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6 octobre 2025
MYTHE AUTOUR DU DËMM SÉNÉGALAIS
Ce n’est ni un anthropophage boulimique, ni un cannibale itinérant en quête de la bonne chair. Il est une omniprésente créature entrée dans le récit des aventures d’une société toujours attachée à sa mythologie malgré les ravages du temps
Le « dëmm » sénégalais n’est ni un anthropophage boulimique ni un cannibale itinérant à la quête de la bonne chère. Il est une omniprésente créature entrée dans le récit des aventures merveilleuses d’une société toujours attachée à sa mythologie malgré les ravages du temps. Cet « être » fabuleux est également un moyen pour certaines communautés de se défaire d’un individu ou d’un groupe encombrant en portant l’accusation sur lui, en le frappant d’anathème. Des familles se sont disloquées par le simple fait d’un réquisitoire public articulé autour d’une anthropophagie ritualisée.
« Jeunes, nous prenions la poudre d’escampette chaque fois que nous apercevions une vieille femme atteinte d’éléphantiasis. Elle ne semblait point agressive, mais son handicap physique l’avait mise en marge de la communauté. On disait de cette mamie impotente qu’elle se nourrissait de la chair fraîche des enfants ». Ce récit d’Abdoulaye Sow est très répandu dans les terroirs. La figure du « dëmm » traverse les âges et est entrée dans les imaginaires, au grand dam d’hommes et de femmes souvent pris de soupçons à cause de leurs conditions sociales, de leurs traits physiques, de leur âge avancé ou d’un projet d’exclusion sociale. « Dans notre village, vivait tranquillement une famille jusqu’au jour où elle a été accusée d’ »anthropophagie » après qu’un fils d’un notable a été amputé de sa jambe par des médecins pour apaiser son mal. On dirigea très vite les regards vers cette famille qui a, par la suite, disparu de la bourgade depuis les années 1960. Aucun des membres de ce lignage n’y a remis les pieds. Le village a même perdu leurs traces. Personne ne semble savoir ce qu’ils sont devenus. La légende qui s’est répandue au fil des âges raconte que le père, désespéré de voir son unique fils devenir une personne handicapée, a jeté un mauvais sort à cette famille frappée d’anathème », confie Salimata Dia, originaire d’un village du Fouta Toro.
Crime de la pauvreté
Au Sénégal, le « dëmm », dans l’imagerie populaire, ne porte pas les habits d’un cannibale boulimique comme les Fang d’Afrique centrale du 19ème siècle qui agrémentaient leur menu de chair humaine juste pour faire bonne chère. Il est une figure omniprésente dans les récits fabuleux et charpente les relations sociales dans certaines sphères où le référent imaginaire fait place au merveilleux et dresse des cloisons. C’est le cas dans une contrée sénégalaise où « il n’est pas recommandé de se trouver dans la demeure des cordonniers ou des tanneurs au déclin du jour. Pourtant, au petit matin, on n’éprouvait aucune crainte à les fréquenter. La vie suivait son cours normal jusqu’au crépuscule ; eux-mêmes sentant sans doute cet ostracisme, rechignaient à sortir la nuit au cours de laquelle les autres communautés villageoises les soupçonnaient de s’en prendre aux autres par leurs pratiques anthropophages », narre Lamine Niang, qui n’a pas toujours percé ce mystère de son royaume d’insouciance gouverné par cette créature entrée dans les imaginaires. Inexistante pour les uns, réalité du monde et de l’esprit pour les autres, elle demeure omniprésente dans le rapport à l’autre dans plusieurs communautés africaines et sénégalaises.
À Yoff Ndeungagne, une famille a aussi vécu dans l’infortune du réquisitoire public. « Ay dëmmlañu » (ce sont des « anthropophages ») ! Cette accusation a, pendant de longues années, plongé cette famille dans un abîme profond. Son indigence en a fait une proie facile, un bouc émissaire. La pauvreté est souvent associée au « dëmm ». On y raconte, sous le couvert de l’anonymat, que c’est grâce à l’ascension sociale d’un membre de cette famille que la malveillance à son égard s’est estompée. « Depuis notre tendre enfance, on nous interdisait d’aller dans certaines maisons avec un discours hermétique pour les mômes que nous étions », se rappelle Djibril, traumatisé, malgré l’œuvre du temps.
La vieille femme, le bouc émissaire idéal
« Une vieille femme, qui n’était pas des plus gracieuses certes, avec des grains de beauté sur tout le visage, avait quitté son patelin pour venir s’installer à Yarakh parce qu’elle était considérée comme une « dëmm ». Elle a préféré quitter son terroir pour ne pas compromettre l’avenir de ses enfants qui ne pouvaient y contracter mariage. Elle a mal vécu cette situation », fait savoir le quadragénaire Bassirou Diop qui se souvient de cette anecdote : « Un de mes cousins l’a vue en rêve avec sa fille et au réveil, il est tombé malade. L’information s’est répandue comme une traînée de poudre dans le quartier et cela a empiré la situation ». À en croire un professeur d’histoire et de géographie servant à Ziguinchor, la figure du « dëmm » relève d’une légende populaire. « Je suis en conflit avec ma mère depuis mon enfance car elle m’interdisait de fréquenter une mamie du quartier que je me plaisais à assister dans ses tâches quotidiennes. Chaque fois qu’il me gratifiait d’un repas, je mangeais sans arrière-pensée, au grand dam de ma mère convaincue de sa théorie », se souvient cet enseignant d’ethnie balante. Tout le monde n’est pas de cet avis malgré la modernité. C’est le cas du Saltigué Diène Ndiaye du centre Malango de Fatick. D’après lui, le « dëmm » est bien une réalité au Sénégal. « Nous reconnaissons les symptômes et la différence qu’il y a avec quelqu’un qui est possédé par un djinn », déclare-t-il, non sans ajouter que le malade suit trois mois de traitement (bain, encens, sacrifice, aumône…). La figure du « dëmm » défie le temps.
Par Eric NDOUR
UN PLAN DE RELANCE DITES-VOUS !!!!!!
Le dangereux Pap2A qui nous a été servi par les tenants du pouvoir risque d’être un plat mortel pour notre économie qui est déjà au bord de la dépression.
Le dangereux Pap2A qui nous a été servi par les tenants du pouvoir risque d’être un plat mortel pour notre économie qui est déjà au bord de la dépression. Il faut d’emblée signaler qu’il ne s’agit nullement d’un plan de relance, mais plutôt d’un plan de soutien avec des travaux à faire. Un plan de relance vise principalement à stimuler la croissance inclusive et le développement endogène et s’appuie sur les moteurs de l’activité économique, particulièrement sur les secteurs à haute intensité de main d’œuvre et les secteurs qui ont un effet multiplicateur sur la croissance.
En outre, son efficacité dépendra de l’affectation des fonds par ordre de grandeur et de priorité et de la profondeur des réformes structurelles. Un projet touchant tous les segments de la société devrait au moins épouser l’approche participative avec une consultation plus large de l’ensemble des acteurs politiques. La démarche solitaire du gouvernement montre à suffisance une tentative de saupoudrage.
Lancer 14712 milliards sur 3 ans sans perspectives à long terme ne sert techniquement à rien. A moins que l’Etat pense pouvoir régler tous nos problèmes avec les flux financiers issus de l’exploitation du pétrole à partir de 2023. Le Sénégal étant en déficit public quasi chronique, il ressort que ce Pap2A sera financé par des emprunts. Le taux de surendettement est déjà à un niveau de détresse et s’établira à plus 100% de notre Pib.
Cette stratégie politique pose particulièrement problème sur le bon diagnostic et l’efficacité des réponses apportées. Il faut juste rappeler que malgré les 1000 milliards d’apport pour lutter contre le Covid-19, le Sénégal reste très impacté, contrairement à la moyenne de la zone Uemoa où le taux de croissance attendu pour 2020 est de 1,3% contre 1,8% pour la Côte d’Ivoire et seulement - 0,7% pour le Sénégal. Je rappelle que le taux de mobilisation de nos recettes fiscales n’est que de 17% du Pib. Si les cash-flows attendus en 2023 ne sont pas au rendez-vous, le pays ne sera ni solvable ni liquide et sa capacité de remboursement sera terriblement faible.
Pire, la dette qui sera contractée pour financer ce fameux plan ne sera pas viable au grand dam des générations futures. Le constat est très amer : le Sénégal est extrêmement vulnérable en matière de dette intérieure publique et dette extérieure privée. Les effets pervers dus à l’augmentation de la dette et de la pression fiscale seront fatals à notre économie. Je rappelle que ce que le Sénégal dépense aujourd’hui, ce n’est pas de l’argent qu’il possède mais le peu de crédibilité qui lui reste. A l’heure actuelle, le pays est impécunieux. Hélas ! L’Etat est en train de trouver des excuses bidon pour faire ses dépenses courantes. Un appel du pied a été fait au secteur privé national pour une contribution à hauteur de 33% de ce plan.
Seulement ce secteur privé national n’a pas les moyens de lever ces montants colossaux sans l’appui de partenaires financiers. Il faudra obligatoirement une implication des banques nationales pour les accompagner. Le seul bémol est qu’il faudra être très attentif à la dette intérieure et de son niveau de remboursement. Le schéma de financement du Pap2A relève d’une escroquerie intellectuelle frauduleusement volontaire. Les prévisions irréalistes et utopiques dignes d’un marchand d’illusions meublent le contenu.
L’exemple le plus patent est la projection du taux de croissance à 13% alors que l’échec du Pse est toujours frais dans nos mémoires, surtout concernant l’objectif de la transformation structurelle de notre économie marquée par un taux de croissance totalement extraverti qui a fini de montrer ses limites dans ce contexte de Covid-19. La rigueur et la prudence auraient commandé de poser une hypothèse de Down case avec des estimations sur le taux de croissance hors pétrole qui représente l’économie réelle.
Les conséquences que pourrait engendrer ce plan sont multiples :
1. L’effet boule de neige avec un creusement continu et soutenu de notre déficit budgétaire sur une très longue période
2. L’effet d’éviction avec des risques probables de détournements
3. Nous avons une économie ouverte au reste du monde et nos entreprises locales ne peuvent pas «compétir» avec les multinationales si elles ne bénéficient pas d’une discrimination positive de la part de l’Etat à travers les commandes publiques, ou les contrats de sous-traitance.
4. Le déséquilibre de notre balance commerciale provoquée par une augmentation des importations, freinant ainsi le concept du «consommer local».
L’accélération de la souveraineté alimentaire exprimée par le gouvernement sonne comme un slogan creux au regard de la tenue de nos finances. Il faut souligner qu’entre 2019 et 2020, les importations de produits alimentaires (riz, sucre, produits laitiers, etc.) représentent 189,7 milliards de franc Cfa, soit 3,8% des importations. Il est le troisième poste d’importation après les biens d’équipements (4,4%) et les produits pétroliers. Les importations de produits alimentaires représentent 64,7% des recettes externes du budget (LFI2020).
Selon la Lfi de 2020, les recettes externes du budget (tirage sur don en capital et dons budgétaires) sont projetées à 293,5 milliards. Ce qui signifie que sur les dons en capital et dons budgétaires reçus de nos partenaires extérieures, il y a une ristourne de 64,7% à travers nos importations de produits alimentaires. Il est important de faire remarquer que le montant de nos importations en produits alimentaires (189,7 milliards de franc Cfa), c’est plus que le budget du ministère de la Justice (à peu près 102 milliards de franc Cfa), le budget du ministère du Développement industriel et de la petite et moyenne industrie (à peu près 116 milliards de franc Cfa), le budget du ministère de la Culture et de la communication (à peu près 60 milliards de franc Cfa), le budget du ministère de la Jeunesse (à peu près 105 milliards de franc Cfa), etc.
L’économie doit être tenue à bout de bras par les Pme et le secteur primaire, sinon elle s’effondre. Malheureusement, le gouvernement manque d’ambition et est trop frileux sur la stratégie d’accompagnement des Pme. Il urge de mettre en œuvre un «dispositif qui comporte quatre principaux axes, à savoir la promotion des Pme et l’amélioration de l’encadrement de ces entreprises, le refinancement des créances bancaires sur les Pme et enfin, la diversification des instruments financiers adaptés à leur financement».
Eric NDOUR
Analyste financier Cadre de banque
Secrétaire national adjoint à la jeunesse de Rewm
GORGUI CISS SANS MASQUE
Le maire de Yène reconnaît à chaque militant le droit de se porter candidat au secrétariat général du parti. Mais, considère le secrétaire national aux Relations internationales du PS, le débat posé par Serigne Mbaye Thiam est prématuré
C’est l’un des hauts responsables du parti à se prononcer après la sortie de Serigne Mbaye Thiam. Pour Gorgui Ciss, la fin de l’intérim de Aminata Mbengue Ndiaye n’est pas prévue par les textes du Parti socialiste. Dans cet entretien, le maire de Yène reconnaît à chaque militant le droit de se porter candidat au secrétariat général du parti. Mais, considère le secrétaire national aux Relations internationales du Ps, le débat posé par Serigne Mbaye Thiam est «prématuré».
Peut-on parler de crise au Parti socialiste ?
Oui et non. On peut parler de crise dans la mesure où la quiétude que le parti avait connue depuis le mois de mars avec le Covid-19 et même avant, a été interrompue. Avec le Covid-19, les activités ont été arrêtées mais avant nous avons tenu des réunions et le Secrétariat exécutif national avait édicté un certain nombre de directives allant dans le sens de la vente des cartes, des renouvellements et de la massification du parti. Mais subitement, quand on veut coûte que coûte nous donner l’impression qu’il nous faut tout de suite aller à un congrès, c’est cela la nouveauté. A partir de ce moment, chacun est y allé avec son commentaire. Je crois que nous pourrons nous entendre si, en responsables, nous arrivons à nous retrouver pour parler sereinement de ces questions. On peut toujours trouver un terrain d’entente. De ce point de vue, on peut dire qu’il y a une crise. Mais il n’y a pas de crise parce que notre parti est organisé avec des textes qui régissent son fonctionnement. Quand on nous dit qu’il y a une fin pour l’intérim, ce n’est pas prévu par nos textes qui n’ont jamais parlé de délai par rapport à un intérim. Nos statuts sont clairs : la circulaire relative aux renouvellements des instances dit qu’il faut terminer les renouvellements, aller à une période d’ouverture des candidatures, élire le Secrétaire général du parti avant d’aller au congrès.
Etes-vous d’accord avec Serigne Mbaye Thiam quand il dit que par définition l’intérim doit avoir une fin ?
Tout à fait, mais ça dépend. On ne peut pas décréter la durée de l’intérim. Il faut savoir discuter et apprécier les situations pour se donner un échéancier. Par exemple, pour la vente des cartes, on peut dire que chaque coordination qui atteint un taux de vente de 65% peut renouveler. Si on apprécie et qu’on trouve un seuil critique, la direction du parti peut fixer l’organisation du congrès à cette période. Ce qui va correspondre à la fin de l’intérim. Mais tout cela doit être discuté.
Donc, vous estimez que Serigne Mbaye Thiam a brisé la quiétude du parti ?
Oui, mais vous savez, à partir du moment où c’est une question assez importante pour notre parti, c’est normal que les principaux responsables du parti en parlent. C’est un débat d’idées mais le moment venu, on pourra, tous ensemble, s’asseoir et en discuter.
On vous a entendu dire que Serigne Mbaye Thiam n’a pas la «légitimité» pour être Secrétaire général du Ps. Sur quoi vous vous fondez ?
Ce n’est pas ce que j’ai dit. De mon point de vue, pour être Secrétaire général d’un parti, il faut au moins un certain nombre de critères dont la représentativité mais également une légitimité historique. Il faut aussi un leadership en politique. J’ai dit que le leadership en politique, ce n’est pas un décret qui le donne, il se construit à la base à l’approche des militants et, à partir de ce moment, on peut devenir un leader en partant du local. On ne gère pas les militants d’un parti comme des administrés. Quand on est un directeur, on a des agents. Ça, c’est un décret qui vous permet d’avoir un leadership là-dessus. Quand on veut nous faire croire que lui (Serigne Mbaye Thiam) est le candidat idéal comme il dit et qu’il y a beaucoup de personnes qui sont allées le voir pour qu’il devienne le Secrétaire général, de mon point de vue, il n’est pas le meilleur candidat. C’est ce que j’ai dit mais il est loisible à chaque militant de se porter candidat pour diriger le parti. Ce sont les militants qui élisent le Sg de façon souveraine.
Il y a votre camarade Malick Faye de la coordination de France, soutien de Serigne Mbaye Thiam, qui vous rappelle votre fronde à la fin du règne de Ousmane Tanor Dieng. Que lui répondez-vous ?
Je n’ai jamais animé une fronde contre Ousmane Tanor Dieng et je vous renvoie à ma dernière interview avec le journal Le Quotidien.
Vous étiez contre la reconduction des deux ministres socialistes…
Très bien. Cela n’a rien à voir avec une fronde. J’ai dit que si vous me demandiez mon avis, j’aurais proposé une rotation. Après avoir passé 7 ans comme ministre dans un parti qui cherche à attirer les jeunes et qui regorge des ressources humaines de qualité, j’avais dit qu’on avait raté de donner un signal très fort. Voilà ce que j’avais dit et je le maintiens. Ce n’était pas bien pour le parti et on a vu ce qui s’est passé. Je n’ai jamais mené une fronde contre Tanor.
On vous a vu critiquer la direction du parti dans des manifestations à Yène…
Je ne suis pas quelqu’un qui critique pour critiquer. J’ai donné mon point de vue sur la situation du parti. A l’époque, j’ai dit ce que j’avais à dire.
Serez-vous candidat au Secrétariat général du Ps ?
A chaque chose, son temps. Le processus étant enclenché, les candidatures ne seront ouvertes qu’une fois les renouvellements terminés. En ce moment, tout militant qui le souhaite, pourra déclarer sa candidature soutenue bien sûr par une instance du parti, soit une coordination, un département ou une région. D’ici à cette période, tout peut se passer.
Avez-vous des ambitions pour diriger le parti ?
On ne peut pas empêcher quelqu’un de dire ce qu’il pense ou d’exprimer une préférence.
Quelle est votre préférence ?
Je suis un militant du parti depuis 1975, donc de très longue date. Je suis devenu responsable au niveau local en étant président de communauté rurale, maire, premier vice-président du Conseil départemental de Rufisque actuellement et je m’occupe des Relations internationales au niveau du parti.
Dans quel camp vous situez-vous au sein Ps entre Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye ?
C’est trop réducteur. Il n’y a pas de camp de X ou Y. Nous sommes un parti organisé avec une Secrétaire générale. Nous sommes avec Aminata Mbengue qui est Secrétaire générale du parti. Quand il s’agira de choisir un Secrétaire général, il appartiendra à chaque militant de choisir son camp.
Donc, le débat que pose Serigne Mbaye Thiam n’a pas lieu d’être ?
Je trouve que c’est un débat prématuré. Pour les Locales, il y a des gens qui déclarent leur candidature alors qu’on ne connaît pas encore la date. Pourtant, il y a des gens qui parcourent les villages et les campagnes pour faire campagne. Pour tout responsable du Ps, l’urgence serait de retourner dans nos bases respectives pour animer le parti, travailler à sa massification et préparer les élections locales. La base est l’expression par excellence où on peut bâtir le leadership. C’est mieux que de nous projeter vers un congrès dont on ne connaît pas la date. Avant d’aller au congrès, il y a des préalables.
En tant que maire de Yène, pensez-vous que les Locales peuvent se tenir au mois de mars 2021 ?
Je ne sais pas mais cela va être difficile pour plusieurs raisons. Tout va dépendre des consensus autour desquels le dialogue politique et le dialogue national auront abouti. Il faut un audit du fichier électoral demandé par l’opposition avant d’aller à la révision des listes. Tout ça va prendre du temps. Mais, manifestement, organiser les élections au premier trimestre de l’année 2021, ça risque d’être trop serré.
Quelle lecture faites-vous des problèmes fonciers rencontrés un peu partout au Sénégal ?
On a toujours parlé de foncier au Sénégal. Ce n’est pas nouveau. Je pense qu’on n’en a beaucoup plus parlé sous le régime de Wade. Il reste entendu que le foncier est un problème. Mais la nature de ce foncier au Sénégal prête à équivoque. Il y a une loi de 1964 qui a nationalisé l’essentiel des terres du Sénégal, c’est-à-dire 95%. Mais le paradoxe est que les propriétaires à l’époque ont été dessaisis des terres au profit de l’Etat, et ce même Etat a laissé ces terres aux mains de ces mêmes occupants et exploitants qui ont continué à penser qu’il y a une loi mais que celle-ci ne s’appliquait pas à eux. Pour le paysan, la terre de ses ancêtres lui appartient mais au regard de la loi, la terre appartient à l’Etat. Quand l’Etat décide de prendre un terrain du domaine national où des paysages sont installés depuis des siècles, les paysans ont raison de considérer que ces terres leur appartiennent. Donc, l’Etat doit négocier avec ces propriétaires coutumiers avant d’ériger sur ces terres des projets d’utilité publique ou de les céder à des tiers.
Est-ce le cas actuellement ?
C’est là où il y a des problèmes parce que quand l’Etat veut immatriculer des terres, il y a une procédure prévue par la loi. Mais très souvent, dans de nombreux cas, la procédure n’est pas respectée. Par exemple, la collectivité concernée devait être partie prenante. Mais il arrive souvent que l’Etat immatricule des terres pour des projets ou il les cède à un privé alors que la commune ou le maire n’est pas au courant à plus forte raison les paysans. L’Etat doit revoir tout ça.
Le Ps va-t-il soutenir Macky Sall pour un éventuel mandat ?
C’est un débat prématuré et qui n’intéresse que ceux qui l’entretiennent. On ne peut pas réélire le Président Macky Sall et en moins de 2 ans nous parler de 3ème mandat. Pour moi, ce n’est pas un débat. Le moment venu, on répondra. A chaque chose, son temps.
Me El Hadji Diouf a encore fait parler de lui. Avocat du candidat à la présidentielle guinéenne Cellou Dalein Diallo, il n’a pas épargné les chefs d’Etats qui essayent par tous les moyens à briguer un troisième mandat.
Me El Hadji Diouf a encore fait parler de lui. Avocat du candidat à la présidentielle guinéenne Cellou Dalein Diallo, l’avocat n’a pas épargné les chefs d’Etats qui essayent par tous les moyens à briguer un troisième mandat.
« Tous les présidents comme lui qui veulent un troisième mandat, je les considère comme des idiots », a d’entrée déclaré Me El Hadji Diouf. Pour lui, Cellou Dalein Diallo devait être président de la Guinée depuis 2010. « À l’époque, il avait récolté 51% des suffrages. Ils sont restés pendant 4 mois avant d’organiser un second tour d’une élection qui était remportée par un candidat », a rappelé la robe noire.
Selon Me El Hadji Diouf, Cellou Dalein Diallo est victime d’un complot. Il n’a pas raté la Cedeao, jusque-là aphone. « Il est victime d’un complot international. Un général Malien envoyé par l’Oif a été porté à la tête de la Ceni. J’ai suivi une déclaration des gens corrompus de la Cedeao qui disent déplorer la déclaration de Cellou Dalein. Il faut savoir qu’ils ont été surpris dans un hôtel en train de se partager de l’argent. Ils sont corrompus c’est des menteurs », a-t-il révélé.
Et pour faire face à ce qu’il appelle les dérives de Condé, Me El Hadji Diouf affirme que l’Ufdg a pris ses dispositions. « Cette fois-ci, Cellou Dalein a pris toutes les dispositions pour éviter un hold-up -électoral. Avec un logiciel performant et près de 800 experts en informatique pour suivre le processus. (…). Les Guinéens ne se laisseront pas faire. Ils sont prêts à accompagner leur président jusqu’au palais », a-t-il ajouté.
LE MERCURE VA GRIMPER JUSQU’À 42° C CE SAMEDI
La chaleur va persister, ce samedi, surtout dans les régions du nord et du centre, où les températures les plus élevées vont varier entre 38° et 42°C, annonce l’ANACIM
Dakar, 24 oct (APS) – La chaleur va persister, ce samedi, surtout dans les régions du nord et du centre, où les températures les plus élevées vont varier entre 38° et 42°C, annonce l’ANACIM, l’agence météorologique nationale.
Dans l’après-midi et durant la nuit, ‘’des débordements de perturbations en provenance de la Guinée pourraient occasionner des pluies faibles dans les régions sud du territoire’’ sénégalais, ‘’surtout dans les localités de Ziguinchor et Cap Skirring’’.
‘’Les visibilités seront généralement bonnes’’, et les vents seront d’‘’intensité faible ou modérée’’.
LA CONSTITUTION EST TRES CLAIRE
Ibou Sané, enseignant en sciences politiques, diagnostique les maux dont souffrent les formations politiques non sans aborder le cas de la Guinée
Depuis la réélection de Macky Sall à la tête du pays, on a l’impression qu’il n’existe plus d’opposition au Sénégal. A l’exception notable du leader de Pastef, Ousmane Sonko, la plupart des adversaires du régime, à l’image d’Idrissa Seck, observent un mutisme total. Ce qui laisse présager la mort programmée de leur parti. Procédant à une analyse profonde des crises au sein des partis de l’opposition, de l’avenir politique de Khalifa Sall et de Karim Wade, le Pr Ibou Sané, enseignant en sciences politiques, diagnostique les maux dont souffrent ces formations politiques non sans aborder le cas de la Guinée.
Face à la situation que vivent les principaux partis de l’opposition, peut-on dire que le Président Macky sall a réussi à réduire l’opposition à sa plus simple expression comme il l’avait promis ?
Pour reprendre un peu Jean Pierre Olivier De Sardan, je dirais que nous sommes dans une arène. En tant que tel, c’est un lieu d’affrontements, mais aussi un lieu où on met en place des stratégies. Et celle du Président Macky Sall semble être payante. D’autant que depuis 2012 jusqu’à maintenant, il a réussi à bloquer l’opposition, en créant une entité forte qui est le Benno Bokk Yaakaar (Bby). Ce bloc ne s’est pas encore fissuré, contrairement à ce que les gens pensent. Malgré les soubresauts et les difficultés du pays, ce bloc est resté intact. C’est parce que ce bloc est fort qu’on a l’impression qu’il y a entre lui et l’opposition une forme de distance qui est de plus en plus grande. Aujourd’hui, l’opposition est incarnée par un ou deux personnes. Il n’y a qu’Ousmane Sonko qui essaie d’émerger du lot en tapant à toutes les portes, en se faisant voir partout. Même s’il n’est pas obligé parfois de paraître puisqu’en paraissant, il attaque et en attaquant, il ne donne pas des solutions de sortie de crise. Donc, quand on regarde les leaders de l’opposition, on se rend compte qu’ils sont presque à peu près de même niveau. Tout le contraire de ce qu’on avait en 2000 où Me Abdoulaye Wade incarnait toute l’opposition. C’était quelqu’un de très fort et de très puissant qui savait embrigader tout le monde dans son mouvement. Ce qui faisait un peu qu’il était craint par le parti au pouvoir. Mais les gens oublient que le Président Macky Sall est quand même un élève du Président Abdoulaye Wade. Il connaît un peu ce qu’est le pouvoir. Le pouvoir, c’est la ruse, l’intelligence en mouvement etla dynamique. Les opposants avaient négligé le Président Macky Sall, ils croyaient qu’il ne pouvait pas embrigader tout le monde dans son mouvement, mais ils se sont rendu compte effectivement que c’est quelqu’un de très intelligent, qui ne parle pas beaucoup, qui est efficace et qui arrive toujours à tenir son opposition à distance. Maintenant, qu’il ait soutenu qu’il va réduire l’opposition à sa plus simple expression, cela ne veut pas dire qu’il usera de tous les moyens pour écraser ses opposants. Ses opposants aussi sont des intellectuels et des gens qui réfléchissent. Le problème de l’opposition actuellement, c’est qu’elle n’a pas le vent en poupe, parce qu’elle est complètement émiettée, complètement divisée et personne ne veut céder la place à l’autre. Dans ces conditions, il est difficile d’avoir un leader charismatique. Ainsi, chacun prêche pour sa propre chapelle. Ce qui donne encore du poids et de la force au Président Macky Sall.
Dernièrement, on a noté le début d’une bataille de positionnement entre Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye au sein du Parti Socialiste. Quelle lecture en faites-vous ?
Il fallait s'y attendre, parce que comme le disait Pierre Bourdieu dans son ouvrage intitulé :«La domination masculine», les gens ont tendance à croire que les femmes ne peuvent pas diriger. Surtout au Sénégal où on ne veut pas que les femmes dirigent les partis politiques. Le leadership féminin, on le trouve un peu dans le domaine social et dans le domaine économique, mais pas dans le milieu politique. C’est là la conséquence qui fait qu’au Parti Socialiste, les hommes commencent à tirer à boulets rouges sur Aminata Mbengue Ndiaye pour qu’elle se décourage et qu’ils viennent prendre les commandes. Pourtant, Aminata Mbengue Ndiaye aurait pu diriger le Ps parce qu’elle connaît bien le parti et est là depuis plusieurs années. A mon avis, Serigne Mbaye Thiam a intérêt à faire beaucoup attention, parce que cette femme-là est dynamique. Elle connaît le pays et a des réseaux extrêmement importants qui pourraient la propulser le plus longtemps possible dans le parti. Serigne Mbaye Thiam a plutôt intérêt à négocier pour que, plus tard, elle lui transmette le témoin et qu’il continue. Mais s’il veut imposer un rapport de forces, Aminata Mbengue Ndiaye sera soutenue par les personnes âgées du parti. En plus de cela, elle a beaucoup d’atouts. Non seulement elle est une femme calme, mais aussi elle connaît le parti pour y avoir milité très tôt. Elle a accompagné les différents chefs d’Etat dans le parti et elle est très puissante. Alors que Serigne Mbaye Thiam est un militaire qui a des lignes et des positions très dures. C’est un homme rigoureux certes, mais aussi très dur. Or dans les partis politiques, on demande un peu de flexibilité. Si on est dur, on n’aura personne autour de soi.
A quel avenir politique doit s’attendre Khalifa Sall ? Et qu’en est-il de son éligibilité ?
Khalifa Sall a une épée de Damoclès au-dessus de la tête, si bien qu'il ne peut rien faire et qu’il ne peut pas bouger. Il peut s'agiter, mais il ne peut pas faire grand-chose. Tant que le Président Macky Sall ne les aura pas amnistiés, lui et Karim Wade sont hors-jeu dans le champ politique. Donc, ils ont intérêt à négocier pour que le Président Macky Sall puisse demander à l’Assemblée Nationale de voter une loi d’amnistie. Et auquel cas, ils pourront jouer leur partition. Mais comme en politique tout est problème de calcul, et comme le disent les sociologues, la vie c’est de l'intérêt, Macky Sall a intérêt à ne pas les amnistier très tôt. Parce que s'il les amnistie très tôt, il va scier la branche sur laquelle il est assis. Par conséquent, Khalifa Sall et Karim Wade sont en difficultés parce que tant qu'ils ne seront pas amnistiés, ils ne peuvent rien faire.
Comment analysez-vous la situation du Pds qui a connu une saignée depuis la défaite de Me Wade et qui est aujourd'hui en quête de leadership ?
Je l'ai dit depuis 2009 et je continue de le dire mais je pense que les libéraux ne m'ont pas assez écouté. J’ai dit que le président Abdoulaye Wade aurait des difficultés pour garder le parti d’autant plus qu’il voulait propulser son fils au-devant de la scène. Or en démocratie, ce sont les militants qui désignent et non le chef de parti. La démocratie directe voudrait que chacun puisse lever le doigt et que le parti ait à désigner son candidat. Mais Malheureusement, comme le président Abdoulaye Wade lui-même a désigné son fils, il a joué à beaucoup de subterfuges. Mais on se rend compte que ce que disait le président Wade à l’époque, c’est qu’il travaillait pour son fils. Malheureusement, actuellement son fils est en difficultés. Il persiste et le parti est en train de se disloquer progressivement. Les gens sont en train de dribbler par jeux d'alliances quelque part, et s'il continue à s'entêter dans cette voie, le parti risque d'être complètement en lambeaux. Et cela n'est pas bon. Le deuxième problème que j’avais dit à l'époque, c'est que le parti socialiste et le Pds ne sont pas prêts à revenir de sitôt au pouvoir parce que, en général, quand vous perdez des élections, les gens ont tendance à vous oublier tout de suite. Ils préfèrent que vous alliez faire votre apprentissage à l’opposition, que vous attendiez que les autres gouvernent et que vous reveniez s'il le faut plus tard. Donc quoi qu'il arrive, le Pds est un parti complètement déchiqueté où les gens sont partis pour rejoindre d'autres alliances et qui, sur le plan financier, est à court de ressources. En Afrique, les idéologies ont disparu et le champ politique est devenu un champ d’intérêts où chacun va parce qu’il a un intérêt quelque part, même si on ne le dit pas.
Quelle lecture faites-vous de la situation en Guinée où on voit naître les germes d’une violence postélectorale ?
Il y a deux variables d'analyse en Guinée. La première, c'estla problématique ethnique que les gens ne prennent pas suffisamment en compte dans leurs analyses. Parce que le pouvoir économique est détenu par les Peuls et le pouvoir politique par les Malinkés. Et maintenant que les Peuls veulent à la fois avoir le pouvoir économique et politique, les Malinkés ne sont pas prêts à lâcher le pouvoir politique. Quoi que cela leur coûte. Parce que pendant longtemps, les Peuls ont souffert sous Sékou Touré au point que quand on parle d’émigration à travers l’Afrique, on fait souvent référence aux Peuls. Maintenant qu’ils ont la chance d’aller prendre le pouvoir, les Malinkés ont peur que demain, les Peuls puissent aussi avoir un esprit revanchard. Du coup, comme Alpha Condé est malinké, on lui demande de perpétuer la tradition. La deuxième variable d’analyse, c’est qu’en Afrique, on n’aménage pas des portes de sortie pour nos présidents et qu’on leur permette demain de ne pas quitter le pays et de rester sur place. Vous avez vu ce qui s’est passé en Mauritanie et en Angola. La seule personne qui a réussi que le pouvoir soit stable, c’est au Congo avec Etienne Tshisekedi qui a réussi à ménager un peu Kabila. Mais tant que les présidents sortants ne seront pas sécurisés, il n’y aura pas d'alternance au pouvoir. L’exemple sénégalais est une exception en Afrique. Qu'on ait deux alternances ailleurs, ce n'est pas possible. Parce que les gens ne veulent pas scier aussi la branche sur laquelle ils sont assis. Ils préfèrent s’accrocher au pouvoir plutôt que de se faire éjecter et de vivre demain toutes les conséquences de leurs agissements. Donc c'est très difficile en Afrique. Au Sénégal, les gens soupçonnent le président Macky Sall de préparer un troisième mandat. Mais rien ne nous le dit. C’est un problème de morale et d’éthique. Il faut que lui, il se dise : bon je suis jeune, je peux quitter le pouvoir et revenir plus tard ; ou bien alors il se dit : ce qui se passe ailleurs aussi, avec les gens qui commencent à avoir les mêmes repères que les autres pays africains, eh bien ! je peux être amené moi aussi à faire la même chose. La constitution est très claire et parle de deux mandats consécutifs. Et quand vous les analysez, ce sont deux mandats de 5 ans. Et les gens pensent que les 7 ans effectués plus les 5 ans en cours font deux mandats. En ce moment, ça ne dépend que de lui. Et comme jusqu’à présent il n’a dit ni oui ni non, il faut qu’on le laisse tranquille. Même la loi est floue et il n’y a que lui seulement qui peut décider d’avoir ou pas un troisième mandat. Et si nous continuons à le harceler comme ça, il risque de s’arcbouter sur sa position.
«IL FAUT AMELIORER LE DIAGNOSTIC POUR VAINCRE LA COVID-19 AU SENEGAL»
Le directeur de l'institut Pasteur de Dakar, Dr Amadou Sall, pense que des défis restent à être relevés pour éradiquer la pandémie de covid-19 au Sénéga
Le directeur de l'institut Pasteur de Dakar, Dr Amadou Sall, pense que des défis restent à être relevés pour éradiquer la pandémie de covid-19 au Sénégal. Malgré les efforts des autorités sénégalaises, Dr Amadou Sall a confié à l’organisation mondiale de la Santé (oMS) qu’il faut améliorer le diagnostic pour vaincre la Covid-19. Cela, en ayant à suffisance des kits de tests, de prélèvements, des équipements de protection individuelle et en mobilisant des ressources humaines et la logistique pour assurer l'efficacité des tests.
La stratégie de riposte contre la covid-19 du Sénégal s’est révélée efficiente même si les défis demeurent pour venir à bout de la pandémie. Pour l’éradiquer au Sénégal, les autorités doivent relever des défis sanitaires majeurs, selon le Directeur de l’institution Pasteur de Dakar. Dans un entretien accordé à la région Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Amadou Sall pense qu’il faut améliorer le diagnostic pour vaincre la Covid-19 au Sénégal. «Nous sommes confrontés à deux défis majeurs. Premièrement, les kits de tests, de prélèvements et les équipements de protection individuelle qui sont en baisse en raison de l'augmentation de la demande mondiale. Toute la chaîne d'approvisionnement est touchée», souligne Dr Amadou Sall. Le deuxièmement défi reste les ressources humaines et la logistique qu’il faut mobiliser pour assurer l'efficacité des tests. Selon lui, pour relever ces défis, ils ont mis en place un processus de recrutement et une formation continue pour s’assurer qu’ils ont suffisamment de personnel. « Quant au matériel, ditil, nous mobilisons régulièrement des ressources et travaillons avec les grandes institutions pour obtenir des réactifs, des consommables et des équipements.»
17 NouVEAux CAS PoSITIFS SuR 1 379 TESTS
Par ailleurs, rappelons que le bilan du jour de la pandémie de covid-19 livré par le ministère de la Santé et de l’Action sociale fait état de 17 nouveaux cas positifs sur 1 379 tests effectués, soit un taux positivité de 1,23%. En effet, 07 des nouvelles contaminations sont des cas contacts, 04 cas sont importés et 06 cas sont issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont recensés en majorité dans le département de Dakar. Il s’agit de 02 cas à Dakar-Plateau, un à Liberté 6, un aux parcelles Assainies, un à Yeumbeul et un autre à Thiès. Les cas graves ont connu une baisse. Seuls 04 cas sont en réanimation. Les services sanitaires déclarent 56 patients internés guéris de la covid-19. A la date d’hier, le Sénégal est à 15 525 cas positifs dont 14 082 guéris, 321 décès et 1 121 patients sous traitement.
«LES BOUILLONS PREDISPOSENT A UNE EXPOSITION AUX MALADIES CARDIOVASCULAIRES, MAIS...»
Nommé Directeur du commerce intérieur après une décennie à la tête du service régional du commerce, Oumar Diallo aborde sans langue de bois les questions brûlantes de l’heure
Nommé Directeur du commerce intérieur après une décennie à la tête du service régional du commerce, Oumar Diallo aborde sans langue de bois les questions brûlantes de l’heure. Des bonbons à caractère obscène vendus sur le marché sénégalais à l’éternelle question du secteur de la boulangerie, en passant par les tirs groupés contre les grandes surfaces étrangères, le nouveau Dci est d’attaque ...
Quelles sont vos priorités en tant que nouveau Dci ?
Nous avons deux super priorités déclinées par le ministre du Commerce, au-delà de la surveillance du marché et de la protection du consommateur. Aujourd’hui, nous voulons tout faire pour finaliser la réforme des chambres de commerce. L’autre priorité, c’est le chantier de la modernisation du secteur de la boulangerie à travers l’application de la nouvelle réglementation. Sur ce point, il faut dire que les nouvelles dispositions concernant l’assainissement du secteur de la boulangerie ont commencé à être mises en œuvre avec l’application du décret 2077/ du 31 décembre 2019 portant réglementation et organisation du secteur. Cette disposition vise à assurer la pérennisation de l’entreprise de la boulangerie, à assainir le secteur de la distribution et à assurer une sécurité sanitaire du pain. La distribution du pain est le seul moyen par lequel on peut parvenir à générer dans ce secteur des emplois et à les pérenniser. Mine de rien, c’est 8 millions de baguettes de pain par jour, pour un chiffre d’affaires de 30 milliards de francs cfa avec plus 10 mille emplois directs. Donc en modernisant le secteur, nous y gagnons triplement. Créer des emplois, un pain de qualité et pérenniser la boulangerie. En complément de la distribution moderne, nous avons même mis un dispositif appelé « jaay ma mburu ». Parce que le Sénégalais doit avoir son pain à proximité et en toute sécurité. En effet, on le sait tous, le gros problème du pain concernant la boulangerie et les boulangers, c’est un mauvais circuit de distribution, une désorganisation et une anarchie qui régnaient dans ce secteur. Il fallait remettre tout ça sur la table pour avoir un secteur assaini.
Mais les boulangers exigent une révision du prix du pain. Va-t-on vers une hausse du prix de la baguette ?
Pour la restructuration du prix du pain, dès l’instant que nous avons entamé le processus de modernisation du secteur de la boulangerie, une hausse du prix n’est pas à l’ordre du jour. Donc ce qui concerne la révision de la structure du prix devrait intervenir après qu’on a réussi la modernisation du secteur et sa redynamisation.
Vous allez bientôt réformer les chambres de commerce. Est-ce à dire qu’elles ne sont plus efficaces ?
La réforme des chambres de commerce était devenue une nécessité parce qu’il fallait la mettre en cohérence avec les objectifs fondamentaux du Plan Sénégal Émergent (Pse) en ce qui concerne le développement et la consolidation de l’entreprise qui est au cœur du commerce. Donc il était nécessaire qu’on réforme et réadapte les chambres de commerce dans leur mode de fonctionnement, mais aussi et surtout dans le mode de désignation de ses membres. C’est dans ces conditions qu’on a pris la Loi 2015/17 qui crée la chambre nationale de commerce d’industrie et des services, étant entendu que l’agriculture est devenue un segment qui aura sa chambre à part. La réforme, c’est vraiment d’aller vers une seule chambre nationale avec des chambres régionales ou consulaires. La phase ultime de cette réforme consiste à prendre des mesures qui organisent le fonctionnement et qui déterminent les statuts des futures chambres nationales. Le décret a été élaboré et travaillé. Il est sur la table du secrétariat général du gouvernement.
Le marché du sucre pose énormément de problèmes. D’aucuns dénoncent la mainmise de la CSS ?
Vous savez, nous avons une unité industrielle locale qui assure la production locale de sucre et qui nous assure la couverture de nos besoins sur pratiquement huit mois de l’année. Mais nos besoins en consommation étant très importants et la compagnie sucrière ne pouvant pas tout couvrir, il arrive une période où le stock de la CSS est épuisé, il faut combler ce gap, il faut qu’on importe du sucre. C’est ce gap que nous cherchons à combler en ouvrant les importations de sucre. Il est reparti d’un commun accord entre la CSS et les industriels sénégalais. L’objectif, c’est d’aller vers l’autosuffisance et tendre vers la souveraineté en la matière. La CSS y travaille. Mais tout est fait en toute transparence.
Mais le fait que la Css importe du sucre ne fausse-t-il pas les règles du jeu ?
La CSS est une industrie, mais elle est en même temps une entreprise commerciale qui a aussi pour vocation d’acheter et de vendre. Dans ces conditions, rien ne l’empêche d’importer un produit. Les grandes surfaces ont secoué l’actualité.
Avec le recul, quelle lecture en faites-vous?
Ce sont des enseignes qui sont là. Il y a eu beaucoup de bruit. Mais le Sénégal a besoin d’un système de distribution de produits alimentaires très moderne. Et cette forme de distribution contribue à améliorer le secteur et notre urbanisation commerciale. Cette dernière est devenue une nécessité. L’implantation de ces grandes surfaces a permis donc aux Sénégalais de découvrir de nouvelles formes d’achats qui cohabitent avec l’ancien modèle que nous avons tant bien que mal cherché à préserver en encadrant l’implantation des grandes surfaces notamment. Nous estimons que nos opérateurs économiques locaux sont en phase avec cette forme de distribution et déterminés à pouvoir relever le défi. Parce qu’à côté de ces grandes enseignes qui sont là, nous avons des Sénégalais qui ont relevé des défis en la matière. C’est des initiatives que nous encourageons.
Les professionnels de la santé sont unanimes à reconnaître les effets néfastes des bouillons sur la santé cardiovasculaire. Est-ce qu’il y a un contrôle sérieux de ces produits ?
De par leur composition, ces bouillons prédisposent à une exposition aux maladies cardiovasculaires si l’utilisation qui doit en être faite n’est pas bien surveillée. Ça, c’est la vérité. Parce que le sel constitue un danger s’il est consommé de manière excessive. De ce point de vue, le contrôle de ces bouillons se fait de manière stricte. Il y a une norme de fabrication des bouillons, c’est la norme 013- 146 de 2016 qui est rendue obligatoire par un arrêté ministériel. C’est une mesure préventive qui prévoit un contrôle a priori, c’est-à-dire avant que le produit ne soit mis à la disposition du consommateur. C’est une norme internationale. Le bouillon étant un produit alimentaire, il répond aux conditions qui sont prévues par la loi qui détermine les conditions dans lesquelles les produits doivent être mis sur le marché, notamment en ce qui concerne l’analyse microbiologique, chimique du produit pour savoir s’il est de consommation légale. C’est à partir de là que nous délivrons l’autorisation FRA qui donne le feu vert pour la commercialisation du produit. C’est un produit qui est normé et très bien contrôlé.
Récemment, une affaire de bonbons mettant en scène des objets obscènes a secoué la toile .Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?
Ce sont des bonbons qui mettent des images perverses en avant, des enfants de surcroît. Quand nous avons été informés de leur présence sur le marché, nous avons déployé nos équipes pour aller sur le terrain vérifier la présence de ce produit pour le retirer et savoir par quels moyens il a pu se retrouver sur le marché. C’est tout le sens de la circulaire que nous avons prise mardi pour demander à tous nos chefs de service régionaux, départementaux et chefs de division de veiller à ce que le produit soit retiré. Depuis mardi, nos équipes ont visité tous les marchés du Sénégal. Toutes nos équipes ont contrôlé tous les dépôts détenus par les importateurs de ces produits, nous sommes allés dans les boutiques de quartier pour vérifier l’existence du produit. Mais nous n’avons pas trouvé un seul spécimen de ce bonbon. Nous avons même demandé l’appui des associations de consommateurs, elles aussi n’ont rien trouvé, même les forces de sécurité ont été mises à contribution. Nous sommes en mesure d’affirmer que ce produit-là n’est pas sur le marché sénégalais. Nous ne savons pas par quels moyens cette vidéo a été prise et mise sur la toile. Mais nous, au niveau du commerce, ce qui nous intéresse, c’est que la santé et la sécurité du consommateur ne soit pas remises en cause et c’est ce que nous avons fait.
DES CATHOLIQUES TIRENT SUR LE PAPE FRANÇOIS
Après avoir déclaré publiquement qu’il est favorable à l’union civile des homosexuels, le Pape François, chef de l’Eglise catholique, fait l’objet de virulentes critiques de la part des chrétiens sénégalais sur les réseaux sociaux.
Après avoir déclaré publiquement qu’il est favorable à l’union civile des homosexuels, le Pape François, chef de l’Eglise catholique, fait l’objet de virulentes critiques de la part des chrétiens sénégalais sur les réseaux sociaux.
Ses déclarations sur la question de l’homosexualité sont toujours suivies d’une grosse polémique. S’il n’est pas qualifié de conservateur, il est taxé de progressiste. Le chef de l’Eglise catholique, Pape François, fait encore l’objet de vives critiques. Dans un documentaire-portrait diffusé pour la première fois le mercredi 21 octobre lors du Festival international du film de Rome,, il a déclaré : « les personnes homosexuelles ont le droit d’être en famille. Ce sont des enfants de Dieu, elles ont le droit à une famille».
Ces propos ont provoqué de vives réactions de la part des fidèles catholiques sur les réseaux. C’est le cas du journaliste Jean Meïssa Diop qui ne mâche pas ses mots pour s’en prendre au Pape et réclamer purement et simplement sa démission de la tête de l’Eglise. «Ça écrit et raisonne partout et de partout pour défendre et justifier le Pape avec le mariage homosexuel. Que chacun et chacune y aillent de ses convictions, (…)
La famille, c’est la famille, un homme une femme, des enfants. Qui a fait le choix de ne pas fonder une famille, n’a pas à aller réclamer chez le Pape la chaleur familiale. Voilà tout. Et dire qu’il y a des couples homosexuels qui adoptent ou veulent adopter des enfants», a-t-il martelé sur sa page Facebook.
Particulièrement radical, l’ancien journaliste de Walfadjiri Quotidien estime que «toute personne qui veut une famille, n’a qu’à en fonder une, quand il est en conditions licites de le faire. Un(e) homosexuel(e) ne saurait prétendre profiter de tous les avantages d’une famille dûment constituée. Voilà ma réponse, très brève réponse, au Pape et à celles et ceux qui défendent son propos sur le mariage homosexuel». «Très franchement, mon indignation est réelle», fulmine pour sa part Marcel Mendy sur sa page Facebook.
Et l’ancien journaliste et communicant d’afficher toute son indignation en mettant carrément en garde le 226ème souverain pontife : «Qu’une telle affirmation puisse être faite par le Chef de l’Église catholique, en invoquant pour se justifier une opinion personnelle ; il y a là, de mon modeste point de vue, une méprise incompréhensible de la plus haute autorité de l’Église catholique. Oui trois fois, oui. Aussi longtemps que vous serez Pape, successeur de St-Pierre, votre statut ne vous permet pas d’émettre une opinion personnelle. Étant entendu et jusqu’à preuve du contraire, (que) vous parlez au nom et pour le compte de l’Église catholique universelle.
À moins de présenter votre démission comme vous y avez le droit. Mais tant que vous serez le Chef de l’État du Vatican siégeant à Rome, vous parlerez pour nous fidèles catholiques, laïques et religieux réunis. Américains, Européens, Asiatiques ou Africains. Qui que nous soyons». Sur la page Facebook de l’abbé Roger Gomis, de nombreux fidèles catholiques sénégalais se sont totalement déchainés pour exprimer leur courroux par rapport à la sortie du Pape François né Jorge Mario Bergoglio. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils y sont allés à fond la caisse dans la dénonciation.
Manifestement dépassé par la virulence des interventions, l’abbé Roger Gomis a tenté d’apaiser la situation. «Les catholiques devraient pouvoir débattre, même sur des sujets éprouvants pour eux, avec beaucoup de lucidité, de sérénité, de discernement et de respect de l’autre », indique Roger Gomis avant d’ajouter : «Nous gagnerions à éviter de voir l’antichrist partout pour le condamner à coup de citations bibliques (hors-contexte) et de jurons tout en acceptant, avec la force qu’accorde la fidélité à la Parole de Dieu et à l’Esprit saint, la confrontation des idées et des opinions et non l’affrontement ».