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4 octobre 2025
par Abdoulaye Thiam
NAUFRAGE COLLECTIF
Les absences de Mané, Koulibaly et le forfait de Mendy ne devraient pas servir d’alibi pour justifier cette défaite des Lions, à l’instar de la première mi-temps où la bande à Gana Guèye, capitaine d’un soir, n’a réussi qu’un seul tir cadré
Il faut remonter en octobre 2013, lors du 3ème et dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde de football Brésil 2014, pour voir une défaite aussi lourde de l’équipe nationale de football du Sénégal. C’était face aux Eléphants de Didier Drogba au stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan. Les Lions d’Alain Giresse d’alors étaient battus (3-1) par cette même Côte d’Ivoire qui fut à l’origine de la condamnation de la sélection sénégalaise à l’errance, suite aux douloureux événements du stade Léopold Sédar Senghor, un an auparavant.
Sept ans après, l’équipe d’Aliou Cissé qui était jusque-là sur un nuage, subit sa plus lourde défaite depuis que l’ancien capitaine des Lions a succédé à l’ancien meneur de jeu des Bleus, le 5 mars 2015. Une défaite amère, qui suscite des interrogations sur les ambitions de cette sélection en perpétuelle mutation.
Les absences de Sadio Mané (positif à la Covid-19), de Kalidou Koulibaly (bloqué à Naples) et le forfait d’Edouard Mendy (blessé) ne devraient pas servir d’alibi pour justifier le naufrage collectif des Lions, à l’instar de la première mi-temps où la bande à Idrissa Gana Guèye, capitaine d’un soir, n’a réussi qu’un seul tir cadré, malgré une nette domination avec 57% de possession de balle.
Dans une pelouse du complexe sportif Moulay-Abdallah de Rabat qui tranche d’avec nos champs de patate, les Lions vont perdre leurs crocs et se faire bouffer par ceux de l’Atlas qui feront preuve d’agressivité à l’instar des Fennecs d’Algérie, le 27 juin 2019, au Caire. Les hommes de Vahid Halilhodžić vont d’ailleurs commettre deux fois plus de fautes (18) que les Sénégalais qui ont fait preuve de nonchalance inouïe. Ce n’est qu’en seconde période qu’ils vont hausser le ton pour renverser la tendance en termes d’agressivité (11 fautes contre 11). Cette passivité, doublée d’absence de liant entre les lignes, mettant à nu le coaching prévisible d’Aliou Cissé, va rendre le triomphe trop facile aux hommes du coach Vahid, lui aussi sevré de quelques éléments évoluant à l’Ajax d’Amsterdam. Ainsi, Selim Amallah (10ème), Youssef En-Nesyri (71ème) et Youssef El Arabi (86ème), vont confirmer la difficulté qu’éprouve Aliou Cissé face aux équipes maghrébines. Puisqu’après l’Algérie, double vainqueur des Lions lors de la dernière phase finale de la coupe d’Afrique des nations au Caire, ce sont les Lions de l’Atlas qui les feront passer à la trappe.
Vers un chamboulement du classement Fifa
Le prochain classement mensuel prévu le 22 octobre prochain risque de connaître de très grands chamboulements au niveau de l’Afrique. Le Sénégal qui trône au toit du continent, avec 1555 points, pourrait ainsi perdre sa place au détriment de la Tunisie (actuelle 2ème, avec 1506) qui n’a fait qu’une bouchée du Soudan grâce à Khaoui, Maâloul et Slimane (3- 0). L’Algérie, championne d’Afrique en titre qui occupe la 4ème place (1482 points) a, elle aussi, confirmé que son titre acquis haut la main devant les Lions au Caire est loin d’être usurpé. Les Fennecs se sont imposés (1-0) devant les Super Eagles du Nigeria, grâce à Bensebaini. Et le Maroc (1456 points), tombeur du Sénégal, devrait aussi connaître une montée fulgurante. Les Lions ont donc intérêt à se ressaisir face à la modeste sélection de la Mauritanie (100ème au classement Fifa), mardi prochain, au stade Lat Dior de Thiès.
Le nouveau rapport de Greenpeace risque d’envenimer la situation déjà tendue entre le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES) et le ministre de la Pêche à propos de l’attribution de 52 licences de pêche à des navires chinoi
Le nouveau rapport de Greenpeace intitulé «Mal de mer : pendant que l’Afrique de l’Ouest est verrouillée par la COVID-19, ses eaux restent ouvertes au pillage» risque d’envenimer la situation déjà tendue entre le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES) et le ministre de la Pêche à propos de l’attribution de 52 licences de pêche à des navires chinois. Selon l’ONG, l’attribution a bien eu lieu malgré les réfutations du ministre.
L’Ong explique comment les gouvernements ont permis le pillage systématique des océans par des multinationales.
L’accusation avait réussi à s’imposer dans l’actualité dominée par la crise sanitaire et économique découlant de la pandémie de Covid-19. Saer Seck et Alioune Ndoye s’étaient livrés à une guerre par presse interposée. En effet, le Gaipes avait accusé le ministre de la Pêche d’avoir octroyé des licences de pêche à des navires étrangers.
Dans son rapport publié hier, Greenpeace qui a eu écho de cette affaire a confirmé l’attribution de licences de pêche aux bateaux Fu Yuan Yu 9885, Fu Yuan Yu 9886, Fu Yuan Yu 9888 et Fu Yuan Yu 9889, le 17 avril. «L’attribution a bien eu lieu en dépit des affirmations du ministre de la Pêche sénégalais qui affirmait, le 6 juin, qu’aucune nouvelle licence pour des bateaux industriels n’avait été donnée», clame l’ONG qui ajoute qu’en avril dernier, 56 bateaux de pêche industrielle ont demandé une licence pour les eaux sénégalaises.
Et Greenpeace de poursuivre que deux autres navires à savoir le Fu Yuan Yu 9881 etl e Fu Yuan Yu 9887 ont affiché des activités suggérant qu’ils pêchaient au Sénégal, potentiellement sans licence au vu de l’information publique disponible. Quatre autres navires (Fu Yuan Yu 9882, Fu Yuan Yu 99885, Fu Yuan Yu 9889 et Fu Yuan Yu 9890), souligne l’Onge, ont fait usage d’une astuce courante destinée à dissimuler la position réelle des navires de pêche en modifiant leurs données AIS.
Sur la base des données du système d’identification automatique (AIS) utilisé pour les navires dans le monde entier, les recherches de Greenpeace Afrique confirment qu’au moins huit navires de pêche industrielle ont participé à des activités douteuses au cours de la période observée. « Tous portent le nom de Fu Yuan Yu et il a été observé qu’ils affichaient des activités suggérant qu’ils pêchaient dans la zone économique exclusive (ZEE) sénégalaise alors qu’il était impossible de vérifier si leur licence avait été obtenue dans le respect des règles et procédures».
Abordant les conséquences de la pandémie de la COVID-19 sur l’activité de la pêche, Greenpeace soutient que les pêcheurs artisanaux ont vu leurs activités restreintes en pleine saison de pêche qui commence au mois de janvier et dure jusqu’au mois de juillet. «Cependant, selon des sources locales, l’usine de farine et d’huile de poisson Omega Pêche qui se trouve à Joal a continué de travailler pendant que des centaines de femmes transformatrices de poissons et de pêcheurs essayaient de trouver des solutions aux mesures de confinement, à la rareté de la ressource et à l’augmentation des prix», dénonce l’Ong.
CERTAINES ENTREPRISES INDUSTRIELLES ONT PROFITE DE LA COVID-19
Selon le conseiller politique pour la Campagne Océan à Greenpeace Afrique, Dr Aliou Ba, l’industrie de la farine et de l’huile de poisson a continué de se développer en utilisant les stocks de poissons locaux pour produire de la nourriture pour les animaux de compagnie, les porcs et les poissons de l’industrie de l’aquaculture en Europe et en Asie, au détriment des populations vulnérables d’Afrique de l’Ouest. Face à cette situation alarmante qui risque de se répercuter sur les stocks de poissons, Greenpeace invite les gouvernements d’Afrique de l’Ouest à travailler ensemble pour fermer ces usines pour de bon.
Ainsi, elle a conclu son rapport en demandant la fermeture définitive des usines de farine et d’huile de poisson opérant en Afrique de l’Ouest, à l’exception de celles utilisant exclusivement les déchets issus de la transformation des poissons inaptes à la consommation humaine. Greenpeace a également demandé la publication de la liste complète des navires autorisés à pêcher dans tous les pays de la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP).
En outre, l’Ong a réclamé un statut officiel pour les femmes transformatrices de poissons ainsi qu’une réforme du processus d’octroi de licences de pêche au Sénégal afin d’améliorer la transparence et l’inclusion du secteur artisanal dans le processus de prise de décision. Enfin, Greenpeace appelle tous les gouvernements de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à adopter un plan régional de gestion durable des pêches, en mettant l’accent sur l’état de surexploitation des stocks pélagiques.
LE GOUVERNEMENT MISE SUR LE DIPTYQUE AGRICULTURE-INDUSTRIE
La relance de l’économie post-covid-19 va passer par la création d’un continuum entre l’agriculture et une industrie de transformation.
La relance de l’économie post-covid-19 va passer par la création d’un continuum entre l’agriculture et une industrie de transformation. Le plan de relance sera porté par les secteurs primaire et secondaire comme il est indiqué dans l’exposé des motifs du projet de loi des finances initial 2021. D’où l’augmentation considérable du budget du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural.
Le gouvernement mise sur un continuum entre agriculture et industrie de transformation pour relancer l’économie du pays sévèrement impactée par la pandémie de covid-19. En effet, dans l’exposé des motifs du projet de loi de finances initial 2021, on annonce une hausse significative du budget de l’agriculture pour contribuer à la relance économique et sociale, avec le relèvement du financement de la campagne agricole qui passe de 44 à 60 milliards de FCFA. «Cette hausse a permis de renforcer la diversification des cultures, avec les céréales (notamment le riz) érigées en priorité, de même que la mécanisation de l’outil de production agricole», indique-t-on.
A la faveur d’un hivernage pluvieux, le gouvernement espère des récoltes abondantes qui sont sans aucun doute, à ses yeux, parmi les premiers signes d’un regain de l’économie. A ces projections agricoles s’ajoute le démarrage de plusieurs projets financés par les partenaires du Sénégal qui vont consolider la résilience alimentaire et accompagner les initiatives de relance. Parmi ces projets, on peut citer le projet de valorisation des eaux de ruissellement(PROVAL), le projet d’appui à l’entrepreneuriat agricole pour les jeunes (AGRI jeunes), le projet d’intensification agricole écologiquement soutenable dans les Niayes (PIESAN), le projet d’appui à l’entrepreneuriat rural phase II (PADER II), le projet de réhabilitation des périmètres irrigués villageois (PREPIV) de Podor et du projet de développement de l’irrigation dans la vallée du fleuve Sénégal.
L’élevage constitue également un des leviers sur lesquels le gouvernement compte s’appuyer pour redynamiser l’économie. «Le cheptel, profitant déjà d’un tapis herbacé assez fourni, va bénéficier des investissements pastoraux et d’une couverture sanitaire renforcée avec l’appui du projet régional d’appui au pastoralisme dans le sahel (PRAPS), du projet de développement durable du pastoralisme dans le Sahel (PDDPS) et du programme axé sur les résultats de la Banque mondiale, en vue d’une contribution significative à la politique de renforcement de la sécurité alimentaire et de la relance de l’économie», explique le ministre des Finances et du Budget dans l’exposé des motifs.
AGROPOLES : LES FILIERES RETENUES SONT L’ANACARDE, LA MANGUE, L’ARACHIDE, LES CEREALES, LE LAIT, L’AQUACULTURE ET L’HORTICULTURE
Le secteur de l’industrie considéré comme un pilier important du Plan Sénégal Emergent (PSE) va constituer avec l’agriculture le diptyque pour la relance de l’économie. Le secteur devra consolider ses acquis, selon les projections, avec notamment la réalisation de la phase II de la Plateforme industrielle de Diamniadio, avec l’appui de la coopération chinoise. «Il permettra l’aménagement de nouveaux sites pour mieux accompagner le secteur privé dans l’installation de petites et moyennes industries fortement mises à contribution dans le renforcement des capacités productives du secteur réel et la création d’emplois et de richesse», lit-on dans la note. Le démarrage des agropoles Sud et Centre, de même que la préparation des agropoles Nord et Ouest constituent un espoir pour le gouvernement. «Les agropoles permettront un bon maillage, suivant une approche chaîne de valeurs du territoire en unités industrielles. Les filières retenues sont l’anacarde, la mangue, l’arachide, les céréales, le lait, l’aquaculture et l’horticulture. Ces infrastructures vont permettre d’incorporer plus de valeur ajoutée dans ces produits et hisser le volume des exportations», justifie Abdoulaye Daouda Diallo.
GUY MARIUS ET CIE MARCHENT AUJOURD’HUI
Après leurs nombreuses revendications déposées sur la table du gouvernement, les membres de la plateforme multi-Luttes «Doyna» décident de passer à la vitesse supérieure.
Après leurs nombreuses revendications déposées sur la table du gouvernement, les membres de la plateforme multi-Luttes «Doyna» décident de passer à la vitesse supérieure. Guy Marius Sagna (coordonnateur de la plateforme) et ses camarades ont décidé de marcher aujourd’hui avec ou sans autorisation de l’autorité préfectorale.
Les membres de la plateforme «Doyna» comptent cette fois-ci aller plus loin dans leurs revendications.
En effet, ils ont décidé de battre le macadam à la place de l’Obélisque avec ou sans autorisation. D’autant que, à en croire le coordonnateur de la plateforme multi-luttes Doyna, Guy Marius Sagna, une demande d’autorisation avait été déposée depuis le 28 septembre passé sur la table du préfet de Dakar. «Malheureusement, cela fait 12 jours que nous n’avons pas eu de nouvelle, la préfecture ne nous a toujours pas répondu pour nous dire si notre manifestation est autorisée ou pas», a déclaré, face à la presse, Guy Marius Sagna qui estime que leurs droits ne peuvent pas être indéfiniment confisqués. «Pour faire face, nous devons refuser cette politique de musellement et de criminalisation de nos membres, notamment de nos luttes, en répondant massivement à la marche prévue ce samedi 10 octobre, avec ou sans autorisation préfectorale. »
Revenant sur les différentes revendications des 20 collectifs, Guy Marius Sagna et ses camarades exigent le paiement par l’Etat de 51 mois dus aux travailleurs d’ABS Sénégal, de leurs indemnités de cessation d’activités et leur redéploiement dans d’autres structures, le paiement par Afup Canada à chacun des 200 étudiants victimes de son escroquerie des dommages et intérêts qui s’élèvent à 1 million pour chaque étudiant conformément à la décision de justice.
A cela s’ajoute, selon lui, l’arrêt de la spoliation foncière à Ballabougou (Nguènienne), Kignabour, Guéréo, Médina Wandifa, Kaïré Mapathé, Thiallè Mbour, Kar-Kar, Keur Mame Binta, Keur Khaly Coura (Keur Samba Kane) et un audit foncier, la restitution des terres aux paysans et pasteurs de ces localités et aussi l’exigence aux mairies de Oréfondé, Agnam, Dabia, Thilogne de la transparence envers la population et de la lumière dans la signature d’un financement de 700 milliards.
A ces revendications, l’activiste y ajoute le dédommagement des 253 victimes de la démolition des maisons de Gadaye, que leurs 6 hectares et leurs maisons leur soient restitués conformément aux décisions de justice et surtout, souligne-t-il, l’arrêt des mesures de déguerpissement, le relogement décent et immédiat des 79 familles de Terme Sud et de Claudel, leur prise en charge sanitaire et sociale par l’Etat. En outre, Guy Marius Sagna et Cie exigent notamment l’arrêt de la mise à mort des distributeurs de pains par le ministère du Commerce qui, à les en croire, veut prendre à ces derniers les 30 francs CFA qu’ils ont des 150 francs CFA du prix du pain, ce qui affecterait plus de 12 000 Sénégalais.
Aussi les membres de la plateforme demandent-ils notamment la protection des 150 familles de Kounoune de la démolition de leurs maisons, de déguerpissement et la sécurisation de leurs terrains et maisons, le recrutement démocratique dans la fonction publique des animateurs culturels et des préparateurs en pharmacie ainsi que l’arrêt des recrutements clientélistes et le paiement des 11 mois d’arriérés de salaires des travailleurs de Serpm et surtout, souligne-t-il, le paiement des arriérés de salaires, des droits des travailleurs de Sigelec.
Guy Marius Sagna et ses camarades renseignent par ailleurs que des dispositions nécessaires seront prises sur la place de l’Obélisque, les manifestants seront obligés de se laver les mains avec des solutions hydro-alcooliques et seront mises à la disposition des manifestants par la plateforme multi-luttes DOYNA. « Le port de masques barrières sera une condition pour participer à la manifestation et le respect de la distanciation physique sera imposé», soutient l’activiste.
31 NOUVEAUX CAS ET UN DÉCÈS RECENSÉS SAMEDI
Les nouvelles infections ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur des échantillons de 1.177 individus, soit un taux de positivité de 2, 63 %, a expliqué le directeur de la Prévention, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye.
Dakar, 10 oct (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a officialisé samedi 31 contaminations supplémentaires de Covid-19 et un nouveau décès lié à cette maladie apparue dans le pays le 2 mars dernier.
Les nouvelles infections ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur des échantillons de 1.177 individus, soit un taux de positivité de 2, 63 %, a expliqué le directeur de la Prévention, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye.
S’exprimant lors du point quotidien sur la situation de l’épidémie dans le pays, le docteur Ndiaye a fait savoir que 16 des nouveaux cas contaminations sont des personnes qui étaient suivies par les services sanitaires, deux ont été importés et enregistrés à l’Aéroport Blaise Diagne de Diass (AIBD), les 13 étant issus de la transmission communautaire.
Ces cas de contamination de source inconnue ont été localisés dans la région de Dakar (huit) et dans celle de Thiès (six), a-t-il signalé.
Il a fait état de la guérison supplémentaire de 62 nouveaux patients, alors que six autres sont encore en réanimation.
Plus de sept mois après le début de l’épidémie, 15.244 personnes ont contracté le coronavirus. 314 ont perdu la vie et 1.731 sont encore sous traitement dans les différents lieux de prise en charge du pays, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
LA GESTION DU RECTEUR RAMATOULAYE DIAGNE MBENGUE DECRIEE
La section du campus de Thiès du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) a décrété une grève de 48 heures sur la base d’une plateforme revendicative en 14 points.
La section du campus de Thiès du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) a décrété une grève de 48 heures sur la base d’une plateforme revendicative en 14 points. Selon Mamadou Tandian Diaw, depuis l’arrivée de Madame le Recteur, Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue, les problèmes s’exacerbent et les démarches entreprises par les partenaires sociaux pour les régler sont classées sans suite..
Le campus de l’Université de Thiès, jadis caractérisé par sa stabilité, est aujourd’hui plongé dans une ambiance de crise, avec la grève de 48 heures décrétée par la section locale du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES). Et c’est Madame le Recteur Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue qui est convoqué au banc des accusés par les syndicalistes qui ont brandi une plateforme revendicative en 14 points.
Depuis l’arrivée de Madame le Recteur Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue à la tête de l’institution universitaire, note le porte-parole Mamadou Tandian Diaw, les problèmes s’exacerbent davantage, et toutes les démarches entreprises par les partenaires sociaux pour les régler sont toujours classées sans suite. Il ajoute : « Le 24 janvier passé, la Coordination SAES du Campus de Thiès avait déposé auprès de Madame le Recteur un préavis de grève pour attirer son attention sur le fonctionnement de l’UT et le recul observé sur les acquis de la Coordination. Au lieu de mettre à profit la période de pandémie et d’ouvrir des négociations pour trouver des solutions aux problèmes posés, Madame le Recteur a tout simplement préféré ignorer nos points revendicatifs malgré les multiples rappels, et opté pour la stratégie du « pourrissement ».
A ses yeux, il s’agit là d’un comportement inadmissible envers ses collègues et partenaires pour la construction de l’Université de Thiès. Et c’est comme si Madame le Recteur et ses services s’activaient à pousser les enseignants vers la grève, en ignorant leurs préoccupations en cette période délicate d’une année universitaire atypique, se désole le porte-parole du jour. Sur les points revendicatifs, les enseignants du SAES se sont insurgés contre « l’échange illégal des 3 ha octroyés à l’UT au niveau de la ZAC contre 02 ha du domaine national.
Selon Mamadou Tandian Diaw, le ministère en charge de l’Urbanisme avait octroyé à l’UT 3 ha au niveau de la ZAC de Thiès pour y construire son Rectorat. Mais après le déclassement du site de la Voie de Contournement Nord (VCN), la décision est prise de construire dans ce site de la ZAC la « maison des enseignants ».
A l’en croire, les travaux avaient même débuté, mais à cause d’un ravin sur le site, ils ont été suspendus, en attendant de trouver un autre terrain. Cette démarche ayant abouti, dit-il, la surprise a été de se rendre compte que le terrain en question provenait d’échange des 3 ha de la ZAC allouée à l’UT contre 2 ha du domaine national, pour la construction de la maison des enseignants. « Une telle transaction ne peut être acceptée aussi bien dans sa forme (elle n’est pas passée au CA) que dans le fond (ZAC contre domaine national, et 3 ha contre 2 ha) » se désole-t-il. Il révèle par ailleurs que « l’autre partie de l’échange (le bénéficiaire) n’est personne d’autre que l’entrepreneur (BEMS) qui avait gagné le marché de construction de la maison des enseignants ».
S’agissant du point sur le recrutement sans délai des 20 postes de PER octroyés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), le SAES renseigne que « le budget a été voté par le Conseil d’Administration du 10 janvier 2020, et le Recteur a envoyé les arrêtés de recrutement au MESRI, pour une prise en charge financière, mais en précisant qu’il s’agit de nouveaux postes octroyés par la tutelle, ce qui est faux ».
Et selon le porte-parole, la coordination usera de tous les moyens pour dénoncer et empêcher ce détournement d’objectif qui ne pourrait se faire qu’avec la complicité de certains hauts responsables du ministère de tutelle. Les autres points tournent autour du transfert sans délai de la gestion du paiement des vacataires aux établissements, le retour sans délai de la gestion des projets aux établissements, le paiement sans délai de toutes les sommes dues et en particulier des voyages d’études, la livraison sans délai des infrastructures de l’UT. Il s’y ajoute la prise en charge médicale du personnel, la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance des universités publiques, le paiement sans délai de toutes les sommes dues aux Responsables pédagogiques de l’Ecole Doctorale (ED2DS) et aux Responsables de filières des différents établissements, le partage de tous les documents relatifs à l’avancement des PER, l’audit de tout le personnel de l’Université de Thiès, l’audit de tous les salaires du personnel.
LE RECTORAT APPORTE DES ECLAIRCISSEMENTS
Suite au mot d’ordre de grève de 48 heures décrété par la coordination SAES campus de Thiès, le Rectorat a apporté des éclaircissements sur les 14 points de la plateforme réactualisée. Selon le Recteur, la première plateforme a fait l’objet d’échanges lors des rencontres avec la coordination SAES le 28 janvier 2020 et le 24 septembre 2020. Toujours engagé dans une dynamique de concertation, le Rectorat a réitéré son ouverture au dialogue.
Pour le Recteur, il existe un document d’échange à l’amiable d’un terrain de trois (03) hectares de l’UT contre un terrain de deux (03) hectares en date du 29 mars 2017, et signé par le Recteur d’alors. «Toutefois, ni un acte d’attribution des trois (03) hectares à l’UT, ni un acte d’attribution des deux (02) hectares à l’Université de Thiès ne sont disponibles. Nous ne disposons pas non plus d’une copie d’un quelconque titre de propriété du cosignataire de l’échange », soutient Ramatoulaye. Elle ajoute : « J’ai saisi, par courrier, le Directeur régional de l’urbanisme de Thiès, et le Gouverneur de la région de Thiès pour solliciter leur accompagnement dans le traitement de ce dossier.
En réponse, ils m’ont recommandé d’introduire une demande de bail auprès du receveur des domaines de Thiès si l’UT dispose d’un acte d’affectation officiel ; à défaut, me rapprocher du Ministère en charge de l’Urbanisme pour disposer au préalable dudit acte. A ce jour, je considère avoir mené les actions administratives appropriées dans la gestion de ce dossier. Aucun texte ne me permet de saisir la DSCOS pour faire arrêter les travaux sur le site de trois hectares, l’UT ne disposant pas d’un acte d’affectation des 03 ha. De plus, depuis des années, des travaux sont en cours sur les 02 ha au bénéfice de notre Université. En ce qui concerne le point portant sur le paiement de toutes les sommes dues à tous les responsables pédagogiques de l’Ecole Doctorale (ED2DS), le Recteur renseigne que « les recommandations formulées par la commission présidée par l’ancien Vice-recteur ont été soumises au Conseil d’Administration lors de sa séance du mercredi 09 septembre 2020, pour validation en vue de régler définitivement cette question. Auparavant, le paiement de ces sommes ne reposait sur aucune base réglementaire ».
Pour l’audit de tout le personnel de l’Université et de tous les salaires du personnel, le Recteur estime qu’il s’agit de préoccupations qui entrent dans le cadre du plan de redressement de l’Université dont la mise en œuvre a, entre autres, motivé le recrutement d’un auditeur interne et les dispositions y relatives seront prises.
«IL Y A UNE AME ARTISTIQUE A SORANO QUI N’EXISTE PAS AU GRAND THEATRE»
L’annonce par le chef de l’Etat de la réhabilitation du théâtre national Daniel Sorano semble venir à son heure. C’est du moins l’avis de son directeur Sahite Sarr Samb.
L’annonce par le chef de l’Etat de la réhabilitation du théâtre national Daniel Sorano semble venir à son heure. C’est du moins l’avis de son directeur Sahite Sarr Samb. Dans cet entretien qu’il a accordé à L’As news, il revient sur les maux de l’infrastructure qu’il dirige, l’avènement duGrand Théâtre qui semble prendre le monopole, mais également les impacts du coronavirus dans leurs activités.
Comment se porte le théâtre Daniel Sorano en cette pandémie de coronavirus ?
Avec la pandémie et les mesures qui ont été prises par les hautes autorités, Sorano n’a pas fonctionné cette année, par rapport à notre clientèle bien sûr. Mais à l’interne quand même depuis la reprise, nous sommes en atelier artistique. Et les troupes artistiques aussi travaillent à l’interne. Mais par rapport à l’ouverture pour le grand public, ce n’est pas encore d’actualité. Sorano reste toujours fermé à cause de la pandémie.
Peut-on évaluer le manque à gagner avec cette absence d’activités ?
Le fait de ne pas se produire a impacté sur nos chiffres d’affaires. Cela a même impacté sur notre image. Mais plus sur le chiffre d’affaires car nous n’avons pas de recettes cette année. Et cela compte pour à peu près 13% sur notre budget de fonctionnement. Ce qui est estimé en valeur absolue à peu près à presque 80 millions de fcfa.
La réhabilitation de Sorano a récemment été évoquée par le chef de l’Etat. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
C’est une excellente nouvelle. D’ailleurs, on se félicite vraiment de cette clairvoyance du président de la République. Il avait instruit cette réhabilitation aux différents services de l’Etat depuis 2016. C’est un rappel qui vient à son heure parce que réhabiliter le site nous permettra d’avoir un outil de travail performant, conforme à nos missions, mais surtout à nos ambitions. Sorano est cinquantenaire comme vous le savez. Ce théâtre a presque même 56 ans depuis sa création. Et jamais, il n’a eu une grande réhabilitation. Le matériel qui est là est d’une vétusté réelle. Ce qui pose parfois des problèmes de sécurité. Nous essayons tant bien que mal, avec nos propres ressources, de faire face. Mais vraiment, il nous faut un appui fort de l’Etat pour nous permettre de réhabiliter le bâtiment, mais aussi un rééquipement qui soit aux normes internationales et conformes à nos ambitions. C’est dans ce sens que depuis les instructions du chef de l’Etat, nous avons commis un cabinet avec qui nous avons fait l’étude de faisabilité pour cette réhabilitation qui a deux (02) composantes. Il y a la réhabilitation et l’équipement. Les deux ont été évalués dans les détails à peu près à trois milliards cinq cent mille Fcfa.
On évoque souvent une subvention annuelle de l’Etat. Recevez-vous toujours cette somme ?
Nous la recevons parce que c’est un théâtre de l’Etat, un démembrement de l’Etat. Sorano, son statut, c’est un établissement public à caractère industriel et commercial qui est sous la tutelle administrative du ministère de la Culture et de la Communication. Il est surtout sous la tutelle financière du ministre chargé des Finances. Donc, nous recevons comme tous les établissements publics une subvention. Cette subvention est surtout une subvention d’exploitation. D’ailleurs, cela explique le pourquoi de ce retard de réhabilitation. Sorano n’a jamais bénéficié d’une subvention d’investissement qui lui permettrait en tout cas de prendre en charge régulièrement ses problèmes récurrents d’investissements, de réhabilitation d’outils de travail. Nous parvenons à prendre une petite partie de cette subvention d’exploitation pour pouvoir faire un peu d’investissements. C’est ce que nous faisons. Et cette subvention est actuellement de 500 millions.
Quelles sont les autres activités qui permettent à la structure de tenir ?
Les autres activités, ce sont nos recettes. Nous avons des recettes à travers les salles de spectacles, mais également des recettes avec les produits dérivés, c’est-à-dire l’exploitation des trois troupes que nous avons. Il s’agit de l’ensemble lyrique traditionnel qui a surtout cet ancrage populaire qui est tourné vers l’intérieur du pays, le ballet national ‘’La Linguère’’ pour les tournées à l’étranger, mais aussi des spectacles que nous faisons ici au Sénégal, et la troupe nationale dramatique. Donc, l’exploitation de la production de ces troupes nous permet de faire un certain nombre de ressources, à côté des ressources de la salle. Ce sont ces ressources que nous n’avons pas eu cette année, compte tenu de la situation de la Covid-19.
A vous entendre, il y a des activités qui se poursuivent toujours ?
Oui, il y a des activités qui sont faites intra muros, mais aussi extra muros. Dans les activités intra muros, c’est nous, nos activités dans nos programmations artistiques à l’intérieur des locaux de Sorano, mais aussi à l’extérieur de Sorano. S’y ajoutent maintenant les activités qui sont portées par des organisations privées à qui nous louons la salle. Ce qui est l’appui que nous faisons pour l’animation culturelle de la ville de Dakar, sinon même du Sénégal de manière générale, en vue d’appuyer aussi ces troupes. Les locaux de Sorano doivent aussi être à la disposition de tous les acteurs culturels.
Avec l’avènement du Grand Théâtre, Sorano semble perdre du terrain. Qu’est-ce qu’il faut pour redonner à ce lieu la place qu’il a toujours occupée ?
Souvent, je pense aussi que cette équation est mal posée. Avec le Grand Théâtre, nous ne sommes pas du tout en compétition parce que nous relevons tous de l’Etat. C’est une bonne chose aussi même. Et il faut se féliciter qu’on puisse l’avoir. Il y a même des spectacles qui sont organisés au Musée des Civilisations Noires. Donc, c’est une excellente chose d’avoir plusieurs infrastructures. Par contre, quand on pose la question, il faut bien savoir que l’identité de Sorano n’est pas celle du Grand Théâtre. Sorano est un théâtre avec des troupes artistiques qui sont à l’intérieur, c’est-à-dire des troupes de l’Etat. Je vous ai parlé de la troupe nationale dramatique, du ballet national « La Linguère » et aussi de l’ensemble lyrique traditionnel. Ce qui n’existe pas au Grand Théâtre. Donc, je peux dire qu’il y a une âme artistique à Sorano qui n’existe pas au Grand Théâtre. C’est un théâtre du point de vue bâtiment. Mais ici quand même, c’est un théâtre national, avec ses troupes qui ont participé à faire connaître le Sénégal depuis les indépendances. Mais aussi qui ont eu à participer à la décentralisation de l’action culturelle à l’intérieur du pays. Voilà ce qui fait notre différence avec le Grand théâtre. Mais aussi on est complémentaires, car parfois, nous avons des programmes que nous menons ensemble. Et il faut s’en féliciter aussi.
UNE OPPORTUNITE HISTORIQUE POUR SE RELANCER !
Face à l’avenir prometteur de l’industrie numérique, le secteur postal n’a de choix que de s’adapter ou périr, avec les nouvelles offres de services qui sont d’actualité.
Face à l’avenir prometteur de l’industrie numérique, le secteur postal n’a de choix que de s’adapter ou périr, avec les nouvelles offres de services qui sont d’actualité. Et comme si cela ne suffisait pas, la pandémie du coronavirus (Covid-19), n’a pas manqué d’impacter considérablement le secteur déjà en plein dans le déploiement de stratégies de croissance, d’innovations technologiques et de tendances émergentes des perspectives d’ici 2024. D’ailleurs, dans cette dynamique d’émergence de l’économie numérique, le chef de l’Etat a demandé respectivement aux ministres chargé de l’Economie numérique et des Finances de finaliser le Plan de transformation de la Poste d’ici la fin de l’année 2020, eu égard aux nouvelles missions financières assignées à celle-ci. Pour comprendre la finalité d’une telle motivation, Sud quotidien a donné la parole aux acteurs qui esquissent l’intérêt et la portée économique et sociale d’une transformation de la Poste.
MAMADOU NDAO, CHEF DU DEPARTEMENT DU PATRIMOINE ET DES MOYENS GENERAUX POSTEFINANCES : «La poste à l’obligation de s’adapter»
Ces dernières années, les révolutions technologiques ont induit de nouveaux comportements de consommateurs, de nouveaux métiers, de nouveaux marchés. Ce plein essor de l’économie numérique, aux nombreuses opportunités, s’offre également au secteur postal qui doit nécessairement les exploiter pour se tirer d’affaires, en se faisant «l’obligation de s’adapter», soutient Mamadou Ndao, Chef du Département du patrimoine et des moyens généraux à Poste Finances (Dpmg).
Interrogé dans la cadre du plan de relance de la Poste évoqué par la président Macky Sall en Conseil des ministres le mercredi 6 mai dernier, M. Ndao préciser que pour se faire, «il faut mener en profondeur plusieurs reformes, principalement la mutation de Poste Finances en banque postal». M. Ndao, titulaire d’un Master portant sur la mutation de Poste Finances en banque, affirme que «l’activité bancaire proprement dite va relancer les services financiers postaux qui sont fortement concurrencés dans presque tous les pays du monde». Selon lui, «l’ouverture du capital de Poste-Finances qui changera de statut juridique va favoriser l’arrivée de nouveaux partenaires financiers. Avec la Poste comme actionnaire majoritaire, la nouvelle banque aura comme partenaire privilégié l’Etat du Sénégal, mais également sa clientèle de large gamme qui pourra être bien segmentée». Pour ce qui est de l’invite faite par le chef de l’Etat aux ministres en charge des départements du Numérique et des Finances pour la finalisation du Plan de transformation de la Poste d’ici la fin de l’année, eu égard aux nouvelles missions financières, il engage la responsabilité de l’Etat: «Tout dépend de la volonté de l’Etat», a-t-il dit, tout en affirmant que «l’autorité travaille sur un Plan de relance du Groupe La Poste et que la date de 2021 a même été avancée pour procéder aux réformes du secteur». A l’en croire, «en six mois, si le statut et le règlement intérieur sont élaborés, le business plan du projet de demande d’agrément au niveau de la Bceao finalisé, la nouvelle banque pourra exercer ses activités dès le courant du premier trimestre 2021».
MAMADOU NDOYE, RETRAITE «Ce n’est plus la Poste d’avant !»
Pour Mamadou Ndoye, retraité de la fonction publique depuis 2009, rencontré au quartier Dieuppeul Derklé (Dakar), «la Poste, n’est plus celle d’avant!» S’est-il ainsi exclamé tout en se rappelant des beaux souvenirs de celle-ci. «La Poste et les citoyens au sens large, c’est une histoire. Je garde en mémoire, cette relation entre les citoyens, singulièrement les travailleurs, les élèves et les étudiants… D’abord, je m’en souviens, comme hier, ce que je suis en train de vous raconter. Alors que nous étions de jeunes lycéens, sortis des villages pour apprendre au lycée de Valdiodio Ndiaye de Kaolack, on se donnait rendez-vous toutes les fins du mois à la Poste. D’abord, pour avoir les nouvelles de nos parents et amis par l’entremise des enseignants des localités respectifs, venus prendre leurs salaires, pour certains, et recevoir de l’aide (argent) de leurs papas, pour d’autres.
Et pour d’autres même espérer avoir quelques sous des connaissances», a-t-il partagé comme souvenirs. Il souligne : «la Poste, c’était aussi le lieu pour poster et recevoir ses lettres et autres. Donc, la Poste était un lieu de rencontres entre travailleurs mais aussi entre parents et nouvelles connaissances». Et d’ajouter : «pendant les vacances, notre maman nous filait l’information indiquant le jour que Papa va aller percevoir son salaire. Et là, on se mettait tout de suite à réfléchir sur le cadeau que Papa doit nous acheter, après avoir bien travaillé à l’école».
A cette perception, le front haut, M. Ndoye raconte: «Moi aussi, après avoir décroché mon tout premier emploi à la Fonction publique, j’ai tout de suite demandé à être payé à la Poste, parce que je gardais cette belle image de la Poste. Et je puis vous assurer, des amis, des connaissances et des générations avaient cette interrelation avec la Poste. Mais, aujourd’hui, hélas! Année après année, nous constatons, pour le déplorer, que la Poste a perdu son aura. Et cela est largement dû à l’essor du numérique qui a entrainé une rude concurrence avec de nouvelles offres de services dont la Poste doit s’approprier, par l’adaptation, si elle entend durer», a-t-il conseillé.
Par Djiby SAMBOU
RISQUES, VULNERABILITE ET RESILIENCE DES POPULATIONS FACE A LA MONTEE DES EAUX
Située en aval du delta du fleuve Sénégal, la ville de Saint-Louis présente de fortes contraintes physiques qui la rendent particulièrement vulnérable.
Située en aval du delta du fleuve Sénégal, la ville de Saint-Louis présente de fortes contraintes physiques qui la rendent particulièrement vulnérable. Même si elle a jusqu’ici été préservée des submersions marines par la Langue de Barbarie, Saint-Louis est fréquemment soumise aux aléas des inondations fluviales. Au plan géographique, la ville comprend trois entités : le quartier de Sor ; l’île de Saint-Louis ; et la Langue de Barbarie qui présente des spécificités à la fois physiques et humaines. Au plan physique, la Langue de Barbarie est issue de la rencontre entre le fleuve Sénégal et l’océan Atlantique. Avec une pente de 3 à 4 %, cette flèche littorale sableuse s’étire sur environ 40 kilomètres allant du sud de Saint-Louis jusqu’à l’embouchure du fleuve Sénégal. Notre étude a examiné les effets néfastes des inondations récurrentes dues au changement climatique, et examiné les ressorts de la résilience des populations touchées
LES RISQUES ET VULNERABILITES
Les zones côtières du Sénégal sont actuellement sujettes à d’importantes perturbations de leurs écosystèmes. Cette situation imputable au changement climatique et à l’activité humaine affecte aussi bien l’environnement physique que les activités socio-économiques et la mobilité des individus. Au large de la ville de Saint-Louis, l’effet du changement climatique est observable dans la Langue de Barbarie surtout depuis l’ouverture de la brèche en 2003 et son corollaire d’inondations répétitives de la ville. Cette brèche, de 4 mètres au départ, a atteint 5 200 mètres de large en février 2015, changeant les caractéristiques biophysiques de la zone. Les terres du Gandiol, un terroir situé un peu au sud de Saint-Louis, qui étaient jadis propices au maraîchage, sont affectées par la salinisation à cause de l’intrusion du biseau salé.
Les villages de Doun Baba Dièye et de Keur Bernard ont disparu. Les habitations et les infrastructures qui se trouvent près de la plage sont touchées par l’érosion alors que les activités comme la pêche (et les transformations des produits halieutiques) et le tourisme sont perturbées par la brèche, la montée de la houle et la diminution des espaces dédiés. Tous ces facteurs concourent à la création d’une situation de vulnérabilité élevée des populations côtières. Sur le plan humain, la Langue de Barbarie, et notamment le quartier de Guet-Ndar, souffre de plusieurs problèmes aigus : exiguïté, manque d’infrastructures de base, services urbains déficients, appropriation privée de l’espace public. Cette bande de terre, dont l’altitude ne dépasse guère 2 mètres, abrite de nombreux secteurs d’habitation exposés aux aléas climatiques : inondations, surcotes de tempête, remontées de la nappe phréatique, érosion côtière. Ce qui accroît encore la vulnérabilité des populations locales.
COMMENT LES POPULATIONS LOCALES PERÇOIVENT-ELLES LE CHANGEMENT CLIMATIQUE?
Pour mieux appréhender la perception des risques, nous avons essayé d’abord de voir comment les enquêtés se représentent le changement climatique. La figure suivante montre qu’ils associent leur environnement (la mer), leurs ressources (poissons) et leurs activités (pêche) au changement climatique. Toutefois, les discours laissent apparaître qu’ils ne voient que les conséquences du phénomène sur le plan économique, social, sanitaire, et des habitations. Ils ont une représentation négative du changement climatique. Dans la Langue de Barbarie, les populations rencontrées ont connaissance du changement climatique ou, plutôt, de ses effets. Elles identifient majoritairement les risques à leur quotidien, c’est-à-dire à l’avancée de la mer (96,9 %), à la raréfaction de certaines espèces (41,3 %), aux inondations fluviales et à l’érosion le long de la côte (0,8 %). Elles estiment que les risques affectent l’environnement (les habitats pour 79,3 %, les côtes pour 77,5 %, les récifs pour 1,7 %), les activités économiques (la pêche pour 99,4 %, le commerce pour 77 %, le maraîchage pour 1,2 %) et les infrastructures (l’hydraulique pour 84,5 %, les télécommunications pour 41,8 %, autres pour 2,9 %). Ces données indiquent que les perceptions des enquêtés sont directement liées à leur vécu. Cependant, ce qui n’apparaît pas dans les discours des enquêtés, c’est la prise de conscience de l’impact des activités humaines sur le changement climatique. Or, des études ont montré que l’érosion côtière est liée à l’ouverture de la brèche aux constructions d’habitats et à l’extraction du sable de plage. Toutefois, 45,1 % des enquêtés estiment que ces actions anthropiques peuvent avoir un impact élevé, 43,2 % un impact grave et 1 % un faible impact sur l’environnement, les activités économiques, les équipements et les infrastructures. Ces données sont assez significatives dans la mesure où la Langue de Barbarie se trouve dans une bande (île) située entre deux eaux ; elle est naturellement exposée aux vents, à l’érosion, aux vagues et à la houle.
LA RESILIENCE DES POPULATIONS DE LA LANGUE DE BARBARIE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Pour mesurer la résilience de la population de la Langue de Barbarie, nous avons utilisé l’outil « GOAL and Résilience » que nous avons adapté à notre milieu d’étude. Cet instrument est destiné à mesurer la résilience des populations à partir de cinq domaines : la gouvernance ; l’évaluation des risques ; la connaissance et l’éducation ; la gestion des risques et réduction de la vulnérabilité ; et la préparation et réponse. Globalement, pour notre étude, les résultats indiquent un faible niveau de résilience (un score de 2 sur une échelle de 1 à 5) des populations de la Langue de Barbarie face aux changements climatiques (voir figure 2). Ce résultat cache toutefois des disparités. Ainsi, comme le montre la figure ci-dessus, le niveau de résilience est faible (score 2) dans les domaines de la gouvernance, de l’évaluation des risques et de la préparation et réponse. En revanche, la résilience est moyenne (score 3) dans le domaine de la connaissance et de l’éducation, et elle est minimale (score 1) en matière de gestion des risques et de réduction de la vulnérabilité.
Les entretiens (individuels et en groupe) ont mis en évidence la diversité des acteurs privés (les mareyeurs, les hôteliers, guides touristiques) et institutionnels (services déconcentrés de l’État : pêche, tourisme, environnement, etc.) dont les enjeux et préoccupations économiques et environnementales sont divergents et empêchent une bonne prise en charge des questions de l’environnement. En outre, les politiques et programmes publics conçus pour atténuer l’exposition des populations aux risques côtiers sont bien pris en compte dans les documents officiels, mais leur mise en œuvre pose problème. Les répondants considèrent que leurs besoins ne sont pas pris en compte en cas de sinistre. Enfin, en matière de préparation et de réponse, les résultats indiquent une résilience faible.
En effet, à l’occasion de différents phénomènes climatiques (houle, avancée de la mer, hausse des températures) dans la Langue de Barbarie, les autorités ne proposent pas de réponses adéquates pour prendre en charge les populations en cas de sinistre. Cette recherche, en s’intéressant aux perceptions des risques face au changement climatique et à l’érosion côtière, a permis de montrer que les populations de la Langue de Barbarie sont exposées et affectées par ces phénomènes surtout depuis l’ouverture de la brèche en 2003, et qu’ils ont conscience des risques. Ils ont identifié l’érosion côtière comme étant le changement environnemental observé le plus marquant. En outre, ils subissent déjà les aléas (effondrements des habitations et des infrastructures, inondations des quartiers du fait de la houle, disparitions de pêcheurs) dus à leur exposition et vulnérabilité. Des victimes de l’érosion côtière et de l’avancée de la mer sont relogées dans un site d’accueil temporaire (Khar yalla) dans la ville de Saint-Louis.
Par ailleurs, globalement, dans le discours des populations interrogées et dans l’analyse des stratégies individuelles, collectives et institutionnelles, nous retrouvons un niveau de résilience faible (un score de 2 sur une échelle de 1 à 5) mais en matière de gestion des risques et de réduction de la vulnérabilité, la résilience est minimale (score de 1). Ce qui suggère un accompagnement des populations pour mieux faire face au changement climatique, d’autant plus que les simulations et prédictions indiquent que pour une hausse de 0,5 mètre, 11 % du territoire de la Langue de Barbarie seraient inondés… *Djiby Sambou est soutenu par la Fondation Croix-Rouge française, dédiée à l’action humanitaire et sociale. Elle accompagne les chercheurs depuis la conception de leur projet de recherche jusqu’à la mise en valeur de leurs travaux, et la promotion de leurs idées.
Par Djiby SAMBOU - (THECONVERSATION.COM)
Enseignant Chercheur, Université Amadou Makhtar Mbow de Dakar