SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
1 octobre 2025
par Demba Sow
LA FERMETURE DES MARCHÉS HEBDOMADAIRES VA IMPACTER NÉGATIVEMENT LE MONDE RURAL
L’Etat doit maintenant prendre des mesures d’ordre économique et social sans délai. Le président Macky Sall est attendu sur son plan de soutien aux populations impactées par sa batterie de mesures
Face à la menace du COVID-19, le président Macky Sall a pris une batterie de mesures pour stopper la propagation du virus dans le pays. Le chef de l’Etat était fortement attendu sur son plan de riposte face à cette pandémie qui est maintenant installée dans le pays. La progression du nombre de malades du COVID-19 est préoccupante. La barre des 30 cas positifs est franchie. Il est peut-être temps que l‘Etat propose aussi des mesures concrètes et pratiques sur la mobilité des citoyens qui est actuellement un des maillons faibles de la lutte contre la progression de la maladie dans le pays.
Les décisions arrêtées par le gouvernement ont été saluées et appréciées par la classe politique dans son entièreté et sa diversité, par les chefs religieux musulmans et chrétiens unanimement ainsi que par la société civile et l’ensemble des syndicats. Les populations ont montré, elles aussi, leur adhésion sans réserve aux mesures gouvernementales. A ce jour, l’application des décisions du gouvernement ne souffre d’aucune faiblesse ou entrave. Les cas positifs au COVID-19 sont traités de façon convenable. Le corps médical s’est montré à la hauteur de la situation. Il est cependant nécessaire de continuer à sensibiliser les populations pour le respect de certaines consignes d’hygiène et de comportements.
Le pouvoir de contamination du COVID-19 est sans commune mesure avec ce qu’on a l’habitude de voir. Présentement, tous les continents sont atteints, l’Asie étant le plus touché. La propagation du virus ne peut être, à ce stade des connaissances scientifiques, stoppée que par la prévention. C’est dans cet esprit que le Sénégal, à l’instar des autres pays, a pris une batterie de mesures pour protéger les populations sénégalaises de ce terrifiant virus. Les autorités médicales du pays gèrent avec efficacité l’évolution de la maladie depuis son apparition il y a bientôt un mois.
La batterie de mesures prises par le pouvoir aura des conséquences économiques et sociales insoupçonnées. Les écoles et universités sont fermées, les rassemblements publics et privés interdits, les frontières aériennes et terrestres fermées. Les sénégalais vivent, comme le reste du monde, des moments inédits et angoissants dont nul ne peut prédire la fin. Il n’y a pas de traitement spécifique de la maladie virale actuellement même s’il y a beaucoup de spéculations sur d’éventuelles molécules efficaces contre le COVID-19.
Les populations du monde rural font partie des sénégalais les plus impactées par les mesures prises par le président Macky Sall. En application de l’interdiction des rassemblements, les marchés hebdomadaires sont interdits par l’administration territoriale. Ces marchés dits Louma sont potentiellement des lieux de propagation ultra rapide du COVID-19. Les fermer est une mesure opportune et inévitable pour éviter la contamination au Coronavirus à grande échelle.
Il est utile cependant de rappeler que les populations rurales se ravitaillent dans ces marchés qui sont disséminés à travers le pays, y vendent leurs récoltes et bétail pour satisfaire leurs divers besoins. La fermeture des Louma a créé le désarroi sans précédent en milieu rural. L’Etat n’a, pour le moment, rien dit les concernant. Sans les marchés hebdomadaires, où vont se ravitailler les ruraux, où vendront-ils leurs récoltes et leur bétail ?
Suite aux mesures gouvernementales, les conséquences sur la vie des populations urbaines et rurales seront énormes. L’Etat doit maintenant prendre des mesures d’ordre économique et social sans délai. Le président Macky Sall est attendu sur son plan de soutien aux populations impactées par sa batterie de mesures.
Un Comité Ad Hoc pourrait être mis en place rapidement pour assister le président de la République et lui faire des propositions concrètes et réalistes dans l’objectif d’une bonne gestion des effets collatéraux des décisions gouvernementales.
Les populations rurales, très vulnérables, devraient être soutenues pendant cette période de fermeture des marchés hebdomadaires. Ils ne peuvent plus vendre leurs récoltes et leur bétail. Ils rencontrent également beaucoup de difficultés pour leur ravitaillement. Ils sont déboussolés. Si rien n’est fait rapidement, la famine pourrait s’installer en milieu rural avec des conséquences probables sur la sécurité. L’Etat ne devrait pas oublier que la campagne agricole 2019-2020 n’a pas été des meilleures. La vie en milieu rural est déjà dure. La fermeture des marchés hebdomadaires est une catastrophe pour les populations rurales. Des mesures d’accompagnement sont nécessaires pour les soulager. En plus des conséquences liées aux mesures gouvernementales, le monde rural s’attend à une période de soudure précoce en 2020.
Demba Sow est ancien député, ancien CES
par Bassirou Ndiaye
ANDANDOO XEEX « CORONAVIRUS »
Poème wolof dans le but de de conscientiser la population, en particulier ceux s’entêtent à nier l’existence de cas positifs à l’intérieur du territoire
Le corps d’un homme égorgé a été retrouvé, jeudi, sur la corniche ouest, en face du Palais de justice de Dakar.
Le corps de l’individu, relativement jeune, a été retrouvé tôt le matin, gisant dans une mare de sang, entouré de gravats.
Aussitôt alertés, des éléments de la Division de la Police Technique et Scientifique (DPTS), supervisés par le sous-préfet de Dakar-Plateau, Djiby Diallo, se sont rendus sur place pour les prélèvements d’usage.
La dépouille a ensuite été acheminée par les éléments de la brigade nationale des sapeurs-pompiers, sous le regard des passants et autres badauds.
’’(...) C’est (...) une personne, un monsieur, qui a été retrouvé mort égorgé au niveau de la plage’’, a déclaré le Sous-préfet, sans donner plus de précisions.
’’Pour le moment, je n’aimerais pas parler. Je préfère attendre l’enquête pour voir la suite’’, a-t-il dit.
LE SÉNÉGAL FERME TOTALEMENT SON ESPACE AÉRIEN
Après la fermeture partielle du ciel sénégalais, ce mercredi 18 mars 2020 à 23h59, le Ministre du Tourisme a pris la mesure additionnelle suivante : la suspension de l'exploitation de tous les vols en provenance et à destination des aéroports du pays
Le ministère du Tourisme et des Transports aériens annonce jeudi la fermeture totale de l'espace aérien sénégalais à compter du vendredi 20 mars 2020 à 23h 59 jusqu'au 17 avril 2020.
"Après la fermeture partielle du ciel sénégalais, ce mercredi 18 mars 2020 à 23h59, le Ministre du Tourisme Alioune Sarr a pris la mesure additionnelle suivante :la suspension de l'exploitation de tous les vols en provenance et à destination des aéroports du Sénégal à l'exception des vols domestiques entre AIBD et Ziguinchor, des vols cargo, des évacuations sanitaires et des vols spéciaux autorisés", indique un communiqué officielle.
Cette décision s'appuie sur les recommandations des professionnels de la santé et de l'OMS en vue de rompre la chaine de transmission du COVID-19.
La mesure est susceptible de prorogation suivant l'évolution de la situation, selon le ministère.
Cette mesure survient après les propos du Directeur général de l'Organisation Mondiale de Santé qui a mis en garde les pays africains en déclarant :
"l'Afrique devrait se réveiller, notre continent devrait se réveiller. Le meilleur conseil pour l'Afrique est de se préparer au pire, et de se préparer dès aujourd'hui".
Le Sénégal compte 36 cas confirmés de coronavirus dont deux guéris.
Les malades sont traités à Dakar, la capitale et Touba, une cité religieuse où un émigré a contaminé plus de 15 personnes.
Les coronavirus forment une famille comptant un grand nombre de virus qui peuvent provoquer des maladies très diverses chez l'homme, allant du rhume banal au SRAS, et qui causent également un certain nombre de maladies chez l'animal.
Le Covid-19 détecté pour la première fois dans un marché de Wuhan dans la province de Hubei en Chine semble se transmettre d'une personne à l'autre par des gouttelettes lorsqu'elle tousse ou éternue. Le virus survit pendant un temps limité à l'extérieur du corps, de sorte que les gens doivent être relativement proches les uns des autres pour le propager.
"Plus de 200 000 cas ont été signalés à l'OMS et plus de 8 000 personnes ont perdu la vie, dont un enfant", a déclaré ce mercredi le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse virtuelle.
COVID-19 : "L'AFRIQUE S'APPROCHE DANGEREUSEMENT DE LA LIGNE ROUGE"
La facture économique du coronavirus sera lourde pour le continent. Les explications d'Arthur Minsat, chef économiste du département Afrique de l'OCDE
Le Point Afrique |
Marlène Panara |
Publication 19/03/2020
Début 2020, la Banque mondiale se voulait prudente sur les perspectives économiques de l'Afrique. Avec une croissance revue à la baisse, à 2,9 %, la mesure était de circonstance. Parallèlement, le lancement de la zone de libre-échange continentale, fixée au mois de juillet, donnait quelques notes d'espoir. Malheureusement, l'épidémie de coronavirus est partie pour tout remettre à plat. En effet, même si le taux d'infection reste, jusqu'ici, relativement faible au regard d'autres régions du monde, l'impact financier, lui, sera assurément élevé. Le ralentissement économique de la Chine et de l'Europe, principales partenaires de l'Afrique, aura de lourdes conséquences, directes et indirectes, sur un continent déjà lourdement endetté. Arthur Minsat, économiste à la tête du département Afrique et Moyen-Orient de l'OCDE, a accepté de les exposer au Point Afrique.
Le Point Afrique : Selon l'agence de notation Fitch, l'épidémie de coronavirus impactera d'abord la croissance de l'Angola, du Congo, de la Guinée équatoriale, du Nigeria, ou encore de l'Afrique du Sud – des pays qui exportent de grandes quantités de produits en Chine. Êtes-vous d'accord avec cette affirmation ?
Arthur Minsat : Pour le moment, nous n'avons pas de données en temps réel sur les conséquences économiques du coronavirus. Mais, pour moi, il est clair que le premier grand impact se fera sur les pays pétroliers du continent. Car le secteur souffre, en plus de l'épidémie de Covid-19, de la guerre commerciale qui oppose la Russie et l'Arabie saoudite sur le prix du baril. Fin décembre, le Nigeria, première économie d'Afrique, exportait à 63 dollars le baril. Aujourd'hui, il coûte 31 dollars. De par sa dépendance à la production d'hydrocarbures, il est parmi les plus menacés. Cette situation s'applique aussi à l'Angola, l'Égypte, le Soudan du Sud ou encore l'Algérie, dont l'économie est basée sur la production de gaz.
Pour autant, les pays non producteurs d'hydrocarbures sont-ils à l'abri ?
Pas du tout, car de nombreux pays africains, même s'ils ne vendent pas leur pétrole à la Chine, y exportent tout de même des produits. C'est le cas de la République démocratique du Congo (RDC), par exemple. Les mesures de restrictions prises ces dernières semaines, notamment la fermeture des frontières ou encore la suspension des vols à l'international, font aussi baisser les échanges.
Même dans les pays d'Afrique relativement peu touchés par le coronavirus, il y aura donc de lourdes conséquences économiques ?
C'est évident. Dans ce contexte, on ne peut pas continuer à avoir des échanges normaux. On ne peut pas continuer à recevoir des touristes comme si de rien n'était, même si ceux-ci représentent une manne importante. L'urgence sanitaire est la priorité.
La gravité de la situation peut-elle, à terme, modifier le partenariat qu'entretient l'Afrique avec la Chine ? Des ajustements pourraient-ils être apportés ?
Ces pays ont évidemment un problème de dépendance. Ils ne parviennent pas à diversifier leur économie. Mais le problème est très ancien. En Algérie, les nombreuses initiatives en ce sens n'ont pas donné de grands résultats. Idem pour l'Afrique du Sud, pays dans lequel le secteur manufacturier est même passé de 30 % des exportations dans les années 1980, à 9 % aujourd'hui.
D'autres se sont essayés à un modèle de développement économique calqué sur ceux des pays d'Asie du Sud-Est, en « vol d'oies sauvages », qui mêle production importante de biens à faible valeur ajoutée et main-d'œuvre à bas coût. C'est le cas de l'Éthiopie. Malgré tout, la part de l'Afrique dans ce secteur à l'échelle mondiale n'a pas augmenté suffisamment. Alors, la plupart des États africains se sont tournés vers la Chine et y ont conclu des partenariats très forts.
Pour la majorité, c'était une aubaine. Ils ont pu rapidement développer leur déficit en infrastructures. Même si la qualité n'a pas toujours été au rendez-vous, cela a permis aux dirigeants africains de répondre à la demande de la population. Les relations développées avec la Chine ont aussi généré la création de zones économiques spéciales et ont diversifié les flux d'investissements. Pour toutes ces raisons, je ne pense pas que l'état actuel du partenariat avec la Chine soit repensé.
De la même manière, comment le confinement de plusieurs pays européens, et donc le ralentissement économique annoncé dans leur zone, peut-il se répercuter sur l'Afrique ? L'impact sera-t-il aussi fort que celui du ralentissement chinois ?
Les conséquences d'une contraction européenne sur le continent seront toutes aussi importantes, voire pires. Les pays d'Afrique du Nord, parmi les plus développés, vont beaucoup en souffrir. Le manque de touristes et le ralentissement généralisé d'autres industries en lien avec l'Europe vont fortement impacter ces pays. Car si la Chine est un partenaire de taille en Afrique, l'Europe l'est tout autant. Pour certains États, elle est même le principal.
La crise à venir en France et au Royaume-Uni aura des conséquences sur tout le continent, même indirectes. Car une récession ou une chute de la croissance au Maroc – dont les liens avec l'Europe sont très forts – aura par extension des retombées sur d'autres économies d'Afrique, avec lesquelles le royaume a développé des liens. Entre la crise à venir chez les plus grosses économies d'Afrique et les risques qui pèsent sur le tourisme dans le Nord, on approche dangereusement de la ligne rouge.
Les structures économiques africaines sont-elles, par nature, davantage exposées aux chocs extérieurs que d'autres économies du monde ?
Tout à fait. Car leur modèle, basé sur l'exportation de produits non transformés, les rend dépendants des cours des matières premières. Et donc très vulnérables à la volatilité des prix. Ces économies sont pourtant le moteur de l'Afrique, car elles pèsent pour 75 % du PIB du continent. Des pays à forte croissance comme l'Éthiopie ou le Rwanda ont pu, eux, bénéficier d'une demande interne très importante, conséquence de la démographie. Mais, dans sa globalité, l'Afrique ne fait pas suffisamment de commerce intracontinental.
Le lancement de la zone de libre-échange africaine (Zlec) est justement prévu pour le mois de juillet 2020. Les lourdes conséquences économiques dues au coronavirus pourraient-elles renforcer la volonté des pays africains à échanger entre eux ?
Sur le plan théorique, certainement. Mais ce n'est pas parce qu'il y a une volonté politique de le faire que la situation va changer. L'écart entre ce que veulent les dirigeants africains et ce qu'ils peuvent faire en réalité est grand. La Zambie, la Côte d'Ivoire ou le Maroc ont, par le passé, montré leur volonté d'en faire plus sur le continent. Mais ces revendications ne se sont pas concrétisées sur le terrain.
Les pays africains pourront-ils faire face à « l'après » ? Seront-ils tributaires de l'aide internationale ?
Le Fonds monétaire international (FMI) a déjà pris des mesures en annonçant le déblocage de 50 milliards de dollars destinés en priorité aux pays d'Afrique. À mon sens, au vu de l'impact qui se prépare, ce n'est pas suffisant. Le gros enjeu, désormais, sera de faire valoir la part de production africaine dans les chaînes de valeur régionales. Il faudra se concentrer sur l'intérieur, car comme expliqué précédemment, même les petits marchés sont dépendants de l'extérieur. À cela s'ajoutera la question de la négociation de la dette. L'ampleur de la tâche est immense.
NON, LES VÊTEMENTS D'OCCASIONS ENVOYÉS EN AFRIQUE NE PEUVENT PAS TRANSMETTRE LE CORONAVIRUS
Plusieurs publications virales en Afrique recommandent de ne plus porter des fripes importées d’Europe, d’Asie et d’Amérique au risque de contracter le coronavirus. Cette affirmation est fausse
Plusieurs publications virales en Afrique recommandent de ne plus porter des fripes importées d’Europe, d’Asie et d’Amérique au risque de contracter le coronavirus. Cette affirmation est fausse, jugent des experts contactés par l’AFP: le coronavirus ne survit pas longtemps en dehors de l’organisme humain et sa durée de vie ne lui permettrait pas de résister à des trajets aussi longs.
Des posts (1, 2, 3) alarmistes circulent abondamment en Afrique de l'Ouest depuis le début du mois de mars.
"Nous conseillons à tous les Africains de ne pas acheter ou de chercher des vêtements d'occasion pendant cette période et aussi pendant la période à venir, parce que dans la plupart des villes européennes qui font actuellement face à la propagation du virus Corona (on) se débarrasse des vêtements des patients infectés, morts et vivants. surtout dans les maisons où les gens ont été infectés par le virus", avertit un post partagé plus de 17.000 fois.
Ces publications mettent en cause les organisations chargées de collecter ces vêtements de seconde main, dans le but "de les vendre aux Africains qui les achètent".
Mais de nombreux chercheurs interrogés par l'AFP doutent de cette afirmation.
Hors d’un organisme, le coronavirus ne vit que quelques heures
La probabilité que ces textiles abritent le coronavirus est "quasi inexistante", estime le docteur Ousmane Faye, chef d’unité au département de virologie de l’Institut Pasteur à Dakar, un des laboratoires de référence sur le continent.
"A l’heure actuelle, personne ne peut prouver que le coronavirus peut survivre et rester dans des habits. D’autant plus si les vêtements ont parcouru une longue distance, le virus ne peut pas vivre dans l’air", explique-t-il.
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), basé en France, indique sur son site qu’en dehors de l’organisme, le SARS-CoV2 n’est plus infectieux au-delà de trois heures.
Plus prudente, l’Organisation Mondiale de la Santé nuance et précise sur son site que les coronavirus peuvent survivent "de quelques heures à plusieurs jours (...) Ceci peut dépendre de différents paramètres".
Pour Astrid Vabre, professeure de médecine en virologie au CHU de Caen, la probabilité d’une contamination en Afrique par des vêtements exportés d’Europe est "infime".
“Il faudrait qu’une personne infectée par le coronavirus se mouche dans un vêtement, le dépose rapidement dans un point de collecte. Que celui-ci soit ensuite expédié sous quelques heures en Afrique… Cette probabilité est infime”, explique-t-elle.
Le séchage en machine pour réduire les risques
"Il faut savoir aussi que le lavage, donc la désinfection, réduit considérablement les risques de propagation. Un virus ne résiste pas à une température dépassant les 56 degrés , donc il meurt durant l’étape du séchage", ajoute-t-elle. En moyenne, un sèche-linge tourne entre 60 et 80 degrés.
En France, les organismes de collecte de textiles demandent que les vêtements déposés dans les points de collecte soient propres et secs. Car une fois les vêtements exportés, ils ne subissent plus aucun traitement, confirme à l’AFP Prosper Kaboré, commercial au centre de tri Le Relais basé au Burkina Faso.
“Nous recevons les vêtements en balles (emballés dans des gros sacs plastique, ndlr), nous les revendons en balles à des grossistes. Nous ne lavons pas les vêtements que nous recevons, les vêtements sont censés être propres lors de la collecte", explique-t-il.
Sur les 171.000 tonnes de fripes exportées par la France en 2018, 69.000 tonnes sont parties vers l’Afrique, 50.000 vers l’Europe et 47.000 vers l’Asie, selon le Centre du Commerce International (ITC).
Sur son site, Le Relais, qui se définit comme le "premier opérateur de collecte en France", explique que 55% des dons de vêtements qu'elle reçoit sont ensuite exportés.
Les Etats-Unis, Allemagne et Royaume-Uni sont en tête dans le classement des pays exportateurs de textiles récupérés. La France arrive en neuvième position.
Selon un bilan établi par l’AFP le 13 mars à partir de données officielles, le coronavirus a causé la mort de 5.043 personnes dans le monde. Depuis l’apparition du virus en décembre, plus de 134.300 personnes ont été contaminées, dans 121 pays et territoires.
L’ANCIEN PRÉSIDENT DES RÉCUPÉRATEURS DE MBEUBEUSS ARRÊTÉ
Il est cité dans une histoire sombre de vente de produits impropres à la consommation qu’il écoulait dans les marchés de la banlieue.
L’ancien président des récupérateurs de la décharge de Mbeubeuss, Aziz s. risque gros pour avoir été déféré par la police de Malika. Il est cité dans une histoire sombre de vente de produits impropres à la consommation qu’il écoulait dans les marchés de la banlieue.
L’ancien président des récupérateurs de Mbeubeuss ainsi que 02 autres personnes dont un charretier ont été alpagués hier par la Police de Malika pour vente illicite de produits alimentaires impropres à la consommation. Aziz S. avait réussi, avec ses collaborateurs, à mettre en place un réseau de distribution de produits alimentaires périmés. Ils faisaient le tour de certains marchés de la banlieue en vue de les écouler. D’après nos sources, tout est parti d’une information obtenue par les limiers de Malika qu’il y aurait un vaste réseau de vente illicite de produits illicites ayant leur quartier général à Mbeubeuss.
Sans tarder, les hommes de Madame le Commissaire Khady Diouf ont mis en branle leurs stratégies. Le cerveau récupérait des produits alimentaires impropres à la consommation qu’il revendait. Aziz qui avait des débarras les confinait avant de faire à nouveau des assemblages pour ensuite les remettre à un charretier, ou à défaut à des dames, pour qu’ils partent les écouler dans les marchés de la banlieue. Les limiers informés des moindres déplacements ferment alors les accès d’Aziz. Ce qui va porter ses fruits puisqu’un charretier qui tentait d’embarquer plusieurs produits alimentaires périmés a été surpris par les limiers qui l’ont conduit au poste de Police de Malika. Par la suite, une autre dame a été interpellée avec une importante quantité de produits alimentaires impropres à la consommation. Le charretier et la dame interrogés par les limiers dénoncent Aziz, l’ancien président des récupérateurs, comme étant leur employeur.
Suffisant alors pour qu’ils soient placés en garde à vue. Sur ce, les flics de Malika se mettent aux trousses d’Aziz. Ce dernier, câblé par les limiers, ne se doutait pas que ses activités illicites étaient connues. Arrivé sur place, Aziz va être tout simplement surpris de voir ses collaborateurs dans le panier à salade. Interrogé sur ses agissements délictuels, il passe aux aveux. Sur ce, une autre femme de sa bande mise au courant de son arrestation a pris la fuite.
Par la suite, Aziz sera placé en garde à vue. Une visite à son domicile et dans des débarras a permis la saisine également d’une importante quantité de produits alimentaires périmés. Et une de ses collaboratrices activement recherchée par la police, mise au parfum de l’arrestation de son employeur, a alors pris la fuite. Finalement, au terme de leur garde à vue, Aziz. S. et sa bande ont été déférés au parquet pour vente de produits alimentaires impropres à la consommation. Ces produits composés de beurre, de bouillon et de jus en sachet ont été même mis sous scellés.
«C’EST DANS L’UNITE ET LA COHESION NATIONALE QUE NOUS ARRIVERONS A BOUT DE CETTE PANDEMIE»
«A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles », a-t-il dit lors de la réunion du Conseil des ministres, hier, tenu exceptionnellement à la Salle des banquets pour respecter les consignes recommandées par les médecins. Mais déjà le Chef de l’Etat invite les populations à suivre ces consignes pour barrer la route au Covid-19 qui se propage de manière insidieuse dans notre pays. Au-delà des consignes à respecter, Macky Sall appelle à l’unité et à la solidarité. «C’est dans l’unité et la cohésion nationale que nous arriverons à bout de cette pandémie», a martelé le président de la République qui interpelle les leaders d’opinion. «Je voudrais aussi remercier tout particulièrement les mouvements de la société civile, les leaders politiques, ceux de l’opposition comme de la majorité sans exception, pour leur engagement et l’élan unitaire dans cette lutte sans merci que nous menons contre le Covid-19 », ajoute-t-il.
« Mes chers compatriotes, je voudrais adresser mes sincères remerciements au peuple sénégalais qui, dans un élan unitaire et patriotique, a fait largement écho à mon message du 14 mars relatif aux décisions et dispositions prises pour contenir la propagation du Covid-19 communément appelé Coronavirus. Ces remerciements s’adressent tout d’abord à nos chefs religieux de l’Islam comme à ceux de la chrétienté qui ont accepté la rigueur des mesures prises et immédiatement relayer le message», indique le Chef de l’Etat. Il a rendu un vibrant hommage au personnel de santé dont il a salué le dévouement et le professionnalisme. Dans la foulée, les forces de défense et de sécurité déployées aux frontières comme à l’intérieur du pays ont également reçu les remerciements de Macky SALL.
Par Malick DIAGNE
HOMMAGE A AMINATA SOPHIE DIEYE
4 ans après, tu es toujours dans nos cœurs et nos esprits
Plus de 4 ans que disparaissait Aminata Sophie Dièye, chroniqueuse, femme de lettre qui savait, comme personne d'autres, observer les défauts de notre société avec la loupe grossissante de sa plume. Je fais partie de ces Sénégalais qui appréciaient l'intelligence et l'acuité de son regard sur la société sénégalaise, le talent et la finesse de sa plume, son humour et sa dérison.
Aminata Sophie Dièye avait en effet ce rare talent, presque unique, de savoir instaurer un concordat permanent et séduisant entre ce qu’elle voyait et ce qu’elle écrivait. Elle avait tout pour elle, l’art de voir et l’art de dire les choses, le regard et les mots, la manière inimitable de restituer la complexité de notre société, cent fois mieux qu'on n'aurait rêvé le dire ou le faire soi-même. Elle n’était pas simplement une consoeur brillante. Elle était aussi une romancière et une chroniqueuse passionnée et pleine de finesse, une analyste à la fois tendre et sans concessions d'elle même, de nous tous, de notre société. Jusqu'au bout, rien de nos tares et de nos travers ne lui aura été étranger.
Je l’ai connue au journal Sud Quotidien au milieu des années 90 quand elle traînait sa frêle silhouette avide de liberté dans une rédaction progressivement en déclin où la majorité des journalistes étaient en instance de départ pour de nouvelles aventures, après avoir fait les comptes et les mécomptes de leurs carrières dans la presse. Elle a fait le choix de rester, revendiquant à sa manière l’écriture pour continuer de vivre. Avec le temps elle a fini par imposer à sa plume cet art très rare de la concision. Elle visait juste, voyait clair et son sens de la formule était redoutable.
Bien de tares et méfaits de la société sénégalaise sous passés sous la loupe de cette plume toujours trempée sur une encre de dérison et d’humour. Toutes proportions gardées, il n’est pas exagéré de dire que ses choix de vie ne pouvaient se comprendre sans une interrogation fondamentale sur le rapport toujours complexe et paradoxal qu'elle entretenait avec la société sénégalaise.
Connue pour sa dérison et sa critique radicale des pratiques sociales futiles, de la représentation et des mises en scènes le plus souvent guidées par l’hypocrisie, elle ne s’interdisait aucun sujet et n’avait pas de sens interdit. C’est ainsi que pendant plus de dix ans, à Sud Quotidien d’abord, à l’Observateur ensuite, elle a porté un regard féroce sur nos manières d’être et de faire comme seule une écriture vive, éclatante et décapante peut le faire. Tout en elle était dans le contraste. C'était l'une de ses obsessions: avoir tout et ne rien posséder.
Ainsi, elle avait une beauté racée et explosive mais elle la portait comme un fardeau. Elle avait l'esprit vif et subtile, mais elle était désinvolte et insaisissable. Comme si elle avait besoin d'être en permanence arrimée à l'irréel, de délimiter son intérieur pour ne pas répondre aux appels de la vie. Nous nous sommes vus pour la dernière, courant mois de novembre 2015, trois mois avant son décès. Elle était au bout du rouleau. Je l'ai trouvée épuisée et malade. Mais lorsqu'on a parlé de livres de chevet du moment (Journal) d'une parisienne de Francoise Giroud, l'aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane pour elle, les derniers adieux de Mitterand, Laure Adler, pour moi), elle est redevenue sublime et apaisée.
Dans ces moments là comme toujours, les livres la choisissaient, la captivaient et la menaient à elle plus que l'inverse. Rien ne l'intéressait à part la lecture et l'écriture. Parce qu’elle était un esprit carré dans un corps frêle, comme elle se définissait elle-même, Aminata Sophie Dièye était toujours dans une logique de défi contre les anti-valeurs érigées en valeurs dans cette période charnière où notre pays négocie très mal son virage à la modernité. Sous ce rapport, elle était restée la même, une femme libre et indépendante. Une femme d'autre époque que sa pudeur et une sorte de timidité lui faisaient cacher très souvent ce qu'elle était au fond: une personnalité complexe réellement hors du commun.
QUELQUES MESURES POUR FAIRE FACE AUX CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS
Face à la pandémie du coronavirus, tous les pays du monde sont en train de réajuster leur économie et de prendre des mesures conservatoires pour se prémunir des conséquences d’une récession à l’échelle mondiale.
Face à la pandémie du coronavirus, tous les pays du monde sont en train de réajuster leur économie et de prendre des mesures conservatoires pour se prémunir des conséquences d’une récession à l’échelle mondiale. Avec les mesures de confinement indispensables à la lutte contre la propagation de la maladie, certains pays ont adoptées des mécanismes de dotations de ressources additionnelles aux ménages et aux entreprises pour leur permettre de faire face à l’urgence des pertes de revenus et de recettes.
Des mesures plus hardies ont été prises pour prévenir les conséquences d’un rallongement de l’épidémie dans le temps avec toutes les incertitudes que cela comporte. Au Sénégal, sans vouloir être paranoïaque, nous avons l’impression que les sénégalais ne mesurent pas l’éventualité de situations catastrophiques dues à la propagation de la maladie. En effet, nous assistons à la mise en œuvre de mesures sanitaires en occultant le fait que leur efficacité est fortement corrélée à la réponse économique que notre pays développera dans les jours et mois à venir.
A quoi nous servirait d’être un îlot indemne de coronavirus dans un monde en pleine récession économique manquant de tout ? Ne faudrait-il pas élaborer notre stratégie de survie en simulant des scénarii des plus catastrophiques pour les transformer en opportunités pour notre pays ? Les scientifiques, les acteurs de développement et l’Etat doivent nécessairement mener la réflexion pour apporter des solutions à court et moyen termes à cette nouvelle donne. A ce titre, nous entamons la réflexion sans prétention sur des mesures qui nous semblent opportunes et que nous avons consignées ci-dessous :
1. Evaluer les stocks de denrées de première nécessité disponibles dans le pays : riz, huile, lait, sucre, blé, oignons, pomme de terre, carburants
2. Mettre en place des crédits import pour le secteur privé (notamment les acteurs historiquement identifiés dans leurs secteurs respectifs) pour assurer au moins six mois de consommation ; ce crédit import peut être garanti par l’Etat via les banques commerciales pour l’achat d’intrants et de denrées de premières nécessités qui seront éxonérées de droits de porte
3. Lever les restrictions d’importations sur certaines denrées (huiles, riz, tomates concentré, pomme de terre, oignons) soumises à des quotas
4. Suspendre tous les projets d’infrastructures (TER, BRT, etc.) et orienter les ressources vers un fonds de soutien aux salariés et aux PME
5. Création d’un fonds de solidarité sous forme de redistribution des revenus par prélèvements de 5% sur tous les salaires (publics comme privés) et sur les importations. Ce fonds permettra de renforcer la dotation des bourses familiales pour les sans revenus selon le modèle en cours
6. Suspensions du reversement des taxes (TVA, VRS, BRS) et cotisations sociales pour le mois de mars et avril au moins
7. Suspensions des paiements des factures d’électricité, d’eau, des échéances de prêt aux salariés et PME pour les mois de mars et avril au moins
8. Réduction drastique des déplacements par transport public inter et intra urbain
9. Mise en place de congés payés pour les employés du public et du privé occupant des postes non indispensables
10. Mettre en place des mesures de rationnement pour optimiser l’utilisation des denrées de premières nécessités et le carburant
11. Mise en place d’une cellule de réflexion stratégique sur les conséquences à court, moyen et long terme d’une prolongation de la maladie dans le temps.
La cellule pourra être constituée de professionnels de la santé, des sciences sociales, secteur privé et l’Administration publique Face à l’incertitude qui plane sur nos économies, ces mesures non exhaustives permettront surement de gérer l’urgence d’éventuelles pénuries de denrées alimentaires et d’assurer aux ménages des revenus pendant cette période de crise.