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4 juillet 2025
L’APPROCHE COMMUNAUTAIRE CONSIDÉRÉE COMME LA MEILLEURE ARME CONTRE LE CORONAVIRUS
L’approche communautaire est la voie la plus indiquée pour vaincre la maladie à coronavirus, a estimé lundi soir le président du conseil d’administration de ‘’Fel Yook’’
Mbour, 30 juin (APS) – L’approche communautaire est la voie la plus indiquée pour vaincre la maladie à coronavirus, a estimé lundi soir le président du conseil d’administration de ‘’Fel Yook’’, une fédération d’associations de développement communautaire de Mbour (ouest), partenaire de l’ONG ChildFund.
‘’Si nous voulons vaincre cette maladie, il faut changer de paradigme en adoptant une approche communautaire. Miser sur une stratégie basée sur l’approche communautaire est, à mon avis, la bonne stratégie de proximité pour combattre cette maladie’’, a dit Alpha Faye en livrant aux journalistes le bilan d’étape du plan stratégique de riposte contre la Covid-19 de la fédération ‘’Fel Yook’’, lors d’un point de presse.
Selon M. Faye, cette structure a contribué ‘’considérablement’’ à la résilience des ménages vulnérables de sept collectivités territoriales du département de Mbour. Pour y arriver, elle s’est appuyée sur ses 11 associations membres, avec un budget de 89 millions de francs CFA.
Les communes de Thiadiaye, Fissel-Mbadaane, Ndiaganiao, Sessène, Sandiara, Nguéniène et Mbour sont les bénéficiaires des actions menées par ‘’Fel Yook’’, a précisé, lors du point de presse, Diarga Ndour, chargé de programme de ChildFund, dans le département de Mbour.
‘’Nous intervenons, pour la plupart, en zones rurales où, avec cette épidémie, nous avons noté un ralentissement de l’activité économique. Nous avons estimé devoir ravitailler les ménages vulnérables en denrées alimentaires, pour qu’ils puissent faire face à ce choc-là, en augmentant leur capacité de résilience’’, a expliqué Alpha Faye.
Selon M. Faye, le plan de riposte à la Covid-19 a permis de sensibiliser les ménages, par des visites à domicile, sur la gravité de la maladie et les mesures préventives à prendre.
‘’Nous avons aussi remis aux ménages des kits d’hygiène, notamment des bouilloires, du savon, de masques, de l’eau de Javel. Nous avons aussi aidé les ménages (…) en leur offrant du riz, de l’huile et du sucre’’, a poursuivi Alpha Faye.
Intervenant dans une zone à vocation agricole, ‘’Fel Yook’’ et ChildFund ont jugé nécessaire d’aider les ménages en leur offrant des semences céréalières et légumineuses, selon M. Faye.
QUATRE NOUVEAUX DÉCÈS ET 95 CONTAMINATIONS SUPPLÉMENTAIRES
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé mardi quatre décès et 95 nouveaux cas de Covid-19 provenant de 1.274 tests effectués au cours des dernières vingt-quatre heures.
Dakar, 30 juin (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé mardi quatre décès et 95 nouveaux cas de Covid-19 provenant de 1.274 tests effectués au cours des dernières vingt-quatre heures.
Le taux de positivité des derniers tests est de 7,7%, a indiqué le docteur Mamadou Ndiaye, porte-parole du ministère de la Santé et de l’Action sociale, en publiant le dernier bilan de la pandémie de coronavirus.
Les nouvelles contaminations concernent 79 personnes contacts suivies par le corps médical, a-t-il précisé, ajoutant que cinq cas importés ont été recensés à l’aéroport international Blaise-Diagne.
Onze autres cas de Covid-19 ont été causés par la transmission communautaire, la source de contamination des personnes infectées n’étant donc pas identifiée.
Selon Mamadou Ndiaye, 90 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris.
Au total, 4.431 personnes ont guéri de la Covid-19 au Sénégal, a-t-il précisé, ajoutant que le nombre de patients dans un état grave et pris en charge dans les services de réanimation des hôpitaux est passé de 27 à 30 en vingt-quatre heures.
Le nombre de décès est maintenant de 112, soit quatre de plus à la suite du bilan publié lundi.
Depuis le 2 mars, 6.795 cas de coronavirus ont été recensés au Sénégal, 2.249 patients sont, à ce jour, sous traitement.
UN DISCOURS PRÉSIDENTIEL PRIVILÉGIANT L’ÉCONOMIE EN DÉPIT DE LA MENACE SANITAIRE
Interrogé par « L’As » sur ces nouvelles mesures présidentielles, l’enseignant-Chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et analyste politique, Moussa Diaw, décortique le message du chef de l’état
C’est l’une des annonces fortes du message à la nation du Chef de l’état, hier. En effet, trois mois après l’instauration de l’état d’urgence et du couvre-feu pour faire face à la propagation de la pandémie de Covid-19 sur le territoire national, le président Macky sall a décidé de lever ces mesures pour relancer l’activité économique. Interrogé par « L’As » sur ces nouvelles mesures présidentielles, l’enseignant-Chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et analyste politique, Moussa Diaw, estime que la levée de ces mesures censées protégées les populations prouve, en ce moment, que les inquiétudes du Chef de l’état ne se trouvent plus au niveau sanitaire et social. Pour lui donc, prioritairement, c’est la relance économique.
Après un léger assouplissement des conditions de l’état d’urgence en mai dernier avec une réduction des horaires du couvre-feu, cette fois-ci, le président de la République a décidé pour de bon d’en finir avec l’état d’urgence.
En effet, Macky Sall a décidé de lever l’état d’urgence et le couvre-feu à partir d’aujourd’hui. Ce, dit-il, en tenant compte de la double nécessité vitale de lutter contre la maladie et de reprendre les activités productives. Mais, précise d’emblée l’analyste politique Moussa Diaw, la levée de l’Etat d’urgence et du couvre-feu, en ce moment où les cas de malades de la Covid-19 augmentent avec un nombre élevé de décès, brouille la compréhension des Sénégalais par rapport à la stratégie de lutte du gouvernement.
A son avis, le Président Sall a tout simplement privilégié la dimension économique, c’est-à-dire sauver l’économie malgré la menace sanitaire. Mieux, selon l’enseignant-chercheur à l’UGB, on a l’impression que ce sont les facteurs économiques qui dictent leurs lois au président de la République à savoir la croissance économique et autre. « Cette levée de l’état d’urgence et du couvre-feu prouve que les inquiétudes ne se trouvent plus au niveau sanitaire et social mais prioritairement à l’économie.
C’est la relance économique qui a pris le dessus sur les problèmes sanitaires et sociaux à savoir la courbe évolutive de la pandémie avec l’augmentation du nombre de décès », commente-t-il. Pour lui, avec l’augmentation du nombre de cas de personnes infectées à la Covid-19 et celui du nombre de décès, Macky Sall aurait dû mettre plus l’accent sur les questions sanitaires et sociales que de privilégier la dimension économique.
En outre, l’analyste politique se demande même si le Sénégal pourrait éviter la récession. D’autant que, note-t-il, même les pays développés sont aussi confrontés à cette réalité. « Il y a eu une récession au niveau des grandes puissances et je ne pense pas que les pays en développement comme le nôtre puissent échapper à cette récession, d’autant que leurs économies sont fragiles et très dépendantes de l’extérieur. On ne peut éviter la récession », fait-il savoir. D’ailleurs, dit-il, que tout le monde sache que nous sommes dans cette phase. Il faudra peut-être prendre des mesures pour éviter la propagation de la maladie et en même temps faire de sorte que l’économie puisse se tenir. Car, ajoute-t-il, il s’agit d’une situation mondiale et c’est incontournable.
LE PARADOXE D’UNE DECISION ET SES CONSEQUENCE
La levée de l’état d’urgence et du couvre-feu est juste paradoxale. Toujours, si l’on se fie à Moussa Diaw, cette décision est intervenue au moment où la population a des inquiétudes par rapport à la propagation de la pandémie, notamment au niveau communautaire. D’ailleurs, dit l’enseignant-chercheur, à un moment donné, on se demandait s’il n’y aurait pas un retour au confinement parce que ça devient inquiétant compte tenu de l’évolution de la Covid-19 et du nombre de décès par jour. Et, note-t-il, sur le plan stratégique, il y a un relâchement. « Ces nouvelles mesures posent problème. Elles risquent de nourrir les inquiétudes des populations par rapport à la maladie. En termes de communication, les populations vont se dire : comme on a levé les barrières qui devaient contribuer à faire face à la maladie, il n’y a plus de maladie », soutient Moussa Diaw.
A ce propos, conclut-il, alors que la maladie connaît toujours une évolution, plutôt que de tenir un discours qui va mobiliser les populations à plus de vigilance par rapport à la pandémie, nous avons eu droit à un discours relâchant.
Par ailleurs, l’enseignant-chercheur invite l’opposition à jouer pleinement son rôle. Parce que, poursuit-il, il y a urgence de repenser les politiques économiques, sociales et surtout il y a urgence de mettre l’accent sur le développement du système sanitaire.
L'IMPACT DE LA SOUSCRIPTION À L'INITIATIVE DE LA DETTE
L’initiative G20 de suspension des services de la dette entre juin et décembre 2020 a divisé le continent en deux parties : ceux qui y ont souscrit, au nombre de 23 et ceux qui ont décliné au nombre de 13.
L’initiative G20 de suspension des services de la dette entre juin et décembre 2020 a divisé le continent en deux parties : ceux qui y ont souscrit, au nombre de 23 et ceux qui ont décliné au nombre de 13. Les premiers estiment que la mesure évaluée globalement à 12,1 milliards de dollars n’est pas suffisamment intéressante sur le plan financier et les exposent à une dépréciation de leurs notes. Les seconds font siens le proverbe africain qui dit que “poisson attrapé avec la main est plus sûr que poisson sous le pied” et signent.
13 PAYS N’ONT PAS SOUSCRIT
Par exemple, le Nigeria a renoncé à signer, se privant de 107 millions de dollars équivalents à moins de 0,1% de son PIB. En guerre civile depuis 1992, la Somalie a décliné l’offre du G20. Autre pays à ne pas avoir souscrit à la mesure, le Sud Soudan, indépendant depuis 2011 et où la Banque Mondiale indique aucun paramètre d’appréciation de la note. La Guinée Bissau et le Libéria ont aussi décliné l’offre qui ne leur aurait rapporté que 0,1% de leurs PIBs soit respectivement 900 000 dollars et 1,8 million de dollars. Le Rwanda et son profil d’endettement à risque modéré est dans la même situation, renonçant à une mesure qui ne lui aurait rapporté que 12,6 millions de dollars soit 0,1% du PIB. Le Bénin a aussi décliné l’opération qui lui aurait fait gagner 13 millions de dollars soit 0,1% de son PIB.
Refus aussi relevé chez le Burundi, qui aurait ainsi renoncé à 0,1% de son PIB soit l’équivalent de 3,9 millions de dollars. L’impact de l’initiative G20 est tout aussi limité pour Madagascar qui a décliné l’initiative estimée à 0,2% de son PIB, soit 24 millions de dollars.. Idem pour le Lesotho qui n’a pas signé l’initiative, tournant le dos à un impact de 9,5 millions de dollars pour 0,3%de PIB. Soit le même niveau que l’Ouganda, autre pays non signataire, qui renonce à 0,3% du PIB soit 95,6 millions de dollars.
Également réfractaire, le Kenya renonce ainsi à des mesures évaluées à 800 millions de dollars soit 0,8% de son PIB.
23 PAYS ONT SIGNE
Pour leur part, les pays qui ont souscrit à l’initiative G20 ont fait le calcul inverse, en bénéficiant de mesures immédiates quitte à devoir supporter une dépréciation de leurs notations financières respectives.
Ainsi, le Burkina Faso a souscrit à l’initiative, épargnant 23,3 millions de dollars soit 0,2% de son PIB. Même impact relatif (0,2%) du Malawi qui sécurise 17,1 millions de dollars ou encore la Sierra Leone où l’impact ne dépasse pas 7 millions de dollars. Dans le même niveau, la RDC sécurise 0,2% de son PIB pour un impact évalué à 104 millions de dollars. De son côté, la Tanzanie qui a signé allège son PIB de 0,2% pour 148 millions de dollars.
La Centrafrique et le Niger ont souscrit pour 0,3% de leur PIB avec des impacts de respectivement 6,3 millions de dollars et 25,8 millions de dollars. Les Commores obtiennent 0,3% de leur PIB soit 2,3 millions de dollars. Le Mali aussi voit la mesure impacter son PIB de 0,3% pour 52, 3 millions de dollars. Autre pays ayant souscrit à l’initiative, le Tchad qui obtient unallègementde61millions de dollars soit 0,5% de son PIB. Un impact similaire que celui de la Côte d’Ivoire, à profil modéré, avec 0,5% du PIB équivalent 231 millions de dollars. Ou encore le Sénégal qui bénéficie d’un impact de 131 millions de dollars représentant 0,5% du PIB.
Le Togo qui présente un niveau d’endettement global élevé est dans le même niveau d’impact (0,5%) pour un allègement de 25,8 millions de dollars. Classé dans la catégorie des pays à risque élevé, le Ghana épargne 368,8 millions pour 0,5 % de son PIB. La Zambie a souscrit au programme pour 142,6 millions de dollars soit 0,6% du PIB. La Guinée soulage son économie pour l’équivalent de 1% de son PIB représentant 126, 1 million de dollars. L’Ethiopie épargne 0,6% de son PIB pour 570 millions de dollars. Le Cap-Vert épargne 0,7%de son PIB soit 14,9 millions de dollars. Le Cameroun engrange un impact de 276 millions de dollars soit 0,7% de son PIB. Même niveau que celui engrangé par la Gambie, pays en endettement élevé qui pousse un ouf de soulagement pour 11,5 millions de dollars soit 0,7% du PIB.
Seul pays de la région Afrique Centrale en situation de surendettement selon la Banque Mondiale, le Congo obtient 146,2 millions de dollars équivalents à 1,3% de son PIB. Également en risque d’endettement élevé, la Mauritanie bénéficie de 90 millions de dollars, soit 1,6% de son PIB. Le Mozambique classé «en situation de surendettement» engrange l’équivalentde1,9%à292 millions de dollars.
Pays en risque d’endettement élevé, Djibouti épargne 2,5% de son PIB pour l’équivalent de 59,2 millions de dollars. L’impact de l’initiative G20 sur l’Angola, évalué à 3,7% du PIB, est de 3,4 milliards de dollars, estime la Banque Mondiale dans un nouveau rapport.
Pour rappel, au mois d’avril 2020, le Comité du développement, organe conjoint de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), et les ministres des Finances du G20 ont validé la mise en place de l’Initiative de suspension du service de la dette, à la suite de l’appel lancé par la Banque mondiale et le FMI en faveur des pays les plus pauvres, afin de les aider à faire face aux graves conséquences de la pandémie de COVID-19 (coronavirus).
Cet appel, qui plaide pour une participation large et équitable, exhorte tous les créanciers publics bilatéraux à agir rapidement pour permettre aux pays à faible revenu de concentrer leurs ressources sur la lutte contre la pandémie. Le G20 a également appelé tous les créanciers privés à participer à cette démarche sur des bases comparables, une petite phrase qui a alerté les agences de notation, assez conservatrices depuis vis-à-vis de la réévaluation des cotes de crédit.
(financialafrik)
«MA PRIORITE, C'EST DE CONSERVER L’HISTOIRE. IL FAUT ACCEPTER SON PASSE ET L’ASSUMER»
Mansour Faye se prononce sur La question du déboulonnement de la statue Faidherbe de Saint-Louis
La question du déboulonnement de la statue Faidherbe de Saint-Louis continue de faire des vagues. En marge d'une cérémonie de réception de dons de poubelles de la part du Cnoss, le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, a indiqué que des efforts ont été faits par la municipalité.il a soutenu devant de nombreux invités que 80% des rues de la ville ont été rebaptisées au fil d’une dynamique. «Toute la procédure sera poursuivie. Il faut assumer de manière cohérente notre héritage colonial.»
Toute cette polémique est partie de l’engagement pris par le Pr Mary Teuw Niane (candidat aux prochaines élections locales) de «déplacer la statue Faidherbe et de changer le nom du pont Faidherbe».
A la suite de l’ancien ministre de l’Enseignement Supérieur, le coordonnateur de Rewmi, Dr Abdoulaye Ndoye, a invité le maire Mansour Faye à entamer la procédure pour mettre les populations à l'aise. Une position largement partagée par des membres de la société civile.
Le maire Mansour Faye dont la réaction était très attendue a profité de la cérémonie de réception des masques, un don du Cnoss, pour se prononcer pour la première fois sur cette question qui divise les populations de Saint-Louis.
Se voulant formel, il a indiqué que le débat sur la rebaptisation des rues et des places publiques ne constitue pas une priorité pour lui. «Ma priorité, c'est de conserver l’histoire et développer la ville. Il faut accepter son passé et l’assumer », affirme Mansour Faye. «La raison doit l’emporter sur l’émotion, à chaque fois que nous sommés interpellés par l’histoire. J'exhorte, toutefois, à assumer de manière cohérente notre héritage colonial», affirme le ministre du Développement communautaire qui rappelle que Saint-Louis a une histoire et un passé glorieux. «Saint-Louis est le fruit d’une histoire lointaine, religieuse, politique. Cette ville aux mille visages, chargée de souvenirs, porteuse de progrès, pourrait devenir, demain, le creuset d’une civilisation de symbiose. Je réitère mon appel à tout le monde pour un esprit de dépassement», a indiqué Mansour Faye.
Poursuivant, il souligne que la commune de Saint-Louis a eu à entreprendre des changements de noms de plus de 80%des rues de l'île. «Cette dynamique sera naturellement poursuivie et en toute objectivité par la commission que j'ai mise en place à cet effet. Nous, nous devons assumer notre héritage colonel. Une ville qui a une histoire doit vivre avec cette histoire qui va enrichir. Ce n'est pas parce que certains ont parlé que nous allons faire ce qu'ils ont dit. Tant que je serai maire de Saint-Louis, j'assumerai mes responsabilités. Ce qui est important, c'est le développement de Saint-Louis», dit le beau-frère du chef de l’Etat.
Par Eric NDOUR
LETTRE OUVERTE AU MINISTRE DE L'ECONOMIE
Le Sénégal doit se doter d’un nouveau plan « d’urgence » stratégique de développement qui corrigera son profil économique
Lettre ouverte aux ministres de l’Economie, des Finances et du Budget
URGENCE SIGNALEE !!! Le Sénégal doit se doter d’un nouveau plan « d’urgence » stratégique de développement qui corrigera son profil économique. Messieurs les ministres de l’Economie, des Finances et du Budget, Le PSE a été une douce illusion arrosée avec du sable.
Un premier diagnostic du plan LIGGUEY NGUIR EULEUK du président Macky SALL traduit un manque d’ambition teinté de résultats non probants. Ce dernier plan a déjà fragilisé notre économie et doit être rangé aux oubliettes, surtout dans ce contexte de crise sanitaire.
A ce jour, tous les indicateurs généraux sont au rouge. Les signes d’une grave tension de trésorerie sont perceptibles, et les risques d’une dépression économique sont visibles.
L’examen de la structure actuelle de notre économie expose un PIB tiré par un secteur tertiaire détenu par des firmes étrangères à hauteur de 61%contre 22%pour le secteur secondaire.
Seulement 17% est à l’actif du secteur primaire qui emploie près de 70% de la population active. Et comme le disait Winston Churchill, mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. Il est impératif aujourd’hui d’établir l’ordre des priorités dans le choix des actions gouvernementales en veillant à ne pas compromettre la mobilisation à terme des ressources directes et indirectes disponibles.
Le plan de relance de notre économie requiert des objectifs à atteindre en s’appuyant sur des leviers importants. La banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a déjà annoncé la couleur en réduisant les taux directeurs afin de booster les emprunts. L’autre levier de relance de notre économie est certainement le Budget. L’Etat doit fixer un objectif de collecte de recettes internes équivalant à 30% de PIB. Messieurs les ministres de l’Economie, des Finances et du Budget, La nouvelle stratégie budgétaire devra être axée sur les points ci-après :
- des réformes fiscales soutenues par des interventions dans le domaine des technologies de l'information en vue de renforcer la responsabilité et la transparence fiscale et d'améliorer les services aux citoyens et au secteur privé. Les objectifs principaux seront, dans un premier temps, axés sur l’amélioration de la discipline budgétaire et le cadre réglementaire fiscal propice aux affaires, et dans un second temps sur la gestion globale des finances publiques en améliorant la planification budgétaire, la conformité fiscale, le contrôle des dépenses.
-Une bonne stratégie visant à accroitre la conformité fiscale qui permettra de réduire l'évasion fiscale, tout en améliorant les services aux citoyens et la collecte des recettes publiques tout en nivelant le terrain de jeu pour les entreprises qui s’y conformeront.
- Le renforcement des systèmes de trésorerie du secteur de la santé avec un procès d'analyse, de conceptualisation, de conception et de déploiement pour une meilleure gestion des fonds publics, comme premier enseignement à tirer de la COVID-19.
- L’amélioration de la qualité de la budgétisation et des dépenses publiques avec la priorisation stratégique et l’évaluation des résultats fondée sur la performance pour une meilleure qualité des dépenses publiques.
- Le renforcement de l'environnement des affaires. Cela aidera les différents niveaux de gouvernement local à compenser toute perte de revenus en identifiant des sources de revenus plus productives et plus favorables aux investisseurs.
- La nécessité de renforcer la gestion de la dette publique en mettant en œuvre des modifications législatives et procédurales. Messieurs les ministres de l’Economie, des Finances et du Budget,
Pour atteindre le bien-être des sénégalais, accorder 40% du budget au secteur primaire devient une absolue nécessité. Le moteur de notre développement économique devra être axé sur le secteur primaire, avec une exploitation soutenue et continue des 6 zones agricoles, à savoir : la vallée du fleuve Sénégal, les Niayes, le bassin arachidier, la basse et moyenne Casamance, le Sénégal oriental et la zone silvopastorale du Ferlo.
Le Sénégal dispose de 4 millions d’hectares, soit 19% de la superficie totale . Malheureusement, la mise en valeur ne porte que sur moins de 60% de terres cultivables. Une place prépondérante devra être donnée à l’agriculture, avec une excellente formation et une meilleure mobilisation du capital humain. Elle permettra d’assurer « une circulation du revenu net à travers les groupes sociaux et animera toute la vie économique », comme semblent bien le soutenir ici les physiocrates, « seule la terre restitue aux hommes une matière plus abondante qu’elle n’en reçoit d’eux » Le dynamisme du secteur agricole aura probablement un effet d’entrainement sur les autres secteurs, comme les activités portant sur la transformation des produits agroindustriels, le commerce, le transport.
Le président Idrissa SECK disait que l’agriculture est le moteur de notre développement économique et social et qu’il serait opportun de changer de paradigme pour mettre le monde rural au centre de toutes les politiques publiques.
Je vous demande de vous inspirer de ses très fortes et pertinentes propositions que je partage avec vous dans les lignes qui suivent. Il prônait d’aménager et d’équiper 120.000 petites fermes qui :
- pratiqueront une agriculture écologiquement durable, économiquement rentable et socialement soutenable;
- produiront 1200 milliards de FCFA de biens chaque année ;
- créeront 500.000 emplois permanents et 500.000 emplois indirects ;
- assureront un rééquipement et rééquilibrage du territoire national ; - assureront notre autosuffisance en ovins pour la Tabaski;
- permettront de retrouver notre position d'exportateurs de légumes et de viande en direction des pays de la sous- région. La promotion du consommer local devient un impératif. Il nous faut élaborer les stratégies du changement d’échelle de la consommation de produits locaux au Sénégal avec un accompagnement protectionniste fragmenté et graduel.
Messieurs les ministres de l’Economie, des Finances et du Budget
Vous avez mis en place, en partenariat avec le secteur bancaire, un mécanisme de financement des entreprises affectées par la crise avec une enveloppe de 200 milliards de FCFA. La constitution de ce fonds de garantie doit obligatoirement permettre de lever 1.000 milliards au niveau des institutions financières qui comprennent les enjeux du moment et qui ne sont pas dans une perpétuelle maximation du profit. Il est important de redéfinir le schéma global et permettre aux PME et TPE de bénéficier au moins de 500 milliards qui serviront à financer leur besoin en fonds de roulement ainsi que leur cycle d’investissement. Face au monde qui bouge, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement, disait Francis Blanche.
«L’OBJECTIF EST DE METTRE EN LUMIERE LES ECONOMIES QUE POURRAIT REALISER CHAQUE PAYS ELIGIBLE»
Le groupe de la banque mondiale a lancé un portail centralisant des informations actualisées pour les pays éligibles, dans le cadre du moratoire de la dette.
Le groupe de la banque mondiale a lancé un portail centralisant des informations actualisées pour les pays éligibles, dans le cadre du moratoire de la dette. A en croire le président du groupe, David MALPASS, cette nouvelle initiative vise à promouvoir la transparence de la dette et de l’investissement au profit des populations.
Mettre en lumière les économies que pourrait réaliser chaque pays éligible, en volume et en pourcentage du PIB, dans le cadre de l’Initiative de suspension du service de la dette,tel est l'objectif du portail lancé par la Banque mondiale. Dans un poste publié le 19 juin dernier dans le site de ladite institution, David Malpass, le président du Groupe de la Banque mondiale explique que cette plateforme permet de consulter des informations plus détaillées sur chaque pays, grâce à la base de données du système de notification de la dette (DRS) administré par le Groupe de la Banque mondiale, ainsi que des liens utiles vers des informations connexes dont les questions sur l’Initiative, documents essentiels de la Banque mondiale et du G20, etc. ».
Mieux, dira-t-il : « Je pense qu’il est important de rendre publiques, dans les meilleurs délais, des informations détaillées sur les paiements au titre du service de la dette susceptible d’être différée. » D’autant plus, poursuit-il, que la communication de ces données permettra aux parties prenantes, de même qu’aux autorités publiques ainsi qu’au secteur privé et à la population en général, de suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre de cette initiative, soutient M. Malpass, faisant ressortir l’importance grandissante de la transparence dans la gestion de la dette. C'est pour cela, informe t-il, que« nous diffusons aujourd’hui des données issues du DRS plus détaillées qu’auparavant, et nous nous emploierons, à l’avenir, à obtenir l’appui des pays emprunteurs pour mettre en place un mécanisme de diffusion d’informations encore plus précises sur les paiements au titre de la dette ». Le patron du Groupe de la Banque mondiale d’ajouter pour dire que ce n’est qu’un début. C’est pourquoi, il estime que les pays emprunteurs et les créanciers devront, à l’avenir, réaliser des progrès sur la base de cinq principes fondamentaux pour améliorer la transparence de la dette et les flux d’investissements.
Pour cela, il indique qu’il faut présenter des informations détaillées sur les conditions des contrats de prêts et les calendriers de remboursements. Il y rajoute en plus la divulgation de l’intégralité du stock de la dette contractée ou garantie par l’État et surtout, selon lui, les engagements des établissements publics, et des instruments assimilables à des titres d’emprunt.
Le patron du Groupe de l’institution de Bretton Woods renseigne également que cela permettra aux emprunteurs de demander à être dégagés de l’obligation de se conformer aux clauses de confidentialité excessives de manière, selon lui, à pouvoir présenter des données de manière plus transparente. Car, dit-il, « La transparence de tous les engagements financiers et d’investissements de l’État est une étape essentielle à la création d’un climat propice à l’investissement ». Surtout, signale-t-il, c’est un enjeu qui pourrait faire l’objet cette année d’avancées considérables au profit des populations des pays en développement.
DAKAR, DIOURBEL ET THIES, DES REGIONS A FORT RISQUE
Dans son discours à la nation hier, lundi 29 juin, troisième du genre après ceux du 23 mars et du 11 mai, le chef de l’Etat a indiqué que les régions de Dakar, Diourbel et Thiès demeurent des localités à fort risque et qu’ «il convient donc de redoubler de vigilance et d’effort pour arrêter la propagation de la maladie en intensifiant les campagnes de proximité».
Appréciant tout d’abord les chiffres de Covid-19 au Sénégal, le chef de l’Etat dira: «A ce jour, le SAMU a reçu plus de 726 000 appels d’alerte. Nous avons réalisé plus de 78 338 tests. 24 824 contacts ont été suivis par nos services. Le taux de létalité au Sénégal est de 1,5%, contre une moyenne africaine de 2,5% et de 5,2% au niveau mondial».
Sous ce rapport, «le Sénégal affiche un taux de guérison de 64,8%, contre une moyenne africaine de 48% et mondiale de 50%». A l’échelle nationale, a-t-il relevé par suite, «les statistiques montrent que les principaux foyers de la pandémie sont essentiellement localisés dans les régions de Dakar, Diourbel et Thiès, qui concentrent 92% des cas de contamination». Poursuivant son discours, le chef de l’Etat dira que «le département de Dakar à lui seul totalise 54% des cas recensés sur l’ensemble du territoire national». Pour autant, dans ces trois régions, «il convient donc de redoubler de vigilance et d’effort pour arrêterla propagation de la maladie en intensifiant les campagnes de proximité», a-t-il invité les concitoyens.
«LA MALADIE EST TOUJOURS LÀ»
S’adressant au corps de santé, Macky Sall dira: «Je tiens, une fois de plus, à exprimer notre gratitude et rendre hommage à notre remarquable corps médical, para médical et aux personnels de soutien, pour leur compétence, leur engagement et leur disponibilité».
En dépit des performances dans la riposte sanitaire, le Président a affirmé : «je dois cependant rappeler, avec insistance, que la lutte contre la pandémie n’est pas encore finie. La maladie est toujours là et toutes les projections montrent que le virus continuera de circuler durant les mois à venir», prévient le président qui a invité fortement à la responsabilité individuelle et collective. Quoique les services de santé et tous les autres acteurs mobilisés dans la riposte anti Covid-19 donnent le meilleur d’eux-mêmes, le président a relevé qu’en définitive, «l’issue de notre lutte contre notre ennemi commun dépendra, en grande partie, de nos propres comportements individuels et collectifs».
Dans la foulée, il dira qu’il nous faut, par conséquent, «redoubler d’efforts dans les attitudes qui empêchent la propagation du virus à savoir se laver fréquemment les mains, respecter la distanciation physique, éviter les rassemblements, non nécessaires, limiter les déplacements et porter correctement le masque».
PORT OBLIGATOIRE DE MASQUE DANS LES ESPACES PUBLICS
Notant par ailleurs que le port du masque réduit considérablement la circulation du virus, Macky Sall a affirmé qu’ «il est obligatoire dans tous les espaces publics, les lieux de travail, publics et privés, les transports et les commerces». Et de poursuivre que, dans ce front uni qui est mené contre ce terrible fléau, « le port du masque est à la fois une mesure de protection de soi-même et de son prochain ; mais aussi un acte de civisme et un engagement patriotique vis-à-vis de la Nation». Convaincu par conséquent que le respect des gestes barrières peut efficacement lutter contre la pandémie, il dira: «J’appelle, par conséquent, à une mobilisation de toutes et de tous, pour le respect des gestes barrières et le port systématique et correct du masque». Avant d’ajouter : «J’invite instamment les élus locaux, les partenaires sociaux, le secteur privé, les guides religieux et coutumiers, la société civile et les mouvements citoyens à poursuivre leur action d’alerte, de veille et de sensibilisation dans nos villes, nos villages, nos quartiers et nos communautés».
PROTECTION DES PERSONNES ÂGÉES ET REFUS DE LA STIGMATISATION
Aux personnes âgées, le président dira dans son adresse: «Veillons particulièrement aux personnes âgées et à celles souffrant de certaines pathologies, parce qu’elles sont les plus vulnérables aux formes sévères de la maladie ». Qui plus est, il a fortement condamné « à ne pas stigmatiser les malades de la Covid-19». «Un malade mérite compassion, pas la stigmatisation», a dit le chef de l’Etat. Pour lui: «Stigmatiser un malade, c’est ajouter de la souffrance à la souffrance ; c’est faire offense aux valeurs socioculturelles et religieuses qui nous enseignent de traiter les autres comme nous voudrions être traités ; et de ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu’on nous fasse»
RENFORCEMENT DU PERSONNEL DE SANTE : 500 médecins et 1000 agents professionnels à recruter entre 2020-2021
Sur la composante santé, le chef de l’Etat a annoncé sur la séquence 2020-2021, que «l’Etat recrutera 500 médecins et 1000 agents professionnels de la santé, notamment infirmiers et infirmières, sages-femmes, ainsi que des personnels de soutien». S’agissant des médecins, «la priorité sera accordée aux districts éloignés et aux spécialistes», précise le président. En outre, a-t-il relevé, «le Gouvernement mettra en place, sur la période 2020-2024, une ambitieuse stratégie de modernisation du secteur de la santé et de l’action sociale, à travers le Plan d’investissement pour un système de santé et d’action sociale résilient et pérenne, dont une composante dédiée à la télésanté. Ce Plan sera adopté prochainement lors d’un Conseil présidentiel». Pour ce qui est de la stratégique de lutte contre la pandémie, Macky Sall dira: «Le Programme nous a permis de dérouler sans tarder notre stratégie de riposte à la pandémie, par l’achat massif d’équipements et de produits médicaux, le relèvement substantiel du plateau sanitaire existant, l’aménagement et l’équipement de nouvelles structures de traitement des épidémies, soit 33 Centres répartis à travers le pays, et la prise en charge des malades et des personnes confinées»
LES BACHELIERS EXIGENT LE DEMARRAGE DES COURS
« Trop, c’est trop ! On veut commencer les cours » ont tonné les nouveaux bacheliers orientés depuis novembre 2019 à l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel (Isep) de Diamniadio. à l’Isep de Diamniadio
« Trop, c’est trop ! On veut commencer les cours » ont tonné les nouveaux bacheliers de l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel (Isep) de Diamniadio.
Face à la presse et devant la Faculté des Lettres de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) hier, lundi, ces derniers ont crié leur ras-le-bol pour exiger le démarrage des cours dans leur établissement.
En effet, « nous avons reçu nos orientations depuis le 17 novembre et jusque-là, nous n’avons pas fait cours. Et actuellement, ils veulent nous imposer des cours en ligne au détriment de nos camarades dont la majorité habite loin de Dakar », a laissé entendre le porte-parole, Thierno Amidou Baldé.
Et de préciser : « Et pour ces derniers, certains n’ont pas accès à l’internet, faute de moyens, de manque de réseau ou de matériels nécessaires ». Pis, après plusieurs tentatives de prise de contact avec le directeur dudit institut, ces protestataires disent s’être heurtés à un « non » du responsable technique. « Nous avions appelé le responsable technique de notre institution pour nous mettre en contact avec le directeur des études, mais il avait refusé tout simplement. Car il disait que notre initiative n’est pas reconnue », a déclaré Thierno Amidou Baldé.
Et de poursuivre : « si nous n’avons pas accès à notre direction, je ne pense pas que nous pourrons rencontrer le ministre de tutelle. Alors, pour nous faire entendre, nous avons opté pour un premier pas, de tenir ce point de presse pour interpeller le ministre de l’Enseignement Supérieur à revenir sur sa décision ».
Face au bloc de mutisme des autorités dudit établissement, ces étudiants n’entendent pas baisser le ton. Plusieurs d’entre eux n’ont cessé de scander lors de ce point de presse, « Trop, c’est trop ! On veut commencer les cours », pour signifier ainsi leur abnégation à aller jusqu’au bout du combat déjà entamé.
LES COUPABLES DE VIOL, TRAFIC DE DROGUE ET PEDOPHILIE EXCLUS
L’Assemblée nationale a adopté la loi qui introduit le bracelet électronique dans le système de répression judiciaire.
L’Assemblée nationale a adopté la loi qui introduit le bracelet électronique dans le système de répression judiciaire. Mais, cette peine alternative à la prison ferme ne peut être appliquée aux auteurs de viol, de trafic de drogue et de pédophilie. Le coût de la surveillance électronique varie entre 3 et 5 milliards de francs CFA, pour 1000 à 2000 bracelets électroniques.
L a Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains s’est réunie, le mardi 23 juin 2020, pour examiner et adopter la loi n°22/2020 modifiant la loi n°65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale et introduisant l’assignation à résidence avec surveillance électronique comme alternative à la détention provisoire et le placement sous surveillance électronique comme mode d’aménagement des peines.
Avec cette adoption, un renouveau est désormais apporté dans le système de répression. Mais, il exclut les détenus arrêtés pour trafic de drogue, viol et pédophilie.
Selon le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Malick Sall, le système aura l’avantage de la science, avec un système de géolocalisation intégrée qui permettra au service chargé du contrôle de suivre les personnes placées sous surveillance électronique sur toute l’étendue du territoire national. S’agissant du contrôle des personnes assignées à résidence, le ministre a précisé que le contrôle se fait par un système de géolocalisation (Gps) : le détenu portera un bracelet muni d’une puce, ses déplacements sont suivis par les services de contrôle.
En outre, il sera soumis au respect des lieux et horaires d’assignation. Toutefois, ajoute-t-il, la surveillance électronique est une mesure non obligatoire. Elle est plutôt optionnelle. «Elle est décidée, selon le cas, par le juge d'instruction, la juridiction de jugement ou le juge de l’application des peines, sur demande de l'inculpé, du prévenu, de l’accusé, du condamné ou de son avocat, après les réquisitions du Procureur et avis du Directeur de l’établissement pénitentiaire», a expliqué le Garde des Sceaux. N’empêche, le port du bracelet électronique peut être aussi ordonné d'office, mais toujours avec l'accord de la personne concernée.
Concernant la mise en œuvre et le contrôle de la surveillance électronique, le ministre dira qu’un projet de décret est élaboré pour préciser les modalités. A ce propos, le Comité de suivi en milieu ouvert sera chargé du contrôle. Des visites régulières seront effectuées au domicile des personnes placées sous surveillance électronique.
La Police et la Gendarmerie pourront intervenir en cas de fuite ou autre violation des mesures liées à la surveillance électronique et des sanctions sont prévues, dira Me Malick Sall. Concernant le prix, le ministre de la Justice a estimé que le coût de la surveillance électronique est beaucoup plus faible que celui de l’entretien et de la prise en charge des détenus. Il varie entre 3 et 5 milliards de francs CFA, pour 1000 à 2000 bracelets électroniques.