Dans une déclaration, suite aux manifestations violentes enregistrées sur toute l’étendue du territoire national, les Evêque de la Province Ecclésiastique de Dakar «appellent à l’effort de limiter les dégâts et même d’arrêter pendant qu’il est encore temps».
La tension sociopolitique au Sénégal préoccupe le clergé catholique. Dans une déclaration parvenue à notre Rédaction hier, lundi 8 mars 2021, les Evêques de la Province Ecclésiastique de Dakar notent : «Comme pasteur de son peuple, Dieu nous appelle aussi à assumer nos responsabilités morales et spirituelles dans la vie de notre nation. Or, ces événements graves qui secouent actuellement notre pays, dans le contexte de pandémie de la Covid-19, ont montré comment nous pouvions basculer dans une violence aveugle, susceptible de menacer notre cohésion sociale, si nous nous laissons dominer par nos passions et nos intérêts personnels», préviennent les Evêques de la Province Ecclésiastique de Dakar.
Et de poursuivre : «c’est pourquoi, nous Evêques du Sénégal, après avoir suivi, non sans inquiétude, ces événements, avons estimé de notre devoir, dans l’exercice de la responsabilité pastorale qui est la nôtre, de prendre la parole pour exhorter tous nos chers compatriotes, à tous les niveaux, à faire preuve de raison, de sagesse et de civisme, dans l’intérêt supérieur de notre nation». Mieux, l’Eglise fera savoir que la tentative de la violence, tapie en chacun de nous, peut prendre différentes formes : «de la violence verbale qui embrasse et attise le feu, à la violence physique qui blesse et tue, jusqu’à la violence immorale qui dévie les intelligences et manipule les consciences», lit-on dans le document.
Les religieux n’ont pas manqué d’appeler à l’introspection et au sens des responsabilités de chacun et de tous. «C’est ainsi qu’à la suite du fait social dont la presse a rendu compte, à travers divers organes, notre pays est entré dans une spirale de violence qui témoigne d’une crise profonde au sein de notre société sénégalaise. Mais cette crise n’est-elle pas un miroir de ce qui se tapie ou de ce qui sommeille en nous ? Ne nous appelle-t-elle pas alors à mesurer nos responsabilités et à nous ressaisir, nous tous, et à tous les niveaux, du sommet de l’Etat au citoyen, en passant par toutes les institutions étatiques, les structures économiques, sociales, culturelles, religieuses, au nom de la vie humaine et du Bien commun».
Aussi les Evêques engagent-t-il à faire l’effort pour limiter et arrêter les dégâts. «Pendant qu’il encore temps, efforçons-nous de limiter les dégâts, et même de les arrêter. Arrêtons l’engrenage de la violence ! Nous le pouvons et nous devons, non seulement en défendant nos droits, mais aussi en assumant nos devoirs, pour asseoir les conditions idoines d’un meilleur vivre ensemble. Privilégions le dialogue qui n’est possible que dans un climat de paix et de sérénité».
Avant d’exhorter tous et chacun à faire cause commune, pour sauver notre nation. «Tous : gouverneur, Forces de défense et de sécurité, manifestants, acteurs et partis politiques, chefs religieux, société civile, parents, simples citoyens. C’est possible, et nous le devons au Créateur, auquel nous croyons, qui attend de nous tous un engagement sincère et vrai, en vue du bien de tous. Nous le devons aussi aux jeunes générations qui attendent de leurs ainés d’hériter des idéaux de vérité, de droiture, de justice, d’entente et de paix, comme un précieux patrimoine reçu de nos ancêtres».
L'AFFAIRE SONKO A MIS LE FEU AUX POUDRES
Les émeutes qui se déroulent au Sénégal sont notamment liées au "virage autoritariste" du président Macky Sall, selon Caroline Roussy, chercheuse à l'Institut des relations internationales et stratégiques
Alors que le Sénégal est en proie à d'importantes émeutes depuis plusieurs jours, "ce sont sans doute des frustrations qui venaient depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois, en raison de la pandémie et d'une paupérisation de la population", a estimé sur franceinfo lundi 8 mars Caroline Roussy, chercheuse à l'Institut des relations internationales et stratégiques et docteure en histoire de l'Afrique contemporaine. "Par ailleurs, Macky Sall, le président en place, a pris un virage autoritariste depuis depuis quelques semaines. Et cette affaire Sonko a mis le feu aux poudres", analyse la chercheuse. Cette affaire tient son nom d'Ousmane Sonko, un opposant politique accusé de viol. Une accusation qu'il réfute, cela a donc incité ses partisans à se mobiliser occasionnant ainsi plusieurs jours d'émeutes dans le pays.
A l'origine de ces troubles également, le président Macky Sall avait promis de lutter contre la pauvreté dans le pays, sans succès : "N'oublions pas qu'il est parvenu au pouvoir grâce à la mobilisation de jeunes, notamment ceux du mouvement 'Y'en a marre' [qui dénonce les inégalités économiques et sociales], qui aujourd'hui se mobilise également, certains de ses membres ont été emprisonnés. Macky Sall ne tient pas ses promesses. Depuis son arrivée au pouvoir, en 2012, en trois occurrences, il a fait emprisonner différents différents hommes politiques, dont Karim Wade et Khalifa Sall et Ousmane Sonko". Celui-ci a été relâché par un juge lundi 8 mars.
Des moments "extrêmement forts"
La chercheuse ajoute que cet échec de lutte contre la pauvreté s'explique aussi "en raison du contexte national et international également. Je pense qu'il faut considérer les différents niveaux, souligne Caroline Roussy. Cette crise qui déborde et l'affaire Sanko qui préoccupe, elle est au devant de l'actualité aujourd'hui". La chercheuse tient par ailleurs à insister sur le fait que, dans l'affaire Sonko, "on oublie un petit peu aussi cette jeune femme", victime présumée de ce viol. Elle "a été complètement écartée et débordée par cette affaire qui est devenue aujourd'hui une affaire politique", souligne la chercheuse.
«LES FEMMES DOIVENT PRENDRE CONSCIENCE, INVESTIR POUR ETRE DELEGUEES DE QUARTIERS, MAIRES…»
La femme a toujours occupé une place importante dans la société. Et nombreuses sont celles qui prônent la transparence, l’équité et réclament leurs droits. Dès lors, revaloriser la femme demeure un sacerdoce, selon Fatou Blondin Diop
La femme a toujours occupé une place importante dans la société. Et nombreuses sont celles qui prônent la transparence, l’équité et réclament leurs droits. Dès lors, revaloriser la femme demeure un sacerdoce.
Pour Fatou Blondin Diop, coordonnatrice de la plateforme Avenir Sénégal Bi Nu Beug, en est convaincu. Invitée, avant-hier dimanche, de l’émission Jury du Dimanche de la RFM, elle rappelle que la femme détient des droits et des devoirs au sein de la société. «Je revendique la place des femmes dans la société, mais je ne la revendique pas de manière à supplanter car, tout d’abord, c’est l’équité que chacun doit voir, qu’il puisse l’avoir dans la société. Si vous ne l’aviez pas, levez-vous, battez-vous pour l’avoir, c’est juste ça. Et comme nous sommes dans une société assez patriarcale, toutes les lois, que ce soit traditionnelle, moderne, sont quand-même établis par des franges de la société où les femmes ont peu de place. Et donc les concessions, la part des femmes, c’est presqu’à leur insu qu’elles l’ont. Elles ne sont pas venues demander, dire voilà ce que nous voulons comme type de société, voilà la place que nous souhaitons ; il se trouve qu’à des moments on leur donne une bonne place. Et on le voit, par exemple, dans l’Islam. Mais après, quand on régente la société, il y a tellement d’interprétations qu’il y’a une fenêtre pour diminuer ces places. Quant à la société postcoloniale, c’est ceux qui étaient instruits qui dirigeaient le pays. Et, du coup, très peu de femmes étaient instruites. Et quand il a fallu faire des lois, il y avait très peu de place. Ce n’est que plus tard qu’elles ont été ministres. Et encore pour être DG (Directrice générale, ndlr) au sein d’une société nationale, il faut chercher. Elles n’ont pas revendiqué, elles ont été bien servies ou mal servies, sans prendre part à la place de ceux qui régentent la société», détaille-t-elle.
Avant de poursuivre : «aujourd’hui, si les femmes doivent se révolter, évidemment c’est différent, nous avons parcouru beaucoup de chemins, elles ont le droit de vote, même si c’est subi, au temps de Wade qui l’avait fait, il y a évidemment la parité, elles doivent se lever encore pour prendre conscience vraiment de leur place dans la société. Moi je le vois vraiment sur le terrain à Mbour, elles ont tendance à dire nous avons suivi mais nous n’avons pas eu de retour sur cet engagement ; nous sommes là. Et vous parlez toujours comme si vous attendez qu’on vienne vous servir. Il faut vous levez pour prendre votre part, parce qu’on va vous la donner. La société est prête pour la donner aux femmes, c’est en tout cas mon sentiment. J’ai très rarement eu des freins quand je vais chercher quelques choses, peut-être que ceux qui étaient en face de moi voyaient une femme, mais dans l’ambiance, on écoutait plus des arguments. Est-ce que c’est une femme ? Ou c’est un homme ?
Pour moi, je pense que les femmes doivent se lever pour prendre conscience, investir pour être déléguées de leurs quartiers, être des maires, être représentantes dans les différentes instances et avoir la voix, prendre la voix car la société est prête pour leur donner cette voix. Et donc, c’est plus un travail de prise de conscience, de passer de l’état où on doit venir me chercher, on doit me donner, on doit me subir à l’état où o, doit aller chercher (…)
Prendre conscience qu’elles doivent élever la voix pour se faire une place dans la société. Et pour moi, c’est là le combat, ce n’est pas forcément dans le combat au sens assez violent, mais plutôt au sens un peu intellectuel, un peu spirituel, pour pouvoir se débarrasser de certains freins et prendre part au jeu de société», exhorte la coordonnatrice.
«APPEL POUR UN DIALOGUE CONSTRUCTIF EN VUE DE RENFORCER LA DEMOCRATIE…ET L’ETAT DE DROIT»
La plateforme de la société civile Jammi Rewmi et les femmes de Mouvement de défense de la démocratie ont tenu hier, lundi 8 mars, un point de presse au siège du réseau Siggil Jiggen à Khar Yalla.
La plateforme de la société civile Jammi Rewmi et les femmes de Mouvement de défense de la démocratie ont tenu hier, lundi 8 mars, un point de presse au siège du réseau Siggil Jiggen à Khar Yalla. C’est dans le cadre de la Journée mondiale de la femme marquée par un contexte sanitaire et sociopolitique difficile que ces femmes ont pris l’initiative de se réunir pour renforcer leurs contributions dans la résolution de crises et la recherche de solutions concertées.
Dans le cadre de la Journée mondiale des droits des femmes, marquée par un contexte sanitaire difficile et sociopolitique tendu, les femmes leaders politiques et de la société civile ont jugé nécessaire de réunir toutes leurs sœurs afin de renforcer le rôle majeur qu’elles jouent dans la résolution de crises et la recherche de solutions concertées.
A cette occasion le cadre ad hoc des femmes leaders politiques et de la société civile pour la paix a adopté une déclaration conjointe. Zahara Iyane Thiam Diop, ministre de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire a porté cette déclaration conjointe du cadre ad hoc de ces femmes leaders. «Cette initiative qui fait suite a un appel fait en direct au cour d’une émission télévisée sur le plateau de la TFM, a eu comme prolongement la mise en place d’un Comité ad hoc regroupant des femmes d’organisations politiques et de la société civile. Conscientes du rôle que les femmes ont toujours joué dans la recherche de la Paix et de la Cohésion sociale, ce cadre d’initiative lance un appel pour un dialogue constructif en vu de renforcer la démocratie, le respect des institutions et l’Etat de droit. Ces femmes déplorent les saccages de biens et services et lance un appel au calme et à la sérénité.
Le Comité ad hoc condamne les saccages de biens et services ainsi que les nombreux incidents et décès survenus depuis quelques jours. Par la même occasion, nous lançons un appel au calme, à la sérénité, pour la préservation des biens publics et privés. Nous présentons nos condoléances aux familles éplorées et à toute la nation sénégalaise. Le comité ad hoc salue les efforts des Forces de défense et de sécurité, tout en les invitant à faire preuve de plus de retenue dans le cadre du maintien de l’ordre. Ce cadre d’initiative compte suivre cette dynamique de Paix et d’Apaisement de la situation actuelle, en étroite collaboration avec toutes les forces vives de la nation», déclare Zahra Iyane Thiam Diop, ministre de Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire.
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LA PAIX DES BRAVES
Après des jours d'affrontements, manifestants et forces de l'ordre ont baissé les armes pour échanger autour de l'essentiel.
Le Sénégal, à l’instar du monde entier, a fêté la femme hier, lundi 8 mars 2021, dans contexte particulier de pandémie de coronavirus. C’est à l’occasion de la Journée internationale des femmes célébrée sous le thème : «Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19». Plusieurs activités et programmes étaient au menu, notamment des visioconférences et wébinaires, des messages et déclarations, etc.
CHALLENCGE DE SOHAM EL WARDINI, MAIRE DE LA VILLE DE DAKAR : «Mettre en œuvre un plan de soutien à la résilience des femmes face à Covid-19»
Al’occasion du 8 mars, Journée internationale des femmes, célébrée hier lundi, Soham el Wardini, Maire de la Ville de Dakar a adressé un message de paix à ces sœurs. Dans ce contexte marqué par des violences, en plus de la pandémie à Covid-19, Madame Wardini annonce comme challenge de mettre en œuvre un plan de soutien à la résilience des femmes des femmes pour leur permettre de supporter le choc et l’impact de la Covid-19. «En cette journée dédiée aux femmes du monde entier, je souhaite, en mon nom et au nom de l’ensemble du Conseil municipal de Dakar, une bonne fête à toutes celles qui, au quotidien, se battent pour assurer un avenir plus juste et plus équitable à l’humanité. La femme est l’avenir du monde a-t-on l’habitude de dire, elle en est également le présent. C’est pourquoi, la Ville de Dakar s’est engagée à faire de la pleine participation des femmes au développement de leur collectivité une priorité. La Ville de Dakar ambitionne de relever le défi du renforcement du leadership féminin pour une effectivité de la participation égalitaire des femmes au développement local durable à travers leur intégration dans les sphères de décision. Cependant, dans ce contexte de pandémie, les femmes ont été confrontées à une baisse d’activité due aux mesures de restriction visant à limiter la propagation de la Covid-19, entrainant ainsi des pertes de revenus considérables. A ce titre, nous nous sommes fixés comme challenge de mettre en œuvre un plan de soutien à la résilience des femmes pour leur permettre de supporter le choc et l’impact de la Covid-19. Mais surtout que chacune puisse se relever de cette crise car chacune de nous est garant de la préservation de la famille, de la protection de l’éducation des enfants et de la consolidation de la cohésion sociale. A cet effet, nous avons pris des mesures de relance à court et moyen termes en anticipant sur un plan de relance post COVID 19 de grande envergure qui se traduit par plusieurs stratégies. En ces moments troubles pour notre pays, je saisis cette opportunité pour lancer un appel au calme. Les manifestations de ces derniers jours sont un message lancé à toutes les autorités et qu’il faut savoir décrypter. Le peuple souverain s’est exprimé, il faut savoir l’écouter, le comprendre et apporter les réponses idoines à ses préoccupations. Pour un climat social apaisé, il faut préserver le commun vouloir de vie commune qui fait l’exception sénégalaise. Bonne fête à toutes les femmes, dans la paix et la sérénité», a déclaré la première magistrate de la Ville de Dakar.
DECLARATION DE LA COORDINATION DES FEMMES DU COLLECTIF : «NOO LANK» «Laisser le libre droit aux femmes de jouer leurs partitions dans la vie politique, sociale et économique»
La coordination des femmes du collectif citoyen Noo lank, à l’occasion de la Journée mondiale de la femme hier, lundi 8 mars, a souhaite bonne fête à toutes les femmes et dont elle célébré le courage et l’engagement pour combattre l’injustice et promouvoir l’émancipation de la femme. En outre, la coordination en a profité «pour faire entendre les revendications des femmes dans le monde et particulièrement au Sénégal, où cette journée de la femme coïncide avec une période d'un conflit politique où les femmes sont les premières victimes de violences. L’arrestation illégale et abusive des femmes juste parce qu'elles ont participé à une marche pacifique dans l’affaire Sonko - Adji Sarr en est une preuve. C’est pour cela que nous les femmes de Noo lank, nous invitons les autorités sénégalaises à respecter les droits des femmes de manifester librement et de protester au besoin. Nous les invitons également á laisser le libre droit aux femmes de jouer leurs partitions dans la vie politique, sociale et économique», lit-on dans un communiqué de presse du collectif. Suffisant pour la coordination des femmes du collectif citoyen Noo lank exige : «L’élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes. La criminalisation de la mutilation génitale. De nouvelles législations nationales et de reformes constitutionnelles garantissant le juste accès des femmes à la vie politique. Le droit à la santé». Aussi invite-t-elle «les femmes sénégalaises à rejoindre toutes les forces vives de la nation pour dire non à l'injustice et défendre la démocratie. En cette journée spéciale, nous rendons hommage à ces pionnières de la lutte féminine qui ont marqué l'histoire du Sénégal à l’image de la reine Ndatté Yalla Mbodj grande figure de résistance africaine, Mame Diarra Bousso la mère de Khadim Rassoul, Aline Sitoe Diatta l'héroïne de la résistance, Rose Dieng-Kuntz la première femme à intégrer l’école polytechnique et l'Institut national de recherche en informatique et en automatique, Adja Rose Basse qui a eu une vie remplie dans l'action politique, Caroline Faye Diop ,la première femme députée et ministre et sans oublier la célèbre écrivaine Mariama Bâ et autres femmes leaders, nos héroïnes, qui ont ouvert la voie à d'autres femmes pour changer l'histoire de toute une nation».
8 MARS DANS UN CONTEXTE DE TENSION : L’Appel des femmes activistes, politiques et citoyennes lambda
Face à la tension qui règne au Sénégal, des femmes de tout bord, activistes, politiques, citoyennes lambdas, etc. se sont retrouvées dans un groupe whatsapp pour lancer une campagne digitale pour appeler à la paix. Nous vous envoyons en pièce jointe la déclaration du jour. Dans leur appel, ces femmes lancent : «Au nom du Seigneur, au nom de toutes les citoyennes, mères, épouses, sœurs et filles. Nous demandons à toutes les forces vives de la Nation d’œuvrer à calmer la situation devenue préoccupante. Nous vous demandons de renouer les fils du dialogue et de permettre l'expression des opinions de manière pacifique et responsable. Nous vous demandons de veiller à la sécurité de notre jeunesse, espoir de la Nation. Nous vous demandons de veiller à l'exercice des libertés et à la préservation des biens. Nous vous demandons de veiller à l'administration d'une justice équitable pour tous. Nous vous demandons de veiller à la préservation de la République. Nous vous demandons d'apaiser les cœurs et les tensions. Nous vous demandons de travailler à maintenir le Sénégal dans la belle trajectoire de modèle de paix et de stabilité connu et reconnu à travers le monde. Nous demandons à tous les manifestants de rester intègres et sereins en respectant "le vivre ensemble". Nous nous joignons à toutes les femmes du Sénégal pour vous dire que nos cœurs de mères saignent quand nous voyons le sang couler, les biens saccagés et les flammes monter. Nous nous sentons impuissantes comme le monde entier face à cette pandémie ; alors ne dispersons pas nos forces. Il est plus facile de détruire que de reconstruire. Nous appelons les partisans de tous bords, les décideurs, les politiques, toutes les Institutions publiques, les autorités religieuses, les syndicats, le Secteur privé, les ONG, les organisations des droits humains, les sportifs, les artistes, les cadres, les ouvriers, les artisans, la diaspora à faire le nécessaire pour que la situation revienne à la normale. Nous prions pour le repos de l'âme de nos disparus. Nous prions pour un Sénégal de Paix. Femmes du Sénégal, ensemble, nous vaincrons. #andakdall #jàmmsenegal».
THIES : 3 FEMMES VIOLÉES DANS UN HÔTEL
À Thiès, des assaillants ont fait irruption dans un hôtel, vendredi dernier, avant de s’en prendre aux occupants. Trois femmes ont été victimes de viol, d’après des témoignages recueillis par notre reporter sur place.
À Thiès, des assaillants ont fait irruption dans un hôtel, vendredi dernier, avant de s’en prendre aux occupants. Trois femmes ont été victimes de viol, d’après des témoignages recueillis par notre reporter sur place.
"Les agresseurs ont d’abord coupé le courant et tout l’hôtel était dans le noir. Ils sont entrés dans les chambres où il y avait des membres du personnel qui passent la nuit dans l’hôtel car ils habitent Dakar. Ils ont violé trois femmes, blessé d’autres personnes dont mon mari qui est en train de panser ses blessures", narre l’épouse du gérant de l’hôtel contactée par notre correspondant.
Les assaillants n’ont pas encore été identifiés en l’absence de vidéo de surveillance.
KEEMTAAN GI - LA BELLE ET LA BRUTE
Elle était belle et d’une resplendissante douceur voluptueuse si bien qu’elle fut très courtisée. Tout le monde la parait de belles vertus. Pendant que les autres filles d’autres régions se disputaient, se menaient la guerre jusqu'à se mettre en haillons, elle était restée coquette et pleine de grâce. Sa demeure était si stable qu’on la donnait en exemple partout dans le monde. Séduits, les Toubab l’entouraient d’une touchante affection et lui faisaient des privilèges et autres cadeaux qu’ils n’offraient à aucun autre. Elle fut aimée par deux hommes à qui elle s’était pacifiquement liée. Si le deuxième, malgré quelques chahuts, reprit ses esprits pour ne pas complètement défigurer la belle fille, ainée de la paix. L’autre, celui qui lui succéda dans la demeure de la dame, lui avait promis beaucoup de présents pour la rendre encore plus captivante. Tous les hommes et femmes autour de la belle lui firent confiance de par sa jeunesse, mais également par sa touchante sincérité. Mais dès qu’il commença à se plaire chez la belle, il se métamorphosa. Il se mit à lui raconter des sornettes, se dédire et la flouer. Personne ne reconnaissait plus le jeune homme qui avait juré un amour loyal à la belle. Il se mit à la défigurer, lui enlever ses luxueux habits pour la mettre en guenilles. A jeter ses parures dans la rue. Les anciens qui vinrent le raisonner pour qu’il fasse preuve de douceur envers la belle, il les renvoya sans ménagement. Sourd et aveugle, il n’entendit point le cri de la rue ni la douleur des siens, croyant qu’il réussirait l’exploit de faire taire son troisième rival comme il l’avait fait avec deux autres opposants. Et circonstance aggravante, il sortit ses bergers allemands pour traquer les enfants du voisinage qui criaient famine. Sentant son pouvoir vaciller, il se résolut à parler à son peuple. Hélas pour lui, rien ne sera plus comme avant. Devenu mégalo, désormais c’est en solitaire qu’il gouvernera. Il est parvenu à ôter toute grâce à la belle démocratie que nous enviait le monde. Une vitrine définitivement craquelée. KACCOOR BI
OUSMANE SONKO A SES AVOCATS « AU NOM DE KHALIFA ET DE KARIM , JE VAIS LAVER L’AFFRONT »
Quelques heures avant sa conduite devant le doyen d’instruction Samba Sall, le leader de Pastef Ousmane Sonko a tenu langage politique courageux à ses avocats. « Le Témoin » quotidien vous en révèle quelques extraits. « Maîtres, ce dossier est 90 % politique et 10 % juridique. Donc pour l’aspect judiciaire, j’ai confiance en vous. Mais cette affaire va se régler politiquement, et rien d’autre ! Vous allez gérer les tribunaux, moi je vais gérer le peuple et la rue. Vous savez, Macky a sacrifié Karim Wade, sans se salir les mains. Il a sacrifié Khalifa Sall sans aussi se salir les mains. Avec moi, il va se salir les mains s’il tente de me sacrifier. Certes, il y laissera des plumes et moi j’y laisserai ma vie pour la démocratie et l’Etat de droit. Au nom de Khalifa Sall et de Karim Wade, je vais laver l’affront car je serai le dernier agneau du sacrifice politique » a confié Ousmane Sonko à ses quelques avocats venus lui rendre visite à la Section de Recherches de la gendarmerie. Dommage que les piètres conseillers politiques qui entourent le président Macky Sall aient permis à l’opposant Ousmane Sonko de laver l’affront. Car une semaine durant, Ousmane Sonko a paralysé le pays et dompté la rue, histoire de prouver sa force de frappe ! Et il l’a réussi…
SONKO FACE AU JUGE D’INSTRUCTION «JE NE CONNAIS PAS LES FAITS…»
Suite à un mandat d’amener dans le cadre de plainte pour viol et menaces de mort le visant, Ousmane Sonko s’est présenté, hier, devant le doyen des juges Samba Sall. Un face-à-face dans un tribunal de Dakar ceinturé par une poudrière humaine prête à atomiser le centre-ville. Après la lecture des chefs d’accusation, le doyen des juges lui a posé une seule et une unique question : Reconnaissez-vous les faits ? « Non seulement je conteste les faits, mais je ne les connais pas. Et je ne les reconnaitrai jamais ! » a soutenu Ousmane Sonko. A l’issue de cette très brève audience, le doyen des juges d’instruction l’a inculpé avant de le mettre sous contrôle judiciaire alors que le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, avait requis un mandat de dépôt. Selon un avocat d’Ousmane Sonko contacté par « Le Témoin » quotidien, pour la première fois dans l’histoire judiciaire du 1e cabinet de Samba Sall, une personne accusée de crime comme le « viol » est repartie sous contrôle judiciaire c’est-à-dire en liberté. Et l’histoire retiendra que cette personne n’est autre qu’un certain Ousmane Sonko qui a réussi à faire reculer l’Etat, sa puissance militaire, sa bombe carcérale et ses chars de combat. « Heureusement que le président de la République Macky Sall, Chef suprême des armées, a vite décrypté le signal de cette marée humaine qui avait pris en pris otage le Tribunal de Dakar et la Prison de Rebeuss dès les premières de la matinée. Car si jamais le juge s’était aventuré à placer Ousmane Sonko sous mandat de dépôt, ce serait un carnage ! » jure un magistrat qui a eu du mal à accéder à son bureau hier avant de rebrousser chemin. « Cette foule que j’ai vue était prête à marcher sur le Palais ou détruire la Prison de Rebeuss. Dans ce cas, les forces de défense et de sécurité seraient obligées de tirer à balles réelles pour sauver leur peau et les institutions de la République. Heureusement que le président Macky Sall a sauvé, hier, le Sénégal du chaos. Il faut saluer sa grandeur ! » nous confie ce magistrat, parquetier au Tribunal de Dakar.
SPECTRE DU CHAOS DES MINISTRES ET DES RESPONSABLES DE L’APR EN FUITE
N’est-ce pas dans le malheur que l’on compte ses vrais amis et souteneurs ? En tout cas, « Le Témoin » quotidien vous file qu’il y a des ministres et responsables de l’APR qui ne vont jamais sombrer avec le navire battant pavillon « Macky ». Et pourtant, ce sont des jusqu’au-boutistes du Palais qui tiraient les ficelles depuis l’éclatement de l’affaire Ousmane Sonko. Ce, avec des discours incendiaires du genre : « Force restera à la loi ! » « Personne ne peut bruler ce pays ! » « La Justice ira jusqu’au bout » « Ces voyous de Pastef seront traqués » etc… Tout cela, ce n’était que des déclarations à caractère populiste. Pour preuve, durant ce week-end de tous les dangers, « Le Témoin » a appris que certains ministres, responsables de Bby, députés APR et autres magistrats en compagnie de leurs familles sont allés se réfugier aux hôtels King Fahd Palace, Radisson etc. D’autres sont allés dans des résidences secondaires à Saly Portudal pour se mettre à l’abri d’un chaos. Et pour éviter que leurs rutilantes voitures 4x4 ou 8x8 soient brulées ou saccagées, ces autorités étatiques et responsables de l’APR sont allés les confier à des amis et parents c’est-àdire loin du quartier où ils habitent. Message : Président Sall, vous voyez comment tes « proches » sont des rats qui savent quitter à temps le navire… Blessé par une grenade
UN LIEUTENANT KA COURAGEUX DANS L’EPREUVE !
Au moment où le Sénégal pleure ses morts suite aux violentes émeutes consécutives à l’affaire Ousmane Sonko, la gendarmerie nationale regrette la blessure du brave et jeune lieutenant Mohamed Tony Ka dont la main a été amputée. « Le Témoin » quotidien est en mesure de vous révéler les circonstances dans lesquelles cet officier du Gign s’est blessé par une grenade offensive. Tenez ! Après avoir dégoupillée la grenade, le gendarme Ka avait environ dix secondes pour la lancer avant qu’elle n’explose. Hélas, à cet instant précis et crucial, le lieutenant Ka a voulu éviter des pierres lancées dans sa direction. Ce moment d’inattention lui a été fatal. Boum ! Il n’a rien vu venir et s’est retrouvé avec une main en lambeaux. Evacué d’urgence à l’hôpital Principal, le lieutenant Mohamed Tony Ka, très courageux, a laissé entendre avant que sa main ne soit amputée « J’ai fait le…con ! Mais ce sont des choses qui arrivent dans un théâtre d’opération ». Avec foi dans l’épreuve, il a relativisé : « C’est le destin ! » a-t-il ajouté à l’endroit de ses camarades d’armes venus lui rendre visite. Votre quotidien « Le Témoin » jure que la Gendarmerie nationale voire la Patrie lui sera reconnaissante. Nous disons ceci : Mon lieutenant, du courage ! Tu n’as pas fait le « con », c’est un incident de tir, car le meilleur est à venir !
LE COMBAT DU PEUPLE ET DE LA DEMOCRATIE
Le leader du Grand Parti, Malick Gackou, remercie la jeunesse sénégalaise pour le courage dont elle a fait montre pour faire aboutir le combat du peuple afin que le Sénégal puisse être une terre irréversiblement ancrée dans la démocratie, la paix et le développement économique et social de la nation. « Le peuple sénégalais doit rester débout jusqu’à la victoire finale. C’est à dire la libération du peuple et qu’il puisse enfin obtenir tous ses droits inaliénables à l’expression d’une liberté démocratique. Le message de la jeunesse est l’expression d’une démocratie vivante au salut du peuple sénégalais. Quel que soit le président élu, qu’il sache que c’est le peuple qui décide. Aujourd’hui c’est une décision du peuple sénégalais qu’on salue », a déclaré le président du Grand Parti.
LES DEPUTES INTERDITS D’ACCES AU TRIBUNAL
Après avoir déposé la résolution pour la suspension de toutes les poursuites contre notre collègue Ousmane Sonko comme le stipule l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, « Nous sommes venus apporter notre soutien psychologique et moral à notre collègue pour renforcer sa détermination. Nous croyons que cette démarche est un signal fort pour permettre aux populations de manifester mais que les manifestants arrêtent les casses et la violence. Le commandant, en toute courtoisie, nous a signifiés qu’on ne peut pas le voir », a fait savoir l’ancienne ministre de la femme et députée Aissatou Mbodj.
HABIB NIANG SE FELICITE DU DISCOURS DU CHEF DE L’ETAT
Le cadré apériste de Thiès, Habib Niang, a bien accueilli le discours du président de la République. L’ancien président du mouvement And Suxxali Sénégal s’est dit rassuré par la posture du chef de l’Etat qui va permettre d’installer l’apaisement et le retour au calme. « Le président de la République a tenu un discours d’apaisement, un discours rassembleur pour la paix et l’apaisement du climat social. Les familles endeuillées et les blessés seront pris en charge par l’Etat. Le Président a compris les préoccupations des jeunes et leurs frustrations c’est la raison pour laquelle il va ordonner une réoriention budgétaire permettant la création d’emplois grâce à l’entrepreunariat » indique le chef de service du Cadastre de Guédiawaye. Habib Niang d’ajouter que « le chef de l’Etat a écouté les différents intervenants pour la paix et la stabilité de notre pays qui est une responsabilité qui incombe à tout un chacun car le salut de notre pays en dépend. Le chef de l’Etat a décidé d’alléger le couvre-feu de 00h à 5h du matin qui sera une aubaine pour la population. Le Président a salué le professionnalisme de nos forces de sécurité qui ont été à la hauteur ce qui nous a évité le pire ».
EMPRISONNEMENT DE BIRAM SOULEYE DIOP ET SITUATION NATIONALE LE STAF D’ALASSANE BA AFFICHE SA PREOCCUPATION
Au niveau des Impôts et Domaines, le Syndicat des travailleurs de l’Administration fiscale (STAF), dirigé par le Dr en télécoms Alassane Ba, est vivement préoccupé par la situation nationale, mais surtout par l’arrestation d’un de leurs collègues, l’inspecteur des Impôts et des Domaines Biram Soulèye Diop. « Le Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (STAF) reste préoccupé par la situation nationale marquée par des manifestations violentes suivies de pillages, d’arrestations et pertes en vies humaines. Nous adressons nos sincères condoléances aux familles des disparus et prions pour que Dieu les accueille à son Paradis. Parmi ces arrestations figure celle de Monsieur Biram Souleye DIOP inspecteur des Impôts et agent de la Direction générale des Impôts et des Domaines. Nous souhaitons et prions pour son retour parmi les siens (famille, amis, collègues etc.) de même pour les autres personnes » écrit le STAF dans un communiqué rendu public hier. Un acte de principe et de grandeur pour le collègue inspecteur des impôts et des domaines pourtant ce corps auquel appartient Birame Soulèye Diop n’a jamais porté dans son cœur le STAF d’Alassane Ba. C’est pourquoi, le geste du STAF est à ranger dans la catégorie de la grandeur et de la magnanimité consistant à témoigner son soutien à son prochain dans les difficultés. Dans le même sillage, le STAF condamne avec fermeté tout acte de pillage et de vandalisme et appelle au calme et à la sérénité dans ce contexte de crise économique profonde né de la pandémie à covid19 et caractérisé par des pertes en vies humaines, des pertes d’emplois et un couvre-feu. Ceci est une condition sine qua non d’un développement durable du Sénégal, estime le STAF. Pour la préservation de la paix et de la stabilité du pays, le STAF demande un dialogue des acteurs de tous bords, conclut le bureau de ce syndicat de travailleurs en service aux Impôts et domaines.