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4 juillet 2025
DAKAR ET LIBREVILLE DANS L'IMPASSE POST-CORONAVIRUS
La réciprocité pour être efficace, doit être coordonnée. Pris individuellement, le Sénégal et le Gabon ne peuvent pas contraindre l’UE à réviser sa position de n'admettre que 4 pays africains
Financial Afrik |
Albert Savana |
Publication 03/07/2020
Le Sénégal et le Gabon viennent tous deux, de la plus souveraine de manière, d’appliquer la réciprocité envers l’Union Européenne. «Pour la réouverture du ciel aux vols internationaux, le principe de réciprocité sera applicable à tous les Etats ayant pris des mesures à l’encontre du Sénégal», a déclaré Alioune Sarr, le ministre sénégalais du Tourisme et des Transports aériens. Lundi, le président sénégalais, Macky Sall, avait annoncé la réouverture des frontières aériennes de son pays, le 15 juillet prochain.
Le ministre gabonais du Tourisme et du Commerce,Hugues Mbadinga Madiya, estime de son côté que «bien que le gouvernement vient d’annoncer la réouverture du ciel aux vols internationaux, le principe de réciprocité sera applicable à tous les pays ayant pris des mesures à l’encontre du Gabon».
Toutes les compagnies aériennes internationales ont le droit de desservir le Gabon à raison de 2 vols par compagnie et par semaine. Seuls seront autorisés à embarquer aux aéroports du Gabon et à y débarquer, les passagers des vols commerciaux présentant des tests négatifs au COVID-19 effectués cinq jours au moins et dix jours au plus avant la date de débarquement par un centre agréé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
À la baisse des revenus des voyagistes sénégalais, s'ajoute aujourd'hui des demandes de remboursement introduits par d'anciens candidats au pèlerinage et à l'Oumra qui avaient déjà payé tous les frais exigés par les agences
BBC Afrique |
Awa Cheikh Faye |
Publication 03/07/2020
L'Arabie Saoudite a longtemps tergiversé. Mais finalement la décision est tombée le 22 juin. A cause du coronavirus, les musulmans résidents hors des frontières du royaume seront privés de Hajj, cette année, une première dans l'histoire moderne depuis la création du Royaume en 1932.
Le pèlerinage annuel à La Mecque, ville sainte et capitale de la province de la Mecque en Arabie saoudite, se tient fin juillet avec "un nombre très limité de fidèles".
Sur le site internet du ministère saoudien du Hajj, les services traditionnellement proposés sont d'ailleurs indisponibles.
La misère des voyagistes privés sénégalais
Le pèlerinage est organisé au Sénégal en partie par l'état via la Délégation générale au pèlerinage. Mais la majorité des pèlerins est acheminée par des voyagistes privés.
Ceux-ci proposent des packages qui coûtent entre 3,2 et 3,5 millions FCFA et qui prennent en charge le billet d'avion, la restauration, l'hébergement, le transport, les vaccins, les assurances etc.
Avec l'annulation du Hajj et la suspension en mars de l'Oumra (pèlerinage qui n'est pas une obligation comme le Hajj - un des 5 piliers de l'Islam), toute la chaine de valeur du pèlerinage est affectée.*
Les visites aux lieux saints de l'islam ne génèrent pas moins de 40 milliards de franc CFA de chiffre d'affaire par an.
"Avec 12800 pèlerins par an pour environ 3,5 à 4 millions de FCFA par personne, imaginez toutes les sommes à mobiliser durant ces événements et tout ce qu'il y avait comme activités parallèles aux pèlerinages ", explique Oureye Thiam, une femme d'affaires qui possède une agence de voyage spécialisée dans le tourisme religieux.
Du transport aérien, à l'hôtellerie et la restauration, en passant par le commerce, et les prestations de services, les activités sont à l'arrêt pour beaucoup, à cause de la pandémie de Covid 19.
Trump distancé dans les sondages a-t-il déjà perdu ? Biden saura-t-il rassembler suffisamment ? Quel dispositif de campagne dans cette période de crises : sanitaire, raciale et économique ? René Lake en débat sur VOA avec Denise Beaver et Daniel Mangera
Les invités René Lake, Denise Beaver et Daniel Mangera évoquent dans ce numéro de Washington Forum sur VOA, la campagne pour la présidentielle à venir aux Etats-Unis. Donald Trump distancé par les sondages dans un contexte de crise du coronavirus exacerbée par la mauvaise santé économique et la question raciale, essaie de rebondir. Alors que son adversaire désigné, Joe Biden, veut maintenir le cap.
Comment cela va-t-il se jouer à quatre mois des échéances électorales ? Quel bilan pour le président sortant ?
par Mamoudou Ibra Kane
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L’EUROPE SE REFUSE À RETENIR LES BONNES LEÇONS DE L’HISTOIRE
Son idée saugrenue de fermer son espace dit Schengen à certains citoyens du monde est la preuve que le Vieux continent, vieux de par son propre âge et de celui de sa population, n’a rien compris
e-média |
Mamoudou Ibra Kane |
Publication 03/07/2020
Il fallait du courage pour instaurer l’état d’urgence et le couvre-feu. Dans un Sénégal où toute décision de restriction des libertés est suspecte, le pari était risqué. Fermer les mosquées et les églises, les écoles et les universités, les bureaux et les champs, les usines et les marchés, les hôtels et les restaurants, les loisirs et les villégiatures, les villes et les villages, les ports et les aéroports, les frontières et les corridors... Enfermer tout ce beau monde dans les maisons : immeubles, cases et terrasses. Il fallait le faire ! L’Etat sénégalais n’avait pas le choix. Ici comme ailleurs, toute attitude de faiblesse était coupable. Car irresponsable. Mais il fallait aussi du courage pour lever toutes ces mesures. Entre le virus qui tue et la crise qui tue, la marge de manœuvre est étroite. Entre la peste et le choléra, ne surtout pas s’abstenir. Ne rien faire c’est déjà un crime. Le bon choix consiste plutôt à combattre les deux.
Coronavirus, peste et choléra : même combat. Le Sénégal a-t-il pour autant bien géré la pandémie de Covid-19 ? Sauf à être imprudent, il est encore trop tôt pour répondre à la question. Le virus n’est pas mort. Nous apprenons à vivre avec. Donc, tout bilan ne pourrait être que provisoire, voire approximatif. Par mesure de prudence, disons qu’il y a des mesures que le président de la République a prises et qu’il devait prendre. Des mesures qu’il n’a pas prises et qu’il aurait dû prendre. Et même des mesures qu’il n’aurait pas dû prendre, aux yeux de l’opinion, mais qu’il a osé prendre ! Qui parmi les 16 millions que nous sommes n’avait pas désapprouvé sa décision d’autorité de ne pas rapatrier nos 13 étudiants de Wuhan ? Concédons-lui que nous étions très peu nombreux. Résultat : une mesure impopulaire au début, devenue populaire à l’arrivée.
L’instant de la décision est toujours un moment de solitude. « Ma décision est prise, je délibère. » Oser le dire et le faire avec l’accent Gaullien est la marque d’un Chef, d’un Homme d’Etat. Cela d’autant que les circonstances de la décision sont plus qu’incertaines. Il est des instants de délibération même au sommet d’un Etat, même bien informé, mais en réalité jamais assez, où le Chef ne suit que son instinct avec la conscience que tout loupé, dans un sens ou dans un autre, peut être lourd de conséquences. « Ëy buñu gerroon ! »
Le monde entier s’était confiné. Le virus échappé ou lâché de la Chine, selon la thèse soutenue et retenue, exigeait de tous les dirigeants et de chaque dirigeant à se montrer à la hauteur de la charge. Dès lors, chaque pays, gouvernants et gouvernés confondus, avait le défi vital de bouter le virus hors de ses frontières avant que la planète ne le boute hors de toutes les frontières. Penser localement. Agir globalement. Sauf qu’avec la particularité du nouveau coronavirus, il fallait penser local et agir global simultanément !
Aujourd’hui, le monde se dé-confine quand bien même, par endroits, il se re-confine. A l’heure du bilan à mi-parcours, l’Europe se refuse encore à retenir les bonnes leçons de l’histoire. Eh bien, la voilà qui se barricade à nouveau ! Son idée saugrenue de fermer son espace dit Schengen à certains citoyens du monde et de ne l’ouvrir qu’à une poignée d’autres sélectionnés arbitrairement, est la preuve que le Vieux continent, vieux de par son propre âge et de celui de sa population, n’a rien compris ! L’Union Européenne a décidé d’inscrire le Sénégal sur sa liste rouge ou noire en n’admettant, pour l’Afrique, que quatre pays (Algérie, Maroc, Tunisie et Rwanda) sur la base du critère « de pays à situation épidémiologique similaire avec l’Europe ». Critère fallacieux et spécieux.
Mais nous ne tomberons dans le piège de la comparaison entre pays africains. Que représentent les statistiques du Sénégal avec ses 7 054 cas et 121 morts à côté de la France, de l’Italie et de l’Espagne ? L’Europe compte deux millions et demie de cas positifs alors que l’Afrique n’en dénombre que 419 000. 196 000 décès en Europe contre 10 000 en Afrique. Qui de l’Europe ou de l’Afrique doit se méfier de l’autre ? L’Union Européenne décide de se barricader et l’Union Africaine se tait et laisse chaque pays se débrouiller avec l’Europe. Fermez vos frontières ! Nous fermons les nôtres ! Punto finale !
Par Kalidou DIALLO
FAUT-IL DÉBOULONNER FAIDHERBE ET DÉBAPTISER LE LYCÉE AMETH FALL ?
L’île de Ndar, baptisée Saint-Louis-du-Sénégal en 1659, du nom du roi de France Louis IX (1227-1270) sous le règne de Louis XIV (1638-1715) est bien le berceau de la colonisation française au Soudan occidental
L’île de Ndar, baptisée Saint-Louis-du-Sénégal en 1659, du nom du roi de France Louis IX (1227-1270) sous le règne de Louis XIV (1638-1715) est bien le berceau de la colonisation française au Soudan occidental. Saint-Louis-du-Sénégal est créée par les Français sous la régence du Cardinal Mazarin (1643-1661) après celle de la reine mère Anne d’Autiche, de 1643 (date de la mort de Louis XIII père de Louis XIV) à 1751.
Les habitants de Saint-Louis-duSénégal ont été très tôt impliqués dans la vie politique française et firent partie des sénéchaussées qui ont envoyé des cahiers de doléances destinés au Roi lors des Etats généraux qui ont abouti à la révolution de 1789. Les «Saint-louisiens» ont bénéficié du statut de citoyen français après cette révolution.
La ville elle-même a obtenu plus tard, en, 1872 un statut spécifique avec les trois autres communes de plein exercice que sont Gorée, Dakar, Rufisque. Ce petit rappel montre que ce centre du commerce des esclaves venus du haut Sénégal-Niger et de la vallée du fleuve depuis le régime des deniyankoobe, associé à celui de l’or, de la gomme arabique et de l’ivoire, est bien la tête de pont de la pénétration coloniale française dans cette partie de l’Afrique, pleinement réalisée sous Louis Léon César Faidherbe (1818-1889) qui fut un conquérant cruel, un grand stratège de l’administration coloniale mais aussi le véritable précurseur des études ethnographiques pour les Africanistes français. Faidherbe est originaire de la ville de Lille au nord de Paris.
Après des études à l’Ecole Polytechnique, il est nommé officier d’artillerie et de génie au début des années 1840 : Lieutenant, Lieutenant-colonel, Colonel, Général de Brigade en 1861 puis Général de division en 1870. Il a servi d’abord en Algérie (1842- 1847), en Guadeloupe (1848-49), de nouveau en Algérie (1849-1852) avant d’être affecté adjoint du gouverneur Protêt à Saint-Louis du Sénégal en 1852, une année avant la naissance de Cheikh Ahmadou Bamba. Il est nommé le 16 décembre 1854 (une année avant la naissance de Elhadj Malick Sy) gouverneur de la colonie du Sénégal.
La colonie sortait d’une longue période d’instabilité due aux tiraillements de sa possession entre les Français et les Britanniques : perdue par Louis XV (traité de Paris 1763), reconquise par Louis XVI (traité de Versailles 1783), perdue encore par les guerres de la révolution française de 1789 et de l’Empire, la colonie est de nouveau restituée à la France sous la Restauration, avec les traités de 1814 et 1815. Cette reprise n’est réellement devenue effective qu’en 1817. C’est dans le processus de la récupération de Saint-Louis qu’est survenu le naufrage de la Méduse le 2 février 1816, au large des côtes mauritaniennes.
La seule présence française sous forme d’occupation en Afrique, n’a débuté qu’en 1830 en Algérie, devenue colonie de peuplement. Pour le Sénégal, les autorités et gouverneurs qui ont devancé Faidherbe, André Brüe plusieurs fois directeur de la Compagnie du Sénégal (1697- 1720), les gouverneurs Schmaltz (1796-1820), le Baron Roger (1822-1827) et Protêt son prédécesseur immédiat, ont juste tenté des expériences agricoles au Walo pour les deux premiers, et théorisé une nouvelle stratégie coloniale, sans jamais occuper réellement le pays. Faidherbe reste le véritable auteur de la colonisation française du Sénégal, de même que Soudan occidental. Avant lui, les traitants, négociants et autorités administratives étaient tous soumis aux paiements de frais d’installation, y compris dans l’île de Ndar, de taxes ou coutumes pour toutes les transactions.
Entre novembre 1852 et décembre 1854, Faidherbe avait déjà visité les Forts de Bakel, de Sounedougou qui s’ouvre sur le Niger, du Fouta Djallon et construit celui de Podor. Il a participé à la bataille Dialmach avec la prise enfin de Dimar en mai 1854. Ce qui fut impossible malgré plusieurs tentatives, plus de 40 ans, sous Elimane Boubacar (1721-1851). Il entama l’annexion du Waalo à la bataille de Diouboulou le 22 février 1855, le bombardement de Bokol dans le Dimar la même année, lança la campagne dans la vallée du fleuve Sénégal avec le siège de Médine en 1857 par Elhadj Oumar qu’il repoussa vers l’Est du Haut Sénégal. Ce dernier envisageait, au même moment, la création d’un Etat dans tout le Soudan occidental. Parallèlement, le nouveau gouverneur crée la banque du Sénégal en 1855, l’Ecole des Otages en 1856, le bataillon des tirailleurs sénégalais et l’Escadron des Spahis, construit les rades de Saint-Louis, Rufisque et Kaolack en 1857 au moment où Pinet Laprade ouvrait le port de Dakar.
Les Maures et Bracknas défaits, le Dimar détaché du Toro et le Damga du Fuuta, plus tard le Ndiambour, le Sanyokhor et le Jander enlevés à la province du Kajoor (Cayor). Ses conquêtes dans le Baol et le Cayor entre 1861 et 1865 permirent l’ouverture de la voie qui mena vers Gorée et la presqu’île du Cap-Vert.
Faidherbe fit brûler Fatick et engagea la bataille de Longandeme au mois de mai 1859 face au Buur Coumba Ndoofeen Famack Diouf. Après chaque annexion, il signait un traité de protectorat, installait un commandant de cercle en continuant de s’ingérer dans le choix des chefs de province. Il combattit Lat-Dior et Makodou au profit de Madiodio. Il s’en est pris ensuite à Maba Diakhou Ba du Rip et Buur Sine Coumba Ndoffene Diouf. Jauréguiberry avait assuré l’intérim de Faidherbe de 1861 à 1863 avant que ce dernier ne reprenne service jusqu’à 1865 date de son départ pour rejoindre son pays, remplacé par Pinet Laprade. Lorsque le général Faidherbe quittait définitivement le Sénégal en 1865, après la signature de plusieurs traités de protectorat, le pays était en pleine effervescence.
Avec son armée composée essentiellement des Tirailleurs Sénégalais, il a réussi à conquérir une grande partie des provinces de la colonie avec le concours des propres enfants d’Afrique. L’historienne française Cathérine Coquery Vidrovitch qui a formé plusieurs générations d’historiens africains à l’université Paris VII Dénis Diderot, a montré que moins de 500 soldats français ont participé à la conquête, l’essentiel des troupes étant composé de Tirailleurs sénégalais. Les guerres de résistance se sont poursuivies partout dans la colonie, aggravées par des conflits entre pro-administration coloniale et résistants d’une part et entre les populations et les Ceddo, principales forces guerrières sur lesquelles s’appuyaient les aristocraties traditionnelles d’autre part. Structures sociales complètement désarticulées, agriculture en crise, économies extraverties, sociétés bouleversées avec perte de valeurs, voilà le sombre tableau de la situation. Les résistances culturelles et religieuses ont quelque peu atténué le désastre économique, social et moral. Des marabouts, excédés par cette dépravation des mœurs dans la société, ont tenté de faire des jihads/résistances : Diilé au Walo, Maba Diakhou au Cayor puis au Sine, Ahmadou Cheikhou et les madiyankoobe contre LatDior, du temps du gouverneur Brière de Lisle.
Malgré de fortes résistances dans les conditions de division et d’opposition internes décrites cidessus, les successeurs de Faidherbe ont fini, par la force des armes, d’occuper le Sénégal dans sa configuration actuelle à la fin du 19e siècle, avec l’annexion définitive de la colonie au début des années 1890/91 et le reste de la Casamance dans la seconde moitié du 20e siècle. Tout cela s’est fait au prix de milliers de morts, d’exilés, d’appauvris, de cultures, valeurs perdues et de populations déracinées.
C’est à Faidherbe que revient pour l’essentiel cette responsabilité mais il reste, toujours dans l’intérêt du système colonial, l’homme qui a construit les bases de la modernisation de la colonie du Sénégal. Il compte à son actif la réalisation de nombreux projets tels que la création du pont sur le grand bras du fleuve après avoir construit celui qui traverse le petit bras, du chemin de fer, du port, le ravitaillement en eau potable de Saint-Louis à partir du projet d’usine des eaux de Mbakhana, l’école laïque, en instituant les cours d’arithmétique et de français à côté des Sœurs de Saint Joseph de Cluny pour les filles et des Frères de Ploërmel pour les garçons, la ligne téléphonique Gorée/Saint-Louis, sans compter l’étude des langues et coutumes locales, beaucoup de travaux ethnographiques avec un intérêt particulier sur les peuls, stigmatisés certes, la traduction de 1500 mots français en trois langues, wolof, pulaar et soninké.
Les bulletins Annuaire du Sénégal et Moniteur du Sénégal, avec tous les textes officiels, les rapports et comptes rendus. Lui-même et ses collaborateurs et entourage, s’adonnèrent à des essais d’histoire, de géographie, d’ethnographie consacrés aux populations. De retour de France, il fut promu général de division par Léon Gambetta, dans le contexte de la défaite de Sedan, perdit la guerre franco-prussienne de 1870 mais contribua beaucoup à la résistance. Au plan politique, il fut député, conseiller général, sénateur dans le Nord, à Lille notamment. Il fut Grand Chevalier de la Légion d’Honneur. A sa mort en 1889 à Paris, il eut droit à des funérailles nationales aux Invalides et enterré à Lille. Il fait partie des deux généraux dont le nom figure au Panthéon sur la stèle où repose le célèbre homme d’Etat français Léon Gambetta. Faidherbe est aussi, comme on le constate, une grande personnalité de la politique française où rues, places, stations de métro (à Paris aussi) portent son nom. Au Sénégal, Faidherbe est le premier à rester aussi longtemps au poste de gouverneur. Il totalise neuf ans, de 1854 à 1861 puis de 1863 à 1865. Comme nous l’avons déjà dit, le pont dont il fut l’initiateur et qui porte son nom, date de 1865, devint métallique et fut inauguré en juillet 1897. Il est classé patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 2000. La statue de Faidherbe à Saint-Louis date de 1886 (année de la mort, arme à la main, de Lat-Dior Diop), est située sur la place portant le même nom, entourée de monuments anciens, le Palais du gouverneur et la Cathédrale néoclassique notamment. Une rue porte son nom aussi à Dakar. Lille, ville de Faidherbe mais aussi du socialiste Pierre Mauroy et de Martine Aubry, l’actuelle maire, est jumelée à Saint-Louis depuis 1970 avec plusieurs accords vitaux pour l’ancienne capitale de l’Aof (1995-1902), du Sénégal jusqu’à 1957 et de la Mauritanie jusqu’à 1960.
Saint-Louis bénéficie d’un environnement naturel exceptionnel, avec deux parcs classés aussi Patrimoine mondial de l’humanité : le Parc des oiseaux de Djoudj (3e parc ornithologique au monde) et le Parc de la Langue de Barbarie au bord de l’Océan atlantique. Symbole de l’élégance et du raffinement, Saint-Louis est ainsi classée, grâce à sa richesse architecturale et culturelle, Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 2000. Tout cela explique la sensibilité de la question relative au déboulonnement de la statue de Faidherbe et aux changements de noms de la Place et du pont Faidherbe. Il s’agit à la fois d’une question économique, diplomatique et hautement politique car Saint-Louis, cette cité historique et à identité multiple n’est pas encore sortie de sa frustration à la suite du déménagement sans contrepartie de la part de l’Etat du Sénégal, de la capitale à Dakar. Priver encore la capitale du nord des avantages énormes qu’elle tire de ce jumelage et de son patrimoine historique risque de créer d’autres frustrations. Une ville qui ne remet pas encore en cause son propre nom, Saint-Louis (Roi de France) pourrait bien se satisfaire, au regard de son histoire, de sa mémoire, voire de son identité, des dénominations tels que de la place Faidherbe ou le lycée de jeunes filles Ameth Fall. Le site actuel de lycée a abrité son ancêtre l’école des Otages, créée par Faidherbe en 1856, mais c’est l’arrêté du 5 mars 1861 qui l’institutionnalise. Au début, c’était à Ameth Fall que revenait la responsabilité d‘héberger chez lui à domicile (le site de l’actuel dispensaire de Sor), et au nom du gouverneur Faidherbe, ces fils de chefs pris comme otages pour tenir en respect leurs parents.
Son épouse Fatou Diagne Mourad Ndaw, fille d’un grand négociant SaintLouisien, se chargeait de la cuisine et des autres tâches domestiques. Ameth Fall, de son vrai nom Ameth Ould Khoury Sène, d’origine maure, est né en 1836 à Boutilimit. Il a été affecté à Podor, son premier poste en 1862, rédacteur de plusieurs rapports sur les affaires politiques de la colonie, témoin lors de la signature du protectorat sur le Jolof. Il fut surveillant, puis surveillant général au collège des fils de chefs et interprète jusqu’au 10 mai 1904, date de sa démission. Il fut nommé surveillant principal honoraire de l’école, avant d’être son parrain. Il devint membre du Conseil colonial de Saint-Louis. Cette école fermée en 1871 pour des raisons budgétaires et qui fut rouverte en 1893 sous le nom de «Collège des fils de chefs et interprètes», eut les mêmes locaux que la Médersa et fonctionna jusqu’à 1946.
Elle reçut des élèves célèbres, entre autres Bouna Alboury Ndiaye, les enfants de Lat Dior Diop Ngoné Latyr, Mbakhane Diop et Mbaye Khar Diop. C’est cet établissement qui abrita aussi Blanchot, l’école urbaine. L’école primaire supérieure des jeunes filles Ameth Fall, le collège Ameth Fall et le lycée des jeunes filles Ameth Fall depuis 1962. En quoi un lycée, de surcroît, de jeunes filles doit-il porter le nom d’un tel personnage dans la ville de l’illustre écrivain Aminata Sow Fall ? Faidherbe ne peut être ni un héros ni une fierté historique pour le Sénégal indépendant. Il appartient cependant à notre histoire et personne ne peut tuer des faits historiques. Que faire ? Car il est aussi un symbole pour Saint-Louis, et son ombre pèse lourdement sur le devenir du jumelage si vital entre la ville française de Lille et la merveilleuse cité de Mame Coumba Bang.
En tout état de cause, les autorités étatiques devraient à l’échelle nationale, mener une réflexion globale sur ces questions des statues, dénominations de rues, de monuments, d’établissements scolaires ou autres. Dans une telle optique, il importe de mettre sur pied une équipe personnalités et institutions qualifiées pour faire des propositions, en se gardant de laisser l’initiative aux seules collectivités locales sur certaines situations sensibles, parfois de dimension nationale voire internationale.
LE SENEGALAIS NDIAME DIOP PROMU DIRECTEUR DES OPERATIONS POUR LE BRUNEI…
Le Sénégalais Ndiamé Diop est depuis le 1er juillet 2020, promu directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Brunei, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande
Le Sénégalais Ndiamé Diop est promu directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Brunei, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande. L’économiste poursuivra le dialogue politique de l’institution financière avec le gouvernement, la Société civile, les universités, le secteur privé et d’autres partenaires.
Le Sénégalais Ndiamé Diop est depuis le 1er juillet 2020, promu directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Brunei, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande. Economiste de formation, M. Diop supervisera les opérations de la Banque mondiale dans ces quatre pays où il poursuivra le dialogue politique de l’institution financière avec le gouvernement, la Société civile, les universités, le secteur privé et d’autres partenaires.
Le programme du Groupe de la Banque mondiale (Gbm) en Malaisie, aux Philippines et en Thaïlande combine des analyses, des services de conseil et des opérations de prêt pour soutenir les programmes de développement des pays.
L’équipe de la Banque mondiale produit des connaissances et fournit des conseils fondés sur des recherches pour soutenir les réformes clés et partager les innovations en matière de développement et de politique avec d’autres pays en développement. «Je suis très enthousiaste à l’idée d’assumer ce rôle de directeur des Operations de la Banque mondiale pour le Brunei, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande», a réagi M. Diop dans un communiqué de la Banque mondiale. «Ces pays comptent parmi les économies les plus dynamiques de l’Asie de l’Est, avec un solide bilan en matière de réformes et de réalisations économiques.
La sécurité économique de la classe moyenne et les progrès en matière de réduction de la pauvreté sont toutefois sérieusement menacés par la pandémie du Covid-19. Je suis impatient de rencontrer nos partenaires au sein du gouvernement, de la Société civile, du secteur privé et des agences de développement pour savoir comment la Banque mondiale peut contribuer à atténuer les effets sanitaires, économiques et sociaux de la pandémie et à préparer le terrain pour une reprise durable», assure le nouveau directeur.
Ndiamé Diop apporte à ce nouveau poste vingt années d’expérience de la Banque mondiale, travaillant dans toute l’Asie de l’Est, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne.
Avant cette nomination, il était responsable de la macroéconomie, du commerce et des investissements pour l’Asie de l’Est et le Pacifique, fournissant des conseils techniques et stratégiques à l’équipe économique travaillant en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique. M. Diop a également été économiste en chef pour l’Indonésie, où il a dirigé le dialogue sur la politique économique et le soutien de la Banque en matière de conseil et de prêts pour la politique de développement du pays.
Plus tôt dans sa carrière, il a travaillé comme économiste principal pour la Jordanie et le Liban et comme représentant résident de la Banque mondiale pour la Tunisie. L’ancien pensionnaire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a rejoint la Banque mondiale en 2000 en tant que jeune professionnel après avoir obtenu son doctorat en économie la même année.
LE SILENCE TROUBLANT DE LA MAIRIE DE DAKAR À PROPOS DE LA DÉMOLITION DE SANDAGA
Le bâtiment abritant le marché appartient à la mairie de Dakar. Mais l’édile, Soham El Wardini, se garde toujours de se prononcer sur le projet
Le bâtiment abritant le marché Sandaga appartient à la mairie de Dakar. Mais l’édile de Dakar, Soham El Wardini, se garde toujours de se prononcer sur le projet. Et le Conseil municipal ne s’est pas réuni pour donner carte blanche au ministère de l’Urbanisme. Il faut dire que le maire se trouve entre le marteau de la politique et l’enclume de la collaboration avec l’Etat central. Celle qui a succédé à Khalifa Sall s’est montrée très conciliante avec le pouvoir qui était clairement dans une logique d’opposition avec son prédécesseur. Pour ne frustrer personne, Mme El Wardini a même interdit à certains conseillers municipaux de se prononcer sur la question.
«LA DEMOLITION D’UN MONUMENT HISTORIQUE N’EST PAS SOUHAITABLE»
Abdou Aziz Guissé, gestionnaire du patrimoine culturel, se prononce sur la démolition du marché Sandaga
«Pour moi, il est évident que je suis pour une réhabilitation fonctionnelle mais respectueuse des valeurs architecturales du bâtiment. La démolition d’un monument historique n’est pas souhaitable car la reconstruction à l’identique est presque impossible. Pour le cas de Sandaga, le ministère en charge de la Culture va travailler avec celui de l’Urbanisme, qui a, d’ailleurs, réaffirmé son ouverture à tous les avis techniques pour la meilleure option possible. Pour finir, je précise que Sandaga n’est pas classé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Mais il est sur la liste nationale. Il n’y a que 7 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial : Gorée, Saint-Louis, les Cercles mégalithiques, le Delta du Saloum, le Pays Bassari et les parcs de Niokolo Koba et du Djoudj.»
Par Mamadou Oumar NDIAYE
NOTRE AMINATA SOW FALL NATIONALE VICTIME DE SPOLIATION FONCIÈRE
Accaparée par ses multiples activités et se disant que, de les toutes façons, ce projet conçu pour sa retraite pouvait attendre, notre distinguée compatriote a commis l’erreur de négliger son terrain de Sangalkam
Accaparée par ses multiples activités non seulement au Sénégal mais également dans d’autres continents et se disant que, de toutes façons, ce projet conçu pour sa retraite pouvait attendre, notre distinguée compatriote avait commis l’erreur de négliger son terrain de Sangalkam. C’est une parente qui, au détour d’une conversation un jour, lui a demandé : « mais, ma tante, est-ce que tu as songé à sécuriser ton bien immobilier ? La zone où il se trouve fait l’objet de fortes convoitises et de beaucoup de spéculations foncières ! » Mme Aminata Sow Fall ne se le fait pas dire deux fois. Elle se rend à la mairie de Sangalkam pour essayer de régulariser son terrain. On était en 2016, soit 46 ans après l’achat du terrain. Première tuile et première grosse douche anglaise. Ses interlocuteurs lui disent que c’est bien faisable mais à condition qu’elle renonce à la moitié du terrain au profit de la mairie ! Elle tique mais, n’étant pas trop obnubilée par les richesses matérielles, elle accepte cette proposition étrange et…scandaleuse. Ce sur un terrain dont la superficie a été réduite comme une peau de chagrin par eux puisque, de sept hectares, ces bons messieurs de la mairie lui ont dit que son bien faisait en réalité 4 hectares, 75 ares et 17 ca. La proposition indécente acceptée, la mairie consentit à régulariser le terrain par un protocole d’accord numéro 007P/SANG/16. Ce n’est pas tout puisqu’elle a exigé, la commune, un paiement de quatre millions sept cent cinquante mille (4.750.000) francs que Mme Aminata Sow Fall a effectué en date du 13 juin 2016 avec la quittance de paiement numéro 0000136 Bornage Numéro 266. Les gens de la mairie s’étaient engagés à prendre en charge les frais de remblai, de terrassement et de bornage mais ils n’en ont rien fait, bien sûr.
Abracadabra, vous n’avez plus de terrain, madame !
Toujours est-il qu’en juillet de la même année 2016, ils ont délivré à notre icône des Lettres une délibération parcellaire pour 94 parcelles. Hélas sans l’aval du sous-préfet adjoint de Sangalkam, M. Marcel Mbaye Thiaw. Le fils de Mme Aminata Sow Fall réussit à rencontrer le chef du Service des Domaines de Rufisque qui lui a fait comprendre que la délibération et les plans de la mairie de Sangalkam n’étaient pas aux normes.
Par la suite, il obtient une audience avec le maire, c’est-à-dire le ministre Oumar Guèye, qui lui demande de faire établir un plan cadastral par un géomètre agréé. Quelques mois après, la propriétaire se voit demander de faire réaliser le bornage des parcelles sur le site. Ce qu’elle fait à ses frais. Après un an d’attente, la mairie produit enfin une nouvelle délibération en date du 16 octobre 2018.
Le document dit ceci : « Est adopté le projet de lotissement « ilot A. S. F. » initié par le maire de la commune de Sangalkam dans le village de Ndiobène (Noflaye) dénommé « ilot Aminata Sow Fall » sur une superficie de 2 ha, 16 a, 33 ca conformément au plan joint en annexe ». Hourrah ! Hélas, nouvelle douche froide pour la patronne du CAEC et du Cirlac !
En effet, alors qu’elle croyait être au bout de ses peines, le sous-préfet de Sangalkam a, au mois d’août dernier, refusé d’approuver la délibération du conseil municipal dirigé par le ministre Oumar Guèye. Motif : « Le terrain se trouve dans le Pôle urbain de Diack-Sao Bambilor (Noflaye) objet du TF 11361/r ». Autrement dit, Mme Aminata Sow Fall s’était proprement fait déposséder de son terrain ! Elle n’avait plus rien… révulsée par cette injustice, cette extorsion dont elle venait d’être victime, elle prend sa (très belle) plume pour écrire au président de la république afin de lui expliquer ce qui lui était arrivé et en appeler à son arbitrage.
Quelques semaines plus tard, au cours d’une cérémonie à la présidence, le président de la République, apercevant Mme Aminata Sow Fall, est venu vers elle pour lui présenter ses vœux. Puis, sans qu’elle lui ait dit quoi que ce soit, lui a assuré en substance ceci : « J’ai reçu votre lettre, madame, mais soyez sans crainte : votre terrain vous sera rendu intégralement ».
Parole de président de la République ! Effectivement, il a tenu promesse puisque, le 09 janvier dernier, le maire Oumar Guèye a reçu, en ses bureaux alors sis à Dieuppeul, Aminata Sow Fall et son fils pour leur réitérer que leur bien foncier leur sera restitué d’abord parce qu’il n’était même pas sûr que ces pôles urbains (pour la réalisation desquels la grande dame a été « expropriée ») verront le jour mais surtout en raison de ce que l’auteure de « La grève des battù » représente pour la Nation.
Une dame qui a englouti tout ce qu’elle gagne depuis bientôt 50 ans en tant que « visiting professor » aux USA, ses droits d’auteur et l’argent qu’elle perçoit dans les conférences qu’elle donne sur les cinq continents, dans ses projets culturels. Eh bien, depuis son audience avec le ministre Oumar Guèye du 09 janvier 2020, c’est silence radio du côté du ministre-maire.
Et Aminata Sow Fall n’a plus jamais eu de nouvelles de ce terrain dont elle a été dépossédée. Comme quoi, le président de la République a beau donner des instructions « fermes », les forces d’inertie sont encore plus puissantes que sa parole ou son autorité. Mais quand même, faire ça à une fierté nationale comme Aminata Sow Fall… Tout fout le camp !
L’ETAT SUSPEND LES EXONERATIONS DU FER A BETON
En prenant ces mesures visant à protéger l’industrie locale, l’Etat entend également appuyer la Douane dans sa lutte contre les importations sauvages et les détournements d’objectif liés à ces titres d’exonération
Dans son dernier discours levant l’état d’urgence sanitaire, le président de la République Macky Sall avait manifesté sa volonté de développer un état d’esprit de nature à ancrer durablement une culture du produire et consommer sénégalais. Avec force détails, le chef de l’Etat avait tenu à ce que l’Etat et ses démembrements, y compris les sociétés à participation publique, ainsi que le secteur privé valorisent davantage le contenu local dans la commande publique des biens et services. Le président Macky Sall avait également profité de cette adresse à la nation pour inviter les citoyens à faire du consommer sénégalais non pas un effet de mode ou de conjoncture, mais l’affirmation d’une véritable culture de souveraineté économique. Dès le lendemain de son discours, « Le Témoin » avait relayé la voix de certains industriels locaux qui voulaient prendre au mot Macky Sall afin qu’il œuvre pour que ce « consommer sénégalais » tant souhaité devienne effectivement une réalité. Une réalité surtout pour sauver les industries locales qui subissent les importations sauvages.
Hier lors d’un séminaire regroupant presque tous les hommes d’affaires, acteurs industriels et directeurs de sociétés nationales et autres acteurs de l’économie, le président Macky Sall a fait annoncer une décision suspendant toutes les exonérations relatives au fer à béton. Désormais, tout importateur de fer à béton acquittera 300.000 francs de droits de douane sur la tonne. Une mesure qui a pour but de sauver les sociétés de sidérurgie et de métallurgie (fer et acier) tout en obligeant les Sénégalais à consommer local.
En prenant ces mesures visant à protéger l’industrie locale, l’Etat entend également appuyer la Douane dans sa lutte contre les importations sauvages et les détournements d’objectif liés à ces titres d’exonération. A preuve, une étude de l’inspection générale des Finances a tristement constaté que, sur les titres d’exonération généreusement octroyés aux marabouts, hommes d’affaires, investisseurs, commerçants et autres dignitaires, les 35 % font l’objet de détournement d’objectif. Par exemple, de nombreux marabouts, hôteliers et autres Ong « islamiques » bénéficiant de titres d’exonérations donnés pour la construction de mosquées ou de réceptifs ne font autre que de les revendre au détriment de la douane et du Trésor public.
Chaque année, ces exonérations douanières et fiscales abusives et exagérées font perdre à la Douane ou au Trésor public plus 500 milliards Cfa. il est vrai que la Douane a toujours apporté sa contribution à la protection des industries locales en intensifiant la lutte contre la fraude et la contrebande. Donc, cette mesure suspendant les exonérations n’est qu’un renfort de taille à sa lutte permanente.
Souhaitons seulement que ces nouvelles mesures soient bien accompagnées par les industriels de la sidérurgie se livrant une concurrence déloyale qui plombe le secteur. Souhaitons également qu’ils relèvent le défi de la production pour satisfaire largement le marché local en fer à béton à des prix compétitifs. Pendant ce temps, les secteurs de la sucrerie, de la savonnerie et les huileries espèrent bénéficier de ces mesures de protection post-covid19 visant à sauvegarder et relancer l’industrie locale.