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14 juillet 2025
LAMINE DIACK DEVANT LA JUSTICE FRANÇAISE
Lamine Diack, l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), accusé de "corruption, blanchiment en bande organisée et abus de confiance", comparait à partir de ce lundi devant la justice française.
Dakar, 8 juin (APS) – Lamine Diack, l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), accusé de "corruption, blanchiment en bande organisée et abus de confiance", comparait à partir de ce lundi devant la justice française.
Le président de l’IAAF de 1999 à 2015 est accusé d’avoir étouffé des cas de dopage dans l’athlétisme russe en échange de pots de vins estimés par des juges à 3,45 millions d’euros, selon le quotidien français Le Monde.
Selon le même journal, il est aussi reproché à Lamine Diack "en marge de contrat de sponsoring d’avoir détourné de l’argent de la Fédération qu’il dirigeait à son profit et à celui de son fils, Papa Massata Diack, ex consultant marketing".
Le média français indique que Lamine Diack a reconnu que des sanctions contre des athlètes russes avaient été échelonnés permettant à plusieurs d’entre eux de participer par exemple aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et "l’objectif était notamment de favoriser les négociations de droits télé et avec les sponsors en vue des Mondiaux d’athlétisme en août 2013 à Moscou".
Prévu initialement en janvier dernier, le procès a démarré ce lundi devant la 32-ème chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris.
Les avocats de Papa Massata Diack ont demandé un nouveau report, ne pouvant pas se déplacer en France avec la fermeture des frontières due à la pandémie de Covid-19.
Outre l’ancien président de l’IAAF et l’ancien Consultant marketing de l’instance dirigeante de l’athlétisme mondial, le tribunal doit entendre les Russes Valentin Balakhnichev, ancien Trésorier général de l’IAAF et l’ex entraîneur russe Alexei Melnikov.
Dans les rang des prévenus, il y a aussi le Français Gabriel Dolé, ex responsable de l’antidopage de l’IAAF qui a reconnu "avoir participé à ce qu’il a qualifié de passivité permanente", Habib Cissé conseiller juridique personnel de Lamine Diack.
L’IAAF devenue World Athletics en octobre 2019 sous la présidence de l’Anglais Sebastien Coe qui a succédé à Lamine Diack en 2015, l’AMA (Agence mondiale d’anti dopage) et le CIO (Comité internationale olympique) et les anciennes athlètes Hind Dehiba et Christelle Daunay se sont portés partie civile dans cette affaire, rapporte le quotidien sportif français dans son édition de ce lundi.
99 NOUVELLES CONTAMINATIONS RAPPORTÉES CE LUNDI
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté, ce lundi, 99 nouvelles contaminations de Covid-19, ce qui porte à 4427 le nombre de cas déclarés depuis le 2 mars.
Dakar, 8 juin (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté, ce lundi, 99 nouvelles contaminations de Covid-19, ce qui porte à 4427 le nombre de cas déclarés depuis le 2 mars.
Sur 1010 test effectués, 99 sont revenus positifs à la Covid-19, soit un taux de positivité de 9,8%, a indiqué la directrice générale de la Santé.
Lors du point de presse quotidien sur la situation de la pandémie, Docteur Ndèye Marie Khémess Ngom Ndiaye a précisé qu’il s’agit de 88 cas contacts suivis, 2 cas importés via l’Aéroport Blaise Diagne et 9 cas issus de la transmission communautaire à Dakar.
111 patients hospitalisés ont été déclarés guéris tandis que 14 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
A ce jour, le Sénégal a dénombré 4427 cas de Covid-19 dont 2699 guéris, 49 décès et 1678 patients sous traitement.
«LE PDS N’EST PLUS QUE L’OMBRE DE LUI-MÊME»
Me El Hadji Amadou Sall sort de son «confinement». L’ancien porte porte-parole du parti libéral, membre du courant Suqali soppi, analyse la gestion de la crise par le gouvernement. Il n’est pas tendre avec le parti d'Abdoulaye Wade
Me El Hadji Amadou Sall sort de son «confinement». L’ancien porte porte-parole du Pds, membre du courant Suqali soppi, analyse la gestion de la crise par le gouvernement. Me Sall n’est pas tendre avec le Pds qui «n’est plus que l’ombre de lui-même, totalement aphone et inexistant». Dans cet entretien, l’ancien ministre de la Justice se prononce sur les nouvelles nominations au Conseil supérieur de la magistrature et donne des nouvelles de Oumar Sarr.
Quelle lecture faites-vous de l’assouplissement des mesures restrictives ?
Il s’agit d’une mesure qui soulage, mais prise au mauvais moment. Si l’on croit ce que le ministre de la Santé nous en dit, la pandémie a atteint son pic et la tendance est à la baisse. Il apparaît donc nécessaire d’assouplir les restrictions à la mobilité des personnes et les décisions portant ralentissement des activités économiques. Tout le monde s’accorde à dire qu’à un moment ou un autre, il faudra bien éviter à notre économie de sombrer et d’entraîner le pays dans le chaos. On doit cependant se poser des questions sur la pertinence des mesures d’accompagnement d’un «déconfinement» précipité qui ne dit pas son nom.
Que voulez-vous dire par «déconfinement précipité» ?
En dehors du port obligatoire du masque dans les lieux publics, que reste-t-il du confinement lorsque le transport interurbain est repris, le couvre-feu très allégé, certaines activités économiques reprises ? Manifes¬te¬ment, il s’agit d’un prélude au «déconfinement».
Ces mesures ont été prises au moment où l’on note un certain relâchement chez les populations sur le respect des mesures de prévention. Le gouvernement a-t-il choisi le bon timing ?
Il est permis d’en douter et on n’est pas très rassuré en écoutant les docteurs Seydi et Bousso parler du stress de la gestion de la pandémie et des risques de dispersion des «contacts» qu’ils suivent.
Etes-vous de ceux qui pensent que le gouvernement a cédé face à la pression de la rue ?
Il y a une coïncidence troublante entre les manifestations de jeunes, exaspérés et étouffés par le confinement, celles de «routiers» protestant contre les sévères restrictions à la mobilité urbaine et les mesures de pré-«déconfinement» prises par le gouvernement. Il appartient au gouvernement de convaincre que ce n’est pas le cas. Il faut avoir le courage de dire que le «déconfinement» ne saurait être la réponse aux angoisses des routiers ou au désœuvrement d’une jeunesse confinée. On ne peut assouplir le couvre-feu et préparer le «déconfinement» qu’en prenant plusieurs précautions. Il faut d’abord avoir l’avis des médecins, infectiologues et épidémiologistes, entre autres, ainsi que celle d’autres acteurs, (syndicats, employeurs, société civile, politiques, etc.) avant de prendre une mesure aussi importante. Si on cède aujourd’hui, demain on cèdera encore et bonjour les dégâts.
N’avez-vous pas l’impression que le gouvernement tâtonne ?
Je ne sais pas si le gouvernement tâtonne ou pas. Ce que par contre je peux dire avec force certitude, c’est qu’il y a un énorme déficit de dialogue avec les acteurs. Au début de la pandémie, un énorme élan de solidarité a pu être créé autour du chef de l’Etat qui n’a pas manqué de se rallier les différents leaders politiques et les acteurs de presque tous les secteurs de la vie sociale. Le moment était exceptionnel dans la vie de notre Nation et on était en droit de s’attendre à une plus grande concertation dans la gestion de la pandémie et de la nécessaire solidarité qui en découlait. Il n’en fût rien et pour l’essentiel le gouvernement a agi seul. Au demeurant, l’opposition a relevé ce déficit de concertation tout en exprimant sa disposition à accompagner les pouvoirs publics à faire face aux effets désastreux de la pandémie du Covid-19.
Quelle lecture faites-vous de la reprise avortée des cours ?
La reprise avortée des cours illustre parfaitement le déficit de concertation et de dialogue à un moment si crucial. Des couacs de cette nature doivent être évités. La question de l’école dans un environnement de pandémie est d’un sérieux extrême, nécessitant les plus larges concertations pour maintenir le niveau de nos élèves, sauver ce qui peut l’être, le tout en préservant la santé des enfants et des enseignants. Je peux parfaitement comprendre le désir du ministre de l’Education nationale d’éviter autant que faire se peut une année blanche ou invalide. Mais on ne peut y arriver qu’avec la volonté et la participation de tous les acteurs concernés qui doivent se retrouver autour d’une table et régler toutes les questions. C’est un préalable inévitable.
Etes-vous de ceux qui réclament la démission du ministre de l’Education nationale ?
La nomination et la cessation des fonctions des ministres sont du ressort exclusif du président de la République. Il avisera. Je dois juste dire que je n’entends pas une vive clameur demandant avec persistance la démission du ministre de l’Education nationale.
Où en êtes-vous avec votre courant Suqali soppi ?
Voilà maintenant plus d’une année depuis que la crise au Pds a donné naissance à notre courant «Suqali soppi». Les Sénégalais ont pu constater que nous n’avons aucun problème particulier avec le secrétaire général Me Abdoulaye Wade, mais ils auront aussi constaté que depuis plus d’un an, aucune instance nationale du Pds ne s’est réunie, aucune activité n’est exercée sur le terrain et que ce parti qui a tant contribué à l’approfondissement de notre démocratie et à l’élargissement des espaces de liberté n’est plus que l’ombre de lui-même, totalement aphone et inexistant. Il est évident que notre mouvement devra prendre des initiatives hardies pour exister et offrir une alternative crédible aux Sénégalais. Vous comprendrez que la pandémie du Covid-19 a eu un impact sur nos projets. Mais pour l’essentiel, notre mouvement se porte bien et ses militants et sympathisants nous expriment chaque jour leur envie d’aller plus loin en prenant notre destin en main.
Avez-vous des nouvelles de Oumar Sarr qui a été positif au Covid-19 ?
Oumar Sarr et moi, nous sommes un binôme. Sans éprouver le besoin de communiquer sur notre relation, nous nous parlons tous les jours. Son état n’est pas inquiétant, il se porte très bien et très probablement, inshallah, il sera bientôt de retour auprès des siens.
Vous êtes silencieux depuis quelque temps. Qu’est-ce qui l’explique ?
Qui n’est pas silencieux en cette période de guerre ? Presque tout le monde l’est, sauf que depuis quelques jours, certains sortent de leur silence, souvent d’ailleurs pour dénoncer telle ou telle décision généralement concernant la gestion de certains aspects de la crise. Nous faisons partie de ceux qui se taisent en participant à l’effort de guerre, et qui une fois la guerre terminée diront ce qu’ils pensent des stratégies et moyens mis en œuvre et qui le feront sans complaisance.
Vous connaissant, on a l’impression que vous êtes passé d’opposant radical à opposant modéré. Suqali soppi dira-t-il non à Macky Sall s’il fait appel à lui ?
L’environnement politique est marqué par le dialogue national auquel nous sommes partie prenante et l’environnement national est marqué par la pandémie du Covid-19 qui nécessite la mobilisation de tous dans ce qui apparaît comme une guerre. Il en est ainsi presqu’un peu partout dans le monde sauf dans les pays dirigés par des hommes têtus et obtus qui n’en font qu’à leur tête. Dans ce contexte, les contradictions s’estompent et les lignes de démarcation sont momentanément ignorées. Pour le reste, nous attendons qu’on fasse appel à nous et nous donnerons notre réponse. Nous ne répondons pas à une hypothèse ou à une question qui ne nous est pas posée.
Récemment, la Magist¬ra¬ture a été chamboulée avec des nominations, comme Cheikh Tidiane Coulibaly à la Cour suprême. En tant qu’acteur du système judiciaire, est-ce que ce sont les changements auxquels vous vous attendiez ?
Vous imaginez bien que le garde des Sceaux que je fus ne peut que garder une certaine retenue s’agissant de la gestion des carrières. Mais franchement et honnêtement, je ne peux m’empêcher d’exprimer ma satisfaction dans la nomination de personnalités comme Cheikh Tidiane Coulibaly que j’ai croisé et fréquenté à la Faculté de droit et dans le mouvement étudiant, il est comme un frère, ou Aly Ciré Ba (Premier président de la Cour d’appel de Dakar) pour qui j’ai un profond respect et une amitié non feinte, ou encore Mansour Mbaye, nouveau Procureur général (près la Cour suprême), dont la nomination à ce prestigieux poste est l’illustration de la promotion des nouvelles et jeunes générations. Il appartient maintenant aux hommes et femmes qui ont été nommés de confirmer tout le bien que l’on pense d’eux.
Vous vous dites satisfait de la nomination de Cheikh Tidiane Coulibaly. Donc, vous ne regrettez pas le départ à la retraite de Mamadou Badio Camara que vous avez tant décrié dans l’affaire Karim Wade ?
Etre satisfait de quelqu’un ne veut certainement pas dire regretter quelqu’un d’autre.
Avez-vous des contacts avec Karim Wade ?
Non, je n’ai plus aucun contact direct avec lui. Cependant, il m’a appelé pour me présenter ses condoléances à la suite du décès d’un membre de ma famille.
Quelle est votre position sur le décret d’honorariat en faveur de Aminata Tall ?
Sur le fond, je n’ai rien à dire d’autant que d’autres personnalités ont bénéficié de ce privilège. Par contre, sur la forme, le cafouillage relatif à l’existence ou non d’un décret «falsifié» et dont on fait référence me gêne énormément tant il installe le trouble.
Dans cette affaire, n’êtes-vous pas gêné par le contexte dans lequel le Sénégalais fait face à d’énormes difficultés liées au Covid-19 ? On parle d’un salaire de 4,5 millions …
Dans l’environnement du Covid-19, il n’a pour le moment été nulle part question de diminuer le salaire de qui que ce soit. Evitions les stigmatisations et les hystéries que suscite le regard inquisiteur sur les revenus des uns et des autres !
Quelle est votre position sur l’affaire du pillage foncier du littoral et notamment au Phare des Mamelles ?
Vous avez bien dit «pillage» et vous ne pouvez imaginer une réponse autre qu’une ferme dénonciation de ce qui apparaît non seulement comme un pillage, mais comme une intolérable agression contre la nature et l’esthétique qui en dégage. J’ai aimé un post de mon frère et ami Abdou Thiam qui a écrit sur sa page : «Sur le bradage du littoral, demandons aux candidats à la Présidentielle de s’engager à détruire toutes les constructions illégales, aux frais des promoteurs !» Je ne suis pas loin de penser la même chose.
WEEK-END MACABRE A ZIGUINCHOR
En Casamance, la campagne de cueillette de noix d’anacarde est devenue au fil des ans source d’évènements tragiques., Un mort et des blessés
Ibou MANE (Correspondant) |
Publication 08/06/2020
En Casamance, la campagne de cueillette de noix d’anacarde est devenue au fil des ans source d’évènements tragiques. Ce constat qui s’est confirmé ce weekend avec la découverte d’un corps sans vie au niveau de la forêt de Couloubory, située dans la commune de Kataba I, relance le débat sur l’insécurité qui règne dans ces zones.
Dans la partie sud du pays, la peur grandit après un week-end de violences au niveau des communes de Boutoupa Camaracounda et Kataba 1, situées dans les départements de Ziguinchor et de Bignona. A Boutoupa Camaracounda, trois jeunes de la localité de Niadiou, partis à la collecte de noix d’acajou, ont été fusillés par des éléments armés dans l’après-midi du vendredi au niveau du village de Bilass. Deux d’entre eux furent légèrement atteints et le troisième gravement touché au pied. Recueillis par les villageois, ils seront tous acheminés au niveau de l’Hôpital régional de Ziguinchor pour des soins avant d’être autorisés à rentrer chez eux. Alors que le troisième doit retourner au centre hospitalier en ce début de semaine pour une extraction de la balle logée au pied. Au niveau de la commune de Kataba 1, c’est le corps sans vie d’un homme qui a été retrouvé ce samedi dans la brousse entre le village de Koudioubé et de Couloubory. La victime, un ressortissant de la sous-région venu pour les besoins de la présente campagne anacardière, était basée dans le village de Cabadio.
Selon des sources, «c’est le vendredi que la victime a quitté le village de Cabadio pour aller collecter, comme à l’accoutumée, les noix d’anacarde. Contrairement aux jours précédents où l’homme rentrait avant la mi-journée, ce ne fut pas cette fois-ci le cas hélas». Cette situation a plongé ses voisins et les populations de Cabadio dans l’inquiétude. Ils vont engager des recherches qui vont se révéler infructueuses. Ils ont ainsi saisi samedi la Brigade de gendarmerie de Diouloulou. Mais son corps sera découvert par un jeune, parti à la cueillette aussi d’anacardes dans les buissons de Katipeu, village de Couloubory. Il présentait des blessures à plusieurs niveaux. «Sa moto et tous les biens qu’il avait par-devers lui ont été également emportés par ses bourreaux», précise un interlocuteur. Aujourd’hui, tout le Naran s’interroge sur le véritable mobile de ce crime dont l’enquête ouverte par la Brigade de gendarmerie de Diouloulou pourra apporter une réponse. En attendant, les conjectures alimentent les débats axés sur les campagnes d’anacarde qui sont émaillées chaque année d’exactions sur les populations civiles. Ces violences portent l’empreinte de bandes armées qui entendent sauvegarder leur gagne-pain à tous les prix.
«NOUS RISQUONS D’ETRE DEBORDES ET LES CONSEQUENCES RISQUENT DE TOMBER SUR TOUT LE MONDE»
A l’heure où je vous parle, il y a beaucoup de patients graves qui sont à domicile qui refuse de venir à l’hôpital du fait de la stigmatisation, selon Pr Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann
« (…) A l’heure où je vous parle, il y a beaucoup de patients graves qui sont à domicile qui refuse de venir à l’hôpital du fait de la stigmatisation. Et parmi ces patients, il y a même des personnes qui travaillent dans le secteur de la santé. La stigmatisation met en danger l’entourage du malade, parce qu’une personne stigmatisée est moins prompte à respecter les mesures barrières de base allant à l’endroit de son entourage. La stigmatisation pourrait réduire à néant véritablement la lutte que nous sommes en train de mener. (…)
Pour ce qui est du traitement à base d’hydroxychloroquine et d’azytromicine, nous avons poursuivi notre projet de recherche en analysantles données de 559 patients. Ces données sont issues des sites de Fann, de Dalal Jam et de Diamniadio. Parmi ces 559 patients, 498 étaient âgés de plus de 12 ans.
L’âge médian était de 33 ans et tous les âges étaient représentés, des nourrissons aux personnes âgées de 85 ans. Il y avait autant d’hommes que de femmes. 1 patient sur 5 avait une comorbidité. 65% de nos patients hospitalisés dans ces sites étaient symptomatiques. A Fann 89% des patients hospitalisés, étaient symptomatiques. Donc ce traitement à base d’hydroxy chloroquine et d’azytromicine administré nous a montré que l’efficacité était réelle. Parce que la durée médiane des patients d’hospitalisation qui avaient pris ce traitement était de 10 jours environ contre 13 jours chez les patients qui n’avaient pas pris ce traitement.
Tous les patients qui avaient pris ce traitement au stade précoce, c’est-à-dire avant l’apparition de complications, sont guéris et aucun n’est décédé. Nous n’avons noté que12% de cas d’intolérance. Les effets secondaires cardiovasculaires se voyaient sur 0,8% des cas. Tous les autres effets secondaires étaient bénins et réversibles à l’arrêt du traitement sans nécessiter un traitement supplémentaire. C’est donc dire, que le traitement est efficace pour réduire la charge virale parce que les patients ne sortent qu’après deux charges virales négatives. Aussi, le traitement est efficace dans la prévention des complications qui peuvent aboutir aux décès s’il est pris précocement et si le traitement est bien toléré.
C’est important de mentionner tout ça, compte tenu de cette polémique. Nous allons donc poursuivre notre traitement et poursuivre l’évaluation des traitements disponibles en relation avec l’institut Pasteur de Dakar. Je voudrais dire que désormais la lutte est entre les mains des communautés. Il ne faut pas se leurrer, si les cas continuent de se multiplier, nous risquons d’être débordés et les conséquences risquent de tomber sur tout le monde. J’en appelle donc au respect des mesures qui sont édictées par le ministère de la santé et de l’action sociale qui sont des mesures simples et invariables.»
«UNE ANNEE BLANCHE EST INENVISAGEABLE»
L’organisation non gouvernementale de la coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) n’envisage pas une année blanche malgré les trois mois de retard des enseignements.
L’organisation non gouvernementale de la coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) n’envisage pas une année blanche malgré les trois mois de retard des enseignements. Son directeur exécutif, Cheikh Mbow, qui s’est prononcé hier sur la situation scolaire, a soutenu qu’il y a une large marge pour éviter une année blanche qui ne sera que regrettable.
Malgré le retard enregistré dans le système éducatif causé par la pandémie du coronavirus, il y a toujours des lueurs d’espoir pour sauver l’année scolaire. Cette option est une chance à saisir pour le COSYDEP. Selon Cheikh Mbow, chaque pays est en train de trouver une solution à sa situation. Donc, estime-t-il, nous considérons que nous sommes mis devant nos responsabilités en toute liberté. C’est pourquoi, dit-il, le Sénégal doit sauver l’année scolaire. «Nous devons faire de sorte que nos enfants ne subissent pas une année blanche ou une année invalidée. C’est pourquoi depuis le début, nous avons voulu écarter deux choix extrêmes à savoir maintenir le calendrier initial des examens ou opter pour une année blanche ou invalidée, ce qui est totalement à mettre de côté d’autant plus que je n’ai pas entendu les acteurs se prononcer là-dessus. Vraiment, nous ne soupçonnons pas une année blanche», déclare-t-il.
BILAN ET AMELIORATION DES DECISIONS GOUVERNEMENTALES
Pour éviter un tel scénario, le directeur exécutif de la COSYDEP propose une amélioration des décisions au profit de toutes les classes. «On doit apporter une réponse pour les classes intermédiaires. Pour nous, une classe d’examen n’est pas plus importante qu’une classe intermédiaire. D’ailleurs, c’est grâce aux classes intermédiaires que nous avons une consolidation du système. Il faut donc accompagner tous les apprenants sans exception. Cependant, la proposition qui est entrevue par le gouvernement du Sénégal en la personne du président de la République qui est d’apprendre à la maison est une proposition insuffisante.
Par conséquent, il faut mettre sur place un dispositif pour accompagner tous les élèves». Aussi, soutient-il, la présentation d’un bilan avant la reprise effective des cours reste impérative car elle permettra d’avoir une idée globale sur la situation depuis le début de la pandémie. «Il y a beaucoup d’options qui ont été développées à travers un apprentissage à distance par les télés et les réseaux sociaux. Un des principes est de mettre en avant la culture du bilan des initiatives qui ont été faites en mettant l’accent sur les enfants qui sont dans les zones éloignées où il n’y a pas d’électricité et pas d’accès à l’internet. Mais aussi faire un bilan de l’échec de la reprise car la raison officielle qui a été annoncée pour reporter l’ouverture et qui est liée à la maladie de 10 enseignants au niveau de la région de Ziguinchor nous pose un problème, parce qu’il y a des non-dits. La première raison est que le niveau de protocole de mise en œuvre était insatisfaisant, c’est-à-dire qu’on ne répondait pas aux exigences des autorités scientifiques et sanitaires », déplore-t-il. Concernant la question des barrières de sécurité et de la distanciation sociale, Cheikh Mbow souligne que même avec la fermeture des classes, les enfants continuent de fouler au pied ces mesures, donc une reprise des cours reste un avantage car la place des enfants n’est pas dans la rue.
CONSEQUENCES D’UNE ANNEE BLANCHE
Toutefois, même si une année blanche n’est pas envisageable, le Sénégal pourrait la subir pour la troisième fois. Mais Cheikh Mbow estime : «Il faut que cela découle des raisons sanitaires car sur le plan des ressources, notre pays est capable de la sauver. » A l’en croire, une année blanche pourrait avoir des conséquences incalculables sur l’avenir des enfants. « Elle pourrait entraîner des déperditions massives dans les effectifs pour des raisons liées à l’âge, à la soutenabilité de la scolarisation, à la déception, au découragement entraînant l’abandon massif des élèves. Nous avons déjà constaté qu’il y a beaucoup d’élèves qui sont en train de chercher du travail. C’est pourquoi notre volonté est que tout doit être accentué sur la recherche de solutions. Maintenant, une année blanche peut s’imposer à nous mais nous ne devons pas nous relâcher. Si on se rend compte que c’est de notre faute parce qu’on n’a pas su accompagner la reprise dans la mesure de nos possibilités, ce serait vraiment incorrect et l’histoire retiendra que les leaders en 2020 n’ont pas pu apporter une réponse, contrairement aux autres pays, et évidemment nous serons condamnés par nos enfants. Maintenant, si nous faisons tout notre possible et que nous nous rendions compte que pour des raisons médicales, nous n’avons rien pu faire, nous considérerons que ce n’est pas un échec », dit-il.
par Madiambal Diagne
FINALEMENT, ILS ONT FAIT PIRE QUE LES WADE AVEC NOS TERRES
Sous le prétexte de donner des lots de terres à quelque 300 victimes de spéculateurs fonciers sur un projet de la cité Tobago, une superficie de 60 hectares vient d’être morcelée sur les réserves de l’aéroport de Léopold Sédar Senghor
Quand on évoque le souvenir du régime de Abdoulaye Wade (2000 à 2012), les esprits sont marqués par les actes de prévarication de ressources publiques. Le Sénégal avait été mis en coupe réglée et tout le système était organisé aux fins d’un enrichissement on ne peut plus grossier des élites du pouvoir. Mais c’était surtout dans la gestion du patrimoine foncier de l’Etat que Abdoulaye Wade a posé les actes les plus ignobles. Il avait fini de passer sa boulimie foncière à tous ses collaborateurs. Les terres du Sénégal étaient dépecées pour être distribuées à des pontes du régime Wade, qui se transformaient en de vulgaires spéculateurs fonciers. Des fortunes avaient été ainsi fabriquées. Le chef de l’Etat lui-même, prenait une règle et un crayon pour découper des parcelles de terres. A la faveur de l’enquête judiciaire qui avait été ouverte contre l’ancien directeur des Domaines, Tahibou Ndiaye, à l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, on découvrit qu’il arrivait au Président Wade de survoler Dakar à bord d’un hélicoptère pour repérer les espaces de terres à se partager. Abdoulaye Wade se servait toujours en premier. Ainsi, il s’était aménagé pour lui-même et sa propre famille des domaines fonciers larges de plusieurs hectares dans les endroits les plus prisés de Dakar, comme les différentes Corniches, la zone du Cap Manuel, les différentes plages de Dakar, les quartiers des Almadies, de Ngor, des immeubles du centre-ville de Dakar, entre autres. Abdoulaye Wade lotissait des camps militaires, des casernes, des réserves forestières. Il avait fait entailler, sur instigation de son architecte-conseil Pierre Goudiaby Atepa (l’intéressé le révéla lui-même dans les colonnes du journal Le Quotidien), plus de 75 hectares des surfaces de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, pour en faire des lotissements de terrains vendus au prix fort. Les terres étaient cédées à moins de 5 mille francs le m2 à Mbackiyou Faye, qui les aura revendues, à plus de 150 mille francs le m2, suite à une action de courtage du Président Wade lui-même. Abdoulaye Wade ne s’interdisait de toucher à aucune portion de terre, jusqu’au stade Assane Diouf de Rebeuss, et les hôpitaux et camps militaires. Il se disait même qu’il avait fait chasser l’Armée française afin de pouvoir mettre la main sur les vastes superficies de ses camps installés au Sénégal. Le régime de Abdoulaye Wade poussait la spéculation foncière jusque dans les zones rurales et agricoles. Abdoulaye Wade avait fait main basse sur des centaines d’hectares de terres agricoles notamment à Bambylor et plus de 240 mille hectares de terres de la communauté rurale de Mbane avaient été distribuées à des pontes du pouvoir, alors que la superficie disponible ne dépassait pas 180 mille hectares. Abdoulaye Wade n’épargnait pas le patrimoine bâti de l’Etat. Il était donc difficile de faire pire que lui.
Dès 2013 on alertait : «Macky, le risque de faire pire que Wade»
On avait donc déjà appris avec Abdoulaye Wade tout ce qu’il ne fallait plus faire. Dans le cortège d’une marche de l’opposition, nous commentions avec un groupe de leaders politiques, dont feu Ousmane Tanor Dieng, Jean-Paul Dias et Abdoulaye Bathily, des informations, publiées par la presse, de la cession à vil prix par le régime de Abdoulaye Wade d’appartements et de villas à Mermoz, dans Dakar-Plateau, à Fann Résidence et à la Cité Fayçal, à des membres de son entourage. Avec Wade, si vous occupiez un logement de fonction et que vous étiez dans les bonnes grâces de son régime, il suffisait de savoir demander qu’il vous fût cédé. Ousmane Tanor Dieng tirait la conclusion sentencieuse : «De toute façon, une fois au pouvoir nous leur ferons payer le juste prix ou ils rendront les villas ou appartements.»
Le 25 février 2013, dans une chronique intitulée : «Macky, le risque de faire pire que Wade», nous relevions : «Que n’a-t-on pas dit de la gouvernance prédatrice de Abdoulaye Wade notamment sur la gestion du patrimoine foncier de l’Etat ? La façon dont les réserves foncières de l’aéroport de Dakar avaient été dépecées avait choqué. Ces terres avaient été aliénées dans le cadre d’une opération qui a généré des ressources publiques importantes et qui n’ont nullement été tracées dans le Trésor public (…) On pensait que plus jamais de telles pratiques n’auraient cours, surtout que le Président Macky Sall porte en bandoulière un slogan de gestion vertueuse. Force est de constater que le cauchemar continue, que le gouvernement, après moins d’une année de gestion des affaires publiques, s’illustre négativement par des pratiques peu orthodoxes. La corruption est bien présente et constitue l’une des principales tares de l’équipe dirigée par Abdoul Mbaye.
Dans son édition du 18 février 2013, le journal Le Quotidien révélait un nouveau gros scandale foncier. L’Etat du Sénégal venait de signer avec les entreprises Socabeg et Dms Habitat, des protocoles pour un montant de 6,8 milliards de francs pour l’acquisition de terrains pour ériger des logements sociaux dont le Président Macky Sall a annoncé la réception des clefs pour le mois de juillet 2013 (Ndlr : ironie du sort, ces villas ne sont toujours pas livrées, sept bonnes années après). Une partie du paiement sera réalisée par le biais d’une dation en paiement. Cela ne rappelle-t-il pas le montage du Monument de la Renaissance africaine ? Cette nouvelle affaire tourne en une véritable opération d’escroquerie portant sur des deniers publics. En effet, l’Etat du Sénégal achète des terrains qui lui appartiennent déjà, au prix de 10 mille francs le m2. Ces terrains de Tivaouane Peulh constituent des baux que l’Etat du Sénégal se proposait d’allouer à ces opérateurs immobiliers pour moins de mille francs Cfa le mètre carré. Autrement dit, l’Etat du Sénégal se permet d’acheter ce qui juridiquement lui appartient déjà. Les services fiscaux auraient élevé, en vain, une protestation face à cette forfaiture. Ils avaient du reste fait de même lors des opérations de découpage des terres de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Le gouvernement de Abdoul Mbaye est dans la même logique. (…) Franchement, on ne pouvait pas s’imaginer que le schéma des terres de Bambylor soit réédité sous le magistère du Président Macky Sall.» Mais plus grave, on ne s’imaginait pas, non plus, que le nouveau régime politique avait aussi appris de son prédécesseur comment dénicher des lopins de terres à se partager.
Ces nouveaux scandales fonciers qui éclaboussent Macky Sall
Selon l’entendement général, il ne restait plus de terres à Dakar après le passage de Abdoulaye Wade. Mais on aura la preuve du contraire. Macky Sall avait dénoncé les attributions foncières scabreuses du régime défunt et avait promis que plus jamais de telles pratiques ne seraient tolérées. Il avait chargé le Pr Moustapha Sourang d’élaborer un rapport sur la question foncière. Des consultations furent faites sur l’ensemble du territoire national pour voir clair sur tous les litiges et proposer des réformes sur la question foncière au Sénégal. Mais très rapidement le régime de Macky Sall a pris le pli de son prédécesseur. Des terrains, en veux-tu, en voilà. On se nourrit toujours sur la bête. Les cas sont légion et on en oublierait même ! Dès 2014, une nouvelle opération de morcellement de parcelles a été effectuée sur les réserves foncières de l’aéroport de Dakar. Mais le plus sulfureux est à venir. Sous le prétexte de donner des lots de terres de 200 mètres carrés à quelque 300 personnes, victimes de spéculateurs fonciers sur un projet de la cité Tobago, une superficie de 60 hectares vient d’être morcelée, sur les réserves de l’aéroport de Léopold Sédar Senghor. Cette surface va du siège de la Boa au hangar de l’avion de commandement du président de la République. Des hauts fonctionnaires, des responsables politiques, des chefs religieux, des journalistes, ont été servis. Ces terrains sont aujourd’hui revendus au prix moyen de 50 millions de francs l’unité de 200 m2. Un rapide calcul donne une idée des énormes gains réalisés. Les bénéficiaires du lotissement sur le Tf 5725/DG aux abords de l’hôtel Radisson sont encore plus heureux, car le mètre carré sur ce site est cédé à 1 million de francs. Ce site qui provoque les hurlements de Barthélemy Dias, le maire de la commune Mermoz-Sacré-Cœur, a été partagé à des autorités politiques, des hauts fonctionnaires, des guides religieux, des personnalités étrangères et des opérateurs économiques. Le titre foncier numéro 17861/DG constituant le camp militaire Leclerc au quartier Liberté VI, a été découpé pour les mêmes catégories de personnes. Un guide religieux s’y est vu offrir un lot de 9 hectares qu’il a immédiatement revendu à plus de 5 milliards de francs. Une partie du camp militaire de l’armée de l’Air a été morcelée en 63 parcelles de 500 m2, distribuées à des autorités militaires et des personnalités civiles. Le Haut commandement de l’Armée nationale avale difficilement la pilule, du fait qu’il existait sur le site un projet d’érection du siège de l’Etat-major de l’armée de l’Air. A quelques encablures de ce site, un beau domaine surplombant la mer et la Mosquée de la Divinité a été affecté à un opérateur qui y construit un hôtel. Un autre opérateur économique a bénéficié d’une autre affectation foncière sur la falaise protégeant la zone côtière, sur le flanc de la colline du phare des Mamelles, derrière les immeubles en construction de la Caisse des dépôts et consignations. De l’autre côté du phare, sur l’ancien champ de tirs, affecté en son temps par Karim Wade au projet hôtelier du groupe Kharafi et qui devait également abriter des villas présidentielles pour le Sommet de l’Organisation de la conférence islamique en 2008, une certaine bamboula a été organisée. Des groupes de citoyens déclarés protecteurs de l’environnement protestent vigoureusement contre ces affectations foncières. L’ancienne gare routière «Pompiers» a été donnée à des promoteurs immobiliers marocains et une partie de la caserne de police Abdou Diassé est tombée dans l’escarcelle des opérateurs immobiliers. La zone du hangar des pèlerins de l’aéroport de Yoff vient de faire l’objet d’un nouveau lotissement en 400 parcelles de 250 m2. Les attributaires les revendent au prix de 75 millions de francs Cfa. Sur la Corniche Ouest de Dakar, les terres controversées jouxtant l’hôtel Terrou-Bi ont fini d’être définitivement affectées.
Le périmètre qui était affecté pour la construction de l’Ambassade de Turquie, un projet contre lequel s’étaient soulevés des habitants de Dakar, a été réaffecté. Une extension a aussi permis de servir d’autres personnalités. Le Président Macky Sall avait fait stopper le lotissement de la bande des filaos de Guédiawaye, sur une longueur de plusieurs kilomètres, entre la plage Malibu et le village de Malika. De nombreux lots de terrains devaient revenir à des proches de Ousmane Sonko, le leader de Pastef. Mais curieusement, le lotissement a été repris et devrait passer prochainement devant la Commission de contrôle des opérations domaniales (Ccod). On relèvera que ce lotissement en parcelles à usage d’habitations trahit le Plan d’aménagement urbain de Dakar qui destinait la zone à l’érection de réceptifs hôteliers et autres endroits de villégiature longeant la future «autoroute la côtière». L’affectation de grands espaces de terres à Pointe Sarène, à un opérateur économique qui n’a pas tardé à les revendre à prix d’or, défraie la chronique.
Par ailleurs, on a fini de constater que des dizaines d’hectares de terres de la nouvelle ville de Diamniadio ont été allouées à des particuliers qui se sont livrés à des opérations de spéculation foncière. De vastes terres qui n’ont pu être vendues font déjà l’objet d’hypothèques. Le nouveau Délégué général du Pôle urbain de Diamniadio, Diène Farba Sarr, a du mal à reprendre ces terres qui n’ont pu être mises en valeur. Toujours à Diamniadio, d’autres opérateurs immobiliers ont bénéficié d’affectations foncières pour des logements sociaux, mais ont réalisé sur les sites des logements vendus à des centaines de millions de francs Cfa. Les lotissements entamés par le régime de Wade à Bambylor, Sangalkam et le Lac rose ont pu être poursuivis.
Les parangons de vertu à la bouche pleine
Ils sont nombreux à vouloir s’indigner devant des scandales de prévarication de ressources publiques. Mais la question foncière s’avère assez délicate pour nombre d’entre les parangons de vertu de la scène publique sénégalaise. Elles sont nombreuses, ces vigies de la bonne gouvernance, journalistes, leaders de la Société civile, activistes, hommes ou femmes politiques, qui se taisent comme des carpes dès qu’il s’agit de ces questions foncières, ou qui font une dénonciation sélective, tant certains se sont fait servir à l’occasion. «Une bouche pleine ne parle pas», dit un proverbe africain. Cela explique la confusion de bien des personnalités sur la question foncière, mais l’opinion constate bien ce silence. Ils sont nombreux, journalistes et hommes politiques, à s’être égosillés sur l’affaire du Tf 1451/R, indexant un prétendu scandale qui aurait porté sur 94 milliards de francs. Il est fort utile de dénoncer des actes de prévarication et pour autant on ne les a jamais entendus sur le lotissement de la «zone de recasement» de l’aéroport de Yoff, effectué sous le régime de Macky Sall, comme on ne les avait jamais entendus du reste et jusqu’à présent, dénoncer le dépeçage de plus de 80% de la superficie du site de la Foire de Dakar par le régime de Wade. On entend de nombreuses personnes fulminer, certainement à juste raison, contre les lotissements au pied du phare des Mamelles. C’est sans doute une belle posture patriotique, mais protéger le littoral pour protéger le littoral de Dakar, ne devrait-on pas aussi parler de certains projets immobiliers du Cap Manuel ou derrière l’hôtel Terrou Bi ? Qu’on nous appelle tous à montrer nos mains propres ! C’est dans l’air du temps, avec les mesures de prophylaxie contre la pandémie du Covid-19. Le Sénégal ne s’en porterait que mieux !
ET SI MAMADOU TALLA ETAIT EXEMPT DE TOUT REPROCHE
Une vive polémique a été notée à la suite de l’échec de la reprise des enseignements-apprentissages dans les classes d’examen le 2 juin dernier.
La reprise avortée des enseignements-apprentissages dans les classes d’examen a suscité un énorme tollé dans le pays, après que des enseignants ont chopé le virus du coronavirus. A qui doit-on imputer les failles notées dans le convoi des enseignants qui a déclenché tout ? En tout cas, l’on est tenté de dire que le ministre de l’Education Nationale, Mamadou Talla, est exempt de tout reproche.
Une vive polémique a été notée à la suite de l’échec de la reprise des enseignements-apprentissages dans les classes d’examen le 2 juin dernier. D’ailleurs, le débat ne s’est pas encore estompé et les commentaires vont bon train sur l’identification des personnes responsables des failles dans le processus de convoi des enseignants, qui est à l’origine de cet échec, puisque plus d’une quinzaine ont contracté le virus. Il urge de souligner que le processus de convoi des 13 000 enseignants a impliqué trois secteurs que sont le transport, la santé, et l’éducation qui était chargée de la planification.
Compte tenu de tout ce qui a été fait sur le dernier volet, il n’est pas insensé de dire que le ministre de l’Education nationale, Mamadou Tall, est exempt de tout reproche. Il suffit simplement de rappeler certains faits pour s’en rendre compte. En effet, la planification des départs a été faite dans le temps et dans l’espace. A cet effet, le ministère de l’Education avait pris les dispositions pour la mise en œuvre et le respect du protocole sanitaire édicté par les professionnels de la santé. C’est ainsi qu’il s’était prescrit le devoir de voir chaque élève et chaque enseignants avoir à sa disposition 3 masques, mais aussi un thermo flash pour 100 élèves. En plus de cela, chaque classe ne devait contenir que 20 élèves.
En outre, autorisation a été donnée aux enseignants souffrant de maladies chroniques et donc vulnérables à la Covid-19 de ne pas retourner dans les classes. Le ministère avait prévu de mettre sur pied une salle d’isolement, un comité d’alerte et de veille au niveau de chaque établissement scolaire pour parer à toutes les éventualités. A cela s’ajoute l’interdiction de vente de marchandises et d’aliments dans l’espace scolaire. Et à une semaine de la date du 2 juin, Mamadou Talla avait déclaré à Thiès que le protocole sanitaire sera strictement respecté parce qu’il constitue la seule condition pour le démarrage effectif des enseignements.
D’ailleurs, ajoutait-il : «S’il n’y a pas un comité de suivi, s’il manque un seul élément qui est dans le protocole, dans un établissement quelconque au niveau du Sénégal, que cela soit dans les villes, dans les villages, dans les hameaux, que l’Inspecteur de l’Education et de la Formation (IEF) ou le Directeur d’école ferme aussitôt cette salle ou cette école, parce que la santé n’a pas de prix.» En raison de tous ces éléments, on peut dire que le report sine die de la reprise, à cause de la contamination de certains enseignants à la Covid-19, sonne comme une décision qui s’inscrit dans l’ordre normal des choses. Cette mesure doit être perçue comme une volonté de reculer pour mieux sauter…en toute sécurité.
«IL Y A UNE LETALITE DE 46% PAR RAPPORT AUX CAS GRAVES»
Le nombre de décès rapporté sur le nombre de cas graves est de 47. Cela veut dire que sur le nombre de malades qui sont entrés en réanimation un peu plus de la moitié sont sortis totalement guéris.
«(…) Nous étions, il y a de cela un mois, à 1115 cas confirmés, avec 28 cas graves et 8 décès. Un mois après, nous sommes à 4155 cas confirmés, 96 patients dans un état grave et 47 décès. La répartition géographique suit la même courbe que la répartition géographique des cas confirmés. Et la plupart de ces cas graves ont été notés à Dakar notamment avec 84 % et le reste des patients a été pris en charge entre Touba, Ziguinchor et Tambacounda. Même si l’âge moyen des cas confirmés n’est pas élevé, l’âge moyen des patients graves est de 61 ans. Et nous avons noté des extrêmes de 37 ans et de 85 ans. Pour ces patients présentant des cas graves, les hommes sont les plus concernés, parce que nous avons 5 hommes pour une femme. Nous avons noté aussi que chez ces patients, les comorbidités sont presque toujours présentes en plus de l’âge. Car, 9 patients sur 10 présentent au moins une comorbidité dans 75% des cas, et 2 comorbidités pour les autres patients.
L’hypertension artérielle et le diabète ont été des pathologies très souvent rencontrés. Mais d’autres ont été notés notamment l’obésité, les problèmes respiratoires chroniques dont l’asthme etc. Mais nous avons noté pour ces patients que nous avons reçus dans les services d’urgences et de réanimation, 100 % ont été admis avec une détresse respiratoire et une pneumonie. Ce qui a nécessité d’ailleurs toutes les mesures de réanimation dont l’oxygénation pouvant aller parfois jusqu’à l’utilisation du respirateur artificiel.
Parmi ces patients, 18 ont présenté au cours de leur hospitalisation une insuffisance rénale qui a nécessité une dialyse pour ces malades. Nous avons eu également des lacunes, parce que tout simplement nous avons beaucoup de patients dialysés chroniques et si on utilise ces générateurs de dialyse pour ces malades de Covid-19, cela pose d’énormes problèmes. Et c’est à ce titre d’ailleurs que des mesures ont été prises pour doter tous les centres de traitement à Dakar mais également dans les régions de générateurs de dialyse. (…)
Le nombre de décès rapporté sur le nombre de cas graves est de 47. Cela veut dire que sur le nombre de malades qui sont entrés en réanimation un peu plus de la moitié sont sortis totalement guéris. Ce qui fait une létalité de 46% par rapport aux cas graves. Mais, il faut noter que 18 patients parmi ces cas graves sont encore sous nos services et sont en train d’être pris en charge par les collègues réanimateurs. On l’a toujours dit, les conditions de prise en charge de ces patients graves doivent être améliorées à Dakar mais également dans toutes les régions du Sénégal.
La réanimation de l’hôpital Dalal Jamm va entièrement être consacrée à la prise en charge de ces cas graves et c’est le cas aussi du futur centre de traitement de l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba qui va abriter un centre de traitement épidémiologique, mais également un service de réanimation entièrement dédié à la prise en charge de ces cas graves.»
LES 253 VICTIMES DE GADAYE EN GREVE DE LA FAIM SI...
«Si d’ici 15 jours les autorités ne réagissent pas, nous allons venir sur ce site pour observer une grève de faim avec nos familles », avertit le secrétaire administratif du Collectif des victimes de Gadaye, Babacar Tine.
Mécontents de la non-applicabilité de la décision de justice de la Cour suprême qui a tranché en leur faveur, suite au différend qui les opposait avec le promoteur Mbaye Fall, les 253 victimes de Gadaye ont organisé hier un rassemblement pour menacer d’entamer une grève de la faim dans les prochains jours si les autorités continuent de s’emmurer dans leur silence.
«Si d’ici 15 jours les autorités ne réagissent pas, nous allons venir sur ce site pour observer une grève de faim avec nos familles », avertit le secrétaire administratif du Collectif des victimes de Gadaye, Babacar Tine. Sur les raisons de la prise d’une telle décision, Monsieur Tine accuse la justice. « Il y a une léthargie de l’affaire Gadaye. Une autorité qui fait des promesses à ses populations doit pouvoir les respecter. Nous ne pouvons pas comprendre que l’Etat nous dise : ‘’si vous gagnez à la Cour suprême, nous allons restituer vos terrains par un bail’’, et qu’aujourd’hui, rien n’ait évolué. » Et de poursuivre pour s’en prendre à la justice. « La décision de justice doit être appliquée.
Le promoteur Babacar Fall a été condamné à 06 mois de prison ferme avec contrainte par corps. Mais ironie du sort, Babacar Fall se pavane comme si de rien n’était. Et au même moment, de pauvres citoyens qui avaient misé toutes leurs économies sur ce site sont en train de vivre la misère. C’est injuste. »
Parlant de leur situation sociale actuelle, Babacar Tine crie son désarroi : «C’est une population affaiblie, meurtrie. Car c’est l’Etat qui a accompagné Babacar Fall pour détruire les biens de ses honnêtes citoyens. Et aujourd’hui, cet Etat est en train d’abandonner ses citoyens qui aujourd’hui vivent dans la misère.» Il poursuit pour interpeller le Chef de l’Etat Macky Sall à réagir au plus vite : «Gadaye est un drame social qui ne doit laisser personne indifférent. Le Président a l’obligation de réagir pour rendre la justice à ses citoyens.»