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14 juillet 2025
LE PERIL S’INVITE SUR LA ROUTE !
Après trois mois d’immobilisme dû à la prévalence du nouveau coronavirus, les transporteurs du sous-secteur interurbain du Sénégal ont repris du service, avec respect des mesures barrières contre la propagation de la maladie à Covid-19.
Après trois mois d’immobilisme dû à la prévalence du nouveau coronavirus, les transporteurs du sous-secteur interurbain du Sénégal ont repris du service, avec respect des mesures barrières contre la propagation de la maladie à Covid-19.
A son annonce, jeudi dernier 04 juin en milieu de matinée, cette nouvelle a sonné comme une délivrance tant le «confinement» était synonyme de galère chez les nombreux chefs de carré sevrés de leur moyen de subsistance. Cette souffrance a connu des moments de pique qualifiés d’intenable par les transporteurs de Sédhiou, notamment la période du Ramadan suivie de la Korité (Eïd El-Fitr). Cette reprise du trafic interurbain risque tout de même de souffrir sous le coup de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu revu de 23 heures à 05 heures. «Nous sommes en train d’étudier la nouvelle planification de nos horaires de départ. La situation actuelle ne nous permet pas de quitter Dakar la nuit et du coup, nous sommes dans l’obligation de prendre départ le matin», a déclaré Mamadou Fall Samb, dit Modou Fall, le président de la gare routière de Sédhiou, non moins propriétaire de bus horaire.
BOUCHONS, COURSE CONTRE LE COUVRE-FEU : LES INGREDIENTS D’ACCIDENTS RASSEMBLES
Avec ces nouvelles dispositions afférentes à la circulation routière, dans ce contexte d’état d’urgence et de couvre-feu, toutes les voitures, à l’exception bien entendu des conducteurs détenteurs d’une autorisation spéciale, sont dans l’obligation de rouler entre 5 heures et 23 heures. Ce créneau horaire ne risque-t-il pas de créer un bouchon sur la chaussée ?
Mamadou Fall Samb, le président de la gare routière de Sédhiou répond par l’affirmative. «Ce créneau horaire oblige nous les transporteurs à rouler tous le jour jusqu’à 23 heures le soir. Cela dit, la route sera très sollicitée durant ce temps-là. Si le conducteur ne fait pas face à une situation de retard, comme les contrôles intempestifs de routine de la Police, des pannes et le respect des mesures barrières à chaque étape notamment en Gambie, le voyage peut être possible. Mais, en cas de retard, le chauffeur pourrait être tenté de rouler plus vite contre le couvre-feu. Ce qui peut créer un accident».
Interpellé sur la conscience de ses collègues au volant, Modou Fall répond qu’en des situations d’exception, «il est difficile de contrôler et d’avoir en permanence la maîtrise requise pour surmonter les difficultés, pas tous en tout cas», dit-il. S’agissant du respect des mesures barrières durant le trajet, Mamadou Fall Samb ajoute que «la sensibilisation va se poursuivre, sans relâche». Mais du côté des populations, la crainte est loin de se dissiper. «Déjà, avec les élèves et enseignants transportés de Dakar vers l’intérieur du pays, de nombreux cas de positivités se sont déclarés dans les régions comme à Sédhiou, Kaffrine, Matam et Ziguinchor. De là donc à imaginer si les vannes sont ouvertes cette fois-ci pour permettre à tous de vaquer à leurs occupations, nous allons vers une catastrophe», prévient Aziz Ndaw, un ouvrier en activité de maçonnerie à Sédhiou trouvé au portail de la gare routière de Sédhiou.
LE FORUM CIVIL INDEXE UNE MAL GOUVERNANCE DU SECTEUR
Le Forum Civil s’invite dans la guéguerre notée entre les associations d’armateurs de pêche regroupées au sein du Gaipes et le ministère de tutelle, relativement au sujet d’attribution de licences de pêche à des bateaux chinois et turcs.
Le contentieux entre le Gaipes et le ministère de la Pêche et de l’économie maritime, relativement à l’attribution de licences indues de pêche à des bateaux chinois et turcs relève tout simplement, selon le Forum Civil, d’une «Gouvernance du secteur caractérisée par la fraude, la corruption, un corporatisme exacerbé et des situations de monopole de fait organisées ou entretenues par l’etat ». La révélation a été faite hier, dimanche 7 juin, par Birahime Seck et Cie qui, à travers une déclaration, ont invité les deux parties à ….des discussions utiles pour préserver la ressource.
Le Forum Civil s’invite dans la guéguerre notée entre les associations d’armateurs de pêche regroupées au sein du Gaipes et le ministère de tutelle, relativement au sujet d’attribution de licences de pêche à des bateaux chinois et turcs. Déclarant suivre avec une grande attention les échanges entre, d’une part, le Groupe des Armateurs et Industriels de la Pêche du Sénégal (Gaipes) et, d’autre part, le ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime (17 avril) sur les sujets relatifs à la délivrance de ces dites autorisations, par l’entremise de la Commission consultative d’attribution de licences de pêche (Ccalp), comme les bisbilles qui en ont suivi, le Forum civil s’est voulu ferme sur la question.
Dans une déclaration en date d’hier, dimanche 7 juin, l’organisation membre de Transparency international relève qu’ «après une revue documentaire et une série de rencontres avec le bureau du Gaipes et le ministre de la Pêche, il est arrivé à constater, qu’au-delà de la question de la tenue d’une session à distance de la Ccalp, le secteur est confronté à des enjeux de souveraineté halieutique qui a des conséquences, substantiellement, financière, économique, industrielle, sociale, sociétale». Se voulant plus direct, le Forum civil a fait remarquer que : «le premier enjeu est relatif à la Gouvernance du secteur caractérisée par la fraude, la corruption, un corporatisme exacerbé et des situations de monopole de fait organisées ou entretenues par l’Etat». Qui plus est, selon Birahime Seck et cie, «l’autre enjeu est la question de la préservation et de la disponibilité des ressources halieutiques surexploitées dans les principales pêcheries, comme l’atteste l’avis du Centre de Recherches Océanographiques de Dakar Thiaroye (CRODT) du 27 mai 2020, sur la situation des principales ressources halieutiques exploitées au Sénégal». Et de signifier que cette situation est connue par le Gaipes et le ministère de tutelle. Raison pour laquelle, selon le Forum civil, «une posture de prudence s’impose à l’Etat, dépositaire du pouvoir régalien de la gestion des ressources, dans l’attribution des licences de pêche».
FINALISER L’ENQUETE SUR LES LICENCES ATTRIBUEES PAR OUMAR GUEYE
Pour toutes ces considérations, le Forum Civil a tenu à faire un certain nombre de recommandations aux deux parties. Au ministère de la Pêche et de l’économie maritime, il est demandé ainsi de «réaliser, dans des délais très rapprochés un audit sur le pavillon sénégalais par un cabinet indépendant, choisi par appel à concurrence sur la base d’un cahier des charges neutre ; publier la liste des licences attribuées (entre 2018- 2019 et en 2020, renouvelées ou régularisées) afin de connaitre les bénéficiaires effectifs et les catégories de pêcheries concernées ; finaliser l’enquête sur les autorisations de pêche attribuées sous la gestion de Monsieur Omar Gueye et initiée par Madame Aminata Mbengue Ndiaye».
Dans la même optique, les services du ministre Alioune Ndoye sont priés « de prendre des mesures urgentes contre la fraude exercée par des bateaux d’autres pavillons qui débarquent au Sénégal avec des cartons neutres pour «sénégaliser» le poisson ; de dématérialiser et de revoir les modalités de paiement des certificats sanitaires et de capture qui épousent les contours d’une source de corruption organisée et paralégale ; de retirer, toute nouvelle licence qui aurait été attribuée sans tenir compte de l’avis technique formulé par le CRODT sur la situation de la ressource », en autres recommandations. Quant au Gaipes, le Forum civil a invité ses membres «d’engager, sans délais, avec le ministère de la Pêche et de l’économie maritime, organe de l’Etat chargé d’appliquer la politique sectorielle en la matière, toutes discussions utiles à l’amélioration de la gouvernance du secteur au bénéfice des acteurs concernés» et surtout de «participer, à côté d’autres acteurs intéressés, au financement de la recherche suivant des modalités strictement encadrées par la loi».
Par Makhily GASSAMA
LES GENIES MEURENT-ILS AUSSI ?
Un immense poète sénégalais vient de nous quitter ce vendredi 5 juin 2020. Sa plume était de feu et sa vie a ressemblé à celle des âmes insouciantes
Un immense poète sénégalais vient de nous quitter ce vendredi 5 juin 2020. Sa plume était de feu et sa vie a ressemblé à celle des âmes insouciantes. Iconoclaste comme par nature, il a traversé la vie avec un sourire moqueur qui ne l’avait jamais quitté. Quand il ouvrait la bouche, on ne savait guère ce qui en sortirait, car ce qui en sortait vous surprenait toujours. C’est bien là le signe annonciateur d’une personnalité dense, hors du commun. Pas d’attitude fuyante. Pas d’hypocrisie. Le vrai, rien que le vrai, le vrai qui fait peur. Sans bruit, il a eu le courage de choisir sa vie, en un mot, à l’instar d’Abdoulaye Sadji, il a eu le courage d’être. Il était conscient de sa force, de ce quelque chose de si puissant, de si vivant en lui, qu’il avait oublié que ce monde, surtout celui que nous vivons, a cessé de croire à l’esprit et a choisi de porter la chair en triomphe. Il ruminait ses poèmes dans un monde sinistrement matérialiste ; et ses compatriotes ne le comprenaient pas parce qu’ils ne l’ont jamais lu, jamais médité ses pensées profondes : il manque du temps aux Sénégalais de nos jours, car il faut courir, de jour comme de nuit, après l’unique valeur qui vaille de notre époque, celle qui, dans un bâillement affreux, a avalé toutes les autres valeurs : l’argent !
J’ai découvert le poète Ibrahima Sall avec la joie du découvreur de pépites d’or dans une mine tarie. Le Sénégal avait connu déjà de grands poètes comme Léopold Sédar Senghor, Birago Diop après la dernière guerre mondiale ; leurs créations étaient telles que le critique attentif pouvait se poser des questions inquiétantes sur l’avenir de la poésie sénégalaise. A notre grande surprise, naquirent des poètes comme Lamine Diakhaté, Cheik Ndao, Mamadou Traoré Diop, Mbaye Gana Kébé ; ils ont réussi à élargir le chantier des prédécesseurs - les phares - et porté haut le flambeau de la création poétique dans notre pays. Puis suivront des poètes « bavards » qui croient s’imposer autrement que par la qualité de leurs œuvres. Ibrahima Sall appartient à cette génération mais avec un talent et un tempérament tout à fait exceptionnels. Il se riait de la notoriété comme il méprisait les honneurs, sûr de la valeur de ses savoureux dires faits poésie. C’était, à dire vrai, l’indomptable « prince des nuées ». Voici une anecdote qui révèle bien un aspect croustillant de sa personnalité.
En 1979, je rencontrai le romancier haïtien, Roger Dorsinville, dans son bureau des Nouvelles Editions Africaines, alors dirigées par le dynamique et élégant Mamadou Seck. Il me demanda si je connaissais le poète Ibrahima Sall. Je répondis, comme je répondrais aujourd’hui, sans la moindre hésitation : « Indubitablement le plus grand poète de notre génération ! » Il rétorqua : « Entièrement d’accord. Sais-tu dans quelle situation vit actuellement ton « plus grand poète ? »
Intrigué, je répondis : « Non, d’ailleurs je ne le connais pas, mais j’ai lu et relu ses œuvres. Je l’ai souvent cité dans mes conférences, surtout pour illustrer mes études consacrées aux Lettres africaines traditionnelles et modernes. » Il me toisa avec insistance et me dit : « Alors, Makhily, le Président Senghor a chassé ce garçon du Palais suite à une brouille grave avec son conseiller français Pierre Klein. Il est sans emploi, très malheureux. Je te supplie de déployer des efforts pour qu’il regagne son poste au Secrétariat général de la Présidence. »
J’étais alors premier Conseiller Culturel du Président et Pierre Klein était second Conseiller, un ami du Président. Sans hésiter, j’acceptai la mission tout en étant conscient qu’il s’agissait d’une mission difficile. « Qu’a-t-il pu faire de si grave ? Me disais-je. Je trouvai mon inquiétude ridicule car il s’agissait de sauver la vie d’un grand créateur. Il y avait, à ce moment là, deux grands et nobles commis de l’Etat à la tête du Secrétariat général de la Présidence de la République : le Secrétaire général Omar Wellé et son adjoint Doudou Ndir, actuel Président de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Je soumis la requête au premier. Il me dit, étonné : « Quoi ? Ibrahima Sall encore dans ces murs ? Jamais ! Le Président était furieux contre lui ; ne savez-vous pas qu’il est allé jusqu’à attenter à la vie de votre collègue Pierre Klein ? » Je répondis aussitôt : « Il pourra se racheter... Comme tout semble dépendre du Président lui-même, je vais lui en parler. » Le Secrétaire général ne semblait pas en revenir : « Je ne vous le conseille pas. Vous savez l’idée que le Président se fait de vous : ne lui demandez pas l’impossible. » Je le remerciai et sortis de son bureau – courroucé à tort à vrai dire.
Je suis reçu par le Président de la République le lendemain. Après m’avoir attentivement écouté, il resta longtemps silencieux en faisant semblant de consulter un dossier. J’étais inquiet de ce comportement. Puis il releva la tête et me parla dans un ton inhabituel : « Tu es au courant de ce qu’il a fait ? » je répondis non sans gêne : « Oui, Monsieur le Président. » Lui : « Tu sais que c’est très grave ? » Moi : « Oui, c’est très grave, mais il souffre et c’est un grand poète. » Je lui parle alors de l’état peu enviable de la création poétique dans notre pays et de la qualité des productions du poète Ibrahima Sall. » Encore silence. J’ajoutai : « Je sais qu’une telle performance de sa création poétique ne le dédouane pas ». Il répondit : « Bon, bon, bon… Tu peux le faire venir, mais tu répondras de lui ! » - « Entendu, Monsieur le Président ». C’était ainsi que l’enfant terrible de la poésie négro-africaine rejoignit son poste, non plus sous la direction de Pierre Klein, mais sous la mienne. Ce n’était pas sans étonnement que M. Omar Wellé et M. Doudou Ndir apprirent la nouvelle.
Par son comportement dans la société, comportement fait de frasques inattendues, par sa prosodie vigoureuse aux rythmes hardis, par le goût irrésistible d’innover dans la composition de chaque vers, de chaque strophe, de chaque image, par sa préoccupation ostentatoire d’ennoblir des mots roturiers et de leur faire jouer un rôle hautement moral et parfois esthétique, ce qui conduit à une rupture volontaire avec les pratiques en vogue, par le mépris pour l’applaudimètre, Ibrahima Sall était de la race des grands réformateurs de la poésie, de la race des Rimbaud, surtout de Baudelaire.
Si Ibrahima Sall avait consacré le centième de son talent à la politique et appartenait ainsi au cercle singulier et égoïste de nos politiciens, qui ne croient qu’à leur monde qui, pourtant, retarde le développement de leur pays par manque d’audace et par manque de rigueur dans la gestion des biens communs, la classe politique et la presse nationale se seraient empressées de saluer la mémoire de ce génie de la poésie africaine et se seraient agitées sans aucun doute autour de son cercueil. Mais Ibrahima Sall n’était – parbleu ! - qu’un génie littéraire ! Un solitaire sans valeur numéraire. Paix au sublime enfant du Sénégal ! Paix et paix à son âme !
Son œuvre est là, palpitante de vie. A travers elle, le poète sénégalais continuera à dialoguer avec des générations, de siècle en siècle, car cette magnifique œuvre finira bien par figurer dans nos programmes scolaires et universitaires quand l’Afrique aura retrouvé son chemin et quelle sera elle-même. Dialoguer toujours avec les lecteurs ! « C’est ça l’immortalité !», nous soufflait, non sans enthousiasme, le regretté romancier William Sassine de Guinée.
Ibrahima Sall, poète intrépide et impétueux, est mort en pleines manifestations houleuses, en Europe et en Amérique, contre le racisme, après l’assassinat par la police de George Floyd aux Etats-Unis et d’Adama Traoré en France. Le morceau que voici, extrait du poème « Satan » dans le recueil « La génération spontanée », publié en 1975, est d’une actualité étonnante. A noter que le titre du recueil suggère qu’il s’agit bien d’un auteur sans racine dans la création littéraire, au fait, un rebelle. Et tout se passe comme si le poète avait composé le poème « Satan » juste après les actes barbares, commis contre le Nègre, en Europe et en Amérique, donc composé à la lumière des événements qui sont en train de secouer certains fondements millénaires de notre monde :
«Ils ont tué, violé, volé, castré comme moi tué
Ceux qui connaissaient la mort comme moi violé Celles qui avaient un sexe volé comme moi Ceux qui faisaient fortune castré comme moi
Les pensées rebelles à toute vanité […]
Sera castré qui dressera un sexe bouffi d’orgueil dessus la glaise vivante de la condition ni sexe ni corps ni tête homme parmi eux les hommes homme-tueur comme eux leur semblable homme-violeur comme eux mes semblables homme-voleur comme eux pareil homme-castreur comme eux mes pareils je suis MOI aussi vrai qu’ils sont EUX raciste et despote pervers et dénaturé ils ne m’auront pas haine pour haine homme contre homme et que Dieu tue le Surhomme Satan »
Par Calame
PRESQU’ILE EN DANGER
«Les abords du phare des Mamelles font l’objet de construction de résidences privées et de projets d’investissements d’individus qui ont fini de faire du littoral un bien personnel « (Voir reportage dans Sud quotidien du 2 juin 2020).
«Les abords du phare des Mamelles font l’objet de construction de résidences privées et de projets d’investissements d’individus qui ont fini de faire du littoral un bien personnel « (Voir reportage dans Sud quotidien du 2 juin 2020). Face à cela, le ministre de l’Environnement et du Développement durable a profité de la célébration de la Journée mondiale de l’Environnement qu’il présidait au Technopole de Pikine pour faire des précisions.
Ainsi a-t-il annoncé : « Désormais, nous prendrons toutes les dispositions et n’accepterons plus que des gens viennent s’installer le long du littoral, sans que les installations qu’ils envisagent de faire ou qu’ils érigent ne fassent l’objet d’étude d’impact environnemental et social », comme recommandé par le Code l’Environnement. Pourquoi ne l’ont-ils pris depuis ?
Sans compter qu’en le disant ainsi , il donne le sentiment d’un ministre qui découvre ce que tout le monde sait et déplore. Et plus désolant encore, il se contente d’être dans la réaction et non dans le déroulé d’une vision. Or le temps presse, les spécialistes attendent plutôt des autorités qu’elles prennent les mesures idoines susceptibles de contenir les graves dangers qui menacent la colline des Mamelles et plus globalement tout le littoral. En attendant, si l’on en croit Ibra Seck, président de l’association des géologues du Sénégal : « Ces multiples agressions pourraient entraîner une instabilité de la colline, ce qui également pourrait entraîner le réveil du volcan, et également la disparition de toutes les habitations environnantes, entre autres dégâts ». C’est dire que la situation de la corniche reste préoccupante. Et pour cause !
Allant de l’ancien aéroport au port de Dakar, la corniche de Dakar constitue un bloc jouant le rôle d’une forteresse qui protège la capitale des assauts de la mer. Et ce n’est pas sans raison si des mesures de protection avaient été prises en l’identifiant comme une zone non aedificandi. Et tout cela semble aller en vrille car au lieu de la protéger elle se voit transformée en un immense gâteau sur lequel on se jette furieusement pour se la partager avec une voracité assassine.
Dans l’ouvrage « Dakar Emoi », Mme Annette Mbaye D’Erneville rappelait avec émotion que durant « les années 1942-1945 », pour elles, « les jeunes filles de l’Ecole Normale de Rufisque ; aller à Dakar semblait la récompense suprême. Chacune faisait de son mieux lors des répétitions des pièces de théâtre, des danses et des chorales. Nulle ne voulait être remplacée avant « le voyage » à la capitale de l’Aof pour la représentation devant les hautes autorités venues de France ». Quelques années plus tard le regard qu’elle porte a complétement changé. Et comment ! Il suffit d’imaginer comme à l’époque, débarquant de l’ancien aéroport de Yoff, passer par les Almadies pour se rendre vers le centre-ville. Etre happé par une vue imprenable au niveau du Virage, découvrir les deux collines des Mamelles sur l’une desquelles veille le phare, et tout le long, voir la mer étaler sa majesté océane. Rien de tout cela aujourd’hui.
D’imposantes constructions obstruent la vue et enferment les alizés marins. Après que l’une des collines a été découpées pour y voir poindre une statue de la Renaissance africaine conçue par on sait quelle déroutante alchimie par la Corée du Nord, symbole la plus achevée de l’enfermement et du contrôle des populations, voilà que la deuxième colline est aujourd’hui agressée sur ses bases.
Sur ces flancs on y creuse pour y dérober de la roche basaltique quand on ne la dépèce pas par endroit pour y faire surgir des projets immobiliers. « Pour Tata Annette, comme on l’appelle affectueusement, « Le déclin de Dakar a commencé –oserais-je l’écrire ?- avec…l’indépendance ! Devenue capitale nationale avec tous les avantages, son aura s’est curieusement ternie peu à peu par l’attitude des nouveaux riches qu’affichent les promoteurs « immobiliers avec leurs buildings, leurs villas devenues maisons de rapport, et les plages presque inaccessibles, les rues encombrées, la surpopulation… ». Pour beaucoup, les plages sont en effet rendues inaccessibles aux populations riveraines. C’est le cas au niveau de la Cour de Cassation du Terrou Bi, du Virage, des Mamelles, etc. 60 années après les indépendances, comme s’il y avait un problème avec le temps qui ne met au centre du jeu que sa puissance destructrice, la ville s’abîme. Sans vergogne, elle accélère sa descente en enfer.
Dakar offre en effet un visage marqué par l’infamie d’une terrible absence de vision, étouffée par l’obsession des autorités à laisser s’ériger des bâtiments dans son littoral agressé par l’érosion. Persévérant dans l’erreur, continuant de construire dans chaque bout de terre, sans que cela ne semble déranger personne, elles s’obstinent dans le refus de redresser la pente, de corriger la nouvelle trajectoire de cette ville désordre, sans âme, où les désespérances viennent avec leurs bagages de misère s’affaler au pied des immeubles sur des cartons de fortune.
S’y ajoutent les vibrations des voitures qui roulent à grande vitesse sur la route devenue à deux voies, fragilisant encore plus la corniche, sans qu’on ne mesure les dégâts occasionnés au quotidien. Il est plus que temps de voir les dangers qui guettent la presqu’île et qui risquent de la voir disparaitre, emportée par la furie des eaux du fait d’une politique foncière désastreuse. Et avec elle, toute vie humaine et végétale, tout un pan de civilisation, du fait de la cupidité de l’homme qui fait pire que le virus du Covid19. C’est dire qu’au-delà de rendre la mer accessible, il importe de rappeler le rôle-barrière que joue la corniche. Il y va de la survie de la capitale.
Coronews
Même s’il n’est pas encore déclaré guéri, une source digne de foi a renseigné à «L’As» que le maire de Guédiawaye est tiré d’affaire. D’après notre interlocuteur, n’en déplaise à ses détracteurs qui doutent de sa maladie, Aliou Sall se porte désormais comme un charme au grand bonheur de ses nombreux militants et de sa famille. Le président de l’Ams avait été testé positif au coronavirus en même temps que son épouse Aïssata Sall et interné à l’hôpital Dalal Jamm, il y a de cela quelques jours. Par ailleurs, «L’As» a appris de sources sûres que le père d’un célèbre chanteur a également été déclaré positif au coronavirus il y a quelques jours. Dire que ce foutu virus aime vraiment les célébrités. Prompt rétablissement à tous les malades.
Habib Niang efface Idy à Wakhinane
Le mouvement And Suxali Sénégal ak Habib Niang étend à nouveau ses tentacules un peu partout. Après avoir conquis les Thiessois et les femmes de la commune de Sam Notaire (Guédiawaye), hier, il a accueilli le ralliement massif des jeunes du mouvement ADWE (agir pour le développement de Wakhinane Nimzatt) jusque-là favorable à Idrisssa Seck. C’est par un point de presse que ces jeunes ont matérialisé leur désir ardent de travailler auprès de Habib Niang pour renforcer les bases politiques du Président Macky Sall. «Nous nous engageons tous à ce jour à participer à l’œuvre de construction nationale à travers le Mouvement And Suxali Sénégal ak Habib Niang ; et il faut reconnaître la vérité : monsieur Niang est non seulement porteur de vision novatrice mais s’emploie avec une grande énergie à y donner corps et âme pour le bien-être des populations», a martelé Modou Mané Seck qui n’a pas tari d’éloges pour le président Habib Niang pour tout ce qu’il fait pour soulager les populations éprouvées par la covid19.
Alioune Ndoye tranche le débat
«Nous avons reçu du centre de recherche océanographique une lettre du 27 mai qui fait état des ressources sur lesquelles on a attribué 57 licences. C’est-à-dire que tous les navires qui ont été immatriculés de Dak 1286 à Dak 1344 sont des navires étrangers qui bénéficient de licences et qui pêchent au Sénégal. Nous appelons l’IGE à venir regarder ce qui est en train d’être fait sur ces licences délivrées, en violation des dispositions de la loi qui réglemente le secteur», a déclaré Saer Seck dans l’émission Grand Jury de la RFM. Pourtant, les services du ministre Alioune Ndoye ont sorti un communiqué pour informer que «suite aux résultats des travaux de la Commission consultative des licences de pêches, Alioune Ndoye a décidé de n’accorder de suite favorable qu’à la demande de changement d’option portant sur deux navires, formulée par l’armement El Hadj NIANG qui quitte ainsi l’option Senneur de la pêche pélagique hauturière vers l’opinion palangrier, jugée plus sélective par la commission». D’après la même source, des courriers, aux fins de notification des dites décisions, ont été ainsi adressés, le jeudi 04 juin 2020, aux différents requérants. Une manière de démentir formellement Saer Seck président du Gaipes que les 52 licences ont été rejetées. En revanche, un audit tel que recommandé par le Forum Civil s’impose pour que la ressource halieutique nationale soit bien générée.
Un médecin externe testé positif à Tivaouane
Un cas positif a semé hier la panique à l’hôpital Abdoul Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. Il s’agit d’un cas communautaire qui concerne un médecin externe. Selon nos sources, le médecin venait de Dakar pour des consultations à l’hôpital de Tivaouane. Les résultats des prélèvements sont tombés hier et des dispositions ont été aussitôt prises pour l’enquête épidémiologique afin de retracer les contacts du médecin à Tivaouane. Nos sources renseignent que 14 personnes devant être mises en quarantaine sont déjà listées. Il s’agit de personnels de la santé, mais aussi de patients qui ont été consultés par le médecin.
Thérèse Faye Diouf
La Directrice générale de l’Agence Nationale de la Case des Tout-Petits, Thérèse Faye Diouf, a réussi, de concert avec les femmes de la région de Fatick, à collecter plus de 60 000 masques en guise de contribution dans la lutte contre la Covid-19. Cette initiative entre dans le cadre du projet «une femme 100 masques» récemment lancé par la ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, Ndèye Saly Diop Dieng. Le but de cette opération est de faire en sorte que chaque Sénégalais dispose de suffisamment de masques pour faire face au coronavirus. Point focal de la région de Fatick, Thérèse Faye Diouf a tenu à ce que sa région soit l’une des circonscriptions qui collecte le plus de masques. Elle a d’ailleurs réussi ce pari, puisque les 60 000 masques ont été collectés entre Foundiougne et Fatick. Elle dépasse l’objectif assigné à la région de Fatick.
Heurts sur la voie publique
A Guinaw Rails Nord, cela a chauffé entre les proches du maire Pape Ndiame Dieng et leurs adversaires dont des professionnels de l’automobile. Samedi dernier, un mécanicien du nom de Ablaye Dieng a eu une vive altercation avec un certain Ndiawar proche du maire. Informée de l’affaire, la Police de Guinaw Rails s’est déplacée pour interpeller les deux protagonistes pour heurts sur la voie publique.
Rapatriement
Une bonne nouvelle pour nos compatriotes bloqués au Cameroun et au Gabon à cause de la fermeture des espaces aériens. Ayant entendu leur cri de détresse, le président de la République a instruit le ministre du Tourisme et des Transports Aériens, Alioune Sarr, de procéder à leur rapatriement. Ce dernier, qui a fini de prendre toutes les dispositions à cet effet, informe que la compagnie Air Sénégal est autorisée à effectuer le rapatriement des Sénégalais de la sous-région. Alioune Sarr a reçu le feu vert de ses collègues des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, et de la Santé et de l’Action sociale. Nos compatriotes vont rejoindre le pays par des vols spéciaux à partir du jeudi 15 juin. Dans un autre communiqué, le ministre du Tourisme et des Transports aériens annonce également le rapatriement des Sénégalais du Togo, du Ghana, du Bénin, du Nigeria et de la Côte d’Ivoire.
Rapatriement vers l’Italie
A l’instar de nos compatriotes de la sous-région, les Sénégalais d’Italie qui désirent rentrer au bercail et ceux qui sont bloqués au Sénégal à cause de la fermeture de l’espace Schengen seront rapatriés dans leurs pays respectifs. Le Président Macky Sall a demandé au ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, de rapatrier en Italie des ressortissants sénégalais etitaliens bloqués au Sénégal par la pandémie de la Covid-19. Ils seront convoyés par Air Sénégal, du 9 au 17 juin 2020.
Les gares routières ouvertes à 5h et fermées à 21h
Après trois mois d’arrêt, le transport interurbain a repris hier dans toutes les régions du Sénégal. D’ailleurs, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavent a visité samedi dernier la gare routière des Baux maraîchers pour s’enquérir des dispositions prises pour la reprise du transport. Me Oumar Youm a pris également un arrêté pour fixer les conditions d’exploitation des gares routières. Ainsi, les gares seront ouvertes à 5h du matin et fermées à 21h. Mais les derniers départs sont fixés à 18h..
Habré retourne en prison
Hissein Habré est retourné hier (dimanche 7 juin 2020) en prison. La révélation a été faite par le garde des Sceaux, Me Malick Sall, sur «Iradio». Selon le ministre de la Justice, l’affaire Habré est actuellement en instruction devant le juge de l’exécution des peines et il va devoir retourner en prison comme cela avait été indiqué dans le communiqué, lors de sa mise en résidence surveillée. Cette décision a révulsé son épouse qui a déversé sa colère dans un communiqué transmis à la presse. Il faut rappeler que dans le cadre de la protection des prisons contre la covid19, l’ancien Président tchadien avait été mis en résidence surveillée.
Ce qu’on sait sur les 4 cas importés
Faisant le point sur la situation du coronavirus au Sénégal, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé la détection de 4 cas importés à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Selon les informations de «Libération online», il s’agit de compatriotes qui étaient sur un vol de rapatriement. A leur arrivée à l’aéroport de Diass, ils ont été soumis aux tests de base avant d’être mis en isolement après la détection de signes. Les prélèvements effectués sur eux sont finalement revenus positifs à la Covid-19.
Un militaire saute sur une mine antipersonnel à Ziguinchor
Un soldat de la zone militaire numéro 5 a sauté accidentellement sur une mine antipersonnel dans le village de Mbissine-Albondy, dans la commune d’Adéane, dans le département de Ziguinchor (sud), a appris l’«Aps» d’une source sécuritaire. Il est admis aux services d’urgence dans un établissement sanitaire à Ziguinchor. Depuis plusieurs jours, l’armée sénégalaise mène des opérations de sécurisation dans le sud du pays pour accompagner les populations qui ont opéré un retour massif dans les villages abandonnés. «Nous avons déployé un dispositif militaire pour aider les populations à se réinstaller et à récupérer leurs maisons, ainsi que leurs champs. Il n’y a aucune résistance ou bande armée. Ce militaire a été blessé accidentellement», a insisté la source.
Colère de l’intersyndicale de l’enseignement privé
L’intersyndicale de l’enseignement privé (SNECS, UDEPL, Franco-Arabe) exprime sa grande déception face à ce qu’elle considère comme une absence de considération des acteurs du sous-secteur de l’enseignement privé. Elle trouve d’affecter seulement un milliard Fcfa des fonds destinés aux impactés de la covid-19 à l’ensemble des établissements scolaires privés catholiques, laïcs et franco-arabes du Sénégal. Elle juge la somme dérisoire parce qu’elle doit être partagée à trois mille établissements scolaires. C’est comme une goutte d’eau dans la mer, dénoncent les syndicalistes. Pour eux, les autorités semblent oublier que la responsabilité d’assurer une éducation de qualité à tous les jeunes Sénégalais leur incombe entièrement et au premier chef. Il est incompréhensible et inadmissible, condamnent-ils, que les acteurs de l’enseignement privé, durement impactés par la pandémie, soient traités comme des demi citoyens qui n’ont droit qu’à une portion congrue d’un fonds dit national, mobilisé par et pour tous les Sénégalais. Ils crient à la discrimination parce que les exploitants de l’hôtellerie, les transporteurs, les musiciens et autres acteurs de l’économie nationale sont suffisamment soutenus là où l’enseignement privé est traité comme un secteur de seconde zone.
Canal Horizon dans le viseur de Jamra
L’Ong Jamra et Mbañ Gacce engagent la bataille contre le bouquet «Canal Horizon» parce qu’elles sont persuadées que si la nouvelle société sans Dieu proposée par les lobbies maçonniques arrivait à passer, ce serait sans doute par la diffusion de séries télévisées de bandes dessinées pour enfant. Mame Mactar Guèye et compagnie récusent avec la dernière énergie la diffusion sur le bouquet «Canal Horizon» de dessins animés qui, selon eux, ne visent qu’à promouvoir les déviances comportementales comme la promotion des homosexuels et les lesbiennes. C’est la chaine NICKELODÉON qui diffuse les bandes dessinées en question à travers le bouquet Canal+. Quant à la série «Réwolene», Jamra et «Mbañ Gacce» y voient une œuvre de banalisation de l’idéologie lesbienne (LGBT) chez les jeunes. Les deux organisations annoncent une grande marche pacifique de protestation à la fin de l’état d’urgence.
Bagarre à Dara Mboss lors de la distribution des vivres
Une violente bagarre est survenue samedi au cours de la cérémonie de distribution de vivres de l’Etat, dans le village de Dara Mboss, situé dans le département de Guinguinéo. D’après nos confrères de «Emédia», plusieurs blessés ont été enregistrés. Pour le moment, on ignore la cause exacte des échauffourées.
par Abdou Diaw
LE BAISER MORTEL DU FAUX MONNAYAGE
La falsification de la monnaie ne fait que contribuer à polluer l’environnement des affaires du pays et à rendre notre système financier plus vulnérable. Il est plus que jamais urgent d’agir pour juguler ce fléau
Deux (2) milliards d’euros (près de 1.311 milliards de F Cfa), soit le tiers du budget 2020 du Sénégal arrêté à 4.215 milliards et plus que la dotation du Force-Covid-19 (1000 milliards de FCfa. C’est cette rondelette somme de faux billets que la Section de recherches de la gendarmerie aurait saisie, lundi 18 mai 2020, à Mbao. Un chiffre astronomique qui fait froid dans le dos. Ce n’est pas une injection de liquidité hebdomadaire de la Bceao que nous avons l’habitude de voir, ni une opération de levée de fonds d’émissions d’euro-bonds. Des faux billets ! Le Sénégal renoue ainsi avec ce fléau qui devient de plus en plus récurent sous nos cieux.
Alors que les dossiers d’un parlementaire et d’un célèbre chanteur, pris dans le piège du faux monnayage, restent pendants devant les juridictions, qu’une autre affaire de faux billets retentit au Sénégal. Cette cagnotte semble battre le record de toutes les saisies effectuées ces dernières années au Sénégal par les forces de sécurité. Au regard de ces quantités importantes saisies en l’espace d’un temps réduit, l’on se demande si notre pays n’est pas devenu une plaque tournante du faux monnayage.
Les opérations de saisie se succèdent et ne se ressemblent guère. Nous devons nous inquiéter si, aujourd’hui, il existe d’autres canaux parallèles, outre que la Banque centrale, qui injectent de la liquidité dans le circuit de l’économie nationale. Oui, la pratique de fabrication de faux billets est aussi vieille que le monde, mais le fléau a atteint, ces derniers temps, des proportions qui frisent, quelquefois, l’inconscience et l’insouciance. La falsification et l’altération de signes monétaire ayant cours légal sur le territoire national sont devenues si courant au point que nous perdions l’attention. Le plus dangereux, c’est lorsque les faussaires vont jusqu’à jeter leur dévolu sur les signes monétaire étrangers. Comme c’est le cas hier avec la prise de près de 2 milliards d’euros. C’est une toute autre industrie monétaire qui prend progressivement ses marques dans l’économie nationale avec un système de création huilé.
Ces émissions monétaires illégales ne sont pas sans conséquences sur notre économie nationale. Appartenant à l’Union monétaire ouest africaine (Uemoa), notre politique monétaire est sous la gouvernance de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, seule institution habilitée à émettre de la masse monétaire dans les huit États de l’Uemoa (Burkina Faso, Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, et Togo) y compris le Sénégal. Toute quantité de monnaies mises en circulation doit être mesurée à l’aune de l’économie réelle et refléter les contreparties qui constituent la source de la création monétaire.
C’est pourquoi, l’injection frauduleuse d’autres volumes monétaire, hors du circuit normal, porte préjudice à l’établissement réel du Tableau des opérations financières de l’État (Tofe) qui, rappelons-le, constitue un document statistique retraçant toutes les ressources et tous les emplois de l'État en termes financiers pendant une période donnée. La menace est d’autant plus grande quand on ignore, aujourd’hui, la quantité exacte de billets de banques illégalement mise en circulation dans nos économies.
Le faux monnayage peut être également source d’inflation pour nos économies si l’on se réfère à la théorie quantitative de la monnaie de Milton Friedman, Prix Nobel d’économie en 1976 et fondateur de l’« école de Chicago ». Il soutient que c’est l’accroissement de la masse monétaire (quantité de monnaie mise en circulation dans une économie par une institution émettrice) qui est la cause unique de la hausse des prix. En d’autres termes, il perçoit l’inflation comme un phénomène monétaire dans la mesure où elle résulte d’une hausse de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production.
L’autre conséquence liée au faux monnayage, c’est la perte de confiance sur laquelle repose essentiellement l’usage monétaire. La propension à voir circuler plus de fausses monnaies dans l’économie installe la panique, la suspicion et la méfiance au sein des agents économiques qui utilisent la monnaie comme l’instrument d’échange de prédilection. À une échelle plus globale, la falsification de la monnaie ne fait que contribuer à polluer l’environnement des affaires du pays et à rendre notre système financier plus vulnérable. Il est plus que jamais urgent d’agir pour juguler ce fléau qui risque de déstabiliser tout le système économique et financier.
À cet effet, les actions des institutions comme la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) et le Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (Giaba) doivent être renforcées afin de barrer la route à ces faussaires de billets de banques, nocifs à notre économie. De même, sur le plan communautaire, la loi uniforme relative à la répression du faux monnayage et des autres atteintes aux signes monétaires dans les États membres de l’Umoa, adoptée par le Conseil des ministres de l’Umoa, les 24 et 25 juin 2016 à Lomé, doit être appliquée dans toute sa rigueur. « La mauvaise monnaie chasse la bonne », affirmait le financier anglais,Thomas Gresham.
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QUI A FILMÉ L'AGONIE DE GEORGE FLOYD ET POURQUOI N'A-T-IL PAS ÉTÉ AIDÉ ?
La vidéo de dix minutes montrant George Floyd agoniser sous le genou d'un policier à Minneapolis a été réalisée par une adolescente de 17 ans, qui dit avoir eu peur de la police
Le 25 mai 2020, George Floyd meurt lors d’un contrôle de police à Minneapolis (Minnesota), après avoir été plaqué au sol et subi, sur son cou, la pression du genou d’un policier pendant plus de huit minutes. L’agonie de cet Afro-Américain criant «Je ne peux pas respirer»,filmée par un passant, a depuis fait le tour des télévisions et des réseaux sociaux, suscitant des manifestations dans le monde entier pour réclamer justice pour George Floyd, et dénoncer les violences policières et le racisme.
L’identité de la personne ayant filmé cette scène est connue. Il s’agit de Darnella Frazier, une adolescente afro-américaine de 17 ans, qui indique au site américain TMZ qu’elle est «traumatisée», après avoir reçu des commentaires haineux lui reprochant d’avoir simplement filmé la scène sans secourir George Floyd. Selon sa mère, Darnella Frazier se rendait à l’épicerie quand elle a assisté à la mort de George Floyd.