamentaux des femmes et des filles dont la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979 (CEDEF), la Déclaration et la Plateforme d’action de Beijing de 1995 pour l’instauration de l’Egalité des sexes et des droits humains des femmes et des filles, le protocole à la Charte Africaine des Droits de l’homme et des Peuples relatif aux droits de la Femme en Afrique de 2003 (Protocole de Maputo), l’Agenda 2063 de l’Union Africaine qui vise entre autres objectifs à faire taire les armes à l’horizon 2020 etc… C’est tout le sens qu’il faut donner au Plan Sénégal Emergent qui élève au rang de priorité la transversalité du genre dans les politiques, programmes et projets de développement. C’est pour cette raison que nous réitérons nos félicitations à Son Excellence Monsieur Sall pour son engagement de toujours sur la question.
Mme la Présidente, vous n’avez pas répondu à ma question. Je répète comment les femmes peuvent-elles contribuer à ramener le calme et la retenue dans notre pays s’agissant de la situation qui prévaut actuellement.
(Elle me coupe). Non, j’en arrive à votre question. Le leadership féminin n’est pas sorti ex nihilo. J’ai juste tenu à rappeler un processus historique. Et d’ailleurs, je signale que je suis à la tête du Réseau des Femmes Innocentes (RFI), une association créée le 28 octobre 2011 et visant à apporter un soutien aux femmes victimes de la crise en Casamance, aux victimes des mines antipersonnel en Casamance, des actions dans le cadre de la recherche de la paix en Casamance (membre de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance), à l’enregistrement à l’état civil, à la scolarisation des filles. J’appuie également les femmes en soutenant des initiatives locales comme la journée des droits des femmes, portée par certaines amicales et associations de femmes au Sénégal et dans d’autres pays de la sous-région. Par leurs actes et gestes quotidiens, les femmes peuvent changer leur vie et augmenter leur présence dans les instances de prise de décisions. Donc les femmes doivent prendre leur part dans la prise des décisions importantes ! Et elles jouent leur partition dans la résolution de cette crise. Nous devons faire davantage pour aider toutes les femmes à exercer leurs droits. Il est certes important que chaque femme ait le pouvoir de s’affirmer, mais cela ne doit pas se résumer à un combat individuel. Il s’agit de changer les choses pour toutes les femmes. Je défends ce point de vue avec conviction, en nous invitant à œuvrer toutes et tous ensemble afin de parvenir à l’égalité ; « Plus il y aura de femmes à s’entraider, plus nous aiderons notre cause ». Il y a une nécessité d’élargir considérablement le débat sur ce qu’il faut faire pour abattre les principaux obstacles systémiques auxquels se heurtent les femmes, que ce soit dans leur vie professionnelle, dans l’accès aux postes à responsabilités, ou, plus généralement, dans la société. Les femmes rurales ne doivent pas être laissées en rade. Les femmes ne souhaitent pas toutes devenir dirigeantes ou gravir les échelons professionnels. Et c’est tout à fait légitime. L’essentiel est de pouvoir choisir. Cela dit, il est important d’avoir des femmes aux postes de pouvoir, car elles aident à faire progresser le débat et à créer une dynamique qui « garantira un traitement plus juste à l’ensemble des femmes ». Tout au long de mon parcours, j’ai eu, au fil de mon cursus, le privilège de rencontrer de nombreuses femmes extraordinaires, aux parcours les plus variés. Certaines souhaitent réussir dans le secteur privé ou dans le monde universitaire. D’autres sont actives dans des organisations non gouvernementales ou militent dans la société civile pour essayer de la construire sur de nouvelles bases. D’autres encore sont des mères de famille ou de jeunes femmes soucieuses de s’entraider, de veiller mutuellement à leur sécurité ou à leur droit à l’éducation. Elles occupent quotidiennement mes pensées. Je suis convaincue que plus il y aura de femmes au pouvoir, mieux elles aideront celles qui continuent à se battre pour les droits humains les plus fondamentaux.
Justement la problématique de l’avenir de la jeunesse se pose avec acuité. La crise que nous traversons actuellement reflète un désarroi de la jeunesse. Quelle lecture avez-vous de la question ?
Je crois que dans ce domaine de la prise en charge des problèmes de la jeunesse, le président Macky Sall a fait beaucoup de choses. Des instruments ont été mis en place, il faut les renforcer notamment dans la formation pratique des jeunes. Il me semble qu’aujourd’hui la jeunesse ne demande qu’à être entendue, rassurée, impliquée avec une idée claire de ce qu’elle ne veut plus et une idée claire de ce à quoi elle aspire pour elle-même, pour son pays et pour le monde. Parce que je crois en ma jeunesse qui aspire à apprendre, à se former et à agir pour sa communauté. Pour ce qui concerne les actes de vandalisme constatés, nous pensons qu’ils doivent être classés sous le registre des impacts économiques et sociaux de la pandémie qui a eu des conséquences néfastes sur le monde du travail en général et surtout sur les acteurs et actrices de l’économie informelle. Nous avons apporté notre expertise à deux études sur l’impact de la pandémie dans ce secteur sur tous les acteurs en général avec le Bureau International du Travail (BIT) et sur les femmes en particulier avec une organisation non gouvernementale dénommée le Women Informal Economy Organization (WIEGO). Nous avons également tenu une activité importante avec quarante (40) jeunes désignés par 14 (quatorze) centrales syndicales. C’est quand même un échantillon représentatif de notre jeunesse. La session a porté sur le thème « Promouvoir l’employabilité des jeunes ». Elle sera suivie d’un forum sur « Regards croisés sur le phénomène de l’émigration Internationale pour les Migrations (O.I.M) et à un moment où l’émigration irrégulière était à son paroxysme) et du Ministre Dame Diop, Ministre de la formation et de l’insertion professionnelle. A l’issue de nos travaux nous avons formulé trente (30) recommandations qui méritent d’être revisitées par le Gouvernement. Le contexte le commande. D’ailleurs, je saisis cette occasion pour féliciter le président de la République pour la prise du décret portant création et fixant les règles de fonctionnement du Conseil National pour l’Insertion et l’Emploi des Jeunes (CNIEJ). C’est un pas important. Le contexte commande que, très rapidement, ce Conseil puisse être opérationnel. Nous l’avons toujours clamé haut et fort (depuis 2009) : l’absence d’un mécanisme de suivi du secteur informel et le chômage drastique des jeunes constituent les premiers risques pouvant conduire à une instabilité sociale.
Que pouvez-vous faire pour que la vie des femmes de tous horizons puisse véritablement changer ?
Pour les femmes qui deviennent des leaders, quoi de plus exaltant que de pouvoir inspirer et accompagner d’autres femmes ? Nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui sans les femmes qui nous ont précédées, sans celles qui nous ont tendu la main, ou nous ont inspirées : les pionnières. Ma mère, puis d’autres femmes au parcours tout aussi inspirant, ont exercé sur moi une grande influence. Elles m’ont montré combien une femme confiante pouvait être forte et oser être exigeante. Cela dit, ce sont les actes qui comptent. Il suffirait que les instances qui nous gouvernent décrètent un changement de politique pour que celuici ait lieu. Nous pouvons agir de manière décisive pour les femmes qui nous entourent et pour les générations à venir. Nous devons « oser la différence ». A cela s’ajoute une responsabilité collective plus vaste de changer le monde du travail et, à certains égards, de changer les attentes de notre société. Ce changement systématique ne peut se produire que lorsque les hommes et les femmes s’asseyent à la même table. La diversité apporte un regard différent sur le monde, un mode analytique original, et des solutions nouvelles. Une réelle valeur ajoutée. Les femmes ne doivent donc pas craindre de se comporter différemment. Notre objectif doit être de créer un environnement où elles sont respectées, appréciées, estimées en raison de l’originalité de leurs choix et ce, en toute sécurité. Chacun suit son chemin dans la vie, mais tous ces chemins doivent avoir en commun de nous laisser à tous, hommes et femmes, le choix. Mais je vois aussi tant d’initiatives courageuses à soutenir, tant d’actions de genre sur le terrain, portées par des collectivités, des femmes, des hommes de bonne volonté et par toute une jeunesse.
A propos du leadership féminin, vous avez posé des actes surtout avec les femmes de la Casamance. Pensez-que la femme casamançaise puisse être un vecteur dans le cadre du renforcement de la paix dans cette région ?
Je crois au leadership féminin dont les braves femmes de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance sont un exemple parfait. Elles qui se sont données comme vocation de réunir les énergies, les compétences et les expertises de chacune de ses associations membres (comme le Réseau des Femmes Innocentes (RFI)) afin de proposer des solutions concrètes et pertinentes pour mettre un terme à la crise du Sénégal en Casamance. Le leadership féminin vient de perdre une de ses icônes en l’occurrence Madame Marie Delphine NDIAYE qui nous a quitté ces jours derniers. Son œuvre restera inscrite à jamais en lettre d’Or dans le mouvement national féminin. Je rappelle qu’à l’initiative de Madame Khady Fall, nous avions mis en place la Synergie Nationale des Femmes. Elle en était la coordonnatrice.
L’institution que vous dirigez est plus connue par le Gouvernement, le patronat et les syndicats. Pouvez-vous nous présenter l’Institution, en décrivant ses missions et son fonctionnement ?
Le Haut Conseil du Dialogue social (HCDS) est l’Institution tripartite nationale de dialogue social. Il s’est substitué au Comité national du Dialogue social (CNDS). Le Haut Conseil du Dialogue social vise la promotion du dialogue social dans les secteurs public, parapublic et privé, l’économie informelle y compris. Il a pour mission de procéder à des médiations et à des facilitations sociales entre les acteurs sociaux ; d’appuyer et de former les acteurs en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits sociaux ; de mettre en place des mécanismes adaptés de dialogue social à l’échelle nationale et sectorielle notamment au niveau des branches et des entreprises ; de mener ou de faire mener toute étude jugée utile sur la situation et les perspectives du dialogue social et d’établir le rapport annuel sur l’état du dialogue social et de le soumettre au Président de la République. Le HCDS est composé de trente (30) membres, dont dix (10) représentent le Gouvernement, dix (10) le Patronat et dix (10) les organisations syndicales de travailleurs tous nommés par décret pour une durée de trois ans. Il comprend l’Assemblée plénière ; le Bureau ; le Secrétariat exécutif et les Commissions. Je suis assisté dans mes fonctions par un Secrétaire exécutif nommé par décret et aussi suppléé dans mes tâches par un Vice-président « Employeurs », un Vice-président « Travailleurs » et un Vice-Président « Gouvernement ».
Aujourd’hui quels sont les acquis obtenus grâce à votre mission à la tête du Haut Conseil du Dialogue social tant sur le plan professionnel, social, environnemental et même familial ?
Cette mission m’a permis d’œuvrer, après sa mise en place par Son Excellence Monsieur Macky Sall, au démarrage puis au développement de l’unique organisme tripartite de dialogue social au Sénégal et qui sert de modèle aujourd’hui pour beaucoup de pays africains. J’ai été également portée à la présidence, depuis sa création en 2016, de l’Internationale Francophone du dialogue social (IFDS), une initiative portée par des experts en dialogue social d’une vingtaine de pays africains. Elle m’a aussi permis, ma mission, de renforcer mes capacités dans beaucoup de domaines comme le changement climatique, l’exclusion et la diversité en rapport avec le handicap, le pétrole et le gaz au Sénégal, l’économie verte, les emplois verts etc. et aussi d’appuyer et accompagner les femmes en général, celles de l’économie informelle en particulier, et porter haut le flambeau du Sénégal en Afrique et dans le monde (Diplomatie). Le modèle sénégalais a été transposé dans d’autres pays de la sous-région. A titre personnel, je travaille à équilibrer la vie professionnelle et la vie familiale.
Au niveau de votre Institution, la question du genre et des relations professionnelles est prise en charge. Comment la traitez-vous en rapport avec les femmes ?
Au niveau de l’Institution, nous avons dans la plénière vingt-deux (22) hommes et huit (8) femmes soit un taux de présence de ces dernières de 36,36 %. Le constat de la sousreprésentation des femmes dans les instances de dialogue social, aussi bien au niveau des entreprises qu’au niveau sectoriel ou national, nous a amené à mettre en place une commission « genre et relations professionnelles » pour encourager la présence des femmes dans les instances de dialogue social et au sein des organisations d’employeurs et de travailleurs. Cette commission est dirigée par une femme. Nos programmes de formation des partenaires sociaux comportent aussi des modules sur le genre. Les mises en place des cadres de dialogue social sont des moments pour mener des activités de sensibilisation, d’éducation et promotion d’une participation plus accrue des femmes aux instances de prise de décisions.
Votre travail à la tête du Haut Conseil du Dialogue social vous permet-il de vous ouvrir à d’autres secteurs ou missions personnels ? Si oui lesquels ?
Le Haut Conseil du Dialogue social travaille avec tous les secteurs d’activités, l’économie informelle y compris. Ainsi, nous sommes en contact avec énormément d’acteurs du monde du travail et d’ailleurs et cela favorise des contacts qui peuvent déboucher sur des relations comme l’animation de conférences et de séminaires au niveau international.
Quelles sont vos motivations qui vous permettent quotidiennement, surtout en tant que femme, d’avancer dans votre travail et en général dans la vie
Chaque jour, je puise dans ma réserve d’énergie pour réaliser mes rêves, mes ambitions, mes objectifs. Dans la vie, il faut toujours se fixer des objectifs et mobiliser toutes ses forces pour les atteindre. Quand on est choisi pour mener une mission, on n’a pas le droit de décevoir. Pour atteindre l’Excellence, la performance, seul le culte du travail doit être votre credo. Il faut aussi du courage et de l’audace pour les femmes si elles veulent vaincre la peur et convaincre qu’elles ont leur place dans les sphères de prise de décisions.
QUATRE-VINGT NOUVELLES INFECTIONS AU COVID-19 ENREGISTRÉES
Au total, le Sénégal compte 36.039 cas positifs au coronavirus, dont 31.184 guéris, 930 décédés, et donc 3.924 sous traitement, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Dakar, 9 mars (APS) - Le Sénégal a enregistré mardi 80 nouvelles infections au coronavirus pour le compte des dernières 24 heures, a-t-on appris du ministère de la Santé et de l’Action sociale, lequel fait état de 5 nouveaux décès au cours de la même période.
Sur 1.028 tests virologiques réalisés, 80 se sont révélés positifs, un total correspondant à un taux de positivité de 7,78 %, a souligné le directeur de la Prévention El Hadj Mamadou Ndiaye, au cours du point quotidien consacré à l’évolution de la pandémie au Sénégal.
Les nouveaux cas positifs enregistré comprennent 22 cas contacts suivis par les services sanitaires et 58 cas issus de la transmission communautaire répartis à part égale entre Dakar et les régions de l’intérieur, selon ce bulletin épidémiologique quotidien.
Il signale que 269 patients suivis ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, 38 cas graves étant admis et pris en charge dans les services de réanimation
Au total, le Sénégal compte 36.039 cas positifs au coronavirus, dont 31.184 guéris, 930 décédés, et donc 3.924 sous traitement, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
POURQUOI OUSMANE SONKO A ETE PLACE SOUS CONTROLE JUDICIAIRE…
Présenté très tôt hier matin devant le doyen des juges en exécution du mandat d’amener, le leader de Pastef est rentré chez lui après avoir été placé sous contrôle judiciaire.
Le doyen des juges du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Samba Sall, a inculpé et placé sous contrôle judiciaire, hier, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, pour des faits de viols et de menaces de mort. Selon les conseils de l’opposant, l’arbitrage et le rapport de forces favorable au peuple ont permis la libération de l’opposant Ousmane Sonko.
Après la levée de sa garde à vue le weekend dernier pour les délits de trouble à l’ordre public, provocation à une manifestation non autorisée et appel à l’insurrection, Ousmane Sonko n’avait passé la nuit de dimanche à lundi dans les locaux de la Section de Recherches de la gendarmerie, à Colobane, que parce qu’il faisait l’objet d’un mandat d’amener dans le cadre d’une autre affaire. Il s’agissait de la plainte pour viols et menaces de le concernant.
Présenté très tôt hier matin devant le doyen des juges en exécution du mandat d’amener, le leader de Pastef est rentré chez lui après avoir été placé sous contrôle judiciaire. Pour l’occasion, le palais de justice Lat Dior de Dakar avait des airs de camp retranché. L’accès était interdit aux journalistes et au public. Aux alentours, dans le quartier de Niayes Thioker, des manifestants, sortis en masse, scandaient et criaient « Sunu société yeugatouna, Ar sunu démocratie, libérer sunu démocratie, Soko lalé so lalé Sonko dinala dor » tout en arborant les couleurs du drapeau national pour demander la libération du leader du Pastef, Ousmane Sonko. Le décor était inhabituel.
Pour des raisons de sécurité et par crainte de pillages, magasins, boutiques, points d’argent ou multiservices étaient fermés. Après plusieurs heures d’attente du public sous le soleil, les conseils de la défense sortent du tribunal pour annoncer que le doyen des juges, Samba Sall, a placé leur client sous contrôle judiciaire c’est-à-dire une liberté provisoire encadrée par des restrictions et des limitations de liberté pour l’opposant.
A en croire à Me Youssoupha Camara, Ousmane Sonko a nié les faits de viols et de menace de mort qui lui sont reprochés. Il considère qu’il est victime d’un complot qui l’a mené devant le doyen des juges. « Il y avait à l’audience 16 vaillants avocats. Ils se sont battus depuis le début, arme judiciaire à la main pour obtenir une mesure salutaire qui a été délibérée par le doyen des juges. Sonko est placé sous contrôle judiciaire. Nous prenons cela comme un bel acquis pour la défense, mais estimons devoir rester vigilants sur la suite de la procédure. Comme vous le savez, il y a une autre affaire d’appel à l’insurrection pour laquelle l’Assemblée nationale a été saisie et pour laquelle une demande de levée d’immunité parlementaire a été faite contre monsieur Ousmane Sonko.
Au-delà de cela, il y a une procédure pour laquelle il a été arrêté à la cité Mermoz et hier, la garde à vue avait expiré à 16 heures. Il était normal que, lorsque la garde à vue a expiré, que les autres (Ndlr, le garde du corps de Sonko et un caméraman d’un site de la place) soient libérés. Lui a été maintenu par le fait d’un mandat d’amener. Pour des raisons de sécurité, nous avons décidé qu’il reste là-bas pour être présenté aujourd’hui devant le juge.
Le doyen des juges a pris ce qu’on appelle une ordonnance contraire au réquisitoire du procureur de la République qui avait demandé le mandat de dépôt dans le contexte cependant où le juge du 8ème cabinet avait été saisi. Mais aujourd’hui, le doyen des juges a pris son contre-pied estimant, compte-tenu des éléments objectifs de la procédure que je ne peux point révéler ici, devoir le mettre en liberté provisoire sous contrôle judiciaire » a déclaré pour sa part Me Bamba Cissé.
« Il est temps que l’on se débarrasse de juges et de procureurs qui pervertissent notre système judiciaire »
Abondant dans le même sens, Me Ciré Clédor Ly considère que la détention de leur client était arbitraire et illégale. Il est inculpé du dossier de viol et le juge a apparemment augmenté les menaces de mort. L’important, c’est qu’on a imposé un rapport de force à la population. Cette population, par sa mobilisation, a montré qu’elle n’a pas eu confiance en la justice. En réalité, c’est le rapport de force qui a effectivement empêché que l’escalade continue contre Ousmane Sonko. Il est temps que l’on se débarrasse des juges et des procureurs qui pervertissent notre système judiciaire.
Le procureur de la République, le doyen des juges et tous magistrats qui ont toujours été à la solde du pouvoir exécutif faisant reculer l’Etat de droit doivent démissionner et enlever de leurs robes. Mon client n’a jamais eu peur, il sait que le peuple a rompu avec l’Etat dictatorial. Le peuple était convaincu de ce qu’il (Ndlr, Sonko) était sous le coup d’un complot. Ousmane Sonko a fait sa déclaration conformément aux dispositions de la loi sous le contrôle du secret de l’information. Il n’y a pas de charges, il y a que des incriminations de viols et de menace de mort. Maintenant, il est manifeste que la décision du contrôle judiciaire, qui a été prise, n’est pas un cadeau parce que les gens du pouvoir ont compris que le peuple en a assez de la manipulation de la justice.
Le peuple estime que les complots qui sont le fait de personnes qui sont dans l’appareil judiciaire et qui sont complices de l’exécutif doit cesser. C’est sous la poussée populaire qu’on a eu ce résultat. Cela prouve aussi que le viol a participé d’un complot déshonorable. Il faut qu’on sache que la liberté provisoire, de mémoire d’homme, n’a jamais été accordée dans ce pays en matière criminelle. Si Sonko est accusé de viol, pour eux dans leur esprit, ils mettent une incrimination criminelle.
Dans la liberté provisoire, il n’y a même pas de limitation dans la durée de la détention. Tout cela, en réalité, permet d’avoir des enseignements selon lesquels le complot a avorté. Deuxièmement, il y a une existence de ce complot par l’attitude qui a été adoptée. Et troisièmement, une instrumentalisation de la justice. L’arbitrage du peuple a permis de mettre fin au complot, a soutenu en conclusion Me Ciré Clédor Ly.
MACKY SALL RECTIFIE ANTOINE FELIX DIOME ET AÏSSATA TALL SALL
Sans faire une analyse très approfondie du discours à la Nation du président de la République de ce lundi, on peut dire au moins que Macky Sall a corrigé — s’il ne les a pas dévoués — ses ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères
Sans faire une analyse très approfondie du discours à la Nation du président de la République de ce lundi, on peut dire au moins que Macky Sall a corrigé — s’il ne les a pas dévoués — ses ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères.
En effet, dans une allocution d’un rare violence, le premier, Antoine Félix Diome, a parlé de « terrorisme », de « grand banditisme » et de « forces occultes parfaitement identifiées » comme étant derrière les violentes manifestations survenues dans notre pays de mercredi — jour de l’arrestation d’Ousmane Sonko — jusqu’à hier lundi.
Se comportant plus en procureur — un rôle qu’il a tenu durant toute sa carrière de magistrat — qui plus est habitué à requérir violemment à charge contre des opposants (Karim Wade et Khalifa Sall en savent quelque chose), Antoine Félix Diome a carrément dérapé vendredi dernier en menaçant les manifestants de ses foudres. Et ce au moment où ses policiers canardaient ces derniers — qui protestaient pacifiquement pourtant — comme des lapins. Débit saccadé, butant sur les mots, manquant d’assurance, inventant manifestement un complot imaginaire, Antoine Félix Diome a été tout simplement lamentable samedi dernier. On ne peut pas dire que la transhumante Aïssata Tall Sall ait été meilleure !
La ministre des Affaires étrangères, s’exprimant sur la télévision France 24, a dénoncé la « main de l’étranger », c’est-à-dire des forces « parfaitement identifiées » — mais qui sont-elles donc bon Dieu — et aussi des pays qui jalousent le Sénégal et son modèle de développement, voire sa réussite, d’être derrière les événements sanglants de ces jours-ci.
A la manière de Don Quichotte combattant des moulins à vent, l’avocate Aïssata Tall Sall a elle aussi pourfendu des ennemis invisibles ou imaginaires. Entre un ministre de l’Intérieur qui se croit sur le banc du ministère public et requiert avec la férocité d’un procureur stalinien, et une avocate de la partie civile paranoïaque qui voit des ennemis partout — y compris là où ils ne sont pas —, le président Macky Sall a eu la sagesse de se démarquer et de refuser de s’engager dans cette voie trop glissante pour lui. Il s’est donc gardé d’évoquer un quelconque complot ou de parler d’imaginaires forces occultes « parfaitement identifiées » mais qui sont comme l’Arlésienne : on en parle, on ne la voit jamais !
De là à dire que ces deux ministres n’ont pas leur place dans le Gouvernement… eh bien, c’est un pas que nous franchirons volontiers !
LA CAN U-17 ANNULEE
Coup de théâtre ! Le comité d'urgence de la CAF s'est réuni hier, lundi 08 mars 2021 à Rabat, au Maroc, pour décider de la tenue de la Coupe d'Afrique des Nations U17 2021 l’a finalement annulée
L’édition 2021 de la Coupe d’Afrique des nations des moins 17 ans initialement prévue du 13 au 31 mars au Maroc a été annulée à la suite la réunion hier, lundi 8 mars, du Comité d’urgence de la CAF. L’équipe du Sénégal, déjà présente au Maroc, devrait prendre part à cette phase finale de CAN U17, la première devant se jouer avec 12 équipes
Coup de théâtre ! Le comité d'urgence de la CAF s'est réuni hier, lundi 08 mars 2021 à Rabat, au Maroc, pour décider de la tenue de la Coupe d'Afrique des Nations U17 2021 l’a finalement annulée.
Dans un communiqué publié dans le site de la Confédération africaine de football (CFA), le Comité soutient avoir été informé des contraintes auxquelles sont confrontées certaines des associations membres participantes ainsi que le pays hôte, notamment le fait que la pandémie de coronavirus continue de présenter des défis importants pour l'organisation d'événements sportifs internationaux. Compte tenu de l'annulation par la FIFA de la Coupe du Monde des moins de 17 ans pour laquelle la CAN U17 ne se qualifiait plus, le Comité a en outre noté, «la résurgence de la pandémie Covid19» ; «l’augmentation des restrictions sur les voyages internationaux» ; «l’incertitude sur l’évolution de la situation».
Pour toutes ces raisons, le Comité a décidé d'annuler l'édition 2021 de la Coupe d'Afrique des Nations U17. A noter que la deuxième fois qu’une compétition de la CAF prévue au Royaume chérifien est annulée.
Pour rappel, à quelques mois du coup d’envoi de la CAN 2015, le Maroc avait encore invoqué la maladie Ebola pour refuser d’abriter la CAN senoir. Issa Hayatou, président de la CAF d’alors, a été obligé de saisir les autorités équato-guinéennes pour sauver le football africain.