Le président de la République Macky Sall a décidé d’octroyer une allocation spéciale de retraite aux enseignants chercheurs titulaires des Universités. Il a pris un décret dans ce sens en date du 23 septembre dernier. A travers cet acte, le chef de l’Etat sauve ainsi les enseignants du supérieur de la précarité dans laquelle ils étaient plongés au moment de jouir de leur droit à des pensions de retraite.
Le débat a fait rage. Et la revendication était une des préoccupations du syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES). La précarité était devenue une véritable angoisse pour les enseignants du supérieur au moment de jouir d’une retraite méritée après de brillantes carrières dans nos universités. Ces têtes bien faites chargées d’inculquer le savoir à nos étudiants perdaient près de 72 % de leurs salaires qui sont structurés très souvent en indemnités. On comprend dès lors que le SAES avait fait de la valorisation des pensions de retraite des enseignants, une priorité dans son combat pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants du supérieur. Un combat porté par la totalité des enseignants de nos universités. Il était d’autant plus actuel que, selon les projections du secrétaire général du SAES, Malick Fall, environ 107 enseignants devaient partir à la retraite en 2018. En 2019, ils étaient 163 à être dans ce cas. Un nombre qui devait grimper à 481 à l’orée de 2025.
D’une manière générale, dans les prochaines années, presque 500 enseignants du supérieur vont partir à la retraite. Soixante pour cent d’entre eux sont des enseignants de rang magistral qui sont habilités à encadrer les mémoires de master, les thèses de doctorat selon les normes du Cames. « Nous avons vu des collègues, de très grandes sommités, tomber dans un dénuement total après leur départ à la retraite. Je ne vais pas citer de noms. Mais je vais donner des indices. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas prendre 10 algébristes sans citer son nom. Il a dirigé des structures au niveau de l’université. Cette sommité, à la retraite, en sandales, prenait des Ndiaga Ndiaye. Alors que ce Monsieur, à l’époque, quand le président Senghor partait en mission, il l’avait toujours dans sa délégation. Il y en a qui se sont retrouvés avec le quart de leur salaire. En réalité, la majeure partie de nos salaires est basée sur des indemnités qui ne sont pas prises en compte dans l’assiette de retraite. Nous avons remarqué qu’à 5 ans de la retraite, les collègues manifestaient des déprimes et des signes d’énervement. Parce que ce sont des situations de stress qui sont extrêmement intenses. Ce qui fait que beaucoup de nos collègues sont décédés.
C’est pour dire que c’est une situation qui était extrêmement difficile et douloureuse. Il s’y ajoutait qu’on avait des difficultés avec la prise en charge médicale. Ce qui a exacerbé beaucoup plus notre requête, c’est le cas du professeur Abdou Karim Thioune de l’Inseps (paix à son âme). C’est ce qui a favorisé cette prise de conscience sur la prise en charge médicale. Nous avons entamé la lutte en adoptant une stratégie qui consistait surtout à entretenir le dialogue qui a abouti à la signature d’un protocole d’accord ce 15 mars 2018 » soulignait dans les colonnes du Témoin, le 24 avril 2018, dans une interview, le SG du SAES, Malick Fall.
Un combat de la dignité gagné
Le SAES avait pu lors de négociations avec l’Etat obtenir des accords sur ce point concernant la revalorisation des pensions de retraite des enseignants. Ces accords stipulaient, entre autres, l’autonomisation du Fonds national de retraite (Fnr), la mise en place d’un second pilier (retraite complémentaire) et d’un nouveau processus de suivi et de pilotage du système de retraite. Ils avaient été en effet déjà validés par les services techniques du ministère de l’Economie et des Finances. depuis le 23 septembre dernier, date de la signature du décret présidentiel, Malick Fall SG du SAES et ses camarades peuvent afficher le sourire et envisager de partir à la retraite dans une perspective moins angoissante.
En effet, le décret dont le Témoin a obtenu copie indique en son article premier qu’« il est créé au profit des enseignants et chercheurs titulaires des Universités une allocation spéciale de retraite imputable sur le budget général de l’Etat ». L’article 2 dit que « l’allocation spéciale de retraite est servie aux enseignants et chercheurs titulaires des Universités admis à la retraite à partir du 1er janvier 2018, titulaires du Fonds national de retraites et bénéficiaires d’une pension de retraite concédée suivant les conditions prévues par la loi n° 81-52 du 10 juillet 1981 portant Code des Pensions civiles et militaires de Retraites, modifiée ». L’art 3 ajoute que « l’allocation spéciale de retraite est égale à la différence entre la pension de retraite du FNR et le montant correspondant à 70 % de la dernière rémunération nette d’impôt pour les retraités de 2018 et 2019, à 80 % de la dernière rémunération nette d’impôt pour ceux de 2020 et 2021, à 85 % de la dernière rémunération nette d’impôt pour ceux à la retraite à compter du 01 er janvier 2022 ».
La rémunération comprend la solde indiciaire, les augmentations et ajustements, le complément spécial de solde, l’indemnité de résidence, l’indemnité d’enseignement, l’indemnité de recherche-formation, l’indemnité de logement, la prime académique spéciale, la prime académique logement et les prestations familiales. L’art4 conclut que « l’enveloppe budgétaire supportant l’allocation spéciale est évaluée et inscrite chaque année dans la loi de finance initiale ». Ces dispositions permettent aux enseignants du supérieur de une pension de retraite élevée, sensiblement moins élevée que la rémunération qu’ils touchaient au cours des dernières années de leur carrière. De quoi leur permettre de garder leur dignité après des décennies de bons et loyaux services rendus à la Nation.
TOUBA, CARREFOUR DES ALLEGEANCES POLITICO-RELIGIEUSES
Toutes chapelles confondues, les leaders politiques nationaux n’ont pas été en reste dans la ruée vers la ville sainte de Touba lors de la célébration du Magal.
Toutes chapelles confondues, les leaders politiques nationaux n’ont pas été en reste dans la ruée vers la ville sainte de Touba lors de la célébration du Magal. Ce en dépit des fortes menaces liées à la propagation du coronavirus. Ainsi, plus que jamais, s’est révélée la dimension socio-politique de cette bousculade d’hommes politiques aux portes de la ville sainte, symbole d’un grenier électoral décisif lors des joutes. Analystes politiques et sociologue ont décrypté l’enjeu de cette ruée vers Touba.
De l’opposition comme du pouvoir, Touba a connu une ruée de leaders politiques à l’occasion de la célébration du Magal coïncidant cette année avec la pandémie de covid19, l’ennemi mortel favorisé par les rassemblements publics. Ce plus grand évènement religieux du pays — du moins de la communauté mouride — a été l’occasion pour les prétendants à la magistrature suprême ou aux hautes fonctions dans le pays, de s’afficher aux côtés du pouvoir mouride. Analyste politique, Assane Samb voit dans cette bousculade à Touba l’influence incontestable du pouvoir mouride sur la vie politique nationale.
A l’en croire, bien que la pandémie du coronavirus continue de faire ses ravages dans le pays, il est inconvenable, sous nos cieux, de voir un leader politique de grande envergure tourner le dos à un si grand évènement religieux. « L’enjeu est plus que religieux. Il est sociologique, culturel et surtout politique. Car, un si grand rassemblement constitue une aubaine pour l’homme politique qui cherche à gagner la sympathie de la haute hiérarchie maraboutique de cette ville sainte. Et, de façon plus générale, de la communauté mouride. C’est pourquoi, derrière les prétendues sollicitations de prières, on observe des signaux politiques posés par les uns et les autres au cours de cet évènement religieux », croit percevoir Assane Samb selon qui la haute hiérarchie mouride est incontournable dans la ‘real politik’ au Sénégal. Qu’en est- t-il de ces signaux politiques ? Le journaliste et observateur de la scène politique nationale analyse à ce niveau les derniers actes posés par le président Macky Sall dans la ville sainte. «Le chef de l’Etat y est allé en posant des actes forts qui ne peuvent pas laisser indifférente la communauté mouride qu’il cherche à convaincre par tous les moyens. D’abord, sa visite auprès du Khalife a été sanctionnée par une promesse de réaliser dans la ville sainte un hôpital moderne estimé à 30 milliards de francs. Puis, pour mettre les bouchées doubles, son gouvernement, par le biais du ministre de l’Intérieur, a brandi en public le document du titre foncier octroyé spécialement à Touba et remis au Khalife général des mourides » cite en exemple l’analyste politique qui voit par ailleurs, à travers ce geste, un brillant coup de com’ politique dans la conquête de l’électorat mouride.
Idy et Sonko, la course pour l’héritage politique de Wade à Touba
En ce qui concerne la posture des leaders de l’opposition au cours de ce grand rendez-vous populaire que constitue le Magal, M. Samb estime qu’ils sont en course pour essayer de profiter du grand vide engendré par le retrait de Wade de la scène politique. «Idrissa Seck, par exemple, est en train de bénéficier à Touba du retrait d’Abdoulaye Wade de l’action politique. C’est ailleurs ce qui lui avait permis de remporter une victoire éclatante lors de la dernière présidentielle dans cette ville, jadis fief électoral de Wade. Quant à Ousmane Sonko, il est en train de se conformer à la même logique. D’ailleurs, lui, sa stratégie est bien huilée. Surtout quand lui et sa délégation se rendent chez un influent guide de la communauté mouride, une audience dont les images donnent l’impression d’une sorte de cérémonie d’allégeance du leader de Pastef », explique Assane Samb.
Momar Thiam, expert en communication politique : « Le Magal de Touba est l’épicentre de la visibilité médiatique »
Selon Momar Thiam, docteur en communication et directeur de HEIC, une école de journalisme et de communication, les hommes politiques ont beaucoup à gagner et rien à perdre à faire le déplacement vers la ville sainte de Touba. Cela s’explique en grande partie, selon lui, par le fait que Touba est l’épicentre de la visibilité médiatique en période de Magal. « C’est le carrefour des hommes politiques qui veulent jouer sur leur visibilité parce que le Magal est un évènement avec une valeur ajoutée médiatique sans commune mesure au Sénégal. Et c’est un coup de projecteur repris par l’ensemble de la presse nationale et quelques fois celle internationale. Or, les hommes politiques de tous bords ont besoin de s’affirmer et de se faire voir à côté du Khalife général des mourides pour se valoriser » décrypte le docteur Momar Thiam. L’ancien conseiller en communication du président Abdoulaye Wade évoque un besoin de communication populaire de la part des leaders politiques. L’expert en com’ invoque l’approche des échéances locales comme autre raison de cette ruée de la classe politique vers la ville sainte. Momar Thiam : « On s’achemine vers des élections locales et on sait qu’à Touba, une ville symbolique, la bataille sera âpre. Ce d’autant plus que le pouvoir en place n’y a jamais gagné une élection. D’ailleurs, le président Macky Sall, en tant que chef de la majorité présidentielle, a déjà posé des actes politiques lors de ce Magal. Avec la présentation des documents qui attestent du statut spécial de Touba en tant que titre foncier, c’est l’électorat mouride qui est charmé », décortique l’ancien consul du sénégal à bordeaux. Il n’oublie pas de mentionner la réapparition soudaine de Idy qui était en hibernation, tandis que sonko courtise de plus en belle l’oligarchie mouride.
Moustapha Wone, sociologue : « Les hommes politiques cherchent à tirer profil de l’aura du pouvoir maraboutique »
Sociologue, Moustapha Wone estime que les hommes politiques cherchent à tirer profit de l’aura du pouvoir maraboutique. d’où, selon lui, la principale raison de leur attachement à celui-ci. « Dans chaque société, il y a le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel qui se partagent les individus. Et dans le cas du Sénégal, contrairement aux politiques, les confréries qui constituent le pouvoir spirituel bénéficient d’une admiration et d’un respect sans conteste vis-à-vis des populations voire leurs disciples. C’est pourquoi, les hommes politiques cherchent à tirer profil de l’aura du pouvoir maraboutique par tous les moyens » explique le sociologue Moustapha Wone dans son analyse de l’affluence massive de la classe politique dans les évènements religieux du pays. de vrais sociologues, ironise-t-il, pour déceler la maitrise de la mentalité collective dont font preuve les leaders politiques prêts à tout pour s’afficher auprès des hommes religieux surtout dans les moments de grande ferveur. «Au-delà de l’aspect électoral et de la récupération politique, c’est aussi une question d’image et d’appartenance qui se pose. Et au Sénégal, quoi qu’on puisse dire, généralement les gens évoluent toujours en fonction d’un groupe. Et le corporatisme confrérique est plus puissant que celui ethnique. C’est pourquoi, l’ayant compris, les hommes politiques, pour conquérir chacun d’entre ces groupes où confréries, se parent des habits de chaque groupe en fonction des circonstances. Et s’il s’agit de charmer la communauté mouride, les leaders politiques s’adonnent le plus souvent à l’acte d’allégeance qui est très symbolique aux yeux des disciples de Bamba », ajoute le sociologue pour faire comprendre les véritables motivations de la classe politique dans la course effrénée au «Illa Touba ».
QUAND LE SOMMET DE LA REPUBLIQUE PREND LA FUITE
Force est de constater que le déballage par des responsables de haut rang de conversations privées dans l’espace public commence à devenir une norme sous l’ère Macky Sall
Depuis quelques jours, le feuilleton Ousmane Sonko-Mansour Faye tient en haleine les Sénégalais. Mais au-delà de cet épisode, force est de constater que le déballage par des responsables de haut rang de conversations privées dans l’espace public commence à devenir une norme sous l’ère Macky Sall. Une déliquescence qui remet en cause les valeurs de la République.
Certains responsables politiques se délectent du fait qu’une conversation privée entre le président de Pastef Ousmane Sonko et un de ses camarades de promotion à l’Ena, Cheikh Issa Sall, de surcroît magistrat, soit étalée sur la place publique. Le directeur général du quotidien national «Le Soleil», Yakham Mbaye, un récidiviste qui assume ses positions concernant l’étalage de conversations privées sur l’espace public, donnant les raisons de son acte, soutient en substance que le «camarade» Mansour Faye a été le seul à l’avoir épaulé lorsqu’il était en disgrâce auprès du Président Macky Sall. Magistrat de profession, Cheikh Issa Sall fait partie d’un corps où la retenue est presque une seconde nature. Sa sortie à charge contre son camarade de promotion a un goût d’inachevé. En tant que magistrat et membre de la Cour des comptes, il était attendu de lui qu’il condamne la fuite de sa conversation privée avec son camarade de promotion pour donner des gages d’objectivité au public.
DR MOUSSA DIAW, ENSEIGNANT EN SCIENCES POLITIQUES «IL Y A LIEU DE FAIRE UNE SELECTION, D’EPURER L’ESPACE POLITIQUE SENEGALAIS»
En outre, il faut rappeler que cette affaire n’est pas un cas isolé sous le règne du Président Macky Sall. Il y a quelques mois, le député Farba Ngom avait balancé en direct, lors d’un entretien dans un site, l’enregistrement d’une conversation entre le même Yakham Mbaye et le vice-président de l’Assemblée nationale Moustapha Cissé Lo. Dans cet élément audio, ce dernier abreuvait le Dg du «Soleil» d’injures qui avaient choqué plus d’un dans le pays. Pour Dr Moussa Diaw, enseignant en sciences politiques à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, il est déplorable que des responsables se prêtent à ce jeu. «On attendait de ces personnalités une capacité à réfléchir sur les enjeux économiques, sur des enjeux politiques et sur les difficultés des Sénégalais pour les sortir de l’ornière. Malheureusement, ils se livrent à un spectacle de bas niveau. Et cela ternit naturellement leur image auprès de l’opinion publique», souligne Dr Diaw.
Selon le politologue, Ousmane Sonko est un opposant qui interpelle souvent le gouvernement, le met devant ses responsabilités et formule des critiques et des propositions par rapport à sa gestion. «Par conséquent, ce qu’on attendait des responsables du régime, surtout des ministres, c’est de répondre aux préoccupations des populations», dit-il avant de mettre en exergue les erreurs de casting du Président Macky Sall sur le choix de ses collaborateurs. «Il y a des personnalités politiques qui ne remplissent pas leurs missions, qui n’ont pas la capacité, le savoir et le profil. On nomme des gens sans prendre en compte leur capacité même de diriger et leur trajectoire», se désole Dr Diaw.
A l’en croire, il y a lieu de faire une sélection, d’épurer l’espace politique sénégalais afin que des hommes responsables puissent gouverner. De l’avis de Dr Moussa Diaw, la stratégie politique consistant à rendre publiques les conversations privées des adversaires ne passera pas. «On est en démocratie et on ne peut pas empêcher aux gens de parler au niveau de l’espace politique, même au niveau des juridictions», fulmine-t-il en ajoutant que les responsables politiques qui font fuiter des conversations privées sont ridicules. «Ce sont des pratiques qui n’honorent pas la démocratie sénégalaise», s’indigne l’enseignant en sciences politiques.
LA GUERRE ELECTRIQUE ENTRE BANQUES ET OPERATEURS DE TELEPHONIE
Banques et opérateurs de téléphonie que l’on croyait jusqu’ici complémentaires se retrouvent paradoxalement sur un terrain où les acteurs rivalisent d’arguments.
Banques et opérateurs de téléphonie que l’on croyait jusqu’ici complémentaires se retrouvent paradoxalement sur un terrain où les acteurs rivalisent d’arguments. C’est le terrain de la monnaie électronique. Une bataille rude dans laquelle tous les coups semblent permis. Entre un leader titillé par des jeunes loups aux dents longues, des précurseurs à la traîne, le secteur de la monnaie électronique est en pleine ébullition au grand bonheur du client. Entre des tarifs de plus en plus bas, des offres les plus innovantes, le consommateur a presque l’embarras du choix….En attendant peut-être que la bulle explose ?
Selon M. Djibril Diallo, ancien directeur de Tigo Cash et actuel directeur général de Transferto, le Mobile Money est l’ensemble des services qui tournent autour de la monnaie électronique et qui utilisent le téléphone mobile comme outil principal de transaction pour le client. Aujourd’hui, même si la téléphonie reste leur cœur de métier, les opérateurs de télécommunications accordent une place de plus en plus importante au Mobile Money. Orange Money, Tigo Cash et, dans une moindre mesure, E-Money (expresso) ont envahi le marché de la monnaie électronique et ne cessent de grignoter des parts de marché.
Pour en profiter au maximum et en toute légalité, ils se sont entourés d’un maximum de garanties en obéissant à la lettre aux nouvelles règles fixées par la Bceao. «Pour opérer dans la zone Uemoa, la Bceao exige, désormais, que les opérateurs de télécommunications obtiennent un agrément d’Etablissement de Monnaie Electronique (EME), afin d’opérer leurs activités dans un cadre de responsabilité étendu», explique un document de la Bceao. C’est justement cette disposition qui a chamboulé le secteur. C’est ce que semble dire Alex Corenthin, formateur en informatique à l’Ecole supérieure polytechnique et directeur des systèmes d’information de l’Ucad. « Avec de tels avantages, les opérateurs de télécommunications titulaires d’une licence de monnaie électronique n’ont aucun avantage à prêter leurs infrastructures pour gérer des transactions concurrentes. Et ce sont ces nouveaux acteurs qui ont exacerbé la concurrence», analyse-t-il.
LA RIPOSTE DES BANQUES
Tel un vrai ring, les acteurs ont chacun ajouté une corde à son arc. Pendant que les opérateurs, en plus de leur cœur de métier, envahissaient le secteur de la monnaie électronique, les banques ne se laissaient pas faire. Aujourd’hui, elles ont presque toutes un département monnaie électronique. La Société générale a Yup, la Banque de Dakar SÛR, Wave est adossée à Ecobank…«L’agrément déjà obtenu donne aux banques la possibilité de se lancer dans la monnaie électronique sans faire une nouvelle demande. Là où l’opérateur de téléphonie qui veut faire du Mobile Money doit forcément souscrire à une demande d’agrément à la Banque centrale. C’est pourquoi il ne serait pas surprenant de voir d’autres banques faire leur entrée dans le secteur de la monnaie électronique», explique cet expert bancaire. Dans une interview accordée au quotidien national Le Soleil, Fatoumata Bah, directrice marketing de Yup, à la base, faisait une analyse qui en dit long sur le chamboulement du secteur. «Ce sont les opérateurs qui ont créé le Mobile Money. Donc, en quelque sorte, ce sont les banques qui les ont rejoints, mais avec des normes bancaires. Et vu que la réglementation se durcit, les opérateurs devront, à leur tour, se transformer pour se rapprocher du modèle bancaire», indique-t-elle
FAIBLE TAUX DE BANCARISATION, TAUX DE PENETRATION DU MOBILE : des niches pour les opérateurs
Aujourd’hui, même si le Sénégal compte plus d’une vingtaine d’institutions bancaires, force est de reconnaître que le taux de bancarisation reste relativement faible. C’est pourquoi Alex Corenthin estime que c’est une niche pour les opérateurs. En effet, avec un taux de pénétration de plus de 100%, le mobile est partout. «Aujourd’hui que les opérateurs de téléphonie ont l’agrément d’établissement de Monnaie Electronique (Eme) délivré par la Banque centrale et qu’ils sont dotés d’un fort taux de couverture, le Mobile money est un outil extraordinaire d’inclusion financière. Aussi, du fait de certaines exigences, les banques commerciales sontinaccessibles à une partie de la population, alors que le mobile, aujourd’hui, est dans tous les foyers. C’est ce qui a encouragé la création du M- paiement etles opérateurs s’en donnent à cœur joie. Le Mobile money est, sans nul doute, le meilleur moyen d’inclusion financière», analyse-t-il.
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO DECLINE LES GRANDES LIGNES
Les grandes orientations de la loi de finances initiales pour l’année 2021 ont été présentées par le ministre des Finances et du Budget au gouvernement.
Les grandes orientations de la loi de finances initiales pour l’année 2021 ont été présentées par le ministre des Finances et du Budget au gouvernement. Les autorités ont porté leur choix sur la politique budgétaire keynésienne qui consiste à accroître les dépenses pour relancer la croissance. Pour se refaire une santé financière, le gouvernement envisage d’augmenter les recettes en instaurant de nouvelles mesures fiscales. Il est prévu une baisse de 4,1% des recettes fiscales, 2,9% des dons-projets et 93,13% des dons budgétaires. quant au déficit budget couplé au remboursement de la dette pour l’année 2021, il estimé à 1 363,2 milliards. L’innovation est l’entrée en vigueur du budget programme. Ainsi à partir du 1er janvier, les ministres seront des ordonnateurs principaux des crédits.
Le projet de loi de finances pour l’année 2021 présenté mercredi en conseil des ministres s’article autour du triptyque : Subir, Résister et Relancer l’économie. S’appuyant sur le Plan d’Actions Prioritaires Ajusté Accéléré (PAP) 2 A pour la relance de l’économie nationale, le ministère des Finances a pris en compte dans le budget 2021 les 5 initiatives majeures du plan Sénégal Emergent (PSE) et les trois programmes structurants à savoir le PUDC, le PUMA et Promovilles. Malgré les impacts négatifs de la covid-19, le gouvernement ne renonce pas à ses ambitions de porter haut la croissance économique qui est tombée à moins 1%.
Ainsi, à travers la Loi de Finances 2021, le gouvernement affiche son détermination de faire redémarrer le cycle de la croissance par une politique budgétaire keynésienne. En effet, cette nouvelle trouvaille des autorités comme l’indique Keynes, consiste à accroître ses dépenses pour relancer la croissance. Il s’agit de faire des investissements publics directs qui créeront de l’activité pour une multitude d’entreprises, les poussant elles-mêmes à investir. «Accroître les dépenses pour relancer la croissance en mettant l’accent sur les souverainetés alimentaire, sanitaire et pharmaceutique, avec un secteur privé national plus dynamique et comme cibles prioritaires le trident agriculture-élevage-pêche, la santé et l’industrialisation», a expliqué le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo dans un document que détient «L’As». Aussi pour remplir les caisses de l’Etat frappés de plein fouet par la pandémie de covid-19, le gouvernement envisage d’augmenter les recettes en instaurant de nouvelles mesures fiscales pour sécuriser davantage les recettes, d’une part, et accompagner les entreprises du secteur privé pour une meilleure résilience, d’autre part.
LE GOUVERNEMENT ENVISAGE D’AUGMENTER LES RECETTES EN INSTAURANT DE NOUVELLES MESURES FISCALES
Selon le ministre Abdoulaye Daouda Diallo le budget est bâti sur l’hypothèse d’une maîtrise de la pandémie de la Covid-19. C’est la raison pour laquelle le gouvernement espère une amélioration significative des indicateurs macroéconomiques. «En effet, la croissance s’affiche à 5,2%. Le taux d’inflation est contenu à 1,7%. Arrêté à 3 226 milliards de FCFA en recettes et 3 969,9 milliards de FCFA en dépenses, le présent budget dégage un déficit de 5% du PIB, représentant 743,9 milliards de FCFA en valeur absolue», indique la même source. Par rapport au budget en cours, le projet de loi de finances 2021connaît une hausse de dépenses pour 260,9 milliards de FCFA, soit 7%.
LE GOUVERNEMENT ENVISAGE D’AUGMENTER LES RECETTES EN INSTAURANT DE NOUVELLES MESURES FISCALES
Selon le ministre Abdoulaye Daouda Diallo, le budget est bâti sur l’hypothèse d’une maîtrise de la pandémie de la Covid-19. C’est la raison pour laquelle, le gouvernement espère une amélioration significative des indicateurs macroéconomiques. «En effet, la croissance s’affiche à 5,2%. Le taux d’inflation est contenu à 1,7%. Arrêté à 3 226 milliards de FCFA en recettes et 3 969,9 milliards de FCFA en dépenses, le présent budget dégage un déficit de 5% du PIB, représentant 743,9 milliards de FCFA en valeur absolue», indique la même source. Par rapport au budget en cours, le projet de loi de finances 2021connait une hausse de dépenses pour 260,9 milliards de FCFA, soit 7%.
BAISSE DE 4,1% DES RECETTES FISCALES, 2,9% DES DOnS-PROJETS ET DE 93,13% DES DOnS BUDGéTAIRES
Dans le projet de LFI 2021, les recettes sont estimées à 3090 milliards FCFA contre 3 833,9 milliards de FCFA pour les dépenses. Cependant, certaines recettes budgétaires vont connaître une baisse par rapport à l’exercice en cours. Il s’agit notamment des recettes fiscales qui sont estimées à 2 564,5 milliards, soit une baisse de 4,1%, les dons-projets qui seront à 268 milliards en 2021, enregistrent une baisse de 2,9% ainsi que les dons budgétaires qui sont projetés à 64 milliards, soit une baisse de 93,13%. Par contre, le gouvernement pourrait compter sur les recettes non fiscales et les recettes exceptionnelles pour se refaire une bonne santé financière. Puisqu’on table sur 133,5 milliards de FCFA de recettes non fiscales, soit une hausse de 7,7% et 60 milliards pour les recettes exceptionnelles. Mais d’après le ministre des Finances et du Budget, cette baisse des recettes fiscales tient compte de la prudence dans la reprise des activités économiques. Toutefois, ajoute-on, «avec la mise en œuvre, depuis le 1er janvier 2020 de la Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT), même si celle-ci s’inscrit dans le temps long, il est attendu des mobilisations optimales de la part des administrations fiscale et douanière en pleine modernisation.
LE DEFICIT BUDGET COUPLE AU REMBOURSEMENT DE LA DETTE POUR L’ANNEE 2021, ESTIME A 1 363,2 MILLIARDS
Pour ce qui est des dépenses budgétaires, elles se déclinent en cinq volets. Il s’agit des charges financières de la dette publique (intérêts et commissions) qui s’élèvent à 327milliards de FCFA, contre 364,8 milliards de FCFA en 2020, soit une baisse de 37,8 milliards FCFA en valeur absolue et 10,4% en valeur relative. Cependant, selon le ministère des Finances, ce repli ne tient nullement compte des économies éventuelles qui seraient réalisées dans le cadre de l’Initiative de Suspension du Service de la Dette (ISDD) du G20. Quant aux dépenses de personnel, elles sont à 904,9 milliards de FCFA, contre 817,7 milliards en 2020, soit une progression de 10,7%, les dépenses d’acquisitions de biens et services et de transferts courants estimées à 1007 milliards de FCFA, contre 947,4 milliards en 2020, soit une hausse de 6,3%, les dépenses en capital sur ressources internes qui sont à 751 milliards de FCFA, contre 681,5 milliards en 2020, soit une hausse de 10,2% et les dépenses en capital sur ressources externes sont à 844 milliards de FCFA, contre 761,6 milliards en 2020, soit une progression de 82,4 milliards de FCFA et 10,8% en valeur relative. Les comptes spéciaux du Trésor sont projetés à 135,95 milliards de FCFA, restent invariables par rapport à la loi de finances initiale de 2020. Il est prévu 0,15 milliard pour le compte de commerce, 20,8 milliards pour le compte de prêt, 0,8 milliards pour le compte d’avance et 0,5 milliards pour le compte de garanties et avals. Par ailleurs, le ministère des Finances et du Budget informe que le déficit du budget couplé au remboursement de l’amortissement de la dette pour l’année 2021, serait de 1 363,2 milliards. Abdoulaye Daouda Diallo nourrit l’espoir de combler ce gap grâce «aux tirages au niveau des prêts projets (576,2 milliards de FCFA), des emprunts programmes (105 milliards de FCFA) et des autres emprunts (632 milliards de FCFA)». Il renseigne que le remboursement de la dette en capital se situerait à 619,3 milliards mais il intègre les bons de trésor de 50 milliards émis en 2020 et dont le remboursement est prévu en 2021. En somme, le ministre des Finances et du Budget tient à préciser que le projet de loi de finances 2021 intégrant l’amortissement de la dette publique, est arrêté à 4 589,15 milliards FCFA contre en 4 215,2 milliards FCFA en 2020, soit une hausse de 373,95 milliards FCFA en valeur absolue et de 8,9% en valeur relative.
BUDGET-PROGRAMME : A COMPTER DU 1ER JANVIER LES MINISTRES SERONT DES ORDONNATEURS PRINCIPAUX DES CREDITS
La récession étant passée par là, le ministre des Finances et du Budget annonce le retour à l’orthodoxie budgétaire. Puisque, dit-il, «70% des dépenses internes de fonctionnement et d’investissements de l’Etat étaient en transfert mes collègues voudront bien demander à leurs services de se rapprocher de la Direction générale du Budget pour finaliser la répartition détaillée par nature économique des crédits reclassés des projets et programmes». Il informe que dans le projet de loi de finances 2021, les investissements exécutés par l’Etat se situent à environ 500 milliards FCFA alors qu’ils ne dépassaient guère 150 milliards FCFA les années antérieures. Abdoulaye Daouda Diallo annonce aussi le basculement du budget 2021 en mode programmes (Budget programmes). «Nous disposons d’une loi de finances en mode budget programme qu’il faut maintenant mettre en œuvre. Il s’agira de rendre effective la déconcentration de l’ordonnancement. A compter du 1er janvier prochain, les ministres seront des ordonnateurs principaux des crédits, des emplois et des matières de leurs départements. Vous aurez le pouvoir d’engager, liquider et mandater vous-mêmes les dépenses de vos ministères. C’est un changement historique», soutient M. Diallo. Seulement, les procédures seront encadrées pour éviter des dérapages. L’autre innovation majeure dans le projet de loi de finances 2021 porte sur l’institution, «de plafonds, par nature, pour l’ensemble des dépenses imputables sur les crédits transférés par l’Etat aux entités autonomes publiques, aux institutions de la République et aux services non personnalisés de l’administration publique». Il s’agit de soumettre les transferts effectués par l’Etat à des règles de spécialité précises. En particulier, précise-ton, pour les dépenses de personnel, il est institué des plafonds d’emplois par référence au quantum des crédits transférés par l’Etat et affectés par les entités bénéficiaires aux charges liées à la couverture de leur masse salariale.
RISQUE DE FAIRE BASCULER 40 MILLIONS D’AFRICAINS DANS LA PAUVRETE EXTREME
D’après la dernière analyse de l’économie régionale Africa’s Pulse, la pandémie risque de faire basculer 40 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté, effaçant au moins cinq années de progrès dans la lutte contre la pauvreté
La croissance en Afrique subsaharienne devrait chuter à - 3,3% en 2020, entraînant la région dans sa première récession économique en 25 ans. D’après la dernière analyse de l’économie régionale Africa’s Pulse, la pandémie risque de faire basculer 40 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté, effaçant au moins cinq années de progrès dans la lutte contre la pauvreté
«Tracer la voie de la relance économique.» Tel est l’intitulé du dernier rapport d’Africa’s Pulse parvenu hier à notre rédaction. Il renseigne que la pandémie de COVID-19 a gravement perturbé l’activité économique en Afrique subsaharienne, mettant en péril une décennie de progrès économique durement acquis. «L’activité économique dans la région devrait se contracter de 3,3%, confirmant la prévision selon laquelle l’Afrique subirait sa première récession en un quart de siècle en 2020», prévient Africa’s Pulse. Pis, selon le rapport, la COVID-19 pourrait faire basculer 40 millions de personnes dans la pauvreté extrême en Afrique, effaçant au moins cinq années de progrès dans la lutte contre ce fléau. De même, apprend-on, la COVID19 pourrait ralentir les progrès réalisés dans le développement du capital humain, car la fermeture des écoles affectera près de 253 millions d’élèves, entraînant potentiellement des pertes d’apprentissages.
«LE CHEMIN DE LA RELANCE ECONOMIQUE SERA LONG ET ESCARPE»
D’après toujours le rapport, la contraction économique due à la pandémie de COVID-19 va se propager dans l’ensemble des pays d’Afrique subsaharienne en 2020. En raison de la conjugaison des mesures de confinement et des retombées connexes de la récession mondiale, note-t-on, la croissance devrait ralentir dans toute la région. Même si la croissance a fortement chuté au second trimestre 2020 dans tous les pays, en particulier au Nigeria (6,1% en glissement annuel) et en Afrique du Sud (17,1%), force est de constater que l’activité des pays à faible intensité de ressources, dont la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal, ralentira sans se contracter, grâce à une croissance relativement plus robuste du secteur agricole. Tout compte fait, Africa’s Pulse estime que le chemin de la relance économique sera long et escarpé. «Il devra être pavé de politiques économiques saines. Les pays devront reconstituer leur espace budgétaire pour financer des programmes susceptibles de stimuler la reprise, d’améliorer la gestion de la dette et de lutter contre la corruption», préconise le rapport.
En attendant, il est prévu dans le document que le PIB réel de l’Afrique subsaharienne devrait remonter à 2,1% en 2021, toujours en dessous des 2,4% enregistrés en 2019 et inférieur à la croissance démographique. «Le PIB par habitant devrait se contracter de plus de 6,0%», ajoute-t-il avant de révéler que l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe devraient enregistrer une reprise d’activités légèrement plus fortes, avec une croissance projetée à 2,7% en moyenne en 2021, contre 1,3% en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. «La chute des recettes d’exportation, y compris celles provenant du tourisme international, a aggravé les impacts de la COVID-19. Dans le même temps, la réduction des envois de fonds de l’étranger, le ralentissement de l’investissement direct étranger et la baisse des flux de capitaux privés ont durci les contraintes extérieures, laissant les pays de la région confrontés à de graves problèmes d’endettement», lit-on dans le document.
LES REFORMES POUR RELANCER L’ACTIVITE ECONOMIQUE
Pour la relance, Africa’s Pulse propose des réformes pour améliorer l’accès à l’électricité, sa fiabilité et sa consommation. Aussi, le rapport indique-t-il que des réformes encourageant la contestabilité des marchés, le commerce extérieur et les investissements directs étrangers ainsi que la participation à des chaînes de valeur mondiales pourraient exposer des entreprises africaines à une compétition plus forte. Cependant, souligne-t-il, les décideurs de la région doivent promouvoir le développement de chaînes de valeur régionales tout en construisant les fondations et les capacités nécessaires à une participation continentale plus globale. «La ZLEC peut jouer un rôle important en réduisant les coûts de production associés aux barrières tarifaires et non tarifaires, et aux problèmes de facilitation des échanges », a-t-il précisé. Aussi préconise-t-il l’amélioration de la connectivité entre zones rurales et urbaines et entre zones côtières et intérieures ainsi que l’investissement dans les villes pour accroître la productivité agricole et permettre de réaffecter des ressources à des sites plus efficaces et créateurs d’emplois.
Egalement, Africa’s Pulse plaide pour la stimulation de la productivité agricole et l’amélioration des conditions de vie en zone rurale, y compris la sécurité alimentaire. Sans compter enfin, la planification des investissements dans les zones urbaines et rurales.
CES GOULOTS QUI ETRANGLENT L’AGRICULTURE
Les contraintes les plus fréquentes pour les ménages agricoles sont la salinisation, l’acidité des sols et l’ensablement.
La Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DAPSA) a livré le rapport de la phase 1 de l’Enquête Agricole Annuelle (EAA) 2019-2020. D’après le document, les contraintes les plus fréquentes pour les ménages agricoles sont la salinisation, l’acidité des sols et l’ensablement.
Les ménages agricoles font face à plusieurs contraintes qui limitent leurs capacités de production. La révélation a été faite par la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DAPSA) dans le rapport de la phase 1 de l’Enquête Agricole Annuelle (EAA) 2019- 2020.Il ressort du document que les contraintes les plus fréquentes sont la salinisation (35%), l’acidité des sols (21%) et l’ensablement (18%).
Il renseigne également que le niveau de mécanisation de l’agriculture demeure très faible avec l’usage dominant de petits matériels et d’équipements attelés à tous les stades culturaux. «Les équipements motorisés, très peu utilisés (à peine 3% des parcelles), le sont généralement pour la préparation des sols. Les techniques de conservation des sols sont peu utilisées et se limitent généralement à l’installation de digues/diguettes (12,5% des parcelles), et dans une moindre mesure aux brise-vents et haies (moins de 5% des parcelles). La jachère est également utilisée comme moyen de préservation de la fertilité des sols, mais à une petite échelle (seulement 12% des parcelles)», souligne le rapport.
L’EAA, qui est la principale enquête par sondage permettant de disposer d’informations annuelles sur le secteur agricole au Sénégal, précise aussi que les semences certifiées sont utilisées sur seulement 14% des parcelles d’arachides et de céréales (maïs et riz). «L’utilisation de l’engrais minéral reste faible (25% des parcelles). Toutefois, le NPK est l’engrais minéral le plus utilisé (sur 90% des parcelles) et est acquis généralement par le biais de la subvention (55%) ou par achat direct (52%).
Les engrais organiques sont utilisés sur 38% des parcelles ; le fumier reste de loin privilégié (98% des parcelles) contre seulement 7% pour le compost et 2% pour le paillis. Les pesticides sont utilisés surtout pour les cultures importantes du point de vue économique telles que l’arachide (45% des parcelles d’arachides sont traitées aux fongicides), le coton (95% d’herbicides), le riz irrigué (58% d’herbicides) et la pastèque (52% d’insecticides)», révèle le rapport.
L’enquête conduite selon le calendrier agricole met l’accent sur les activités agricoles de saison pluvieuse. Pour cette édition en particulier, une mise à jour du plan d’échantillonnage a été réalisée, avec l’introduction d’une stratification des activités pour mieux cerner celles non pluviales telles que l’élevage et l’horticulture.
Toutefois, le déroulement de l’enquête a été perturbé par la pandémie de la Covid-19 si bien que la seconde phase de la collecte des données qui devait permettre de disposer de données détaillées sur l’élevage et l’horticulture a été reportée à l’édition prochaine. Les résultats présentés dans le rapport sont donc ceux issus de la première phase de l’enquête qui met l’accent sur la caractérisation des exploitations agricoles pluviales en termes de superficies emblavées, d’utilisation d’intrants et de pratiques agricoles.
MOINS DE 5% DES EXPLOITANTS DETIENNENT UN DROIT DE PROPRIETE
«De façon générale, ces résultats font ressortir que la structure de l’agriculture reste caractérisée par la prédominance de l’agropastoralisme (plus de 2/5 des ménages combinent l’élevage à l’agriculture), par de petites exploitations (avec une superficie moyenne cultivée par ménage estimée à 3,36 ha et plus du tiers des parcelles exploitées ont moins d’un ha). Les ménages sont dirigés en majorité par des hommes (à peine un chef de ménage sur 10 est une femme) ; l’arachide et le mil restent les cultures dominantes (plus de la moitié des parcelles sont destinées à ces cultures, soit respectivement 36% et 27% des parcelles cultivées).
La plupart des parcelles exploitées sont la propriété de leurs exploitants, mais très peu (moins de 5%) détiennent un droit de propriété avec document. Les femmes sont moins nombreuses à être propriétaires de leurs parcelles et ont plus tendance à en emprunter», lit-on dans le rapport. La taille moyenne des ménages agricoles est de 9,5 personnes
Si l’on se fie au document, au niveau national, la taille moyenne des ménages agricoles est de 9,5 personnes. Cette moyenne est plus élevée dans la région de Matam où elle atteint 13,1 personnes. Elle est plus faible à Dakar et Saint-Louis avec des valeurs pour 7,2 personnes. L’écrasante majorité des ménages agricoles (90%) est dirigée par des hommes.
Seules les régions de Ziguinchor, Dakar, Saint-Louis et Matam franchissentl e seuil de 11% de ménages dirigés par des femmes. «La majeure partie des chefs de ménage (CM) ont entre 31 et 64 ans, uniformément repartis entre trois classes d’âge (31-44 ans, 45-54 ans, 55-64 ans). Le sexe ne semble pas être un critère discriminant de l’âge des CM : on constate en effet la même structure par âge des CM, quel que soit le sexe. Plus de 91% des chefs de ménage (CM) sont mariés. Cette proportion est plus élevée chez les hommes (96%) que chez les femmes (38%).
En revanche, la proportion de veuves chez les CM de sexe féminin est assez importante (56,47%). D’une manière générale, le niveau scolaire des CM est faible. En effet, 75% des hommes et 80% des femmes sont ‘’sans niveau’’», d’après le rapport.
ASSEMBLEE NATIONALE, CHEIKH TIDIANE GADIO OUT
Choisir, c’est renoncer. Selon le code électoral et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio, n’est plus député.
Choisir, c’est renoncer. Selon le code électoral et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio, n’est plus député. Pour cause, en acceptant le poste d’Envoyé spécial de la Francophonie pour le suivi de la situation au Mali, il renonce de facto son siège.
Imbu de son esprit panafricaniste, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio, n’a sans doute pas cherché de midi à quatorze heures pour accepter le poste d’Envoyé spécial de la Francophonie pour le suivi de la situation au Mali. Il ne s’est pas non plus prononcé sur les conséquences de sa décision d’accepter l’offre d’emploi de la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo.
En un mot comme en mille, l’ancien ministre d’Etat, avant de signer son contrat, devait convoquer toute la presse pour annoncer son départ de l’Assemblée nationale du Sénégal car il n’est plus membre de l’Hémicycle dirigée par Moustapha Niasse aux yeux de la loi. Pour cause, le code électoral sénégalais, en son article LO.19, dispose : « L’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le mandat de député. En conséquence, toute personne visée à l’alinéa précédent élue à l’Assemblée nationale est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le statut le régissant dans les huit (8) jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de contestation de l’élection, dans les huit (8) jours suivant la décision de validation. L’exercice de fonctions confiées par un Etat étranger ou une organisation internationale et rémunérées sur leurs fonds est également incompatible avec le mandat de député.
Toutefois, les membres du personnel enseignant de l’enseignement supérieur sont exceptés des dispositions des deux (2) premiers alinéas du présent article ». Mieux, l’article 110 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale dispose aussi : « L’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le mandat de député.
En conséquence, toute personne visée à l’alinéa précédent élue à l’Assemblée nationale est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le statut la régissant dans les huit jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de contestation de l’élection, dans les huit jours suivant la décision de validation. L’exercice de fonctions confiées par un Etat étranger ou une organisation internationale et rémunérées sur leurs fonds est également incompatible avec le mandat de député.
Toutefois, les membres du personnel enseignant de l’enseignement supérieur sont exceptés des dispositions des deux premiers alinéas du présent article». En acceptant ainsi d’être au service de l’OIF, Gadio, également vice-président à l’Assemblée nationale, perd de facto son poste de député au profit du nouveau job d’Envoyé spécial pour le suivi de la situation au Mali. Son suivant sur la liste nationale devrait le remplacer. Il s’appelle El hadj Saer Seye. Sauf cas de force majeure, il devrait être installé lors de l’ouverture de la session unique de l’Assemblée de la semaine prochaine.
Pour rappel, Dr. Cheikh Tidiane Gadio est ancien ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères de la République du Sénégal. Il est vice-président de l’Assemblée nationale (depuis octobre 2019). Il préside l’Institut Panafricain de Stratégie Paix-Sécurité-Gouvernance (IPS). Disposant d’une très riche expérience diplomatique, M. Gadio a conduit de nombreuses missions de médiation et de facilitation, notamment pour l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et l’Organisation de la Coopération Islamique.
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LA QUESTION DES RESTITUTIONS EST INSCRITE DANS L'ADN DES INDÉPENDANCES
Les députés français ont donné leur feu vert pour la restitution de 26 œuvres d'art au Bénin et d'un sabre au Sénégal. Marie-Cécile Zinsou, historienne de l'art explique "qu'il ne s'agit pas de vider les musées français au profit du continent africain"
Près de trois ans après le discours d'Emmanuel Macron à Ouagadouou, les députés français ont donné leur feu vert pour la restitution de 26 œuvres d'art au Bénin et d'un sabre au Sénégal. Marie-Cécile Zinsou, franco-béninoise, historienne de l'art et présidente de la Fondation Zinsou, explique "qu'il ne s'agit pas de vider les musées français au profit du continent africain" mais de rendre un patrimoine accessible aux jeunes béninois et sénégalais : "Nous sommes là pour créer l'avenir" dit-elle.
Le problème doit être analysé "d'une façon ouverte" souligne Hamady Bocoum, directeur du Musée des civilisations noires de Dakar : "La question des restitutions est inscrite dans l'ADN des indépendances [...], elle dépasse l'Afrique et implique aussi l'Europe".
Depuis l’apparition de la covid-19 au Sénégal, beaucoup de personnes sont montées au front pour apporter leur contribution dans la lutte contre la pandémie. Entre respirateurs artificiels, lave-mains, robots, confection de masques etc., les créativités ont été nombreuses. Toutefois, force est de reconnaître que ces efforts d’innovation ont besoin d’un appui de l’Etat pour un bond vers l’après Covid.
Si pour certains, la covid19 a freiné leurs activités, pour d’autres, en revanche, elle a été une belle opportunité. Pour cause, elle aura réussi à réveiller chez eux, le meilleur des imaginations et des créativités. Que ça soit des respirateurs artificiels, des lave-mains, des gels hydro-alcooliques ou encore la confection de masques, la créativité a fleuri de partout depuis le début de la pandémie au Sénégal. Et à chacun sa manière de mettre sa créativité au service de la lutte contre le virus.
A l’Ecole polytechnique de Thiès, quatre enseignants chercheurs ont créé un prototype de respirateur artificiel, appareil essentiel en cas de syndrome de détresse respiratoire pour la réanimation des malades atteints de covid19. Il s'agit des Docteurs Mamadou Lamine Diagne (Université de Thiès), Ousmane Seydi (EPT), Ibrahima Gueye (EPT) et Ahmed Mouhamadou Wade (EPT). A Dakar également, des élèves ingénieurs n’ont pas été en reste dans l’inventivité. Pape Mamadou Gueye, Ismaïla Dème et Mouhamadou Lamine Kebe ont conçu un robot dénommé Dr Car qui permet de transporter de médicaments et des repas dans les chambres des patients atteints du coronavirus.
Parmi les créativités, il y’a également le dispositif de confection de masques barrières répondant aux normes mis au point par le président de l’Association sénégalaise pour la promotion de l’invention et de l’innovation (Aspi), Sanoussi Diakité, par ailleurs, ancien directeur de l’Onfp (Office national de formation professionnelle du Sénégal). Par conséquent, personne n’est sans savoir l’importance du port du masque dans le cadre de lutte contre la propagation du coronavirus et son port devenu obligatoire au début de la pandémie.
Le travail créatif s’est également manifesté chez un physicien chercheur au labo Solma au département Physique de l’Ucad. Malick Ndiaye a mis au point la machine Palmack qui, en plus «d’appeler les gens à se laver les mains, verse du liquide savonneux, de l'eau, vous sèche les mains, puis vous sert un masque». Qui plus est dans la lutte contre la covid-19, deux jeunes techniciens sénégalais, El Hadj Ousmane Diop et Ibrahima Ndiaye, ont développé un appareil permettant de se laver les mains et fonctionnant grâce à l’énergie solaire. Sur la liste des différentes créativités liées au coronavirus qui est loin d’être exhaustive, on peut noter les lave-mains à pédales.
La pandémie de la covid-19 a ainsi agi comme un véritable catalyseur pour les innovations qui ont été d’une grande contribution dans la lutte contre la maladie. En effet, même si des inventions se faisaient depuis longtemps, la crise de la covid-19 a mis exergue la créativité des Sénégalais. D’où la nécessité de soutenir ces innovateurs. Sur ce, le gouvernement a pris plusieurs mesures allant dans ce sens. Dans son discours du 11 mai 2020, le Président de la République, Macky Sall avait d’ailleurs salué le «génie créateur» des Sénégalais face à la covid-19. Selon lui, les «énergies positives» et les «intelligences créatives» vont être soutenues dans le cadre du plan de relance de l’économie nationale post covid-19. Et c’est parce que, avait-il, dit «elles portent les promesses généreux d’un futur plus moderne et plus prospère»